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Full text of "Mémoires de la Société des sciences, de l'agriculture et des arts de Lille"

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Douze. bvGoogle 



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3,a,l,zc.bv Google 



■r^J 



SOCIÉTÉ .ROYALE, 

DES SCIENCES, 

mx :L>ftttEitiDviiiiiBi&i m mus iunvs • 

DE LILLE. 



3oi,;c.bvGoogIe 



Ho 71k. Antim deU i.»panie(Vie dsLitmt) : aalleu it i839, 
lUt-, i63t. 



_ ,i,z<..t,CoogIc 



MÉMÛIllS 

^f« &ciencee, 

DE L'AGRIGVLTIJRE ET DES ARTS, 

DE LILLE. 



ADNÉBS l83l BT i83a. 

SECONDE PARTIE. 



A LILLE, 

DE L'IMFBIHEIUE DE L. DANEL, GRANDE ?LACE. 
i833. 



Douze. bvGoogle 



Douze, bv Google 



(■) 

PHYSIQUE ET HATHÉHATIQCES. 






-'''^AëCHERCHES sur L'ANALYSE 

VONOnOMS ■XMHIEMTIELUlS'BT LOO AUmCHÎtnSS 9 

Pu M. VlUCBHI, 



Jl^ 1. — ttHroducdonhiHerigut. 

Ln reclierCliei que j*ù l*Iioimeiir de pràenter i la Soci^tj 
royale de lille ont pour objet de faire mbïr onx fonnnlei lo^ 
rîthmîqaea et esponentiellei nne rectifieatioD analo^e i celle 
que HH. PoisMH et Cidcit, dans diVen mémoires, et H. Poimot, 
daru on traité apéual (nr YAnafyse des sedioiu angulaires, 
ont apportée aux rormalc» trigonométriqnei- 

Je rappellerai avant d'entrer en matière, qn*aprii aroir expoié, 
danslecaliierdejaiUet iSi^ Aet Annales de rtwAémaliquet A» 
H. GnMim (l'om. X\,pag. 1 et suiv. (*)) , lei contéquencei 
principalei et les r^nltati les ploi nsnels de celte théorie ainsi 



(■) Lt mteolntalll MieiqMitùn, apMtf titn: CmtkUrtttUUMrlm 
Mtarr «1m OTnrio MpofwntwOn c( logtuiàmiqiiei. 



3,a,l,zc.bvG00gIe 



(>) 

modifiM , je l'aidëveloppée complètement dans an antre mémoire 
qui avait été commnniqaé à H. Gimouri dès le mois d'avril i8a5, 
et gne j'ai lu i 1* tocièté philçinatique le 18 «oAt .18x7, oomme il 
e«t constaté par le pracÈs-Terbal de la séance de ce jonr, et par le 
rapport qn'en firent MM. Aaf ias et Bacuaii , le 1 5 décembre sni- 
vant. Ce second mémoire aToit mime été adopté par h société 
pour faire partie dn recneil de ses travaux si ses pnblicâtioiu 
n'ensient pat été interrompues. On peut consulter & cet égard le 
procès-verbal de la séance dn ti février iSSa, dans lequel est in- 
sérée une réclamation qne j'uTais adressée i la société pHilon»- 
tique , et dont on va comprendre l'objet. 

Le 18 décembre 1838, H. HEiscinLcommuniquai la Société' 
royale de Londres, an nom de M. J.-T. GaiivEs,un mémwrequi a 
ponr titre : An attempl to reOify Ûte inaccuraey qftome loff*- 
riAmic fiyrnudœ , et dont le bnt est par conséquent le mime que 
celui que je m'étais proposé et que je croin avoir atteint. (Ce mé- 
moire de H. Gaivis a été inséré dans le recueU de la Société royale 
de Londres pour 1839^ maisje n'en ai en connaissance qu'an com- 
mencement de cette année i833. ) An reste , mon intention n'est 
nullement ici de chercher à déprécier ce travail ; je dois m&me 
dire que l'auteur vent bien citer avec éloge mon premier mé~ 
mcnre, et que quant au second, il ne saift^ait en avoir eu con- 
naissance, puisqn'en raison des circonstances déjà rappelées, ce- 
lui-ci n'a encore reçu, par la voie de l'impression, aucune sorte 
de publicité, hors celle qu'a pu lui procurer le procès-verbal de la 
société philomatiquc du 1 1 février dernier, comme je l'ai expli- 
qué plus baut. 

D'ailleurs, bien qne les conséquences principales «uiqncllçs 
chacun de nous est parvenu de son c&té soient et doivent être 
d'accord pour le fond, les métbodes que nous avons suivies pour 
y arriver divergent en plusieurs points. La principale di^rencc 
consiste dans l'emploi des séries , auquel M. Gmivu a eu fnéquem- 
ment recours, et dont je me soit totalement abstean parce que, 



^lailizccbvGoOglc 



(3) 
dut la qaêttion actnelle, cet emploi me parait ftéteater pins 
d'nn incoav^ient. 

N.' 3. ^ nécessité de reO^o" lesjbrmulet exponendtUét et 
logarithmi^uet. 

On me pardonnera ntat doute ces détails dana lesquels j'ai cra ' 
deroirentrerinronobjet qui apparemment n'est pu sans qnelqne 
importance, puisqu'il s'agit d'nne question long-temps débattue', 
d'abord entre Idincm et Bianoai^u {Jean), plus tard entre Ecua et 
D'^j.iiBaaT, et, je pois le dire, laissée par eus sans solution utisfai- 
sante , conune on peut en juger par le passage suivant , eltrait tez- 
Inellement de Ylniroduclionà Sanalyte infinUùùnale (Tom- % 
pag. 70, de la tradnetion de H. Labit). 

a Si'(dans l'exponentielle a'), ditEniM, on substitue àx 

> des &ac&>nB, on aura pour_résultàts des quantità qui , cônsi- 
• dérées eneUes-mbaeSi'ontdeuxoannplnsgrandiiombrede 
a valeurs , puisque l'estractiôn des racines en fournit toujours 

> plusieurs. -Cependant, on r^.admet- ordinairement, dans ce 

■ cas, que les valeurs qui se présentent les' premièret, c'est-i- 

■ dire celles qui mnt réelles et positives, parée que la quantité 

■ t^ eil regardée eommeuaefondÔMuntforme de i... IV vneit 

■ de loAins si l'exposaDt s a des valeurs irrationneUcs-; mais, 
» conune il est d^Jîcile,- dans ce cas , de concevoir le nombre de 

■ valeur* que Fenfeime la quantité proposée , on se contenté de 

■ coiuidérer la tenls valeur réelle. » 

Il résulte bien durement de ee passage y qu'ËDun était 
loin de regarder Gomm4 rigourenae et complète la tb'éorie des 
fonctions exponentielles ^ telle qu'elle a été exposée par lui^ 
mime et admise par les géomètres qui l'ont suivi : on ne 
dott.done pa» être surpris des' ebscuvità qu'a présentées pendant 
si loi^^-tenq;» cette braoriie de Tanaljse, et d'oà! résultait la 
nécessité de modifier les formules dont elle te compose. G'esl 
en efiet ce que j 'ai entrepris de faire dans le présent mémoire , 



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(4) 

qui ne difiirc dn second in dem dont j'ai parlé , que pn 
quelques cbangemene dam la rédaction et dlB* le* lutationi. 

N." 3. — Béauktit* d^à <fbfemtt pw dtë Gmtid^aihnt 
Dans le mAatnn tnr lea cvorb» wpoaortieUga qu J'ai 



I. Zldu Wuk lyê&m* de logaràhmet diiat la bau est 
pôtùwt, tout nombre potUifa un logariljune rétL — QimmI 
mtx nombres n^gattft, ilr ae partagent en dm/a datta 
teliet que tout nombrt de Sum a un logpriûvne réel', la 
mime gi^il aurait s'il éuàt posidfl tondit que lee nombres 
dû Cau^e cloue tCata que des logariAmes ima^jinaires. 

IL Daiu tout ^ttime dont la base ett négatif t il y a un» 
Moàié dea namiret qui, duee quelque aigne qt^on le* 
prenne , me eauraitiU avoir de logarkhmes réela. — La 
aeamde moitié a» partage encore en deux elastet tel/ei 
que chaque nombre de la première a un togaridime réel 
quand on le prend potitàerneni et n'en a pof tortqi/on le 
prend ndgadt^emeal ; tandti ipiau contraire chaque nombre 
de tatOre datte a un logarithme réel quand on le prend 
négativement et t^enapashrtqu'tmleprendpoiUoematti 

III. Dans loue Je» eat , entre deux nambret quetoonquét 
d^une même classe ( à Fexception de» nombres poeidfa eon- 
tidirét dana un système li hase potùàv), quelque peu d^é- 
rens qiian let xippote , U ne taurait y avoir eùRttnuUéf 
puisque Ion peut toufourt aasiffier antre eux aufau de nom- 
ères que Pon voudra de la datte opposée. 

Cm prop«MttioD>, qui raffissnt d^â poar rdeondre «ne partie 4tea 
difflonllà dont j'ai parte ci-âeKOs ( N.°b) , amit, boduha on la 
icrra parce qai toit, dea eana^qaeneea partienlURS de la théo- 
rie analytiqve tpn yt vaâa étaUir direoteiMBt. 



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(S) 

N.* 4- — Défmlion des logarithmes dotations et/ontuUes 

i admettre. 

La d&MttioB de* lo^oHlbiaei k plu i^éntement adopta , et 
q«e tioos «tlmettiMU > pent s'àiaBeer eonme il mit : 

SoUréquaiioit y = a' -■ toute valeur de z , r^eBe ou fme^ 
§inaire, fu*', pour une valeur donnée de a , saAfait i f/gaa- 
lion, est W* logar^une de y dans le tysième dont la base est 
wi\ et n^c^aro^emeni, toute valeur de j, réelle ou ùnagAtalre, 
quifpour une valeur donnée de if satùfait à Fégualton , a 
oêHeindaf de xpour lagàrlûmhe dans le même tysAme. 



Ua plut «OM «^oapKna dànontrja U fènnnk d'Eaua 




Noos tnppoteroAi ^alnnent dimontrjealof fonanlw de Mmi 



(31 



S (ou iaa «^iikata OMuiaa d« h <t4o- 



3,a,l,zc.bvG00gIe 



(6) 
rie des logarithme* coiuidërég ions le rapport purement aiHh- 



Lortqoe, dans ce qm anivra, noTU àaroni à détigoer detloga* 
ritlimes népén'eiu tabulaire* , noua lea diatingaeroiisjiar la carac-; 
lériatiqne /, et aont emploieroaa la caractéristique 1^ pour tonte 
antre eapèce de logarithmes. 

De pins, tootea let fois qn'nne fonetioit deTra.étr« considérée 
comme mu/^rme, nous nous «enirons, poor rin<Uqner , de 
la notation de H. Giucn, consistant en one donble paren- 

"■«"(C »• 

Tout cela étant bien convenn, entrons dans le fond du-sojet. 

N.° 5. — Kxjwession genà-aie étime puitsanoe ^ueleongue 
de toute quanUle réelle ou imaffnaù'e. 



. Proposons-noos d'abord de ramener l'expression générale de 
la quantité 

((,*V-.)) 

àlaforme 'A-*-Bl/ — i. 

Pour cela, on tait que l'imaginaire a-*-h^ — i peut s'expri> 
mer par r.|f|, on qne l'on a, pins généralement, 

r et f étant déterminés par les équations 

r:^-f\/a*-i-b*y r.cos.f^a, et r.tm.f=b, [5] 
M représeataot d'ailleurs , soirant l'osage , la demi-circonférence 



3,a,l,zc.bvG00gIe 



(7) 
dont le rayon Tant i , et A étant nu nombre entier tontii-&it 
arintraire , pontif on n^tif. 
De là il rëtnlte : 



Cela poié , ou a d'abord i 



[6] 



l7l 



on 

On obtiendra donc re]qireuion eberchée en multipliant l'nne 
par l'antre les équations [ 7 ] et [ 8 ]. Effectuons cette multiplica- 
tion, et^ajoutoni an résultat un terme — 3t« (i étant aussi un 
nombre entier quelconque ), pour lui donner tonte la généralité 
posaiblej nous aurons ainsi 

((-'^--or""' 



3,a,l,zc.bvG00gIe 



(») 

réfoltat ifù dMiticnt, tmom» os k t(A, deux mnAm antîai 
Arbitraire!, ^ Jt, aoxqaela on peut kttriboev toBtea la vdoiiM 
poMiblei, tant négali'ret qne pontÎTet. 

Maintenant, d'aprèi la définition de* logaiitlimes (n.o 4)t le 
HSond membn it It formule [ 9 } > pour log[Rritlune 



»j/- 



danile (yttème dontlabateest a-<-& ^ — i. Cette fonnnie, 
considérée dans tonte m fininiité , peat donc servir à retondre 
le« Iroù qaettÏQns prindptlei qne présente U théorie des lo^ 
rithmet , uTrâr : ■ De ces tn»* qQantitéB,la baie^le nombre, et 

■ le logarithme , denx qnelcon<pet étant données, déterminer 

■ la valeur générale de la traiùème ■. 



N.* 6. — Pamiai QDumH. — Oétermàterla ijutmtiléUaqueUe 

ttfpa^timt un iogarù/tne donné, dans un sysâme dont la 
baie est donnée. 

Cette question se tronve ùnmédîatemeiu réiolae par la for- 
mule [q] : car son second membre est laqnantité cherchée, la- 
qaalle a ww i^bM ih^bûlét de valesra {ral^a'elle contient 
s «lUtraires. 



EuMinons qael({aes cal particuliers. 

Si la base est réelle, on a £ = oetr ^a; et si de pins a 
est positif, on sansâ f :=o; la formule [g] se change alors 
en celle-ci ; 






_ ,i,z<..t,CoogIf 



(9) 
SI , cA outre , a ^^ e , ee qnl e«t le m dea la^tritlmut n^ 
pMeni, la foimnle [g] devient 

Si , an contraire., «nppowit a ppattiF, mail qnelconqae d'aile 
Icon, onfaitn^=odaiu[io],on obtient 



Cette dernière formtile réaont la qneitîon fnivante : Hàer^ 
miner tous let nombres jui ont un même logariAme re'et m 
dans un ^s&me dont la base est réeSe etposùlvt a. 

Quel (pie (oit m, entier, fractionnaire^ oU irrationnel, 
l'nn de ces nombrea e«t tonjonn réel et potitif : sa râleur ef 
a'obtiNit en faitant A^=o, f = o> Pour que Fnn d'«w4Wt|BAr 
gàtiC.niwtfwrojiwt B^wm — 8f»:;;^Wf flfdntdwcètre 
ai-i- 1 

Maintenant , tï ta baie du ayatème eit n^atiVe , on a f k « 
an lien de f = o; la formule [co] e«t donc remplacée par 
celles : 



Quand oRfiùtnsss^daos^i^], on a 



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( ■«) 

( Il faut Wn faire attention que dant le> wcond* meiQbru du 
fonnn]eR[i3]ct [i4]>le nombre a doit. jtreprii avec le ûgne-i-). 

Onpent, an moyen de la formole [i4]i Hélermino' les nom- 
hres qui ont un même logariAmc réel m dam un ^tâme dont 
la base eU réelle et négaiwe. 

L'nn de ces nombre* eit réel et poittif n l'on prat fiùre 

ce Çni exige qne m loit de la forme -j— : — . 
11 y en a on réel et négatif si l'on pent poser 

et ponr cela il fant qne m soit de la forme — ; . Hais si fn est 

■ 2*-*-l 

dekfonne r— , alors, ancnn des nombres rânltans ne saa- 

a* 

ratt ttre réel. 

Ces diverses coàséquencéi s'accordent nvee ks propontions dtt 
numéro 3, 

Tons les rànltats fonmis par la formnle ['i4] sont encore 
■magimûres lorsque le logaritlime est irrationnel : car alors il 
n'eiiste ancim moyen de rendre réelle la fonction 



|(3it^-i)vm — a»«j' 



Sons ce dernier rapport , la formnle [ i4] me semble décider 
«empiétement nne question qu'EcLia parait presque aToir jogée 
insoluble : a Si l'on substitue à z, dit41 en effet dans l'ourrage 

■ déjà cité , des Talenre irrationnelles , la puissance if {a étant 

■ négatif) repréMutera-t-elle des quantités réelle* on imagt- 
» naires 7 c'est ce qu'if lieitjtaa possible de décider. ■ (Introd. 
tome I, page yi-) • Soitj;^= — i, dit-il aillenis, que signifiera 
* ( — if' 7 C'est ce qn'on ne peut tmoir. s (Tome H , p. aSg ). 



3,a,l,zc.bvG00gIe 



(•■) 

Dr, d'apris la formule [l4]t >1 *■' c1ai»qne de (embUbtet 
eiprenioiu , c'ett-à-dire , en génù^l , que Toutes Ut puistaaces 
dt degré ùtcommauunMe âet «pumtUés négatùet, sont inut- 
ginairei. 

N.* 7. — JhnuiMX qdhiiimi. — Dàermùter tous les hgarîAmeg 
ttune guaaiùé donnée doits un tys&me dont la base est 
dotmée. 

Soit la quantité pH-f^ — i dont on mit tr<m*er les lop- 
rithmei danA le lyatéme dont la baw eit a-t- b y' — i . Le* loga- 
ridimes cbercbét «eront comprit dani la fonnnle m-*-n\/ — i 
ûTon identifie la qnanGté/>-^9^—i arec le second membre 
de l'équation [g]. Pour cela fiuson» 

,+ ,>/'=l=..j+j: (.5) 

S et i)< se détermineront d'abord de la mAne manière que r et f 
dan* le numAv 5 (formules [5 m ; et l'on aura enanite : 

s=x:r .e , f ■ 

l ['6] 

Pour obteùr m et n au moyen de ce* deux équation* , égalon* 
le* logarithme* de la première , et faiion* , pour abr^r , 

^•^•akw^^t -^-t-Uws^Iri [17] 

le* équation* [16] it cbuigeioitf alon en cellê*-ci ; ' 



Douze. bvGoogle 



( " ) 

et:(MdeTiiîènu,r^taJMt« par npihHi t Mat n, dornloroiiit 



d'oA Von tire , en dëiigoant par L lei logarithmci dont la bâte 

ii>'+-»+-t-(*.fr— «.iï)!/"^, , 
= " ér^*. "^ M 

Cette «iprcirioo peut se mettre sous une foripe plna.iimple : 
car . 

= (&H-*;/~) (4._•^^— )^ 

et de pins 
d'oi il rëialtè 

on, en rettetlant pont « et fleura vtleiivsreip«c{{«esf 17], 
Cette foraule coatenant, comme la fonniilfl {9] , le» deox 



J.,r,l,z<,.f,G00gIf ' 



( -3) 
noinbret «nlicn arUtrair» i tt k, on p«U doM dire qnT/nc 
eapretsion tUsébrique ou numérique quelcontfue a toujours, 
diau tout ^t&me 'donn£, tine i^ni^ ^ùifinitit de logft- 
rùhmes. 

Lortqn'il s'agit de l(^rithineati<përieiu,ona Jï-as&:^ t ■ 
f^o ; etaloiila J«isi«1b[«3] devient 

Si de pltu le nombre dont il ut qne«tion ut réel , alon ■i'=sa 
(M =:* BnW«ut que m nombre ut porittf on n^gitif; et Ton a 
«Inù , en dMgnftat'par;> m wtmbre AttAn ^ : 



(*) An lien de cei denx formales, K. Stur en a donn^ , dans 
le i5.* Toinme de* Annales, deox antiet qui reviennent «ux 
suivantes : 

Or , oA ptm fiidlement eonehire de la manière dont 91. Snn 
établit CCS it^atàota , conme ansii de l'impection de nos for- 
tnnlet [l»\ et [i41i ?°^ <^^ '^' *°^^ F^'^' tons le* lo^rithmet 
i'tm même nombre d: pipe ce* éqoalion* expriment, mais Wr 
cenz des différentes valeurs de^ , qui , p4)ar une uiiine valent 
de ^, satisfont à la condition^ =^c'- 



3,a,l,zc.bvG00gIe 



On tire de là, comme caa particulier, en ^ttnlp^=i ,. 

tfakw\/—i 

N* 8. — Remarquas sur letjbrmules précédentes. 

£n reprenant la formole générale [i3] , nona voyons qne ion 
nninératenr et aon dénoininateor dépendent. excliuiTeaient , le 
premier de l'exprewon propoiée et le aecond de la bâte. En 
nommant celù-cî le moduie du syslime, on voit qa'Vnméme 
^slème a une ù^wMé de modules d^érens (•). L'un de ce» 
modales sera réel li la quantité f ^ ai* est siuceptible de de- 
venir égale à ;^ro; et ponr cela, la condition. népeuaîre et si^ 
usante eit que la base loit réelle et poiitiTe : car, dans ce cas , i 
l'exclasion de tont antre, onaora f =0/ et l'on pourra fair«. 
anasi k :^ o. Dans tonte autre circonstwce leajstâme n'aura 
aucun module réel , ce qui , du reste , n'empêchera pas certain» 
logarithmes de ce système d'être réels, puisque, pour cela, la 
condition nécessaire et toffitante te réduit évidemment à l'équation 

*. fr — 4>. Zr = o. [agi 

Examinons les conaéquences ^e cette hypothète particulière. 



{*) M. Guvas, dus 1« minwiie dijk ait (N.* 1), «Uns 1m logtritlinw 
d'un niSnie ijilJiBe ,cn diffiiTOit ordra iffù sont dJlerniiiiis pu les diffiisnlci 
Talancsdc t, du,c« ^niicnt an mJDie, par !«■ dlffirenimodulu; et lea di- 
icnHftlcan dci lui Krrcnlk ttiUir lu niRf>deilogatiliime>d«cha^aeoidie, 
Ces dbunÎMtions nooi panûiaal justM et siuc^tïMes d'Ida «dapUea arec 



3,a,l,zc.bvG00gIe 



(.5) 
On a alors, 3'aprè* les équations |i6], 

Is ♦'!••**"* ,» , 

i»^7 et ms=-^ — . (3o] 

La première de cet valenrs de m notu fait Twr que quand 
l'expresnon propoiée a on 1oprit]une réel, on obtient celnl-ci 
en divÏMnt le terme réel que contient le nomératenr du logarithme 
népérien général de cette expreuion , par le terme correspondant 
du li^arithine népérien général de la bâte. 
. La leconde des équations [3o] nous prouve qne l'expresnon 
Ig 
propotée ne peut artnr de logarithme réel n la fraction - , qui 

doit itre alort la valeur de ce logarithme , n'est réductible i la 

forme :-. Et maintenant, li noua noua rappelona que 

'p ^= o on = m tmvant qne la quantité qne l'on confère eit 
réelle potitive on réelle négative , et qne de même f = o ou 
^=», tmvant qne la baie du système est réelle positive on 
réelle n^ative , nont noua trouveront de nouveau conduitt uu. 
contéqnencei déjà éuoncéet dant les numéros 3 et 6. 

On voit aussi pourquoi, lorsque labase est positive, tontlt^- 
rithme réel de dénominateur psir doit appartenir k la fois à deux 
nombres réels de signes coatcairoi : c'est qu'alon il est toajonrs 
potiible d'identifier let deoi expretaîona 



Il faut obierver toutefoii que ce même logarithme, stdnnt 
qu'on l'attribue an nombre positif on au nombre négatif, doit 
être, dans let denz cat, rapporté i deux modales différens, 
pnisqa'alors A et V sont denx nombres esserftiellement distincts. 

Au contraire , si la bâte ett négative , deoi nombres réels de 



,i,z<..t,CoogIf 



( .6) 
*îgnei contraire! ne peiirejit avoir le mtaie logaritliioe niai, 
parce qa'il est impotrible d'identifier le« expresiîont 



nkt-t a**-»-! 

Enfin, il est fiidle de roir qne pe principe généralement aduiî* : 
Le logarithme d'un produit est égal h ta somme des logor 
rithmes'de ses JacleurSf doit» ejileuire, non pas en général de* 
logarithmes iTun même sjrs&m£ , mais nniqnement de cens qnî 
dépendent du thème module. 

H," g. — Taoïsi^i QttMTio». — Déterminer les ^j-s^mes dont, 
lesquels une quantité donnée peut avoir un logarithme 
flanné, ■ ■ • ■■ 

, Ponr répondre à oette question , il faut' résoudre le* éepi^ni 
[18] par rapport à r et ^ , fie j^ni donne -: 

mJs-i~n* mt—nJs 
^■^ — i r ** *^^^ ï T"* "'I 



CtjWi al M n iit aiMi r et 9 , a M & «e tronveiont détemûiiés pw 
les fonnoles [5], savoir : 



at=ir.cos.p, et b=r.stn.f. 
La base cherchée anra alors p 



n-b-t-n* m* — n.ls ,— 



(fa-^it^-,)) »=. »■ *» "f" , [3,] 



Douze. bvGoogle 



( •?) 

«t en obiervant qne 

- h^^ 

et tn*-»-n* = (m.4-n|/-i 1 ('"-«(/-iM 

on obtiendra, plut timplement, 

fa ■(■»[/ — 1 



((*^^/:=T)) = «'»-^"^^-^ 



[541 



&a reite, cette qnestion n'oflBrant aacnne application bien 
utile , noas ne nom y arrêterons pas. 

N." 10. — Âismon relaiiife à la d^érendation desJbncUont 
exponentieUes . 

Nous tennîncrani ces reclierches en lignalant nne inexactitude 
qne l'oa commet ordinairement dans la difi^rentiation des Cane- 
tions etponentîeltes- Pour cela , obseirons d'abord qne si l'on 
fait 

m^n\/'^i=x, et j'^(oH.ij/~)', [35] 

la formule [9] deviendra 

j'=r'.j{*-«-a**)« — aw|. (36] 

Or, (i l'on diffiSrentie cette équation en tenant compte, coirune 
OR le doit , de« deux factenra du second membre , il en résultera 



*- 



=J-[»-H»-<-a*.)l/— ] ['71 



Douze. bvGoogle 



( ■«) 

On fait ordinairement abatraclioa dn lenne imaginaire de eettc 
formule, et c'eit à tort : il est indispensable d'y avoir ^ard 
lorsqae Ton rent coniid^r toutes les dîrtriet Toleors que peut 
acquérir^. D'abord , on ne peut supposer que ce terme soit im- 
plicitement compris dans le terme fr.-car, d'après la fonnule 
[23], le facteur renfermé entre les crochets n'est pat le loga- 
rilbme le plus {général de r; et ensuite , le nombre k qu'il con- 
tient ^tant essentiellement le même que celui de la foriaole [36], 
n'est plus arbitraire dès qoe ce dernier a été déterminé. 

Examinons le cas particulier de b ^= o. Alors, si a^ o, 
l'équation [37] devient 



etpond toujours à une valeur 

réelle et positive de^.-car celle-ci est donnée, d'après le nunt^n> 
6 et la formule [12] (on suppose également que X est réel) , par 



valeur réelle et négative de ^, quand il en existe une , étant 
donnée pqr l'hypotbêse m ^= — — , laquelle est incompa- 
tible avec celle de 
ment imaginaire. 

^=^[4.+ (^+.).|/=T]i 1%] 

et l'on voit qu'elle est toujours imaginaire qnand^ est réel. 



Douze. bvGoogle 



( -g) 

On peut condnre de li que lea brandiet d« coarbei traïucen- 
dantet, que j« diilin^^ daas'lea Aanalet de maih^mo' 
tiques , par les déaominationt de branches ponctuées et de 
brantjiet pointiUéeSf n'auront , pat pins lea unei qae les autrei , 
ni tangente , ni cercle oiculatenr , ni développée , etc. C'est donc 
à tort quej'avait émii, à l'endroit cité, une opinion conLraire. 
Cette erreur dans laquelle je suis tombé, et qui, dureite, ne 
porte nullement lar le fond du sujet , a été signalée avec raiion 
par H. Gum , dau le mémoire dont J'ai parlé. 



3,a,l,zc.bvG00gIe 



HEHOIBE 

SUR LES TANGENTES, 

Par H. Btkii, Membre correspondant. 



Li tncë des cerdu qni dravenl latîs&ire k trois conditioni 
donnée! par des points on de> lipu» et d'antres cercles anxqaels 
ceini dont on cherche le rajon doit £tre tanguent, ce tracé est 
d'nn nsage très-fréqnent dans tes arts mécaniques , tnais particn- 
lièrcment pour les rooa^s qui doivent s'engrener motuellement. 
Parmi ce> problème», le pins diilîcile, parce qn'il est le pins 
compliqué, c'est, sans contredit, celui de tracer nn cercle tan- 
gent i trois antres , en les laissant tous trois en dedans , on tons- 
trois en deliors , on hien deox eu dedans on en deliars , et le trot- 
lième en deliort on en dedans. 

La aolntion de ce problème est connue sons doute; cependant, 
i en juger par un ouvrage de géométrie appliquée à l'industrie , 
qni a para en 1625 , et dont l'aateur est M. Bergery, professeur 
de sciences appliquées de l'école royale d'artillerie de la ville de 
Metz , il paraîtrait qne l'on n'en connAt encore qu'une solution 
extrêmement compliquée et dépendante de tant de lignes qu'il 
est impossible d'arriver exactement sur le centre du cercle cher- 



Diailizc^bvCoOgle 



. (•■) 

Aé. C'eit ce dont ConTÎendront let gëomttrei qai uvent eomlHeii 
il «t difficile de tracer inr le pipier an carrf parlait qui ne ae 
compoce pourtant que de pen de lignes droitea. Nona aroiia dons 
chercha i limplifier la lolation de ce probUme et 1 en rendre la 
d^moBitration plot facile à lainr ; car voîd ce qne dît H. Bercery 
à propoi de celle qn'il donne de la aolntîoa dn sttme problème 

( W 97 ) = 

■ On tronTera peat-étre un pea compliqua la démonatratioB 
« qneoons alloua donner du proche précMent; mai* il aeraik, 
>> je crois , impouible de la rendre plut aimple. An rate , eenx 
■ qni voudront ne pat l'étudier le poorront aana înconrénient. ■ 

Bien ijne j'aie parcouru et in avec beanconp de plaisir et d'in- 
térêt l'ouTra^ de H. Bergerj, je ne partage pas en eeeà ion 
opinion. Je penie , an contraire , qu'en mathématiqne* let théo- 
rèmes dont on ne comprend pas la démonstration sont bientôt 
oubliées , on que du moins on court risque d'en faire de fanaacs 
applioa tiens. 

ÂTant d'en Tenir à la solution du problème général proposé, 
nous ferons remarquer qu'il en est un antre dont celui-ci dépend, 
et que nous résoudrons d'abord. 

Tracer un cercle tangent à un autre , passant par un pmnt, et 
ayant son centre sur une ligne , tous les trois , donnés. 

Fig.i,pl. 1, Soit de centre du cercle donné cr ; m et oA le 
point et la ligne donnés. Si du point m on abaisse sur la ligne tA 
une perpendiculaire mn divisée en deux partie* égales par la ligne 
ah , le cercle en question devra pauer aoasi par le point n ; ainsi 
le problème est le même que si l'on eût proposé de tracer un 
cercle tangent an cercle e et passant par les points m et n. 

Par on des deux points m ou n , portez sur le cercle cr la sé- 
cante nm' :sx mn et portez nie' en nxi tracei une tai^cnte Ix 
ou ifx: sur cette tangente abaissez la perpendiculaire no ou nq' 
qni coupent en o on en o' la ligne ab , ces points o et o' seront 



3,a,l,zc.bvG00^Ie 



(») 

les centres dei ccrclet chercli£« , et let poiaU r et r*, titaft rar lu 

■écantes ni et n(', en «eront le« point* de contact avec le cercle 

donné- 
Bette â démontrer l'ejuctitade de cette conatmctioa , ^ ne 

puraltca probablemeat pas trop compliqnée. 
J*^. a. Si da point n on conduit nna «ëotnte np ptsniit par 

le centre du cercle donné , on roit de inite que rUr' (on nx) Bat 

«ne quatrième proporlïonnelle à nm' (on nm), ;^ et n^ , on 

bim encore à ruri^ nt et nr, 
Fig. 3. D'où il résulte que l'angle nmr = l'angle nlf:c' 

(onn£r);mai>de ce qne l'angle R/nr = l'angle nf^ {fis- ^■'*'')i 

„ , „ hrt-*-rs rs-t-sn 

il ■eimut que lare, - — :=e — — ■; ainsi 1 are An=(n. 

Donc le centre da cercle dont l'arc &jm fait partie, estùtoétar 
la perpendiculaire no qui partage cet arc en deax parties égfelet, 
et comiuele centre est aussi env la ligne ah, il est situé i la ren- 
contre de ces deux lignes, on bien en o. 

, Il (ant de plus démontrer que 710 ^= or; or, no est perpendi- 
cnlaire à sic par construction et ci est parallèle à no oomme 
rayon du point de tangence; ainsi , puisque rc = c^ , «n a éga- 
lement or = on. 

On aurait pu détennincr d'une manière bien diiFérente les 
mêmes points o et (/. 

■ Fig. 4- Su eonsid^ttt d'abord que les centres de tons tes 
cercles tangens au cercle donné cr et passant par le point n , 
sont placés sur une hyperbole dont il est Uen facile d'avoir les 
assymptoles et tapuissance; et ensuite qu'ils doivent être situés en 
même temps snr la ligne connue o^, dont on peut écrire l'équation 
à partir du centre de l'hyperbole , en donnant à cette ligne des 
ordonnées dirigées comme celles de la courbe ou parallèle aui 
assymptotes, alors élémtn ant l'ordonnée dans les deut équations, 
il restera la double valeur de l'abscisse correspondante qui fera 



Douze. bvGoogle 



( >3 ) 
eonnattre l'an et l'antie poînU o et o' commona à U Kgne et k 
l'hyperbole. 

Nom ponvoni maÎBlenant paner i la aohitian du proUtnie du 
cercle tangent k troia antrei ; maii noua rappellerona d'alx^ que, 

Fig. 5. t.o Si d'an point S oA conoonrent let tanfentea à 
deax nerolea non eoneentriques on mène une on plniieun té- 
captea travertant I«s deax cercles , le prodnit dea partiet de cea 
afeantea faxtb^sexad, textf, fqX»r^ est une quantité 
constante ^ale an prodnit dea deox tangente* si X «f*. 

a.« Qoe ai l'on mène le» rayons og^ tA, prolongés jntqn'en 
n , le* parties gnethit seront égales entrVIles , et qne , par eon- 
. séqnent, al on décrit !e cercle ngh, il sera tangent anx denz 
antres ; car on démontrerait Facilement que les tiianglea mog et 
haft sont semblables, et pniaqn^a sont isocèles , les angles Ao* 
et mgo sont éganx , ainsi qne nhg et ngh ; donc le triangle ngh 
est isocèle , et nh =^ ng ; il snit de Ift , comme il fallait le dé- 
montrer, que si du point n ctmmie centre et avec un rayon égal 
à n& on décrit un cercle , ce cercle sera Langent ans deux antres 
ans points ^ et & , et qne la ligne qui passe par des pointa de 
tangence, tels qae g et h, se dirige vers le point S, point de 
conconrs des tangentes aux deux cercles o et o*. 

3.0 Que le problème serait le m£me s'il n'y avait qne deax 
cercles et on point de donnés, au lien de trois cercles, et 
qa'ainsi , résoudre l'un de ces problèmes c'est résoudre l'antre. 

Swent donc ïtoi» cercles ou plus simplement deux cercles et 
on pmnl a, h,c, auxquels il s'agit de mener nn cercle tangent 
o ono*. 

Délenninei d'abord le point S où concourent les deux tan- 
gentes symétriques que l'on peut mener aux deux cercles a , b. 

Indiquez un point d im Se tel que Sd, goit 4.™^ proportion- 
nelle à Se , Se et S/*, et rf sera nn second point par lequel devra 
passer le cercle tangent aux deox cercles a, b. 

Le centre du cercle que l'on cberche sera donc sar la ligne 



Douze. bvGoogle 



( »4) 

ùd perp«ndicaUire tnr le milien de cà^ ce qni noiu nmtnt au 
problème précédent. 

Portez donc ctJdeceat^inr le cercle fr, et reportez eH tnd 
tnr Se , Yoni aurez encore cixcd=^ogX ch. Par le point i tra- 
cez deax lanffentes il et if, et abaÎMCz le« perpendiculaires oo et 
e& mr Uet itf, les pointt o et o' de rencontre de cet lignci arec 
la peipendicolaire oo* «nr ed, leront lei centre* des ceiclea qui 
doiventitretangentanxtrovKcerclea donné», en le» laisaant tous 
troit en dedans on en deliori. 

liai» «i l'on e&t voula que l'un dei deux cercle» a et & f&t 
■îtné en dedans ou en dehors dn cercle tangent , alors le point de 
concoun S aurait dû fitre pris esire le» deux m£mes cercles en 
S', et toute la construction anrait été subordonnée 1 ce noureau 
point au lieu de l'Être au point S. 



J,:,l,z<,.f,G00gIf' 



(>5) 
SCH 

LA TRISECTION DE L'ANGLE, 

Par H. Buii , Membre corropoiuUnt 



it de l'uigle eit an de cei problèmes oélibret dont 
la ^métrie âânentaïre n'apn,jiuqa'& ce jour, donner la (6ln- 
tion , et i laquelle on snpplée , dans lei art* , par le tfttonnement. 
Une géométrie plu* ëlevée réwrat ce proUème par approximation , 
e« qni vant mieax tan* donte i maïi il aérait i désirer qne par la 
aeconn de peu de ligne* , facilet à tracer euctement , on par- 
vint i indiquer le point dinieor avec une extrême précisioa. 

Probablement on démontre que ce problème ne peut paa ploa 
ae réModre qne eelni de la qnadratare da cercle , pmtqne lei 
•a^ana ne realent plna , dit-on , en entendre parler. Cependant 
on ne pent te contenter de ce nûaonnentent, qne (la triaection 
de l'angle étant néceteaireisent dn 3.'°° degré , conûdërèe ana- 
Ijtiqaement) on ne doit pai eipérer de réaoadre ce prdilème 
par la géométrie âémentaire; mais poorm qne, ne le terrant 
qne de la ligne droite , tracée par tel moyen que Ton voudra , on 
poie, avec ans préciûon bien plna qne anflîaaate, le pmnt de 
aection sur l'arc donné , quel qu'il toit , ne derrait-on paa regar. 
der ce problème comme résolu? 

Les géomètres ne regardent-iU pas comme exacte et certaine 
la ibéorie des oscillationt qui deviennent isocbrAnes lorsque l'aro 
décrit par le pendule est au-dessous de 3,*5 parce qu'alors iU 
4 



3,a,l,zc.bvG00gIe 



(.6) 
coiuidèrent comme uni k tmiu Terse de cet arc7 Cependant, celnî 
de l'angle d'an degré eut encore de o,oooi55 pour le rayon i. 

On a pemi long-temps la mtme eborc de la lolntîon analytique 
et complète dn problème de tangence d'nn cercle avec tavU 
'antres; «lie dépend Md«iBmant d'nae ^qaatisn da 8."' âegré, 
qni pent avoir 6 racines léellei. Cependant , la géométrie &&■ 
mentaire donne actnellement les S aolntions de ce problème. 

Mais Tenons an fait : 

On connaît la solution générale de ce problème par la métbode 
des géomètres modernes- Elle consiste ft donner la valènr dn sinns 
du tiers de l'arc, en fonction dn sinns total; ce qui comprend 
trois solutions, puisqu'il y a trois arcs qni ont le même sinus. 

La courbe, qni passe par les trois pointa da cerola qui satis- 
font l'nn et t'aatr« à la question , est une bypoibole dont les 
«ssymptotes sont parallèles aui nnns et eosinns de l'are dennri. 

Cependant , il y a une atftre l^perbole qui satisFnt aai mêmes 
eonditions ; elle est pins facile A conslroire que la préeédenta. 
Cette hyperbole est dneeni anciens; ainsi, nous avons lemétite 
d'avoir rendu la solution plna £fficile , mais plus savante. Wtôd 
tiette hjpe Aole. 

Pf. a,fig.i. Qne la ligne AB soit laoordo de l'ara qn'il s'agit 
de partager en trois parties égales. On ivmapqaeTa que les arcs de 
tous les degrés peuvent être sons-tendus par cette corde. Par 
conséquent , si l'on divise , par telle méthode qne l'on voudra , 
tons ces ara en trois parties égales , et qne t'en itisse passer nne . 
conibe par tons les points d'intersection situés d'nn mênse cAté , 
on obtiendra tme hyperbole dont l'une des branches partagera ka 
trois pn-tiei ^ales, aux points N et N' , les dons arcs dn eercle 
aous-tendos par la même corde AB , et dont la seconde, passant 
par le point B, partagera en trois partiet, an point N", l'arc 
Alf^ complânentairc de l'arc ANB. 

. Nommons là corde AB = 3a , et divisons-la en trois parties 
^ales aux points E, C. La première branche de l'h^^ibcde 



3,a,l,zc.bvG00gIe 



(»7) 
it m point E i le ccnlxe de U coarbe , en C; la 
premier diamètre Kra EB ; donc la lecoode branche patiera par 
le point B, et le* deiu foyen wnint en À et A' (A'B étant 
anuî égû A d ){ mois il fknt démontrer qne U cowbe que l'on 
vient de diScrire e«t biea une hyperbole- 
Le premier diamâtre étant égal i aa et la distance entre lu 
' tojtn égals à 40 < 1b tœaai diamdtre =r ^3a xaesia \/3 s: è. 
Ainsi , l'awjrmptote ferait on angle de 60 degréi arec l'axe de 

laconrbe, l'équation de 11)fped>olesoraitj^^ — f aar^x> » 



antrecAté,ondoitaTairenmimetemps,C£ oua>=:CÏQxQli} 



V5 Vï 



et QM ss CÇ - Uf s CQ ~ sPK = 

.- - /* ^• y y* 

Ainnii*^ 1 a •+> X 1 — -^lov'^s^a 

ci-deuni. 

Décrite lor nne planche de cnÎTre, par exemple, cette hyper- 
bole peut Hirrir d'échelle pour prendre le tien de tous les arcs 
po«ible« ; il ne s'agit qne de tracer l'arc qne l'on voudra divi- 
aer, sar la corde AB. Alors cet arc coupera l'hyperhoU en na 
point tel, qn'il sera lu-^ntne partagé es denx parties dam le 
rapport de 1 à 3. 

in reste , CHome Ifi prohlémet pratiques qui néceiiilent la 



- «■ I comme 



^lailizccbyGoOgle 



trbection de l'andte ne «mt pu trét-nonbieiu; qii*ij« hM tons 
de même nature , on diriM làdlement le« mm en Irès-pelitet 
perties ^lei , au mojen d'une éclidlc dreolaire âabHe dana 
ane gnnde proportion, et réchenel^peiltoIiqfM dont nom p«r^ 
Ion* ià ne terait pltu qn'nn objet de cnrioaité. 

Cependant , ne fttt-ce qne comme amnaement , noua enmna 
devoir foire connaître on mojen trèMkdle de partager la cir^ 
conférence da ccrde en 36o partîea ^ales , tant faire naa^ de 
pla(«-fonne , et mr-tont tan* t&tonnement ; ce moyen e«t d'une 
esactitnde bien inp^rienre i ce qne pent exiger la prati(|ne. 

NoTU feront remarquer d'abord que let pointa qnï partagent 
en deux pardet, comme 1:2, lec trois arca ayant le même 
iinui , (ont 1 e* sommet* d'an triangle éqniUtétal inscrit dans le 
cercle ; qu'ainsi un de ces pointa étant tronfé , les deux autres le 
sont aussi ; par conséquent , U est indilKrent de partager l'un on 
l'antre de ces troii arcs, sur-tout lorsqu'il s'agit de difiser la 
circonférence enUére en 3Go parties égales. Nous remarquerons 
encore que les arcs de 60 , lao et 3oo degrés , qoi ont le même 
sinus , sont let plut faciles i indiquer inr la circonférence ; ce 
sera donc l'arc de 3oo degrés , dont la corde est égale an rayon, 
que nous partagerons en trois parties égales, ce qui donnera 
immédiatement l'angle- de 100 degrés, et par conséquent ceux 
de4o, de so, etc. 

Fig. a.°" Soit donc, AN'B l'arc de 3oo degrés, dont Afi, 
égale an rayon , est la corde : on diviiera cette corde en trois par~ 
tiet égales aux pointt C , E ; par un de ces denx points C on tra- 
cera let assymptotes de lliyperbole qui doirent , avec la corde AB , 
faire un angle de 60 degrés. 

L'nne des atsymptolcs coupera la circonférence en denx pointt 
Q et Q* d'une corde telle que la plus grande partie CQ de cette 
ligne étant l'abdtte d'un pointderUyperbole, l'antre parlieCQ' 
sera double de l'ordonnée correspondante QH. 

Eneffet,onaACxBC = CQxCQ',etde'plus,CQxQM=;CË"; 



Douze. bvGoogle 



on bien, sa X a = GQ X CQ' et CQ X QH == a* , d'oA Tod eoa-' 
clat GQ* =^ s QH , propriété indépenduite dn nombre d« degrét 
delaroANB. 

Si l'on prenut CS ^= » CQ, et qne l'on tirftt SUT , on aartît 
CT ^= sQM ^= C(y ; par couëqnent , ù l'on prend inr la le- 
eonde aisymptote CT = GQ' , et si l'on tire TS , cette ligne pas- 
sera par le p<Hnt M appartenant à la couHm, et loi sera tangente 
on à l'hyperbole en ce point: le point N', àtai tnr le prolonge- 
ment de cette tangente , ne difi&era dn point N' , pria >nr l'hy- 
perbole , qne de o,ooooo333 du rayon da cercle dont Tare ANB 
fait partie. 

Ainri , il faudrait qne le rayon du cercle eftt 3oo mitres ponr 
qne la Mtnation des deux points donnés par U courbe et la tan- 
gente différit d'nn millimètre , mesure prise sur l'ordonna BN' 
qui est on peu pins grande que l'arc QN'. 

Hais le rayon étant tr^s-grand , on opérerait facilement sur 
l'arc de ao on de t5 degrés au lieu de 60 , et la différence ci- 
dcisns deviendrait imperceptible , même pour un grand rayon. , 
Enfin , n l'on voulait que le p<»nt de dindon tombât sur l'arc 
ANB , cela serait trés-fàcile â fiùre , car il ne s'agirait qne do 
transporter l'arc'en question en dS''b , titaé ii izo degrés plus 
loin sur la ârconférence que le premier ; alors , opérant sur la 
corde ab comme oa vient de l'indiquer ponr U corde AB , la tan- 
gente passerait par le point N an lien dn point N'. 

Je ne pense pas qu'il y ait d'opération mannelle géométrique , 
sur no Gerde, de l'exactitnde de laquelle on pbt répondre à~ 
0,ooood333 prés de la longueur du rayon. 

On peut encore résoudre le problème de la trisection de l'angle 
par l'intersection du cercle donné et d'une parabole qui passera 
par les mêmes points que les deux hyperboles dont nons venons 
de parler. 

F%. 3.™' Soit a ^ BE le sinus de la moitié de l'arc qu'il 
s'agît de partager en 3 parties égales , i ^ Al le cosinus du même 



Douze. bvGoogle 



( 3o) 
■ro , y ^ KN le liitiu de la moitié dn tien A» l'are, et x ^ OK 
wm oorioiu; « l'on trace let eordei de> trait partia égalas de 
l'arc en qaeition,cescOrde8=3^fonDeTOnt,BTecladbTdeia, 
nn qaadrilatire iiucrit dam le cerde dont lea diagonalca seront 



^alet à |/(aH-j')'-*.(jr — i)* ^ ABP, ce qui fournira 
l'équation a^ X àT* -t- aa X s;' = ( a •*-y )* ^ ( x — S)* ; laquelle 
étantdével(^)pée,etayantëKardàMqiMa'^i'==^*^^^r% 

on aura, tontes rédactions faîtes, )'"^-^ = x; 



Soit maintenant x = b. on aura y* ^ ~ y ^= - 
» a 

et y sez — - ± - — , et la somme det deux ordoanéea lera 

4 4 

3 

^le à - X M. 

Si donc on divise la corde AB i^ aa en quatre parties égales, 
3 
et que par le milieu des -~ GB, on trace une Ugne perpendica- 

4 

laire à AB , cette perpendiculaire sera l'axe d'une parabole qui 

b 
passera par les points B et G. Prenons DQ :^ - f menons GQ , 

on mieux GQ*; pois GG qui loi soit perpendicnlaire ; cette nOD- 

Tclle ligne indiquera en G le sommet de la courbe , et le foyer 

b 
sitné en F se trouvera en faisant GF ^= -• 

K l'on d^t la parabole , tes denx branches puteront par Us 



3,a,l,zc.bvG00gIe 



( J- ) 

pwnrtt NN' «t N' , qai talîrfont tenu troii n praUème fnpoti. 
Sans entrer dan< plu de déUUs nr cette conitmetioa, on TOtt 
Uen qoe cette conriM pent awri «errir d'éohcUo poar diviaer on 
«re qodconqne m trot* pard«t igile$ ; nuia il fiint qu cet are 
•ott décrit d'an rayon t«l , que le ooiinna de la moitié de mt arc 
«oit ^1 à è, doidtle dn paramètre 4e la parabole ; oa bien en- 
core, qn'an moyen d'un patron , en aciar on en enina, de la 
denî^anbole , et apréieaaTeir ditpoté ladireotioR de l'aie, de 
tMle manière qne le point C «oit anr la isorde &B et qu le point 
G loit le sommet de la parabole , comme <m l'a indiqod ploa 
hant; on tracerait cette courbe en M servant dn patron comme 
d'une rigle. 

Haia il y a nn moyen bien plni simple de partager en Iroia 
parties égales on arc quelconque et quel que soit son rayon. 

F^. 4-"' Tracex d'abord le diam£ti-e &D et le sinns PB de 
l'arc ANB ; pnis ensuite , le unns BE du supplément de ce même 
arc, et prolonge! ce sinus en dehors du cercle du côté de l'arc 
qu'il s'a^t de diviser : maintenant, sur un transparent, sur nn 
papier de calque , tracei une ligiM Iris-dëliëe , indéfinie , snr la- 
quelle TOUS indiquerez deux points H et K , distans l'nn de l'autre 
d'une quantité égale à AD , diamètre da cercle.' 

Transportai le calque sur la fignre géométrique et placez-Ie do 
manière qne le point K étant sur la ligne KBE et le point H snr 
le sinns PB , cette même ligne passe en même temps par le centre 
du cercle dont ANB est une portion ; piquei la ligne KH du 
transparent au point N où elle coupe l'arc AB , cet arc sera 
divisé, en ce point, en deui parties entr'cllea, comme i : a. On 
voit bien qu'avec une règle on peut faire la même opération ; il 
serait cependant difficile d'opérer aussi juste qu'avec-ce transpa- 
rent, mais jamais mieux. 

Quant à démontrer qne KH == AD, cela est lâcile. Tirer BN 
et prenez BF ^= BO : avec un peu d'attention , «n verra que 
BN = BH, qne le triangle BK.F est isocèle , et que KF = BF :k BO, 



Douze. bvGoogle 



(3a) 
et FN = OH , pnitqne le triangle BPN =±s BHO ; dftne 
FH ^ ON ^ AO ^ KF , aiiui KH i= xB := AD. 

Quelle qne toit l'adreaie de ceux qai ont beioin de partager on 
are en trois partie* ^le« , je ne puis croin qn'ili parviennent à 
ce but par un moyen ploi «impie , ploa bref, plni facile et moina 
diapendienx qae celoi-ei ; mais peut4tre l'emploîent-iU lans qne 
les gfomètrea s'en doutent. - . 

Peut-être pm)dra-t>on le calque ponr on inttmment de m»< 
thématiques s cela ne rappellerait^l pas le liirre qui prenait te* 
oreiDes pour des cornes? 



Douze. bvGoogle 



(33) 

NOTE 

SUS LES FORMULES DE H. DELEZENHE, 

ftftt iG tl 17 dts MfaiMÛw i* b Sociilt pour In uiBéci 181g cl iSSo; 

Par H. VfflcmT, Membre corrcipondint. 

i83i. 

Ton d^endantdei colonne» (a) et (c), j'appelle A,, A,, A,, 

Al An, let termes da la premièi«, et C| , Ct,G, . C 

cenx de la leconde } je remarque alors que la loi de oee fonnnles 
peat Itrc représenta ainsi 1 

A. = pA„-t-(p'-.)C..,i C. =A.., *pC„. 

On tire de là , en fiiisant p'— 1 ^= q' , 

A. H- qC. = (A^, ♦ qe..,) (p f q). 
Or, 

A, -t-qC, =p-^q 
A,-«-qC, = (p<-q). 
A.-HqC, = (p*q)> 

A.H-qC. = (p^.q)-. 



3oi,;c.bvGoogIe 



(34) 

Dimc , pour woù" à lajois K„ e( C„ , développez (p-t-q)'; 
Ab sera la sontme des termes t^ectés des puissances paires 
rfe q; Cn sera la somme des aulres termes divisés par q; re- 
meilez pour q savaleur p' — i. 

Soit , par exemple , n = 8. 

(P ■*- q)' = p' -*- 8p'q -t- aSpV -*- 56p'q' ■*■ yop'q' -+- 
56p'q' -+- aSp'q* h- 8pq' -+- q' ; 

Donc, 

A,=p*-»-i8p*(p'— i)-t-7op'(p' — i)*-.-a8p'{p'— if-Kp' — 1)' 
= laSp' — aS6p' >+- i6op' — 3ap -*- i , 

C, = 8p' -H 56p* (p'-i ) + 56p' (p'-i)' H- 8p (p'-i)» 
^= ia8p' — igap' -•-8op' — 8p. 

La régie qae je vient de donner ponr troiiTer A„ et C„ est la 
pins commode à employer qnand on vent avoir l'expreggion de 
ces quanlilés sons forme algâiriqne ; mais dans les applications 
nnmériqnes , c'est-à-dire , lorsqn'il s'agit d'en obtenir des valeurs 
particulières correspondantes a une valeor donnée de n , il vaut 
mienx calculer Ao et Cg indépendamment l'nn de l'antre. La 
méthode que je vais indiquer est miesu appropriée à cet objet , 
par la raison qu'elle n'exige pas autant de calculs partiels qn'it y 
a de termes dans ces expressions. Or , il snlBt , pour parveiûr k 
ces nouvelles formules, de remarquer que les puissances de 
mime degré de (p -t- q) et de (p — q) difiSrent en ced seulement 
qne les termes de la première «ont tous positifs , tandis que les 
termes de la seconde sont alternativement positifs et négatifs. De 
U il résulte qae l'addition de ces deux puissances donne le 
double delà somme des terqies de. rang ijnpair, tandis qne l'excès 
de la premiiie sur la seconde est égal an double de la tomme des 



3,a,l,zc.bvG00gIe 



(35 ) 
tennet de rang pair. On a donc, en cons^ueDce de celte re- 
marque, 



Au snrplng, il iànf ohtervet qne «i l'on vontait comprendre 

dan> la valeur numëriqne de G„ le factenr ou -^ , on 

P P 

devrait, an lien de mettre q en dénomiiutear , multiplier , an 

contraire , la demi-diffërence des deni paitsancei par - - 

P 
Soit pour exemple le cas particnlier de m ^=: 3qo , d'on 

p ^= 1,001671 , q ss= 0,057834 i P -*~ ^ = i,o595o5 , et 
p — q == 0,943837, 

alor» , ri l'on suppose de plus n == 8 , on aura 

(p + q)« = (i,o595o5)' = 1,58785 
(p — q)- = (o,943837)" = 0,639765 

d'oùi,=:i,io88,etC,x 5- =0,0177. {Voyez U a."' 

P 
lableau , pa^e i^ du -volume cité.) 

La seconde expression que je viens de donner des valeurs de 
Ab et de C, présente encore l'avantage de conduire i on moyen 
bien simple pour sommer les séries dont elles sont les termes 
généraux. On voit, en efiet, que tout te réduit à la sommation 
de deux progresrioni géométriques. Ainû , en làisant , pour 
abréger, 

_ A, ^ A, -»- A, . . . . ^ A. = SA. 
et C, ^ C, ■+■ 0, ....-+- C. = se. 



3,a,l,zc.bvG00gIe 



S4.= 



(36) 

|(p*q)"-'! (pt-q) {(p— q)"- ■} (p— q) 



lise. ^-1 



a(p-i-q— i) a{p_,_,) 

j(p*q)*— "j (p*q) j(p— q)" — >i(p— q) 



ail(p-Hq— i) a<i(p_q — i) 

Par exemple , la raUnr particnliére de SA, sera , en se lervant 
de* nombres d^i tranvés plaa liant , SA, ^5,3334a-*-3,iiioo 
= 8,3444». 

Ton* cei rëanltata , qni ont été obtenu an moyen des loga- 
ritlunes, s'aocordeni asen cens de H. DelcaeMIe jusqu'au qna- 
trième cbil&e décimal. 



3oi,;c.bvGoogIe 



(3?) 
SDR 

LES FORUrLES D'INTERPOI.ATI») 

nmuH us imci* iiuriQDtt m u Tinv* ■'un cMiiiNintiint a ■■■ 
narfatmn Mimin ; 

Pir II.DiLBtBiiiii. 



h «ippoierai , pour abroger, que le leetenr a mu lu ynu le 
rapport que H. Dnlong ■ fait i l'Initîtnt , le 3o noTorabra iSagi 
ttqaiettiiuirina cahier de janvier i63o de* Annale* de chimie 
et de physique , t. 43» p- 74- 



fa -t- IV 
La formule de Tred^oM, A =« I — — 1 } dan* laquelle 

n = 6, a ^- 7$ et £^85, e«t trêt-conimode ponr le calcul , 
atteada que la temp^&tnre t n'a gne l'onitë pour coijffictent. 
Bllc rexient, en iKHmbreiT k 

log i = 6 log. (75 -»-()— io,5765i358 (T). 

La pretHon h est ici donn^ en millimètres , et le* tempëra- 
tores t sont omiptéei i partir de 0°, pontÎTet an-deHVS , négatiTe* 
an-deuout. On en tire 

lof. (75 -f. ï) ^ - logA -f- 1,7687 5aa63. 



3,a,l,zc.bvG0PgIe 



(38) 
Si l'on voulait calculer la preuion par atmoiphire de 760""") 
on aurait 

log. « = 6 log. (75 ■♦- (} — 13,45733717, 

d'où log. (75 -t- = ^ '08- « ■+- a,a4a88786. 

La formate trèt^mple de H. Dnlong 

e = (i-t-o,7i53.()' =\t-haty 

e»t moim commode ponr le calcul ; mais on peut la ramener à 
la foime précédente en comptant let températures i partir de 0°, 
et telle* que l'obiervation lei donne. Il suffit pour cela de rem- 

, l — 100 , , 
placer / par — -, cela dtinne 



^ ' ) -1^ V 

■ 100 / i~a \ 

d'où log. h ^ log, 760 — 5 log. ^— ^Slog. r loo h* M 

on en nombres , 

loK.fi=:5H.(39,8ûi48i8-t-i) — 7.8467454, 
on , plus simplement , 

logA := 5 log. (39,8 -t- f} - 7,8467454. (D) 



^lailizccbyGoOgle 



(39) 

L'errear qui rémlte de celte dernière, «implifieation renent A 
nifjMger iS dit-millièmei de degré sar la tejnpératarc obierv^. 

On a de mime 

log. e ^ 5 log. (39,8 ^ () — ■ 0,727559, 

105.(39,8^-0 = i log.»^ 1,56934908. 
iog.(39,8-t-i) = - log.«^a,i455ii8. 
I.a Tonnale de H. Gorioli» et( de la Tome 



\i -4- looaj 



n := 5,355, a =1 0,01878 et let température* tont 
comptas i partir de o". 

Elle revient i 

log. e = 5,355 log. (53,a48i ^t)— 1 1,70*791896 , 
on log. h = 5,355 log. (53,3481 -»- — 8,8ai9777 , (C) 
d'o& 



3,a,l,zc.bvG00gIe 



(4o) 

Aiiuî, lei foimnlei d« VM. Tredgold, DaloDg et Corioli», 
reTÎenaent, an fond, i la nÙTante : 



-m 



et ellcn ne difiSren.t que par ie chaîx det données expérimentllei 
qai ont servi à déterminer les constantes a, betit. 

Si l'on se donne n i priori , on si l'on fixe sa valenr par nne 
condition quelconque ; si enniite on t'impose , comme cela coit- 
Tient, la condition qneft^ 760 quand <=^ 100, il ne restera 
pins qu'une constante 1 déterminer ; c'est pourquoi il n'y en a 
qu'une d'apparente dans les formules de MM. Daloi^ et Coriolis. 

Celle deH.DnlonKe3=(i<4-o,7i53^)' réowit trè»èten pour 
les hantes températures à partir de li-j". Pour des températures 
infêrieures , le coëffident devrait décroître ù mesure qu'on ap- 
proclie de 0°. C'est le contraire qqj arrive avec la formule de 
Tredgold. Enfin, l'exposant intermédiaire 5,355 de M. Coriolis 
ne convient pas non pins à tous les résultats des expérience* 



L'inconstance du coefficient tient peut-être au choix de l'ex- 
posant dans la (ormnle 

e = -~ = (I + «)" 
760 

Voyons donc quel devrait être n pour que a fat contact. On a 

d'où ï,(j>«_,) =s=£Ct>ë,-l). 

J'ai prit t^=t,i^i5 , li= 0,237 "^ '^ valeurs de e corret- 



3,a,l,zc.bvG00gIe 



(40 

pondantes , pnis faisant sncceuivement n == i, a, 3, 4) 5, 6. . . 
j'ai truuvë, par de noinbrenses snbstitntiont , que n^= 5,565 
donnait des produits égani. dans les qnatre preoiiere cliifires. 
Cette valenr de r conduit i a =: 0,6196476 tn prenant 
h ^= 18189,4^ mus arec ce coefficient et cet exposant, la for- 
mule ne donne pas de rëinltats satisfaisans : a varie encore sTce 
les aatrei valeurs de A. Toutefois, comme on peut soupçonner que 
la valeur l ^= o.aSy, correspondanle à la pression h =^ i6ag,i6 
observée, peut être affectée d'une légère erreur, j'ai fait de 
nonvean 

A=i8i89,4; ï=i,a4i5î *,=*5,o8î (,=»—., 

ce qui m'a donné la formule 

A = 760 (i * 0,57 1*87 574 jf*^ 

dont les résnllato ne sont pas latisfaiMus. 

Puisque a varie dans ie même sens que la température dans la 

formule «^ (i -h a/)' j'ai fait o = , ce qui conduit i 

Pom' déterminer t et c, j'ai prit 

ft:= 18189,4, (=ia4,i5. A, = 5,08, /, ^— 100, 

d'oA 

_A_ A856,834i4^ ii,38io7.f Y 

'^ V i856,834i4 — i ) 

formule qui donne des résultats très-peu Mtisbùans , au moins 
avec l'exposant 5 , le seul que j'aie essayé. 



^oiizccb, Google 



(4») 

Il paraît donc qne le( formule» d'interpolation de la forme : 

■ »=(^')" '='K°^)"- 

ne penvent repréienter lei expérience! connne» qn'cn tes renfer- 
mant dans de* limite» de pression plnt on moins retnerrécs , et 
calculant en conséquence les constante* a, b , n. Ces limites sont 
fort étendues , dans les hantes pressions , pour la formule numé- 
rique de MM. Dnlong et Arago. Elles sont très-resserrées , au 
contraire, pour celle de Trcdgold. 

J'ai voulu voir si la fonaalc de H. Roche 



penl s'étendre i toutes les eipéiienccs connues; j'ai Tait, en 
conséquence , 

6^18189,4, /== ia4,i5, A, ^5,08, /, =—100, 

d'où 

!.. 00 ft « 5,088464^ 

log.A = .,88o8.359.e^5^^p^— ^. 

Celte formule donne en effet des résultats satisfaisans. 

En calculant les constantes a et i avec d'autres valeurs de h 
et de ( , on reconnaît qu'on peut faire avec M. Koche 



^lailizccbyGoOgle 



143) 

Le* valenrs de a dédnitei des bellei expériences de HM. Du- 
long et Arago , ainsi qae de celles moins exactes faites à de 
basses températores , ont nne tendance marquée i rester cons- 
tantes : leurs TariatîoM semblent ponvoir être attribuées aax 
errenri des observations. La moyenne entre les nombreuses va- 
lenrs que î'ai calcalëes est i5,252 et la formate nnmérique est 

\o^.h=i 3,S8o6i35g -t —• 



Les températures sont comptée* à partir de loo"; ponr les 
comptera partir de o", je substitue ( — loo à ( etj'ai ainsi 

Iog.A= 7,96481359-^—^^ '»' 



yoG-t-St ' 



, / 5o84 \ 

3 V7^'8»359-logA f 

_ ' / ^"^^ \ 

3 ^ 5,084 — 'o8-e ^""l 

formules très-commodes pour le calcul. 

Tour iaire ju^r d'un coup-d'œil du de^é de précision des 
formules (Tj, (D), (C), (RJ avec lesquelles j'ai calculé , j'ai 
écrit, dans le tableau suivant, les différences entre les valeurs 
qu'elles donnent et celle* que fournit l'expérience' Ces diffé- 
l'cnces , ajoutées avec leur signe aux nombres de la 2."' colonne , 
donneront le* nombre* déduits des formule*. 



3,a,l,zc.bvG00gIe 



( 44 ) 



' 


h 


(I) 


(D) 


m 


(») 


Dun>. 




o 


5,08 


— o,36 


- 3,66 


- 2^4 


— o,o5 


aS 


23,09 


- 3,43 


— 6,83 


- 3,3. 


-► 2,3. 


5o 


88,74 


-.-.a^o 


-Sfii 


-*- ".97 


-^ 7.56 


75 


285,07 


-.6,95 


- .,j8 


■*■ 7.79 


* 9.'6 


SoDTiraii. 







4,' 


* 0,62 


- .,68 


- .46 


* ««3 


5,5 


5.7 


+ .,52 


- >.99 


1,22 


-1- 0,20 


ji,t 


8,3 


+ 2,5o 


- 3,43 


— .,0. 


■^ 2,46 


.6,7 


.3,2 


* 2,57 


- 5,0. 


- .,8. 


* ■2,.8 


22,3 


.8,5 


* 3,76 


- 5,46 


- .,4o 


-► 3,0. 


27,8 


25.9 


* 5,33 


- 5,8. 


— 0,82 


-b 3,96 


33,3 


35,0 


H- 7.78 


- 5,39 


-.- o,65 


-,. 5,65 


38,9 


49.8 


-.- 8,09 


— 6,83 


-t- 0,07 


-f 6,0a 


44,4 


67,6 


-H 9.>3 


- 7^7 


-1- .,63 


-.- 5,35 


5o,o 


90.9 


H- .0,25 


- 7.80 


•.- 0,80 


H- 6,70 


55,5 


120,0 


H- .0,96 


- e,.3 


-► .,08 


f S,.8 


61,1 


.25,0 


-43,5. 


<- 33,84 


H- 33,43 


-H 36,85 


6«,7 


200(0 


-H .4,65. 


- 5,0, 


■^ 4,68 


-.- .,.6 


73,2 


255|o 


H- .333 


- i.<4 


- 5,32 


t- 6,96 


77.8 


328,0 


-.-■9,46 


- 7.86 


■* 0,77 


-H 1,65 


«3,3 


407.0 


•*■ .0,32 


- 3,78 


H- 2,74' 


* =.89 


,2,,3 


.523,, 


- '6,00 


* 2.,3 


-H 3,80 


•1- .2,40 


■ 45,2 


3o46,o 


-23,3 


- 34.»' 


-.3,60. 


^^- 29,30 


.73.. 


6092,0 


•'-91.7 


-.32,9 


+ 43,80 


^- .48,40 


T. 


Wlt. 




104,4 


«88 1 - 4,07 . 


- 0,681 - 5,7 1 - 2,78 


U0,0 


io54 


^ 8,96 


-H ,9,53 


-.4,4 


+ .4.7 



Douze. bvGoOgIf 



(45) 



t 


& 


(T) 


(B) 


(C) 


m 


1.5,5 


.370 


— a,77 


-n5,6o 


*■ 3,3 


1- 8,5 


iai,3 


iSoa 


^- ,5,01 


-l-4",3 


* 33,8 


+ 334 


.>6,7 


1781 


-F 4,34 


-1-40,. 


* l5,3 


■i->9.7 


.3:.j 


«•95 


^ 3,10 


*47,4 


- i5,4 


*36rf 


.37,3 


34,3 


-45,35 


H- 6,4 


- 333 


- 4,3 


.«3,3 


agoS 


-38,48 


-*-ao3 


- 383 


-n.,5 


.48,9 


3397 


-56,5 


-1- 8^ 


- 5.,9 


1- 1,0 


.60,0 


4557 


-91,3 


-35,5 


— 99.' 


-a34 


Dno» 


et A»A«). 




,.3,7 


i6a9,i6 


+ 3,67 


M- 33,73 


H- 13,33 


■*- 33,91 


.33,3 


a.81,6 


- ■'>,79 


-► 3o,i6 


- 3,35 


* 19,17 


'49,7 


34,5,9 


- 63,.4 


-♦- a,oo 


— 55,56 


- 4,69 


Ï63,4 


4938,3 


— 70.59 


- 7,83 


- 85,53 


-34,76 


168,5 


56o5,4 


- 78.5. 


-34,34 


-108,69 


+ .4,57 


.88;5 


884o,o 


H- 35,04 


— 13,39 


-111,65 


-F '9.9' 


ao6,8 


i3o6.,o 


-l-ai7,oo 


-8a,33 


-.59,30 


-45,38 


ao7,4 


I3ia;,6 


*3ao,93 


* 9,83 


- 65,56 


-46,06 


210,5 


.4o63,4 


-H.95,57 


-8.,3i 


-.47,6 


-49,35 


a.8,4 


.638.,6 


H-53a,43 


-49,36 


- 83,3 


-38,37 


ai4,i5 


18189,4 


*8i3,53 


H- 44,33 


-- 43,6 


-i-_38,09 



Il ré*olte de cette comparaiion que la fonnule de M. Boclis 
s'étend à tontes les expériences connues , et , comme le dit H. 
Aulong , qu'elle est une de celles qtd s'sccordent le mieoi avec 
les observations. 



Douze. bvGoogle 



CALCUL 

LA PUISSANCE DES RÉGULATEURS 

A FOBCE CENtRIFUGE, 
Par M. Tk. B;tBiioi8. 



On emploie ordinairement pour régulariser la vitesse Ae» mo- 
teurs un mécanigme fort connu , qu'on nomme régulateur i force 
centrifuge , ou pendule conique , et dont voici la description : 

0D(/)/. 3) est un arbre verlical, qne le moteur dont il eit 
question de régulariser la vitesse, fait tourner. 

B est un boulet ûié à l'exlrémitë de la tige OB. Celte tige est 
percée de deux trous, l'un en , l'autre en D. Le premier est 
traversé par un tourillon qui passe en même-temps par deux trous 
semLlables faits dans les deux branches d'une fourche qui ter- 
mine l'arbre vertical DO. Ce tourillon forme l'aie de suspension 
de la tige du boulet. 

La tige du boulet étant suspendue par un axe cylindrique , et 
non par un point , ne peut que tourner autour du centre 
sans sortir du plan vertical mobile qui, passant par l'axe DO, 
est perpendiculaire au tourillon de la fourche en 0. Le centi-c 
du boulet est donc assujelli à se trouver et dans ce plan mo- 
bile et sur la surface de la sphère, dont est le centre' et 



_ ,i,z<..t,CoogIc 



(47) 
la tige le rayon : ce qai fonae nne différence elMIktielle arec 
le pendale conique ordinaire, dans lequel le mobile eït seulement 
aisujetti i se troarer sar la vnrface d'une «phare. 

Le second trou D de la tige sert â passer un tonrillon qui tient 
la tige CD égah i OD et qni tourne également en C autour d'un 
tourillon fixé sur la douille CE. Cette douille a la facnltë de 
monter et de descendre sur son ate; elle eit creusa circulaire- 
ment en E pour recetoir les deux branches d'une fourche qui 
termine le levier GF, levier qui sert à transmetb'c à certaines 
parties de la machine le mouvement de la douille. 

Un autre système de tiges et de boulets, tout à fait semblable 
au précédent, est placé en OIFB'G dans une position symétrique 
diamétralement opposée, afin que les presûons exercées sur l'axe 
par ta force centrifuge de chacun des boulets se détruisent mn- 
tnellemeuL 

11 résulte de la disposition ci-deiisus qne , quand le moteur fait 
tourner l'arbre DO, la force centrifuge tend à écarter les deux 
boulets qne la gi'avité tend au contraire à rapprocher. Les deux 
parties de tige OD, OD* avec les deux tiges symétriques CD, CD*, 
forment constamment au trapèze, dont la diagonale OC s'ao- 
conrcit lorsque les boulets s'écartent ; alors la douille CE monte 
en traînant avec elle l'extrémité £ du levier GF. Le plus souvent 
le mouvement de ce levier diminue ou augmente l'aire du cou- 
rant de vapeur qui alimente une pompe à feu ; quelquefois il fait 
mouvoir une vanne pour varier la quantité d'eau qui agit contre 
une roue à eau, etc., agissant toujours de manière k régulariseir 
la vitesse du moteur, malgré les cHangemens qui surviennent dans 
la résistance et dans la force motrice. Le mécanisme qu'il faut 
faire mouTOir pour cela présente souvent de grandes résistances : 
il est donc important de connaître jusqu'à quel point l'action des 
boulets peut les vaincre; c'est ce dont je vais m'ocouper prina~ 
paiement dans celte note ; j'y regarderai toute la masse du bou- 
let et de ses deux tiges comme concentrée au centre du boulet. 



Douze. bvGoogle 



(48) 

parée qne eeta ne pent ameoer qn'ane djiFtérence eitrémemeat 
petite (or lu réinlUito, à caïuedopea de maiM det tige* retati> 
Tement aux bonteU. Cens qui tiendroat k une nactitade rigen- 
reose, la tronveroBt iftieaaeaX en lisant : centre d'inertie da 
sjitËme du boalet et de ses denx tige» , par rapport i l'axe o, an 
lien de : cenh-e do bonlet. 

DéïigiiotiR le> ëlëmeng da problème de la manière snivanle : 
V le nomlue de tours qne l'axe vertical da rëgalatenr fait 

par seconde; 
t le temps oa le nomlire da Hcondei employât ponr une ré- 

Tolntion de cet arbre (lu rëgalatenr. On a 1 = ~ 

B le poids de chaesn des bonlets ( en Idtog. ) ; 

g Kc o métrc , 99161 la gravité on la ^tesie acqniK par an 

corps grave pendant une seconde de sa ehate ; 
b U lottgneor en mètres de cbaqne tige OB, OB' du donble 

pendnle; 
■ l'angle BOC de diacnne des tiges de boalet avec l'axe 



la bavteor verticale BL ( en mètre; ) dn centre dn boalet 
au plan beriionlal , panant par l'axe de la cbamière 
des tiges / on a f == ^ COS. M ; 

la longaenr (en mètres ),de cfaaqae cAtë CD, DO, 00*, 
lyCdairapèCTCDOD'; 

U diagonale OC de ce trapèie ; 

ona&=2a,-cos. ■ =—■ — 

la rapport de h circonférence an diamètre ; 

le poids ( en kilog. ) qa'il faudrait suspendre i la douille 
E si tes boulets n'existaient pas ponr remplacer lenr 
action sur le lenier E on produire sar lui la mSme pres- 
rion. La pression P est égale et directement à celle qui 
est exercée sur la douille par l'action des boulets. 



Douze. bvGoogle 



(♦9) 

FinMi («m kilog. ) ^n'il&Kdnit >pH>qM' <■>• d«ùlU,iilM 
boulet* »'««Mii«nt pal , pow ilira laswiMr le tait»aitmt rijfm- 
iMMrr. C« poàét P* Mf i^Mhte doao k réMiUsee it M ■tiokniina ; 
il ut la limite det poids P; car le mécaiiiune r^galatenr «Mit i 
l'action de» boalet* , dés qa'ili exercent one preMÏun capable de 
vaincre ta rinitance. 

Loriqne l'action de* bonlett tend , par exemple , i faire mon- 
ter la douille et qn'elle reste i U même hanterir par l'efiét de la 
ràiatance dn mécanirane r^nlatMD, i] y a équilibre dan* le lys- 
téme dei forces qni afitsent nir la maelûne. Cet ^nîlîbre a lien 
antonr de l'aie de snapeniion o et lea force* sont : 

I .* Le ptdds P, Ml I* preuian année par U AkeMs aor la !»■ 
▼îer B^ ertte preuiso, qtà prodait llëf«U>iedattt la aftèma, «rt 
^pk«tdit«ctome(it«ppti*6«ie^e<[qî «t «seraéc aur !■ dMoHIe 
p«r ratAhm de* bonlet». 

a.»li'«âe( de la gravMawtes (Maiata. 

S.» l)'«tM de la ftraff «MU^ga ««r cea mkmas bodota. 

Le poida P, en appuyant *nr la douille CE , tend à Ini îi&pi^ 
mer nne vitesse g. Cette vttease se décompose en deux antres di- 
rigées snivant le* doux tiges symétriques CD, CIV et qni sont 

énle* clutcnnc à .ceqnifaît ponrebacnne des deux 

^ ftcat.< acoe.- 

forces ^'gie* savant Ce* tigU. ibaiston* BMisteBtnt d& centre 

de aupeaiion tnr la direction CD , la perpendiculaire 01 : on 

aura 01 ^OGsin. «KsitTsia. «COI. a-, c'ettle bras deleritt 

des denx force» râ-dessos , dont le* momens sont par conséquent : 

Pg 
= — aattn. mOu.n=Vg aàn.m. 

tt.CM.» 

Les botflett sont *oIlicité« par la granté qni tend i leur im- 
primer orie fttfeaie vfertieale g , oe qid %ùt une ftiCe motùce Bf , 
qui agit |i*«;h brat^e levier B& aae i-siD. • { k noment de cha- 
7 



^oliz'ccbyGoOgle 



( 50 ) 
cnne d« cei foreet ett donc B g & un. *. Ut lont encore aollteit^ 
par la force centrifage dant la dïrec^n O horiionttle «t per- 
pendicnlaire A l'axe ; cette force tend à leur imprimer une vitaue 

V» 

^— — ;V (lignant la vlkMedelenr oaitreetR le rayon KB 

dn cercle ipi'i}» décrivent. Or; ici B =ss h lîn. ■ , 

V* im* b* v' na.^» , .. ... 

— ^ 1 — _ =5 4»' if '«n. «} 

n don.* 

k force Gcntrifdge eat dondCs* £Bi>* nn.«,etMinbru de le- 
Tiraétant OK=&cos.>,tonmoment^4a^3* B v'nn-acot. «. 
Pour qne l'équilibre aitliea dani le plan tonmant, il tant qne 
le moment de la force eentrifu^ qoi tend 1 Mre monter le* 
bonleti8(»t égal i la aomme des moment dei deux antrei force* 
qoi tendent k let âdre baiuer. On a donc pour l'éqnatioQ d'é- 
quilibre: 

B. 4 ■* &* f * un- « co(. «. ^ P^ «fi. « H-Bg& lin. M. 

B4»*A"i'*co».* = j(Bi*Pa) 

.. ^=:^C*??V■=-^f.*=^-. 



3oi,;c.bv Google 



(6.) 
fonBolei qaî'fenmt connaUre, dant tom l«t c«, la p 

Le» motenn sont coiutroiti pour marober avec nne ceitaÛM 
Tltr4«e i laquelle on doniiB le nom de vUtue de r^me ; loi» 
qu'il* sont animât de cette vtteue «t qn'ili la conaerrent , le m- 
binet de la rapenr, oa la Taone , «ont ooTerta an degré oonve- 
nable'et l'actien do r^gnlatenr dait èti« nulle; uni cela il 
aniTerait qne, dana an inatant oA- 1» frottonent eat tni^^aible^ 
eei piice» M dérangeraient de la benseipantian oA ellei aa 
trouvent. Alors donc la prewion dn régnlMear iw lea piéwa d« 
mécamame devant itrennlle,onaP ^Ojccqnrdomie : . 

Ce tempa d'u« rérolntion de l'arbre dn- régidateor ett préci' 
aémcnt le nième qne celni.qn!en^lo>etait un. pendole umple de 
longueur i ifùre aneoarillaUon entière, compoaéed'nne alUe 
et d'un retoor. On peut donc poser le princip* anirant : 

QneBe que smt la longnenr de la tige- d'un E%nlatenr i forée 
centrifuge qub est parfaitement libre , la bantenr verticale da 
centre de ser boolbtr au plan horizontal' passant par l'axe de 
•nspenaion est la mime que b longueur d'un pendide simple 
qui ferait nne oscillation entière composée d'one allée et d'nn 
retour, dana le temps qœ L'axe vertical du régulatenr Ciitiin 
tour. 

Ceprisctpe remarquable est donné sans démonstration, dan» 
une note de la traduction du traité de Tredgold, snr le* nuohiaea 



dam le traité de mécaniqoe Bcoelle do Butrgd* } traité qui forme 
le g.e volnme de son ouvragei. 

Ce qui importe dans la prati^ie i, ce n*e*t pas de connaître U, 



Douze. bvGoogle 



(5.) 
poMlioDqiie fnwAnttlu boabU à'wi tigilttttm lâure; «wù 
d'apprérâer la puissance (p'ane certaine diffiirence dans la ntUaM 
dK moteur donne i eoUa luahiaei pmr vawto 1m r4iîiUace* 
qne prJKDtent les fanctioM ^'«r la durgs du iwHptir. P<wr 
«^ il fftQt eonn^n : 

l.aQii^spnsBQn l'sctioHdM iMnletieutne nr U dowGk 
lonqML'ubre fauc de M tUctM di»r^iinfii>i 4 WM««tnvlta«w 
v'«t qM ha faonlBlf qui, i U pwttUn vUmm, n'asoiçaûiit aMSM 
preaiitim , ae bomust ntonna {mt lu frottaouDi d«» piioe« ré^ 
Biilmtram*, sant GiKvte de reator 1 la nêiiM lustew. 

2.* Qnel ahcnùn pareomt k diwJUe £, l»ni|Mi h pneaioa 
exercée par les booleti sur la douille devenant égale à F par l'ef' 
fet d'nne certaîlie vltette v", lu raécanisne régulateor cide i 
l'effort des bonlets et ramène le moteur i one vlteue pea diS^ 
■ente de celle de régime. 

Occt^na m o m d'abord da la pKmiirB qvMtÎMk 

Av«o la «Iteaar da oégime , Iqi boaieto u'eurçant MCTnie.pw» 



A^a« la BttaT^yic vtleaae v*, la douille, rfibejwe pu divers frot- 
tooeni KMttutt à k même bantenr, on.a 



6V'*iBJiJ 



«ipMaahm dluw laqnde le poids P eA épi ut diraetnnwt ap- 
pâté à b, presnoQ dherchée. En. galant eeadcvx valears., on a , 




3,a,l,zc.bvG00gIe 



(S5) 

p=?b(^'-.) 



et la preuîon exercée sur la douille par ractîon Ae» IxmlcU 



^^-ï> 



Lm^s la -*tt«Me dinhiiio , k ^méaa «t juthn*, c'ert^ 
dHe.tKa^és-'dekBat cnbMttU dmâllB tasdà deteanilfs, c'cit 
rinvsne lomqne*^ Mtj^TU^raBAt ^sev. 

On àiiait 4» «otte fbnunk pluimn coMëqoaiias ¥eI■A^- 



i.o C<HBMU «Ue Dit itidëpandttnttt d« «, k paenioa ihp la. 
dooilla Bit toDJoror» 1r totale poor nw ntènu Afiihence dn ft- 
tnw, ^vUe ipM Mit ta hwtcur ji hujntiUB te»b4Ki]M m trooTCBt 

>.• K 0& ohsBgQ la vtteate de. rotation 4e l'iao da r^^vlMmr, 
ptrnij^wit è celle da mAtew, d'ime matàèn qariti&Mjae, teUa 
qne 1m vitecses de cet arbre loient ev, ev* wa Ke» de V et «*, 
conuna la fbnnnle ne contient que le rapport de oèi vtteetei, la 
preteioa restera tonjeun la infime qu'eaparavant. 

3.* La preaîsn Mt toujenrt preportionAeUe an poide de* 
bonlMa. 

4<'> Dans la pratique , on fait ordinairement a == ^ b , alora 

U foimole devient 



r»(-^) 



ce qui fait voir que la preuion «nr I> douille eit indépendante 
de h longneui' de la tige , de l'angle ■ qu'elle Tait avec l'axe ver^ 



^lailizccbvGoOglc 



(54) 

ticttl, lonqa'elle e«t Viut, et dn rapport entre lei vlteaiet de rota- 
tion de l'arbrç Tertica) et do tnoleor. 

En patunt à U leconde qneition , relative an chemin parconra 
par la douille , il e*t eitentiel d'obieryer qoe lei moaTemens de 
cette pièce «ont bniiqnei. Cela tient k ce que les r^iitancet 
qn'elle a i vaincre , pour faire monvoir lei robinets on le» son- 
papet , «ont fort irrégnliérei , ordinairement très-fortes lorsqn'il 
s'agît de faire naître le nioaTement,et tellement bibles, lorsqn'U 
n'y a pins qn'à l'entretenir, qne la petite force d'inertie des le- 
viers fait sonvent dépasMr le point oA le robinet devrait s'arrêter. 
U semble que les snriàces frottantes se prissent pendant le re- 
pos d'aspëritës qoi s'engrènent et qui plient dans k mon rement. 
On sent qne snirant que les IcTiers qoi eommoniqnent an robinet 
le monvemeat de la donille auront pins on moins de masse et 
d'inertie , le monvement dn robinet se prolongera pins on-mnns 
ponr.nne mfime différence de vîtesse. On pent eatinur qn'en g6-' 
néral le robinet s'arrite an point où les bonlets n'eseroent pins 
de pression snr la douille. La vitesse dn moteur ne chatte senn-- 
blement qu'après un certain temps, de sorte qu'on peut estimer 
que le robinet s'arrtte an point o& le r^olatenr n'exerce aneune. 
pression et où son^arbre a eneere la vitesse v", qoi a donné U- 
pression nécessaire pour vaincre la résistance P'. Le ohemin par^, 
Goarro par la douille est la différence entre les longueurs h de la 
diagonale OC dans ses deux états ; or : d'abord , quoique la vi- 
tesse fut v", la longueur h était la même que pour la vitesse de 
r^ime, pnisqne la donille n'avait pas encore bongé, oa avait 



D'après ce qne nons venons de dire , cette longnenr étant , 
après le monventeat de U douille » celle qui a lien dans ou régn- 



3,a,l,zc.bvG00gIe 



(55) 
ktcnr libre dont l'nbre » 1> vltMie i^, «ara 



La différence de cei deoz longnen 
eoorni par la danille , est 



1 qni est la eliemio fêr- 






■■ Cette ezpresrion, mnltipliée par U pression P*, qu'exerçaient 
les bonlets an moment o& le monrement de la donîlle a com- 
mence , donnera nne mesure de U pnistance r^latrice dn ma- 
dërateUr; mais P' étant la pression qni a lien i raison delà varia- 
tion de ritesse de V i i' sans que la douille bouge , on a 

de U poÎManee régulatrice est dono 



-. 



De ces e^reanons de la pnissanee r^nlatrice , il résulte , 
I ■• Qu cette puiHiice eat proporlionDeUe an poids ds boulet ; 



Douze. bvGoogle 



(56) 

a.o Qa'elle est indépokl^Ma At la^langonr Am li|^ d» tr»< 

P<.«i 

3.0 Qu'elle ett proportioiuielle à la haoteur/da centre dn 
boulet pendant la vlteiie de r^me en deuoni dn plan horizon- 
tal pawant par Taxe de snipeniion. Il Tant donc faire la tige dei 
boulet» la plni longue powible et faire tourner l'arbre dn ré- 
gnlatenr le pini lentement pouible, pour que le* boulets fonc- 
tionnent; car ai la mouvement Mait Inp lent , les boulett ne te 
lèTcraient pas. 

Je joins ici , pour la commodité des praticiens , det table* ati 
moyen detqaeHes on r^uAra âc^mwnt les qnettivu r^tif es 
au modérateon à forée «enMAig». 



PREMIÈRE TiBLE. 





« 




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Illl 


1 3<s 




lîit 


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3, 975 


aititt. 


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3, 7>3 


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0, 336 


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3,494 


0, «9 


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iG lA 


3,^ 


0, »o8 


0, 377 


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3,095 


0, 19 1 


0, 355 






0,174 


0. a33 


■7 ■/» 


a, gai 


0, tG» 


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j,=,i,z..f, Google 



(57) 



II 




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0, 148 


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0, i35 


0. 180 


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a, 478 










0, 136 


0, 168 


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a, 35a 










0, ti6 


0, t55 


ao 


a, a36 










0, iû8 


0, 144 


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a, ia8 










0, 100 


0, i33 


ai 


a, oa8 






ai i/a 


1,935 


",093 


Ci^ 






0,087 


0, it6 


aa 


1, 848 










0,081 


0, to8 


aa i/a 


'» 767 






a3 


1, 6gi 
I, Gao 


0,076 


0. 101 


a3 i/a 


0,071 


0, ogS 


a4 


1,553 


0, 067 


0.089 


a4 i/a 


1, 490 


0, o63 


0, 064 


a5 


■ , 43i 

1,37s 


0, oSg 


0, 080 


aS./a 


0, o56 


0, 075 


a6 


i, 3a3 


0, o5a 


0, 070 


a6 i/a 


1, a7< 


0, 049 


0, 066 






0, 047 


0, o63 


»7 


1, aa7 






•7 ■/» 


1, i83 


0,044 


0, 059 






o,o4ai 


o^56i 



3,a,l,zc.bvG00gIe 



(58) 



E 


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3» 


1,1409 


Aitm. 


mtlMi. 


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I,ID1S 


o,û397 


o,o5a9 


3g 


.,0636 


0,0376 


o,o5ot 


>9'/» 


1,0378 


o^oass 


o,p477 


3o 


0,9938 


0^340 


o,o4S3 






o,o333 


0,043 1 


5o ./a 


0,9615 






Si 


0,9307 


o,o3o8 


0,0411 


il i/s 


0,9014 


o^oagS 


0,0891 


3s 


0,873s 


0,0379 


o,o37> 


3. lA 


0,8468 


0^367 


o,o356 


33 


03..4 


o,oa54 


o,o339 


3S 1/. 




0,0344 




0.797° 






S4 


0.7737 


'o,oa33 


o,o3it 


34 .A 


o,75i5 


o,02aa 


0,0*96 


35 


0,730a 


o^ai3 


o,oa84 


35 .A 


0,7097 


o,oao5 


0,0173 


M 


0,690a 
.,67.4 


0,0195 


0,0260 


3è lA 


0,0 1S8 


o,oa5i 


3? 


0,6534 


0,0180 


0,0340 


*7>/> 


o,636i 


0^173 


o,oa3i 






0,0162 


o,03a3 



^oiizccb, Google 



rss) 



3,a,l,zc.bvG00gIe 





(6.) 




131} 


1 io- 

lli- 
1 ^' 


ijl 


il-; § 

f|T 
■si -s 


um. 


niira. 






se 


0,a85i 


mttn*. 


mette*. 






0,0099 


o,Di3a 


5? 


0,1753 




0,019$ 


58 


o,»659 


0,0089 


0,0119 


59 


0,^70 


o,oo85 


0,01 13 


60 


0,2485 


0,0368 


0,0491 


es 


0,1117 


Otoaga 


o,o389 


7» 
75 


0,1825 
0,1590 


0,0335 


o,o3i3 


0,0133 


o,oa57 


80 


0,1397 










0,0159 


o,oai3 


85 


o,i338 










0,01 34 


0,0179 


90 


0,1104 


0,0 ti3 


o,ot5i 


95 


0,0991 










0,0097 


0,0 ia7 


100 


0,0894 


o,oo83 . 


0,0111 


loS 


0,08.1 










0,007a 


0,0096 


110 


0,0739 




0,0084 


iiS 


0,0676 


o,oo55 


0,0073 


lao 


0,061. 







La liàntenr dn centre des l>oalets,aa plan horùontal panant 
par l'aie de tnipennon , ne dépend abiolnment qae de la vtteite 
de rotation de l'arbre dn régolatenr. Lonqae la tige est phu 



Douze. bvGoogle 



(6.) 
Imgue , elle ■'iocUac davant^e , de nuiûire à ce qu le centn 
dn bonlet le tronye toujonn i la même luntear : mai» n eetU 
ti|^ ëtùt plna coorte qne la liaDteoE marquée par la table , le* 
bonleU reatcnùent contre l'arbre et ne fooctiomieraieDt pai. 

n confient de faire la tige BO dM bonlets on tien en nu de 
la lon^ear BL donnée par la table. La tige fera «Ion arec «on 
arbre on angle de 4'" ^4' 35" et aura nn jen conrenable. Ainii > . 
par exemple , ponr nn régniatenr fiûaant 36 tonra par nûnnte , on 

donnera i la tige nne longneor de -. o,"*'™69oa == o,~*'™9?. 

La 3.e colonne dn taHeaa indique le* différence* entre let 
bantenrt dei bonleti , marquée* à la colonne précédente. Elle 
peut senîr à calcnler. des nombre* intermédiaires i cens de .la 
table et le cbemin parconrm par la donille lortqne la Titeoe *»• 
rie. Il mffit ponr. cela de multiplier la ijUSérence écrite entre le* 
Titeate* en qvettion, par le donble da rapport de* tige* OD 
etOB. 

La 4>* colonne donne le* monTanena qne la donille, n^poaée 
libre , fera par l'effet dei wiationt delà Tltexe. Gei mouvement 
•ont calcnlées ponr le ca> uatt ordinaire dan* la pratique , où le 
cAtéOD dn trapèze eit le* deux tiers de la tige OB'dn bonlet. 
Ainri , par exemple, lortqne la vlteate de l'aibre *e ralentit de 36 
tonra à 35 i/a , la donille, ti elle n'est retenne par ancon ob*- 
tacle, baisie de o,™**" oa6. Si la vltene continne à te ralentir et 
lient à 34 i/a tonr* le mouvement total de la douille cit la 
tomme de* inonrenient intermédiaire* sur le tableau ; «arar : 
Oi^^^oSi^. Le mécanicien doit combiner let lerieraqui commu- 
niqnent aux aoupapei et robinett, etc., l'action det boulet*,' de 
manière i ce qne l'aire dn courant de vapenr, ou de la lame d'eau, 
toit , par l'efièt du mouTement de la douille , augmenté dans un 
rapport phu grand que èehii de 36 â 34 */^ qui est llnvene 
det' titettea. 

Cette 4-* colonne peut aniti lerrir à tracer det arcs gradnâ , 



^oiizccb, Google 



Cf.) 

tnr .b^d« 'lei JbvieM «ngtgm du» li dotàllii' u 
chaîne iuttaot ia tUmib dn Butonr. 

'Qmdfne&iiaua aUttcbeiiqpoida à JadmûBe-desirrigolatnin : 
alors -ka boolet» oe l'élàreot poA anUat et oa «btient leor ikBi»> 
tenr aib4etaa)w d« pU» harisoaUl pMauit par l'aift de anv^en- 
woo, en nuildfiliaal «elle qui mt ladiqn^e (Uu la tdile, pottr lea 
rjgulaUoxt'libn», par on,, plue le rappwt dapsidc.eii^aeitiaaA 
celui d'nndwboakta.ll «*t elûr ^e li k li<nt«iir,aiiui ctlcsUB) 
excède la longnear de la tige, le rë^latenr ne fonctioiuiera pas. 
Qnant anx monTemeni de la douille , qai sont donaéi par la 4- 
udotine, ils s'angmontentrpar'reffet duppidi, daiw knqtpwtde 
un, pins deux tien <La Ea]^rtde-M>pciids.àagliû d'an dca boa-- 

léts. Ceci snppoie tonjonrg qd'on a fait OD - DB. 

'L'e^'d'un pùdtaUach^ià It donille dMiréftobteani-^tnit 

d'sagBMOtcr ]et-Jiiou«enMn*deie(tba dnvUepninniaimèmef m* 
nation dam la vitesse, accroît la pniiiance des rësnlatenn,cAU 
ettnvient de se MMir dcoe.aMjnL, loNqneiteikoalBlspciirant 
âeeeendre en coaacrvant le Jeu .oonTBiMtlile. 

LesmMHcaienBâe^la'daiiîUe, mdiqnéaparlatsibleeHlflssiu; 
«iipposent qae les pièce* gn*«lle doit faire monvoir .nloQpoaenï 
ancone reststancc et U arrÏTc soavent qu'elles. ne eâdent qu'à nit 
ei&rt assez considérable. Jl était nlile de déterminer qnaels toat 
les noavemena de la douille lonrpi'elle est oontrarîée p<ir djffi^ 
rentes résistances. C'est ce qoe j'ai bit dans ce mémoire. Je donnt 
cinleasons nne table qni indiqQeqaBUeprewioa. L'action dwbwi' 
lets, produit sur ladooille, lonqa'elLeest.reteDue par «ne r^tr 
tance quelconque et qae la vltewe du moteur Bst-i savltuwdjB 
régime dans 'le capport.iiidiqaépar.la,prenùire colonne. Cette 
table estualcnlée «n s<rppo»antrqi)'aiec laTlteisc de régim&U* 
bonletsn'exerçentaucunK.pression -sur leur doaiUet et elle sup^ 
pose, de mime que la 4.' colonne du tableau pi'écédent,.^ue te 
côté QD dn trapèie-cs t les àem- tiers de la tige OB. 



Douze, bv Google 



TABLE ^EDXIÊIE, 

Des pressions axxroétspar le$ boulets des réffilalei^t comre 
Ia douille , lor scelle est retenêse à la mime hauteur par un 
dsiade guelcoH^ue , tandis tfue la vitesse du moteur varie. 



il 

III 
FI 


1 


Î 
4 

.a 

•0 

'S 

■g. 


1 

:9 


1^ k 
Il S 

llî 
lit II 


i 1 
II 

Ha 


il 


s 1 
s 


1 


t 


l 


^5 ^ ° 


m 


1 


o, 70 








0, 7$5oo 






0, 71 








•.74385 




aii5 


0, 7» 








<>,7a«4o 




..45 


.,73 








0,70.65 




..75 


«.74 








•,67«6o 


j 


Mo5 


«,75 








o,65eoS 


s 


«35 


o,7« 








0.6336O 


1 


u65 


».77 








o,6io6S 


•s 


"SS 


0,78 








..SM» 


1 


aliS 


». 79 








«,56385 


«»• 


a355 


0,80 








, 0, 54«oo 




a385 


o,»i 








o,iiM5 




94l5 


>,a> 








o,49t4<> 




»445 
•475 



3,a,l,zc.bvG00gIe 



(64) 




0,83 


0, 46665 


o;84 


0, 44,60 


0,85 


0, 4i6a5 


0,86 


0, 39060 


0,87 


0, 36465 


0, 88 


0, 33«4o 


0, 89 


0, 3li85 


0, 90 


0, a85oo 


0, 91 


0, ^,85 


0, ga 


0, a3o4o 


0,93 


0, AOa65 


0,94 


0, .7460 


0, 95 


0, .46.5 


0,96 


0, ii>;6o 


».97 


0, 08865 


0, 98 




0, 99 


0, 0S985 



J 

s 



j,.,i,z<..t,CoogIf 













(•65) 






.1 

,3 


i 

if 

J 


'5. 
1 
1 
% 


1 
1 
t 

1. 


T 

i 

1 
i 


1* É 
|î 1 

VA II 


11 
iil 






, 01 








0, 00009 

— 0, o3oi<^ 




3oi5 




> oa 








— 0,0606» 




3045 




, o3 








- 0, o9.« 




3o,5 




. »« 








— 0, ia*4e 




3ioS 




, o5 








_ «, .saji 




3i35 




. o6 








-*, iK*. 


1 


3.65 




• »7 








- ., ..tK 


3195 




, o8 








-o,.49So- 


J 


33x5 




. 09 








— «.aloif 


4 


3355 




, 10 








-> è, 3iSoo 


J 


3o85 




, .. 








-0,348.4 


33i5 




> is 








-A,3*ie. 




3345 




, i3 








-o,4i5JS 




3375 




.•4 








- 0, 44940 




3405 




■ <s 








-o,48Î7S 




34» 




■ '^ 








'— 0, $1840 




S4» 

349S 



_ ,i,z<..t,CoogIc 



i 

■SI 

r 



JIS 1"^ É II 

lii ïl t 11 

g g- is« l-s 



5 i"^l 1 II 

lli:Ssl. § 



Il I 



I 5 

il 



, 3o 



— o, 55335 

— o, 5886o 

— o, 6a4i5 

— o, 66000 
— ; o, 69615 

— o, 70360- 

— o, 73935 

— o, 77640- 
•V o, 8137S 

— o, 85i4o 

— o, 88g35 
— > o, 9x760 

— o, 96615 

— 1, oo5oo 



35i5 
3555 
3585 
36i5 
3645 
3675 
3705 
3735 
3765 
3795 
38>5 
3855 
3885 



Cette table fait Toir combien eet forte la pDÏiaance régnlatrice 
des Hcnlatenn i force eentrifage : car pour une accâératicn de 
3o p. o/odani laTlteMe,elleprodnirait sar la douille, n elle restait 
A la même baotenr, nue prcniOD de bai en haut iin peo rap^ 



3ol,;ccbvG00gIC 



(67) 
rienra «■ péidi d'ut Aé» booleli , et cette préMkn croîtrait rapi- 
denwnt et iadéfisûnenl lî la vlteMC «mtiniuit i angnientar. 
Loitqne la ^teaie iliinînae l'actioii dei bonlet* est im p«ii nuùiM 
forte et la preMÎon n'ansiaeitle pas oMUfiaiment. EUe a une li- 
oàteqaiotiBoitiJeiisiU'ihr peïdrd'BiideiknihtK. 

Le iwi^iie mariné i.la.KtitMde ulonne deit êtiti anltipUi 
par le pokb 4'wt des bonlett r pour dwuur Ib pcewion <jn eat 
ciercfcnrla douille. Aiiui, par exemple, n chaque bonlet pèM 
5o lilog-, que Ta vttene de r^me de l'arbre soit de 4o toon par 
ninute, et que la danUlc,iétant'releruiei n'ait pu monter, quo»- 
que i'arbrc &Me 4^ tour» par minute , la douille tendra i m muf 
lever weu une force égale io,i537x5o^ =£7^, 68. 

Si U robinet eèit i cette preuion et que * comme nonc l'avoH 
admit, U douille s'arrttv ensuite dana- une position oà.elle.(ait 

libre, Waat que la rite*M d« 4^ tnnr. tMt tmàhUmmt Jim^n^^ 

la doujUe parcourra, sn ei^ce de o^^" 0693 , et les levier» qui 

rflmmnniipimt ce mouvement an robinet devront être combiné* 

demanièrcâ cequ'ilramMB àpeupri^lemoteari aavtlcHade 

rfgimc- 

Le jwodnît de U patsiion cinleuni 7^, 68 par le cluuùn pai» 

«oncra par la. donille o,o6gat donne une menire da IftpaÎManca 

ia ré^ateor. On voit par la lecondc table que le premier facteur 

4a 
7*^68 ne dépend que du rapport— de> vtteMciet que» pat 

ao m éq n e ii t, tt i» ubangerail pa* n l'arbra dn régnlatenr avait wm 
vhcMC dtférentc par rapport à celle du motenr : et on voit par U 
^.t colonne de la picmUre tMv que le MCond &cteuti est d'ani- 
tant |diB ^rasd qne l'arbra dn.rëf^1at«Br va pini lentement^ 
car si le* vlteMes dr l'arbre- du eégulatenv eussent été uoitîd 
Btoibdm,e'cst-j^dir»d<ao â >i tours, le chemin parcDan^par 
la doniHeeM été dso", «77, G'cs^i'•direr}natre fois an»û grand. 
H &nt doDCv tentes la» foi» que- les cé^ilatctus «nt à vaËacEC 
de grandes résistaneei, àfairemonvoir des vannes, pat exemple, 
feirc toitnier leur» arbres lentement. H n'est pas besoin de <Ëre 



^oiizccb, Google 



(6») 

f«^ fmt anricMpbTerâcaboaletiloavdi, paitqâa Icpi 

et» ré)|Qlitenn ctt, toata dwie* ë^l«* d'wUeM*, pnportJbiuwBs 

on poid* 4a bonlelc 

Ia 3^ mlDBDe â« 1> deantoie tiUc , ^ danse la difiëroiee» 
des BombrM d« 1* mlonne pr^eAluite, tôt i onlitalsr !•» iuubf 
bret IntermMUltiM antiw eenvih la taUe. Si l'on lUdrait uvidr , 
par meinife , ftwBe pw iiri on a K«n ■nrUdooille knqa'clle àa 

cfde pot i on ralentUteinent de ^^ daiu la Tltene le rapport de» 

vf Mncs étant o, 97x3, 3 ftsdral éié^re da nonive o, 0886B 
donn4poaro> 97 dans k lal)le,Ie oealHme de aisfoltia dlffll- 
rence agaS, e'ett-infire 643- On trooreraît ainri que la preMÎMi 
efaerelide %ale o, oSaa miltiptié par le prada d'un d«t bcmlett. 
Ad laojtii âet ieax table* qui précèdent et de* esptieatîons 
qoi le* aecompagnent , le* mécanicient penTront fiteilenent oona- 
tnnre des ré^atears i force eentrifo^ pr^>res à latiafaire à dea 



Ib derrant d^ifcard arrêter qHelte îrrégnlarité Ih renkBt Inen 
tolérer dans la ïtteue Imlritnelle. Ils saTent qn'il ccHivient qnela 
tl(^ de* loslets *f4t la pins longse peMOile; ib rerront donc ce 
qne remplacement on cerlainesr oonrenaneet permettent i eel 

t-'gard. Si, par exemple , 3i t'arrtient i une tige de o, 9a , 

en déduisant nn qnart de eette lon^^enr, 9 lenr restera o, 60 
paar la kantcnr qae les bonkta derrsnt avoîc en destons d« 
Jcnr Bia de snspeHÎpn , ponr ayair le jen cenrcnaUe. Gctte ban- 
4anr étant e«Qe ikdiqnée à I4 première table poor nn arive qnï 
fait 36 inan par minnte , fes en^nage* dément ètrq combùUa 
de manière k « «pa l'ariire do r éfçalatcBr ait cetU dteiae lorsqna 
leoMlmr a la TUease dtxiamlée. On aurait ps psoejdar d*BBe 
mauàro inrcne tm ixant d'alMrd ta Tttcsta da réffolatc»! d* 
36 Irara, •■annàttiwnTéqne t<)RJaniaalMa.loccatrednkaalet 

snpposé libre te trouve i o, 6g eu dessous de l'axe de >«>- 



Douze. bvGoogle 



(Sg) 
penaîoD , et il eonriandnit de faire la Lige Je j en nu de cttte 
ton^enr, c'eit-i-dira de omëtra ga , pow ^u'efle «e trouve i 
«ne hintenr convenal)!?. 

Cela étant fiiît, le mécanicien doit asaigner quelle irrégnlarit^ 
3 vent bien tolérer dan* la vftewe. Snppowni qn'il ne veoill* 
point loîiHr dipaMci nasTiriallom de Yfr°'[^*'*c" )<'<>*'■*> 
en qne la vltette de TaiiiK de ion r^nhitenr toit tonJoar»entre 
361.73 cl 35 t. 3&. Il verra., par k pfcnâfie taBIe , que â le» 
Iwnlett étaient libres, la diSSrence âe36 (. i3&,'}a dani Ta vllewe 
lèrait monter la douille de la Injrtcar m- os&ti iparqnée lia qn»- 
triéme colonne entre 36 t. et 36 1. j , plu* jf de celle marquée 
mtre 36 ; et 37 on 0,0096, en tont o,o347. H Tandra donc 
combiner lei levier* qui conunnniqnent ans lonpapes Faction des 
Bo^ta , de manière k ce qne ce mouvement de la douille dimî^ 
■ne FonTerture dn robinet de plm de ■^. Cela étant fait , il 
&ndra apprécier on obterver qnri poids il faut appliquer an levier 
du robinet on<de la vanne pour le* &tre mouvoir, et quel cbemin 
lepoinl d'applieatton d» •• patds pufwnt ponr dimâMor Fou- 
TertnrvdekqUKBtaéToaliie, qnidsil 4tn Mp4ritsre Ji yl^ , tt 
fueJDp«Meq«'i} cMntnt de filera* doiddtt. Suppsekn* ipve» 
peid* «fatMvd «nt it 6 tàtag- K que là ehemi* qn'S a M> puv 
«ourir pour pfoduîrftle momrcaunt ci-^cMaa Mit da « Mèlre et. 
Bb noua pertaBl&.IkaM(Mide table , novs vemu qu'une vMnIioH 
de f\f dMubixttmMpndwtKirbEiUadle, loraqu'eUe »e^M|« 
paft ds. ba«tenr, uns pieaiioB de CI1060&. B , S déMgnanl le poide 
d'undeadteiubeailatsi la preiaion qn»fcn oâder le rofailMt étant 
égale iâKloff. niulli|iKée<p8r b rapport des cqiaces 0,1 ete,o347 
>Ât I k., 7«|i, wft »o,a6o6'.Bsni Li,7X9i}d'eà B,lepoidk 
da cbaqnsbeidal , égale 3jB L, 53. 

Ce* eatckti an^aaent de mltaie qne lasaoea^ table, qne le» 
c4tél OG,CD,Qle., dBtrapiaaiMaleadnalienidekloBfneni 
de la t%e. l'etfère qne oet enemf le aattra panr Un voir aux 
pcatidoni loi nom» «dntlatencs. convient Bs dnivent eonetruiae 
let régolateart a force centrifuge. 



3,a,l,zc.bvG00gIe 



{7û) 

NOTE SUR UNE 
FORHULB GÉNÉRALE 

DE MODULATION; 

Par H. ViHciKi, Hcnobre corre^ndant. 



Tmt tes traités d'kannonie contiennent det formnle* ponr 
moduler, c'ctt-à-dire ponr puKr d'nn ton donn^ dam an antrt 
ton donn^ et dîltantda premier d'un intervalle qaeteonqné. De 
pareille* formule* sont k pen prè*^ pour le* compositenr* ce qne 
■ont ponr le* poète* le* dictionnaire* de rime*, o'ett-i-dire qnV 
Tec on pen d'habitnde d'ëcrire on n'a jamai* besoin d'y aToir 
reconn. Cependant les mn*ïcieD« împrovisatenn doivent tes con- 
naître , afin de poovoîr gaîair d'on eenp-d'œil et rencontrer «ou* 
lears doi^,natnrettanentet comme sansjsOMger, le» accord* 
propres it^kérer la transition désirée. D'an antre cAt^, le* mo^feni 
n*itëan*étant*(mmiaiaaonnehri commune qnitesf^npedansla 
mémoire , doivent être asiei difGcilet i retronver arec la promp- 
titade qn'exi^ sonvent la rapidité de t'exéentioa.' C'est ce qni 
m'ei^ge i presser la méthode tnivante, a^^licable it tons le* 
CBS possible*, par laquelle on passe d'nn ton 'dan» on antre an 
moyen de quairt accords , y compris Y accord parfaA dn ion dit 



Douze. bvGoogle 



(7' > 
tortie , celnl de retUr/e, et l'secord de $qrt&me~domhuMe qui 
dent précéder ce denner pour ea dëtenainer le /on. De lorte qn« 
tente la qnettion *e réduit, par la méthode praposée, i trwTef 
uaieul accord, qoe je nommerai aeeord de Irantition, poor 
lier l'iDcord de lortie aTeo l'aecord de ëtptième-doiianaiiU dm 
ton de reBtrée. 

Cela poié, l'accord de tnnutioa aéra plu qne niffiaant ponr 
amener d'une manière naturelle l'aceord de tepliime-dominante 
( pniique ceinte n'a beurin par lui-même d'aucune préparation ) 
n l'on fait entrer dani le premier de cea deux accord* la tpdalm 
et la tept&me da dernier, c'eitÂ-dim la seconde et la quatrième 
note du ton de rentrée. ILette donc i trouver une note de l'ac- 
cord de aordei qui puiite te pr^onger dam l'accord de traniition 
et aerrir ainn i le pr^arer en le complétant : je la nommerai , 
pour cette raison, la note préparatoire. Or, pour obtenir cette 
note , deêûendez de demi-ton en demi^tm au-d^tetu de ta 
toiûque de retOréefjunp^h ce ipte vaut trouviez une note de 
taccord.de eortie t ce aéra la note cherehée, car elle formera 
toujoura un aocord couonnant (*) areo lea deux note* A^k àA- 
■i|Bée* , aîiui qne^e le preuTraui dana un inatant-, mna aupara- 
vant je vaii donner nn exemple de l'application delà r^e,afin 
de la faire mieux comprendre. . . 

Snppotoni pour oda qu'il a'agitae de paaaer dn ton d'cFT ma- 
jeur dana le ton do u. L'aceord.de traniitkm d<i*n d'abord por- 
ter lea.denx note* ttnetui.pouraTotrUtroiaièmetjedeicenda 
.par dismJrAwu au-deaaona de la. note ai, jn^u'ice que je re» 
«onire une note.de l'accord do lertie ; cette note eat l'n; j'ai 
.donc l'aceord n-— ue— u; d'oà réaulte la modnlatiMt.'aa^ 



O On doit Ici eotatiiUrtt comme tdi la occorir^r/ttâf, uiftorct niaen^, 
*t («loi i» çMwft-Jinwart, unû fw Imn d)i«a rMvmoMa*. 



3,a,l,zc.bvG00gIe 



(?■) 

Mtùnteunt, pour prouver la profMitîon que j'ai HT*iu)is,}i 
•appose, afin de mieni fiter lu id^t^ ijoe k Mu de rontrëB «oit 
■I cmbhw lians l'exemple pvfcâdentt la ton de sortie éUnt «a h» 
inconn*, différent dn pmaicr, lun qmlonnqite if aiUMrt. DaHi 
celte hypothiae, le* demi prtttiènM n»lm d« l'aneord ehetabi 
•erant »«, li ; et cet accord lera potnble l'd ittin» diM 
r«o«oirddeMrti««MdetfiuMn* iwM 

aivoonl», ait], R«oni|^lt« «v 4' 

Or, je diiqaecela arrivera tonjonn. En efiêt, contidéraiu la 
mite chroouti[[Be deieendante , 

■I, k£k, ■&!(, or », or I), n: 

1m «sMuim m et uta tout ^■tasad'MwifiMottf c'tM^aifii* 
du |diM9Miid intemdlB qatpaicMaJpaAréenxBateeCDiiiéan* 
thre* d'un accord pariait ^dtisct «* reBrcraâ)^ d'«A il r étrit e 
fus» raooord de mrtM »e cDBianait «MoBa ilsf notcl KÉ ai^ ni 4t 
âtm^Bt^^^ 11 coatiendAiit néeeinàraineM lei <éeax natM n^ait 
«'oi^d^in^'ilKTCiirBaDDnl pv&àtdc ai i emu jyic««wea- 
ikUemfnt èoHtraira i'I'kfj^otkèaer patufac K'nt p>4>itiiamt 
pour pauer dan* le (on de ai qne l'on «Mdoit^ 
- Ce raisMtaiéunt ttant ^tmttd , il ■'elmit qos k» srftimde 
prafMnéc s »OBt le! dtfét àaféù&niiai «â«eMuM , pùlM^ le wnil 
daa [rk aile pandirait ri titwvw «n déf*at««t p»Aiif*àiient««iUi 
«à l'en «este danalt ton prîMétif-, «1 où par «Mnstqaeift «fte 'dt- 
mfnt inatâe. Tmta» la* ' fdiii léfnd iftii y auva Ww BwdolMhRi 
«MIvàfefibèbMrv^aiU-^wtiMttiiCk ton de nrtisot k) tonde 
rentrée, qu'ils soient, chacun de lenr cAté, majenrg on ntilkMn, 
la méthode réosûra teujoori. 

Maintenant, la «ealeijBeMi^ 2 récottdrftpeorparrenir au bnt, 
ett, comme nom l'avona dît, de tronrer la note préparatoire. 
Prt Vi«l%<M fimple Qw soit cette r(;cliucbe,t or peqt Xiltviftr 



J.,r,l,z<,.f,G00gIf 



(73) 
encore, on plnlOt la rëdtrire abtolnment i rien, en remartinant 
nne fois pour toutes â quels întervallet de rentrée convient cha- 
cane des tToig notes qui composent l'accord de sortie. Ainsi , en 
«opposant, par exemple, que celui-ci soit le ton d'oT mtyeur, on 

la note VT convient aux tons de rentrée , afb, ai, ■■(• , n; 

la note ii au tons r*^ tOLl> , eoLi 

la note soi. , enfin , aui ton». la b , la , si b , si. 

11 en serait abaolument de même si le ton de sortie ëtaît celnl 
d'tn mùieur, excepté dans le cas où le ton de rentrée serait biI^ : 
car alors la note préparatoire serait » I* , on wi * par enhtwmeiu'e , 
et non pas et. 

Afin d'éclaircir les déTcIoppemen» qni précèdent , non* joi- 
gnons à cet écrit un tableau [ voye% le tableau n." i) qni pré- 
aentt le système complet des onze modulations dn ton d'or ma— 
jeur à tous les demi-tons de )a gamme. [ Chacune de ces modu- 
lation pouvant être écrite sons deni fiinnes différentes, nous 
avons choisi celle qui ei^e le moins de signes accidentels. ] 

La première dfes quatre bandes horizontales qni composent 
ce taUeaiL, contient les quatre modulations qui prennent dt poar 
note préparatoire; la deuxième bande contient les trois modula- 
tions qni priHinent ai , et la troisième les quatre modulations qni 
prennent s«l. 

Quant i la quatrième bande, elle est destinée à remplacer la 
deuxième dans les quatre cas où le ton de sortie est celai d'ermî- 
Heur,etftà en même temps la note préparatoire doit être nb . 
' Nons n'avons pas cm devoir écrire en particulier les antres mo- 
dulations destinées à sortir du ton dW ntinew,- il nous suffira 
de dire que dans les tkux senls cas où l'accord de transition' 
contient nu VI b autre qnc. la note que nons avons spécialement 



Douze. bvGoogle 



(74) 
appeite pr^araloà-e , c'e»l^à-dire dans le» modulations qui con- 
diuiteat ani ton* de kë |i et de si li , la partie qui fait entendre ca 
■I b n'aura qu'à le soutenir an lieu de descendre d'an demi-ton 
poury ai'riTer;et an contraire, dans le» deux cas où l'accord de 
transition doit contenir nn ■■ tf, c'est-à-dire dans les modulationt 
qui condoitent aux deux tons de hé ^ et de si ^, la partie qui 
chante Is mi b devra monter d'an demi-ton pour y arriver, au lien 
de n'avoir qu'à le soutenir. ' 

A l'égard du ton de rentrée, il peut être iniËfféreinment ma- 
jeur on mineur : cela n'inflne en rien sur l'accord de LranùtioB. 
Seulement, il est bien clair que la modulation sera plus agréable 
lorsque la lierai do ton de rentra , celle qui détermine le mode, 
contenant le mtme sigiM,r, li,an Ij, dont elle était affectée 
dans le Ion de sortie. C'est ponrqnoi, dans notre tableas , noai 
avons laissé toutes les tierces de l'accord de rentrée à l'éUt nata- 
rel,«anf à 1«> «Itérer lorsque le besoin l'eiigera. 

Le tablean n.o i donne encora lien à d'autres remarques. Pat 
eiemple, en le considérant par colonnes verticales , nous voyons 
qne les accords de transition sont de même espèce pour toutes les 
modulations qui eomposent chaonne de ces colonnes piise en 
particulier. Ainsi, en mettant, comme noai l'avons fait partout^ 
la note préparatoire à la baue, les accords de la première ^co- 
lonne sont tous des accords de guinle-diminuée tar ï» tensibU 
du ton de rentrée;ceux de la seconde colonne sont tons désac- 
cords parfaiU'tnajeurt ; cenx de la troisième des accords de 
iftiarte et sixte-mineure sur la sixième note dn ton de rentrée \ 
et enfin cenx de la qnatriême colonne des accords de quwte- 
auffHeni/a avec sùrie^majeure. 

Il résulta de la remarque précédente , que l'accord de transi- 
tion peut être supprimé dans tuutcs les modulations de la pre- 
mière colonne , puisqu'il se fond absolument dans l'accord de 
*eplième-domintxitie qni vient après. 

[ On pent aa reste , i la rigueur, snppnmer de même raccord 



^oiizccb, Google 



(75) 
de traïuition dam tooi let cai oA l'accord de teptiime-Âomi- 
nanie a qnelqac antre note communt a*ee le ton de aortio, ce 
qui anire quand on paMc d'irr majeur on mineur en ai, en m ^ ; 
en M», d'trr MMj^eup en ii on en Lt,et d'vt màieur ta *i ^ «uea 

Halntemint , bien qne , aons le point de *ne tbfonqne , je ne 
tronTQ TÎcn à ajouter 1 ce qui prÀïMe , je croU cependant deriRr 
entrer dans qnelqnst détaila relatffi à l'eiànition , en parlunl do 
la -cUipocition de« partie*. Or, oetle qui m'a paru la phu con- 
venable peut Atre farmiiUe d'aoe Kamèra g^érale qne Je vais 
indiquer. Ponr cela, convenons d'abord d'attiibner nne durée 
d'un TEua k chacun de* quatre accorda qui compoaent la lAodu- 
lation. Alon , ù l'on tnppoie qne l'hannonie «oit à eûu} partiei , 
voici quel lera l'ordre de lenn marchet reapco tÎTei, an commençant 
parlesplnaimportantei.ûn pourra, (oivant leieai,inj^irimer la 
dermère, on Isa denx denûéres, ou même le* trois dernière*. 

t .« La boite fait U note préparafaùre qni dure doux lemt l m 
iraiaSirn*, elle deaeend sur U domùvaiU du ton de rentrée* et 
an tfuaOUme elle remonte rar la tonàjue {voyai le tabUau q.o i ). 

On ne m'olgeotera pu, je pente, que qvaad lanolepr^Mn- 
toiro est la domînaitie dn ton de «ortie, la modnlatioD commenoa 
par un accord de aia!te-*t-quarte qni no Eût point ce que l'on 
nomme acle de cadence. L'objection porterait doublement k 
làni : car, en premier lien , cet accord n'ett pa» le premier dn 
morceau pniiique l'on module; et entoile, loin d'dtte deatinë h. 
établir un ton , il a an contraire ponr bot d'en pr^rer un autre. 

s.o La première partie aupérieure commence par la nota de 
l'aceord parfait dn ton d« aortie qni e«t àla fHÙKe ou k la tixAnu 
an-dpMus de la note préparatoire , c'est-Wire par la dominanle, 
par la ionique, on par la ùtree de cet aooord, suivant que la 
note préparatcûre e»t elIe-mAme U Ionique , la tierce, on la dmn^ 
Monte. An «econi/ tempa, léchant patte à la tout^omiiioAte dn 
ton de rentrtEe; et an quatrii/ne il detccnd lur 1« A«r«ede 
celui-ci. 



Douze. bvGoogle 



(76) 

Cette premiiia partie, conjointement avec la buse, suffit i la 
riguenr pour caracl^riaerla iDodnlation, pnûqne par leur con- 
coun, on a entendu ani deux derniers temps , formant cadence 
parfaàe,\a tonique, ]a tierce, la €lomùtante,et\i sous-domi- 
naïUe du ton de rentrée. 

3.0 La deuxième partie lupérieure commence par la note res- 
tante du ton de sortie , c'est-jhdire par celle «pii est à la tierce on 
k la quarte an-deasui de la note préparatoire, ka deuxième 
t»mps, elle fait entendre la secoWe note du tonde rentrée, et 
elle suit la première partie à une tierce aa-detsoug, en descen- 
dant sur la tonique. 

. 4-° La troitièmepartie, qui ne fait en quelque sorte que doubler 
la basse, commence aussi par la note préparatoire, et monte sur la 
tonique du ton de rentrée , à l'uuitson de la- deuxième partie , en 
passant an troisième temps sur la note sensible. 

5.0 Enfin, une quatrième peariie, qui n'est aussi que de rem- 
plissage comme la précédente, attaque, après un /efR/>« de re/70f, 
la sous-doBÙnaide du ton de rentrée , à une octane an-dessons 
' de la première partie, monte snr la dominante anp-oisième temps, 
et reste en plaee pour compléter l'accord parfait qui termine la 
modulation. 

- Pour rendre tout ceci plus facile â comprendre , nous en pré- 
sentons le résumé dans un second tableau ( vtyyez le tableau 
n.o a ). 

' Observons encore que si, pour exécuter nne des modulations 
de la première colonne du tableau n.^ ' , on y supprimait l'accord 
- de transition comme nous l'avons indiqué ci-dessus, il faudrait 
modifier la marcbc qui vient d'être prescrite , en transportant la 
troisième partie à la basse. 

Nous ajouterons en outre, q«e, dans plnneors cas, loin de 
supprimer l'accord de transition , on trouTera quelque avantage 
à le transformer en nu accord de septâme (renversé ). C'est ce 
q«i a lien plus particulièrement pom' la qoatrïéme colonne. Ainsi, 



3,a,l,zc.bvG00gIe 



u 



^ 

u 



bv Google 



Douze. bvGoogle 






IlS'l ! 



Douze. bvGoogle 



Douze. bvGoOgIf 



<77) 

par exemple , dam lei modulatioat ta ii et an hi, , qne préunte 
cette colonne , la troitiéme partie pourra éviter l'intervalle de te- 
conde-augmenlée, en montant d'un (on an «econtf temps, ce qui 
cibangera l'accord de transition en nn accord de triton. 

An reste, je doi» abandonner ces dctaiU ani hommes de l'art 
Il existe une in&nitë de moyens pour passer d'un ton dans on 
autre ; et la méthode ^e je Tien* d' exposer, malgré sa généralité 
qni est anssi grande que possible en ce sens qu'elle est applicable 
à tons les cas, n'offre cependant encore qne qnelques-nnsde ces 
moyens, puisque d'une part elle n'emploie qu'un seul accord 
préparatoire , et qn'en second lieu elle suppose deux notes com~ 
jnun» entre l'accord de transition et celui de sepl&me-donù- 
nan/e , ce qui n'est nullement nécessaire. On sait d'ailleurs qu'il 
y a des méthodes plus on moins générales fondées sur l'emploi 
des accords de sixtème-augmentée , de septâtne-dimmuée, etc. 

Quoiqu'il en soit, j'ai pensé que la connaissance de la formule 
propesée et développée ci-dessus pourrait offiir quelque intérêt, 
Don-senlement par la promptitude aTcc laquelle elle permet d'a- 
percevoir l'ensemble des accords qui doivent composer une mo- 
dulation qnelconque , mais encore par la facilité d'exécution qu'a- 
vec un peu d'exercice et d'habitsde on est s^ d'f rencontrer. 



Douze. bvGoogle 



(78) 

CHISIIE. 

DE LA FERU ENTAT 10 IV ALCOOLIQUE 

ET DES FERHENS, 
Par F. KtiLMtii!! «t J. Ptr-ooii. 



LoM«vi l'on considère le nombre des recherchet qni ont ilé 
înU» BOT Ici l'éacUoni ohimiqae* dont «e compoM la feimenta- 
lion alcoolique, et tnrtout loriqu'on voit ipe cet recherches 
«ont dne* pour la plupart à des honunet qui ont le plus contribué . 
aux progrès rapides qu'a faitt la «cience dam cet derniers temps , 
on doi t s'attendre à trouver cette partie importante de nos théo- 
ries chimiques arrivée à nn point où elle ne laisse plus rien à 
désirer ; mais combien peu un examen approfondi de cette ques- 
tion répond k celte première impression : combien pen let do- 
enmens qne nous possédons sont de nature i satisfaire aux exi- 
gences d'une sùence exacte! En effet , «i les élément du sncre 
peuvent, par les rapports qui existent entr'enii , se prêter à nnc 
Gpécnlation scientifique raisonnable pour leur conversion en 
alcool ; si , par le dégagement de l'acide carbonique et la for- 
mation d'alcool , nous pouvons justifier l'emploi de tons les 
principes constitnlift du «ucre , avons-nous une seule donnée 



Douze. bvGoogle 



(79) 
bien positive >nr la cause qvi détermine la réaction de* élémen* 
les uns tar les autre* pour leur faire adopter un autre ordre d'ar- 
niBgeiaent?Peu(lefaila viennent encore à l'ajipnidediTpothètea 
émiteB aar la cause , en quelque sorte mystérieuse, qui dévdoppe 
ce mouvement tumultueux si remarquable et cette truiufonna- 
tion instantanée. 

Un corps particulier est la eause déternûoaBte de ce BUSTe- 
meut; ce corps a reçu le nom de ferment. Quelle est la nature 
de ce corps , cpuuaeut s'exerce son action $nr. les principes^fîr- 
mentescibles ; ses élément entrentrjli pour quelque chose dans 
la fonuation de l'alcool? Ce sont li des questions posées depuis 
leng-temps , souvent étwtiées , et dont la solution importante 
pour la théorie , comme elle peut le derenir pour une partie con- 
sid^rable de nos arts chimiques , fournit encore un vaste champ 
i l'esprit d'inveatigaUon des hommes qui s'occupent des sciences 
nalnrelles. 

HH. Proust , de Saussure , Gay-Lnssac et Thénard ont dirigé 
plus spécialement leurs recherches sur lei canscs qui délennineat 
la fermentation. Ils ont reconnn dans le suc du raisin la présence 
d'un ferment lolnble qui , pour devenir capable d'agir snr les 
élémens du sucre, esige la présence de l'oiigéne : ils ont trouvé 
dans an des produits de la fermentation des grains, dan* la levure 
de bière , un fennent insoluble ou presqu'eutièrement insoluble 
dans l'eau , dont l'acllen peut s'cTiercer sans la présence de l'air ; 
enlin M. Colin , plus récemment , a fait connaître que toutes les 
matières animale* avaient ta propriété de développer la fermen- 
tation alcoolique dans un laps de temps plus ou moins long. Cet 
habile chimiste h enrichi de beaucoup de faits remarquables 
l'histoire de la fermentation ; il a porté particulièrement son at- 
tention sur le ferment de la bière , dont l'ciamen chimique avait 
déjà en lieu par M- Thénard. Les propriétés de ce corps se rat- 
tachait à des phénomènei trop remarquables et trop iinportaus 
pour la science , pour que les moindres observations nouvelles ne 
méritent d'Être consignées. 



^oiizccb, Google 



Occupés depni» plunenn moii , à étudier quelque» pointa fon- 
damcalaiix de la ihéïrie de la fermentation , nom aTons dA 
porter notre attention pin» particnlièrement snr les fennenB 
dont ta natnre ne noni a pa» para bien définie , malgré les nom- 
brenftea recherobet dont il« ontété l'objet. 

Le ferment dont non» vous entretîendron« anjonrd'hni est celui 
connu tons le nom de levure de bière. 

Examen chimique du ferment de la hière considé-d comme 
principe immédiat. 

. La levure , telle qu'elle e«t obtenue dans les braweiiet , eat 
loin d'être un corps homogène : c'est une fécnte blancbe délayés 
dans des quantités variables de bière et colorée par une maliére 
résineuse amère qui est retenue en suspension dans la masse. Un 
lavage à l'eau distillée nous a servi pour séparer la bière ; quant 
à la matière résineuse , nous l'avons isolée par nu procédé méca- 
nique. Cette matière , qui paraît provenir des fleurs de houblon 
{la lupuline') est d'une pesanteur spécifique plus considérable 
que la fécule blanche, et, pour la séparer, il nousasulB de délayer 
la levure plusieurs fois dans de l'ean distillée et de décanter an 
moment où la matière résineuse s'était déposée. Cette matière , 
traitée k froid par Teau , s'y dissout un peu , la colore en fauve 
et lui coimnuniqne une saveur amèi'e très - prononcée. Celte 
dissolution ne précipite pas par la gélatine; elle n'altère pas la 
couleur des papiers réactifs; elle ne précipite pas par l'acétate 
de plomb neutre ; ce sel avec ejcès de base y produit un louche 
blanchâtre. L'alcool dissont eu grande partie cette matière ; la 
dissolution est brune , elle a ane saveur très-amère , laissant dans 
la bouche un arrière go6t désagréaUe : elle est troublée par l'eau, 
et donne par évaporation une matière hrane qui , jetée sur des 
charbons ardens , brûle avec une belle flamme blanche. La partie 
insoluble dans l'alcool ne cède rien à l'éther ; elle n'a plus de 



Douze. bvGoogle 



(8i ) 
tavenr, et re«tembte i nne matîAre lîfneaK. La hiin doit , en 
grande partie , «on amertame i cette matière , qoi pcnt-itre con- 
triboe anni i la colontioii. 

La levare léparée de cette matière étrangère , et (nJBsainmeat 
lavée i l'eaa diitillée , ^tant privée , par one forte pretaion entre 
des donbles de papier Joseph , de l'eaa dani laquelle elle avait été 
délayée , «e présente tovi la forme d*ane pondre inodore , d'nne 
aavenr fraîche , ^'il serait difficile de définir , mail qni n'a an- 
cnne amertame ; elle eit d'un blanc nu pen jannltre. Cette légère 
nuance jaune non* parait dne à nn pea de matière réûnento 
encore adhérente ; car plnrienrs trattemens i l'alcool enlèvent 
totalement la conlenr, maia altèrent la propriété de la levure 
d'exciter la fermentation , ce qni nom a fait renoncer à ce mojen 
de ta pnrifier. 

Dans son état pitenx ordinaire, telle qn'elle sort des brasse- 
ries, la Icvnre ne contient qne t5 ponr loo de matière sèche. 
Après l'avoir fortement comprimée entre des doubles de pajner 
Joseph, elle avait encore retenu 67 ponr lood'ean. 

La levure desséchée i nne donce chaleur , an contact de l'air, 
acquiert nne couleur brune , devient demi-transparente comme 
la corne ; mais en la plaçant immédiatement après l'avoir lavée 
et comprimée , sons le récipient d'nne bonne machine pnenma- 
tiqae, i cAté d'an vase rempli d'adde aulfurique concentré, 
elle se dessèche sans brunir et conserve miens sa propriété d'es- 
citer la fermentation : toutefois il est â remarquer que quoique 
les parties solnbles qu'on sépare de la levure ne contieitnent que 
peu de principes fërmentatifi , puisqu'elles ne développent de 
fermentation qu'an bout de quelques jours , la levure fait fer- 
menter d'autant moins vite le sucre qu'elle approche davan- 
tage de son point de dessiccation. 

De la levure fraîche , p&tansc , qui en cinq minutes excitait la 
fermentation d'un liquide sucré , et faisait lever le pain en une 
vingtaine de minutes , après avoir été comprimée , ne présentait 



Douze. bvGoogle 



((ta ) 

ploâ de réaction *nr le »ncre qu'au boul d'une an de plaûenn 
heure* et EuMÎt lever pini difiicileroeat la pftte de farine^ des- 
fichée entièrement , mime Ronit le récipient de la machine pne^i- 
malique , cette levure n'euùtait plu* la fermentation qu'an bout 
d'an jour, et ne pouvait plu« servir i la fabiication du pain , qui 
réclame une action prompte , immédiate. 

La levure purifiée, ain)i que nont l'avona ditci-dcMui, est 
un peu «oluble dans l'eau ; cette eau acquiert la propriété de fiiire 
fermenter le ancre , mai* au bout de deux jonn genlement et av«c 
trè»-peu d'énergie; elle ne possède nullement la propriété de 
faire lever le pain. La bière qai imprègne la levure fraîche ne 
fait fermenter qne trè<-<liifiailement le sucre \ incorporée dans 
de la plte de farine , elle ne la fait nullement lever. 

De la levure pnrifiée par Uvage , puis comprimée , a été traita 
par de l'alcool à plusieurs reprises i ce liquide s'est légèrement 
coloré d'abord , mais après un ou deux traitement , il restajt 
presqu'incolore. 11 n'a donné par évaporation qu'une petite quan- 
tité d'un résida brun d'une grande amertume ; cette matière ne 
parait cUfE£rer en rien de celle (épatée de la levure par la dé- 
cantation. 

L'éther n'a produit sur cette levure lavée â l'alcool auoutie 
action ^l'infusion éthérée n'a donné par évaporation ancnn résidu. 
De la levare lavée i l'eau, puis â l'alcool à plusieurs re- 
prises , a été de nouveau traitée par l'eao. Ce liquide est resté 
incolore; la baryte, le chlorure de barium , le nitrate d'ar- 
gent, l'acétate de plomb basique, les acides phosphorique et 
acétique mis en contact n'ont pas fourni le moindre précif» té- 
Cette liqoeur avait une légère odeur de lemre ; on en a éva- 
poré environ un demi-litre, et l'on a obtenu pour résidn «ne 
trace très-légère de matière brune , qui provenait sans doute de 
ce que les lavages k l'aluool n'avaient pas été asseï moltipliéi. 

De la levure purifiée fut soumise à l'action de l'acide nitrique 
dans Une cornue de verre à laquelle était adapté an tobe propit; fl 
recueillir les gaz; par une douce chaleur, iLs'eit dégagé un 



_,.,i,z<..t,CoogIc 



(M) 
mëlan^ de gat icide-tarbonlqne, de ftx itott; et de de«lou4e 
d'aiote. La liqaenr reittée dini !■ comae, aeiitr«li<é« pir U po- 
tsMe ettanatur^ parracide«cé(iqae,apr<cîpîléparleeMorurt 
de calcinin : le précipite insoluble dant le Tinoigre, en grand ei- 
• cèa,>'citfacilctnent diitoutdansanpea d'acide hfdroehloriqne : 
c'était de l'oialate de chani. 

Traitée par l'acide >n1fariqne concentré, A cliand, il ^ a ea 
dégagement d'acide carbonique, d'oxide de carbone, et d'une 
tri»-petite qnantité d'acide inlfareiu. Le rétidn était an oharlMm 
atoté brillant. 

On a trîtnré i ftniA de la lemre , avce de l'adde sttlfiiriqiM 
concentré et apréa vingt -quatre benrea de contact, on l'a 
délacée dam de l'ean et «onmiRe à l'ébnlKtion pendant plupart 
bctirea ; an bont de ce temps on a saturé l'aeidc par tt craie et 
filtré; la lîqnenr claire, mise en contact crée de la levore, a fer- 
menté aieo force, et a donné i la distillation on tlera de ion 
f olnme d'Un liquide marqnmt 60 à l'alcoomètre eentétiinal. 

La IcTDre se dissout dans l'acide bydrocblotiqne tani dégage- 
ûient de gaz, et la liqaenr est d'une conlenr rose foncée fort 
belle. 

Traitée par la potasse eanitiqnc pure, i une tempérttare d'en- 
iiron aoo degrés, elle laisse dégager du gai hydrogtat et dn gu 
ammoniacal : il reste dans la cornue de l'acétate, de l'olriate et 
du carbonate de potasse. 

Une petite quantité de fêhnent lavé et comprimé a été uâtt «n 
contact ttrec de l'oiigéne dana une cloehe gradaée ; an bont de 
dix jonra, on a agité le gai avec de la potasse caustique; ion 
Tolnmca été rédriil de ç)) dirisiona & 60 par l'abwrplieD de l'acide 
eartKMî^e-, le restant était de loxigène pnr : novin'y «TOiMpM 
femafqné de mélange d'Ii}^rogèné comme cela a tien d'epi4i 
Prouit, lorsque l'on traite de la même manière le gluten. 
' La lernre s'altère arec beanconp de rapi^té à fair; elle se 
colore et acquiert UentAt l'odenr et ta tavenr de* ttAstance* 
animales en patréfaction. 



3,a,l,zc.bvG00gIe 



( 84) 

D'aprèi le* divenef eipërience» qae noa« venons de décrire*, il 
n'e^t pu dontenx qne le ferment de bière ne «oit an prin- 
cipe immédiat particulier. La propriété tp'k ce corpi de dé- 
terminei' presque immédiatement, et lan» exiger la préunce 
de ]'oxigèae , la feimentation da sacre ne permettent pas de 
le confondre avec aucun antre produit connu ; cette matière 
se rapproche le plus du ligneux , mais elle en diflêre cependant 
easentiellement par sa propriété d'exciter la fermentation ; 
parce qu'elle foomit par la distillation aTec l'acide nitrique , 
de l'azote; parce qu'elle ne laisse dégager que trèa-peu d'acide 
Hslfnreax par l'action de l'acide salfunqce concentré et chaud; 
enlln, parce qu'elle donne de l'hydrogène pur et de l'ammo- 
niaque par l'action de la potasse caustique ; cette matière diiïère 
encore essentiellement du gluten qui jouit d'une élasticité parti- 
culière, qui ne fait fermenter qoe très-lentemeat et qui est en 
grande partie Boluble dans l'alcool. 

Pour compléter l'étude de cette matière nous en avons déter- 
miné la composition élémentaire. Pour faire ces espériencn, 
Doos avons opéré sur la levure lavée , puis séchée sons le réci- 
pent de la machine pnenmatîqne. Par des essais préliminaires , 
nous avons déterminé le rapport de l'azote & L'acide carbonique ; 
quatre expériences ont été faites , elles ont donné les rapports 

ii.So, 11.40, lo.So et 10.55 de gaz aiote pour cent de 
mélai^e ; en prenant pour base du calcul la moyenne de ces expé- 
riences nous avons trouvé que l'azote est à l'acide carbonique 
eonime i : 8,10. 

Deux décigrammes de levure séchée convenablement ont 
donné pour résultat moyen de a expériences i63. 8 centimètres 
cubes d'acide carbonique à la température de 8 degrés et sons la 
pression de o, 7 54- 

La quantité d'ean déterminée par le chlorure de calciaoi a 
été de o. to5 gr. sur la même quantité de levore.' 



J.,r,l,z<,.f,G00gIf 



(85) 
L'analyitea donc iloDnë, calcaU faîU ^ 

Azote o. oa44 la.ao 

Carbone o. 078g ea pour cent 36. gS 

£an o. io5o 5a. 5o 

o.ao33 iot.65 

ce qui donnerait awez exactement ( 0' H" C Ai* ). 

Bien qn'il soit constant qne la lemre pnre soit nu corps qni 
n'est idcntiqae avec ancnn principe îmm^at connn, nous 
gommes loin d'admettre qu'on puïsM tirer beaucoup de concln- 
(ÎOM des résultats de son analyse élémentaire; car quoiqu'il aoit 
présnmable qne cette matière ne perde aucun de ses principes 
par nne deseication qonTenalile, il n'est pas moins certain qne 
dans l'état sec où on l'a analysée, elle ne ponsédait plus ses pro- 
priétés priniitïve.B;|eIle n'excîtait plus la fermentation qu'après 
un contact de vingt-quatre henres environ. D'un autre cAté, il 
est possible que la composition de la levure soit modifiée encore 
selon la nature du grain employé à la préparation de la bière. En 
poursuivant nos recbeicbes sur cette matièi'c, nous détenninerons 
par de nouvelles analyses , si cette composition est toujours la 
même , et quelle difFérenee i] existe entre le ferment de la bière 
et les antres fennens connus. 

La levure considérée sous le rapport de son action dans la 
Jermentadon. 

Pour pea que l'on examine l'actioD qa'exerce U levnre sur ua 
mélange de sucre et d'eau, il est facile de se' convaincre que 
c'est la partie solide, et non la partie liquide, qui agît dans cette 
matière; c'est autour des fragmens de levure, en suspension dans 
le liquide, qne se développent les bnlles de gaz acide carbo- 
nique ; et ce qni ne devra plus laisser aucun doute 1 cet égard : 
c'est qn'en filtrant on liqnide en pleine fermentation, cette 
réaction chimique est arrêtée immédiatement, et ne reprend son 
activité qu'après qoe la partie restée sur le filtre y a été ajontée 
de nouveau. Toutefois il ne faut pas perdre de vue que la levure 



Douze. bvGoogle 



(■86) 
n'ett pai entièrement iiuolnble et qae Vt»ii qni a ierri au lavage 
de cette matiire contient une petite quantité da principe fer- 
mentatif ; mai« cette eau ne développe la fcrmottartion qne 
très-lentement et après nn laps de temp* très-grand; desx joun 
an moins, agissant en quelque sorte comme tontes les mntières 
azotées. Une particularitë fort remarquable , c'est qu'en faisant 
fermenter du sucre avec cette eau de lavage de levure , le liquide , 
d'abord parfaitement claîr,-se trouble peu à peu, et après que la 
fermentation est terminée , il laisse déposer une matière solide 
assez volumineuse , et semblable à la levure , mais n'excitant qne 
très-diflicilement la fermentation. Il parait concluant d'après le* 
expériences de MH. Gay-Luisac et Colin , que , pour faire fermen- 
ter le sueie , il suffit de la présence d'nne matière qui détermine 
la ruptui'e d'équilibre dans les portions de sucre les plus voisines, 
et que cette réaction dans les élémeni, de même qu'une action 
galvanique, se transmet de proche en proche. Plusieurs faits 
viennent â l'appui de celte opinion;une bulle d'oiigène,nn simple 
courant galvanique snllit pour faire fermenter le suc de raisin , 
mais ici il ne fautpas perdre de vue que, dans le raisin, le ferment 
qui est soluble et diffîre de la levnre de bière , sont différent rap- 
poits , ne saurait agir qa'antaot qu'il a absorbé de l'oùgène ; alors 
seulement il devient capable d'exciter la fermentation. 

La fermentation n'est donc qu'une conséquence, et non nn 
résultat direct de cette absoiption d'ocigène, de ce courant gal- 
taniqne ; car l'oxigène on un courant plïtroiijue n« disposent 
nnllement de l'eau et du sucre à ferttenter tsa* HntermédiBire 
cTaucnn autre corpT. S'il suffisait d'une commfttioA , d'un eUet 
initial, d'une réaction chimique qnelcon<[ue' dans on mélange 
de sucre et d'ean, pour provoquer la ffarmentatiMi , k Irquide 
qui est entré en fermentation corttinnerait i fermenter malgré 
la séparation dn ferment par Te filtre , et les matières azotées de- 
vraient être également aptes i engendrer la fermentation alcooli- 
que; ce qni n'est pas. L'aetion du IH'tre arrête subitement la (ér- 
m:eutaliDn la plus aetite, et aucune mitière atotée n'asnr le sacre 



_,.,i,z<..t,CoogIf 



(87 ) 
ope actiontaniparablei celle de la levure. Diveriea r^actioiu chi' 
ntiquet, produite* en préKnce dn ancre, devraienl occaiionner 
cette ruptnre d'ëquiUbre et aucan (noiuenaTontcHaféiUigraiid 
Domlire ) ne provoque le moindre signe de fermentation. 

Qooiqac la pr^aence de faute ne ioit pas néccisaire pour ex- 
pliqner la transformation du incre en alcool et ea ttcida carbo- 
nique, ce corps parait touteroii joner on grand rALe dans la 
fomentation^ non* ne pensoni pai que u piëscnee n'est requiae 
que parce qu'en faiiant partie constituante de* corps organiques 
il en rend la décomposition plu* facile, plu* rapide. 

Lorsqu'on a fait fermenter à plusieura reprite< de la levure avec 
du mcre pur, cette Levure finît par perdre sa propriété d'eicitw 
la fermentation, par U disparition de l'aiolc qui était entr^ 
dans sa composition primitive. Ce résultat n'a toutefiiis pas lieu 
dan* la fidineation de la bière; car non-seulement la même 
quantité de levure rette pour un nouveau brassia, mais il s'en 
forme de* quantité* bien plu* considérable* que celles employéet^ 
cet excédant de levure e*t un produit très-avantageux pour le 
brasseur; le bénéfice qui résulte de sa vente , dans le* grande* 
chaleunde l'été. L'engage souvent i fabriquerde la biire, quoi- 
que L'état de l'itmosphire soit peu favorable i cette fabri- 
cation. 

La quantité de ferment décomposée pendant la fermentation 
paraît laible; elle ne s'élève pas au-deU de i i/a p. o/o, aelon 
Ji. Tbénard ; mai* comme pendant cette fermentation même, il se 
fonne une certaine quantité de levure, quantité d'autant plu* 
grande et d'autant plu* active que les maliére* azotée* tout pluf 
abondantes dans le liquide, il e>t difficile de déterminer j^xac- 
tement la quantité de fumant nécessaire poqr la conversion du 
jnere en alcool. 

L'expérience de H. Tbénard a eu lieu tfir dn sucre pur,' et il 
e*t resté une mafiére non-aiotée en place du ferment employé; 
oui« û cette expérieucB avait ei) Uçu sur dn mo&t dt: gi^ini, av 



3,a,l,zc.bvG00gIe 



(88) 
lien d'nne matière non-azotée et incapable de dérelopper la fer- 
mentation, il «erait reité nn Téritable feiment, et en quantité 
pins coniidérable qne celle employée. 

La séparation de l'azote dn ferment, pendant l'acte de la fer- 
mentation du ancre pnr, a été constatée de nonvean parles ex- 
périences snivantes : 

De la levnre de bi^re, après avcnr été bien larée , a été mise en 
fermentation avec de l'eau sacrée en excès , qne l'on a renoQTelée 
deux fois ; le dépAt blanc insoluble , qoi est resté après qne tonte 
fermentation eut cessé , n'était pins susceptible de faire fe^mel^ 
ter une nouvelle quantité de sucre. Pour reconnaître s'il conte- 
nait encore de l'azote, on ]'a partagé en deni parties ; l'une cal- 
cinée dans un petit tube n'a donné qae des produits très-acides; 
l'autre ayant été brftlée avec de t'oiide de cuivre , les gaz ont été 
complètement absorbés par la potasse. Par suite de ces résultats 
on a recherché la présence de l'azote dans le liquide spiritueux 
provenant de l'action du ferment snr le sucre dissous dans l'eau. 
Ce liquide a été évaporé en consistance sirupeuse ; une partie du 
produit, agitée avec de la chaux, a laissé dégager de l'ammonia- 
que dont la présence a été facilement reconnue par le papier 
réactif. Une antre partie du même produit, traitée par l'acide 
snlfnrique, a laissé dégager des vapeurs d'acide acétique qu'on a 
reconanes à l'odeur et aux vapeurs blanches produites en appro- 
chant nn tnbe qui avait été ploi^é dans l'ammoniaque. 

Il est donc probable qne, dans l'acte de la fermentation, l'azote 
dn fennent est converti en ammoniaque. Toutefois, comme la 
levure est un peu solubledans l'eau, qu'elle est prompte à se dé- 
composer et qu'elle contient de l'aiote dans sa composition ; qne 
d'nn autre cflté l'acide acétique a pu se former pendant la fer- 
mentation, il est possible que la formation d'ammoniaque et d'a- 
cide acétique dans les expériences cï-dessus, soif indépendante 
de l'acte de la fermentation alcoolique. Pronst avait crn remar- 
quer qu'il se dégeait un peu d'azote avec l'acide carbonique 



Douze. bvGgogle 



(89) 
pendant la fermentation , mais cette observation a été combattae 
parM. ThénardC). 

Noa« avoni constaté que da ferment apssantplnrienra fois con- 
sécutivement snr du sncre pur, perdait son pouvoir fennentatif ; 
il peut ai-river néanmoins , comme l'a reconnu H. Colin , qne les 
'dépAtsforméspendantla fermentation dasucre avec onematiéTe 
animale, l'albmnine par exemple, puissent eiciter la fermentation 
du sncre plus activement que ne t'avaient fait les matières elles- 
mêmes; c'est qn'aloFi) ces corps se trouvent en an état de décom- 
position pliu avancé et qu'ils se rapprochent davantage de la 
levure récente , qui se distingue essentiellement des autres ma- 
tières azotées , en ce qne ses élémens sont en pleine réaction 
puisqu'elle se décompose très-rapidement et qu'elle convertit 
l'oii^ne de l'air en acidecai'bonique, aussi LAtquele contacta lien. 

Le ferment de la bière présente une propriété qui n'appartient 
à aucun autre corp»; c'est d'exdter immédiatement et sans ansi- 
Itaire la fermentation par son mélange avec le sncre et l'eau i 
une température convenable ; mais pour paralyser on diminuer 
cette propriété il suffit de la moindre altération ou modification 
dans son état. 

La levure lavée et comprimée excite encore la fermentation, 
mais cette réaction n'est pins si immédiate qu'avec la levure 
fraîche des brasseurs; elle fait lever plus difficilement le pain. 
Cependant , le liquide qui imprègne la levure ne fait éprouver 
au sucre qn'nne fermentation lente au bout de deux jours. La 
levnre desséchée avec tontes les précautions possibles , même 
BOUS le récipient de la machine pneumatique , ne développe plus 
la fermentation qu'an bout de la à iS heures et ne peut pa 
conséquent plus servir k faire lever le pain. 

(*) Naui apprenons, pendant ^uc ce travail estioiu preste , que M. Gsntbier 
de Cliubij ■ ebtité rteemiDen) qnc l'acide carbonique entnine, pendant I« 
feunentatioa, une maiiiTe tioiée qu'il ■ iiolée. 



^oiizccb, Google 



(9») 

Sonmùe à l'aclioB de l'alcool et de l'étlierqni ne Ini enlèvent 
aucune matière fermentatiTc y la levnre perd la propriété de faire 
fermenter le an^e liumédiBtement; l'action de l'ean bouillante 
produit le même ré«n]tat. 

Que conclure de ce» fai ta ûoen est ipe la levure rralcte,telleque 
la livrent les brasseur*, n'agit immédiatement gnr le ancre, que 
parce qu'elle même est en un état de fermentation ou de réaction 
qui est arrêtée par la compreMion ou le rapprochement des mo- 
lécules on nnf^ espèce de co^nlalion qui résulte de l'action de 
l'alcool, de l'éther, de la chaleur, etc., etc. Toutes ces causes, 
toatefoi», n'altèrent pas la levnre dans «a composition, et mise 
de nouveau dans des circonstances favorables , elle peut faire fer- 
menter; mais lentement, n'agissant alors pas beaucoup pins rapi- 
dement que les autres matières azotées, et dans aucun cas ne 
pouvant être 'employée à faire lever le pain. 

Ainsi s'expliquent les résnltatg infructueux de toutes les tenta- 
tives faites ponr conserver la levure. La question de la conserva- 
tion de la levure présente un très-grand intérêt. Dans les grandes 
chaleurs de l'été, les brasseurs vendent, à Lille , pour la valenr de 
5 à 6 francs, ce qui dans les autres saisons ne se paie que 5o à 
6o centimes. 

Dans l'intérêt d'un grand nombre d'arts industriels qui font 
usage de levure, laSociété roj-ale des Scicncesde lille avait mis au 
concours , l'an dernier, de trouver un procédé économique pour 
conserver, sans altération, ce produit pendant un an : les procé- 
dés indiquée n'ont pas mérité le prii ; ils abontissaient à la dessi- 
cation, comme Ions ceux qui ont été snccessi veinent pnbliés , et 
dont on ti-ouve la description dans le dictionnaire technologique 
( vol. XII , 34t )' Nous avons poussé au dernier point les précan- 
ticns dans cette deseication , puisque nous avons eu recours à l'é- 
vaporation de l'ean dans le vide ; et néanmoins la levure obtenue 
ne pouvait plus faire lever le pain , et ne faisait plus fermenter le 
liquide sucré qu'après un jour de contact. 



^lailizccbvGoOglc 



(9.) 

D*nt l'eapoir d'arriver p«r un ■ntr< moyeu an bul <jne s'éUil 
proposé U Société , nom avoni tUayé de conserver U levure i 
Veut piteu. 

On a broyé avec du ancre de la levure lavde et eompriméo 
entre dei dooblee de papier Joieph ; on a formé ainit one ptia 
trèa-fei-me , de laquelle il ne a'eit dégagé ascon gu pendant 
l'eapaBe de pria d'up moi» de aéjoHr, i une température de la 
à iBo. Au bout de ce tempii la mattire avait parihitemeat oon— 
•ervé l'odevr de levure % elle fut délayée dana pludenra foif 
ton volume d'eau, et tonmiau à one température &Torable 
à la fermentalion- &u bout de quinie joura aucun monvemenl 
ne a'étant encore opéré, on agita te mélai^ , et peu d'beurea 
aprâa U fermentation t'e«t développée ; elle a marcbë aveo rapi- 
diti et a donné uii liquide fort olooolique. La levure n'avait 
léprouvé aucune altération) quelle eaoae • pu retarder le déve- 
loppement de la fermentation 1 

Aprèa avoir lavé de la levure i l'ean diatillje , noua eir 
«von* rempli en entier un iâ-toa de verre qui a dté placé, hermé- 
tiquement bttucU, dana nue enveloppe de fer4>Iano fermée elle- 
même par une plaque soudée, h» tout a été oontervé dant une 
glaeiére pendant une année. Au bout de ce tempe la levure avait 
un peu diminué de volume , elle était devenon brune , demi-tran»- 
parente, avait une odeur infecte de ehou pourri* ; miae en con- 
tact avec dn auore et de l'eau , elle ne fit plna fermenter, et ne 
pouvait aucunement servir à la fabrication dn pain. 

L'on noua a tontefoia aiiaaré qu'en Allemagne , qnelqnea bra»>- 
tcnrtconservaient de lalerureen pâte pendant Icaohaleorade l'été, 
en l'introduisant dans de* «acs de cuir bien ficelés et goudronnés 
aa'debors. Ces aacs sont placés dans des citernes creusées dans 
le sol des caves et i une profondeur telle que les sacs puissent 
Être recouverts d'une couche de terre de 3 pieds. Nous n'avons 
pas été à même de constater l'elBcacité de ce procédé. 

Après avoir déterminé avec quelle facilité la levuie éprouve 



Douze. bvGoogle 



(9») 
de l'altération dant ses propriétés fermentativet, torsqn'elle est 
abandonnée âTairon qu'elle estdesBéchée, iion«svon»RonuU cette 
matière, en mélange avec du incre et de l'ean, à nne térie d'ex- 
péiiences pour déterminer l'sction qn'exereent mr la fermenta- 
tion en grand nombre d'ageng cliimiqaeg. Ces résultats sont trop 
imparfaits et trop peu nombreux encore pour conduire à des 
conclusions bien positives; nous avons crû cependant utile d'en 
feire mention à la fin de ce travail. 

Il résnite des expériences dont les résultats se trouvent consignés 
■UT le tableau ci-contre, qn'aucnn des a^m chimiques mis en con- 
tact avec nn excès de sucre et du ferment n'a fait augmenter^la 
quantité d'alcool -, mais qne la crime de tartre et le snifate de 
zinc ont accéléré le dégagement du gaz; qne la plupart des antres 
produit* et notamment le sulfate de cuivre , le nitrate d'argent, 
le protocMomre d'étain , l'oxide ronge de mercure , l'acétate de 
plomb basiqnc , le chlomre de cbaux , le vinaigre , la quinine , la 
potasse caustique et l'ammoniaque > arrêtent toute production 
d'alcool ; qne la fermentation pent marcher en présence du 
camphre , de l'oxide puce de plomh, de l'oxide noire dé cuivre, 
du protoxide de fer, etc.; mais qu'elle se trouve ralentie, pins on 
moins, par la présence de ces corps. Une anomalie bien grande, 
c'est la formation d'acide carbonique sans alcool, par l'addition 
de l'alun , du sulfate d'alumine et dn protosalfate de fer. An mo- 
ment où une fermentation est en pleine activité, elle peut être 
arrêtée aubitement en versant, dans le liquide fermentant, un 
peu de diHBolution de sulfate de cuivre , ou l'un des autres pro~ 
dnit* dont nous avons reconnu l'action paralysante sur la fer- 
mentation. 



^oiizccb, Google 



NTATION 
18°. 


duprodaitdehditlil- 
latioDi 1/3 du Tolome 

pri»ilif 


.«.,„,.,.. 


i-beure de contact. 


36o 




gai. 


Très-alcoolique. 


>ëUnp£K3foii. 







pas d'ëther acëtiq. 


à un faible dégagement 


'0 




«talion naires eninite. 







.à 3/4 d'heure. 







rè» une demi-faente. 
cr.pidi.é. 


100 

,5 
■4 
i5 
3o 
i3 


La températare 
napaiétébienri- 
gnlièrementmain- 
Unne à 18°. 


.gement plus lent. 


3o 
36 





Douze. bvGoogle 



Douze. bvGoogle 



(93) 



DE LA CHAUX ET DES MORTIERS 



DANS L'AKAONDISSEHBMT DE LILLE, 
Par F. KoiiBAHir. 



i5 ) 



i833. 



DiDi qnilit£« de cluax sont employëei dani l'aTrundiue- 
ment de Lille , à la préparation des mortieri : l'nne , émi- 
Dainiaent hydraulique', vient des enTirom de Tournai , o& 
elle e«t fournie par un calcaire compacte bitumineux , de 
couleur bleue , iniceptible de prendre un beau poli ; l'autre 
est une cbanx grawe provenant des eiiTirona de Lille et notam- 
ment de Lezennes ; elle est le rëtultat de la cuiuon d'une 
craie blanche un peu veinée d'ozide de fer, renfermant det 
roguont de silex pjromaqae , et quelquefois des pyrites mar- 
tiales ; Toid en regard les résultats de l'analyse chimique de 
ces deux pierres à chaux. 



'izmu i cucx, diiï tinaa sliui , 
a(.cDvir<Aid.Tôan>ti. 


au tKTÙwuae Lille 




Haoïail* i,.oo 




AUmiM o^oD 




HiBgiiiise. — Tn» k pein< 


HuigioiM. — OulracH. 
CMboDMBdBcksiuctpnk.. 97,100 


Caitoustc a* cUux cl pWc . . So,S34 
100,000 


,100,000 



^oiizccb, Google 



(3< ) 

La présence de plu de 17 p. 0/0 de silice et alumine dani 
l'ane de ces pierres jattifie bien la qualité hydraulique de la 
chiul qu'elle fournit. La pierre des environs de Ulle doit 
donner, d'après sa composition , une chaux presqu'enti^iuent 
pure. Cette pierre est employée en grande quantité à la prépa- 
ration du blanc d'Espagne ou blanc de Mendon ; j'en ai fait 
usa^ avec succès pour la fabrication de la soude artificielle; ' 
la composition et les propriétés de ces deux qualités de chaux 
sont tellement différentes qu'elles ne sauraient être employées ' 
indistinctement. Celle de Tournai , d'un prix plus élevé que 
celle de Lille , sert aux constructions hydrauliques, au plâtrage 
extérieur des murs , à la construction des citernes , etc. ; tandis 
que l'antre est employée presqu'eiclnsÏTement aux construc- 
tions abritées et communes. Cette dernière doit être préférée 
à lit chaux de Tournai pour le badigeoimage à la chaux, pour 
la préparation du lait de chaux , en usage dans les saTonneries , 
les tanneries, les fabriques de colle d'os et de sucre de betteraves. 
Elle m'a servi utilement i la (àhrication du chlorure de chaux ; 
ce produit , toutefois , acquiert une légère teinte jaunAtre due k 
l'oxide de l^r , mais qui ne peut pas nuire k sa qutllité. 

La préparatîtm et l'emploi des mortiers, dans une partie de 
la Flandre , est susceptible de beaucoup d'améliorations ; c'est 
i Lille surtout et dans les envirmis que de graves erreurs sont 
commises dans l'emploi de ces matières ; avec les meilleures qu»- 
lités de chaux l'on n'obtient souvent que des résultats très-impar- 
faits , sous le rapport de la solidité des constructions. Une grande 
faste, c'est l'emploi presque général d'ai^lè au lien de sable 
dans la prépai'alion du mortier ; il en résulte que ce dernier 
est compacte ; que l'accès de l'acide carbonique de l'air ne 
peut pas avoir ben dans tonte la masse, de li les partie* extérieures 
seulement sont durcies , et celles qui se trouvent dans l'épaisseur 
des murs n'acquièrent aucune adhérence , aucune soUdilé : 
une grande partie de la chaux reste caustique. Un autre incon- 



J.,r,l,z<,.f,G00gIf 



(95) 
renient fort grave , r&nltbnt de l'emploi de l'argile , c'eit <pe 
cette matiérB étant ab»orbaale et hj^romëtriqae , le mortier 
dont elle fait partie cAMtitiunte attire rhnmidité de l'air, 
boit avec avidité l'ean d'infiltration et la relient avec force, 
ce qoi diipose lei murs à te salpètrer proutptement et à >e 
détruire par la gelfe. 

L'on ne raurait donc trop recoRuninder d'employer ponr 
la confection Av inortiet an moins une partie de sable de 
moyenne grossenr , surtont lorsque ce mortier est destina i 
des conslmctiont eit^rieares, sonmites aux intempërîei de l'air. 
n est vrai qne le sable est pen abondant dans les environs , 
et qtie , par conséquent , il est fort cher ; mais l'nsage de 
l'argile est detenn tellement une babitude que dans le* localités 
mCmes où l'on extrait du sable , le mortier est sonvent préparé 
avec de l'argile. Cet nsage provient sans dunte anui de ce 
qne l'argile donne nn mortier pins liant et qni se prtte plus 
facilement à l'arrangement symétrique des briqnes. A défaut de 
sable, j'ai qnelqneffns employé utilement des cendres de houille 
convenablement tamisées ; ce produit est d'un prix pen élevé, facile 
i se pi'oenrer en grandes quantités dans ces locaUtés et pourrait de- 
venir d'un emploi fréquent pour cet objet. 

Je signalerai ausri quelques vices dans l'application des mor- 
tier* ; aussitôt qu'une construction est terminée et pendant 
que le mortier est encore mou, les maçons grattent le« joints 
des briques et au moyen d'une petite truelle y appliquent nn 
mastic formé avec de 11 bbaax bydranliqne pure , pétrie an 
marteau avec un peu d'eau. Ce mastic dnrcit en peu de temps 
Iréa-fortement et intercepte toute communication entre l'air 
et le mortier , et empêche , par conséquent , ce dernier d'ac- 
quérir le degré de dureté dont il est susceptible. Ce rejointe- 
mentnn rv^n^sefàitaUMôtôt la construction terminée, parce- 
qu'il denne une apparence plus agréable au travail et que le 
grattagv e*t plus iflCile an moneilt tA le mortier est encore 



Douze. bvGoogle 



(96) 
mou. 11 devrait être difTéré autant qac po^irïble, taof à faire, 
pour la facilité du travail , le grattage immédiatement ; le mortier 
aurait ainsi le temps de darcii- avant de recevoir ce ma«tic 
hydraulique dont l'atilité egt incontei table. La chaux de Toamai 
délitée à l'air et carhonatée en partie, étant pétrie en pite 
ferme an moyen du marteau , donne un mastic (rèi-eonvenable 
pour le rejoiniemenl de» briques , pour lier les pierres de taille , 
les dalles et les grés des ilégards; lorsqae la dessication de ce 
mastic n'a pas éLé trop prompte , résultat qu'on obtient en 
couvrant l.es parties récemment construites de fuinier ou de 
tannée , il acquiert une dureté comparable à celle de la 
pierre. C'est un véritable mortier naturel ; la conversion d'une 
partie de chaui en carbonate , avant la préparation du mastic , 
peut contribuer efficacement à la dnreté de ce dernier; one 
cuisson imparfaite produirait le même résultât. 

La chaux* de Tournai , délayée convenablement dans l'eau 
avec du poil de vean, sert à faire des plafonnages. Les ouvriers 
de ces contrées , surtout ceux qui viennent des environs de 
Liège , excellent singulièrement dans ce genre de travail. Ils ' 
font des ouvrages aussi difficiles et aussi compliqués qu'il est 
possible de les faire avec du plâtre. Les façades des maisons 
.sont souvent plâtrées avec ce mortier de chaux hydraulique 
et de poil , avec addition de sable. Ce plâtrage s'applique 
fréquemment sur des mars qui n'ont pas encore acquis une 
consistance convenable, ou qui n'ont pas encore subi assez 
long-temps l'action de l'acide caii)onique de l'air; on se contente 
d'attendre qu'ils soient secs. Après l'appUcation du plâtrage , 
l'action de l'air ne peut plus avoir lieu, et par conséquent 
le mortier ne saurait plus que difficilement durcir. Le mSme 
inconvcaient se présente pour la peinture à l'huile , qui «'applique 
sur ce plâtrage. 11 ne suffit pas que le plâtrage extérieur des 
maisons soit sec pour y appliquer nlitement la peinture , . il 
faut encore attendre que ce plâtrage ait acquis , par l'actioa 



Douze. bvGoogle 



(97) 
de l'aûde carboniqae , tonte sa dureté , et lei tempt lees ne lont 
pas les pins favorables pour cela. L'hnmidité de l'ùr, an lieu 
de noire , comme c'egt l'opinion aiiez géniale , dispose la clianx 
i se solidifier par concilies cnstallines et à acquérir une dureté 
plus grande. L'on doit attendre d'aatant plus long-temps avant 
de peindre, qne l'application de la chans, en couche* com- 
pactes et polie* à lear surface , n'ett pas favorable i l'absorption 
de l'aùde carbonique. On lait dang quelques località des cr^ 
piwages fort solides ; ils consistent dans l'application an balai 
d'un mortier na peu liquide , coloré diversement et ofirant une 
surface hérissée d'aspérités , mais qui malgré cela résiste fort 
long-temps à l'action de l'air et de l'eau parcequ'il a pu facile- 
ment se satnrer d'acide carboniqae. 

Ces considérations , peu profondes sous le rapport scienti- 
fique , n'en méritent pas moins de fixer l'attention de nos 
constmcteurs. 



Douze. bvGoogle 



(98) 

HISTOIRE NATURELLE. 

MÉMOIRE 

SUR L'ULVA GRANDLITA DE LINNÉ, 

^Species ptantanim, edit. III, ^. i633) ; 

Par J.-B.-H.-J. Duauiuu. 

4 rtfiiH i83i. 



Dirutt qne le goât ponr l'ëtade de la Ciyptogamie t'est fn- 
pigédanstoDsleipayi, cette belle et trèt-intéreMante branebe 
de l'Hiitoire natorelle de* végétaux a acqaU un développement 
considérable. Le* Onvra^s d'Hoffinann , d'Hedvig , de Bridel , 
d'Acbarini, de Swartz, de Dillwyn, deTnmer, de liamonroai , 
de Vancher, d'Agardb, de Ljngbje, de Hooker, deBoUiard, 
de Peraoon , de Necs , de Friea , de Link , et de ploûenn antrct 
Anteara diïtingnéa, en donnant l'éveil anx Botaniste* itndienx , 
leur ont Tait connaître lei cbarmes et l'importance dei recher- 
ches cryptogamiques. Alors on a vu paraître des Hémoires fort 
eurieus, des Monographies trés-savantes ou de* Ouvrages géné- 
raax qni , avec ceux des profonds scnitalears qne noos Tenons 
de nommer, ont changé, avec raison, la nomenclatnre et la 
classification, en créant nne science nouvelle, que la vie de 
l'homme peut à peine embrasser dans tonte son étendue. 



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(99) 

Malfré ane marche anui rapide , malgré cet é\uk Tcn la 
perfection , l'étade dei plante* cryptosamn réclame encora 
de contcicacicaz inTeitigatenr» des secrets de la lutnre : one 
foule d'espèce* noua restent inconnue* , et, parmi celles que 
l'on s'est empressé d'inscrire snr le catalogue de nos riehesset 
Tëgétatea , il en est nn grand nombre dont la valable oifani- 
SBtion a ëchappë ans recherches des savahs qni les ont signalées. 
Ces dernières , reproduite* vingt fois dans les lÎTres , sans ajouter 
■n pen de coiutaissances que nooa en avions acquises , méritaient ' 
cependant toute l'attention des A.uteurs ; mais on ne sait que 
trop areo quelle complaisance plusieurs d'entrfr«ux,etsur-laut 
le* Floristes , s'en rapportent aux phraies earactéristiqueB de lenrs' 
prédécesseurs. On vent écrire de gros livres; le* moyens d'ob- 
servations manquent OB 11* parot*«ent trop pénibles , ils exigent 
tivp de temps; on trouve plus commode de répéter en d'autre» 
termes ce qui a été dit; de U ces misérables compilations qui 
tuent la science et compromettent la fortona des éditeurs que 
l'on fut spéculer sur notre erédalité. 

Dans l'état actuel de la Gryptogamie, mnu Tavons dît sillenn, 
et nous aimons à le répéter anjonrd'hnî, il est aussi impor- 
tant pour ses progrès de 4étermînei rigoortusement les earao- 
tères des productions sur lesquelles nous n'avons que des donnée» 
incomplètes, que d'ajouter de noavellesespèccKi sa nomencktsre. 
Qu'une juste défiance de nous-^némes , «jo'nii eelonr snr les 
idées reçue* trop précipitamment nous engagent donc i porter 
sur ce* Atres, qui se pn^gent sans cesse autour de nous-, 
cet esprit philosophique d'analyse qui les suit dans les diverses 
gradations de leur structure , dans les diSërens modes de leur 
reproduction, et nous parviendrons i acquérir une vraie con- 
naissance de leur organisation intime, i rectifier les erreurs 
^'ont pn commettre nos devanciers. 

Après avoir étudié pendant qaelqne* années les Champignons 
et les Bjssoidcs , dont les partie* e*sentielles , souvent d'une pet^ 



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( 100 ) 
teue extrime , ^happent à la tdc «impie , nontt tonrnAmet plm 
(p^râalement notre attention vers cet p roda c lions des eanx connnei 
■ont ]e nom d'Hyârophytes , et dans l'examen qne nona flmea 
MUTcnt des diven Vlea et Vaitcheria décrits dam les livres , 
Dooi fùmei tonjonra «Etonnés de trouTer placée, tantAt dans 
l'on , tantôt dans l'antre de ces genres , snivant l'esprit ayitéma- 
tùjne des Algolo^es, nne petite plante terrestre et trixom- 
lanne , YVlva granulaia de Linné , dont la stmctnrc non* 
paraissait très-différente de celle des eipèoei avec lesqnelles on 
la réonissait. Non) voulûmes, dès lors, obieirer de nonvean 
cette production avec persévérance, et c'est anx uaractérM 
que les anciens Botanistes Ini ont reconnns, à t'examen de u 
-véritable oi^nisalion , k sa phyNologie, à sa synonymie , enfin 
i tont ce qni se rattache à son histoire , qne nous allons con- 
sacrer quelques pages. - 

Cette jolie et singulière cryptogame peut s'observer (réquen- 
ment , depuis le mois de mai jusqu'à la fin du mois de septembre , 
et quelquefois même pendant tout le mois d'octobre , dans 
les parties basses de -nos champs pen aérés , sur le bord des 
ruisseaux, sur la vase des fossés, des étangs on des marais 
desséchés , et particulièrement dans les allées ombragées de nos 
jardins , sur la terre nue et bnmide. Souvent aussi elle s'y plaît 
pitmiU y aiicheriaterresù-U,Cjiiuibamalû^ixtioides,q\iiiqatt 
Oscillaire* on petites mousses qni , dans ces lieux frais , couvrent 
la terre d'une teinte verdâtre plus ou moins foncée. Vn à l'œil 
RU ipl- 4 , ^S- I • a , jeme ^e , b , plantes adnltes) , elle ne 
se présente d'abord que comme une réunion de grains très-nom- 
breux , d'un millimètre environ de grosseur , d'an vert assex 
intense , et n rapprochés qu'ils paraissent soudés les uns anx 
antres. Si l'on enlève quelques uns de ces grains , et si on les 
sépare avec soin , pour les débarrasser de la terre dans laqnella 
leur partie Inférienre se trouve engagée, on reconnaît que 
leur sommet seul est arrondi, qu'ils sont réellemeat p^fiifornu* 



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(■<•■) 

daiu le jeune ige , tnrbînéi on en forme de nutrai dani le 
âëTcloppement pariait , et qae lear base aloQgée »e divise dam 
la terre , OÙ elle «'enfonce , en ramificationi l'adicellaîreB tria- 
«pparentGR et presque hjaline» (Jig. a , tiois indÎTidiu va» A 
la lonpe ). Si l'on perce ce* petit» graina , qni sont autant d'in- 
dividng dittinct* , arec la pointe d'une aignille ou d'une lame 
de canif, on s'aperçoit qu'ils sont fonn£s par une enveloppe 
nembruieuse , sèclie i l'extérienr et assez contiitante , reu- 
fennant an fluide limpide, qui le répand anssilAt au-dehors. 
Ce que l'on obtient mécaniquement i l'aide de la pointe , s'opère 
naturellement dans les f^ains attaches au sol qui les a vu 
naître ; parvenue an plus haut degré d'acoroissement , leur 
enveloppe se crève d'elle-même an sommet , lajue échapper 
le liquide qui la distendait , s'afEaisse , et se montre encore pen- 
dant quelque temps comme une petite coupe vide qni reste 
fixée à la terre , au moyen de la racine dont nous avons parlé 
(^g. 3 , enveloppes affiiissées, vues k la loupe). La rnptnre des 
plantes se fait aussi par violence, ri le hasard nous conduit 
dans les localités qu'elles habitent ; et l'on est toujours averti 
de leur présence par un bruit fort sînguUer , par une sorte 
de pétillement auquel donne lieu cette rupture , quand nous 
foulons aui pieds toutes ces petites peuplades. On croirait enten- 
dre le craquement d'une glace peu consistante. Desséchés pour 
nos collections cryptogamiqnes , les échantillons de l'Ulve gra- 
nulée ne donnent qu'une idée imparfaite de ses premières formes; 
ce n'est plus qu'une cupule presque méconnaissable , d'un vert 
érogineuz on grisAtre- 

Itay , botaniste anglais , qni vivût encore au commencement 
du dix-huitième siècle , parait être le premier qui signala la 
cryptogame qni nous occupe. Voici sa phrase : Lichenoides 
fitn^formt , capitula vel veaicuUs sphœricis aqueo humore 
repletis ( syn. III , 70 ). Plus tard , Dillen , dans VHisloria 
muacorumt publiée & Oxford en i-j^t , mentionna aussi laaaéine 



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( lOl ) 

prodnclion par ce* nlots diignoitiqnes : Tremella paUtstris , 
•besiculis sphcericisJUngiformil/us. 11 en pnblia une figuie de 
gnndenr naturelle i la table lo , fig. 17, de ion ouvrage 
pnfcienx^ et quoique cette figure toit en noir et gravée sur étain, 
elle donne une idée aasez exacte du port de la plante. 

En 1745, Linnë, dans m Flora suecica { iot6), indiqua 
la Trémelle de Dillen , par cette phraie ■. Vl\'a sphcerica aggre» 
gala; et en 1764, dan» la troisième édition de son Species 
( i633 ) , illa reproduisit tous le nom d'U/t'a p-mmlala , sph»- 
tica, aggregaia. 

Il nous paraît inutile d'énttmérer'ici les Auteurs de la m£me 
^oque qui ont parlé de Wli<a granuiala de Linné; aucun 
d'eux n'a donné des détails satisraisans tar sOn organisation. 
Nous dirons seulement que cette production a été figurée par 
M&ller, en 1777 «à la table ;oS de l'admirable Flora daaica, 
et par Smith et Sowerby, en 17961 dans YEngUsh boiany , 
table 3a4- Cette demlire fîgttre représente un groupe dé YVlva 
ff-anulata de grandeur naturelle ; cinq individus parTaits vus à la 
loupe , et cinq antres , également grossis , lUais dessinés après 
l'émission dn liquide etcuaséqnemmentaSaisséïoncnpalirormes. 
Le dessin est médiocre , les racines de la plante y sont très- 
mal représentées , et l'on ne trouve ancnii détail microscopique- 
La table 7o5 de la Flore danoise n'apprend rien de plus : tien 
n'y a été tu a nn grossissement plus considérable que celui de la 
loupe ordinaire. Les caractères accordés au genre Tremella^ 
dans lequel les Botanistes anglais placent cette plante , sont : 
Fructification scarcely perceptible , tn a memhranous jeUy- 
like mbstance ; et aet caractères spécifiques se trouvent décrits 
de la sorte : Green , globular, clustered, membranous , cotir 
laining hfluid. 

Traiuctio!'. Car. gén. Fructification s peine perceptible , dads 
une substance membranaceo-gélatineuse, — Car «pée. : verte, 
globuleuse , agglomérée , membraneuse , contenant un fluide. 



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( -03) 

Si nom floîvont maintenant Witia p-anulata àa Sptciét 
plataarum, dans lei onvragei poatërievri i cenx ipie nom 
venont de citer , et, par consiqnent, écrits d^nig Tépoqne o& 
l'on lentit la aéceuité d'obiener moin* anperficîellement [e> 
uractèrei des plante* ci^plogainet , non» terron* qn'il est pea 
de productioni qui aient été pins promenées de genre en genre. 
Agardh U rangea, en iSii {Di^writio algartim Suecm , 
p. aa ) , parmi les Vaucheria de De CandoUe , et Ini conterra 
b même place dans son Synoptû idgarum (p. Sa ) , ainsi 
que dans son Speciei ( toI. i , p. 4^5 ) , et dans son Syslema 
(p. ■73),pnblié en 1834- Ses caracl^re* , dans le dernier de 
ces livres , sont ciposét par l'ÀIgologne de Lnnd , dans cette 
phrase : Vtmdieria radictUa , JiUs descendentibut , radicaiu 
tibus ; coiûoqystit loUtarii» temùnaUbus gfobosù. Hobker , 
dans sa Flora icotica , publiée & Londres , en iSat , ne fait 
que répéter la phrase du ^nopsU alffirum , et avone qu'il 
n'ajamais pa voir les filameos décrits par Agardh. Le f'iuicAerûi 
radicala loi paraît appartenir foiblement an genre VautAeria , 
et il fait remarquer qne son enveloppe membranease a inté- 
rieurement nn grand nombre de petits grains qui y.aont comme 
incrustés > et qa*Agardh ne paraît pas avoir observés, l^gbye , 
en 1819, dans sa savante Uydrophytologie danoise (p. 76), 
et Greville , en 1834 > ^^* *" Phra Edinensia (p. 3o6), 
tons deux entraînés , sans doute , par l'opinion d'&gardh , inlr«- 
daisirent aussi VUlva granulala dans le genre Vattdteria ; 
mais en accordant i la vésicule ( Coniocygte , Agardk ) , les 
caractères mentionnés dans le ^^jtemo .^^aMwn, ils déclaré rem 
formellement qu'il n'eiiite dans cette plante ancon fdament 
analogue à ceux des antres espèces dn genre, et lui reconnaÎMent 
une véritable racine {ibreasB et rameuse qoi pénètre dans la terra ' 
en romp^qt. 

Le genre Botridàtm , de Wallroth , repose encore sur la pelile 
ylgne que nous es^minons , et le genre Hydrogaslnan , de 



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(■o4) 

Degranx fat atusi crë^ pour elle. Le Botaniste d'Angen , la 
caractériKe : globules creux en dedant , rempli* d'nne humear 
aquease , w d^eloppant sur des Alameiu déliés conferfoidei. 
( Dict. , clas. , tome 8 , p> 4^3- ) Eiilin , Sprengel , dam ton 
Sytiema vegetabUium ( vol. IV , p. Sya ) , publia en 1827 , 
rejette ton* cet noms, et croit mieux faire enplaçant 177&a ^o- 
mdtUa dans nn genre , anisi de noavelle création et aaseï nom- 
brenx en eapèce* , qu'il appelle Coccockloris. L'Ulve de Lîiui^ 
e*t pour lui le Coceoddoris radicaia , accompagné de cette 
plirase : Fronde subglobo»a ratUcala aggregala viridis exliu 
membranacea, gelatina interîore p-anuUs ^bosis Jarcta. 

L'inexactitude avec laqnelle la plnparl de* Antenrs ont décrit 
le globule ou la vësicnle de cette production *, le *ilence gardé 
par qnelqnes-uni sur la matière verte que d'autres prétendent 
avoir obterrée dans son intérieur; le doute que plosienr* de 
ces derniers nous ont laissé sur le rAle qu'elle est destinée i 
remplir , et sur le véritable mode de multiplication de ce singulier 
végétal s, la diversité d'opinions émises sur la nature des fila" 
m.ens ramenx qui te lisent à la (erre ; enlîn , le grand nombre 
de genres dans lesquels on l'a successivement introduit , augmen* 
tèrent encore le désir que nons avions éprouvé de l'étudier , de 
.constater rigoureusement son organisation par des observations 
exacte* et souvent répétées , de le inivre dans tous les degrés 
de son développement , et surtout de saisir , s'il était possible, 
les moyens que la nature lui a accordés pour se reproduire. 

Non* eommenç&me* DOS recberches en 1837; elles nous offii- 
rent quelques résultats satisfaisans ; mais n'ayant trouvé qu'un 
petit nombre de groupes de notre plante , nous fûmes forcé* 
d'abandonner son étude à cette époque, et nons la reprimes, 
ou.plutAt nous nous livrâmes à de nouvelles observations, an 
mois d'août 1838. Ce mois et ceux qui l'ont suivi ont été 
lavorable* à la propagation de Wiva granulata; elle pullulait 
de tontes part* , les allées de mon jardin en étaient couvertes 



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( i«5 ) 
«t m'ont {ffbctué pendant lon^Umpi , et bim «tt^ddi d« nu 
bwoiiu , on nombre prodigianx do «ea îndiridne din> lou Im 

Va MM la Kooan dea reirai amplifiani < l'Clf o sranoUo 
«OUI préMuta loi canctèrsi qoe notu atom expuaé* >n eom- 
auneegunt de w Mémoire t ■''■I* *>* l'examinant i la lonpo, 
non* reeonnâmei que (m vencnlot , nver et liUe* ext^enre» 
ment daai le }«aae Ige , tonl reooaverttu , dan* le» Indlvldnt 
bien dëreloppés, d'une «ertede pooanèrc , on {AnUt de petits 
corps Uuics (Jîg- n ) , infonoie* et «dbdreni , qoo l'oa peot 
comparer ponr la coulent et la groMenr, li on les obiervoeu 
mieroMOpe « à des grains de sable que l'on verrait à l'eide d'iUie 
forte lonpe. 

Nwis avons dit {dos beat que si l'on pefce avea une pointe 
la partie sénenne d'un individude rUlve granal^ , on s'aperçoit 
qu'elle cet Ibrm^ par une enveloppe membranetue eontenint 
va fluide limpide qni se répand aasùt6t au dehors. C'est, en eHèt , 
ee seul fluide , clair et traw^ent eomwo l'eatl , qae l'an peat 
voir et que nous vîmes d'abord; mais en observant avec soin 
cette enveloppe on vétteole , nous dëoonvrlmes que la membrane 
qni la constitue est presque b^aline , et que la plante doit 
sa couleur i une malière verte qui garnit la paroi interne 
de cette membrane < et semUe y pdh^r avant la déhiscanoe. 

het fonnes «xt^enres des diverses parties de ce petit itra 
ayant ëté reconnues et notées exactement dans notre journal 
d'observation (il ne restait plu qu'i noos occuper de la matière 
Terte eontenua dans son intérienr , et nons ftcAmes sur elle 
toute notre attention. Après en avoir enlevé une certaine quan- 
tité avec la lame d'un canif que nous passtmei lëgârement 
sur nne vésienle , la lentille microscopique nous fit voir qna 
cette matière est granuleuse et fonn^ par nne masse de cor- 
pascales si ténus qae nous ne pûnes déterminer rigoureusement 
leur fiarme ; eq^ndant nous la aouptonnAmes globuleuse , lorSf 
»4 



,aj,zG.bvGoogIe 



( .06 ) 
qae nom parvînmes , non sant difficnll^ , à aëparer Ui uni Ae» 
antrei plasïenro de ces coqiiuGtile* à l'aide de quelques gouttes 
d'ean mises inr le porte-objet. Mail les partie* corpngculairea 
que nont obiemoni avaient été ealevéei de la plante mëcamque- 
ment et avec violence ; elles n'étaient pas encore arrivées an 
d^ré de développement qu'elles auraient en an mpment de la 
d^htscence ; c'était donc & l'instant où l'snveloppe se rompt 
qu'il était important de les étudier; nons voulûmes saisir cet 
instant , on dn moins examiner la matière verte pea de temps 
après la raptnre , et pour parvenir i celte observation , voici l'ex- 
périence que nons entreprîmes : 

Le 7 aoftt 1838, après avoir séparé avec précantion trois 
individus de VUha granulata d'an ^onpe où ils se trouvaient 
rénnis , et avoir lavé soi^eosement leurs racines dans plusieurs 
eaux, afin de les débarrasser de la terre qni y était engagée, 
nous les pta^mes dans nn dessous de tasse rempli ani deux 
fiers d'nne eau de pluie bien pure. Nous eoavrimes le vase d'an 
verre plan pour le garantir de la poussière quelquefois répandue 
dans l'air , et nons mîmes le tont sur la tablette d'une croisée , 
dans une cbambre inhabitée. Nos petites plantes avaient gagné le 
fond du vase , et il était sept heures dn soir. 

Le lendemain , de grand matin , nons les trouvâmes entière- 
ment décolorées ; les enveloppes membraneuses affaissées mon- 
traient vue ouverture an sommet , et une teinte légère , d'nn 
vert agréable , flottait , ci et là , à la surface de l'ean. Nons ne 
dontftmes pas alors qne celte teinte était la matière verte elle- 
même, échappée naturellement, et nous nons empressâmes de la 
soumettre au microscope. Qne l'on jnge de notre satisiàction lors- 
que nous découvrîmes que les corpnscnlcs , à peine perceptibles, 
dont elle se composait la veille dans d'antres individus , avaient 
acquiS'dans ceux-ci plus de volume , qu'ils se séparaient facile- 
ment , et qne lenr forme était parbitement sphériqne. En les 
observant attentivement on en pouvait remarqaer de plus on 



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( "7) 
Bioint grM ; cependant , ine«qrë( an micromilre , noot tronTftinet 
que l«ttr diamètre ne larùil i^' entre ^ & y^ de milUmètre. 

En r^flëchisunt >nr la nature de eea petits corps globnleni , 
noua ne pûmes vmr en enx autre ehose que les léminuleB de 
la plante on de nonveaax indindns à l'état mdimentaire : il 
eût fallu' pour convertir nei soapçoiu en certitnde toivre Jenr 
dëvéloppeinentaItérienr;mai*coiiûae nont en avions saerifié un 
certain nombre aux premièret obserrationt , tantôt ht une lame 
de verre qui sM^ait de porté-objet , tantôt sur plnsieurt mivi'o- 
niétrea , il n'en restait plus assez ponr continuer nos recliercbes, 
et nom dûmes faire de nouvelles préparations. 
' ' Nous mîmes' avec un pen d'eau , dans une des ËOHettei d'un 
verre k fooUes , trois individus Ineu développes , et dans une 
antre («Mette du vaiine verre, tims indiyidui plus' jeunes i 
nous glistimes le verre plaa dan* sa montnre , et nom plaçâmes 
rinstnuneat ton* la lentille. U était deux heures «près midi., 
et quoique nous' eoMions coutinnelliïment les yeux au nûorow 
copé , U unit arriva sans que noot. pussions Amarqner le turan- 
dre phénomène; nous laissAmes donc les objets comme ils se 
trbaraieni au onbmencèiDent dé l'obierTatioa. Les vësicnles des 
trois plantes les plu déy^vpféei se rompirent encore pendsut la 
aait, et nous trouvâmes, le jour suivant , la matièce verte éten- 
due sur l'eau eomme dans la première e^>érience,c'est-àHlire, 
■oiia l'apparence d'une pellionie mince et légère. Les jeunes indi> 
vidni placés dans l'autre foss«Ate n'avaient point laissé échappée 
leur matière corpusculaire ; ils persévérèrent dans le même état 
pendant dis à douze jours, après lesquels nous crûmes inutile de 
continuer k le* observer. 

Voulant , avant de passer oalre , prendre ta nature sur le Eut , 
c'ctl-a-dire , voulant sainr l'instant où l'émission des corpuscules 
globiileu arriverait , nous recommençâmes ,'le la août; notre 
eipérience à huit heures du matin. Onze heures au plus avaient 
•ulB, dans la première, jiour obtenir la dëbiscencc déuréê ^ cinq 



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(.o8) 
banret , dani li Mco»d« , n,>vaîeH( am«në aucun rëtnlut -, il iumm 
lemblait à<ma qne , dont le nonvcl mm! , eette dihUceitcc innit 
•n]i«D entre It einquiéme et la oncijme heare d'immenion, c'ut- 
i-din, entra nne heure et tept heures apris-iuidi. Nont rede»- 
bUniee d'fttlentiffn pendant t««t ce tempe, maia noos nC ffanot 
pal pin* iMureux que lea joun pr^ëdena , et nont abandonniinet 
le imerMGope à knit heures da toir, les jreoz hùn fàttgoëa d'usé 
Kaui lOBgne et auMi pjnïbte dnemition. Le lendemûn , à lis 
heuret du malin, noue trcuvAmes les troîi Ulrct vides comme 
dans lei deux premières eipériences, avec cette dilKreace que 
plusienn dcB corpascnlei verts étaient restes an fond de l'eau. 

Quoique les tentatives que nous fîmes pour lainr f instant de 
la rupture des ennleppes n'eussent jamais i^^ondn k tum espé* 
ranoes , il est aident que le hasard pourra «a jour favoRscc 
l'observateur, et que l'on mon si la ddbiseenee se lait loitemeat 
et aans secflusse, on siellealim parexploùi», n ki globales 
vont hneés andehersparietsinslantanët,ete.Eni)enaacraiitQB 
peu plus de tempe à oet i^ijet , et auMeut ma ohsemnt pendant 
1» nuit qui parait (Ira favMablc ou même n^essaire it ce phént^ 
m^ , Bul doute que nous aurions pn feUinûrec point phjraio- 
logtque ) maie nouR avions de» ofaose* plot importantes à c^ taler 
et nous dirigeluMS nos rediercbes veie elles. 

Nous avons fait remarquer que les petits f lobules verts , tous 
tnen semblables les uns aux autres , nous avaient paru Atre lea 
eoTps reproducteurs de la plante : il Eillait acquérir quelque cer- 
titude A oet égard ; nom nous disposâmes tk les observer avec pcr- 
aév^ranee, afin de savoir oe qu'ils .devîendraieuL 

Pour nous livrer à cette nouvelle recherche, qni pouvait durer 
plusieurs SMnaines et peot-Ctre plusieurs mois, nous jugeimee 
B^eessftire d'employer une masse d'eau plus oomidéraUe que 
celle dans laquelle les globules étaient hahitudlement placés. 
ItoDs nous servîmes , cette fois , d'un verre de montre et d'une 
eau trfa-pure. Les globules verts (^-4)) y fiareat d^tosés le 



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(■•9) 
i4 ao&t , aprèf ten «voit enleva d'aa antre tom oA ils m tfOD- 
vaient encore avec )e« plantet qai venaient de In prodnire. 
Quelqae«-ana do Om ^obalea »e précipitèrent an fond de l'caa , 
ka antret rettèrent à sa toriace. Le petit appanàt , rcoonvert d*ao 
verra plan , fnt poe^ anr U platine dn micrMCope. 

Aprée denx on tnng jours d'immenion , non* renurqDèmes 
fpit le nombre des globnies prëciintà an fond dn verre était plot 
conridërable et qu'ils avaient sensiblement angmen té en grossenr. 
Lenr aceroiseement continna les jours suivans; iU prirent en 
même temps une teinte pins foncée, et le si dn mtns nous aper- 
çâmes, i travers lenr enveloppe, nnc sorte de grannlation interne. 
Ces globales qni, le i^i avaient à peine ^ de milliaoétre de dia- 
mètre , n'«vai«it pas moins de -^^ de millimètre (^g- 5 )■ Vin^- 
quatre heures «près, {rfnsienrs d'entre-enz prirent nne forme 
ovoïde, et le aS il n'en restait qn'nn très-petit nombre do 
parfaitement spbériqnes. £n&n, ilss'alongèrentpretqne tons, les 
jonrs snivaiis , par nne de lenrs extrémités seulement , de manière 
i représenter la ferme d'mie pcùra on oelie d'an matras. Dans 
c^Mna des glohnlcs placés sons nos yenx , la partie alonj^ée étiil 
byaKne; la f^nolstionqne nons avions déconverte, ou la matière 
verte déji formée, contînnaît à remplir la partie da j^lobnle qni 
détint la petite tèle on vésicnle d'un nouvel individu. Notro 
fignre 6 rend bien essctement ee qse Bons avons va, c'est-à-dire 
les difiïrens degrés d'accroissement des globules qni ctmstitnaient 
la matière Tertedespresûersindividns, tons les passages de fbrmo 
qnc ces globoles subissent ponr arriver à celle de nonvelles ' 
plantes dans le parfait développement. Tontefois, nons ièrons 
remarquer que le trono prindpal de la rarâne fnt senl produit 
dans cette eipérience; mais si l'on considère que la végétatim 
des Gorpuscnles mdimentaires s'opérait dans nn milieu qui n'âait 
pas celui dans leqnel la nature a vonin qne vécut la plante, on ne 
sera pas étonné de l'absence des ramifications d'un organe donna 
pomr airai dire inutile. Mons ne vtmM aacune e^èce de dévelop- 



Diailizc^bvCoOgle 



( "0) 
pement dan* I« petit nombre de globuka resté* à la «i^rface da 
l'eau, mime apr^ pins d'un mois d'observations. 

Quoique )e> résultats positifs et importans obtenus dans celtv 
eipérience viouent corroborer pleinement l'opinion que nous 
nous étions formée sur le» globules corpnscalaires de la tnatièro 
verie, nous désirftmes, par nne dernière tentatire, opérer leur 
déreloppement sur la terre même, afin d'en rendre témoins quel- 
ques Buiis qui voulaient bien s'intéresser à nos recherches et de 
leur làire partager l'intime coBviction que nous avions acquise 
sur la nature deees corpuscules. 

Nous primes , le aS août , une petite quantité de terre sèche , 
qui , pour servir à divers «npotwiens, avait été, deux mois au- 
paravant, passée à la claie et mise à couvert. Non* la tantisiine*, 
et après l'avoir formée en plte épaisse avec un peu d'eau de pluie, 
nous en fîmes dans le centre d'un dessous de taise, nne sorte de 
monticule aplati de deiu centimètres d'épaiuenr sur six à sept 
centiioètres de Lir^ar. Non* enlevâmes i plusieurs reprises, d'an 
autre vase , de la matière verte obtenue comme dans nos pre- 
mière* expérience* et noos la plaç&me* avec précaution, sur la 
terre préparée, en trois petite* masse* écartées tel unes de* aatre*. 
On pouvait à peine le* apercevoir à l'œil nu ^ mais en promenant 
la lonpe sur le monticule , elles *e montraient comjne des tache* 
arrondies, légère* et verdàtres,de*eptà buitmillimètres anplus 
de diamètre. Nous laissâmes notre vase ainsi préparé dans la pièce 
inhabitée dont nous avons parlé plu* haut et dans laquelle toutes 
no* observation* ont été faites. Il recevait quelquefois le soleil du 
malia, et jour à autronoos répandions an peu d'eau autour delà 
petite élévation de terre, afin de l'entretenir dam un état cons- 
tant d'hnmidilé. Le 5 septembre , c'etl-à-dire huit joura après la 
préparation , nous remarqpimcs que ees tache* ou teintes Itères 
dans lesquelles l'œil armé d'une loupe ne pouvait nen distinguer 
d'abord , avaient pris une couleur verte plus décidée , qu'elles 
s'apercevaient facilement à la vue simple, et qu'elles occa- 



Diailizc^bvCoOgle 



(...) 

paient nn eipace plot conridërable. Le 7 An moi* ellei noiU pa- 
mrent légèrement grannleases ^ les 10, 11 et la, elte» réitèrent 
dans le mCniK état, on du moint non* ne nons aperçfimei d'an- 
can cliangement ; enfin la granulation se manifesta pins sennble- 
ment dant les jonrs «niiana, et c1ia({ne petit grain devint pen i 
pen nne véritable vésicule remplie d'une nouvelle matière verte , 
d'an vert pile et pins jannitre qne celle développée dans l'ein. 
Celte véticnle ne tarda pas à t'aloDger par la ban en nne sorte 
de Inbe incolore et souvent bouclé {fig 7 ), qui «'enfonça dans U 
terre et produisit dans tonte M longueur les nimiËcationi radî- 
cellaîres qni manquaient encore à la jeune plante ponr la rendre 
entièrement semblable i l'individu anquel elle devait ton origine. 
Les trois groupet qni se développèrent sous nos yeux se compc»- 
taïent d'individus fort rapprocbës ; et chacun d'eux étant parvenu 
à ta groMenr ordinaire , il ne fut plni possible de distinguer nos 
élève* dct cnfans de la nature avec lesquels nous les comparâmes. 

Après avoir décrit les caractères extérieurs de la pi'odnctioa 
qui fait le tujet de ce Mémoire ; après avoir fait connaître les 
noms divers «ont lesquels elle a ét^ mentionnée par Ie« Auteurs ; 
■présavoir démontré rigonrcusemcnt par det eipèriencei directe!, 
qni n'ont pn Iai«ter aucune place à l'erreur, sa véritable oi^ni- 
tation, ton mode de reproduction et de développement, il non> 
reste i ebercher le groupe on plnlAt le genre dant lequel elle 
doit entrer, et nont allons nous livrer de suite i cet examen. 

Si l'on a vonln noua accorder une attention proportionnée i 
l'eiactîtnde det faits que nout avons révélés, on vena facilement 
combien VVlva granulata difiSre dei nenf antres espèces avec 
lesqnellet Linné l'a réunie. On verra aussi que par uin Jade», 
la présence d'une racine , la position de «e« corpngcalet repro- 
ducteurs, et plnsieurt antres considérations, elle ne peut faire 
partie de ce genre, comme il ett caractérisé maintenant, nï 
même des gearet Srylosiphon , Solenia on llea. 

PIntienrt Auteurs, tels que Dillen, Hndson, Weits Witbering, BeL- 



_ ,i,z<..t,CoogIf 



(...) 

liân,Rotli, Smith et Sowerby, ont «ticceMiTeinflnt iatrodoit YUka 
granaiala àa Specits plantamm duii le genre TremgUa qni , 
uuljré leora eflbrU, a renTerm^ wavent dei ttr«« trè»-di^ft- 
nte»; maiatelqae cegenre eitcircontcrit anjoard'hui, il appar- 
tiont i la famille de* Hjrm^aouycÂte*, et ne pent recevoir qaa 
lei GbaiBpigiKiiu géUtineax , bomogépet , dont lei spornlea aont 
épa,nea à la «urbce d'one membrane dépoomie de papillei. lies 
espèce* du genre Voatoe, ^i faisait autrefois partie des Tré- 
melles, paraifseut avoir, an premier conp^'œil, plus d'anali^e 
avec noire Algue ; mais chaean sait (ja''ellei tout formées d'une 
membrane estrimement mince , ccmtetunt une mucosité dans la- 
qnetle il existe des globules unisériés qni constitaent des ûkmeiu 
nuMiiUfonnes et courbes, plus ou moins nombreux, plus on 
moins enUelacés- 

Iies rapports que l'on a voulu tronver entre la production que 
non* analysons et le* Vaue^ria, méritent une attention phu 
particolière , parce que c'est à l'ëpoque où on se livrai unc^nde 
plus sévère des Cryptogames qu'elle fut plao^ dam ce genre , 
par Agardh et d'antres Auteur*. 

Le genre Vauduria, tel qu'il est établi par les Algolognes, 
ou pIntAt tel que nous l'avon* caractérisé dan* le deuxième et 
le sixième fascicule de* Pltmtet cryptogames du Nord de la 
France , pré*ente des tubes on fdamens cylindriques , rameux, 
sans aucune cloison ou étranglement, et garnît intérieurement 
d'une matière verte très-abondante. Des productions ovoïdes on 
globalcnse* ( Cofubçff /» » Ag. ; Smeniofyilet ^ Gaill. ) eit^ 
rieure* aux fdamens , sesailet on pédicellées , soliteires , binées 
on agrégées et constituées par nue double membrane renfermant 
un fluide r^npli de corpuscule* , donnent cbaonne, à l'époquo 
de la reproduction , nais*ance à une qneue on petit filet qui de- 
vient en tout aemblable ans fiUmens dont il tire son origine. 

Il résulte de cette description que le* Auteurs qui ont fait 
entrer dan* les Vaucheria l'Ulve graoulée de iÀaai , ont dft re- 



Douze. bvGoogle 



( ,.3) 
connaître et avoaer comme Lyngbye , qn'elie n'avait pai In ea- 
ractèret lei pins etacntiela du goore, oa que wi nmificitûn* 
•oaterrainei étaient de Téritablei tnbci coBTervoïdes, «t aa vim- 
enle une capsule cstérienre i c«i tube* oa filamam; nuit ai l'sn 
réfléeliU à la natnre da c«i prétendna filameiu oontumimsmt Ai- 
poarvfu de Boatlère Terte, ai l'on e»D«idère la diapotilion da lesn 
nnûûcationt et le lien ^a'ili tabitcnt, on Katira osaibten iU 
.wnt pen en n^povi avec lea filaioena de* antm eipécet , et il 
«era dîl&cilo de ne pas Toir en eu nne Writable raciae deatin^ 
i fixer la Tààcole i la terre et 1 cAutribuer k aon aeoroiaaemeat 
an fiv et ji inetore qn'ili a'élendeat et aediviaent. 

Soit que l'on vcniUc encore oonaidàvr le genre Vaucheria 
eouBiB appartenant an rj^ne végétU, jojt qu'avec plut de raison 
«n le plaça dane lei Nénwaoaireit ÎA e»t tonjonra bien prouvé 
que M8 capiulcB on (méniocyatea (*) produiaent d'abord en i'a< 
langeant, lei iilanMoa pl^loïdea remplia do nalière rerle. Cea 
£Iamen> le développent donc lei preinici» et ee sont anr <»x q«e 
naitteat «naoite lea organ&i de la reproduction *, dana l'Ulve gra- 
nulée, an contraire, le coqiuscule rudimentaire , gro«ai on dilaté, 
conatitue la plante entière , en donnant naiisance k qnelqaea ra- 
mificatioaa radicellaires tonjonn dépourvue! de ghdinlea ci»pi». 
«nlairet et ne produisant ancnn oigane extérieur. On vottd'apri* 
cea faîta, combien ett giunde la diilerence qui sépare 1 jamais 
l'Ulve granulée du genre dans leqnd on « voulu l'introduire , «t 
combien aérait embarrassé le Naturaliste qui persisterait i oonii. 
dérer les racines de cette plante comme des tilamens de F'aucA^ 
ria, lonqn'il s'agirtût de raltacber le OKide de dévdoppeinent 
de SCI 4iveiKs parties à celui des espèces de ce genre. 

Itont pooiriont encore ajouter ici un caract^e difierentiel trâs- 



(EusiiBi de jtoati monaduln , août forme T^tiEuliirc; l'enveloppe éet rdi- 
cbIci D'étant qi/na mneui prodnt par lucarpsKalniiiiiati ^'elIsreBTtni*. 
( PL crn^ rfu iV«iI <b j« /^riu« , a.» S7 (t 1 &G ). 

i5 



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(■■4) 

important , tiré de la nature même dei (éminalo on corpntcules 
globuleux de notre production : jamais noua n'avoni pu voir en 
eux la faculté locomotire et noua pensons qn*iU appartiennent au 
rèfpae végétal; tandis qne l'animalitë reconnue dan» les sémi- 
nales de» Vaucheria, par pluneort obiervatenn esactx, fait ran- 
ger ce genre dans \e»Wydrontànatdes deNéei,oa pIntAtdani les 
l^émazoaîres Ae Gaillon. Hais notre intentionné peutâtre de 
parler dans cette Notice des aperçus nonveanx qui occupent au- 
jourd'hui les Algologoes les plus célèbres, et nous renvoyons pour 
cet objet aux savantes rccberches que Goillon a coniîgnées dans 
dtversHémairesetdansleDicnonnaire des sciences naturelles, 
ainsi qu'aux observations que nous-mêmes avons publiées dans 
les dix premiers volâmes des Plantes cryplogames du JSord de 
ia France, et dans na» Recherches microscopiques etphysio- 
ioffques sur le genre Mycoderma. 

P-énétré de la nécessité de retirer l'IUve granulée de tous les 
genres dans lesquels on l'a successivement introduite, H. Des- 
vaux, dans nn travail que nous n'avons pu nous procurer, 
mail dont nous avons pris counaissauce dans le Dictionnaire 

' classique (tome VllI, p. 4^3), a créé, pour cette production 
«ingnliére , le genre Hydrogaslrum. D'aprâs la définition qu'il 
en donne et que noQs avons fait connaître an commenecment de 

' notre Mémoire , on voit que ce Botaniste n'a pu porter sur l'Ulve 
granulée cette attention sempnleuse que l'on retronve dans tons 
tes travaux , puisqu'il ne nous fait pas connaître la matière verte 
corpusculaire , puisqu'il a pris les racines de cette plante pour des 
filamens analogues i cenx detConferves, et qu'il n'a pas suivi ses 
premiers développe mens. C'est, suivant lui (si nous pouvons 
nous en rapporter au Dictionnaire classique ) , sur ces filamens 
que nous avons vus nus , incolores et produits par un corpnicnle 
mdimentaire , que se développent des globules. Ces diverses con- 
f idérationi ne permettent pas d'adopter le genre de M. Desvaux 
tel qu'il le décrit , et l'on seatira même qie le mot Hydrogas- 



Diailizc^bvCoOgle 



( ii5> 
ù-um, tiré du gi'ec hudor, eau, ttgasfer, veture on estomacr 
et par lequel oa a vonln eiprimer on eitomac on on ventre rem- 
pli d'eau, doit tire rejeté par letCryptogamiïtet qui aiment la 
clarté et la prëcinon dans le» idées , paitque ce mot caractéiÏM 
imparfaitement et même làiiwemeat U production pour laquelle 
il a élé cnEe. 

Wallroth, en i8i5, don* ton jtnaut bottaûcui, p. i53, a 
fonné, pour la plante qui ooua occi^, an nouveau genre 
appelé Boirydium. Voici la pbraie : Botrydium. Perispwium 
vciicuiosutn tfAeericum tetsile evalve , primùm l^dropho~ 
rum deia gon^Us mimUiitimit ^Uainoiù sphcericis Jare- 
ùtm in membranam Jlaccidam clautam demùm eoniabts- 
cent. BoUyrdium, dn ^c botry* {gr'^'pe), » été cboiii i 
caaie de la forme de la plante dont lei individu» vertt, terré* . 
les uns contrr. les autres^ imitent, suivant Wallroth , mais en 
miniature, une ^ppe de raisins. Quoique U comparaison ns 
soit point heurease, ce genre aurait pu élre adopté , si son auteur 
y avait fait entrer, comme on det-caractèrtia essentiels-, l'existeDce 
d'une racine oti de tilamens radicifonnes) mail il n'a pas observa 
cet organe, et a pensé, du reste, qu'il décrivait aneptante inédite 
et nouvelle. 

Si nous examinons maintenant le genre Coccochlorù dans 
- lequel Sprengel a enfin introduit l'Ulve granulée , nous verrons 
qu'il ne peut pas pins lui convenir que les précédens. Ce genre 
nouveau fait partie de ses Algue» trémelloîdei, et suit immédia- 
tement les Nuttocs. 11 est caractérisé : Massa gelajinosa , ff-a^ 
nuUs glohosisjarcla. L'antenr allemand y iàit deux conpes ; la 
première comprend les espèces vertes, la deuxième celles qui ont 
d'autres conleurs. Des Cires trâii4ncohérens se trouvent réunis 
dans l'une comme dansl'antrede cet divitiont, ettur neuf espèces 
décrites, ict ùi dernières , de couleur brune, rote, sanguine on 
pourpre pins on moins foncé , n'ont pas le caractère exprimé par 
le nom générique tiré du grec AoAAox , grain, et kIârot,verl, 



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( .iG) 
crain vert. La première espèce qii« Sprcngel Tait entrer dans «on 
aMcmUa^e Uxarrc t»t la plante qui nous occupe. La deuxiâmu, 
la troMièmc , la lepUiioe et la Imitiâme , Caccodilorù rtagutina, 
proutbtrans, aipicola et rvpeairis f dépourmei de racine , et ne 
M préwntaat que «nu l'aapect d'ane masK plua ou moins arron- 
die, gélatineuse an comme glaireuse , hyaline ou demi-tranipa- 
rente , remplie de ^bnles homogène» , soli brirej on (endant à le 
ditpocer quatre par quatre, appartieiinent depuis long^lemps an 
genre Palmella de Lynghye , d'Âgardh et de Bory ; la quatrième, 
Coccachlori» cruentatettltPalmeUa crtten/ad'kgardh^ltân- 
tluiismejCocchiari» ruvalit, etldërignëesous le nom de Pro/ococ- 
cut mvaUs par TAlgologue suédois, et tontes deux, que l'on 
prendrait, au premier aspect, pour des taches de sang èparaes 
an bai des mura ou snr la terre et la neige , ne sont composées 
qne de globules prodigieusement pelJtg, répandus en nombre 
considérable à la surface de ces corps, dans une mucosité amor- 
phe, presque Iranspavènte et membraneuse. Cet espèces, les ploi 
■impie* de toutes celles connues et qui semblent représenter le 
premier terme ou le premier degré Tisible du règne végétal, doirent 
entrer dan* les genresCAnos de Borj, G^^/uxi de Tnrpin, et 
Sphoeretia de Sommerfelt. La quatrième a encore',été déerite sous 
les noms de Sjrsms et Pl^loconis purpurea, de Coccodea et 
Thtlephorasaaffaitea,Ae Tremetla cruenla, etc. La sixième es- 
p^e de Sprcngel , Ifl Coccocklons rosea, ne peut appartenir au 
groupe qu'il appelle Algues trémelloïdes , et, bien que Lyngbyn 
l'ait rangée dans ses Palmella, nous pensons avec Martins et 
Frie* , quVIte doit être le type d'un genre que ces savans ont pu- 
blié sons le nom de lUnsporium, genre composé aujourdlini de 
quatre espèces voisines des Coniosporium, et que l'on doit ranger 
dans l'ordre des Péiisporiacéea. Enfin la neovième espèce, le Coc- 
cochîoris my03uru3,t^\ présente des expansions flexibles, mu- 
queuses, cylindriques el ramiliées, remplies de corpuscules épars, 
mail qui tendent i la disposition sérialc dans les divbioQS ex- 



Diailizc^bvCoOgle 



( il?) 

trAiaei de la plante , est devenue, depuis i8s3, le typedogenr* 
Cluzelia de Bory, jndicieiuenient diitingné dcx Palmella qui 
le prëcident immédiatement dans l'ordre natarel , par la mneo- 
■i(é de ee dernier ^iire, circonicrile en maue arrondie. Cette 
prodaclion m trouve dam tei Palmella de Lyn^ye , et dans le* 
BtUrachospermutu de De Candolle. A^rdli , tentant la nécewité 
de la séparer de cet gronpei, en a fait le genre Hydrunit, qni 
correspond abMltunent an ^enre Cluzelia de Borj-; mai* nous 
pensons qne, par «on antériorité, ce dernier nom doit ilre prërérë. 

Il résalte de l'examen anqael noot avons soumis le ^nre Cotf 
cochlorit de Sprengel, qn'ilest composé de qnatre Palmella, 
de denx Chaos on Gtobu&ia , d'nn lUotporium , d'an CluzeUa 
et enfin de Wlia p-anulata qni ne parta^ nollement les carao 
tère» géD^riqoes do ces plantes. Cet examen a en ponr bat de n- 
obereherlaplace qae notre petite prodnctiondoit occuper, et de 
détruire lee erreurs d'un Botaniste dont on peut Atre dispoaé à 
adopter les efùniont «nr sa seule réputation. Le groupe moos- 
bueni qa'il a formé ne pouvant être maintenu, nous ne nous 
en occuperons pas davantage, et nons proposent de créer un 
genre nouveau, sous le nom de Rhizococaan, ponr la plante qni 
fait le sujet de ce Mémoire , puisque par la présence d'une racine 
bien apparente, par k matière verte corpusenlaire contenoe , 
comme dans nne petite outre , an moyen d'une membrane granu- 
liforme et consistante, par le mode de développement et de re- 
production, enfin par nn port particulier, il n'existe dans la 
Gryptogamie aucun ^enre qni lui convienne. 

En adoptant le mot Bkixococcuin , du grec Bhiza , racine , et 
Kokkoi, grain, racine qui porte un grain, on grain porté par 
nne racine, nous serons Forcés de rejeter les différentes dénomi- 
nations spécifiques que la plante a reçues jusqn'à ce jour, parce 
qu'elles sont exprimées par ce mot , et qne les caractères qu'elles 
signalent doivent entrer dans notre description générique. Dans 
cette circonstance, nous pensons que l'cpiUiéte de Crépitons, 



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( -is ) 

qui rappellera (oujonn le bmit OU le pétillemeM par lequel le* 
peti(«étreB qui noiu occapent'arertÏMeat de leur préaeoce le 
botaniste qui les recberehe , leur convient par&itement , et nous 
désîgnerom VUlva granulata du Species. plantarum Ae Linné 
sont le nom de WUzococcum trepilant. 

Voici ta phrase généiique et sa phrase sp^îflqne, que nous, 
faisons suivi'e d'une synonymie nulheareuiemtint fort étendue. 

RaizocOccuB , Nob. Front simplex , aubgfoUttoia , rw.mbrand 
firmd constructa, farda ^bult's propageuiiibus viridibus , in_ 
mofsam mucilaffnosam ag^egatii , cujua centro Uquor aquo- 
tus incolor adesl. Radia: ramosa. 

SiiiococcuM crepitans, Nob. Frondes viridet , aggregaice, 
pyriformes , magnitudine temînis sine^ù , exlrinsechs aliquol. 
corpusculîs albis et informibus aspersœ ; apice déhiscentes et 
potteà in capsula Jbrmam, labentes: Hadùr specUtbiilima. 
Planta circiter menstrua. Nob. 

Uchenoides fungiforme , capùulis vel veiiatlis spharùdt. 
aqueo humore repletis, Ray III , p. 70. 

Tremella paluslris ■ vesiculis sphcericit fungiformîbus f 
Dillen, Historia muscortim, p. 55, t. fo, lïg. 17. 

Vha sphœrica aggregala, Linn. , Flora suecica , éilit. I, 
iot6;édit. II, 1160. ~ Vl^a granulata, Linn., Speaes plan- 
tarum,p. tGZi. ^Oedtr, Flora danica,tab. 705.— Schre- 
ber, Spicile^um JlorcE lipsiœ, p- 141- — Ligbtfoot, Flora 
scotica, 2, p. 976. — Leera, Flora Herborrtensis , 1016. — 
Reichard , Syslema plantarum , t. IV , p. 586. — Villars , Hial. 
de» pi. de Hauph., t. III, p, loog. 

Tremella granulata, ^ndson, Flora an^'ca , a, p. 566. — . 
Withering, Botanical arrang., 3, p. aaS. — Relhan, Flora 
canlabrigiensis , supp. 1 , p. 36. — Smitb et Sowerby, En^'sh 
boiany, tab. 334- ~-' Botb , Tentamenjlorœ Germanicœ , 3, 
p. 55a. — Ejusd., Neue Beitrage, etc., t , p. Sia^ CtUalecta, 
boianica, 3, p. 347- 



Douze. bvGoogle 



( .-9) 

Vlva radicalOf BeUin», Act. Holm-, 1769) p. aSi ; Florœ 
acandina^ùe prodromus , p. 3o3, 

Tremelia gfobosa , Weiw , Planlce ajrptogamiéœ fiora 
Gceaingensis , p. aS. 

hinckûi granulala, Wîgger» , Prùnùice florœ Holsaiùx , 
p. g4- — Schumacher, Enunteralio plantanan, a, p- ii4 
( non Roth. ) 

Botrydium arffUaceum, Wallroth, jintms botaiùcus tùie 
suppl. teriium ad airtit Spreng.^, Haleusem, i8i5,p. i53. 

Vaticheria radicata , Agardh , HitposiUo jUgarum Sueciœ , 
p. 33. — Ejmd. Synopsis Algarum Scandinavice , p. Sx. — 
Species Algarum , vol. 1 , p. ,465. — Sjrstema AJgarum , 
p. lyS. — Hooker , ^. Scotica, a, p. g3. 

Featcheriaff'anulata,Lynghyt,Teniamenffydrop!fylologiœ 
danicce, p, 78., — Greville , Flora Edinensis , p. 3o6. — 
Steudcl , Tfomenclalor boranicus , PL crypl. , p. 437- — 
Hornemann, Index sjrstemalicus Flora danicce , p. i44- 

Hydrogatlrutn granulalum , Detianx, Ângera , p. ig. — 
Sory, Diclionnaire classique ^ t. 8,p. 4a3. — Hjiby, Bolanicon 
■ gallicum , Pars 1 1 , p. 375. 

Coccochioris radicata, Sprenj^el , Sytema vegetabilium , 
vol. IV , p. 37a. 

BAizococaim crépitons , Desinatierei , Plantes cryptogames 
du Nord de la France , fasc. XI. N.o 5o3. 

No» UA'o gronu/o/o , Linn , Alan/. ttSyst. nat.— Miiller,. 
Flora dofiica, tab. G60 , fig. a. — Hnrray , 5^f/. veg. Non 
Tremelia granulosa, BnlUard ,' Champ. I, p. 337, t. 499 > 
fig. a et 3. Non Nosloc sphceriaun , Vaucher , Hist, — De C. 
Fl.fr. 

Habitat in humîdd lerrd, vere , ceslate et automne. 

Dans l'état actnel de noi connaiuancea cryptogamiqaet , nons 
ne croyons pas qv'iï soit possible de déterminer rigoureuse- 
ment le ran^ que le Rizococcum crépitant doit occuper dans 
l'ordre naluret. Les rapports qui existent lani doute entre son 



Douze. bvGoogle 



( lao ) 
mode de reprodaclion et celai de* PabneUa , nont fait croire 
^ue l'on peut rapprocher cette plante de* A^ues à maue* on 
expanÙMU gélatineoiea; nuit divertes contidéralioni, qui rewor- 
tent de loat Ce qae noiu avoDi dit précédemment , ponrToot 
déteriBiner quelques Algologuet i la réonir, «tcc autant de 
raison, ila section det5o/âM^e« de Lyngbye , o\iiia\ Vinacéet 
tubuieuse4 d'Agardh, entre les espèces à frondes simples des 
genres Soienia et Valonia , et le genre Vaudteria , ù toatefois 
quelques Auteurs laÏMent encore ce deriùer dans le rigne végëtaL 
Au reste , tani que l'on verra dans la'mèHe section ou tribu des 
Vb^ I des Vaucheria , des Codium , des OscUiaria , et autres 
poapa aniai încobërens ; tant que les plantes les plus di^rates 
seront rassemblées dan* le mente genre arec des Némaioaires, 
ou mtme avec des Polypiers -, enfin , tant que l'organisation des 
^gnea et des ^tres plaeë* sur les confins du règne animal 
ne sera pas mieni connue , et Icnr laiolo^e mieux établie , toat 
rapprochement henrenx deriendra difficile et pourra Inojoars 
paraître forcé ou arbitraire. 

Non* lenninerons ce Mémoire en faisant remarquer que le 
BJuzococcum crepilans , ou VVlua gramilaut du Specieaplan- 
tanant méconnu par quelques Batanistes, a donné lieu à plu- 
sieurs erreurs de synonymie. Rellian , dans le aapplément â sa 
Flora Canlahrigiensis , (ait observer, avec raison, que VU If a 
p-anula/a de Hurray ( Sj'sl. veg. , édit. XIV , p. 972 ) , prise 
des Mantiua, doit être, d'après la description de ce dernier 
ouvrage, une plante différente de celle de la Flora tuecica et 
du Species plaïUarum. La plante de Hurray est bien positive- 
ment , •ujvaol non* , le Nosloc tplueriaun, puisque cet aate«r 
cite la table 660 , fig. a , de la Flora dtaùca ; mais nous ne 
pouvons avoir le même degré de certitude sur celle que Linné a 
Mentionnée dans les Mai^sa{\,f. i36),etdanB le Sytlema 
AOttiroB ( édit. Xll, tome a, p. 7^0} , quoiqu'il nous soit prouvé 
que ce grand Nalaraliste ait réellement décrit i.deux époques 



Douze. bvGoogle 



( >") 

d« M n«i deux plante* dtff^nntei Mmt lU muI et même nom.. 
Ce a'eit pai , do rette , le teol exemple qae l'on pourrait citer 
dans ut OnrragM. Le Nostoc sphœriatm de Vancher est hrc 
peUte prodaelion verte d» ta groatew d'une ttte d'épingle oa 
d'an poû. Elle a été prite poar notre plante , non Hnlement 
par Hnrray , aitui qae nom venons de le dire , mai* encore par 
le acmpnlenx obiervatear de Genève , qui cite dans ion Histoire 
des Con/ervei d^eau douce , p> 3a4 « i la raite de la descrip- 
tion de ton Nostoc, la phrase que nous avons rapportée de 
Dillen et sa table lo , fig. 17. De Candolle , dans sa Flore 
fi-ançatte (vol. a, p. 4)t entraîné peut-être par l'autorité 
de son compatriote, a commis la même erreur; et commo 
il a'est aperçu que la phrase et la figure du botaniste allemand 
étaient citées par Linné i ion Vlfa gramdaia , il n'a pu 
hésité d'ajouter la plante du Species plarUarum à sa synonymie 
déjà làutîve. 

Sous le nom de TremeUa Sphaerica , Poiret , dans le tome 
8 , p. 37 de l'Encyclopédie méthodique , a confondu aussi 
l'Vlva ff-coudala, tncle Nostoc sphcericum qu'il décrit réelle 
ment. Il résulte , de cet abus , que l'on ne peut accorder aucune 
confiance a la longue synonymie qu'il a exposée, et qui devait 
simplement se borner à la plante de Tancber. Depuis la publica- 
tion de ce grand Ouvrage , et aurtout de la Flore française , 
plusieurs botanistes, qu'il importe peu de nommer, privés 
sans doute de moyens d'observations , sont venus ajouter à 
la confusion , en copiant la synonymie de ces livres : L'un 
d'eus a même gravé sa plante ', mais son dessin est si mauvais que 
l'on ne sait s'il a représenté la production de Linné ou celle 
de l'Algologue genevois. Quoiqu'il en soit , si ces écrivains 
s'étaient donné la peine d'observer la figure de Dillen , ils 
se seraient aperçus que ses trois individus isolés sont pyri- 
fbrmes , et pourvus înfériearement de quelques racines ou d'une 
base terreuse retenue autour d'elles; ils auraient remarqué 



Douze. bvGoogle 



( <" ) 

en oatre, qae la partie droite da groupe offre dei vàicnles 
afiaisafes et devenues cupnliformeï. Certes , on ne voit rien 
de semblable dana les individus vivant da Nosloc sphcericum, 
ni dani lei figures qn'en ont données let Auteurs et Vanchcr 



Douze. bvGoogle 



FLORE 
DE THÉOCRITE. 



_ ,i,z<..t,CoogIf 



UIPAIHERIE DE FIKHm DHIOT PRÈftfiS , 



Douze. bvGoogle 



AVANT-PROPOS. 



Deux poètes de l'antiquité, Théocrite et Vir- 
gile, se partagent le prix des chants bucoliques. 
L'un , qui vécut sous le ciel brûlant de la Sicile, il 
y a plus de deux mille ans, parait n'avoir imité 
personne, quoique lui-naêtne soit resté un modèle; 
l'autre , né dans le siècle d'Auguste , vint plus tard 
channer les Romains, en leur faisant entendre la 
douce harrooniç de ses vers, Il ne nous appar- 
tient pas de peser le mérite de ces deui; écrivains ni 
même d'établir un parallèle eptr'eux. Gintentsde 
goûter qijçlques-UQes de leurs sublimes beautés , 
nous pouvons les admirer, mais les juger serait 
téniiéraire; il doit nous suffire de nous ranger 
fWmi ces Fcholiastes laborieux , qui viennent au 
pted de la statue des grands poètes déposer la 
ÇQuronnç qu'ils ont tressée , comme un juste tri- 
but d'bommage et d'admiration. 

Virgile avait déjà occupé nos veilles, Théocrite 
vientd'avoîrsontouriDoustentonsaujourd'buid'é' 
claircir les parties du texte de cet auteur où quel- 



_,.,i,z<..t,CoogIf 



Ki6 AVANT-PROPOS. 

ques plantes sont nommées, nous n'osons dire 

décrites, tant les renseignements qu'il fournit 

au commentateur sont peu nombreux. Faisons 

comprendre en peu de mots l'utilité de pareils 

travaux. 

Les poètes de l'antiquité connaissaient la na- 
ture bien mieux que nos poètes modernes. Sou- 
mis aux préjugés souvent grossiers qui asser- 
vissaient leur siècle, ils admettaient sans dif- 
ficulté les croyances les plus bizarres ; mais 
quand il s'agissait de décrire les objets qui étaient 
à leur portée, ils se montraient soigneux des 
épilhètes et des mots, et savaient les choisir 
avec un discernement et un goût parfaits, n'accor- 
dant rien à l'exigence de la mesure dans les' vers, 
ou à la nécessité du nombre dans la prose. Si 
cette précieuse qualité eût été moins saillante 
chez Virgile, ses écrits géorgiques et bucoliques 
eussent perdu presque tout leur prix, et les com- 
mentaires du genre de celui-ci auraient été ira- 
possibles. Chez cet auteur, comme chezThéocrite, 
les renseignements sont peu nombreux, mais du 
moins tous ceux qu'on y trouve ont une exacti tude 
rigoureuse , et l'on peut facilement s'en convaincre. 
Puisons quelques exemples cbez Virgile pour dé- 
montrer la vérité de notre assertion. «Une plante 
o {Vameiius) se trouve dans les prairies j elle pousse 
a d'une même racine plusieurs tiges; te disque de sa 



Douze. bvÇoogle 



AVANTiPROPOS. xvj^ 

«fleur est doré, mais ses fleurons sont bleuâtres. 
«.Ijfi dictame^ a des fleurs pourpres réunies eu 
Rtéte; ses feuilles sont pubescentea; il croît aitr 
«rida. La Médie produit un arbre qui flatte les 
nyeux, mais dont le fruit amer ne flatte point le 
« gont ; il est élevé , et ressemblerait tout-à-Êtît au 
«laurier s'il ne donnait une odeur différente. Ses 
«feuilles ne tombent point, elles bravent les vents, 
«et ses fleurs demeurent toujours attachées aux 
« branches. B Les indications moins importantes ont 
tout autant d'exactitude. « L'if est un aiiire fort 
a<»mmun en Ckirse; llnde seule produit rébèua; 
«c'est dans l'Yemeii qu'on recueille l'encens; le 
«hêtre est un arbre élevé dont la cime donne 
«beaucoup d'ombre, etc.» Ces citations, que nous 
pourrions multiplier, témoignent suffisamment de 
l'admirable précision dii poète latin. Aussi les au- 
teurs rustiques ont-ils élayé leurs opinions de 
l'opinion de ce grand homme; quoiqu'ils aient 
écrit en prose, et ex professo, sur les matières 
élégamment traitées ei; vers par Virgile, ils n'ont 
pas cru pouvoir mieux &ire que d'invoquer son 
autorité. 

Théocrite, moins fleuri, est aussi plus concis. 
On sent, en le lisant, qu'il écrivait pour des hom- 
mes qui étaient bien plus près de la simplicité 
des mœurs primitives, et l'on peut s'en aperce- 
voir facilement. Ses bergers out une franchise de 



_ ,i,z<..t,CoogIf 



138 AVANT-PROPOS. 

langage qui annonce quelque rudesse dans les ha- 
bitudes de la vie. Il nomme un assez grand nom- 
bre de plantes, et pour arriver à les détenniaer 
avec une apparence de vraisemblance, il faut plus 
compter sur Théophrasïe et sur Dioscoride que 
sur le poète liii-mème. On ne trouve dans ses 
vers aucune descriptioD, mais les éplthèles sont 
aussi d'une précision parfaite, et il n'a sur ce 
point rien à envier k Vii^ile. 

Ces auteurs ont parlé des mêmes plantes, et 
cela devait être. La flore de Sicile diffère peu de 
celle de l'Italie méridionale; néanmoins, Virgile 
énumère des plantes sur lesquelles Théocrite se 
tait , et l'on en trouve dans le poète grec qu'on 
cherch^ait vainement dans le poète latin. Ce 
nombre est peu considérable, et il doit en être 
ainsi. Écrivant sur le même sujet, ces auteurs au- 
raient parlé des mêmes objets*, lors même que 
l'un des deux n'eût pas imité l'autre. Des bergetis 
devaient - nommer les plantes rechercliées par 
leurs troupeaux, les arbres sous l'ombre des- 
quels ils allaient respirer le frais, les fleurs qtû ser- 
vaient à tresser leurs couronnes, parler de leurs 
amours ou disputer le prix du chant. Ainsi l'on 
voit successivement paraître te cj'tise fleuri, l'ar- 
bousier, le lotos, les violettes, le myrte, la rose, 
. le hêtre, le chêne ou l'aulne. Sans doute aussi, 
l'expérience leur ajyant appris quelles fleurs plai- 



_ ,i,z<..t,CoogIc 



AVAKT-PROPQS. ng 

saient aux abeilles, et quelles plantes ai^men- 
taiept le lait de Isutg brebis, la reconnaissance 
leur aura £iit un devoir .do nommer la mélisseï le 
thym, le serpolet, et la plupart des Isbiées. Biches 
de peu, ces ber^^ers auront connu l'ébène et le 
cèdre avec lequel on iaçoniiait la statue de leurs 
dieux; mais ils se- seront plu surtout à parler de 
la coupe de hêtre, entbeliie par la nain d'un scul- 
pteur , ou des pipeaux rustiques, composés de ro- 
seaux artistement assemblés. Ils aurout dit le nom 
de la plante qui oooaposait leur couche, celui de 
rherbe que préféraient leuzs troupeaux. Enfin le 
culte des dieux leur aura fait célébrer le laurier 
toujours vert y ccmsacré à Apollon , 1» rose née du 
sang de Vénus^le peufdîer dédié k Hercule, et le 
chêne placé sous la protection du granti Jupiter. 
ÏA se sera bornée l'énumération des plantes que 
connaissaient tes habitants des champs. La bota- 
nique plus étendue des citadins consistait aussi 
dans les plantes qui servent aux besoins ou aux 
jonîssances de l'hommef jusqu'à ce que le char- 
latanisme eût mis en crédit une foule de v^ét«ix, 
destinés à combattre les maladies uombreœes 
contre lesquelles vient échouer l'art du médecin. 
La botanique est née de l'empirisme médical, 
emnme la chimie naquit de l'alchimie. Ces deux 
sciences de vérité eurent l'une et l'autre pour ber- 
ceau deux sciences de mensonge et d'erreur. 



_ ,l,z<.;t,C00gIf 



i3(J AVANT-PROPOS. 

Quoique Théocrite et Virgile aient écrit dans 
des lieux peu distants de la France, et que la plu- 
part des plantes qu'ils connaissaient croissent sur 
le sol de notre belle patrie, il n'est pas toujours 
facile de les déterminer ni de les rapporter à des 
plantes connues. L'irruption des Barbares et la 
chute de l'empire romain , déchu même avant que 
le colosse fut brisé, plongèrent l'Europe dans 
les ténèbres de la plus profonde ignorance. Après 
de longs combats, l'ordre de put renaître de longi- 
temps; l'Europe, divisée en (^presseurs et en op- 
primés, ne renfermait aucun peuple assez heu- 
reux pour continuer la tradition des sciences, telles, 
que les anciens nous les avaient transmises. Un pe- 
tit nombre de nations étaient mmns.agitéesparla 
tourmente que les autres, mais les querelles re- 
ligieuses, les schismes et les dbpntes scholasti- 
ques, vinrent occuper les esprits et les engager 
dans de fausses routes. Les yeux étaient ouverts 
et ne voyaient plus que des clartés trompeuses. Il 
y eut un long inteirègne, et quand vint la vérité, 
elle fut méconnue. 

Des jours plus heureux se levèrent enfin ; mats , 
de même qu'après la tempête, le pilote énumère 
les avaries que son vaisseau a souffertes, on put 
voir tout ce que la guerre et le fanatisme religieiss 
avaient coûté aux sociétés humaines. Il fallut mille 
ans et plus pour réparer les maux que quelques 



Douze. bvGoogle 



AVANT-PROPOS. i3i 

siècles avaient produits; les préjugés régnaieut, il 
fallait les détruire et combattre avec succès 
l'ignorance. L'étude des manuscrits grecs et 
latins prépara ce triomphe des sciences et des 
lettres. Les auteurs de la docte antiquité furent 
d'abord admirés, puis comtoeotés, puis enfin ré- 
futés. D'abord on ne vit en eux que des modè- 
les qu'on désespérait d'atteindre, puis, et par un 
des travers auxquels l'esprit humain est sujet, les 
idoles furent brisées, après avoir été déclarées in- 
dignes de toute espèce de culte. 

Gardons-nous de semblables excès, et recm- 
oaissoDS que si nous ne devons pas tout aux an- 
ciens , nous leur devons beaucoup , puisqu'ils nous 
ont offert un point de départ. L'étude de leurs 
ouvrages sera long-temps un devoir, et même un 
besoin; et l'on ne doit nullement s'étonner que 
des personnes laborieuses cherchent k les' hire 
connaître, soit par d'utiles commentaires, soit par 
des traductions. 

On pourrait croire au premier coup d'œil que 
les écrits des poètes n'ont pas besoin de com- 
mentaires; mais si l'on veut y réfléchir un ins- 
tant, on verra que dans un grand nombre de cas, 
les commentaires seuls rendent intelligibles des 
passages qui ne le sont pas; font découvrir 
des beautés qui passeraient inaperçues , et , recti- 
fiant le jugement des lecteurs inaltentils, font 



^oiizccb, Google 



i3a AVANT-PROPOS. 

appréàer à leur juste valeur les assertions dou- 
teuses ou les faits inexacts qu'ils reuferment. En- 
fin ces coi;nmentaires rendent seuls les &nduc< 
lions possibles. 

Il est rare qu'un traducteur ait des cminai»- 
sftnces oicjclopédiques. Quand un homme a passé 
sa vie à étudier un auteur, et qu'U en entend 
parfaitement le texte , il entreprend de traDsp<»- 
ter dans sa tangue les beautés qu'il a appris à ad- 
, mirer, et peut y parvenir avec un bonheur plus 
ou moins grand , tant que son auteur décrit la nar 
ture dans son ensemble, ou qu'il suit une narra- 
tif»; mais s'il enire daus des spécialités', il devieok 
indispensable de faire des études préliminaires, 
et de s'aider de commentaires. C'est en vain qu'on 
chercherait dans les dictionnaires des lumière» 
pour s'éclairer ; ces sortes d'ouvrages laissent de ce 
côté beaucoup à désirer. 

Si , faisant une application de ces idées généra* 
4es aux poètes bucoliques, nous vonlions examU 
ner les traductions qui eu ont été faites, combien 
de reproches serions-nous forcés d'adresser aux 
traducteurs, quoiqu'un grand nombre se recom^ 
mande par de précieuses qualités. Il ne suffit pas 
de rendre la pensée d'un auteur, il Siiit la rendre 
dans des termes équivalents. S'il arrivait qu'un 
traducteur crût nécessaire, pour la facilité de son 
travail, de mettre Troie au lieu d'Athènes,' l'île 



Douze. bvGoôgle 



AVANT-PROPOS. iî3 

d'Eubée au lieu de 111e de Lemnos, od le blâme- 
rait vivement ; mais bien que celui qui écrit le 
mot chêne au lieu du mot orme, le nom de la 
meotheaulieude celui du thym^ etc., ne doive pas 
recevoir les mêmes reproches, il encourt pourtant 
le blâme, et il le mérite, car il altère ainsi la couleur 
locale, place mal à propos une plante hors du 
site qui Ini est propre, et peut lui assigner un 
usage inconnu aux anciens. C'est ainsi que Delille 
traduit dumeta, les buissons, par l'aubépine en 
fleur, et qu'il fait paître aux bestiaux, qui la re- 
doutent et la laissent iutacte sur nos collines, 
une plante armée de fortes épines ; c'est ainsi qu'il 
a négligé ailleurs de nous dire, gêné par la forme 
du vers, de quel bois était fait le joug de la charrue, 
tandis que Virgile a fait connaître qu'on em- 
ployait à cet usage, chez les Romains, le hêtre ou 
le tilleul. Les traducteurs grecs ne sont pas plus 
exacts. Longepierre traduit VdVTta^jxr^ de Théo- 
crité par aloès, quoique les monts de Sicile ne 
nourrissent aucune espèce de ce genre, nreXeec, 
l'orme, par chéne-vert, (upucn, le tamarix, par 
fougère, etc. I^ous pourrions multiplier ces cita- 
tions au besoin. 

Ces remarques critiques sont applicables aux tra- 
ductions des écrits deBionetdeMoschus. Ces poètes 
ont aussi laissé des idylles. La partie descriptivey est 
moins étendue que dans celles de Théocrite. Le 
genre en est différent. Elles ont autant de grâce et 



Douze. bvGoogle 



i34 AVANT-PROPOS. 

de naturel que leur modèle; cependant elles n'ont 
pas toujours la même naïveté; ce sont plutôt des 
élégies ou des anOcrêontides , que de véritables 
pastorales. Bien déplore la mort d'Adonis; Mos- 
chus celle de Bion. L'enlèvement d'Europe, les 
malheurs de Mégare, les amours d'Achille et de 
Déidamie, voilà ce que célèbre leur tyre. Les 
combats des bergers pour disputer le prix du 
chant, les travaux auxquels ils se livrent , les jeux 
qui leur succèdent, n'ont point inspiré leur muse. 
On conçoit donc qu'ils aient nommé peu de plrfU- 
tes, le fond de leur tableau n'étant pas un paysa- 
ge. Ils ne montrent ta nature agreste que par 
échappées: ce sont plutôt les passions des hom- 
mes que le^ hommes eux-mêmes dont ils parlent. 
La couronne placée sur le front de leur héros 
est tressée de fleurs brillantes, moins humbles 
dans leur port et dans l'éclat de leurs couleurs 
que celles qui parent le front des bergers de 
Théocrite et de Virgile. 

Nous pouvions donc nous dispenser de cher- 
. cher à déterminer ces plantes; mais, après avoir 
terminé la Flore de Théocrite^ nous nous som- 
mes aperçus qu'il ne nous restait presque plus 
rien à faire pour compléter les commentaires re- 
latifs aux poésies de Bion et de Moschus (r). Ces 



sauteurs, que qualri' 



Douze. bvGoogle 



AVANT-PROPOS. i35 

deux.aiiteurs forment avec Théocrile la liste des 
bucoliques grecs. Celui qui aime la lecture de l'un 
d'eux doit aimer nécessairement la lecture jdes 
autres; aussi les Irouve-t-on presque toujours réu- 
nis, par les éditeurs et par les traducteurs. Nous, 
ne pouvions nous dispenser de suivre l'usagé, et 
nous -espérons qu'on nous en saura gré. 

Le genre de dissertation connu sous le nom de 
Flore, parce qu'elle ne s'étend pas au-delà des 
plantes énuinérées par un auteur, a pour objet spé- 
cial de perfectionner la partie pbilosophi^e dès- 
langues, de rendre plus correctes les traductions , 
et enfin, de rectifier et de compléter les diction- 
naires. Déjà nous avons fait entrevoir ce genre 
d'utilité dans nos prolégomènes sur la Flore de 
Virgile. 11 en est un autre non moins important, 
c'est de fournir des matériaux à l'archéologie. 
L'étude de l'antiquité embrasse toutes les bran- 
ches des connaissances humaines, et celte des plan- 
tes intéresse tout à la fois l'histoire des coutumes 
et des mœurs des peuples, celle des arts , l'hygiène 
même et la diététique. Enfin , les beaux-arts peu- 
vent aussi y gagner quelque chose, et le peintre 

planles qui De «oient pas noinmëes dans Théocrite : ce soDt les 
suivantes .- jiaï.axn, xpoxoî, ).iipiiiv, icu^o,-; les seules «uiqueltes 
Dous avons cousacré des Hrlicies spéciaux. Nous nous sommes 
conlenlt!» de porter en synonymie , sans reproduire les pusages, 
les vers de Bion ei de Hnschus où ces plantes sont citées. 



Douze. bvGoogle 



i36 AVANT-PROPOS, 

paysagiste saura du moins, s'il Teut traduire par 
le crayon ou te pinceau l'une des idylles de Théo^ 
crite ou de Virgile , sous quel arbre il devra placer 
l'heureux Tityre ou le tendre Daphnis. Au reste, 
ces travaux sont des délassements agréables pour 
celui qui s'y livre. Dans les sociétés naissantes, 
toute l'intelligence humaine doit se' diriger vers 
les arts utiles, mais dans les sociétés déjà avan- 
cées , et où les besoins du luxe même sont satis- 
faits, il est permis de se livrer aux recherches qui 
favorisent les jouissance^ Intellectuelles. L'esprit 
a ses exigences comme le corps, et quiconque 
songe à les servir, a fait quelque chose pour le 
bonheur de ses semblalïles. 



^lailizccbvGoOglc 



FLORE 
DE THÉOCRITE 

er DES 
POÈTES BUCOLIQUES GRECS. 

A. 

ArP112Tl2(:^), eOiiTîvitç. Le Dactylion. 

K«le(filovt«ffiXiva,x«l ilXiTtv^î iYp"<f*'«. 

Et le verd séliaoa et le rampant agrostis. 

E!S. XIIl.s. 4«(i). 

L'dff puoTK, écrit DiosGoiïde, IV, 3o, est un gramen qui 
émet des rejets rampants, génïculësj les racines ont 
une saveur douce et sont marquées d'articulations. Les 
feuilles, acuminées et fort dures, ressemblent en petit 
à celles des roseaux. Les racines sont réunies en iâi»< 
ceaux grêles : c'est bien là le chiendent, Panicum Dac- 
tjlon de Linné, si commun dans toute l'Europe. Ses 
tiges s'étendent sous terre ou rampent à la sur&ce du 
sol; ce n'est donc pas sans raison que Théocrite lui 
donne l'épitbète d'ttXmvijï. 

iyp(tKrriç,THi0PHR. Hist.plA, lo; II, a;THEOcii.' 
loc. comm. ; Diosc. IV, 3o. 

ÀyptôJa, Grœc. récent. 

(t) Toatra In ciutiont grecque* plaete en itta de cfatqne article, 
et qui ne p«rtent pu le n 



Douze. bvGoogle 



i38 I-XORE 

' Gramen geniculaium , Plin. XXIV, J09. 

Paspalum Dactylon DC y Fi. Fr. 1 5o6. 

Le Chiendent en ombelle ou Dactj'Iion. 

Rossius déclare [Etjnn. Mgypf., p. la) que le mot 
dEfpaxrTK signifie sanguin en égyptien , et qu'en hébreu il 
vientdebTSSc'est-à-direjwnaÔrfB/arerre.SprengelfftV/. 
R.Berb. Loi) désigne de préférence le Triticum repens 
(L.); il n'a point changé d'avis dans ses commentaires sur 
Diosconde(p. 587): nous nous serions rangés à cet avis 
si l'auteur grec n'avait écrit ces mots, çijXXa.£;ia vxXiipJi, 
TtXcET^B, â>; xa)if(uiu [xixfxw, •^^Y*'''^^ ^'>t xalx-njvi], circon- 
stances qui semblent se rapporter plutôt au Paspalum 
DactjrloH de De Candolle, qu'au TViïicunt repent de 
Linné. 

ÀAfANTON (to). L'Adiante capillaire. 

TKpl 5È Opija -^àijÀ TCEfÛxi, 

KmfviiJï T« XïiiSôvlov, xXoîpo'v t' (ÎSÎoïtov. 
Autour naissaient beaucoup de plantes; et la bleue chéli- 
doine, et la verte adïante. EIS. XIII, v. ^o. 

L'âStavmv de Théocrite doit être rapporté à la plante 
qui porte le même nom dans les écrits d'Hippocrate , 
de Théophraste et de Dioscoride. C'est notre Adian- 
tum CapiUus f^eneris (L.), commun dans toute l'Eu- 
rope australe, et que Sibthorp a rencontré fréquem- 
ment en Grèce. N'oublions pas de faire remarquer que 
noire poète le lait naître dans un vallon , et près d'une 
fontaine où le jeune Hjlas va puiser de l'eau ; et l'on 
sait que cette jolie fougère oe se trouve que dans les 
lieux humides et ombragés. 



Douze. bvGoogle 



DE THEOCRITE. 139 

h'étjmoïope du mot ififstvnv rend compte d'une par- * 
ticularité qui a frappé d'ëtonnement les plus anciens 
observateurs. Les feuilles de cette fougère sont recou- 
vertes d'une sorte d'enduit cëreus qui n'est point per- 
méable à l'eau , de sorte qu'elles peuvent étr« impuné- 
ment immergées dans ce liquide. Nicandre a parlé de 
ce phénomène, commun à toutes les plantes glauques, 
dans ces vers de son poème sur la Thériaque ( v. 846) : 
'Kffiidi t' âS(c<vtov, iv (AiiSfi.SfDu> ^fiwti 

Théophraste a dit U même chose en prose. (Cfr. 
Theophr. VII, i3.) 

ÀiwwTOT, HippocR. FUtul. 888; Theophr. Hist. 
pi VU, i3; NicAHi). in Ther. v. 846; Theocr. 
toc. comm.; Diosc. IV, i36. 

noiuTpi^i, Grœc. récent. 

Âdiantum Capillus Veneris, Liith. Sp.pl. 1 138. 

Le Capillaire de Montpellier. 

Il ne paraît pas que Pline ait connu cette espèce. Voy, 
nos Commentaires sur cet auteur, liv. XSII, note 63. 

AÏrElPOS (^). Le Peuplier noir. 

Des peupliers noirs et des onues formaient un bois épais. 
EÎS. Vll.v.a. 

Bien qu'il ne soit pas impossible que les Grecs en- 
tendissent parler de tous les peupliers, sous le nom 
d'a'YUfxx, on doit penser néanmoins que c'était surtout 
du Populus nigra. ( Voye» itmc^.) 



j,.,i,z<..t,CoogIf 



i4o FLORE 

AÏnA02(:ft). L'Avoine froraentale. 

Tnljiiv Ifjia'i xdTino'v te xbI atyiiov oiftî ÏJovTi. 

Mes chèvres broutent le cytise et Vêgilos. 

EIÎ.V,v. ia8. 

On peut raisonnablement penser que VatYi<^ de no- 
tre auteur est la même plante que VaÏYClbxp des botanis- 
tes grecs. 11 n'est pas extraordinaire que ce nom ait été 
corrompu, tant était vacillante, dans ces temps reculés, 
la nomenclature des plantes les plus communes. £n 
partant de cette base, nous allons essayer de déterminer 
l'alYOtw)', et nous croirons ainsi avoir éclairci l'histoire 
de l'a'TiXoï. 

Il résulte clairement du texte de Dioscoride (IV, iSg) 
que son a[Y'^'f^^^u'^e^^™''>ée. C'est, dit-il, une petile 
plante, dont les feuilles sont semblables à celles du fro- 
ment , mais plus molles \ les graines, au nombre de deux 
ou trois dans chaque enveloppe, sont rouges, réunies en 
tête, et accompagnées d'arêtes presque capillacées. 
Théophraste, en divers endroits de son histoire des 
plantes, s'exprime en termes peuditférents; il dit en outre 
que le ^p£ô(Lo< (l'avoine) est souvent étouffé dans les champs 
par V^gilops. Sibthorp {FI. grœc. I, 71 éd. Smith) dési- 
gne pour cette plante le gramen connu des modernes 
sous le nom à'MgUops ouata , et Sprengel ( Comm. in 
Diosc. 63^) se range à cette opinion, qui fut aussi celle 
de Dodonée. Malgré tant d'autorités respectables, nq.us 
ne pouvons regarder la question comme résolue. L'É- 
gitope à épi ovale est une petite plante, commune 
dass toute l'Europe australe et en Grèce, mais elle ne 
peut élre comparée au froment; ses, feuilles sont peti 



Douze. bvGoogle 



DE THEOCRITE. 141 

déFelopp«tts, et aa tige ne s'éJèrB pas au-delà de lix 
pouces. Enfin oette plante ne nuit en aucune manière 
.«ux réoolteB , et ne le trouve que très-rarement dans les 
noiMons. Si l'on nous demande maintenant de pi»- 
allure notre opinion, nous n^onduons qu'il nous sem~ 
lile infinimecit plus probable ^'il &nt cberober I'hI^Om^ 
-dm» le genre .àvens, et nous nous arrêterons à l'Avenu 
Jatua, si connue des oïdtirateim par les dégâts qu'eUe 
«euse dans les champs enscaneiicés de Téritable anoine. 

Aî-yîXw^, TiïxopH. VIII, 7 et 9; Dioac. IV, iSg. . 

Àypi^ëpojio, Atticor. récent. 

A^pioffiçuMapi ri à.f^wTfi'^ri^j.a. , Grascop. receoL 

jivena/atua, Lmir. Sp. pi. 118. 

La folle Avoine. 

' AirîIIïP02. Le Mâampyre de» champs. 

Hvtt xaXl -Kir:» f tSovn , 

AtYiffupe<, xbI kvS^, Kal ewi&q; |j,iX{T(t«. 

Où jiatseent les meilleures [riantes, 

VœgifyrrtUflecayziei L'odorante méUtée. Elâ. IV, v. a5. 

Théocrite est le seul auteur qui, à notre connais- 
sance, ait meAtionné l'aÏT^nupo;. Anguillara ( p. 14^) a 
xiécidé que c'était l't^no/iû atttiguomm, le scholiaste de 
Théocrite ayant dit, planta spinosa, foliis latis lentts, 
glauca; mais cela prouve seulement que le scholiaste 
s'est trompé, ainsi que SchreLer qui a adopté son opi- 
nion. Le poète range son aty^icupot au nombre des 
m«illenrs fourragea; et l'ononîde des anciens, ar- 
mée de longues épines, ne peut plaire aux bestiaux-* 
aussi reste-t-elle intacte dans les pâturages. D'ailleurs, 



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i43 FLORE 

cette dernière plante était connue des Grecs sous le 
nom de dfwovi; ; elle est encore appelée de nos jours 
«twviffioi dans l'île de Lemnos. Si nous consultons l'éty- 
jBologie du mot alY^nupoct nous verrons qu'il signifie blé 
4e chèvre : atÇ, chèvre, et icupït, froment, étymologie 
qui rend compte du goût que les ruminants auraient 
<pour cette plante, ainsi que du mode splciforme 
d'inflorescence. On pourrait dire encore qu'elle croît 
de préférence dans les montagnes, où les chèvres 
se plaisent particulièrement. Mais là s'arrêtent tous les 
renseignements, et nous laissons carrière aux hypothè- 
ses; le lecteur botaniste pourra choisir, soit dans la 
fiunille des légumineuses, soit dans celle des grami- 
nées , soit dans toute autre. Nous ferons remarquer 
pourtant en terminant, que les Français nomment blé 
de 'vache le Mtlamppum arvense, plante avidement 
recherchée par les vaches et commune en Sicile. Théo- 
phraste, Hist. PL VIU, 6, qui la rejette, lui donne 
le nom de |xtU)i.in>pov , blé noir; se^aït-ce cette rhi- 
nauthacée à laquelle les Sidliens auraient imposé 
' le nom d'atylicu^? nous n'oserions l'assurer, malgré 
tout ce que cette opinion présente de séduisant. 

ÀKAN6AI (ai). Les Buissons épineux. 

]Sûv la jjXv ifOoiont ^tdi, tp«p£oiTE S* âxctvdci i. 
Maintenant portez des violettes, ô roncesl portez-en, 
haies épineuses. EîS. I, v. i3a. 

Il faut traduire ce mot par spîneta, qui se rend lui- 
même fort rigoureusement par épines. Nos villageois 
donnent le nom d'épines à ces petits buissons formés 



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DE THEOCRITE i43. 

surtout de prunellier, Prunus spinosa (L.), et de Crif 
tœgus Osrjracantha , (L.) , arbostes fort coinmuns dans 
toute la France centrale , dans nos départements mé^ 
rtdioDsux , en Italie et en Sicile. Il faut ajouter Jk ces 
arbrisseaux le RÂamnus Paliurus (L.) et divers roiiers. 
Virgile n'a point employé le mot spinetuniy mais bien 
celui de damua; Ct'r. Georg, 1, i5; III, i5. 

ÀKAN©02 C^), 4yf-i(. L'Acanthe. 

flavrï S" ijAtpl îliïBç irepiiCMtTaTBi fiypiî Jxnvfl'oï. 
Partout autour de la coupe se déploie la molle acanthe.- 
EÎS. I , V. 55. 

Le vers dans lequel Théocrite parle de cette plante a 
été traduit par Virgile dans la troisième Eglogue, v. 45 : 

Et molli clrcam Ml «nus imptciDa ocanfjia. 

Il ne faut donc pas ch»cher une autre espèce que 
celle du poète latin, et c'est toujours de Vjicanthus mol- 
lis iqu'il s'agit ici. Cette plante n'est pas aussi esti- 
mée des modernes qu'elle l'était des anciens. Ses feuil- 
les, d'un vert sévère et à larges découpures, ont plus 
de majesté que de grâce, et conviennent bien mieux 
pour orner les chapiteaux des colonnes que pour em- 
bellir quelques vases rustiques. La feuille du cbêhe , 
celle de la vigne on celle du laurier , le lierre , l'olivier 
et diverses plantes herbacées, sont préférés dans l'ar- 
chitecture et la sculpture rustiques, et cette préférence 
est justifiée ; d'abord , parce que la plupart de ces plan- 
tes ont des proportions plus en harmonie avec les ob- 
jets d'art qu'elles doivent orner, ensuite parce qujelles 



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i44 FLORE 

M troavent dans un plus grand nombie de looaCtés, 
et qu'elles ont un rapport plus direec avec la ma- 
nière de vivre des habttaats de nos canpagaes. On 
ne peut s'emp^har de faire remarquer que W 
dtversas ' épiUiètes donnén par les auteurs à cette 
plante ne se rapp<Htent qulmparfutenent à l'JoaatAus 
mollit. Dioscoride l'a qualifié d'îpmixenhc , acantho 
rampante, Vii^le de flexus et Columelle de tortus; 
néanmmns on arrive, en suivant tes auteurs par ordre 
chronologique, à décider d'une manière non équivo- 
que que \Acanthoi pœderot de Pline est i>ien le même 
que celui" de Virgile, qui ne peut lui-même différer'd«r 
celui de Théocrite. Cette plante est fort commune en 
Sicile et dans toute l'Europe méridionale. Les poètes 
ont feint que le fib d'un roi de Sidon, pays où abonde 
l'acantbe, avait été cbangé en cette plante. 

AjucvOo; ùypôç, Theocb. Îoc. comm. 

JLucvOa èpnaxavQa, Diosc. III, 19. 

Axaveoç i\Ha<i, NicAWD. .r/ic/-. v. 645. 

jàcanthas mollis, ridens , flexus , Virg- in variis 
locis. 

jàcanthus tortus, Colum. X, a43' 

jicanthos pcederos seu medamphyUum^ Pljh. 
lib. XXII, 34; yiTRVV. de jirchiieci. ; Ftia. Junior, 
£pist. V, 5. 

jàcamhus moUis , Linw. Sp.pl. 8g 1, 

L'Acanthe brancursine. 

Cfr, Fée, Flore de Virgile, p. 9. Comm. sur Pli/ie, 
'liv. XXII, note 78. 



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DE THEOCRITE. 145 

AmiieAOI (i). La Vigne. 

M^ [uu XiiiSjJiriiaâï T^ï d!|i icïXot' Jvrl y^ £6bi. 
He ravagez pas mes v^es , car elles sont jeuaes. 

EIS. V, V. 109. 

El la vigne qui s'élève en s'attachaot à l'aide de ses vrilles. 
'Ej^Tp. IT, V. 8. 

Théocrite n'a point fait entrer la vigne dans ses des- 
criptions. Tirgite au contraire en parle souvent; ce 
poète nous la montre mariée à l'ormeau ou bien embel- 
lissant une coupe rustique qu'elle entoure de ses ra- 
meaux flexibles. Nous avons dit ( Flore de Virgile , 
p. 180) que les Romains laiss(ti«nt la vigne parvenir à 
toute sa hauteur, tandis que les Grecs, et notamment 
les Siciliens, préféraient le système des vignes basses.' 
Cette différence dans le mode de culture explique 
peut-être le silence du poète de Syracuse, qui n'avait vu 
que rarement cet arbrisseau dans la disposition ta plus 
pittoresque qu'on puisse lui donner. Comparez ta vigne 
étalant sur le sol quelques rameaux chapes de fruits à 
demi cachés par les feuilles, aux treilles gigantesques 
qui s' élancent d'un arbre à l'autre à la manière des lia- 
nes. Tantôt rites revêtent la nudité des troncs en les 
changeant en dégantes et^omies; tantôt, jetant d'in- 
nombrables guirlandes sur les arbres, elles font diapa- 
raitre sous leurs pampres verdoyants le feuillage de 
l'arbre qui leur sert d'appui ^ ou bien, arrondies en cU 
mes touffues, elles forment des bocages aériens sons 
lesquels le voyageur va chercher l'ombre et le frais. 



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i46 FLORE 

Quiconque n'a tu que des vignes basses, ne peut avoir 
une idée de tout ce que la vigne prête au paysage de 
gracieux et d'animé,- et Théocriie paraît avoir été dans 
ce cas. 

i[«n5w>t, HoM. Odyss. IX, iio; XXIV, 346; 
Theophr. II, 4» etc.; Theoc. loc, cotfim. 

k^-KÙa^ oivoço'poî , Diosc. V, I ; Galen. de Âlim. 
facult. ÏI; Atheh. Deipnosoph. II, 1. 

oîv^wv (Ion. prooîvûv, vifw), Hesiod. Oper. 570. 

Vitis, ViRG. Egl II,'io; III, 38, et ailleurs ; Ca- 
TUix. VIII, i,etc. ;CoLUMELL.III, 4, 5 ; Plcit. XIV, 
(omo. lîb.) 

Fitis vinifera , LtiCN. Sp.pl. 295. 

La Vigne cultivée. 

Cfr. FI.de Virg. 180, Comm, sur Plia. liv. XIV, no- 
tes i" et suivantes, 

ÀNEMiiWA (:i), pour Àveitcâvr. L'Anémone 
coronaire. 

'AXX' où, <tÛ(ii6Xi']t' jotI xuv(ia£aTOf oùS' âvijjiidvci 

Hab ni l'églantier ui Xanémone ne doivent être comparés 
aux roses. EtS. V, v. ga. 

Le poète fait dire au berger Comatas de ne pas 
comparer la fleur de l'églantier ou celle de l'anémone 
à la rose; ce qui veut dire que, bien que ces fleurs 
soient belles, elles ne peuvent soutenir aucun pa- 
rallèle avec la reioc des fleurs. Il est donc démontré 
qu'il sagît, sous le nom d'âvc|MÛvcE, d'une plante remar- 



Douze. bvGoogle 



DE THÉOCRITE. 147 

quablfl piH- de belles fleurs. Bion (Idyl. 1, 66) a dit fort 
élégamment : 

AT|mi ^SovTiXTtL, ti Si £(ixpua riv (Ivtjji.uvav. 
La rose naquit du sang d'Adonis , et l'anémone des larmes 
de Vénus. 

L'opposition exprimée dans ce Tera semble prouver 
que l'anémone était une (leur blanche, ce qui empêche 
de croire qu'il s'agisse ici de l'Adonis œstiualU (L.), 
plante à fleurs d'un pourpre si intense , qu'elle a reçu 
le nom vulgaire de goutte de sang. Les poètes anciens, 
observateurs rigoureux de la nature, méritent autant 
de confiance que les écrivains qui ont traité en prose 
des sciences naturelles, et même d'une manière spéciale. 
Ovide (Metam, X, v. 7a5), fait naître l'anémone dn sang 
d'Adonis, et termine les vers élégants où il parte de 
cette métamorphose, en disant que cette fleur tendre 
et délicate est le jouet des vents, circonstance exprimée 
par l'étymologie même du mot db(t(xûv>, dérivé de divE- 
[m; , vent. 

U nous reste encore à désigner la plante à laquelle 
nous rapporterons l'in^t^v des Grecs et l'anémone des 
Latins. Nous nous déciderons facilement. L'anémonade 
BioQ et celle de Théocrite seront une anéinone, la même 
que Yjinemone sylvestris de Pline; Anémone coronaria 
de Linné, qui aune foule de variétés dont les nuances 
varient du blanc au pourpre; l'anémone d'Ovide sera 
['Adonis œstivalis des botanistes, que Pline dit ètr« 
commune au milieu des cultures. 

A.vï|ji(dVD ô^fix, Diosc. II, 207. • 



Douze. bvGoogle 



i4S FX/^E 

ÀvtfUMct, Thëocr. ioc. comm.\ Bioh I, 66. . 

m , 5. 

Ilixicixfoûva , Zacinth. 

*plviov, Gracor. Test. Pliw. XXI. 

anémone s/lvestris , Plik. /oc. cit. 

anémone corùnaria, Lririr. i^. pi. 771- 

L'Anémone coronaire. 

2. iv£[i<àvii :^(jiépa, Diosc. /oc. CfV.; Galen. ZJe 
/âc. .«m/i/. /rfet/. 

'ÀypwTKtirapoijva , Graec. récent. 

Adonis^ Ovid. Metam. X, ^aS. 

.Adonis œstivaUs ., Liim. Sp.pl. fÇii. 

L'ÂdoDuLe d'été. 

Nous reconnaissona donc que les poètes ont parlé 
de denx plantes sous le nom dî Anémone, et cela n'a rien 
qui doive surprendre , quand on voit encore aujourd'hui 
les Grecs modernes donner à ces plantes le nom col- 
lectif de Tcootapoijva. Mais si quelques personnes voulaient 
ne voir qu'une seule plante dans l'anémone des poètes, 
il 7 aurait moyen de les satisfaire , en désirant seulf^ 
ment \ Anémone coronaria, qui varie par ses fleurs, 
tantôt blanches, et tantôt pourpres. Peut-être la fecî- 
lité avec laquelle la nature change la couleur des fleurs 
de cette belle plante , aurait-elle donné lieu à la 
fable qui suppose que le sang d'Adonis a coloré en 
pourpre la fleur d'abord blanche de l'anémone. Dans 
des questions aussi difficiles ^ il faut présenter toutes 
les hypothèses, afin de laisser le choix aux personnes 
que ces sortes de recherches intéressent. 



^lailizccbvGoOglc 



DE THÉOCBITE. t49 

Moschus [Idyll. III, t. 5) fait de l'aDémone une 
fleur de deuil ; mais c'est uniquement parce «jus 
cène fleur joue un grand rôle dans la fable de la 
mort d'Adonis , qu'il en parle à propos de la mort de 
Bion j la rose elle-même, qui rappelle de si doux souve- 
nirs, partage dans cette circonstance le sort de l'ané- 
mone. 

• Et maintenant, ô rose, revêts de funèbres couleurs! 
et toi aussi, anémone! prononce les doubles bêlas de 
tes pétales plus tristement encore , ô hyacinthe! et que 

le deuil des muses de Sicile commence Un grand 

poète est mort ! > 

ANHeON(Tè). L'Aneth. 

X^upal Si axufStï, (jLdXoxû ^ptfiouiTcti dvifSii), 
AÉSfiavO'' 
Des tentes de verdure couvertes du tendre aneth ont été 
EIS. XV,v. ira 



C'est à tort qu'on a voulu cbercber cette plante parmi 
lespastinaca, nous pensons, avec la plupart des commen- 
tateurs, que c'est notre aneth à odeur forte , qui a tant- 
deressemblance avec le fenouil. Le vers cntédeThéocii te 
déciderait ru besoin la question. Pour imre des abris 
avec une plante, il faul qu'elle soit élevée et btsnchne, 
circonstances qui sont offertes par l'anetb , tandis que 
les pastùtaea s'élév«nt peu , et ne sont qns médiocre- 



Douze. BvGoogle 



i5o FLORE 

ment ramifiées. Virgile a donné à l'aneth l'épithète de 

tane olens. 



Pour les modernes, cette odeur est plus forte qu'elle 
n'est agréable: Rossius foit dériver le nom égyptien de 
cette plante de i^j[, odorant; quelques étymologisies 
ont voulu , mais ^ans beaucoup de vraisemblance , faire 
venir le mot grec diviiftav de iHid, je brûle, à cause de 
la saveur chaude des semences. Il vaut mieux croire 
que l'origine de ce nom se perd dans les langues qui 
ont servi à former le grec. 

Âvxftov, Theopii. Sisi. pi. VII, 6; Aristoph. in 
nuh.; Theocr. loc. comm.; Mosch. Idyll. III, 107 
avec l'épithète de oùXov (crispum); Diusc. III, 67. 

Jnetkum, Virg. Ed. II, 48; Moret. Sg; Horat. 
Carm. II, 7 ; Colum. XI , 3 ; Put». XX , 7 ; Pallad. 
Febr. 2 5. 

Anethum graveolens, Lihm. Sp.pl. 377. 

ivïi6a, Grœc. récent. 

^nc(o,Ital. 

L'Aneth à odeur forte. 

Moschus donne à V&rti^m l'épithète de oSXov; cet ad- 
jectif a une signification fort large , il veut dire perni- 
cieux, tendre, délicat, doux, et enfin, crépu, frisé. 
Pour quiconque connaît l'aneth , il est facile de fixer 
son opinion, et tout traducteurr-botaniste rendra 
âviiQav oSXov par l'aneth à feuilles délicates. Tous les trap 



_ ,i,z<..t,CoogIf 



DE THEOCBITE. i5i 

ducteurs traduisent par l'aneth crépu ou frisé, et il* 

conimettent un contre-sens botanique, car les feuilles de 

ranethsontfinement découpées, mais nullement crépues. 

Am02 (-fi). La Poire. 

Kal Si) yi^ dittoio ictnaittpof 

Quoiqu'il soit aussi mhr que la poire. 

Eiî. VII.v. lao. 
Le vers de Tbéocrite est facile à comprendre. Lorsque 
' la poire est mûre , dît un proverbe , il faut la cueil- 
lir; Philenus , sur le déclin <Ie la jeunesse, devait 's'em- 
presser d'aimer, de peur de voir les amours s'enfuir 
pour jamais. 

Cfr. sur le poirier, a-naxi des Grecs , pyrus des Latins, 
notre Flore de Virgile, pag. i35 et aiS, ainsi que nos 
Commentaires sur Pline, liv. XV, noie to6. 

APKEreoS. Le Genévrier. 

'A Si Tuikk vdîpxtairo; ^'âpxid6aiai xû\iÀacii. 
Que le beau narcisse fleurisse sur les genièvres. 

EÎ8.l,v. i33. 

'Ex t3( âpxiûOu xceSïXÛv 

Et je prendrai ce nid de ramier sur le genièvre. 

EiS. V, V. 97. 
Les poètes donnaient le nom de Cedrus aux grandes 
espèces de genévrier , notamment à celles connues 
des botanistes sous les noms de Juniperus phœniced et 
Oxycedrus. Mais ici il s'agit bien du genévrier com- 
mun , /. communis (L.) , qu'on trouve dans toute l'Eu- 
rope. Faisons remarquer que Tbé(y;rite ne pouvait 
trouver d'opposition plus vraie que celle renfer- 



Doiizc^bv Google 



mée dans le ven 1 33 de sa pnoaière Idylle qat nous 
▼«nons de «âter; en ^fét, on ne peui supposer vmt 
pins grande perturbation dans lea lois de la nature, 
que de faire naître sur le genévrier, arbrisseau dont le 
port est si disgracieux, la tendre fleur du narcisse qui 
a tant de grâce et tarit ^'élégance. Les poètes anciens 
avaient une connaissance plus exacte de la nature que 
les poètes modernes; les sciences font des progrès, il 
&ùt nécessairement que nos rinieurs marchent avec 
elles; ce qu'ils craignent par-dessus tout, ce sont les 
enn-aves; leur pinceau est chargé de couleurs brillan- 
tes; il ne faut pas que leur main inhabile les assemble 
au hasard, et que leurs portraits soient de simples por- 
traits de fantaisie. 

Ipxîuâoî, Theoph. Hist. pi. III, 4. 

IpxtuSoî [iEyâX)), Diosc. I, io4- 

ipxeuBoî, Theocr. loc. cit. 

Junipems, Vihg. Ed. VII, 53; X, 76. 

KiSpoî, GrsBcor. récent. 

Juniperus vulgarisfraticosa, C. Bach. Pin. 488. 

Juniperus communis , vac. « Lamck. Encyd. 

Le Genévrier. 

Cfr. Flore de Firgile, p. yî. Comm. mr .PHne, 
liv. XXIV, note yS. 

Quoique nous donnions la synonymie de la grande 
espèce , il est douteux que les poètes fissent une dis- 
tinction pareille à la nôtre ; ici le mot lïpxtuOof a une signi- 
fication fort étendue; toutefois la grande espèce est 
commune dans le midi de l'Europe, 



_,.,i,z<..t,CoogIc 



DE ÏHÉOCRITE. i53 

À^ÀAAe02 (4). Le Genêtà légumes villeux. 

EU SfK Sxx' fpïteiî,(i^ dvS&iiTOî ^pX^i BiiTtï, 

Quand tu vas sur la montagne, 6 Battus, ne marche pas 
déchaussé , car il y croît «le» jujubiers et des gea&s épinaux. 
EiS. IV,v. 57. 

Kdt-pcHva S' danaXd^au liV 

Le bois sec du genéi. EÎS. XXIV, v. 87. 

Il résulte évidemment de la lecture de ces deux vers, 
que Vâan^aOïK était une plante épineuse et qu'elle crois- 
sait sur les montagnes ; on doit ajouter encore qu'elle 
devait avoir des proportions peu considérables j mais 
ces renseignements sont insuf^sants pour arriver à la 
détermination rigoureuse de cette plante. Dioscorïde 
en fait un arbrisseau épineux qui pousse beaucoup de 
rejetons , et il borne là sa description , se contentant en- 
suite de décrire le bois d'aspalatb. Tfous pensons que 
cet auteur a connu la plante qui nous occupe , mais 
que ce n'est pas à elle qu'il aurait dû rapporter le bois 
odorant connu sous ce même nom. On pense, avec 
assez de fondement, qu'il est dû à une convolvulacée 
ligneuse. Théophraste ne fournit sur la question qui 
nous occupe aucun renseignement utile. Dans l'état 
actuel des données que nous possédons , on doit s'ar- 
rêter à la tradition nominale et reconnaître l'àiitâlaSoî 
de notre poêle dans ràom&aeoî des Grecs modernes : 
npus adopterons donc la concordance synonymique 
suivante ; 

Àffirâî.46o(, Thfocr. ioc. comm. 



.■,i,z<..t,CoogIf 



iS4 FLORE 

kaiaiXaAoi, oî èl ifuciayaiierfm , DfOSC. I, 19. 

Aspalathus, Pli». XU, 49; XXIV, 69; Exclu- 
sioni descriptionis ligni ad Convolvulum scopa- 
rium pertmentis. 

À<ncK>aSoï ii â<nra>a6EÎa, Grœc. receot. 

Spartium viilosum, Vahl. Sjrmb. vol. II, 80. 

Le Genêt à légumes villeux. 

Cette plante, indiquée par Pline comme indigène 
des îles de Chypre et de Bbodes, et à laquelle Diosco- 
ride donne en outre pour patrie Nysire et la Syrie, a 
été trouvée en Barbarie par Desfontaines; elle abonde 
en Sicile : c'est un arbrisseau épineux , à rameaux étalés 
et diffus. Il atteint cinq à six pieds, mais la grosseur 
de sa tige ne peut faire supposer qu'on lui doive le 
bois de Bhodes ou de roses des pharmacies. 

Cfr. Comm. sur Pline, lib. XII, note 109, et liv. 
XXrV, note i53. 

ÀS#ÔÀEA02 (ô). L'Asphodèle rameux. 

Kïi&f t' àotpoS Aip TE, TtoXupii(jnrty tï aeXtvù). 
Et la couche sera abondamment couverte de cnyze , 
d'asphodèle et de persil Bexîble. EIS. VII, v. 68. 

Les anciens n'avaient pas les mêmes idées que nous 
sur le rapport des productions de la nature avec les 
impressions de deuil ou d'allégresse qu'elles font naître. 
L'asphodèle , qui jouait un rôle dans les cérémonies fu- 
nèbres, et qu'on semait autour des tombeaux , est une 
liliacée à fleurs blanches, dont l'aspect n'a rien de dé- 



^oiizccb, Google 



DE THÉOCRITE. i55 

sagréable. Théocrite ne regardait pas cette plante 
comme uniquement destinée à honorer les morts, puis- 
qu'il s'en sert pour joncher la couche d'un berger dans 
un jour de fête ; hors cette exception , qu'un philosophe 
expliquerait en disant que le poêle a voulu montrer 
que , même au sein des plaisirs , il est moral d'avoir une 
pensée de mort, l'asphodèle est la plante des tombeaux. 
Lucien, de Luctu, dit qu'après avoir traversé le Styx, 
les ombres se promenaient dans de vastes plaines rem- 
plies d'asphodèles ; on en faisait des couronnesaux dieux 
infernaux. La mauve partageait avec cette plante le 
triste avantage, d'être offerte aux mânes, et les an- 
ciens supposaient que c'était pour eux une nourriture 
agréable. 

Les Grecs ont plus souvent parlé dans leurs écrits 
de l'asphodèle que les Romains; la concordance syno- 
.nymique suivante va nous le prouver. 

Àffço5e)>oç, Hesiod. Oper. et dies, v, 4 1 ; Homer. 
Odjfss. XI, 539 et aliis locis; Hippocr. de Ulcer. 
88a; Theopbb. Hist. pi. VU, laf Ptthagor. in 
Plimo,\\h. XXI, 68. 

Ào^5e)>oî et Àvô^pHwv, Nicamd. TAer. v. 73et 535. 

ioç^SeVoî, Theock, ioc. comm-i Callim. Npn. 
v. 493 ; Athem . XI, p. 463 ; Diosc. 11, j 99 uon Galeit. 

ÀvôÉpowv, Geopo/î. XIX, 6et 7; PAUSAN.lib.X, 38. 

ItféètXoi, Hestch. col. i3a5. 

i.9çûi^M, Grœc. récent. 

^sphodelus, Pliw. XXr, 68; XXll, 3a. I^ lige ■ 
albucus,Éi la racine hastula regia. 

3 



_ ,i,z<..t,CoogIf 



i56 FLORE 

Âsphodelus et heroïon^ ejusd. XXII, 3a. 
Mphodelus, Pallad. I, tit. 37; Apbl. c. Sa; 

ScRiEON. Largus, Compos. i54- 

Asphodelus ratnosus, LtNK. Sp. pi. /|44' 
L'Asphodèle à tige rameuse. 

Cette plante, dont ont parlé, comme on voit, 
tous les écrivains de l'antiquité, a changé le doux nom 
d^iaiftëÙAi, ({u'elle avait dans la langue d'Homère et dans 
celle de Théocrite, en celui de mtoupSaxuXa et de xofm&wxi 
crue lui donnent les habitants de la Laconie et ceux de 
l'Attique. De pareils changements ne s'expliquent qu« 
trop. L'eftclavage rend les terres incultes, l'homme fa* 
rouche, et la langue qu'il parle rude et barbare. Une 
nation libre et heureuse met dans son langage, dans 
ses mœurs, et jusque dans ses monuments, quelque 
chose de poétique qui s'éteint et s'efface aussitôt qu'elle 
porte des fers. Ce n'était pas le beau ciel de la Grèce 
qui seul avait fait enfanter ces prodiges des arts que 
. nous nous efforçons vainement de surpasser et même 
d'atteindre, la liberté avait plus fait encore; il fallait 
des mains libres pour tenir la lyre d'Homère ou le ci- 
seau de Phidias. 

ÂXEPA02 Co). L'Éryngion des champs. 

Ou te sec acherdus agité par les vepts- 

EiS.XXIV, V.88. 

Cet é.fiçtK est, suivant les commenuteura , quelque 
cynarocéphale du genre Cardutts. L'étymoingie du 



^oiizccb, Google 



DE THEOGRITE. iSy 

nom donne l'idée d'nneplant«'épiiieu&ei qu'on ne peut' 
toucher impunénient , « privatif, x^lp, W«'«, qui n'est 
pas t^if pour là mainj c'est-à-dire qui peut la bltjsser. 
Sprengel {Hist. S.. Herh. i, 127) a cherché à établir, 
d'après Eusiaihe {ad Gdyss. VII, lao), que Vi^t^iy^ 
était peut-être un cratœgus; mais , outre que cette opi- 
nion ne repose sur rien de vraisemblable , le sens du 
vers de Théocrite empêcherait seul de l'adopter. Schreber 
traduit le mot ij^cpSov par *fpMjaTii!tov , pyrus silvestris, 
mais cette opinion n'est pas plus vraisemblable que celle 
de Sprengel.' Cet df/_cpSo; desséché qui devient le jouet 
des vents, serait bien plutôt ÏErjrngium campestref cette 
ombellifêre, quand vient l'automne, est arrachée de sa 
tige, et livrée à la fureur des tempêtes; le nom fran- 
çais, chardon roulant, qui lut est donné , fait connaître 
cette particularité, et chacun a pu voir en effet, dans nos 
campagnes, cette plante desséchée , routant, pendant les 
orages , au milieu des tourbillons de poussière. 

S'il est vrai que YiysfSot soit en effet \Eiyngium cam- 
pestre^ il faut le regarder comme un des synonymes de 
ripiyY'<™> ^* adopter là concordance suivante : 

ÉpuY^wv, Theoph. Hist. pl.yi, 1 ; Nicamd. de 
Ther. v. 64S et 849; Px-çtarch. Symp. VII, 2; 
Diosc. III, 24- 

A^Ep^Dî , Theocr. toc. cornm. 

Àyyctôwe, Grœc. récent. 

ttiià-j-ya-rov, Lacon. récent. 

EijTigiuin cqmpeslre vel cenlum capilq , Pl-l«- 
XX, 9. 

3. 



Douze. bvGoogle 



i58 FUHIE 

Erjmgium albicans, ejiisd. XXII, 8. 
Eryngium campestre, Lmir. Sp.pl. 337- 
L'Eryngium chardon roulant ou herbe à cent têtes. 
En terminant cette note nous ouvrons Dioscoride 
(in noCis'), et nous lisons que les Africains nommaient 
l'-i^fù^tm, -fifSavi l'opinion que nous émettions avec 
' réserve se trouve ainsi confirmée , et le hasard qui nous 
fait rencontrer avec l'auteur grec, donne une nouvelle 
probabilité à nos conjectures. Cette coïncidence d'opi- 
nions a»sez remarquable me semble prouver que ce 
mot x^pS'v, d'origine grecque, s'est introduit dans la 
langue des peuples qui habitent le long du littoral 
africain de la Méditerranée par les Carthaginois, qui 
ont eu à diverses reprises des colonies en Sicile, Il 
semble que l'on doive reconnaître dans le mot yi^Sav , 
le mot latin carduus; quoique fort différent des vrais 
chardons pour le botaniste, réryngion n'en diffère 
pas aux yeux du vulgaire. 



B 



bAtos. La Ronce. 

Nùv Ta f4v <fop&iTe ^d^TO t, foptotTt S âxstvOai. 
Hainlenant portez des violettes, A rtmce.s! portez-en, haies 
épineuses! EES. I, v. iSa. 

Sous ce nom de pdiro;, il faut entendre les rOnces 



Diailizc^bvCoOglf ■ 



DE THEOCRIÏE. i5j> 

dans le sens étendu du mot tvbas, considéré comme 
nom générique. Les ronces les plus communes en 
Sicile et à Naptes sont les Rubus tomentoêus ^fruticosus 
et corylifoîms; cette dernière espèce ne se trouve pas 
en Grèce, suÎTant Siblhorp; mais en revanche le Ru- 
bus cmsius j est fort commun. 

Voici la concordance synonymique de la ronce. : 

Baroî, HoMER. Od/ss. XXIV, 2^9; NiCAHD. Ther. 
V; Plutabch. mpl iro).uf t>,ta; ; Diosc. IV, 37 ; A,pul. 
87, t. 9. 

BotTOî, Gnec. tecent. 

Bttbus asper, horrens, Virg. Ed. III, 89; 
■ Georg. m, 3i5; Pallad. Januar. 34, etc.; Plim. 
Valkb. I, 29; Qdirtus Sehends, XV, i34' 

Rubus fruticosus, Lihiï. Sp.pl. 787, et ses,congé- 
nèi-es. 

IjB Ronce estprincipatement la Ronce en arbrisseau, 

B0TfT0M02 seu Boijto[«ï¥ (Ti). Le Carex. 

EvOev poijTOjji.ov iS'iP*^JV !" W[io»to xuittipov, 
Liiilscoupèrent le Aufome à feuilles aiguës et l'épais souchet. 
EiS.XIU,v.35. 

Le podrofjuK est une plante des marais, à feuilles an- 
gulaires et à tige lisse ; voilà tout ce que nous en dit 
Théophraste. Si nous ajoutons à ce peu de données 
t'épilhète i^, aîgu, que lui donne Théocrite dans le 
vers que nous venons de citer, nous aurons la totalité 
des renseignements qu'il est possible de réunir sur cette 



_ ,i,z<..t,CoogIf 



j6o flore 

plante. C'est bien peu pour décider la question, mais 

c'est assez pour établir quelques conjectures. 

Les commentateurs ont dû varier sur la désignation 
à taire du biitome. lies uns ont voulu voir en lui le 
ruban d'eati, Spar^anium erectmm (L.) (Bod. a Stapd.), 
les autres le Butomus umbéltatus, ou jotic fleuri (Ce- 
salpin et Sprengel); mais ces opinions sont dépour- 
Tiïes de preuTCS. En se rappelant que le butome des 
Grecs est une plante à tige lisse (et à angles aigus), à 
feuilles pointues, vivant au milieu des marab , on se 
reporte de snhe à un Carex. Ce qui dispose encore à 
adopter cette plante pour le butome , c'est l'étymolo- 
gie même du mot ^r>!nij\utit tlérivé de poGç et de TojiJ], 
coupé, taillé; c'estii-direcapablede couper ou de bles- 
ser les bœufs. Un grand nombre de Carex, et notam^ 
ment les C. riparia, acula, tXpaludosa, sont princi- 
palement dans ce cas. Jusqu'ici les étymologistes 
avaient laït venir ce mot de ^ et de ti^tMa, je coupe; 
ce qui devait signifier, à leur sens, plante dont les 
bœufs sont friands, et qu'ils coupent d'une dent avide, 
signification qui ne semble point en rapport avec le 
peu que nous savons de cette plante. Les carex , bien 
plus abondants que le butome, sont aussi plus propres 
à servir de oouche aux habitants des campagnes , et c'est 
à cet usage que 'Hiéocrite les tàît servir. Terminons par 
cette concordance synonymique ; 

BoÛTopî, Tbeoph. I, 8; IV, 1 1 ; r, i6; Tueuck 
hc. comm. 

Caricuin maximarum species. 



^oiizccb, Google 



DE THBOCRITE. i6i 

Diverses grande» espèces de Carex. 
BPÀBTAA (i) (Ta). La Prune de Damas. 

toi S' ixifftm 

'OpitBXK ppsSûXoKTi KB'niSpCOovTiï IfaaSt. 
Et les branches chargées de prunes étaient courbées vers 
la terre. EÎS. VU, v. US. 

Plusieurs commenlateiirs s'accordent à reconnaître 
ici la prune de Damas, Pruna damaxtna ; ^itrtMnt 
Lefebvre de Villebrune, s'appujant d'nn passage de 
Galien , veut que ce soit la prune ronde , d'un brun 
noirâtre et {^èrement acide, à laquelle on donne le 
nom de domino dans, qnelques-unes de nos provinces. 
Athénée cite le vers de Tliéocrite que nous avons mis 
en tête de cet article, mais il 1 écrit différemment : 

"OpmjKM PpaÉijXoKit xŒTaSpîftovTtî fpal^t. 
Cet auteur assure que le ppifiuXa est un peu moins gros 
que la prune coccymèle, mais que sa saveur est plus 
acide. Sâeucus, cité par ce même Athénée, a écrit 
que le flp^uXa, 1'^, le xmixi\a\ka et le yASpua étaient 
un seul et même fruit , et que le mot p^uXa était formé 
de ^ofk et de pAXttv , parce que ce fruit est laxatif. 
Martial accorde la même propriété à la prune de Da- 
mas : 



(■} On troave eneort dam l'idjlla intitulée ktrti(, miii rcgurdéa 
Eomme apocryphe, 1« vmnuTiDt: 



LMl,z<..t,C00gIf 



i8a FLORE . 

Clearque, le péripatétîcien , fait remarquer que les 
Rbodlens et les Siciliens appelaient les xaxxû[ti>]XcE , 
ppiëiiht. Ce fniit était fort peu estîmé de Galien , qui en 
fait une prune sauvage. La divergence d'opinions qu'on 
remarque dans les auteurs relativement au plus ou 
moins d'estime dans laquelle on doit tenir la prune 
PpdîfiuXa, s'explique très-bien en adoptant la prune de 
Damas , qui se subdivise en un grand nombre de va- 
riétés; on peut donc, suivant nous, établir la concor- 
dance synonymiqne suivante : 

Bpcc^ulec, Theocr. loc. comm.;Gki.RW. de AUin. 
fac. Il, 38 et VI, i ; Atheh. II, lo; Clejuicq. et. 
Sei^dc. in Athem. loc. cit. 

ÎTco^iàç, Theopb. Hist.pl. III. 

Pruna peregrina , Mart. Epigr. XIXI , 26. 

Pruna damasceria, Plin. XV, \i. 

Brabyla, ejusd. XXVII, i. 

Pruna damascena, var. p Lmir. Sp. pi. 680. 

La Prune de Damas et ses variétés. 

La prunelle^ ou petite prune sauvage des haies, 
porte encore en Lorraine le nom de brimbelle, évidem- 
ment venu de ^pciguW. 

BPïON(Tè). La Mousse dans le sens vulgaire. 

Ayant étendu de la mousse sèche sous leurs abris tressés. 

Ets.xxi.v-:- 

On ne peut iei rien préciser. Il s'agit de la mousse 
dans le sens vulgure. Cfr. le mot muscus de noUe Flore 



Douze, bv Google 



DE THEOCRITE. i63 

de Virgile^ p. i lo. Les modem» se sont serrïs du mot 
Bryum pour désigner un genre de plantes de la famille 
des mousses, que tes anciens u'ont pas connu. On bit 
dériver ce mot de ^piÂu, je pousse, à cause de la fucilité 
avec laquelle les mousses se reproduisent et a étendent. 



rAAxftN pour -{HfiM (4). Le Pouliot. 

ÂiiBÏkèv m^iv £5* itatiiffû^, 

Là tu fouleras la foujjère 
Et le pouUoi fieuri. EU. V, v. 56. 

\a question a été décidée; le fX^^^tm est une es- 
pèce de menthe connue sous le nom de pouliot. Tliéo- 
phraste et Dioscortde l'ont connue, Pline en a parlé. 
Cette plante, qui exhale une douce odeur, avait acquis 
une grande célébrité en médecine. Varron estimait les 
couronnes de pouliot à l'égal des couronnes de roses : 
son opinion n'a pu prévaloir, et la rose est resiée la 
reine des Heurs, seule digne de cacher les cheveux 
blahcs d'Auacréon. On plaçait cette labiée dans les 
chambres à coucher, mab cet usage a été justement 
abandonné à cause des émanations qui ont une action 
trop forte sur le cen'eau. Voici comment on doit éta- 
blir la concordance synonymique du yXi^uv : 



_ ,i,z<..t,CoogIf 



ï64 FLORÎE 

T^-^YjM, HiPPOCR. e?e AJorb. mul. I,6o6. 

Xl«(rfi,ejusd. Affect. 5a3. 

rXïÎ3(.wv,NrcAiTD. Ther.s. 877; ejusd. in Alexiph. 
V. ia8 et aSy ; Diosc. Ill , S6. 

Vk/ifta^, ejusd. /oc. crt. 

n>axwv, Theocb. loc. comm. 

rXuçwvi, î ^'kf/6'ii , Grœc. récent. 

Pulegium, Plin. XX, 54- 

Puleium viiide, Colom. XII, 57; Pallad. Nov. 
tit. la. 

Puleium nigrum, Martial.. XII, Sa, v. 19; 
Apul, c. 92; Cels. II, I. 

Alentka Pulegium , LiNir. Sp. pi. 807. 

La MeiitTiè PouUot, ou simplement Poulîot. 

Diogcoride fott dérÏTer le mot pixtoy, qui n'est autre 
que le mot p^^/tov, de p'kt\xh, bêlement, parce que, dit- 
il, cetie plante fait bêler les moutons après qu'ils l'ont 
broutée. Cette étymologîe est bien puérile, et l'on peut 
dire la mêmecbose du mot latîn^u^^i'um, dérivé de 
pulex, dans la croyance où l'on était que l'odeur seule 
de cette plante suffisait pour faire mourir les puces. 



AkmU (i). Le Laurier. 



Douze. bvGoogle 



DE TfflîOCRlTE. i65 

Où sont ]ea laimen? âouneti-its moi, Testylis, 

EtS. U,T. 1. 

'EvtI SB^val TJJÏtf, ,..,.. 

Là sont des lauriers. SiS. XI, v. 45. 

'l'ai Si [juï<([j^Uoi$dlf vai. .... 

Ces lauriers au sombre feuillage 

"EitfTp. I , V. 3. 

L'idylle dans laquelle il est question de l'emploi du 
Sdfvn dans les opérations magiques est imitée, comme 
on sait, mais avett une supériorité incontestable, par 
Virgile {Eel. VIII). Le laurier a été céléliré par tous 
les poètes, et sa détermination ne laisse aucun doute. 
Un trouve fréquemment en Sicile la Ta»été à feuilles ' 
largejS, 5âfVT| nXaTurfpa de Dioscoride, mais il n'est pas 
pnJiable que Théocrite ait dbttngué la Tariété du tjpe. 
Voici quelle est la concordance sjnonymîque de cet 
arbre fameux, sur lequel il serait superflu d« donner 
de plus loqgs détails : 

^açv>l,HoMER. 0<^«. IX, i83jHesiod. Theogon. 
3o, Opéra et dies, 43o;THEOpeR. Hist. plant, i, 8, 
I et passim; Theocr. loc. comm.; Nicihd. Ther. 
5^4 ^' '" ^l'i^ îocis. 

^fv)i pLE>,ac^ipiA>o; , Thkocr. loc. comm.\ ^^tto^uV 
ioî, Diosc. I, 9, io6 ; Atsen. Deipnos. II et IV. 

Laurusy ViRG, Ed. III, 64; Georg. II, i8 rt 
in aliis Iocis; Catull. 8 et i33; Paliad. Febr. 
a3; Pus. XV, 3^, etc. 

Laurus nobilis, LtBir. Sp. pi. Sag. 

Le Laurier des poètes. 



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i66 FLORE 

Cfr. FI. de Virg.^ p. 79; Comm. sur Ptme, Kb. XV, 
notes 280 et suîy. 

APÎ2 {i). Le Chêne. 

: . . OTTEp h Oûxoc 

ïîjvtKÔ notftevixSiç xal Tai Spie( 

Où ce siège rustique et ces chênes 

EM. r, V. aï. 

Toikl^ SpÛct, ûSEX^tpOÇ 

là sont des chênes , là croit le souchet. 

EiS. V,v.45. 

T^ Sput tal ^avoi x(>ap>; 

Les glands sont t'omement du chêne. 

E18. VIII , V. 79. X. T. X. 

Ce Spùï est le quercus des Latins , et le mot chêne dans 
l'acception va^e et étendue du motj chercher à tou- 
loir préciser l'espèce serait tenter Timpossible. Or ' 
trouve en Sicile la plupart des espèces qui vivent «n 
France. Le Quercus Mgylops (L. Sp.^ pi. i4i4)ï 1* 
QtuTcusMaculus (L., loc. cit.), le Qiurcua pubescens ^ 
j croissent à côté de nps espèces les plus communes j 
distinctes pour tes botanistes , elles ne pouvaient l'être 
pour les poètes. Nous avons donné l'histoire des 
chênes de l'antiquité dans nos Commentaires sur Pline 
(liv. XVI, not, 10 et suiv.), nous renvoyons à cette 
dissertation que l'importance du tei:te rendait réces- 
sairé, et qui serait ici déplacée, même en l'abrégeant. 

Le 5pû< de Théocrite est aussi celui d'Homère, d'Hé- 
siode, d'Aristophane, de Théophraste, etc.,' c'est le 
i^uercus de Lucrèce, de Virgile, de Golumelle, de Pal- 



Diailizc^bvCoOgle 



DE THÉOCRITE. 167 

ladiiis et de Pline. Les Grecs modernes lui donnent te 
nom de SivSpo, l'arbre, comme qui dirait l'arbre par 
excellence. 

Cfr. Flore de Virgile, pa^. i36. 



ÉBEN02 ij\). L'Ebène. 

Que A'ébènel que d'or! EtS. XV, v. ia3. 

Depuis la découverte du nouveau monde , et les pro- 
grès d* la puissance européenne dans l'Inde, l'^>ène 
ayant eu à soutenir la concurrence arec une foule de 
bois précieux, a perdu de son importance, et n'est 
plus énuméré parmi les plus riches productions de la 
terre. Plusieurs sortes d'arbres donnent un bois dont 
les couches centrales sont du plus beau noir, mais 
on croit néanmoins que celui qu'on trouve dans le 
commerce est fourni principalement par le Diospyros 
Ebenum (Lmrk. Encycl. V, 4^9)- ^^^ arbre forme de 
grandes forêts dans l'Inde , et l'on sait que Virgile a dit : 
{Georg. n,ij-j.) 

loU India Digrum 

Fen etenam 

Cfr, sur l'ébène, notre Flore de Virgile, p. 48; nos 
Commentaires sur Pline, Xil, noie 36, et notre Cours 
d'histoire naturelle pharmaceutique, ÏI, 349- 



Douze. bvGoogle 



i66 ïXOfiE 

ÊAAIA {-/i)- Ti'Otivîer. 

p£Ht xdt-miQc Ti {loo^Ca ■ rffi; ^ip sXa î s ( 

T&v 6c(U.ïv Tpori'OVTi ti Siatna 

Chasse tes génisses d« la plaine , car elles dévorent les 
liranches dç l'ç^ffkr. . EIS. lY, v. 44. 

L'olivier est un arbre cét^>re, mais trop connu pour 
que nous ayons à en parler longuement. Tous les 
poètes bucoliques en ont dit quelque chose, tous les 
économistes lui ont consacré uu chapitre spécial de 
leurs ouvrages. C'est un arbre plus utile qu'agréable ; 
son tronc est souvent difforme , ses rameaux sont roi- 
des et sans grâce ; la couleur des feuiUes a quelque 
chose de triste; c'est enËu l'un des arbres les moins 
pittoresques d'Europ& Sculpté sur les maoumenta, 
comme symbole du commerce et de la païx^ et entre- 
lacé dans une brancbe de chêne ou de Iqurier, l'olivier 
F^eille des idées d'ordre et de bonheur; maia s'il platt 
alors, c'est plutôt en agissant sur l'esprit que eur les 
yeux. 

Void quelle est la concordance syoonymique de 
V&xfa: 

' pis Deuieron. II, 28, ^o. 

Èiawt, HoM. Odyss. I, 589; VII, 116; Hesjo». 
Oper. et dies, v. Sao; Pldtarch. de ^ud. poem. 
Demosth. TÇÊpi oTEçoM. Theocb. loc. comm.; AlThew. 
Deipnos. II, i4- 

È>aù(, Grœc, récent. 

Olea de tous les auteurs latins. 



Douze. bvGoOgIf 



DE THBOaUTE. 169 

Olea SuropéBa, Linr. Sp.pL a. 

L'Olivier. 

ÉAI£ (j) xapTC^ KpowiïVTi. Le Chèvre- feuille. 

.., &Sè x«t' aÙT&v 

Autour d'elle (de la coupe) se dérpule le lierre a,a fruit 
»afV»i)é. EIS. I, V. 3i. 

Les lexicographes font dn mot fVtE, seit ttn adjectif, 
qui signifie tournant en spirale, soit un snbstantif, 
qu'ils rendent par le mot latîn capreolus, vrilles qui 
soutiennent la rigne. Le passage cité de Théocrite mon- 
tre évidemment qu'il y a une troisième signification à 
donner. 'EX^ est î<n le nom d'une plant» grimpante, 
différente du Ktoo*; et de l'iXu^puoo;, qui, toutes deux, 
figuraient sur la coupe offerte à Thjrsis comme prix 
du chant : sur les bords de cette coupe, dit le berger, 
serpente le lierre habilement réuni à l'héliorbryse, tandis 
que \Hfnli3:, aux fruits safranés , se contourne autour 
d'elle. Cest donc une plante particulière , connue vrai- 
semblablement sous plusieurs noms , et que Théocrite a 
seul désignée sous le nom d'IXi^, que sans doute elle por- 
tait en Sicile. Théophraste (Hist.pl. III, 18) et Diosco- 
ride (il, 310) ont Domméxiovi^ 2XiÇ, une variété de lierrç 
dont les modernes'ont fait V Hederamajor ateriUi(fi. Bauh. 
Pin. 3o5), Ici le mot tkiX est adjectif, et l'on ne peut 
penser qu'il ait été employé substantivement par lé 
poète, pour désigner la variété d'une plante qui déjà 
, était sculptée sur la coupe , et qui en embellissait les 
bords. Trop de ressemblance existe entre le type de 



_ ,i,z<..t,CoogIc 



lyo PXOBE 

l'espèce et sa variété, pour. qu'il y «At dans cette 
hypothèse une opposition sulïsante. Il faut dune cher- 
cher une autre plante, et c'est peut-être dans le genre 
Lonicera qu'on pourra la trouver. Le chèvre-feuille d'Ita- 
lie , Lonicera Pericfyme/uxm , Linn. Sp- pi- a47> rare en 
Grèce, mais commun en Sicile, et que les auteurs 
grecs ont connu snus le nom de 7repotW[«vov (Cfr. Diosc. 
IV, i4; Theophr. Hist. pLZ, 18,6), ou bien mâmelechè- 
Tre-feuille des bois, Lonicera CaprifoUum (L.), fort jolies 
plantes , et qui ont dit charnier les yeux des bergers de 
Théocrite, comme elles charment aujourd'hui ceux des 
amis des béantes champêtres, sont peut-être celles qui 
devront fixer le choix des commentateurs (i). 

ÉAixpï202 et ÉAEIÔXPÏ202. L'immortelle 
Stœchas. 

Autourdes bords de cette coupe se déroule le lierre, réuni, 
à l'aide d'un enduit, à Yhélickryse. EtS. I, v. 3o. 

Les renseignements fournis par les auteurs grecs sur 

(i) Schreber explique ce passage diflicile de la manière saiiante : il 
ifol qne le mol iM^puac; ae prenne dana le pasaage cilé de Tbéaerite 
{Mur cual ear panachée, el il parapbraae de la maDÏ ère amiante les rera da 
poète ; un «fera panacbj de jaone, iXi^juac; , eat rspréacnté an bord de 
la conpe , il eatentrelaev avec riï,iî, aonimitéB de ce mime lierre, et qui 
aealel portent la fniotificatimi jaunâtre. Toarnefort (Foyage du Leraat) 
■ ttonié inr lea Itorda de la mer Noire nu lierre nalnrellenieD I pinacbé. 
Le lierre eu Scan on en fraît* rictnti a des santmiléa flenriei enirelacéei 

de forme entre lea dos et lei antres , elc, elc. Noos doutons que cette 
explication iali*fasEe complèlemenl le* espriueiîgeanlt. 



Douze, bv Google" 



DE THÉOGRITE. 171 

rtX(xEiu9<K, ont suffi pour d^ider les commenUteuro i 
désigner Le Gnapkalium Stcechas (L.). Ceife ctn^robi- 
fère est fort jolie, et jonche agr^blement les pelouses 
sèches des collines élevées; on peut la faire entrer daa^ 
les couronnes ; ses fleurs, îtnitées sur une coupe à l'aide 
de ta sculpture et entrelacées de feuilles de lierre et de 
fleurs de cbèvre-feuille, devaieni faire un effet charmant. 
ÉVwxptJioî , Theopm. Hist. pi. VU , 3, et IX , a I ; 
Theocr. ïoc. comm. 

i.yx^Ç<iGfM, Jf^fOdOtMÔlftôV , ^XpKVTOV, DiOSG. IV, S^. 

"Acfeipua t^ tunafieu; {lacryMa sanet0T%im) Cjfpr. 
récent. 

Ka7.axoi[j:t6iaï;, Grsec. rçcent. 
Holochrysos, Vus. XXI, »4 «t &5- 
Gnapkalium Stœchas, Lms. Sp. pi. 1 193. 
L'immortelle Slœclias. 

ÈPEfKA (li). La Bruyère arborescente. 

AI "i^i, "àtt SpuTÔ(iuiv ^<rrp^i;D[u;, Sï tJi; îpcExsï 

Si lu le veux, appelons ce bûcheron qui coupe près d'ici 
ces bmj-ères. EtS. V, v. 64. 

Quoiqu'on ne puisse absolument préciser ici l'es- 
pèce, du moins esl-on certain du genre. Il s'agit d'un 
Erica, et peut-être, si l'on veut avoir égard au tente de 
Tbéocrite,sedécîdera-t-onpourr£riCffl ariorea (L.), le 
seul <]ui soit assez fort pour nécessiter l'emploi de la 
hache du bAoheron quand on veut l'abnttre. 

Sibthorp (FI. grœc. éd. Smith t. 1, p. i^-f) désigne 
pourVipEÎXT) de DioscoriJe, VErica herhacea des botanis- 



_ ,i,z<..t,CoogIt' 



lya FLORE 

tes : îl j a erreur , et c'est bien plutôt à VErica arborea 
qu'il iàut s'arrêter. Dioscoride I, itS, dit poGitivement 
'EpeUi] SMp«v fvrl 6a)j.vMSE; ^(Miov (xupCit'j']' (jiixfidTipcv Si m)^. 
h'erica est un arbuste semblable au myrica (Tamarisc), 
mais beaucoup plus petit. Or, le Tamari&c s'élevant à 
plus de vingt pieds, n'a pu entrer en parallèle qu'avec 
un arbuste de dîi à douze; et telle est la hauteur que 
peut atteindre la bruyère arborescente. Voici la con- 
cordance sjnonymique de Verica : 

Êpixii, HippocR. de Nat. mul. 57a. 

ÈpeutTi , Theophr. \, 23; Diosc. I, it^; TheoCr. , 
loc. comm. ; .Nica,kd. Ther, v. 43- 

{■(xi, Ai'gol. hodie. 

Erica, Plim. XIII, 35; XXIV, 39. 

lUrica arborea, Linn. 1*^. pi. Soi. 

La Bruyère arborescente. 

Cfr. Flor. de Virg. p. 3, art. mtrioa., et nos Comm. 
sur Plin. liv. XIII, note 140. 

ÉPIIYAA02 (li). Le Serpolet. 

Ta féSa xi SpotnievTa , xal f| xatifmiRvoï ixilt» 
*EpituXloî xeîtai Taîç-'EXotMvtiai. 
Ces roses, ce serpolet touffu, qu'embellit la rosée du 
matia , je les destine aux muses. "Eiti'Yp. I , v. i. 

Cette jolie labiée a conservé son nom dans presque 
toutes les langues de l'Europe. C'est notre serpolet, 
dont l'odeur est si suave et si expansible. Il se plaît sur 
les collines, où les abeilles vont butiner le suc parfume 
que recèle sa corolle. Voici quelle est la concordance 
synonymique qu'on peut lui appliquer : 



Douze. bvGoogle 



DE THÉOCRITË. 173 

Épiwl«Kï TeïopH. V. I. 
Ê(ncuXXo<, Tbeocb. Epigr. I, v. i ; NiCAHjt. Dfosc. 

m, 46. 

SerpuUum, Catdll. 73; Varb. I, a5. 
Serpyllunif Coluh. XI, 3; Plim, XX, 11; Virg. 
^c/.n,T. 2; Geor^. IV, 3i;PALiAu.iWart. IX, 17. 

Thymus Serpyilum, Liira. Sp.pl. 8a5. 
Lie Serpolet. 

Cfir. sur cette plante nos Comment, sur Pline, 1, XX, 
note 329 et suiv. 



0. 

OAVO2 (^). La Thapsie des monts Gargan. 

Et mon c«rps devenait tout setnblable uxihapius. 

ÈlS. II, V. 88-. 

On doit penser raisonnablement que dans îe sens de 
ce Ters, ■ devenir semblable mthapsia', c'était deve- 
nir d'un jaune pâle , et avoir le pallor amantium , dont 
parle Ovide, de Arte amandi. LeSoJ/fa, pour servir de 
point de comparaison avec un visage décoloré par les 
soufthinces de l'amour, devait donc avoir quelques- 
unes de ses parties jaunâtres, et le Thapsia villosa (L.) 
est dans ce cas. Le genre Thaptia , qui a plusieurs (H>n- 
4- 



_ ,i,z<..t,CoogIf 



174 FLORE 

génères dans l'Europe australe, renferme des (HobellîKres 
à fleurs jaunes. Dîoscorîde et Tbéophraste en oHtparléj 
Pline en a dit quelques mots. Ses feuilles, semblables i 
celles du fiaiouil, sont pourtant ^oa larges, Kin action 
SOT réctmomie vÎTante est très-Tiolente ; le suc qu'on 
en retire rubéfie fortement la peau sur laquelle on l'ap- 
plique. La désignation à fàîre parmi les espèces con- 
nues présente peu de difficultés , et l'on devra opter 
entre les Thapsia villosa et garganica; elles vivent 
dans les mêmes lieux , diffèrent fort peu de forme et 
de port, ei ont les mêmes propriétés médicales, enfin 
leurs fleurs sont jaunes; et le Thapsia villosa, qui est dans 
ce cas, a, en outre, des racines de la même cetdenn 
Sibtborp (^lora Grœc. I, aoi}'a accordé la préférence 
au Thapsia garganica, pluscommun quel'autre espèce , 
et dont les propriétés sont aassî mieux établies; nous 
adopterons l'opinion de ce botaniste, qui, par un long 
séjour eA Grèce, a acquis le droit de faire ^H>évaloir ses 
décisions dans les cas douteux. 

ea<{«ï, Theoph. Hist. pi. VLt io;TBBoat. loc. 
cit.; Diosc. IV, 1 57 ; Gale». De/ac. simpl. med. VIII, 
p. 177. 

IIo>jMapTro(, Zacyath. rec. 

Thapsus, Pu». Xni, 48. 

Thapsia garganica, Limr. Mantifs. S"}. 

La Thapsic des monts Gai^an. 

THAÉ*ïAAON (to). La feuille de Coquelicot. 

04Sè TiTTjXiîfiXov itoTi[Mi&i(twov wXa«Epi«v, 



Douze, bv Google 



DE THÉOCRITE. 175 

'AXJk' «Snuf imiSf nvA vifû lUc^f^vOiv. 

EAlU.v. ag. 

Un granj nombre d'éditeuTs «Ttl}<^r8phient, d'aprèi 
les manuscrits, hpJ^iXov ; mais il semble plus conve- 
nable d'écrire «nXiijnjXXov , linsi que l'enseignent le» 
scholiastes de Théocrite. On donnait ce nom aux pAa- 
les du paTot, dont on se servait pour juger par le 
bruit , du succès probable de ses amours. (Vojex fn^xMv.) 



fON (-rt). La Violette odorante. 

Nûv I|a fiht ifofiont ^ini, fopiotn S" dûtccvSat. 
Maintenant porlei des violettes , tt ronces, portez^n, haies 
épineuses. EIS. I, v. t3s. 

Kal tilov [i&BV Jvrl, xti\ Jt YpA*fi ^(*Ao<> 
Et la violette est noire, et ta fleur d^iyacinthe montre des ca- 
ractères d'écriture. £IE. X , v. a8. 

Trahissant sa présentée par la suavité de son odeur, 
la violette a été de tout temps reche^hée. Les mo- 
dernes ont fait d« cette »mable fleur l'emblème de k 
modestie, mais les autàens, si habiles pourtant à per- 
sonnifier les principales productions de la nalnre, n'ont 
fait jouer à la violette aucun r61e mythologique. Ils 
l'ont jugée plutôt d'après la simplicité de ses formes 
extérieures, dénuées de grâce et d'élégance, que par 



_ ,i,z<..t,CoogIf 



176 FLORE 

le parfum qu'elle exhale. Sous ce nom d« fw, les au- 
teurs de l'antiquité ont réuni une loule de plantes fort 
dinërentes, toutes remarquables par leur fragrance; 
les principales se trouvent parmi les crucifères^ et 
dans le genre C/teiranthus ; mais ce n'est pas ici le lieu 
d'aborder cette difficile partie de la botanique des 
anciens ; chaque chose n'est honne qu'en son lieu, et 
nous devons noua borner à donner la concordance Sj~. 
nonymique de la violette odorante, la seule dont Théo- 
crite parle icL Les personnes que ces sortes de ques- 
tions intéressent pourront se satisfaire en consultant 
nos Commentaires sur Pline (Hv. XXI, 38), aiosi que 
les articles f^iola mollis et W^iola palleàs de notre Flora 
de f^irgile. , 

fw, HoM. Odyss. V, 7a; Theopb. Hîst. pi, Yl^ 
6; Theocr. loc. cit.; MoscH. II, 66. 

fov TCQf fiipoCiv , Diosc. IV, laa. 

BHi>iTa, Grœc. lecent. 

y^iola nigra, Vibg. EcL X, 39. 

Violu mollis, ejusd. Ed. V, 38. 

Viola purpurea, Plik. XXI, i4- 

Viola? Caixm. de Ee rust. X, io4; ejusd, d& 
ArhoT. XXX; Pailad. Januar. 37. 

Viola odorata, Linn. Spec. pi: iZ^^. 

La Violette de mars, ou odorante. 

InnOMANÉS (tô). Le suc de l'Hippomane. 

'I«iro[ii«ïi( çuT^v éuTi icap' 'ApMEirt, t^' licl icSoai 



_ ,i,z<..t,CoogIc 



DE THEOCaiTE. 177 

Il est upe jAaat€d'krc.adie,ïhippomarKs,r[ià rend furieilx 
les poulains et les cavales, et les précipite à travers les mon- 
tagnes. EïS.lT, T. 4S. 
' Il y aurait une lon^e dissertation à faire pour réfu- 
ter toutes les fables qui ont été débttëes par les auteurs 
sur Yk^pomanes. Aristote {Hist, Anim. VI, c. aa) et 
Plint!, XXVIII, a, font de cette substance une pro- 
duction animale; Tbeocrite seul en fait une plante. 
Mais, à quelque règne qu'on la fasse appartenir, on 
, doit la regarder comme une production fabuleuse, non- 
seulement quant à ses effets, mais encore quant à son 
existence. Si Théocrite a cru que c'était une plante , . 
c'est que , fable pour fable , ÏI lui aura paru plus naturel 
de supposer que les cbevaux entraient plutôt en fureur 
après avoir mangé une herbe que po.ur avoir îngépé une 
substance animaVe. L'opinion que Xhippomanes était 
un puissant excitant d^s désirs amoureux , trouvait une 
foule de personnes crédules; Virgile {Georg. II, a8a) 
et Juvénal {Satyr. \l , i33} en donnent la preuve dans 
leiu's vers. Ovide -seul, non moins grand poète que 
bon philosophe, 4 dit) en parlant de l'hippomanes (de 
Art, am. II, v. 99}; 

Killirar, £inaniaa « quii decorrit bA artei , 

Ditqne qnod ■ teneri /[OQIb re>«llet cqui; 
TToD bciniu m y\nl amor Medndes berbie , 
Mistaqac cura magicii tuenia Maru 5onù. 
Sit proonl omnc ucfit,: at «ncrit, apiabilU eiio. 
Divers commeniateurs ont cherché sérieusement à 
déterminer le nom de la plante iic7to|jLavlï , et Anguillara 
(p. 333) a désigné le Oatura Metel, plante originaire 
de l'Asie; d'autres ont voulii croire que c'était le 



Douze. bvGoogle 



178 FLORE 

D. Stramonium (L.). Ces plantes ne se trouvent que 
dans les champs; l'instinct des chevaux les en Joigne 
constamment; et s'il arrivait qu'ils en eussent mangé, 
ce qui est peut-être sans exemple , l'empoisonnement 
se manifesterait par divers accidents , absolument dif- 
férents des effets f|ue les anciens croyaient produits 
par Xhippomanef. Sauroaise, désirant mettre Théocri te 
d'accord avec les auteurs grecs, veut qi]'au lieu de lire 
tpuriv, on lise xurov, et débite, pour donner crédit à 
cette variante, une fable indigne de trouver place ici. 
La correction proposée par ce commentateur n'a pu 
• être adoptée, car elle n'est jus tifiée par l'autorité d'au- 
cun manuscrit. 

Cfr. sur Xhippomanes, les passages cités d'Aristote et 
de Pline; les Mémoires d^l' Académie dea Sciences , 175 1, 
où se trouve, sur ce sujet, un article curieux, dfi à 
M. Daubenton; enfin, l'article Hippom^nea àeXEii^- 
clopédie méthodique. On dit qu'il existe au Chili une 
plante {Hippomanica iruana, de Molioa, Yerha loca, 
des indigènes) , qui croît abondamment dans les prai- 
ries, et qui rend furieux les animaux qui la paissent, 
et noUmment les chevaux, 

ITÉA (lO- Le Saule. 

'Ax^^fj^wt VBxéeooi ^pot/^Cova; itetvoiatv. 
Ayant chargé leurs, bras de boucliers de taiiie. 

EiS.XVI,v.79. 

Ida doit être traduit par le mot saule , salix des La- 
tins, dans le sens vulgaire, et sans désignation d'es- 
pèce. Les plus anciens boucliers dont se servirent les 



tvGoogIf 



DE THÉOCRITE. . '179 

Grecs, et qui furent portés par Proefus et Acmius 
(Pausan. CorintA.), avaient été tressés arec l'osier. Vir- 
gile parle des claies d'osier destinées à servir de bou- 
cliers. 

flectDDtqae ulîgiu* 
UmlioDum citta, Xsuo. TIII, KJx. 

Aux rameaux flexibles de l'osier succéda le bois de 
saule, de peuplier, de figuinr, de hêtre,- bientôt on les 
revêtit de cuir, d'abord nu, puis recouvert de lames 
de bronze et de divers autres métaux préôeux. 



K 



kAaamoi (6). Le Roseau. 

AciKunpagne-noua en secret dans l'illustre ville de Neilée 
où le temple verdoyant de Cypris s'élève parnu les roseaux. 
Et!. XXVIII, V. 3. 

lie mol latio am/ido, roseau, traduit exactement le 
mot grec KiXa|Mt; chercher & préciser l'espèce, serait 
un travail superflu. La Sicile possède plusieurs espèces > 
particulières , mais néanmoins les A. Donax et 
Phragmites y sont les plus communes. 

Cfr. Flore de Virgile, 'p, ai, et nos Comment, sur 
Pline, liv. XVI, dotes 339 et suivantes. 



^oiizccb, Google 



KÉAP02 (il). L'Oxycèdre. 

"tXi tl vtv et at{jutl XttiuovdSt ififSm lotaai 
Kifipov I; âiELsv piXaxDÏï JvOeusL [^âitoaat. 
Et comment les abeilles venant des prairies le nourrirent 
du suc des tendres fleurs dans sa prison de cèdre. 

£ES.Vn,v.8o. 

Ce cèdre, xiSfot, ne peut être rapporté'au cèdre du 
Liban , mais plus vraisemblable m eut aux ^randt 
genévriers, JuniperuM phœnicea et Oxycedriui, dont les 
troncs acquièrent des proportions assez considérables, 
et peuvent fournir un bois très propre à faire des 
meubles. Dans cette &ble gracieuse, Tbéocrîte suppose 
que son berger est renfermé dans un cercueil de cèdre ^ 
et l'on sait que la plupart des cercueils dans lesquels 
les Égyptiens mettaient leurs morts étaient de bois de 
genévrier -cèdre ; le choix fait par le poète n'est donc 
pas arbitraire, et repose sur la connaissance qui lui était 
parvenue, d« l'usage auquel les Égyptiens employaient 
le genévrier- cèdre. II y a entre les Siciliens et les Afri- 
cains une foule de rapprochements curieux à faire, et 
qui tous prouvent d'anciennes et nombreuses relations. 

Voici la concordance synonymique des cèdres-gené- 
Triers : 

'QT['},Jok, 3o, 4> i; ■fleg'. 19, 5. 
iU^poî,THEOPH. Hisi. pl.lt ï6> 3» 'a; Diosco». 
I, 106. 

BfccQu; Z-repov , Ejusd. I, io5, 
KIJpo;, TsEOCR. loc. comm. 



Douze. bvGoogle 



DE IHÉOCRITE. ifli 

Rjjpo; , Greec. récent. 
Cedrits minor, Plih. XIII, ii. 

Cedrus magnus seu Cèdre late, ejusd. XXtV, la. 

Oxjrcedrus Latinor. 

Juniperus Oxjrcedrus, et peut-être aussi le Juni- 
perus pAcenicea , ÎÀan. Sp. pi. 1470. 

Jjes Genévriers oxycèdres et de Pbénicie. 

KÉAP02 (li) eùcSÎTiî. Le Cèdre odorant. 

. {It il a fait sculpter cette statue de e'édre adonmt. 

Ce xfSpo;, dont on faisait des statues, est le grand 
cèdre ou cèdre du Liban , qui dans les temps reculés 
se trouvait vraîsemblablement dans une foule de loca-* 
lilés. L'accroissement de ce bel arbre est si lent qu'il n'a 
pu être remplacé que bien difGcilement sur les mon- 
tagnes ou il se plaît de préférence. Virgile nous ap- 
prend aussi qu'on en disait des statues pour orner les 
palais : 



QDÎn eliam TcMmiii 


«fBei... 


a OTdiDt 


■Tomm 


ADliqna e adn : It 




p.terqo. 


iSabhiiu 


Titlutor.eanamM: 


r,aM.nb,BUgl,.. 


filccm , 




J.Diq<» 


bifroni. 


imi^go. 








£»1D. T 



■ Là s'éleraîent, dans le vestibule, d'anciennes sta- 
tues de cèdre qui offraient les images des ancêtres (du 
roi), rangées par ordre; on y voyait Ilalus et Sabinus> 
représentés une aerpe à la main , pour rappeler qu'il se 



_ ,i,z<..t,CoogIc 



i8i FLORE 

plut à cultiver la vigne; le vieux Saturne et Jaoas au 

double front » 

Nous avons consacré trois longues notes , dsns nos 
Commentaires sur Pline ( liv. XIU , notes 79, 80 et Si), 
aux arbres connus des anciens sous le oom de eedrus; 
nous ne reproduirons pas ici ce travail qu'on peut 
consulter ; nous nous contenterons de résumer la par- 
tie de cett^ dissertation qui a rapport au cèdre. I! nous 
a semblé prouvé ; 1° que les anciens Grecs connais- 
aaient le bois de cèdre, mais que probablement ils 
n'avaient point vu l'arbre qui le produit; 9° que sous 
le nom de cèdre ils confondaient évideibraent une foule 
de conifères et surtout des janiperus ; 3° et enfin, que 
la ajaoajtDÎe de cet arbre est vacillante et inceruine. 
Nous l'avons établie néanmoins comme il suit : 

ITK» Poralip. 

i^^J'f Arab. 

K^Spoî, Theoph. Hist. pi. IV, 6 et S, de Causîs, 
8, 2; Theocr. Epigr. VII, 4jNicakd. invar, loc; 
ViRG. jEneid. Vil, 177. 

Pinus Cedrus, L. Sp. pi. 1420. 

T^e Cèdre du Liban. 

KI22Ô2 («). Le Lierre. 

Tw irepl jiiv ^eR»! [tapieTai&^Oi xiooi(. 
Autour des bords (de la coupe) se dérbule le lierre. 

EtS. I , V. ag. 
Kol 6 Tov xpox^tv^a Ilpfïiffiot 
K iitsàv if' t[xEpT^ xpST\ xsi6a7rc^[iEvoc. 



^olizccbvGoOglf 



DE THEOCRITE. i83 

. El Piùpe ajutant sur sa tite le Uem eotAem de ufrao. 
'Ek(tp.1U,v. î. 

Quoique le lierre n'ait pour lui que la verdure éter- 
nelle de ses feuilles , et que ses fleuri soient fort peu 
remarquables, néanmoins le rôle qu'il joue dans les 
harmonies du pa^ge en a h\l l'une de» plantes dont 
le nom a le phis souvent Ggoré dans tes écrits des poètes 
bucoliques. Aujourd'hui même, que le lierre ne cou- 
ronne plus la statue des dieu&> et qu'il est inusité 
dans les cérémonies religieuses, il a encore sa place 
dans les vers de nos poètes et les taUeaux de nos 
paysagistes. Le lierre qui s'atudie à un tronc vi- 
goureux, c'est là faiblesse qui cherche un appui; la 
colonne brisée qu'entourent les rameaux de cet arbuste 
flexible, c'est le passé et le présent, la mort et la vie; 
et quoique cea emblimed soient presque devenus des 
lieux communs, ils causent toujours une vive émotion 
au philosophe qui les contemple, et font quelquefois 
naître une pensée profonde dans le cœur dé l'homme 
superficiel que riep ne peut pénétrer. 

Virgile a parlé souvent du lierre, et toujours en grand 
poète. Il en couronne le front des poètes vainqueurs et 
celui des guerriers ; il le suspendaux arbres, et, comme 
ThéocTÏte, en embrasse les contours d'une coupe cé- 
lèbre , ouvrage d'un sculpteur fameus. , 

Fiigliu, cvUtam dÎTiDiopui Alcimedoniia ; 
I:Cnla qaibai loma ftcili luperiiddita vitù 
DIfiluioa kfdera vatil pdlcnti cory roboa. 



Douze. bvGoogle 



i84 FLORE 

. Ce pissage et l'églogue tout endère sont imit^ d# 
Théocrite, mais, quand Virgile imite, il semble ci-éer 
encore, et sa supériorité lui reste tout entière. 

Voici la concordance synonymique du Berre dans 
l'accepùon générale du mot : 

K.wciîetKiTrit, Theopu. III, l8. 

Kiddiç, THEoca. ioc. comm. ; Plutabch. ^tnp. 
3, Prob. a; Diosc. II, 200^ 

Kutoo; et Ktatràv, Graec. récent. 

Edera,'CkT. Sa. 

Sdera pallens ,YiViG. Ed. III, 3g. 

Edera nigm, Ejusd. Georg. II, a58. 

Edera, Plih. XVI, 35; XXII, 10. 

Hedera Hélix des Botanistes et ses variétés. 

ENfZA (^) , pour KtfvuCec L'Âunée ou Inule 
visqueuse. • 

$na yuùk itiircit ^ ûovri 

Où naissent les meilleures plantes, l'égipyriis, la cn/ie et 
la mélisse odorante. ElB. IV, v. a5. 

Le mot xt^n est le même mot que xVillci, contracté. 
Cest donc à tort qu'on a voulu en faire un nom parti- 
culier applicable ^ une sorte de labiée. Il est prouvé 
que le nom de conjrza était donné à deux sortes de 
synanthérées , et nous serions embarrassés de décider 
à laquelle il &ut accorder la préférence, si nous n'é- 
tions conduits, par le sens même du vers que nous 
commentons, à choisir le xiJvuCii lï^^v (conyze mâle) 



Douze, bv Google ' 



DE THÉOCRITE. i85 

de Théopbraste. En effet , Théocrite met la con^ze au 
rang dea meilleures plantes, et ta place entre l'cegj^ 
pyrus et la mélisSej si oe poète a connu les deux co- 
njzes, il a dû nécessairement parler de la plus estimée, 
et désigner la conyze mile; on sait que les anciens 
. donnaient la qualification de mâles aux espèces ou aux 
variétés d'une même plante, douées, à leur sens, des 
propriétés les plus énergiques. Ce ne fut que bien 
long-temps après eux qu'on en vint à séparer ]es plantes, 
dioïques en m&Ies et en femelles suivant qu'elles n'a- 
vaient que des étamines ou des pistils. Ces considé- 
rations me font adopter sans hésiter la concordance 
synonymique suivante : 

K-ôvuCa, Hipp. Morb. mal. II, 65o; PfiCAHD. 
Ther. 70, 94 et ailleurs. 

KiivyCa àffT)v, Theoph. Hist.pl. VI, 2. 
Krfvu^a (uyô^Ti, D1O8C. III, l36. 
Kvûî^a, Theocb. Idyll. loc. comm. 
KoviiT^a, Graec. récent. , 

Conyza mas^ Plim. XXI, c. 3a. 
Imila viscosa, Linit. Sp. pi. 120g. 
L'Inule ou Aunée visqueuse (1). 
Cfr. Comment, sur Pline, XXI^note 119.' 
1LÔMAP02. L'Arbousier. 

xal iv xo^ipoiat xioraii. 

(i) ta 1L6v^!t ma, ecHjta/amina ieWoe, tnVlHBla PulUaria Jm 
lÀoai,Sp. pi. iiïR. 



oiizccb, Google 



i86 FLORE 

Mes chèvres se couchent sur dea feuiUes d'arbottsier. 

EiS.V, 119. 
L'arbousier est l'un des arbres qat croissent le plus 
fréquemment dans les régions méridionftlea de l'Eu- 
rope; il se plaît surtout dans les lieux irfcultea et mon- 
tueux. Ses fruits, qui ont une ressemblance frappante 
arec la liraise, lui ont Talu le nom de fraisier en artire. 
Quand ses branches sont couvertes d'arbouses (car tel 
est le nom qu'on donne à ses fmits), il est assez gra- 
deux, et l'œil s'arrâte avec plaisir sur sa cime , qui brille 
alors d'un vif coloris. Virgile a parlé de l'aiiionsîer dans 
une foule de passages de ses Églogiies et de ses Géor- 
giques. Un observateur aussi exact devait souvent le 
faire figurer dans ses tableaux > car il est peu de pay- 
sages dans les montagnes de la riante Italie qui ne 
montrent le cytise fleuri ou le vert, arbousier. Voici la 
concordance synonjrmique-que nous en avons donnée 
{Comm. sur Pline.XV, note 199): 

Kô[wipoî, Theoph. III, 16; Theocr. lac. comm.; 
Diosc. I, 175. 

Kau[Aapia, Graec. récent. 

^rbûtus et Arbutum, Latin. 

Arhulus graia hœdis, viridis,frondens, horrida, 
ViRG. Ecî. III, 82; VI, 46; Georg. I, i48, etc.; 
HoB. Carm.I, i6;CoLnM. VII, 9; Pli». XV, a8. 

Arbutui Unedo, Linit, Sp.pl. 566, 

L'Arbousier ou Fraisier en arbre. 

Le fruit xôjiapOT, \f.t^a.a.\i\m , [it{<La(xij).ov , Atheh. 
II , 9, etc. 



SolizccbvGoOglc 



DE THEOCRITE. ,87 

Arbutam tt^s-I^tias, 
KÔTIN02(<). 

Qièvres, él oignez- v ous dii/iutef sauvage. £1S. V, loo. 

Le «ônvoc est. notre fustet, RAiu CotjrioM (L.), ar> 
brâseaH fort eommuo dans nos provinces méridioiMlea 
et en Sicile. Il n'élaît pas besoiA que Tliéotrite conseil 
4àt à ses chèvres de s éloigner de ce sumac; toutes les 
espèces du genre Miu ont iles propriétés nuisibles, 
et il I suffit de lïnslinct des cbèvres.pour les enipé- 
ohcr.d'y porter unedeat imprudente, Voicî quelle est 
la concordance synonyroique du x^wk : 

K.(Îtwoî , "Theoch. Idjrli. loc. comm. ; ' Moscn. 
JdflL V, 10. ■ 

KaxxaviktvXyTBEopa. Hfst.pl. m, i6. 
KpuffôÇuXov , Gi-sec. récent. 
Cotxnus, Plih. Xyi,3o. 
, Cocconilea^ quorumd. 
Cocçygi'a, Plim. :XIII, ao. 
Scotano, Ital. mod. 
Bkus Cotynus, Idvs. Sp.pl. iSSg. 
ï^eFustei. 

KPiNpN (-ri) >ewxôy. 

Etpepov SÎtoi^ îlp£v« XEuxIi, 

J« te porterai, ou des iù hlfmct, uuJe pavot délicat, dont on 
fuit claquer les pétales rouges. £I£. Xt^ v. 56, 

5- 



J.,r,l,z<,.f,G00gIf 



i88 FLORE 

Celle belle plante, dont le port est si majeslneux et" 
dont la fleur est d'un blanc si pur, est originaire de l'Asie 
mineure, contrée où abondent les plantes bulbeuses. 
Les Grecs ont cultivé le lis dès les temps les plus 
reculés. Moins anciennement connue que la rose et que 
les violettes, cette plante a dû jouer un rôle racuns im- 
portant dans la composition des couronnes. On trouve 
sur des bas-reliefs ta fieur du lis entre les mains de 
Junon, de Vénus et de l'Espérance. Vénus, dît Cté^ 
ment d'Alexandrie, l'aimait beaucoup. {Peedagog. Hv. II, 
c. 8.) Apulée a donné au lis le nom de rose de luhon, 
etDioscoride l'a décoré de l'épitbète' de royal. Les mo* 
der nés cultivent fréquemment cette plante, moins ap- 
préciée peut-être depuis l'introduction dans nos jardins 
d'une foule debellesmonocotjtédones exportées des pays 
lointains. On sait que les Us ne figurent dans les armes 
de nos rois que depuis la croisade de Louis-le-Jeune. 
Avant le règne de ce monarque , l'oriflamme était par- 
semé de fers de lance, dans lesquels on a cru recon- 
naître , et mal à propos , d'abord un iris, J, Pseudoa- 
coratus [h.) , puis, enfin, un lis, le Ltlkiai Candidum. 

nDÏ^Uf' ^"'- Cant.Xl, i. 

Kptvov, Theoph. VI, 6; Theocb. loc. com. 

Kpîvov ^aaiXtxôv , Diosc. III, II 6. 

Kpivoî , Graec. récent. 

Lilium, Latinor. 

Mosa Junonis, Apdl., 

lujj^avatf (M , jËgypt. antiij'. 

,,_.»-? AvicEMM. aao. 



Douze, bv Google 



DE THÉOCRITE. 189 

jJY des Pers. 

Lïlium carididum, Linn. Sp.pi. 433. 
Le Lis blaoc. 
KPÔK02 &»0ô(. Le Safran jaune. 

At S" aàkt ÇavSoîo xpi^KOu Su^mov Ai(pi|v 

Celles-ci cueillaient eu foUlrant ia fieur odomite du u^ntt 
éoTi. Mofcs. U, 68. 

L'épithéte deyaurM, donn^ parMoschus aa satran, 
est «usai juste que celle de rougeâtre donnée par 
Virgule. L'une s'applique à la corolle et l'autre aux filets 
des éumines. Cette plante, cultivée en France, croit 
spontanément dans diverses régions de l'Europe. On 
la trouve en Sicile et dans les champs de presque touta 
la Grèce; les montagnes de VAttique en sont cou- 
vertes. Il était impossible qu'une plante aussi remar- 
quable ue figurât pas dans les écrits des poètes de l'an- 
fiquité, aussi la plupart d'entre eux en ont-ils parlé, 
ainsi qu'on peut le voir par I4 concordance synony- 
mique suivante : 

Kpmwî et Kpéxûv, HoM. Itiad. B, 348 ; ify'"- ''* ^•"i 
25;Theoph. Hist. pi. VI, 6; Theocb. /. c; Mosch. 
Idj-U. I, 67; Diosc. I, a5; Ca.li.iu. Hym. in Jpoll. 

Crocus, ViRG. Georg. 1, 56 ; IV, i 8a ; Culex, 4oo ; 
CoLDM. in,8;IX,4îPuif. XXI, 17; Vkoet.IX. 
33, etc. 

Crocus sativus, hina. J^fec. pi. 5o. 

Le Safran cultivé. 

5. 



j,.,i,z<..t,CoogIf 



190 FLORE 

Kf AM02 (-fi). La Fève, 

.iCiafta* Si T^ ^v nupl cpou^et. 

Et l'on fera rôlir les/è^ej dans le feu. EÎS. VII, 66. 

Le régal de (eves rôties que se promet ie berger Lyci- 
das ne tenterait guère nos plus sobres cultivateurs ; les 
eastatteœ molles de Virgile sont bien prélerables. Le 
xta^ioa ,faba des Latina, est notre Faba vulgarii. Voici la 
synon^rniM! de cette l^umineuse , sur laquelle on pourra 
trouTer de plus longs détails dans la Flore de F'irgHe, 
p. Sa, et dans les Comm. sur Piùte, liv. XVIII, note f,8i ; 

Kuajioç, Thgocb. /oc. cûmnt.; Plot. Polit. 2; 
Diosc. II, 127; HoM. lUad. XITI, 58g. 

Kûajioî l>.)>T|viïcÈ;, HiPtocR. Morb. mal. I, 608; 
Theoph. Hist.pl.WW, 3. 

Faba, Virg. Georg. I, ai5; Catui. 35; Vahr. 
1, 44; Coi.EM. Il, 10; PUH. XVIII, 7 et IX 

Fabulurn , Aulu-gell. 

Faba vu^aris, MoKBCB. Mçth. i5o. 

La Fève de marais. ■ : 

■ KTKAÂMmOS (^). 

Kifjii [ièv xï((r!w, MofwiJiv , tivi ■ xol rv Si Xaïamtç. 
'EvSÙjv tIv xuxl«£[iivôv Spuaai vuv eiç tÔï 'AXêït«. 
Et moi je piijue quelqu'un, ne le vois-tu pas, Moi'son ! 
Cours sur les bordt de l'IlHlès arracber le tyctame. 

EÎS. V, ia3. , 

Le Cyclame d'Europe, auquel- on rapporte avec 
raison le xux)ui|iivof des Grecs, est une plante fort re- 



^lailizccbvGoOglc 



DE THÉOGRITE. 191 

■ tnan^uabtfl, qui croît sur Ira- montagnes de presque 
, toute l'Europe. La singularité de forme de sa fleur et 
de sa racine a dû attirer de bonne heure l'attention 
des observateurs, aussi lui a-t-on fait jouer un rôle 
, important en incdecine. Les deux rers de Th^rite 
sont d'upe interpoétation ditiGcile , ils renferment une 
' ironie amère. Lacan s,'écne , après avoir reprocbé à Co- 
' matd plusieurs turpitudes : ■ Je viens de piquer mon rival ; 
.cours sur les borda de l'Halès chercher le exclame. • 
Gettç plante était renommée contre la morsure des ser- 
pents, et Lacon,aprèas'éire servi du mot ^i^ru^ (irriter), 
dans le sens de faire une morsure, indique l'antidote 
. dont il feut se servir. 

Voici la syniHijtmie à laquelle il convient de ramener 
le cyclame: 

KuxXaiAtMo;, HiPPocn. Morb. mal. 1 , 6 1 2 ; Thkoph. 
Hist. pi. IX, 5o; Theocr. lac. cit.; Nicaitd. Ther. 
945; Diosc. II, 194- 

Ku)c),a[*îSa, Grâce, récent. 
■ Cjrclamen jeu tuber terrce, Plik. XXV, 68. - 

Cycèamen hœderijblium, ait Hort. Kew. v. 1, 196. 

Le Cyclame à feuilles de lierre, 

KfMINON (tô). Le Cumin. 

Prends garde de te blesser la main en coupant le cumin. 

ElB. X, 55. 
Le cumin est une ombellifèrç dont la femence est 
■employée comme condiment. Les Orientaux en font un 



Douze. bvGoogle 



193 FLORE 

usage assez fr^uent dans la prépanitiom de leurs nfl- 
nienu. La médecine r^agele cumin parmi les carminotiEà. 
Le passage dans lequel se trouve le vers otté eit dîf- 
Ëiàle à entendre et à expliquer. Les anciens ae serraient 
du mot xi>(^tv(n> pour donner l'idée d'une avarice sordide; 
c'eet pourquoi un homme fort aTare était qualifié de 
xu|*Moic(>(n)K> (Voyez la canfirmation.de cette assertion 
dans le traité d'Aristctfe , întîl«lé les. Morales.) Athénée 
(liib. Vlll) tnte les deux vers suivants d'Alexis, dont le 
sens est le même que celui du vers de Théocrite. 

Ku(j^ivenpCm|ï 6 tfimç ivti soi Tn&cn. 

Hésychius appelle les avares xapiaiurjH^i. La gratne 
du cumin et celle du tresson alénois étaient fort com- 
munes et presque sans valeur ; ainsi on a pu dire avec 
raison : Cet homme est si avare qu'il étend ses calculs 
jusque sur la graine de cumin ou de cresson. 

iVlDS' EsDH. XXVIII, aS. 

Kuftwov, Hipp. de Morb. mul. I, 6o3. 

KujJtivov Pa(ii>.txôv, ThkopH. Hist. pi. VII , 4 » Nl- 
CAMDK. Ther. 601, '^10, etc. ; Dioscorid. IU, 68; 
" Theocr. loc. comm. 

KapvaêaJw, SiMEOM Seth.; Ptra. XX, 67; Pal- 
lad, ^pr. tit. 10. 

Caminum Cj-minum^ Lihii. Sp.pi. 3o5. 

Le Cumin. 

Il se pourrait que xu|jiivoitpf<rci]4 signifiât un scieur de 
' cumin? Si c'est là 1^ sens à donner à ce mot grec, le 
poète aurait voulu montrer ici l'excès d'avarice d'un 



_ ,ifz<..t,CoogIf 



DE THEOCRITE. ig3 

hoinnw en le jonootrant prêt k couper en deux un grain 
de cumin, parce qu'il trouve que c'est une portion d^R 
trop grosse. Ici , l'avarice ne aérait pas indiquée par le 
p«u de valeur du cumin , maîf par l'exiguïté de ses pro- 
portions , ce qui rend rjdicule le dessein de partager un 
si cbéMf corpuscule. 

L'évangile tire du ctunin use métaphore semblable : 
■ JUalheur à vous, pharisiens, qui (par uoe exactitude 
ntiautîeuse) payez la dîme de ( tout , jusqu'à la plus 
mince graine de) l'anethet du cumin, tandis que vous 
liégVgez la miséricorde et la justice. 

KrNÔSBATOS (6). L'Églantier. 

Ilpi; ^6S<t Ttûv itSi\fa irap' ai|ji.c<atatat Ttt^iixti. 
Miiis oi Véghntier nt ranémone ne doivent être comparés 
aux roses dont les fleurs, naissent autour des baies. 

E«, V, V. 9a. 

Sans dout« , la rose sauvage ne peut are comparée à 
la rose des jardins , mais elle est loin néanmoins d'être 
sans agrément. Les fleurs agrestes reçoivent un nouvel 
agrément du lieu où elles croissent. Dans nos parterres , 
les fleurs sont graupéaa avec art, mais l'éclat dont elles 
brillent est diminué d'autant par l'éclat dfe chacune d'el- 
les. L'oeil erre long-temps avant de se 6xer, et souvent 
la satiété arrive au moment de faire un choix. La rose 
sauvée qui étale tout le luxe de sa floraison dans le 
grand ttorajM>e de ses étamines dorées, dans le brillant 
coloci? de son fruit, et dans la suavité de son odeur, 
a le droit d'arrêter aussi les regards. Plus modeste que 



j.,.,i,z<..t,CoogIc 



ig4 FLORE 

la rose à centfeuitles, mais entourée délleurt [iliis mo- 
destes encore , )a rose sauvage est togjaun la teine des 
fleurs dans tes localités où elle se platt à vivre. 

Les Grecs lui avaient donné pariiiépris le nom de xuvit 
fkaTDï, rose de ehien, et cenomest encore le sien dans beau- 
coup de pay;; nous ne tenterons pas delà venger de c« 
qu'on avoiiluluidonner un nom méprisant. Quel'hotnme 
est inconséquent et ingrate Un senl'anima) l'aime, le sert 
d'une manière désintéressée; un seul répond par des ca- 
resses à la main qui le frappe; un seul sait se dévouer 
et rester fidèle au matheur, et c'est lui qui, «AHre toui 
les animaux domestiques, est'accablé de plus de traite- 
ments injustes, et qu'on semble mépriser davantage, 

KïnlPI2202 (■n). Le Cyprès. 

'Evrl Siçvai r^vil , IïtI i«8tv«l xunJpiffOQt. 
Ici son t des lauriers , là des cypréi flexibles. 

EIS. XI,v. 45. 

Le ejfirès est un ari>re trop connu pour qu'il soit 
besoin de lui consacrer un long aTticle. La forme pyra- 
midale qu'il doit à ses rameaux, presque exactement 
appliqués contre le tronc, et la verdure sombre et éter- 
nelle de ses feuilles, donnent l'idée de l'immobilité et de 
la mort. Il croît sans que l'œil paisse suivre les progrès 
de sa végétation , se couvre de fruits, sans avoir fait 
admirer l'éclat de ses Ôeurs, et s'élève sur un trône sou- 
vent énorme^ sans que ses dimensions puissent âtre 
facilement appréciées. Les êtres vivants semblent s'en 
éloigner ; les quadrupèdes ruminants ne portent JOTnais 
la dent sur son triste feuillage; et l'oiseau cliauEeura'y 



Douze. bvGoogle 



DE THEOCRITE. tgS 

construit son nid que bien rarement. L'homme lui- 
niéme ne l'associe ni à ses jeux ni à ses plaisirs; et s'il 
joue un rôle, c'est uniquement dans lès mythes et les 
cérémonies funèbres.- 

La place que le eyprfe occupe dans les idylles de 
The'ocrite est trop peu idnportantè pniir qu'il soit be- 
soin de bke cdnnultre les particularités historiques qui 
lui sont propres; nous ' altotts nous contenter d'en 
donner la synonymie ^ ' 



"Û3 



Bibl. sacr. 



Kunapi-cToc eù^ine, HoH. Odyss. E. 64;Theophb:. 
Hist.pl. IV, 6; Diosc. I, loa; Mosch. IdjU. Y, 
45, 5a. 
' Ku7câpt(nni;,THEOCH. loccomnt. 

Kwirecpfsout^ Gr«c. rece»^. 

Cupreèsus et cyparisstn atra, coni/era.,feralis, 
idœa, Yirg, in variis locis. 

Cupressus, Cat. de Re rust. »8; Piiir. XVI, 6o; 
VïÔET, I, a6i 

Cupressus semper virens, Iatxn. Sp. pi. 495. 

Le Cyprès toujours vert. 

Cfr. sur le Cyprès Flore de Vtrg. p, 44 i Conan. sur 
Plin. liv. XVI , notes 3oo à 3 1 1 . 

KfllElPOÏ (i). Le Squclifit odorant. 

Ici sont des chênes ; ici est le soucliet. EIS. V, 45. 



j,.,i,z<..t,Cot.")gIf 



isfi FLORE 

Là ils coupèrmt le bulome à feuilles aiguës et le toucha 
épais. US. XIII , 35. 

Dans l'un et l'autre de ces passages le poète fait 
Toîr clairement que lexûiwipoç est une plante des riTa- 
ges; les autres auteurs grecs le disent plus posîtire- 
ment encore , et l'on ne peut penser un instant que 
cette plantasoitdîfràvqte de celle qu'ils décrÏTent sous 
ce nom de x^ifw. Diqsconde lifi donne 4es feuiUes 
semblables à celles du poireau, mais plus longues et 
plus grêles, une tîge triangulaire, de la hauteur d'une 
coudée et plus , portant à son sommet des petites {euil- 
les, au milieu desquelles se trouvent les semences. Les 
racines, 'noires à l'extérieur, sont de la grosseur d'une 
olive, arrondies et réunies en chapelets ; leur udeur est 
suave et leur goAt amer. C'est dans les marais qu'on 
le trouve. Certes, il n'y a pas à hésiter, et c'est bien là 
le souchet rond, CjrperUi rotundus (L.); nous croyons 
donc pouvoir proposer hardiment lasynonymie suivante: 

KÛTCEtpov , HoH. Oefyss. XXI, 391 ; Hippocr. Fict. 
acut. 409. 

KûmtpDf ô ÎTEpo;, Tr£OPS. //»f. ^/. IV, II. 

S^oTvo;, ejusd. IX, 19. 

KviTCipo; xat ÈpuCLaïTrrpov, xat ccsirecXaQov, DiOSC. I, 4- 

Kinueipo;, Theocr. loc. coinm, 

Zfpva, PsEUD. Df.hocr. in Geopon. XII, 6. 

KuTCEipT],, Graec. récent. 

Juncus cjperus dictas ^ Plin. XXI , 79,' ef la ra- 
cine cyperis. 



Douze. bvGoogle 



DE THÉOCRITE. 197 

Cjrperus fotundm, Lisn. .1^. pi. p. 67. 
Le Souchet rond. 

Quelques etjmologistes Teulent faire dériver le mot 
cjrperus du nom de Vénus, Ç/prit, parce que les racines 
sont aphrodisiaques. Nous n'adoptons pas cette opinïoo, 
et nous pensons Lien plutôt que l'orjgine de ce mot 
•e perd dans la nuit des temps. . 

KfTI202(i). Le Cytise. 

Mes chèvres broutent le ejtùe et l'iq^lon. 

Elfi. V, ia8. 

Ce xirtooc est TraisemblnLlemenl la même plante que 
le cjrtisus des Latins, le même dont Virgile parle avec 
une sorte d'amour, et en accompagnant presque tou- 
jours son nom de l'épitliète Aeflorens. C'est cette fleur 
cliérie des abeilles et des chèvres; elle distend d'un latt 
plus pur les mamelles des vaches qui s'en repaissent , 
et augmente les précieux produits de la niche. Plu- 
sieurs commentateurs ont désigné pour cette plante 
notre cytise aubours, Çytisus Laburnum (L.j, si abon- 
dant sur les versants mù'idîoBaux deA Alpes, et même 
sur les montagnes sous-alpines, puisque nous l'avons 
recueilli sur lt»montsSalèvespi-es de Genève, où il croît 
' abondamment. Mais coinmc cette légumineuse, si re- 
marquable par les belles grappes dorées qui chargent 
son tronc ne se trouve pas en Grèce, on a cru devoir 
désigner de préférence le Medicago ar-bocea (L.). 11 
abonde dans toute l'Europe méridionale, et la grâce de 



Douze. bvGoogle 



198 FLCMIE 

ses jolies- flcars, aÎDsi qae leur durée, a pu juste- 
ment lui mériier IVpîthète de^fionns. Les herbivores 
en sont très friands, et les abeilles vont butiner ses 
fleurs bien plus souvent que celles de laubours. 

Tfous avons cherché à établir qne le fyttsus nigri- 
cûiue ligno de Pline différait de ce Cytixus apibus et ca- 
■pellii gratus , et l'on peut lire à ce sujet la (fissertalion 
que nous avons donnée dans la Bibliothèque universelle ■ 
de Genève (année i83o); nous ;devoi)S nous «in- 
tenter de donner ici la concordance synonymîque'du 
cytise des. poètes : 

Ki>n<TO|, Theocr. loc. cornm.; non Theoph. Diosc. 
IV, 1 1 3 ; Hestcç. Lexic. 

Cytisusflorensy apibus et capellis.gratus , Vjrç. 
Ed. I, 79; II, 64; X, 3o; Georg. il, 481; lU, 
3^4; CoLUM. de Re mst. V, la; VII, 6, etc.; Puçt. 
HUt. nau XIII, 49. 

Medicago arborea y \aw. Sp. pi. 376. 

Cjrtisus Mamntlue, Lob. /co/i. t. a, p. 4*>>. 
-,' lia Lucerne arboresceute.. 



AEÏPION- liC Narcisse, 



îoiizccb, Google 



DE THEOCRITE. 199 

Ou bien (Enrope) cueillait dans les prés les lin odormts. 
Hoscx. U,3a. 

Ce mot Ifffiev était, cheîs les Grecs, synonjirte de xpÉvM , 
maiscbes tes Atôques il sign'iGtàt narcissus. Nom Se- 
rions bien tentés de lui donner ici cette signification. 
Le lis blanv n'est pas une plante qui croisse spontané- 
ment dans les prés : suivant Sbthorp, on le trouve en 
Thessalie ; mais je ne pense pas qu'on l'ait jamais observa 
en Sicile ailleurs que dàtls tes jardins. La scène Se passe 
en Afrique et sut les rivages de Phéuicie, maïs Mos- 
chuB, en racontant la fable de l'enlèTement d'Europe, 
nVpoint voulu sans doute peindre la tiature africaine; ' 
ainsi nous ne chercherons pas à reconnaître une 
plante d'Afrique dans le XeCpcov de cet auteur : ce sera 
pour nous une plante sicilienne. Il est toutefois impos-- 
sible de décider si par ce mot Xtfptovj it faut entendre 
le lis ou le narcisse. Le poète aurait p)i très-bien met- 
tre des lis dans les localités où cette plante ne croît 
' pas; ce sunt des licences' qui ne tirent point à consé- 
quence, etque nos écrivains s§ permettent sans scru- 
pule. 

Voyez xpfvo; et vrfpjiisosç, ainsi que le mot Lilium de 
notre Flore de f^ù-gUe; Cfr. aussi nus Commentaires sur 
Pline. 

AElfKH {i\). Le Peuplier blanc. 

, K(WT\e'^uïXtuxi»*HpuxXi-:ltp4v?pvoi;.. ' ' ;' 

Ayant s(ir sa tête le ptaplier hlane, planté consacrée )k 
Hercule. EtS. II, v. lai. 

n n'est pas un poiète bucolique qui n'ait parle dans 



soiizccb, Google 



. FLORE 
ses TCTS àes peupliers ; ce* arbre* font la base princi- 
pale des paysages européens; leur port est élégant et 
majestueux, et le vert de leur feuillage, sombre et foncé 
dans le peupUer noir , blanc et cotonneux dans le peu-- 
plier blanc , contraste d'une manière agréable avec l'o- 
livier rabougri à la feuille grisâtre, et avec les saules, 
plus humbles dans leur taille, et dont le feuillage e»t 
si remarquable par une teinte argentée ou soyeuse. 

Sous les noms d'otT«f«f et de X*Jkii , Théocriie et le» 
auteurs grecs ont évidemment voulu désigner les deux 
espèces connue» des botaniste», ^u» les noms de Po- 
pulut nigra et de Populua al&a. Le» Latin» ont éubli 
ces mêmes distinctions dans leurs ouvrages scientiB- 
ques , mais les poètes n'ayant pas toujours donné d'é- 
piihète, laissent à deviner lequel des deux ils désignent 
sous le nom générique de Populus. Nous pensons que 
c'est le Populus nigra ^ le même qu'on trouvait abon- 
damment sur les bords de l'Achéruse. 

Il résulte évidemment du vers cité de Théocrite, qtw 
le peuplier consacré à Hercule était le peuplier blanc 
ou iïûxi ; ainsi donc , quand Virgile , qui avait fait 'une 
étude apjwofoudie de Théocrite, dit (Éclog, VU, v. 6%) : 

Populut iiii.dm gtitintau , 
et (Georg. U, 66.) 

UttrcalcKqoe «rboi nmbiou coronM, 

il entend parler du peuplier blanc; nous devrions 
donc recUËer l'opinion que nous avons émise ( FI. de 
Fireif^tP- t3a), sidéja dans la concordance synonymî- 
que donnée à la fin de ce même ouvrage, nous n'a- 



Diailizc^bvCoOgle 



DE THÉOCRITE. aoi 

fions exprimé d«s doutes sur la désignation du peuplier 
noir comme étant l'arlire d'Hercule. Cfr. nos Commen- 
taires sur Pline (lir. XVI, note 189). 

I.AÏyeipo;, HoM. Odyss. Vil, 106 et XVII, ao8; 
Hesiod. Scut. Herc. 377 ; Theoph. Hàt. pL III , 
14 ; Tbeocrit. foc. comm.; Diosç I, i44* 

Kaêatxi, Gnec. reccol. 

Populiu, ViRG. (dans le seus le plus ordinairr), 
Georg. IV, Sia et ailleurs. 

Populus nigrai Lmir. Sp.pl. i4€3. 

Le Peuplier noir. 

II. nasS' ^'^- J'ïc/ia. 

Àxepwtî, IIoM. //lati. XIII, 389; XVI, 48a. 
A^vîpov >^û)ni, Theoph. III, 4> Diosc. I, 109. 
Aïux.71, Thkoc- ioc. comm. et Grœc. récent. 
Populus Alcidœ gratissima, ViBcrL. Ed. VII, 61 . 
Populus candija, ejusd. Ed. IX, ^i. 
Populus alba, Lirni. Sp. pi. 1 463. 
Le Peuplier blanc. 

AErKOlON (to). Le Galanthe printanîer. 

Ou portant autour de sa téta une couronne de blanches 
violettes. EIS. VII, 64. 

Il est peu de plantes plus célèbres que la violetts 
blanche , Xcuxotov , et il n'en est guère dout la délermi- 
nadon soit plus difficile. Dîoscoride (III, i38) se con- 
tente de dire qu'on connaît des ^uxrf^ à fleurs 



^oiizccb, Google 



303 FLOHE 

bjandiei) Meues, jaunes et pourpre». Il ajoute que 

l'espèce à âeurs jaunes est surtout usitée en médecine. 
Ce peu de données a suffi à Sibthorp (J^t, grœe. II, 
p. 33-3^ pour reconnaître dans leltuK«^ ^tvov {colon 
mellis), le Clteiranthui Cheiri {L. Sp.pl. 9ti4)) dans le 
Xiuxbtov icopfupcov, le Cheiranthus tncànus (L. i^. pi. 
934)1 et dans le \euxotm iakinaw (i), XHesperis maritima^ 
(Tourii. last. aaS). Le docte auteur n'ose rien dédder 
sur le "kenwim Xtuxiv j qui reste toujours un objet' de 
doute et de controverse. VXmtiHist, nat, liv. XXI, i4) 
dit que la violette blancbe a des fleurs durables, et dé- 
clare, dans le même passage, que cette plante fleurit la 
première au retour de-la belle saison. Thëophraste lui 
donne le non de |^a;X££S5«« et affirme que sa racine est ar- 
rondie, fC;^ irrpoYïuXiv {Hist, pi, VII, i3). Ces derniers 
renseignements font voir clairement deux choses, sa- 
voir : que Pline a rapporté à une seule et même plante 
deux circonstances peu faciles à concilier, la durée et 
la précocité de la floraison , et que le Xeuxotov de Théo- 
pbraste est une plante tôut-à-fait différente des Xcuxotov 
de Dioscoride. Rapporterons-nous le Xeuxoiov de Théo- 
crite à celui de Tbéophraste , ou à l'un de ceux que 
nomma Dioscoride ? Cet auteur écrivit long-temps après 
le philosophe d'Érèse et dans l'Asie mineure; il eut la 
tradition noiminale des plantes grecques , et s'il s'instrui- 
sit en étudiant les auteurs qui l'avaient précédé, il dut 
adopter les changements subis dans la nomenctatureva- 
cillante des peuples. Il suit de là que pour approcher 

i I } DioKOridi.n't IDOUI Xiuxfiivi portait c«la opitMle. 



Douze. bvGoogle 



DE THÉOCRITE. ati3 

de la vérité <, dans la détermiDatioii des plaMcs de 
Théocrite, il &ut, quand W descriptions manquent, 
- suivre Théophraste, plus rapproché que Dioscoride 
des temps où vivait Je poète de Syracuse ; c'est ce 
que nous faisons pour la plante qui nous occupe. 
Pline la fait Ôeurir au premier printemps ; or-, 
les plantes printanières à fleurs blanches sont pres- 
que sans exception des monocotjlédones ; d'ail- 
leurs théophraste en fait une plante bulbeuse (à 
racine arrondie) : il y a donc certitude. La première de 
toutes les plantes bulbeuses qui épanouisse sa fleur est 
]e Galanthùs nivalîs (L.), puisqu'il fleurit en février. \i 
abondeen Grèce, tandis que le Leucoïum vernum (L.), in- 
diqué par d'autres commentateurs, paraît y être rare; 
du moins ne le trouve-t-On pas dans la Flore grecque 
de Sibthorp. Nous proposons donc la synonymie sui- 
vante : 

AeuxdÏOT, Theoph. Hist. pL Vil, i3; Tabocr. 

oc. comm., non DiosCor. nou Nicahd. 
• F'ioîa alba prima vere Jtorens, Plih. XXI, 14. 
Non Viola alba diu/lorens, ejusd. lac. cit. 
Galanthùs nivalis, Liirir. Sp.pl. 4i3. 
I^ Galanthe Iflos lactis colore) prinlanier. 

Cir. sur les viola et les Xcuxofov, nos Commentaires sur 
le XXI' livre de Pline. 

AïiTÔS (ô). Le Mélilot. 

npehKi toi oTï'^vov l^atû '■fji]*»^ oùED^ievora 
IIÏiSowBi, crxiEpà* |caTaô))m(jiev U TtXarivurtov. 



SiailÈccbyG'ÔOgle 



3o4 FtX)RE 

Tnwiinl {MMur loi la fNremière cooroone de loa* ter~ 
rrjfrv , nous U suspendroos i ce pkune touflu. 

ElS.XVII,v.43. 

Nous avons reconnu dans notre dissertadon sur les 
iotos {FI. de Firg., p. g5 ) , deux lotos terrestres : l'un 
cultivé, MelilotusoffivinalU (L.), l'autre sauvage, MelUo- 
tus caritlea (L.). Si nous avons rencontré juste, il ne 
s'agit plus que de décider à laquelle de ces deux plantes 
il convient d'accorder la préterence. Le choix sera 
bientôt fait. Ici lelleu de lascène n'est pas une campagne 
agreste, et Jes personnages qui y figurent ne sont pas des 
bergers. Douze vierges , appartenant aux premières fa- 
milles de Sparte, couronnées d'hyacinthe, se rassemblent 
près de l'appartement <Ie Méoélas et d'Hélène pour chan- 
ter un épithalame en l'honneur des jeunes époux. Tout 
dans leur langage étant recherché, les fleurs qu'elles nom- 
ment doivent se trouver parmi les plus suaves et les plus 
élégantes; ce lotos sera donc le loto» cultivé, oetuidont 
parle Homère, et qui naît sur l'Ida avec le safran et 
l'hyacinthe, pour servir de couche aux célestes époux. 

Toîoi ê' &itè -fpàn 6î« (f&v vtoftrjJia Wtiv , 
Afuniv 0' fpffi^tvTV , iSi xptfxov , i\^ 6(b(iv6ov 

■ La terre fait sortir de son sein un gazon frais , le 
lotos humide, la fleur de safran, et l'hyacinthe épaisse 
et tendre qui les soulèvent mollement.» Sans doute Théo- 
crite connaissait ce passage d'Homère (/Ziai^, XIV, 348), 
et ce n'est pas sans dessein qu'il nomme le lotos dans'un 
épithalame. Les ouvrages du chantre d'Achille étaient 



Douze. bvGoOgIf 



D£ THËOCRITE. %o5 

Je dépAt de Kwtes les tratlitîons relîgîeuaca, et les Grecs 
les SMÏTaieni rigonreusement. Si l'on fait quelque 
fond sur les traditions noininales, oq pense que œ 
lotos des poètes est la même plante que le Xonbc^ de 
Dimcoride , et Von est conduit à adopter Ix sjnouy- 
mie soÎTaiite : 

AwTiî, Homer. fUad. XIV, 348; Od/ss-W. 6o3; 
Hymn. iii Merc. 107; Theoch. loc. comm. 
Atoràï f![£tpo{ TpîfuXXof, Diosc. lY, 3i i (l). 
MîXiXwTOî? Thkoph. Hist.pl. VII, 14. 
Lotos pratensis Latiuor. 
i.^^ (kadhb) arab. 

Melilotut o^Scifuilis, Liiw. Sp.pl. 1078. 
T^ Mélilot. 



M 

I. MÂKïîN ( pour MâKïlN ) t^^. Le Co- 
quelicot. 

i!f£pov Si TOI î) xp(va )tEuxà, 

]e te porterai , ou les lis blancs , ou le tendre pavot , dont 
les pÉtales roUges servent à éprouver l'amour. EIS. XI, 56. 
MtExon, dorien, est ici pour ^■fyam, pavot, dans le 

(i)Sibtbarp(Ff. gnrc. cd. Smilh, II, 9S) drâigiw poatJe XtiToç at"P°< 
da DÙMCoriila la TVï^ani HtitmntHié.hiKn. Voni». 17S. 



J.,r,l,z<,.l.,G00gIf 



ao6 FLORE 

sens générique; il doit ici s'entendre du coquelicot, 
mais nous pensons que sous ce même nom Théo4»ite a 
voulu parlerdu çatotculùvé, Papavertomni/èrum (L.), 
dans le vers 1S7 de l'idylle VII; c'est pourquoi nous 
avons jugé nécessaire de «ëparer ces deux Papewer, 
dont le rôle économique et mythologique est aussi dif- 
férent que l'aspect. 

Dans tous les temps les peuples ont cherchéà fixer 
l'amour par des pliiltres ou des enchantements, et ont 
demandé des présages à tous les corps animés. 11 
reste encore parmi nous quelques traces de ces croyances 
enfantines: un amant inquiet consulte le destin en ef- 
feuillant une. rose ou une marguerite, et chacun con- 
naît cette jolie romance dont un couplet c 
préjugé superstitieui. 

l.u! lonl piwéi troil joon en griod le 

Eipdir Ta Tair i mail t* ttrkdrt VrigiM 

En fuUlniDt CDcillc ai» Margurrile , 

Qu'elle ialerTOge eunaitE in l'efTemlluit. 

IlcTiaDdn-vil P diuit Ii jonTCnccUe. 

PoiDl nriendn , diuit la BUdcIm Scnr. 

Or 1* buD page élait caché préa d'ell*, 

Qoi l'écrii : L'oracle cat on meiiteiir. 
Lorsque les anciens voulaient savoir si quelqu'un les 
aimait, ils se mettaient une feuille de pavot (t7]XeiptXav)(i) 
sur le dos de la main , sur les épaules ou sur le coude. 
Si le son qui se faisait entendre , quand on frappait des- 
sus, était mat, ils jugeaient qu'ils n'étaient point aimés; > 
mais si, au contraire, le son était clair, et si on l'en- 

(1) OiJi t4 T^fùjn iron(*ttïa(*rn« lAa.Ti-pmt. 

ibcDcr. iUS in , 19. 



^oiizccbvGooglc 



DE THEOCRITE, mj 

tendait de loin (tîiXt), le pr^ge éiait favorable. PoU 
lux (/i^. IX, 8) dît quelque chose de cet usage. Ho- 
race (Satyr. III, lib. 2, v. 271) perle, mais pour s'en 
moquer, d'usé épreure d'amour tirée des pépins de 
pomme : 

Qaid fmm Plecutt clorpetu temini pomta, 
Gaadn >i eiDcnm ^rcoiti forta , peau le ea ? 

Nom réunirons , dans l'article qui va suivre , les 
synonymies du pavot coquelicot et du pavot somnifèrei 
On peut consulter sur le yA-iu»* fpuOfii, Papatier cereala ^ 
de Virgile, nos Commentaires sur Pline, lîv. XX, 
note 190; notre Flore de Virgile, page 127, 

MAKHN (^). Le Pavot somnifère. 

Ayant dans ses mains des gerbes et despaeois, 

EiS. VII, i57. 

Nous avons cherché à établir qu'il s'agissait dans 
ce passage non du Papaver Rheeas (L.), coquelicot, 
mais bien plutôt du Papaver iomnijerum, ( L..). En 
effet, le passage de Théocriiie où le pavot est nom- 
mé, renferme une prière à Cérès, afin d'obtenir d'elle 
des récoltes toujours abondantes : -Viens, lui dît- 
on , tenant dans tes maitis et des gerbes et des pavots;» 
or, le pavot soninïtëre était consacré à cette déesse. 
Parmi les épis qu'on lui offrait devaient se trouver des 
pavotSjpour montrer, cHsent les commentateurs, qu'elle 
s en était utilement servie pour calmer (a douleur cau- 
sée par l'enlèvement de Proserpïne. Peut-être aussi 



_,.,i,z<,.f,GoogIf 



a68 FLORE 

cette cons^craticHi s'explique -t-dle p«rce qne, de 
tout temps , le pavot a été le ^mbole de la Te- 
condil^ et de L'abondance, i cause de la' prodi^euse 
quantité de graines que renferme sa capsule. L'es- 
pérance était représentée tenant i la main des épis 
-et des pavots. La distinction, d'ailleurs peu impor- 
tante , que nous faisons ici est donc suffisaaiinent justi- 
fiée. Voici coaimeot nous ciablissoDs ueite double sy- 
nonymie : 

L Mïîxuv. HoM. fliad. YllI, 3o6 ; Thkoïh. ÎX, i 3 ; 
NiCAHD. Ther. 85 1 et ^lexiph. l\?ii ; hToes. Deipn. 
ni , 6. Hccxbiv , I'heocr. loc. cotnm. 

Hifxuv iiiAepot, Diosc. IV, 65. 

ncncapvjva, GraMi. récent. 

Papaver sativum , Coldm. de Re ntst. XI, 3; 
pLiM. XX, 76; Paixau, Sept., Tit. XIII. 

Papaver lelhceum , vescam , soporiferum , geh- 
dum, etc. Georg., I, 78, IV", i3r et 1^5; jEnéid. 
IV, i3i; Mot. 75; Hor*t. Epist. IIl, 37^; Ovid. 
Fast. lib. IV, etc.; Serv. ad Georg. II; Pohphtr. 
apudEuseb. Prœparar. lib. II. etc. 

Papaver somniferum , I.ink. Sp.., pi. 626. 

LePnvot descliamps(i) , ou Pavot somnifère. 

II. Ma'juov ipi>eeà , Theocr. Idyll. XI , 56. 

Mï(x(ov foiàî xoioufUvTi , Theoph. Hlst.pl. IX, 3. . 

T&Touàt ^uc( :taX ^t'nf, Diosc. IV, 64 ; Gale», de 
fac. med. VII , 1 a. 

(i) Il abonde in Grèce ilnaa les i.-h.'iiiips callivéa. 



Douze, bv Google 



D£ THEOCaiTE. 209 

n«capo!iwi(i) juà mwiitç, quoti crisiagoUi, Cy- 
prîot. recvnt. 

Papaver cereafe, yiRG. Georg. I, aia; CoLDif. 
X,3i4. 

Papaver araticum , Pliu. XX, 76. 
■ Papayer Rhceas , Lmit. Sp. pi. 7a6. 
Le Coquelicot ou pavot rouge. 

HAaon. (-rà) La Pomine. 

Des poires à nos pieds, des/mmmnànosoAtés. 

E15.VII,i«4.etailL 

HSXov est le nom de la pomme en dialecte dorique, 
c'est directement de là que dérive le mot latin malum. 
Les Grecs écrivaient plus souvent (jiîjX'», et les Grecs 
modernes eux-mêmes nomment encore le pommier 
tii)Xiei. (fo?wz \i£kii.) 

MAaAxh. (ïi) La Mauve. 

At, at, tal [xœX^j^bi plv licJiv xotJi xStiov jFXuvTst. 

Hélas, lorsque les nrnuvejpéri&seot dans le jardin 

MoscB. Idyll. III, 106. 

La mauve qui, parmi nous , est en honneur comme 
plante médicinale, n'est plus estimée comme légume. 
Quoique fade et désagréable, elle reste pourtant alimen- 
taire dans le midi de la France et dans nus colonies. 
Si nous ne savions qu'en matière de goAt les an- 
ciens n'avaient pas les mÂmes idées que nous, il serait 
p^mis (le s'étonner de tout ce qu'ils en ont dit de 

(■) Cent pUol* porte CD B«rry le doid yat^niebaboa. 



^laiiizpcb, Google 



aia ¥WRE 

bien. Dant te langage poétique, la nauie est égale- 
ment déchue du rang qu'elle occupait autrefois ;et il c* 
est de même de plusieun autreii plantes. AccueîUeiait- 
on un poète qui dirait, comme Moschus : Ha ! lorsque 
dans nos jardins, les mauves, le persil Terdojant 
etl'anetaux feuilles délicates périssent, le printemps 
suivant les voit renaître; mais , hélas ! jious qui sommes, 
des étrâ grands et forts, et qui avons la sagesse e» 
partage, nous mourons pour toujours; le sein de la 
terre nous dévore, et nous dormons d'un sommeil qui 
n'a point de fin ? ■ 

Les plantes herbacées ont souvent une beauté de 
convention, et rarement leur utilité est telle qu'on ne 
puisse les remplacer par aucune autre. 

La détermination de la tuauve n'étant point un objet 
de contraverse, nous allons établir U conçocdance s]^ 
nonymique de cette plante. 

Meikxjyi, HoH. ûairœh, i6o; Hesîod. Oper.et 
dies, l\'i ; Theoph. Hist. pi. I,4'i IV, 20; Arist. in 
Plutar. ; MoscH. loc. comni. ; Athek. Detp. II, Sa. 

Majjé^n «ypia, NiCAMD. Ther. 89; éyisà.jélexijpk. 
9», 486, etc. 

Ha)^2,^, Antiph. apud Athen. H, Si. 

'WAâ.fTi x£fua.M, Diosc. III, i44' 

Xypme [toXox.* ^®' ^^'^X^'f Graec. récent. 

ÀjAWEVÎjf^a (1), j^ttic. 

Malacbe, Colom. de Jie rust. X, 347; 



Douze. bvGopgle 



DE THÉOCRITE. an 

JUalva^ ViBG. Mortt. v. 73; Plis. XX, s 1 ; Pal- 
lad. Febr. Til. XXIV; Oct. Jil. XI. 

,Malva rotunâifolia seu s&ve$tris , hisit. Spec. 
pi. 969. 

La Mauve à feuilles rondes et ta Mauve sauvage. 

MAAA XPf 2EA. 

Nïiv [dv x'^itl iJi^^iiaia (i.SX' ftiixni siStv 

Pour [ot j'irais ravir tes pommes tfor da jarcKn ( des 
Uespérides). 
Frag. de Théocr. qui semble appartenir A U XXIX Italie. 

Ces pommes d'or du jardin des Hespérîdes ont donné 
lieu à de longues dissertations , et k plusieurs opinions 
plus on moins vraisemblables^ présentées et défendues 
aveo un talent Ibrt distingué. Aucuii fruit ne méritait 
mieux l'épitbète de doré que l'orange j c'est k elle que ' 
nous avons cru pouvoir rapporter les |ûûm xfim*' On 
peut voir (Flore de f^irgile, p. io3) les raisons sur le^ 
quelles noua appuyons notre opinion. Peat-^tre tous 
les efforts tentés pour éclain-ir cette question sont- 
ils superflus. Ces pommes d'or du jardin des Hes- 
pérides n'ont peut-être pas plus existé que les dra- 
gons qui défendaient l'entrée du jardin où elles se 
trouvaient ) mais en croyant k leur existence, on ae 
peut guère penser que ce soit le coing , fruit très-âpre, 
difforme, et d'une couleur jaune peu agréable à Tcei]. 
Dans l'hypothèse où l'existence des pommes d'or ne 
serait pas du domaine de la fable, on ne peut , suivant 
nous , trouver d'opinion plus raisonnable que celle qui 
détigne le fruit de l'orangerou celui du citronnier. 



j,.,i,z<..t,CoogIf 



«13 FLORE 

M)0Kot xf<>«M, HasiOD. Theag. ai6, 335. 

HôXa xp<><TEK,Tiuoc. /Vu^. V. 13. 
. HfTiww [inîixiw y^ «spauuiw , Tseoph. tfù<. pi. lY, 4- 

I, i66. 

Miî^ov (fJi^ov), NiCAffD. AUxiph. 53 1. 

ÈffrcepL^tDv |jiîpiov, Atheit. III, ^3. 

NepâvrÇiov ^ [/.tiJiko*' [lîiXov, Schoî. Kicaitd. 

KiTpiov, ËvsTH. Comm. in Hom. 

Malum aureum Hesperidum^ Vahr. II, i. 

CitroJ, ^usd. III, a, etc.; Pallad. Mart. lo. 

M^lum Hesperidum, \nG: Eçl. VI, 61. 

Malum aureum^ ejusd. Ed. III, 71. 

Malum medictipi, citreum. Pus. XV, i4- 
'. Malum citrettta persicmUt Macr. Saturn^ II, 
a5, etc. 

JVara/tdo, etrangio, mefamnoio ((ifiXov v«(M£vtCuw), 
Ital. 

Citrus Medha, lÀtm. Sp.pt iioo; et CUrus-^u- 
rantium ; ejusd., loc. cit. 

Auraage (ea vieux français), Orange, Citron, 
Cédrat 

Il paraît assez' bien prouvé que les anciens confon- 
daient l'orange et le citron. 

MAAis (il). MHAis. Le pommier. 



Douze, bv Google 



DE THÉOCRITE. stï 

Les glands ornent le d^&; les pommes Ictmhijmùk. 
ËiS.VllI,T>79- 

C'est là le nom du pommier en dorien. TTiéocrîte- 
a introduit dans ses rers un assez grand nombre d'eX' 
pressions prises dans ce dialecte. Cet arbre, très-an- 
ciennement adtîve, a été connn de tons tes auteurs 
de l'antiquité, ainsi que le te'moigne la concordance' 
suivante : 

MiiUci, HoM. Odjrss. U, ii5; Hf^idu. Oper, et 
dies, 145 ; Paiis&ic. lA j^ttic. 

Mtiki^ (juorumd^ 

Ma>I<, Tbeocr. hc, comitt. 

6po(ucXt< (Ô^uM [tîpAv) episd.Jd/il. V, 94> {Pjrrus 
Malus non culta). 

Malus, M&RT. HoBA.T. ViBG. OviD. Cqi.Qii> de 
Re rusl. XH, 44; Ptinr. XV, i5v etc., etc. 

Pyrus Malus, Liifir.5^'./7/.68Gk ' *, 

Ijb Pommier. 

Cfr. nos Commentaires sur Pline, Iît. XV, note io5. 

MEAfTEIÂ (ii). La Mélisse. 

.{hcK XCeUi ndEvTK Cf^OVTt 

Oii niiissentles meilleures plantes, f^pynisi la caajaa et 
la «('^VJtf odorante. ËiS. IV, aS. 

Toîot S* j|icûc âent n^ort fiUv à. [iiXCtiib. 
Mes chèvres paissent la mélisse. E!S. V, l3o. 

Tous les noms donnés par les andens à la mélisse 



SolizccbvGoOglf 



ai4 IÏX)RE 

rendent compte du goAt prononce que les abriMes ont 

pour cette plante. Les Grecs anciens la nommaient 
[uXuraoéôre; pour fUi.iam€àxv.wi) , [MXtWfuUov et [uXittIï, 
les Grecs modernes, ^uhaao6invov et jfÀktaaiyofxm , où 
l'on voit que tous ces mots sont formés de pûmaa, 
abeille : il est de même du lattn apiastntm , dérivant de 
apis et non deapium , contre l'opinion du P, Hardouin. 

Me>Âteuc, Thcoch. loc. comm. 
MèXioff^ëoToç , KiCA.RU. Ther. 677. 
HsXiffoiifuUov et McT^Tatvix, Diosc. Ill, f 18. 
HeXi-nciva et HcXîxtouvoc, Hestch. Lexic. 
MïXifftToêoTKVov et VLùiaoifti^vin , Gnec mo<L 
Apiattrum, yiLtca.. III, 16; Coluh. dfi Re 
rust. IX, 9; PUN. XXI, 41. 

Melisphyllum, Virg. Georg. IV, 63. 
Melissa ojjficinalis y Lihh. ^. pi. IJ27. 
La Mélisse officinale. 

MïPfKA (i\). Le Tamarisc. 

IQt -cb xdh<iVT(( TOÛTO ftûXoipov , |ti |ji u p ï X a 1. 
Vers ce tertre en pente où croissent ces tamarisct. 

EîS. i, i3. 
Nous avons consacré {Flore de Virgile, p. m) un 
.long article à cette plante, et nous y renvoyons nos 
lecteurs. Le« commentateurs sont tous d'accord pour 
re<!onnaître notre tamarisc, dans le gjLupExT) des Grecs, et 
cette opinion, éclaircie et développée dans l'ouvrage 



SolizccbvGoOglf 



DE THÉOGBITE. si5 

cité plus hsut , est encore la nôtre. Cet arbrisseau se 
plaît sur le bord des rivières ; son feuillage eSt d'un 
vert agréable j ses rameaux flexibles sont fadlement 
agités par les vents, ce qui lui. donne un air de vie et 
de fraîcheur dont l'œil est agréablement frappé. Il n'é- 
tait guère possible que les poètes bucoliques n'«ti pat^ 
lassent pas dans leurs vers. 

Voici quelle est la concordance sjnonymîque du 
* mjrrica : 

Hupîmi, Hou. Iliad.yiy 4i9;Theoph. Hùt. pi. I, 
16; V, 6; Diosc. 1,99. 

HufTixuE fi ttf[jiufuci) , Grsec. récent. 

Myrica, Vibg. Ed. IV» a; VI, 10; VIII, 54; 
X, i3; Myrice,-^vm. XIII, 37. 
Tamarix galUca, Lihn. Sp.pl. 386. 

Le Tamarisc des Gaules. 

MTPToS (>i). Le Myrte. 

*PtïClpav iiA fficiUSùiv Tcircaat TiiXrfciii 
Adîfvsit xal {i.âpTOiat xoil (ùûStt xintap^am^. 
Du sein des rochers s'échappe un ruisseau dont les bords 
' sont couverts de lauriers, de mjrtes et de cyprès odorants. 
Tbbocb. 'Eitrrp. IV, 7. 

Le myrte est celui de tous les arbrisseaux d'Europe 
qui réunit le plus de souvenirs mythologiques. Ses ra- 
meaux flexibles le reudent propre à faire des couronnes; 
il a une odeur suave , et quand il est chargé de 
fleurs et de fruits, son aspect est fort agréable. On re- 



Diailizc^bvCoOgle 



2i6 FW%K 

■ connaît de QOinbreusu variét«s dejmytte, «t quelques- 
unes sont particulières à l'Italie. Cet ariirisseaii se pUît 
dans les pays chauds. On peiit le trouver parfois sur 
le bord des ruisseaux, mais on ne peut pas dii-e préci- 
sément qu'il aime les lieux humides, rfoug ne donne- 
xons pas une synonymie complète du myrte, car Umb 
les auteurs de i'anticjuité en ont parlé. 

Mup<nv^, HiPPOCR. Sforb. mal. 1, 5<)9;Thcoph, 
hist. pi. I, 5, Diosc. I, i55. 

Miiproî, Thkoci». /oc. com/n. ; ■NiCA.iti». invariis 
loeis. 

Hu^^tni, (u>pOTvn, (uîfTo^, Phbbbcr. apud. Athen. 
VVI;Plat. de Bepuâl.iyLVTKR. Polit. ÏI, 3io; Gal. 
defacsimpl, VII, la. 

Uîpra, Crsec. récent-, etc. 

^fj-y* Arabum. 

Mjrrtas, Virg. Ca.tdll. Colch. etc., etc. 

Myrtus communis (L.J, et ses variétés. 

Le myrte. 



N. 



NÂre!2202 (^). Le Narcisse. 



j,.,i,z<..t,Coogtc 



DE THEOCRITE. «17 

Que le beau tmimm» fleurisse sar les genévrien 

Et5. 1, i33. 

Toutes les espèces du genre Narcistus se recom- 
mandeot à l'attention de l'observateur par la grâce de 
leur port ou par l'agrément de leur odeur. Elles vivent, 
pour la plupart, dans les prairies, et souvent sur le 
bord des eaux cristallines, où se reflète leur élégante 
corolle. L'espèce la plus commune dans l'Europe 
méiidionale est le narcisse des poètes , Narcissutpoeti~ 
eus (L.); voici la concordance synonymi^ue qui lui 
est applicable : 

NapxiffffOî, HiPP./n loc. var.\ Theopb. Hist. pt\l, 
6;Theocr loc. comm. 

Napiuffiiot iÙTTfOOf , MosCH. Idjrll. II , 65. 

Nâpxtffooï îvSov mpipuptô^n; I Diosc. lY, i6i. 

AeÊpïôv , Attitor. 

i^y vel ^j^J> , Aral». 
-jl\i , Pers. 

JVarcissus parpareus , ViHG.iFc/. V, 3d;CoLUH. 
de He rust. X, 397; Plih. XXI , yS. 

Narcisstis poeticus, Liith. .§». pL 4 1 4- 

IjC Karoisse des poètes. 

Le vers de Théocrite sur lequel nous glosons a été 
traduit par Virgile dansla VIU'Eglogue, v. Sa, quand il 
met ces vers dans la bouche de Damon : 

Naan si on* attit) ragtit lapna; lam èane 
Ibla fanuu qaticoi; muraiia Bonat «InM-, 



j,=,i,z..tv Google 



Kngoia MMklbdi Mdcat dcutn aiyriq*] 
Ccrtnit et cjcaii olnlie. 

Remarquons en passant qlie Virgile a donné an nar- 
cisse lepithèle de purpureui , et que Dioscoride le 
distingue de ses congénères par les mots de fvSov Tiap- 
fupôiSic j la corolle du narcisse des .poètes est blaticbe , 
mais son nectaire, d'un rouge vif, lui a mérité lepithète 
de purpureus. 

Cfr. sur cette plante célèbre notre Flore de Virgile , 
p. ii€, et Pline, livre !S.XI, notes 35 et 36 de nos 
Commentairei. 

Moscbus {loe. cit.), en lui donnant l'épSthète de 
j£ffv»o{, à odeur suave, fournit une raison de plus pour 
adopter le narcisse des poètes comme étant le véfumaoç 
des Grecs ; car l'odeur de cette charmante tleur est des 
plus agréables. 



o 



ÔXNH. La poire. 

Despoires k nos pieds, des pommes à nos côtés. 

Etî.VII,i44. 

Que tout change de nature, et que le pin porte des /«««*. 
EÎS. I, i34. 

1« mot S-/r^, qu'Homère écrit aussi i^x*^* signifie 
taniât poire et tantôt poirier. On l'applique aussi, soit 
au poirier cultivé , soit au poirier sauvage. C'est dans 



_ ,i,z<..t,CoogIc 



DE THÉOCRITE. a 19 

le sens de poire et de poire sauvage qu'il faut l'eo- 
tendr^ dans les deux passages cités de Théocrite. Les 
Grecs se serraient presque toiyours du mot jitwv quand 
ils ToulaienI parler de la poire provenant du poirier 
cultivé. Voici sous quelle synonymie il faut comprendre 
cet «XVI- 

Ô^v» et ^tn, HoMER. Odyss. VU, lao. 

6^vYi , Theocr. loc. comm. 

Àxpàî, Theoph. Hist. pi. I, i3; AaiST. VIII, 6' 
Diosc. I, 168. 

JLmot wypûc, Edst. Comm. in Hom. 

k-^iji^toL, ô^pâ^i % âni^i, Gnec. récent. 

Pyrus inserenda, Vihc Ed. I, 74; Plih. XV, 
i6,et âucf. latin. 

Pj-rus sjrlvestris^HvBkM. ^rb. t. 45- 

Le Poirier sauvage. 

Cfr. sur les diverses poires énumérées dans les ou- 
vrages des anciens, nos Commentcàtts sur le XV livre 
de Pline, note 106. 



n 



IlAAioïPOÏ. Le Paliuré. 

Prépares les bois sèches de l'aspalathé et du paliamt. 
EEa.XXIV,87. 
7 



^laifizccbyGoOgle 



aao FLORE 

On aperçoit aiséineiit, en lisant le texte de» au- 
teurs grecs et latins qui ont parlé du palîurus, que 
des arbres différenU ont porté ce nom. Le mcXiouaoc de 
Théophraste {Bût. pi. III, 17) se divise en plusieurs 
espèces distinctes, qui toutes portent des fruits. Ceux-ci, 
dit-il , consistent en trois ou quatre semences enfoncée» 
dans une gousse; elles sont connues pour guérir la 
toux. lies lieux liumides et les lieux secs conviennent 
également au naXIoupoi; : il perd ses feuilles en hiver , tan> 
dis que le ^fxvK, si souvent confondu avec lui, lés con- 
serve. Dioscoride décrit plus imparfaitement 1eitaX(aupa<; 
il le ditépineux, fort commun, et portant des baies noires. 
L'arbre dont parle, sous ce même nom, Agathoclès dans 
Athénée, est \epaliunts africanm dePline, Le naturaliste 
romain n'ajoute aucun renseignement à ceux fournis par 
lesGrecs. Il résulte de l'incertitude desdescriptionsl'im- 
possibilité matérieile &% décider à quelles plantes il Ëiut ' 
rapporter les paliurus énumérés par les divers auteurs; 
il nous sufGrà , au reste , de savoir que le 7ntXiou(M« de 
Théocrite est le suivant : 

naVioupo; {excl. descript.), Theoph. Hist. pi. 1, 1 a r ; 
Theoch. loc. com., Diosc. I, lai. 

naXicii>pi, Graec. récent. 

Paliurus spinosus, Xirg. Ed. V, Sg; ColuIh. 
de Re rust. VII, 96; XI, 3, 4; Piim. liv. XXIV, 71. 

Zura Africanorum, Plim. loc. cit. 

Paliurus aculeatus, DC. FI. fr. 4o , 81. 

Le Paliure porte<;hapeau. 



J.,r,l,z<,.f,G00gIf 



DE THEOGRITE. 
Cfr. Flore de Virgile^ pag. ia6, an-paliurus. 

nfTïS (li). Le Pin cultivé. 



n. fait entendre un doux murmure , 6 chevrierl.... 
E!S.I,v. I. 
Tïivta S' iviù^ •ji^ol'no, xcà i itCtu; Sf^vaç Ivilxai. 
Que tout change de nature et que le/'in porte des poires. 
£15. I,i34. 

^diUeiSi xal & nitiç &]^et xt^vouf. 

Et le piii laisse tomber ses cônes (ses fruits). 

EES. V, 49. 

L'arbre dont il est fait mention dans ces divers pas 
sages est-il bien une seule et même espèce de Piruis? 
nous le pensons. Cela convenu, quelle sera l'espèce à 
désigner? Sans doutele Pin arbre frnitier , Pinus Piitea 
des botanistes modernes. Les peuples méridionaux en 
estiment beaucoup te fruit. Malgré l'épilhète d'^t^poïque ' 
donne Theophraste à cet arbre, et celle de cutta 
qn'on lit dans Ovide, il croît sans culture sur les pl.igeï 
arénacées des rivages du Péloponèse occidental, dan» 
presque toute l'Espagne , en Italie et en Sicile. Ses fruits , 
connus en français sous ienorade/Ji^nonî, devaient être 
recherchés parles bergers de ïbéocrite et de Virgile.Voici 
comment nous établissonsla synonymie de celte conifère: 

neûicTi ^(tepoî, Theoph. Hist. pi. III, }o; AawT. 
de jénimal. Y. 19, etc. 

nmjs, Theocr. toc. comm: ; Mosgh. Idjrîl. VT, 8; 
Diosc. I, 86. 



Douze. bvGoogle 



aaa FLORE 

Rouxouvaptà , Grsec. receat. J^e fruit mt^vov xicfuov, 
DiocL. C&RTST. ap. Athen. DEiPift>s,II, i6. 

— Rwvoç, Theocr. Idyll. V. 49; Atheb. loc. cit. 

Pinits uberrima, Vibg. Georg. IV, i4i-- 

Pinus kortensù, ejusd. ^c/. VII, 65. 

Pinusjoliisccipillaceiset mucronatis , Pliit. XVI, 
i6. 

Pinus Pinea, Linir. Spec.pl. li^Q. 

Le Pin cultivé ou Pin à pignons. 

HAATAnI2T02 {■/,). Le Platane. 

np<(-[a TOI oTEf ctvov Xurû X'i"'^ ai>Ça[«^voio 
nU^aaat, oxupèiv xaTaGijsatiicv if Tr^ctTaEviiTTev. 
Les premiers tressant pour toi une courdnne de lotos 
terrestre , nous la suspendrons à ceplatane toufTu. 

Ei3. XVIII , 43. 
Le platane est un des arbres les plus remarquables 
de l'Europe australe. On le trouve fréquemment en 
Grèce; il abonde en Sicile, près des fleuves, dont il em- 
bellit les rives. Le ptaUné mérite lëpithète de toufTu, 
sxup^, que lui donne Théocrite, et cellp d'aérien, 
aeria, que lui applique Virgile, car il parvient à une 
hauteur considérable dafls les climats méridionaux, les 
seuls où il acquière toutes ses dimensions. 

Voici la concordance synon^mique de cet arbre : 
nXaTÔvKTToç , HoH. iliad. II, 3io; Theocr. loc. 
cOmm., 43. 

ïDjïTavoç, Theoph. Hist.pl. III, 7; MosCB. VII, 
II, cum voce pofloçuiloî , id eA/rondosa} Diosc. 
I, 107. 



_,.,i,z<..t,CoogIf 



DE THÉOCRITE. aa3 

DiotTovoî, Grœc. récent. 

Piatemus, Vieg. Georg. II, 70; Culex, iiZ\ Hoh. 
Od. 12; liv. Il; Vahr. I, 7; Plut. XII, i; XXIV, a; 
Cladd. Hjrm. Rom.\ Pallad. de He rusl. 87. 

Platanus orientaiis, Liuff. Sp, pi, i4i7* 

Le Platane d'Orient. 

■ nPlNOZ (6). L'Yeuse. 

OùSà Y&p oùS' âxij}iott âpiftoXiStç' al |jiv fx^*^* 
AeffT^v jitb TC p (v [Q XiTcûpiov , at S) |xtXi](px(. 
Jl ne faut pas comparer aun glands les pommes sauvages; 
car les glands sont recouverts, d'une écorce comme celle de 
Vj-euse qui les produit , taudis que les ponutnes agrestes ont un 
suc mielleux. EIS. V, v, 94. 

Les Grecs ilonnaïent à l'iUje des Latins le nom 
de npîy«;. C'est un arbre fort commun dans quelques 
localités méridionales ; il s'élève peu,mais comme sa vie 
est três-loBgue , il peut acquérir une grosseur presque 
monstrueuse. L'yeuse n'a rien dans son port qui puisse 
lu faire comparer au véritable chêne, rdî des forêts 
européennes. Le tronc est rabougri, les feuilles sont pe- 
tites et d'un vert triste; les paysages dont file lait le fond 
sont loin d'avoir la fraîcheur de ceux où dominent nos 
gratxls arbres du Nord , si variés dans leur port et si 
majestueux dans leur ensemble. Théocrite, rapprochant 
des pommes sauvages les glands du chéne-yeuse, mais 
plaçant ceux-ci dans un rang inférieur, nous disposerait 
assez à penser qu'il ^eut parler des chênes à glands 
doux; or le Quetrm Mgilops est dans ce cas, et il 



^olizccbvGoOglf 



aa4 FLORE 

n'est pas rare en Sicile. H'eanmoins, comme \JEgyleps 
des Lalinsétaît connu des Grecs sous le nom de fij-f^t 
nous établirons la concordance s^oonymique suivante : 

^-y^.Esaî, XUV, l4. 

npïvûî, Hesiod. Oper. etDies, 4î»7et434îTHiopn. 
Hist. pi. III, 6; Theocr. loc. comm.\ Oiosc. lY^ 
. i43; Hestch. Zicxic. 

Xfuc 7) apoi;, Gnec. rec. 

Ilex, LuCAW, Phars. III. " 

llex minor? Col. IX, de Re rusL a; Virg. A'cA 
I, i8;VII, 1. 

Quercus llex, Lmir. Sp. pi. i5i3. 

IjC Cliêne vert. 

nTEAÉA (J). L'Orme. 

AiÙp' bTtï T&v ti-tiX^av f<tSu>|MOa 

Ici, sous ces or/nei, asseyons-nous. EtS. I, ai: 

AÏ^Mpo^ ■K TiX ja i K iûoxiov Shsoi ï^ivov. 

Des peupHers noir& et dei«rmct formaient un bms épais. 
EiS. VII,8. 

L'orme est plutôt l'arbre A centre de l'Europe que 
celui des régions méridionales; ce n'est pas qu'on ne 
)e trouve en Sicile et en Grèce , mais il n'y atteint pas 
des proportions aussi considérables qu'en France ou 
en Allemagne. Virgile , qui en parle souvent , le regarde 
comme l'appui le plus ordinaire de la vigne. Voici quelle 
est la coucorclance synonymique de cet arbre : 

UrùÀit, HoM. 2iiad. XII , 3âo et alibi. Hemod. 
Oper, et Dies. 434; Thkoph. III, i4; Theocb. loc. 
comm.; Mosch. Idj-ll. V, la ; Diosc. I, m". 



Douze, bv Google 



DE THÉOGRITE. aaS 

TItOml, Gtsg. récent. 

Olmui, Catiji,l. a8, etc.; Viiig. £cl. II, 70; V, 3; 
Georg. 1, 1 70, etc.; CoLDM. de Arbor,; GLk.VD.Epitfi. 
Uùnus marita, Qdorcmd. 
Ulmus campestrisy L. Sp.pl. '^■x']. 
L'Orme et l'Ormeau. 

nTÉP12 OU nTEPU {i). La Piéride. 

(Que ne puis-Je , pcDétrant) à travers le lierre et W fougère 
doDi tu es entourée ? EEâ. III, 14. 

(hniUv icT^piv £& icaTii«U 

Kal yXttxwv' iiïâïU5«v. 

Là tu fouleras la molle ^i^n; et le pouliot fleuri. 

EtS. V, 56. 

Ce «tffK est bien certaiimnent leJUùr aratrit invita 
de Virgile. Cliez le poète Utin , cette plante n'est nom- 
mée que dans ses rapports avec l'agriculture. Chez 
Théocrite elle joue un i-ôle plus aimable : elle dérobe 
aux indiscrets l'entrée de la grotte (1), asile d'une 
njraphe rebelle à l'amour, et sert de tapis aux danses 
des bergers. Les Grecs modernes lui donnent encore au- 
jourd'hui le même nom que Théocrite. 

IlTfipiî, Theocr. toc. comm. et Graec. récent. 
©ïiXuTtTîpU , Theoph. HÈtt. plant. IX, 20. 



(<) Dloscoriile (t, d'iprèi osl antenr, Pline, la! donomt le nom dp 
tijrnipluta Pltrii, fougcre dei pjmpli» on dei grotte*. 



Douze. bvGoogle 



336 FLORE 

8il>iMPrep(ç et vujtfata Ttréptç; Diosc. IV, 187. 
Filix ini'isa,'WiVLG. Georg. II, 189. 
jévia^CoiJsa. VI, 14- 

Thefypteris, FUix npnphœa y^fœmina, Pnic, 
XXVII, 55? 
Pteris aquilina, Lihk. Sp.pî. i53o. 
La Piéride fougère femelle. 
nfE02. Le Buis. 

tiv âic^poicov zTSiv "Eptora 

'Eo&J|«viw itiJ ïeio ttotI xi^ov 

Il vit l'amour fugitif posé sur une branche de buà, 

Bioiir,EiS. II, a. 
liC seps renfermé dans les vers de Bîon nous prouve 
qu'if s'agit de l'espèce arborescente dn genre huxusf 
elle s'élève â une hauteur de quinze à dix-huît pieds, 
et le tronc peut acifuérir jusqu'à dix pouces de diamè- 
tre; ce bois est fort commun dans toute l'Europe au- 
strale. Voici la concordance sjnonymique que noua 
lui attacboiiB : 

-nttrwn EsAï, 4.1, 19. 

nûÇoî, Theoph. m, r5; Hom. Iliad. XXIV, 
268; Bios, Idyll. Il, 2; Nica-wd. Âlexiph. v. 577. 

nuSiipi, Gt^c. récent. 

Buxus et Buxum, Virg. Georg. II, 4^7, 449» 
yEneid. VII, 38a,- IX-, Ôry. 

Buxus, OviD. de Jrt. amand. III, 69T, etin aUis 
loc. 

Buxus gallica, Px-ih. XVI, 28. 



DiàilizccbvGOOglf 



DE THÉOGRITE. 227 

Buxus semper virens ^ Tar. arhorescens. Luth. 

Sp.pl.i^gà. 

Le Buis CD arbre. 

Voyez sur le Buis, les notes iSa '■ — i59de nos Corn- 

mentairet sur le XVI" livre de Pline. 



tktmoi (li). Le Jujubier. 

EU içoi ^X<- ï(Mniï, |ji^ livAinOï {px^o, Bércs - 
*£v Y^ ^pti f j[JLvoi Ti xal JwdIXatoi xo{juiuvTi. 
Quand tu vas sur la montagne , 6 Battus I ne marche pas 
déchaussé; car il y croit Aajiyabiert et des genêts épineux, 
EIS. IV, 57. 

Originaire de la Sjn-ie , mais traosporté dans l'Europe 
australe, le jujubier y prospère; il est naturalisé en 
Grèce près de Mégare et sur le Mont-Paraïasse ; on le 
trouve en abondance dans toute la Sicile. I^es Grecs 
modernes ont adopté le nom laiin, qui sans doute 
était lui-même d'origine africaine, de sorte que le 
mot ^(jLvoc est tombé en oubli. H existe peu de doutes 
sur la détermination de celte plante, et l'on peut har- 
diraent proposer la synonymie suivante : 

i-ajtvoc, HippocR...^^cf.5a5;THEOCR. /oc. comm. 
K'poî Voitàî, Theoph. Hist. pi. III, 17; Diosc. 
1, 119. 



_ ,i,z<..t,CoogIf 



aaS FLOBE 

Zuptxàv , Gai., de Alim. lî. 
Zt^ufx, SiH. Setb. 

Arbor zizjrphusy Colum. de Se rust. IX, 4. 
Zizypha, Jujubarum arbor, Pu». XV, 14. 
T^iv-ri^ifov yi !|t^îfi, Graec. récent. 
Zizyphus vulgaris, Lhrck. IU. t. i85;f. v. 
Hhamnus Zizyphus, LiMR. Sp. pi. 282. 
Le Jujubier. 

i>ÔAON (tô). La Rose. 

Mais ni l'églantier ni l'anémone ne doivent être compares. 
mx roses qui naissent près des haies. 

Eté. V, 92. 

Que dire de la rose , célébrée par Anacréon et par 
tous les poètes? La manière d'être neuf sur cette ma- 
tière n'est-ce pas d'en donnei: seulement la synonymie ? 
Il sufBt de graver un nom sur le tombeau d'un grand 
homme : tes longues inscriptions ne paraissent laites 
que pour les morts Ttdgaires. 

i-iîSov, Amacr. Od. 43; Theocr. loc. tomrfi. ; 
Biow. ldyU.l, .66; Mosch. Jdyli. II, 36, 70; IV, 
^. CO; V, 9 et Gwec. 
Bfo'Xov, Êolieiis. 



(i) Cfr. I'*ttic1e dni|i»«K wr ce pawaga ia U cinqniènN Idjllc At 
Huschoa. 



t,CoogIc 



DE THEOCRITE. aap 

Rasa, ViiiG. €t ^uct. latin.; Apdl. Metam. II; 
Aus. ïdxU. XIV, etc. 

ûjj ^rabum. 

Hosarum varice species, prtecipue Rosa centi' 
/olia, damascena, alba, etc. 

La Rose. 



S. 



2ÉAIN0N (tô). Le Persil. 

Ti» «içavw 

* T^ TOI È'^ , 'AjxapuUkl f {Xa , Kismto fuiUtvsDi - 

'EfLi^of xaUxtofft xaWù(i$(Mit9( <riX(voif. 
Lft couronne de lierre que je te garde,. chère Amaryllis, et 
dans laquelle j'ai eatrelacé des roses et du /w/vf' odorant. 
E!5. 111,31. 

Kviîa -c' ia-yoSflji) « TroXuY^BjiTTcij) Tt aeXfvii). 
Et la couche sera abondamment couverte de conyze , 
d'asphodèle et de /jcwV flexible. EIS. Vil, 68. 

Kal OËOovTa aiXiw-x 

Et les pousses lujntriantes du persil veràojBirH 

EIS. XIU 43. 
Les modernes ne voient dans le ètXivov qu'une plante 
condime 11 taire. Le persil (car c'est à lui qu'il faut rap- 
porter la plante de Théocrite et des autres poètes bucoli- 
ques grecs) a une odeur fatigante et désagréable. Il 
est peu de plantes qui conviennent moins pour tresser 
des couronnes; ses fleurs et son feuillage n'ont rien qui 
pUise à l'œil , et il se flétrît peu après avoir été arrsvhé. 



b, Google 



a3o FLORE 

Les andens, moins rafïïnéit que nous sur le mérite des, 
odeurs , estimaient ce que nous dédaignons , et souvent 
méprisaient ce qui nous plaît le plus. Leurs vins, leurs 
huiles, leurs épices, les aromates dont ils se parfu- 
maient, les aliments qui servaient à les nourrir, les. 
fleura qui charmaient leur odorat, ne pourraient être 
employés par nous aux mémos usages et avec un succès 
égal. Il n'en est pas de même des objets d'art et des ou-> 
vrages de littérature, et de ce côté nos sentiments sont 
les mêmes. Les monuments qui excitaient l'admiration 
des Grecs excitent aussi la nôtre ; les vers dont l'harmonie 
charmait leur oreille exigeante, plaisent encore à notre 
oreille. On ne saurait trop s'étonner de trouver l'homme 
intellectuel tel qu'il était il y a deux mille ans, et de re- 
connaître que l'homme physique est changé, au point 
de déclarer aujourd'hui fétide ce qu'il trouvait avoir une 
bonne odeur, et nauséeux ce qui fut long-temps par lui 
savouré avec délices. 

Voici quelle est la concordance synonymique duoûivov: 

2iJ.ivQv, HoM. Odyss. V. 7a. 

S^ivov îijtepov. HippocR. et Theoph. Hist.pl. I, 4» 
VU, 4> etc-; NiCANO. in Alexiph.^oi\ Theocsi. 
loc. comm. 

SÙ.I.W* x^wpiv, Mosc. Idyll. V. 107. 

ÔpEOffé^tvov, Diosc. II, 74> 

JUupoÂuc, Grœc. récent. 

jipium Petroselinum, Libn. Sp. pi. 379. 

Le Persil.' 

Hoscbus (III, 107 ) qualiâeleoAivov de fhi^y éclatant 



b, Google 



DE THÉOCniTE. a3i 

de fraîcheur, vert. Le persil mérite cette épilhète, ses 
feuilles étant du vert le plus prononcé. 

2fON (-rà). La Berle. 



-A Si TOI o (a xapiciv Ivifxsi, 

.Que la berk porte des ifruits. ËiB. V, ia5. 



Tous les commentateurs saccordest à designer la 
berle comme étant le ofov des Grecs j les botanistes ont 
laissé à cette ombellifère le nom grec pour nom généri- 
que. Théocriie en disant • que désormais la berle porte 
des fruits > entend parler de fruits comestibles, car il ne 
pouvait ignorer que cette onibellifère donnait des graines 
en abondance. 11 arrive souvent k Pline de déclarer sté- 
rile une plante qui ne produit que des fruits peu appa- 
rents ou injiciles à l'homme. C'est dans ce sens qu'il faut 
entendre ici le texte de notre auteur. 

La berle est commune dans les lieux marécageux de 
toute l'Europe. Voici la synonymie que nous rattachons 
à cette plante: 

ïwv, Diosc. III, 1 54; Theocr. loc comnt.; Athkii. 
II, 6i;/ion Cratœv. 

Siam,s.Sion, Pliw. XXIL 4r. 

Laver, ejusd. XXVl, 3a.' 

IfïpooOmov (persil aquatique), Grsec. récent. 

Sium seu latifolium seu nodifiorum, Liirir. Sp. ' 
pi 36i. 

La Berle. 

2ÏT02 (6). Le Blé. 



Douze. bvGoogle 



233 FLORE 

Vous qui battes le hte , gardei-voua de dormir au milieu du 
jour. Eifi-X, 48. 

Dans les pays chauds , ]e blé , aïvn; , est battu sur une 
aire pratiquée dans le champ même où se Fait la récolte, 
et c'est en foulant les gerbes aux piedsdes chevaux qu'on 
sépare le grain de son épi. La chaleur du soleil en Facilite 
lasortie, et Ters midi celte opération s'exécute avec 
une grande promptitude. M. Firmin Dîdot a observé, 
dit-il, près d'Agrigente, des chevaux qui Foulaient la 
paille et le grain ; vers dix heures du matin , leur allure 
était paisible , mais vers midi, hommes et chevaux cou- 
raient avec une vitesse incroyable. Nous avons vu prati- 
quer près de Séville ce battage du grain ; mais l'indolent 
paysan espagnol donnait régulièrement la sieste de 
onze heures dn matin à trois heures du soir, avec au- 
tant de régularité que le citadin. Il est vrai que sous le 
ciel de! Andalousie , et quand le thermomètre marque à 
l'ombre io" Béanmur , il est difBcile de se livrer à l'exer- 
<ùce violent dont parle M. Firmin Didot. 

Hésiode {Oper.etdies, v. 573) recomniaudeaux mois- 
sonneurs de fuir les lieux ombragés, et de ne point se 
livrer aux douceurs dn repos pendant la Fraîcheur du 
matin. Celte recommandation est bien plus d'accord 
avec les préceptes hygiéniques que celte de Tfaéocrite : 
un exernce trop violent à l'ardeur du soleil peut dé- 
terminer une foule d'accidents Funestes. 

2KJAAA (n). La Scille maritime. 

2ail.X«C iwr Tpakt é>4 aé(MnK è*iW nUUMC 



Douze, bv Google 



DE THEOPRITE. a33 

Il y a ici quelqu'un qui se fâche, ne t'en aperçois-tu pas, 
Morson ? va donc sur-le-champ, pour le caluier, arracher sur 
ce tombeau des sdttes desséchées. £!$. V, 130. 

On a loDgoemetn disserté pour expliquer le sens dé 
ce» deux vers. UeÏDsiiu a voulu qu'oo les traduisît 
ainsi : ■ Ta ferais bien mieux de l'occuper à arracher 
de mauvaises herbes que de quereller ainsi;» c'est 
la version la moins probable. La scille est une plante 
célèbre en médecine qui croît en abondance sur les 
rivages de la mer. Virgile l'indique avec l'ellébore et le 
bitume noir contre la gale des troupeaux; voici sa 
synonymie : 

"SMXkf, et 'S.-fytfxi, yiivvocti. Morb. mal. Il, 670. 

2xu>.>a, Tbeoph. Hist.pl. III, 4; Nicamu. Ther. 
881. 

2XÎXÎUÏ, Theocr. loc. comm-i Diosc. II , aoa. 

5c(7/«, ViBtt. Georg. lU, 45i J Puw. XIX , 3o 
et XX, 39. 

GoLDM. de Re rast. XII, 33 et 34- 

ïxiX^ 7i Po>jtutô{, Grœc. récent. 

JJ-t, Arabum. 

Sçilla maritima, Lmir. Sp. pi. 44^- 

La Sciile mariUme. 

srKfl. Le Figuier. 

Kal ïip i-(&> (jLiofnJ ti; xnvftipo(j oî , xi ♦(lùwSa 
Et moi, je hais les scarabées qui mangent les figues de 



j.,.,i,z<..t,CoogIf 



a34 FLORE 

Philondu, et s'enrôlent en se balançant à tnvers les airs. 
EIS.V, 114. - 

Cette figue de Philondas était Traisemblabletnent 
l'unâ des innombrables variétés de la figue ordinaire , 
Ficus Carica (L.) Théocrite , dans ce passage , en tendrait- 
il parler de la caprification ? nous en doutons. L'insecte 
qui accélère par sa piqûre la maturation des figues, est 
un insecte byniénoptère nommé Cynips Psents (L.); il fut 
connu des Grecs , et n'aurait pu recevoir le nom de 
xdEvOap«> donné exclusirement aux coléoptères, insectes 
dont les ailes sont renfermées dans un étui. Il s'agit 
donc seulement ici d'animaux dévastateurs qui atta- 
quaient les figues pour les dévorer. Voici la synonymie 
du figuier; 

Èpivt^; , HoH. loc, var. 

"SaxTi %Epo; et tntxfi ôyftx. Diosc. I, i83 et i84i 
Gal. de Fac. med. simpl. VIII ; Theocr. loc. corn. 
Rpet^^n, Hesiou. Oper. et Dîes, 670. 
Èpivïàî, Ejusd. in Fragm. ex Eustatkto. 
AYpwdusuà, Gtxc. récent. 
Caprificus seu ficus sylvestriSf Pliw. XV, ai. 
Ficus Carica, liisw. Sp.pl. i5i3. 
Le Figuier sauvage et cultivé. 

ZXlNOS (u). Le Lentisque. 

K«l ffj^ïvov Ttaxiovci 

(Mes chèvres) foulent le lentisque. EIS. V, v. ng. 



bv Google 



DE THÉOCRITE. a35 

Le £x>^ ^'^ '^^ arbrisseau qui fooroit la résine 
mastic à ]a médecine «t au commerce. On le connaît en 
français sous le nom de Lentisque, et les botanistes sous 
celui de Pûtacia Lemtùcut (L.). Nous l'avons fréquem- 
ment trouTé en Espagne, et nous savons qu'il n'est pas 
rare en Grèce; il abonde en Sicile. Quoique le lentisque 
ait le port et les dimensions d'un arbrisseau , il est sou- 
vent réduit aux proportions de l'humble buisson. Les 
cbèvies peuvent donc le fouler aux pieds , et le vers du 
poète est rigoureusement vrai. Voici comment on doit 
établir la concordance s^onjmique de cette plante : 

v^, DuiiBL. xni, 58. ArboT quœ fundU ïft€U' 
Hcken. 

SX^^i H1PP0C&. de Blorb. mul. 

ï^ïvoï, Theoph. BistpL IX, i; Diosc. I, 89. 

2;^tvo;, Graec. récent. 

ArboT quœ dut mastichen, Vus. lib. XII, 36. 

Pistacia LentiscuSt Lisir. Sp.pl. i4S5. 

LeLeDtiaqne. 

2X01N02. Le Jonc. 

ÈAAç 9^' ivOif Ixtmi xaUv «Uxft ix^ilMi^fm 

Biais celui-ci dresse un joli piège à sauterelles avec des ra- 
meaux d'aatliéric, et en fixe les diverses parties avec da Jonc. 
£!S.I,53. 

On donne vulgairement le nom de jonc à des plantes 
assez différentes , mais qiu servent aux mêmes usagea. 
8 



_,.,i,z<,.f,GoogIf 



a36 FLORE 

Le jonc des jardidien est le Juneus effiuui ( L.) , le jonc 
des chaisiers, le Sctrpua laeiatris (L.). Plusieurs plantes 
peuvent les remplacer avec des svuitages égaux. Le 
poète n'a sans doute rien voulu prâciser , nous ne cher- 
cherons pas à Faire mieux que lui, 

L'iW<rxo«wK de Théophraste {Hbt. pi. IV, n 3) paraît 
ttn notre Sehtmuu Mariieus (L. Sp. pk 63); Tj^ûdj^oivoc 
des Grecs', le Junom aciUiu (Linn. loc. eit.)\ le <rxoïwK 
Itb de Dioscoride , le Scirpus HoloscKeenus (L.) ;le <rx«v«t 
486vt<«cdu mime auteur, XAndrapogon Schœnaathus (L,). 

Gft. im\Mjuraus des ancieos nos CommetUaint jur 
Pline, livre XXI, note 387. 
' L*antheric est la même plante que l'asphodèle. Voy. 



T 



TÉPMIN0O5 {i). 

B(i>(Aiv S" atjjti^i xipsit ^fi^ii d&cik 6 [j,GOki{, 

TtpfifvSou TfHoYWV hytttm àxfi^va 

Ton autel sera arrosé du sang de ce bouc cornu et velu 
qui broute les branches élevées du téréiiuAa. 

'EitiTp. I, 5. 
Le térébinthe est l'un des arlires les plus célèbres 
de l'antiquité : il en est iâit souvent mention dans les 
livres saints. Les idoles des descendants de Jacob étaient 
de bois de térébinthe, et oe fut aux branches d'un l«Fé- 
bmAe qu'AbnIon dePacura suspendu. Abraham 1 dans 



Douze, bv Google 



DE THÉOCRITE. aSj 

SOD émîfiration pour U tem de GanaMii, dfesu les 
tentes à l'ombre des térébintbes, etc., etc. Hippocnite, 
Nicandre, Diosconde, Ta.rïtétit\e»ptopriété$ m^einales 
de cet arbre; Vn^e nous apprend qn'on en fàçomiait 
des bijous incruster d'or, etc. La concordance syno- 
BymiqiM àa cet arbre «rt Can ÀendiM : 

4^^^!^ des livres sacrés. 

Tif[tiv6oî, HippocR. ffist. 888; Tbeoph. Jlisi. pi. 
m, i5; Diosc. I, 91 ; KiciND. Ther. 884; ejusd. 
jiiexiph. 398. 

Terpccftittof des Grecs mod. 

^^Ut ^JÎfU^^ Terimntin aghâdgi des Turcs. 

rerebinthus^ Vieg. Eiuid. X, i36; Plih. X[II, 
la, et Latinor. 

Pistacia Terebintkusyham. Sp. pi. i^SS. 

Le T^r^iotbe. 

Cfr. sur cet arbre notre flore de FirgUe, «rt. Tere- 
iinihuSy'et nos Commentaires sur Pline, Ut. XIII, 
note 8a, 



tAKINeos (ri). Le Martagon. 

Et la violette est noirâtre ainsi qiie la hyacinthe, qui montre 
des caractères d'écriture. £tt. 3f , aS. 

8. 



_,.,i,z<,.f,GoogIf 



a38 FLORE 

(Mon mmour comiDença) le jour où tu vins avec ma mère 
itir U moaUgne pour j cueilUr l'heibe (TbjadDihe. 

£IS. XI, 36. 

LWiv6«c est cette plante en laijuelle fut changé le 
bel Hyadnthfl : tous les poètes de l'antiquité l'ont célé- 
brée. Nous lui avons consacré on long article dans 
notre F/ore de Kirgile (p. 67). Peu de plantes de l'an- 
tiquité présentent plus de difficulté dans leur détermi- 
nation , et l'on a tour à tour désigné le Delphinùim Ajoi- 
eis , le Gladiolus communis , le Gladioliu triphyllos , le 
Vaecinium Hfyrtillus, YHyacinthut cemuia, YHyacii^ 
thus comosta f le Liîium biMiferum, et, enfin, le Li- 
Uum Martagon. C'est peut-être faute d'avoir distingué 
nettement l'&^ivOo< de Dioscoride (III, 5), et pour l'a- 
voir confondu avec celui de Théophraste, identique avec 
celui de Théocrite et de Virgile , qu'on a montré sur 
ce point une si grande divergence d'opinions. 

Théocrite, poète bucolique descripteur, n'a rien 
dit de la tdhle attachée à celte plante, tandis qu'Ovide 
l'a racontée avec des détails pleins de charmes {Metam. 
X, 312) (i). Vii^le a rappelé la circonstance des syl- 
labes écrites sur les pétales de la fleur d'hyacinthe , dans 
sa troisième Eclogue , t. îo6, et propose cette particula- 
rité sous la forme d'une énigme : 

Die, qnibiu Id (enl* iiucript] ""■"■'" regum 
NatcnUiii flom. Ecl. IV, t. 107. 

(i) Cfr. l'anicls iit^Atm; bou 7 dtoni la Tara da Bion oà îl «it 
qDiUïiUi A» TboÎKnSftC. 



j.,r,i,z;;.f,GoogIf 



DE THEOCRl'm. aSg 

Tfaéocrite s'est contonté d'indiquer ce phéDomène en 

donnant à l'^ivEtof 1 epitbète de yP""^- 

Il piuvît bien prouvé par les passages de Virgile et de 
Théocrite où il est fait mention de t'h]>«ciothe, que cette 
fleur était fort recherchée. * J'ai toujours des présents à 
ofirir à Apollon, dit Ménalque, du laurier et de l'agréable 
fleur d'hyacinthe... J'ai appris à t'ainier, ditPolyphèmef 
le jour que tu vins sur la monUgne avec ma mère pour 
j cueillir l'hyacinthe fleurie.... Est-il une couronne 
agréable dans laquelle on ne fasse entrer la violette ou 
l'hyacinthe?...» etc. Cette fleur si agréable i l'œil, 
qui entrait dans les couronnes offertes aux dieux, et 
que la belle Galathée allait cueillir sur les montagnes, 
est toujours pour nous le lis martagon , et nous atta- 
chons à cette plante la synonymie suivante : 

towveoç, HoM. Odfss. XIV, 348 ; Theoph. VI , 7 ; 
NiCAHD. 27ier. V, aoa ; non Diosc. Theoch. IdjrlL 
X, 27, XI, a6; MoscB. U, 55, et V, 6. 

Hyacinthus, Vjrgil. Ed. III, 63 et 107; VI, 
^y^Georg.W^ i9>Z, jEneid. XI, 6g; Ovid.^<>raffl. 
■ X, 113; PsDD. Hymn. X; S. Rom. V, 193. 

Ldlium Jlfartagonf Lmii. 1^. y>/. 435. 

Le Lys martagon. 

Cette belle liliacée est commune sur les montagnes, 
en Sicile , en Grèce et en France. 



Douze. bvGoOgIf 



*AKÔ2 (6). I^ Lentille. 

K&XiOv S Viixd^fiUp-fupt, tÏv f (xxiv f'^iv. 
11 vaudrait bien mieux , A soigneux ifvare , faire iximllir 
tesfeA«tf&». EI3. X,54- 

Ce Ugume célèbre est trop connu pour qu'it bille 
chercher è établir autre chose que sa synonymie; la 
Toici telle que nous l'avons donnée dans nos Commen- 
taires sur Pline, liv. XVIII ^ lo, note 80 : 

*âxà( et 4>ixxîi, Thxopb. Hisi. pi VIII, 3. 
^oxô;, Theocb. loc- comm.; Diosc. II, is^^ 
Atheh. Deipnosop. IV, 5i. 
4«cî! , Grœc. récent. ' 

Lens, Catdll. 35; Visg. Georg. 1, aaS; Mabt, 
Xin, Epi^r. 9; CoLDK- de Re rust. X, 10 ; Plih. 
XVIII, lo. 

Lenlicuia, quorumd. 
Lens esculenta , JUIobscb. Meth. 
Ervum Lens^hisa. Sp. pi. loSg. 
lia Lentille. 

«HTÔZ {il). Le Chêne grec. 

, .gxup^v ^ îiith ^7[yiv 



_ ,i,z<..t,CoogIc 



DE THÉOGRITE. a4i 

I ce ciéne totifFu, comme le voyageur accablé 
par un soleil brûlant. EIS. XII , v. 8. 

Le mot ^Y^ a fourni le mot latin yàgiu; mais il a 
été appliqué à un arbre différent, et l'on croit avec 
beaucoup de vraisemblance que c'«st notre hêtre, Fagus 
syivatiea (L.). Quant au t^iy^, on a cru le reconnaître 
dans te Quercua Mscuïus (L.), chêne à glands comes- 
tibles , qui croît abondamment dans les régions australes 
de presque toute l'Europe. Cet arbre a sans^doute été 
connu des Latins? Mais est-ce là cet œscidus du poète 
qui porte sa cime dans les nues, taudis que se» gigantes- 
ques raeines descendent jusqu'au sein de la terre? (Virg. 
Georg, II, 391.) C'est ce dont il est permis de douter. 
Le f>iY^, Quereus Mteulut (L.), est un petit arbre ra- 
bougri , auquel Toumefort, qui sourent t'a rencontré 
dans ses voyages, a donné l'épithête de parva; il a le 
port de l'yeuse, arec des proportions inférieqres. (Or. 
sur cette question notre Flore de fir^U-, p. 5i}. Voici 
quelle est la synonymie de ce chêne : 

yh»-^ ïsAïB, xuv, 6. 

♦fl^àï, HoM. JUad. II, 767. E. 693 et alib.; Theocr\ 
loc. comm. ; Diosc. I, i44 '■> Hesiod. Frag, ex Stra- 
bons et Schol. Sophoclis extract. 

Esculusy PLiir. XV, 6; XXVI, 27; P*llad. iVo- 
vemb. i5. 

Qaercus yEsculus y Liirn. ioc. cit. i4'5. 

Le Chêne grec. 



j.,.,i,z<..t,CoogIc 



?43 



X 

XEAIAÔNION «ravto* (d) Le Gkuciet. 

vtpl Si 6pûc( mUJi icEf^x^i, 

Ku^ofv Tt ^tXiSiiviov, ]()«epJv r éËSfsvnv. 
Autour naissaient beaucoup de plantes, et la ehélàùtlne 
bleuâtre et la verte adiante. EtS. Xllf , ^o. 

Avant de chercher k détenuioer li plante à bquelle 
il convient de rapporter le fÙjMvvn des Grecs, il faut 
être bien fixé sur la râleur de l'adjectif xw^to;. Rigou- 
reusement pariaut, il signifie bleu-azuré, et c'est dans 
ce sens iju'on l'a donné à la CeiUaufea Cyanus^ dont ta 
fleur est d'un bleu si agréable à l'œil ; le mot xuhv&< est 
exactement traduit par le mot français bluet. Mais 
indépendamment de cette signification , xui»v&c en pos- 
sède encore une autre moins directe qui équirant au 
mot glauque, Y^muxit , dont il est le synonyme en langage 
botanique: les couleurs bleues intenses sont exprimées 
à l'aide des mots latins eceruleua et cjraneus. Maintenant 
que nous avons reconnu le rapport qui existe entre 
les adjectifs ^Xaux&t etxu&xo;, occupons-nous de cher- 
cher quelle est la plante nommée fù.(&é'iwi par Théo- 
crite. 

Il s'agit de notre grande Cbélidoine qui a conservé 
dans toutes les langues son nom grec avec de simples 
variétés dans les désinences. Les Grecs modernes la 



Douze. bvGoo<îIe 



DE THÉOCRITE. a43 

noinnient encore ^(tXtSifvtov. C'eat l'une des plantes les 
plus communes de l'Europe : elle se platt dans les lieux 
humides, dans les grottes par exemple, où l'on trouve 
aussi la verte adîante. Sa fieur est jaune, maïs ses 
feuilles', et surtout ses tiges , sont d'une couleur glauque 
très prononcée. On a trouvé l'étymotogie de son nom 
dans un de ces préjugea enfantins qui déparent les 
écnts les plus remarquables de la docte antiquité. 
Lorsque les petits de l'hirondelle (^t^^iSùv) naissent 
aveugles , ont écrit de graves auteur^ , leurs mères par- 
viennent à leur rendre la vue en leur introduisant dans 
l'œil une gouttelette du suc d'une plante qui , à cause 
de cela, a reçu le nom de Cbélidoine. L'épervîer (UpeiE), en 
pareil cas , était censé se servir, d'une autre plante qui , 
par la même raison , fut nommée hieracium. Ces absur- 
dités sont indignes de toute réfutation. Voici quelle est la 
concordance synonymique de la cbélidoine ; 

■%ù.\&étvn , Tnmvn. Hist. pi Vil. i4; Thbocr. 
IdylL XIII, 4o; NiCAND. 7'Acr. SSy; Dioscob. Il, 
an. 

XE>.tîôVtov, Grœc. récent. Plin, XXV, 5o." 
^jJjjJW {chaiiduniun) arab. 
Chelidonium majus, Likh. Sp.pl. 
La grande Cbélidoine. 

XÔPT02 (ô).. Les Herbages. 

S)X 6x1 |wv (Aiv iic AWpoio vojuÛm 



_ ,i,z<,.f,GoogIf 



t4i FLORE DE THËQGRITE. 

Hais tantAt je ta fais paître sur les bords de l'jGsarus, et 
tABtAt j«lui donne une belle botte d'excellent fourrage. 
EîB. IV. 18. 

lie mot x'^P^^) employé par Hénode {Oper. «t DUt^ 
6o4) , répond exactement au mot. latin ,^inv^a et au 
mot français herbage; ycERs/n "et foin s'entendent dtis 
herbes sèches. Les Grecs modernes font de cte mot 
X^pTOf , devenu neutre, Facoompagnemeot obligé d'une 
foule de noms de plantes ; telles sont xemz^wjaf^vi, herbe 
de saints; xcEW;(^opn», herbe «ifumée (fumeterre); 
Xi6«v(Jj;opTov, herbe à odeur d'encens, etc. La facile for- 
mation des mots composés donne au grec une supé- 
riorité marquée sur te latin et sur les langues qui en 
sont dérÎTées. Les idiomes moins riches en voydies, 
et conséquemment moins harmonieux, ne peuvent y 
parvenir avec le même bonheur. 



t,Goo<iIf 



LISTE 

\ 
DES'MOTS' HÉBREUX ET ARABES 

EHPLOTÉS DASS LIl FLORE Dff THÉOCKITE. 



,33 scille. J-i-t " ,',..., irhH 

, , 141-137. terebinthe. M, 

iSo odorant. ^^1 [m» 

^i^ térébinthe.^q^^i ljT**j^ •"* grand cèdre, tut 

443.. .chélidoine. ^^jiJLa. 195 cyprès. 13J 

t88 lis. M-'j- 168 olivier, nn 

ao5 inélilot ofT. w». « » iSScequinaJtdehiterrebll» 

ai6 myrte. ^J^J* ^^o paliure. Hlin 

i8a.... grand cèdre, i^ji *35 lendsque .nx 

-Oi.^^ . a4or lentilles. na'Uiy 



»i7., 



1*03 
^«-a-jj aoi.. peuplier blanc nsi'j 

^..î^ 1 60 oxy<;èdre. C3I11 

rose. Jjj 188 lis. HSVIW 

igâsouchet rond, intt rup 

a34 . . ; figuier. nSKIl 

aaS buis, •nvvtn 

»»4 chêne vert. riTiT] 



_.,i,z<,.f,GoogIf 



TABLE GRECQUE 



FLORE DE THEOCRITE. 



EXPUCATION DES ABRÉVUTIONS. 



A. Ancient. 

H. Moderne*. 

A. H. Porunt un 



m£me non ches les Anciest et chei let Ho- 






'AytbOiÀ, m p«f. i57 

Aïptiîa,M i37 

'Affi6SMfM, M. i4i 

'AffWftvi\\iA, M. ...... . ib. 

'AYpwoupiavdlpt, M. ib. 

'Affwjv*,>k, M a34 

AyoïaçTK, A. 187 

'Aîiavnw, A i38 

Àlftifoç, A... -. ... i39-aoi 

AItiAk, a...... 140 

Ai-rtH-.* »39 

Al-j^itupoï, A i . . . 141 

^kxavOat i^a 

'Axttv8o«, A 143 

— ^Tfiç, Theocr. ib. 

— IpmbavOiK, Diosc. , . 144 , 



'Axnv6o«d)iOX^ti«,NÎGaiid.p.i44 

'A(i^p(nrTov . Diosc 171 

'A|tvtX(K, A. 14S 

'A|4iiciXJ](a , M 168 

'AvEjju&vcE, A 14a 

— itfia, Diosc 147 

— ^|jip«,id i48 

— ÉEvfto; icfv6t[Mv, Hosch. 149 
'Ainjftov, A ib. 

— o3Xov, Mosch i5o 

AvDvi[$(i, M i4s 

Aviiwi; , A ih. 

'AxfSi, M aag 

'Antof, A i5i 

'Aitwq iffilt , EusL 31g 

'ApnEuSof, A i5t 

— |JLtYi&ii, Diosc i5a 

'Ap(J:upU(J] , M , Sl5 



_ ,i,z<..t,CoogIc 



TABLE GRECQUE. 



»47 



Xinta}M6ti^,M..., . pag. i54 

'AntAdOot, A.M i53 

\im^ùiK,-k i54 

'kafOùù, H. i55 

jiX*p^f U°™ ><>■ 



%^iA, M.. 

%XMtS(, H... 
'k^,tL... 



B. 

Bffrot, A i58 

BloUts ,11 176 

BJkiYidvi, M 164 

BoXSixïf, M 933 

BaXSôîiït, Theoph aoa 

fkvciuDç, A, '. . . 149 

hpaSàa, A i5i 

HfiSm, Mol ïaS 

Vlfôm, A. i6a 

BpufUf 140 



rXix»»«tI^w, A.... i63 
niJ^i,M 164 



Adbtpun T^f nzvayCsf, M. • 
AdEfvii, A 

— |MXi(ifuUAt, Theoc. . 

— nXgnuT^poi, Diosc 

AfvSpa, M 

Apùî.A :... 



'EXiyjfvmn, Dioac. pag. 1 

EfxUa et'Epilxi], A.... 1 

Epntit, Hes. a 

'Epivtif, Hom 

"EpnuUof , A I 

'EpualffXTprrpov, Diosc., . i 

EvRtpJSuv |x^Xov, Ath.. ■ 9 

Upva, Pseudo-Democr.. i 

eiî^jM 5 

ZiC&po, Sim.Seth 

H. 



•ffiux, Ath..:. 
'Hpfffiov , A. . ■ 



'ESivot, A 167 

■EXsfat.A. M 168 

■^lE, A 169 

'EXi^^p'xrat et "E^t^XP"""*- *?•* 



161 
t57 



9^, A 

BijJurartpUi Theopfa.. 
OiiXvimpU, Diosc.. . . 



Tw.A.. 

ImroiMntf, TbeocT.. 
•W*. A 



, 175 
, 176 
, 178 



K«gtEx>,M. 

KdDupx, A 

KapEttioûxt , H. 

KapvofidiSiv, Sim. Seth. . 

Ktspd|ji.i1>civ , IMoM 

KtSpot, A. M 

K((wi(, A 

KunriïetKt-nit.A 

KiMÀt et K wtiv , A, M . . 



141 

■ 179 



_ ,i,z<..t,CoogIf 



34» 



TABLE GRECQUE. 



Krtfin, ËusL.....p<ig. 

Krtp^lxqXow, Diosc 

K^i, ïheocr 

Kaa-Jia^l» , Theoph.. . 
Koxxip.)lXa, Ath. . .^. . . . 

K<f(«a(wv, Ath. . . 1 

]£o|iapoc, &■•■ 

Krfvui;», A. 

KiJvu^ d^^, .Theoph... 

— [MfAii) Diosc 

KwuTJla I H 

K<hivoî, A 

Kouxouva^ià , M. ...... . 

Koim^iptii , M 

Kp^ , Hesiod 

Kp£vc 



-pag. S02 



Kptvoc, M.. 

Kpixot Îav64« 

KpusiixuXov , M. .(...... . 

Kba[M;, A. 

.,- fX>3)vix^, Hipp 

Kin<Xa|4iSa,M 

Kux)^(LiviK, A. 

KÛfXtMV, A 

— «EOunciK^, Hipp.. .. . 

— ^ogiXixiv, Theoph.. . 

KuM<r6cmt , A 

KvnapCaxit, M 

Kun(£p[iiiTO; , A. 

KinrcCptTOC eùiuSti^, Hom.. 

Kuirefpri, M.., 

KdicEÎpoï et Kijmipov, A. 

KtÎTiaoc , A 

Kûvoï,Theocr. Ath 

A. 



AWpiov, Mosdi 

A.(ptov, M 

Atbxii, A 

— SfvSfMw, TbM^h.. 



-r-pAivw, A 

Anràc, M io3 

— J|ti.(po;-tpCfuXX(K,Diosc. ao5 

M- 

Haip^.Ath i6i 

Hmtov, A ao5 

MdUw , Theocr. 207 

McOaetHs^llf, Theocr. ïii 
MSXb j^p&tes, Theocr, . . as» 

MdXifxn. A^ ao» 

— iypia , Hic ib. 

TAaiÀfy\ xEpasCa, Diosc... i&, 
Mijxuv Paiif, Th. Diosc ao5 

— ipuOpi ifr. 

M^(X7njpo« , A. 1 4> 

Mi^'a , A 907 

MiXtKTaiva, Hesycb aia 

MïXOxoTOt? Theoph ao5 

MeXivm&fravav, M 3ia 

M£Xi7oo€dto4 , Nie ib. 

MiXtairtff u>W , Diosc ... ib. 

M(Xl1TO^](^0pTDV, M ib. 

MeUraiw .Diosc ib. 

MiXîwta, Theocr an 

M<|xii£^Xi>v, Ath 186 

M^Sov ((jLïjloy), Hic. ïio 

M^^xutv, A aia 

— ^^poç, Diosc 
AJ)])>apavËiov , M.. . 
Mi^Xta ^5»a , Hesi 

Theophrast aïo 

Mtjiaf&iXov, Ath i85 

MiÂ^va, M ao9 

HoXi^a £yp^ 1 h aoS 

MoX^)] , Andph ib.- 

Mup(x>|, A ai4 

MupoSiJi, M a3o 

Mu^f {v>) , Pheraer. aifi 



aoS 
i46 



Douze, bv Google 



Hupo(vv|, 1 
HupTuttÀ , 



TABLE GRECQUE. »4j» 

. . pag. ai6 nd&K, A. p«g. aafi 



N. 



N^wmç, A 31^ 

— j6icv(»4, Mosch. . . ; . . a 1 7 

— inpovpMiSlt, Dioac.. . ib. 
Nep^^NV , Schol ^a 

' NEpcwâLvov, H a3i 

Nu[:K|ia£c[ itTipl;, Diosc. 

O. 

'Ckéayami, Theoph . . 

'OÇi^xoivof , A ib. 

'OpioviXivav, Diosc 93i 

'O^vi), Theocr. ail 

VpopAXlt, Theocr.. . . .'. ai3 
'O^viiei Oy^v^iHom... a-- 

n. 

llaliMÛpt, M a' 

noXfoupof, A ai9 

Ilairapaûva, M 909 

Ilmjïlç, M ib. 

nt&ia\ ^{Mpof, Tbeophr. 

et Arist 331 

ntT(TK, Diosc ao8 

IIiTJïvov xcEpuov, DiocL. . aaa 

nt-fuî, A aai 

nXaxdîv uttm; , A— aaa 

IIWt«yoï, A.- li. 

— ^grfhic^XXD;, Hosch.. . ib. 

IIoX^apTrot , H 174 

noXirpi^i. M..... i39 

npîvoç,A aa3 

HtiU», a aa4 

ntAià, M a35 

litifiç xal impti , A. M. . tb. 
HuÇ^pt, M. a36 



P. 



■P-fltyoç, A 

— Ximeie, Theopb... 

Kxi,M...... ..,.. 

PiSm,X. ......... 



SAiivov, A aa9 

— j|(Mpov, A a3o 

— X'^^P^ ) Mosch ib. 

£npw^,r>Bl aaS 

2£oï, A 33i 

St-RK, A ib. 

ZxOJko. Theocr. Diosc... a3a 

2xCU»i,£wlM«, A. 333 

SrcoSiàï, Theoph i6a 

STroupSÔxiiXa, M i56 

ïuxîî, A a33 

— ^|u^xaliYpC>> Diosc. 934 

Sufn^ifoÛ, £gypt 188 

£f<f£t)«(, Hesych i55 

2xf*aE. Hipp 335 

S^îvoî, A. M a33.a34 

2xoivoî, Theoph 196 

2xoïvoî,A. ....■ a35 

Xï(a, Diosc a36 

— (ifo«|Mt, Diosc ib. 



Tipiiiytei;, Theocr 339 

TeTp«É(itdoç, M (6. 

TïfvTÎiçov, M. 33S 

TijXiçwov , Theocr. 174 



ï. 



'TixivOcK Ypoin^ Theocr. 
et A 3^7 



^oiizccb, Google 



TABLE GRECQUE. 



^ox^, M. pag. 340 

«<n&ï, A , ib. 

4axèt et 4ax^, Theoph. ib. 

*ilTi«, A «■ 

«iSin«Tov, H. i57 

4>p^(ov,M. 148 



X. 

\ùtSAvv», A. pag. a4a 

— xuivtM , Theocr 1%. 

XcpSiv.Afric i58 

Xfynq, A 343 

XfvaéAt^, DiosG..... 171 



J.,r,l,z<,.f,G00gIf 



TABLÉ ALPHABÉTIQUE 

DES NOMS DE PLANTES 
CITÉS DANS LA FLORE DE THÉOCRIÏE. 






,«.) 



Acinlbos mollia, L... psf;- < 
jieanikut, t^tinor i 

— melampfylluiHt PIÎD 

— pai9T0i , Pliu 

— lartas, Colam 

Adiuitum Cijnllai Tcnerla, L. i 

jtdonii , Oiid i 

Admu* «(tiviUi, L. I 

iEgjlopi OTiti, £. I 

^ttwn.Pl iSS, I 

Andropogon ScbœniDlliiu, L. 

a36, a 

Antta/me lilftttrit, Plin..i4S>i 

JntihiaK,lAlmta i 

Aoetbam graTcoInu, L 

Apùulmm, Lit 3 

ApiaiD FetroMlinnin, t. . .. . 7 

Amagio , liai ? 

j4r6orqu4edalmiulithta,PUa, i 

jtrintHi cl ariiitum. Lit.. . . i 

Arbatiu Unvdo , L 

Arnndo Doiuz, L i 

— Pbn>giiii(ea, £ 

Mpalathas, Plin i 

Aipknérloi, Lilinor i 

Atcdi btDi, L. . 

Avia . Colam 

B. 

BnAuta, PtÎD 



RMomm naibdUliu, Lùin..p. j 
Baxam et Btucui, Lilinar. . . 
SuxitM gatiicaf Plùk* ....... 

BnxD* Kniper «ioDi , L. 

ir, arbareKCiN 

c. 

Capnfieui, Plin 

CirexacnU, L 

— pilodou, L 

Cedrtiati , 9\m ~. 

Ctdrut magna, cjatd 

— minor, qiud 

Csntâum Cy «niu, L. ...,,. , 

Cmiam capila, Vlia 

aulidonium , Plia 

Cheliiloiiiiun maJDft, £...,- 
Chcinnthi» ChdH, £ 

— incdiiu, L 

Ginu , Tarr. 

Cîln» Annotiim, £ 

Coceoni/ea , Latin 

Coecrjw.Plin 

Conyza mai, Plin 

CotjBui, Plin 

CraUEgni Ozjacanlha, £. . . . 
CnKtts , Latioor. 

CHn,inam\ PI.".'.'.'.'.'.'.'.'... 

CnmÎQnai Cymlnom, £ 

Caprtiiai «t Cj^iaritiai, Lai. . 
Capresuu lenipcrvireiia, L.. 



^olizccby'GoOgle 



TABLE ALPHABÉTIQUE. 



Cyclamen, Plin p«g. 

CyElimen lie4«Hfbtiaai, ^>t.. 

C//»™, Plin 

Cypenis rotondiu, L, 



Datun Melcl, L. ., 
— Stnoiaiiinin , L. . 
Dslphioiam Ajari», i 
Dioipyros Ebcniuu, 



F. 

Faha, Lit. 

Fibk Tulgwis, Uatnck 

Fa^uliu , Anlu§ 

Fïgns lyUatin , L 

FioBsCÛica, L 

— iriveitrit, Plin 

Pilia invita, Virg 

— nymphaa et fimina , Plin . 

G. 

Gilautbus niT*li>, L 

Otadiolus communia, t. 

— Uipbyllo), Sitth 

- CiDiphaliDDi Stofllui^i !•. . • ■ 

Crainea genitalatuin , PI 



HwlenHelU,£ pag. 184 

~ii^jor turiUi,C AurA. .. . i6d 

i/crDion, PliD 1S6 

>ri.manlm>a, £ wl 

wioniM ûjona, Htdin.. Ij8 

ifo/ocAfrloi, Plin. 171 

Hyactnthm cctnul», L «38 



H. M. 

Haslula rtgia, Plin i45 Malaehe, CoIiud 



lit* , Latittor. 

Innla viKou, L, 

Puadoaconii , L,. 



, I.Btiiior l65 



/.«ni, Lalinor. 

LcDi cscoleola, Meeneh. . 
Lenticala, TOy. Ltiù. 



— MarugoQ , t 

Loaicera CaprifoUam, L.. 

— Perictymeuam, L 

Lolo$ prattniii, Id( 



^oiizccb, Google 



TABLE ALPHABETIQUE. 



ytJuHt, Ui pag. I 

Malum aartun Htêpt^idtun , 
Vïrr : 

— a««Hm, Virg 

— eitnaiH ptriieum, Hicrob. 

— Uesperiiiim , Virg 

— tntàicant, citrviun.PliD... 



impïra 



H, L... 



fcio, lui.. 

Malilotus cBiiilu, L. 

— officimli* , I. 

Melûphjllam, Virg 

HelIuaorfici'nalii.C 

Meaiba Pul^am , L.. . .. 

^"«■■Virg. 

M/Ttiis, Utin 

HyrtDa cpmmnni*, L 

N. 



IVarancio, Il*l 

Marctuu* poeliciu, L 

Itardunt purpamu , V. Col- 



0/M,Lit]a..i 

OI«a earop>a, £..■■. 
Onoiiii anliqnomiii , . 
OxysedruifLit 



ji iculratus, DC. . 
V certaU, Tifg..- . 



■ 109 

1, Lit (*. 

— lethteum, erc., Virg-, . . . ao8 

— lalivum , Colum ib. 

— Rhrna , /. 109 

— aouinifcraiD, L iu6-ioS 

Faipalam DactjloD , DC. l3S 



Piniu C*dn» , Làtm. , , 



Phuanat, Lalinor... 
Pbtaniu «ierUiIk , 
Popaloi alba , l^. . . 



PepulHi Akidir gnaininm , ' 

— eandida , cjtud 

Prvna damascenm, PIÎD... 
ptngrÎBtt , Mut. 






Plcril upiilina , L.t.,.,. 
Ptiieiun tûgram, Mnt... 

— viridt , Calam. . . . . . 

Pynii.LaX... 

— iiutraula, Virf...... 

Matai ,U 



-.7lv«( 



bDi Cotjnni 



Rom Junonii, Apal 

Bailli, Latin 

Rnbna corjlifoliiu , £.. 



_ ,i,z<..t,CoogIf 



TABLE ALPHABETIQUE. 



Siàlla, Ltt.. . 



m, L.. 



Sàrpoa HoloMilunuu, £... . . 3 

Snpuilant , Caxail i 

SiFjijHiim, LitiD 

Spirguiiom creMnm, L i 

Sfurtium Tilltwou, FM.... i 

Sinin latifolium, £ g 



, PUa.. 



Tanurix galUo, L 

Ttnbiiukui, Virg. 

— prpnici 1 L - . . 

Thapial. Plia. 

Tbapui tUIob, L 

ndypterii , Plin. 

Itymiu Serpyllnai, h. . 

Tribcui npeoi, /» 

Tattr itrrx , Plin 



V. 

Il MTTlilliu, £.. 



iJS 



Viola, iMt. 

— "ig", Virg i*. 

— moilâ, Virg it. 

— odonta , L iè. 

— parpuna , Plin i*. 

— parparca, lÀnii ib. 

Fiolaalbaittnta.VXia ao3 

— Ma Jtoreai, PUn ib. 

Fitù, Ulin. . 



». 



ZUjphii arior. Col lag 

Zizyphtu TnIgirU, Lmrt ii, 

Zara , afiic 3 lo 



Douze. bvGoOgIf. 



( a55 ) , 



TABLE DBS MATIERES 

CONIBNUBS DANS LA SECONDE PARTIE. 



PHYSIQUE £T UATHÉBUTIQCES. 

Pv 
Reclierchu *ur l'anatyie de» fonctioi» exponentielles et 

logarithmiqaei i par H. Vincent, G. (t) t 

Hémoire anr les tangente*; par TH. Barré, C..... io 

Snr la trisection de l'angle; par le même aS 

Note lor les formules de H. Delezenne , pages i6 et 17 des 
Hémoirei delà Soeiétfponrles années iSaget i83o;par 

M. Vincent, C 33 

Snrles formules d'interpolation donnant les forces ^laatiijni.s 
de la vapeur d'eau correspondantes i des températvres 

données ; par H. Deîezenne , R 3j 

Galcol de la pnissance des régnlatenrs à force centrifage ; 

par M. Th. Barrais, R 46 

Tlote sar nne fonnnle générale de modulation ; par H. Vin- 

GHIHIE. 

De la fermentation alcoolique et des fennens ; par MH. F. 
Kit/Umann,1i.,tt J. Pelouse, C 78 



(i) C> *ignifi« uembie comapoBdaat, R. i 



Douze. bvGoogle 



(=56 ) 
Delà cliamct des mortier* en «gage dant l'arroiuiiMement 
de LilleiparM. F. X«fi/niflnn,R g3 

HISTOIRE NATURELLK 

M^oîrc anr Wlva gramJaia de Liane (Species pïan- 
tarum , edi(.n\ , p. i633); par M. J.-B.-H^. D«ffi(i- 
zieret, R 98 

Flore de Thcocrite; parM. Fc'e, G laS 



Douze. bvGoogle 



yj^. ■ ' 



IJ 



SOCIÉTÉ ROYALE 

DES SCIENCES, 
DE LILLE. 



3oi,;ccb,GoogIe 



b, Google 



^ 



îie0 &(im(e0, 

DE L'AGRICULTURE ET DBS ARTS, 

DE LILLE. 



IHHÉES l83l IT l833. 



TROISIEME PARTIE. 



A LltLE, 

DE LIHFUME&IE DE L. OANEL, GBANDE FLiCE. 
l833. 



Douze. bvGoogle 



3,a,l,zc.bvG00gIe 



UÉDECINE. 

tECDEILlIKS A IILLE, LE 38 AVK||. 1833, 

P«r K. Dtwunr fiU, Dootear en iuMmhic 



Puuiu onmuwn. 

Là fimuDe Vaiidenbroaci, Agit de 33 au , d'one bonM coiu- 
titiitioD,nanrric« (Ufxni aa moi>,Iiabite ans ostc pen humide) 
me Saint>Aiidr^ , N.v i^y. Dei rémt» eugérà de l> inortaliU 
qn'ocoatioBiisît i Parii le duil^ra morbn* loi înipirent d« 
vi*M îo^détadet ror la mbU de ion mari , ancien miUulra, 
pkoé nx Inralidea ; celnî-cî , eSrayé dei raTafei de l'épidémie , 
ipûtko l'hôtel le t8 avril , et revient anprè* de m femme qn'il 
eirtretiBnt frëqnenunent dn choMra et de la mort affronte d'un 
|rasd nombre de aei camaradei. Leveadredi ay avril , dani 
la pulinéo, aani oaoïe connae , de* selles fréquentes, liquide*, 
aoeompagnéea de crampes dans les jambes, déterminent la femme 
Vandenbronek à me £dre appeler. A deu heures , je la trouve 
dans l'état aaivant ; accablement général ; chaleur naturelle 
de la pean ; pouls normal ; ventre indolent ; langue blancbitre \ 
ptÂnX de vomissement ni de nauaées , le dévoiement et les crampes 
•ont lugmcntéa .(JPolion gammile avec addiiion de lo gouUeg 
de htmdanum , deux demi-lavemeiu tanjrlacés ^ eau iucrée. ) 
Boni rinfloeace de eette médication, les selles et les erampet 
difpwwssent { sommtU paisible de quelques heures. 

Dons la oût, réveil saint ^ douleurs vives dans l'abdomen, 
(urtont à l'éfûgasife ; retour i^s crampes avec une nouvelle 



Douze. bvGoogle 



intentUé ; vomiNemees et selles , d'abord de natare biliense , 
pois de flocons blancliitret mèléi à d'abondante» nincoiitét.- 
SaÏTant lu eipreuiont dei OMiitans , la figure de la malade 
dumge à vue tTaeit. Son mari, qui a va beaacoap de cholé- 
riqaei & Parit , dit qne ta femme eit attaquée de la maladie, 
et répand l'alarme dam le roitinage. 

L« aS, à sept bearet da matin, j'obterve les ijmptdmet 
•nivaDs : dëcabitos sur le dos, aniiété et prostration cxtrimes ; 
les traits toal totalement décomposés, je ne reconnais pas ma 
malade de la veille. Les yenx, légèrement enfoncés, sont entouré» 
d'nn cercle de couleur bleue bronzée , d'un pouce et demi 
de laïf enr ; la peau , plus froide que dans l'état naturel , sur- 
tout aux jnedi , conserve toute son élasticité ; soif ardente , 
éjngaitral^e violente; l'baleine et la langue n'ont point la 
tempcratuie du corps. Cette dernière est large , bumide. et 
nette; le pouls fiUrorme, il échappe souvent aux doigts , ton 
estrime fréquence contraste avec sa grande ténuité. Les vomis- 
(emens et les selles sont plus rares*, il y a de* épreintea et 
dn ténesme. Point d'urine depuis la veille , crampes continuellet 
dans les muscles des jambes et des pieds; fac al tés intellectuelles 
intactes, voix altérée. (Limonade lartrique par petites gorgées , 
fometUahont diaudes et anodines sur le ventre et les mem- 
ire«). Une demi ■• heure s'écoule , le ponls est plus constant. 
{Saiffiee du iras. ) Le sang coule d'abord avec difficulté , 
puis en jet ; le ponls se reUve , perd de sa fréquence et acquiert 
une certaine dureté. On obUent i6 onces d'nn sang plasti-' 
que qui se coagule promptement ; la saignée diminue les 
crampes et l'anxiété ; la cbaleur reparait aux extrémités .(Deux 
heures apria, aS sangsues à Pépigastre , même boisson, 
deux quarts de lavemens e'molliens avec une demi-tite de 
pavot , JbmeiUaiions de même nature sur [abdomen , cala~ 
plaamés tris-chaudt aux pieds et aux jambes. ) 

A deux beures , la malade a rendu une telle albumineute 
■emblabls à celles de la nuit ; les piqûres de sangtues coulent 



3,a,l,zc.bvG00gIf 



(3) 

abondamment. Les TomiMcmeni , les selles et le* crampes ont 
cess^ peu à pen ; la face est moins abattoe ; les yens, tonjonrs 
cem£t, ne sont pins enfonces; le poals est faible, frjqnent, 
constamment facile à saisir; point d'nrine. Ancune sennbilit^ 
dans la r^on hypogastriqne qoi est pintâ t a£bissée qae distendue. 
{Glace en morcetatx, sinofdsmes' sur les membres peLiiens.) 

Sept heures du soir, nn air d'hébétnde répandu snr la 
physionomie ponrrait faire craindre nne affection typboïde ; 
boqnet fi'^aent; céphalalgie intense depuis quelques heures ; 
douleurs T^nes dans le* artionlalions; urine toujours supprima. 
La malade est rasannie ; ella atteitd une prochaine gnérison. 

«9 avril. — L'aspect [Jombé de la faee eit remplacé par 
nne Ugérc coloration qui contraste singuliireinent avec le cercle 
bronié , dont le* yeux sont encore entouré* ; la (émme Vanden- 
broncL a dormi deux heures ; les seins sont tendus i, elle a 
nrinâ abondamment -, l'nrine est natarelle. Dana la nuit , une 
petite selle molle, btliense, a été rendne sans épreintei. Am^ 
lioration notable. {Même traitement à Vexeeption det siaa- 
pismes <pion remplacera dans la journée par det cala- 
plasmei chauds.) 

3o avril, i.eretamai. —Amélioration progreasive et mar- 
quée ; plnùenrs telles bilieuses , infectes } l'urine coule en 
abondance. (La glace et les répulsifs tant suffîmes , limo- 
nade citrique. ) 

3 , 4 et 5. — Trois bonilloni de veau dans la jonmëe , 
tisane d'orge lact^. La malade se l£ve \ la pean est partout 
d'an rose Termeil fort remarquable ; leponlsest trèt-lent(5S)- 

L'appëlit se fait sentir, {yermicelle au bouillon de veau, du 
tait , désiré par la malade , une soupe lé^re , sont succes~ 
tivement accordés. ) La digestion n'amène aucun malaise : je 
permettrais des alimens plos substantiel* , si des rêves affreux 
n'interrompaient par foi* le sommeil. Aujoard'hni 5 mai, la femme 
Vandenbronck touche 4 une gnérison parfaite. 



Doiizc^bv Google 



(*) 

3.me OiSBBVATIOM 

DoQtrcIxHi , ftgé de 4^ x" < biHemc , oaTiier à 1* ttunO' ' 
fiietwc dei tabac* , Mt d'vie tobriété nre. Dne )prand« propreté 
règne dam b ntnoti qa'îl oeenpe cour ds ritMomnudr , N.'g; 
il m u nppdle anènnc maladie antérùnre , aotn ^jne qselqiiw 
TOEBHKinem et de* mIIu de natim bificuM qa'îl attribiw an 
reniMmUeineiit de* ansoiu, «t que le* mMeeln* qoi l'ont 
traité tégument avec ration comme le râidtat d«« émanatiOB* 
q«'il rapire jonrtKlIeaieBt , et qui annient parfois déterminé 
OBB torle dtvrMfc on d'ea^oIaoniUtmeBt narcotiqae. Cm aoci- 
den* , de pm de dwrée, l'iHit rarement eontraint à >a*p«idre 
Bon trarail. 6a dtmfèr» indiipoiiltDn remonte d'aîllcmniplo- 
riem anaëe». 

Depai* boit jour* , Dmitrabon ( babitaellemeat comtipi ) se 
fâlcitBit d'aroir le détoiemeat et n'y apportait eontéqnenmieiit 
ancone attention \ de* ootiqaM auet fortes , des crampe* du» 
les mosole* de* ponce* le gtnaient senlentent an pen ponr 
travailler ^m'a-t-il dit L'appétit était excellent, mtme intenté. 

Vendredi 97 avril, Doatrebon, mangea une certaine quan- 
tité de soupe au tait baitu et tai pris tont-â-conp de crampe* 
dans le* jambe* et i la plante des pieds ; des vomissemens et 
des selle* jamiltrea , de rives doslROr* d'entrailles siùvirent 
presqn'ansutAt. H. Pncelle, médecin , prescrivit , en mon absence, 
de* famenta&HM anoiUnM , des denù-Iavemens et nne po^on 
landaniïée. Ce* mo;rens procarérent an sonlagement complet. 
Dans la nnit, la le^e changea. 

Apràt nne «a denx «elles langniaolentes , le* vomistemens et 
letNampc* reparaisient avec la pins grande întenùté; de* déjeo- 
tiom de mSBMi nature qne les vonùstemeni se ineeèdent rapide- 
ment ; e'«st nn liquide abondant presqn'încolore , dans lequel 
nagent de* flocons blanc* analognes à de l'albnmine coagnK; 
la physionomie se décompose , le malatte se plaint tfunjhu 
intérieur alors que les attiïtaos le trouvent glacé , les crampes 



Douze. bvGoogle 



(5) 
lai arrachent d« erii affimu qai tont entendu an loin ; il a^ite 
fortement I«a raembr«, repcnuM lei c4Mrertar» &nt on 
l'enTeloppe st ne cène de demander à bure. Le boiMOn ( donnée 
en grande qnantité ) , et qndqau CoiUerée* de la petloo ano- 
dine , prB*erit« la Teille , rendent les Tomiuemens il abondani 
qn'nn ^onne laUdîer ett rempli eadeox on tnùaefibrta aaplni. 

A mm krrMe(7heDres i/9),Ds«tt<eb«nettWDdt^ rarle 
dos, il agite Mt maini k ohaqwe inttant et le* perte bnii- 
qaement de l'^gutn 1 h této ^ sa ^nre eit Kridc , mfccm^ 
naÏMafalet iet yens aont enfancét dans les orbite», nn cercle 
blemttre fortement pnnonoj les entoure et l'éfend latérdement 
jnaqn'KoK foeMi tempordet ; !ei pcn^idrea lont UAn et bnnû- 
dee , la toû «et raaqne , tmnbletUnte. Lei meinbret rapérienn , 
i l'exoeptim dea mains , aontf^nda; le* înf&ienn wnt froîdf. 
La pean des jâeit et det jambaa est Ueoltre, m«rl»je, denx 
piis s'e&eent lentraunt { l'haleine eet frnde , la langne n'a pu 
la ebideer ordinaire ; elle est coaverte d'&n U^ «fidait blao- 
dâtre ; uÂt iDutingnible , ventre sonpk , très-donlonrens an- 
desins dn nombril ; respiration précipita on lîn^îâreBient 
ralentie; poals petit, frànisiant, tonvent insaisissable', son extrême ' 
fréquence ne permet pas de ccmpter les pulsations. Deptd* deux 
henrrn , me dit-on , les Tomissemens et les selles sont pins 
rares f des enmpes existent dans les mntcles des jambes et 
da racbîs ; point d'nrine depnii la Teilk i midi. Ancnne tension , 
awmne donlenr dans la région eyttiqne. ( Des moyens sages 
pear nmener ta cbaknr, «yant été employés arec intelligencn 
par la femme dn malade , je me borne à en presariie la eon- 
tinoation; vùi^ tatgates à F^igasb-e, Huionadf diri^ue 
en petàe quantité. ) 

A dix heures , l'agilatian est mnindre , la lÀalenr a reparu, 
excepté tnx pieds , la peon n'est plus marbrée *, elle jouit partout 
de son élastiùté ; la physionomie est meillenvo, la voix moins 
raaqne ; l'haleine et la lanfnc plus chaudes ; le pouls souvent 
tmpeic^tible , n'est plus aaesi fréquent ^ les ciampes ne sont 



Douze. bvGoogle 



(6) 
plat continoBllei , pûnt ic Tomiuemeiu , point de teUn \ Don- 
IrebonB cependant de fréquentei eaviei d'aller à la garde-robe. Il 
•e plaint bcanoonp de l'épigutre , siëje d'nne vive donlenr. 
{^a^orùer féeotdtment du sang, ca l aplasmet brûlons sur 
les jambes et les pieds , fomatialiont sur Cabdomen , des 
^uarit de lai/emetU anodin , même boisson- ) 

A denx lienret : mieux lennble ; le »ang a coulé avec aitei 
d'abondance^l'anxi^téet l'abattement ont diminué i vive douleur 
de t£te,la face eit toujoun décomposée , le* jeux ceraét , les 
extrtmité* inférienret tout à présent plu* chandet que lea ulté- 
rieure* , lei crampet rares. Dontreboa a vomi une fbi> et a 
rendu deux •cllei lembloblet , noua dit-on , à ttellea de la nuit , 
ventre piteux, donnant tona la preuion de la main la ten- 
tation d'un liquide dëplaoc, la langue et l'baleine ont pretque 
la chaleur naturelle, loîf vive, le pool* est moint fréquent et 
semble avoir quelque tendance i se dévelofqter. Point d'urine. 
Ipouze tangrues à Pamis , morceaux de ^ace , même lave- 
ment que ci-desms , tinapsmes sur les extrémités iafé- 

Le 39 avril : amélioration |(énérale , le cercle bronzé des 
yeux s'efiace , il dépasse à peine le pourtour det ointes , pouls 
fréquent , développé , pean brftlaute , douleur épigastriqne , soif 
modérée , nausées fréquentes ; les crampes , d'abord plut rares ; 
ont entièrement cessé. Toujours suppression de l'urine ; dans 
la Duit , selle abondante , dans laquelle je remorque det flocons 
albomineux nageant dans un liquide ronssltre inodore : les plus 
volumineux de ces flocoiis ressemblent assez bien à des portions 
de pteudo -membrane , roulées sur elles-mêmes , et d'nne con- 
siitance assez grande. (Douze sangsues à répigastre , cOtet- 
plasmes , /bmenlations , quarts de lofement, glace, etc. ) 

Dans l'aprét-midi , autre selle floconneuse accompagnée de 
vives épreintes. 

3o avril, sommeil de deux heuret, suivi d'une abondante 
émission d'urine limpide, non sédimenleuBe. Les derméres tang- 



Diailizc^bvCoOgle 



(7) 
met ont enler^ l'épifattratgie et I«i naoi^, donlenra panagires 
(Uni les articnlatitHis , ponla plein , tau fMqnenee. {Limonade 
végéaie , /bmenialions coiUtnuéet. ) 
. Le «air, telle Irilinue, dont Todenr eit analugne i celle 
de l'aiM-fintida. ' 

. Le» i.") a et 3 mai, disparition racceaÙTe det phénomiaet 
merindet-La convalescence t'annonce; la figure reprend ton 
aspect ordinaire. La pean. se colore en rote Fonc^; Doutrebon 
rend nne prodi^nae qnantit^ d'nrine) il rire (onvent qu'il 
a des erampes , eta'érallecn poottamtdeicrii aigai. (BonillMU 
aaigret. ) 

4 et 5. — OEdfmatie dei nuùai et des pieds qne fitnt 
promptement ^sparattre (Ut frictions arec de la flanelle forte- 
ment dtaofiiéc. 
. 6 join. — Bain tiJde procurant nn bien-4tre fënéral. 

L't^p^tit augmente de joar en jour; les fonctiont di^sliyet 
l'eiercent atcc bcilitë. Le rétablitsement de Dontrcbon ne 
tardera pa* k fttre complet. 

Une maladie, rerétne dei fonnet or^nairet du choléra 
moibai, dcTÙt nécessairement appeler tnr elle l'attention des 
médecins et donner carrière anx opinioni let pins divcif entes. 
C'est en e0êt ce qui arriva. Gens de met confrères qoi n'obteiw 
virent ces malades qne &ttiï ou ijû henres après l'inTsiion , alors 
qn'nne médication éneipqne avait entravé les accidens d'nne 
manière noLable, n'y reconnurent , pour la plupart, que la forme 
de gtutro-coitta qu'on a appelée tAolérine; qnelijaet-ans même 
qa'nne gaslro-enlérùejbrl ordintm-e, tandis qne les médecins 
qoi atûttaîent, ponr ainsi dire, an débat, t'accordent i croire 
avec m<H qn'nn désordre fonctionnel si remarquable constitaait 
nn véritable eboléra moibus dans la période algide incomplète j 
poitqne la cyanose partielle, l'eicsvatîon des jenx, la suppression 
de l'nrine, l'altération au gen^rù de la voix, sont les symp- 
tômes caractéristiques qm différencient cette affection de toutes 
let autres. 



b, Google 



(«) 

Au raiwMiiienMH plte ob mohu ipécieiii qai ont ét^ annc^ 
à l'appw de la |iranière «pinion , il Mnit faeik d'en oppoter de 
plu logiques ; mais je dois m'ialerdire tomte disontoon, cette note 
a'tyvtt d'autre bot qst de fiùra «uiTTe cet obserratioM des cir- 
conttaaiKa qui s'y rattacbeat on qui peuvent y jeter quelques 
bunïire». Fanni eUet» j'en ngnalenl qoatn pnndpates : i.e le 
TwaÎBage des mahdci ; *.o Viaruton de la maladie , le mtme 
jour et pMique & la miiae faeura ; 3.» l'analof^e frappante des 
phénomènes mortndetf 4^ enfin (cteettecomcidence est fort 
nnarqadide} , l'^rpariâon. du ehoUn mortxia don* la nuôson 
des aliénés de Lommelet , Iortqn*i peine Doutrebon et la tàaaam 
TandeiAroadi tondiaient i h oonvaleeeeni» ( ■ ). 

Un aot» point mérite aoiti d'Ura eumlné. 

Tandenlirouck , fnjaut de Paris à l'époque où l'^idémîe 7 sé- 
vissait aTM ncdenca^ arrire iLiUe« et UestAt sa fesune est 
atteinte dea aoeidau espoeéi (n-detsu. I«b eontagionlitet tron- 
wweat dans cette drconstoncs la cause première de cette ma- 
ladie. Gomme les faits dont cette école s'eSorce d'éUyer ion 
^stèmc derienneat ohaque jenr pins rares , elle poumit peut- 
Un s'emparer de celuM , et , en le tcurtncaut un peu , le faira 
toumeranprofit d'une cause qiû n'est pas, comme on sait, celle 
de l'hnnaaité m du désintéressement (a). Aussi dois-je me hiter 
de dire que de* recherches minntieues , déponnmes de tonte pré- 
Tontion, ont été faites, et qu'il en i-ésnlte, 1.1 que la santé de 
Vandenbrowk. n'a pas subi d'altération appréciable ; a.o qu'il n'a 
en , «nsi ^le sa feniHie , aneane communication soit avec Don- 
trebm « sût aveo la fiimlUe de celni^ (3). 

(i) C'est iiu$ sn7 «ni ^m Ispramin ctsMmaoUlwu dtni cUittbIiMcmait, 
«[D'mfOMttd* lime iJpuc <U la dcnen» «la CM j«a)t jcqslslM. 

(«) Coldau KttitaiiM. licaim, Ioi«4'eueptMn, clc Enfiin tmghit l^e- 
mcnl rétrUiu», pauTqii illimité, bamenn, etc. 

(3) H. Th. LntibDudoii, notre bouorable piiiidenl, 1 pria de «on càli dei 
înfonnntioM qiii a'acrotdcBt «ttiicment >TïcIuEiicDiii% 



Douze, bv Google 



(9 ) 

SALCBRITÉé 

RECHERCHES 

5iir là meyetis dasiaùiir les canaux de la viUe de Lille, 
Far Thém. Leituoditoi». 

i83i. 



D«Na le rapport ijae j'ai présenté à l'Intendance sBniUire sar le» 
moyens d'attainir le quartier de la ville N.o^, j'ai dû parler de> 
canaax qni le travenent. A ce rajet, j'ai émis iptelqnes idée* ■ 
générale* snr no* canaux ; mais je ne l'ai fiiit que d'one manière 
incidente. 

Il me semble qu'il est utile d'appeler une discnsiion tonte ipé- 
ciale *ar un objet d'une si hante importance pour la taJubiité de 
la ville. Je vais rou* communiquer le résultat de met élude* sur 
le cours de nos eauï. 

Les canaux de Lille ont été cent fois décrits; il* lont tracés 
assez exactement sur le plan que je joins k ce mémoire. Je les sup- 
pose donc connu* et j'entre en matière. Je déclare d'abord qœles 
canaux sont dans un état déplorable. Ils sont une cause d'insala- 
brité permanente, et, sar ce fait, j'invoque le témoignage public. 
Je cbercbe donc immédiatement s'il y aurait des moyens prati- 
cahles de le* améliorer. 

Pour te décider il &ut apprécier le* inconvéniens qu'il* pré- 



3,a,l,zc.bvG00gIe 



( ■«) 

sentent , et ponr cela il but uinnaltre lenr tyit^ine général , let 
vices qui Ini «ont inhéreni , let arcoiutancei qui lei aggravent et 
let moyens de let faire eetfer. 

Sys&me général des ctaumx de LUie. 

Let eani de la ville de Ulte loi sont fonrnies, en très-grande 
partie par la Deùle, et en tr^petite partie par te Béqnerel. 

LaDeùle, qui communique snpérienrement avec laScarpe,a 
tan emboncbnre dan* la Lys. 

Arrivée i Lille, an lânboorg de la Barre, elle a nae écluse A 
»at(i)*. Lebief supérieur, nommé Hante-Deftie, ann niveau de 
sii A sept pieds plus élevé que celui du bief inférieur qui fonne la 
Hoyenne-De&le. 

Les canaux de Lille sont générnleinent en Moyenne -Défile. 
Cependant les eaux de laHante-De&le, conduites parle canal des 
Stations, se déversent à demi-chùte dans le canal des Uibemois, 
de sorte que celni-ci est i sa partie supérieure pins haut que 
Moyenne-Deùle. 

Le Béqnerel ann niveau particulier. 

Au-dessous de la ville, la rivière a encore une éclate àBas(ro); 
lebiefînfe'riear est encore de siiàsept pieds plus bas que le supé- 
rieur. Il fonne la Batte De Aie. 

La Deftle tert i la défense de la place et à la navigation ^ la 
Hante-Defile fait tourner un moulin ( celni de la Barre ) (a.) , qui 
contomme les eaux qui ne tervent pas i la navigation ; la Moyenne- 
Défilé en fait tourner deux (celui de Saint-Pierre (19) et celui 
du CbAtean ) (89) , placés dans l'intérieur de la ville. 

Toili l'idée sommaire de* canaux de Lille. Gherchon* let 
caue* de leur insalubrité. 

CescansessontlastagnationdescauxetrenvatementdesGananx. 

La stagnation des eanx reconnaît ponr cantet, i." ta petite 
quantité d'eau qui arrive à Lille ; a.» la direction de la ligne de 

* Ln Huoifroi , çiactt dioi le cnip ■ ia mimoin , teoTajent h chacune des 
ptlties des «loaox indiquiei au plan placi k la £n do mtaioire. 



Douze. bvGoogle 



C " ) 

navi^tian ; 3.° la facilite qn'on a & détourner lei eau'; 4-" 1> 
difficulté des entr^; 5.» lei barra^ néce«utéi par les Hffi- 
renoes de iii*e»t s 6.» la maltiplicîté dei canaux et leur maaTain 
confonnalion ; j.o la loatrraite position des monling. 

L'enVasemont e*t produit par tontei les causes qui gênent le 
cours des eaoz et les immondices qui tombent de tontes parts 
dans les canani ; il augmente i son tour la stagnation. 

De ta ttapuUion des eaux. 

ha DviUe wnine à LiUe trop: peu ieaa t voiU le prtnùer 
vice. 11 est juste de reconnsltre cependant que le« travaux opé- 
ra snr la Scarpe en font arriver une qaantité beaucoup pins 
eonsid^raUc. Autrefois , le canal avait na piùnt de partage' entre 
Lille et Douai ; ce point a été détrtdt et les eans de la Scarpe 
Gonlent dans la Deftle ; mais en trop petite quantité. 

Le canal de Béthnne , selon le oaliier des charges , detalt'ame- 
ner de l'eau dans la DeAle supérieure! Loin de là , il lui prend 
toute celle dont il a liesoin pour sa navigation. C'est noe perte 
pour Lille. Cependant, il faut obstirrer qne les bateanz, qui 
passent par Béthnne ,- seraient paué* par Lîlle, qne la ligne 
de navigation ne passe pas dans la ville t l'eau qu'ils auraient 
dépensée ne nous aurait donc guère profité. D'une manière 
générale nous restons donc dans une indUenre condition qu'au- 
trefois. 

Le Béqnerel , qui amène les eaus de Fîves A Idlle, n'en con- 
duit presque plus , parée qu'il était alimenté par le manie d'An, 
nappes , actuellement dessécbé , et lurtout par les snnrees de 
Fives (analogues ans pnitsartésieJas), actuellement'tarics on 
obstruées. Nous observerons qu'elles sont en partie rempiaoécs 
par les eans de plusieurs machines k vapeur , que dfes aqnedncs 
conduisent dans le Béqnerel. 

Ainsi le vice radical de nos canaux, la petite quantité d'can 
qu'ils reçoivent, augmenté sons quelques rapports, est considéra- 



Douze. bvGoOglc 



(") 

Uement amoindri Mwt d'antres rapporta, et peut dinUntier «aeora . 

Fauoni aux vice» lecondairei. 

La direction de la liffie de nanigaiion ne notu est pas &to- 
nble. Elle ne trarerse pas la rille ; Vanbnn l'a fait paaaer entM 
la citaddUe et la vUle , pnii daaa les fosses du front de la porte 
Saint-Andrë. Il résolte de U q;ae les eanx qni serrant i la naviga- 
tîon ne viennent pas rafcalclûr les canaux intérienrs. J'ai dit , 
dan* nn ancien mémoire , tpt le chemin des bateau aurait dft 
être le canal dn Crque : il j avait avants^ ponr la ville aoni 
deux rapporta: la salBbrité et la &cUiUda coHunereejinaiaceqaî 
est fait est &it. 

Le dàoiawmettt d^ eaux qni doiTent Tenir en ville est trè»- 
bcile : les différens lÙTeans de la Ebnte ; de la Hoyenne et de U 
Baai»DeAle , le* diverses éclue* et canaux de déiintioa qu'on a 
dft faire ponr la défeue de la place , permett^t d'entraver la 
marche natnrdie des eaux. Il est important de &ùre connaître 
tous les points qne l'ean peut traverser pour s'échapper sans en- 
trer en ville. (*) 

Les fossés de U.Gtadelle, qui tirent leurs eaux de la Haote- 
DeAle as moyen d'un aqueduc garni d'une vanne , panvent le* 
déverter dan* les foité* de la porte Saint-André par le bitardeaa 
Htué à l'extrànîté de l'esplanade (5) : elles sont alwn perdu* 
pour la ville. 

Elles peuvent encore être déversées i par une vanne particiv* 
liére (4) 1 dan* le cuial-ûphon, qui passe aons le canal del'Espla- 
Dade, et va se jeter dans U Basse-Deftle, pris l' abreuvoir du Harcbé- 
an-Uharbon. Cette décharge lave le canal ; mais , si elle était trop 
abondante , ce serait an détriment des antres canaux. On a quel? 
qnefbis parlé d'établir un moulin i l'eau dans la citadelle , leqoel 
perdrait ses eanx par U canal dont non* veitonj de pailer : e« 
serait an grand préjudice de la ville. 

(*) J« n« pirlcni pM du oonpuet at bamtgei ^'m fiii poot tnh 1«S 
isoiilsticiu, en cas da li^. 



Douze. bvGoogle 



( ,3 ) 

Les e«u de la Haate-Deùl« peuTent encore être enlevétn i 
Lille de plasienrg façoiu : non> avona dît qae la Haate-DeAls 
iônmît nne dérivation qni Ta alimenter le caiul det Hibemoî*. 

Ce canal , nommé Arbonnoiie , »« taLdiTiM en deux : le eanal 
du Stattmu , qui ra anx Hibemoit , et le canal de Wazemmec , 
qui ett barré par on chemin , m parde inCirieare ëtant an oivean 
de la Hoyenne-De&le. La partie «apérienre dn canal de Wazemmea 
commnnique de nonvcan arec la Hante-Deùle par le canal de 
Vanban. Il réinlte de là qn'il y a dana la commnne de Waummes 
dens niveanz d'ean, et qne let propriétaire! qoi aTârioent le* 
digaei peuvent, en lei perçant, ae procnrer nne cliùte d'ean. 
Or, c'est ee que beaneonp d'eotr'enx font illicitement. L'ean 
ainn prise n'est pas tont4^t perdue pour la ville, puisqu'elle 
tombe en moy cnne-Dc&le ; mais elle est perdue pour le canal des 
Hibemois , qni en a besoin. C'est en effet ponr l'alimenter que les 
magistrats de Lille ont &it creuser le canal des Stations, en 1601. 

Ce n'est pas tout : le canal des Stations arrivant dans les avant- 
fiwsés de la place , qui *ont aux Hibemoi* , a une vanne (53) 
(N.o Sy an plan du Génie militaire) , qui sert, en cas de ^erre , 
i remplir les (bssé* de la place. Si on parvient à la lever, l'ean 
tombe dans la cunette : alors si lebttardean (65)(i35auplan dn 
Génie), placé pris de la grille de rHftpital-Uilitaîre, est ouvert , 
l'eaa retombe en Hoyenne-De&le , au préjudice dncanal des Hi- 
bemois; si lebâtardeau est fermé, l'eau est perdue pour toute la 
ville : elle coule autour de la place , elle va fiiire tourner le 
moulin placé sons la porte de Gand (66) , et retombe ea Basse- 
Deftle. Le meumer est donc intéressé i lever la vanneN.o 87. 
Aussi le monlin de la porte de Gand , illégalement établi , a sou- 
vent été la cause de contestations. Nous dirons plos loin qu'il 
est aussi nuisible sotis plusiçurs autres rapports. 

Enfin , les dignes qui contiennent le Hsut-Hibernois , après la 
eliutederavant-fDsséetlepontaqneduc(55) qni conduit les eaux 
an<dessns de la cunette , peuvent être percées : cela s'est vu ; alors 
let eaux coulent wcore au rnoolin de la porte de Gand. 



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( ■«) 

TêU loBt !«• poioti pkr letqaeli on peat enlerer i Lille le* 
uni do U Hante-De&le. 

On pent lu nrir Im mus de ]a Moyenne-DeAle , i .0 en tenant 
le trep-pleia placé prêt du tM Saint-André (10) pin bas que 
le* lutateieau del'tnbirieart a.q en jetant par la vanne de l'ei- 
plantde (8) let eenx dn cuial de aavigatioii dam le eanal-nplton 
qni pane aa-deMOat de lui et m rend dant la Batse-De61e; 
3.0 enfin en cnlerant le barrage qui se tronve à l'extrémité dn 
caaal det ^enx-Hominea (Sa) j let eanx conleratent alon dans let 
Cottét de InTillsr et par la ennette te rendraient aa monlin. de 
h porte de fiand. 

. Enfin, on pent détonnier lei eaux dn Béqnerel en lerant la 
vannBoaletpontreIlu(6a)qaiIes empêchent de descendre dam 
la cnnette de la place , on en perçuit le pOnt aqnednc (63) qai 
patte an-dcism de la canette; aiuquels cas elles vont faire tanr- 
ner encore le monlin de la porte de Gand. On voit donc qu'il est 
des moyvn» ponr ce monlin de tirer l'ean de la Honte-DeUe , de 
la Uojenne-BeAle et dn Béqoerel. Il doit donc Être l'objet d'une 
actire surveillance. 

Je passe an troinèine défânt de nos cananx : la difficulté que 
Feau éprwnvpoury entrer. 

Les eanz de la Hante-DeAIe , pour parvenir, an canal det 
Hibemoïs , doivent traverser an aquedoc étroit dans leqad elles 
sont retennes par ane vanne (54) (166 an plan du Génie), puis 
an pont aqneduc étroit , et susceptible de permettre des Tuites 
-d'eau. Il faut dire que la derniâre administration Ta fait recons- 
truire à neuf et snr des dimeraiont plus larges. Antrefoia , l'eau 
ne pouvait entrer dant l'avant-foMé ^id alimente l'éclose 54 > 
tant traverser la branche droite de l'éclnte 53. Depuis on an le 
génie a fait couper le faâtardeon qni empêchait la communication 
entrele canal des Stations et l'avant-fosté: il a rendn un service 
à la ville. Toujoun ett41 que l'entrée det eanz peut facilement 
être obttrnée par leivates, les herbes, etc. 



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( '5) 
Lm eaux dt la MoyenncDeâU amrtnt i Lille k répandent 
daiM les fouet du front de U porte de la Barre ; elle« forment U 
comme an vaste maraia dont cerlùnea partie* fonnent det cnU- 
de-uc qni l'enva^ent trèi^aeilement. Hamt ee fotté nurëcagenst 
trou portet sont onrertea aux eanx ; la première (7) , grande et 
*itnée vifi-via le conrant de la DeAIe, Aoime p«iù^ ani bateana^ 
elle reijoît h ploi belle «an , qui, mm entrer dam la ville, traTerU 
l'ciplanade à l'eitréiftité de laquelle elle (ort det mnr> (9) ponr 
aller aa>agSt-Ândré;U<leiuième entrée(ii), ploarecnléedant 
le fotté et plai peUte , reçoit enoora aisex (knilement let eanx qni 
ne tont pu priaei pour lei beioin* de !■ navigation. La troinèine 
entrée (ao) , enfin , ect dans lea condition! les pin* défavorable* t 
elle est à l'eitrémîté ds fossé qni se termine en on enl-de-*ae dan* 
leqnel «'amassent le* vases , pins petite qne les antres , séparée 
d'elles par U saillie d'an bution qni contrarie le mûrement des 
eans , garnie , ponr clAre lliApilal militaire , d'nne (;rill( qui 
arrête les berbe* , et , pin* bas , d'nne antre grille formée de 
pièces de bois très-larges et ne laissant entr'elle* qne de* inter^ 
valles élnnts ; il serait argent de remplacer immédiatement cette 
clôture, d'aillenrs en fort manvais état, par nne grille en fer.La 
troisième entrée rénnit donc le* conditions le* pins âicbenses , et 
cependant c'est elle qui devrait recevoir la pins grande qnantité 
d'eaa; car elle alimente les canani qaî sont les pins divisés, le* 
plus longs , et qni parconrent les quartiers les plus popnlenz et lea 
pins industrieox de la ville. 

Enfin Ut eaux du Béquerel, retennes i nne certaine bantenr 
par nnbarrage(6i), pénètrent, par un orifice étrcHt,danstinIoDf 
aqnedoc qni passe sons les ponts de la porte de Fives. Cette «atrëe 
est très^oBceptible de s'envaser. La dernière adminisIratioB l'a 
fait complètement cnrer. 

Le conrs de l'ean , si pénible par la difficulté des entrées , est 
encore gêné par Us barrais n/iees$Uéê par Ut t^fUrénee» de 
niveau ; ce* barrait arrêtent les heibes , la paille et U tbsc , e((t> 



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(•6) 
BieiiUt le Ut du caiwl ut eneombrë , l'eau ne passe plai du tant. 
A leur or^ine tonte« le* eaux de Lille loat barrées , puisque la 
Hante-Deùle ne peut , sans cela , conserrer son nivean. Le canal 
des Hibemois et les fossés de ta citadelle ont paiement des 
retennei. Nont n'avons pins à nous occuper de ces points d^i 
indiques i mois, outre les barrages d'ori^oe, te* canaux de 
IdUe en ont encore d'antres dans lenr cours et i leur termi- 
naison. Ainsi, dans leur cours, le canal des Hiliemois, qui 
est pins âtvi que Moyenne-Defile , a des pontrelles au Pont- 
Bmjant (58). La Riviérette qui naît dn canal des Hibernois a ane 
'nnnci sa naissance (60) -, le Béqnerel, qui a un niveau particnlier, 
aune Tanne dans la rueduV)eus-HBrc}ié-anX'Hontons(64)-Alenr 
terminaison tons les canaux ont un barrage , car , sans cela , ta 
Soyennfr^ùle prendrait le nÏTcau de la Basse-Deftle ; ainsi , le 
canal de nav^ation a un sas (10) , le canal dn Girqne un mou- 
lin (19), et le canal des Sosurs-Noires, qui est l'atwatissant de tous 
les antres , a des poutrelles dans son enàbranclienient des Vieux- 
Hommes (Sa), un moulin au-deli de l'abreuToir St Jacques (Sg) , 
des poutrelles au Pont-itCocardes (4a). On sent facilement qnelle 
quantité de rase doit s'amonceler dans de pareils canaux. 

Le courant des canaux de Lille , déjil si faible à eause de la 
petite quantité d'eau qui arrive sur Lille, de la facilité de la 
détourner, de la difficulté des entrées, i cause enfin de tous les 
barrages que nons Tenons d'énuméntr, est rendu pins faible 
eaton'^t.rltmultipiiciié des canaux et leur mauvaise co^or- 
/Rafù>n. Ces canaux, formés pat les anciens cours d'eau du pays, 
par les enceintes soccessiTes de la ville plusieurs fois agrandie , et 
par les branches que la nécessité a (ait creuser, sont extrêmement 
nombreux ; ils sont sinueux ; mille conatmctions inégales s'aTan- 
cent au milieu d'enx ; ils présentent des brondios de jonction i 
ai^e drmt dans lesquelles l'eau n'a plus de courant, tel est 
le canal de lUIiour; ils forment des inqiastes pins ou moins 
longs , comme le canal des Vieu-Honunes et celui du Pont-do- 



_ ,i,z<..t,CoogIf 



( ■?) 

FJandre, barres en tenoinaiton, d'autrei barrét en ori^ne , 
Gonune celni dei Cëlestiaet, etc. Eafiu , tont ce qui peat gènei 
la circnlation de l'eau y a été comme accumulé k plaiiîr ; aiuti 
qaelqaet-nnt «ont de vëritableB cloaque*. 

Nous n'avoni pa« toat fait conoaltre : il est encore de« incon- 
vdnîeni k signaler, car je pense qu'il n'y a pas de ville au monde 
où s'accumulent autant d'obstacles au cours des eaux. C'est un 
modèle à étudier. La position des moulins contribue k rendra 
horriblement malsains les canaux de la plus grande partie de U 
TiIle. Toutes les eaux de Lille doivent sortir par les coursiers des 
deux moulins intétieari ; eh ! bien , ils sont tellement placés que 
toute l'eau ne sert qu'à balayer an seul canal , tous les autres 
restent presque stagnans. Le moulin Saint-Pierre (19) est placé à 
l'extrémité d'un canal court, droit, larje, sans embrancliement 
(celui du Grque ne le gène pas), dont l'enli-ée est la plus 
accessible à l'eau > et , de plus , il a deux roues d'un diamètre 
conûdérable. Le monlin du Château (3g) est placé à l'extré- 
mité de cananx qui reçoivent l'eau par une entrée pea accessible; 
ib sont trés-Iongs , divisés en une multitude débranches, étroits, 
pleins d'obstacles, envasés, et le monlin qu'ils font tourner n'a 
pins actneltement qu'une seule roue. Il résulte de là que le 
moulin Saint-Pierre , avec ses deux larges coursiers , attire tont i 
loi ; il fait une énorme consommation \ il absorbe l'eau qui entre 
par un courant très-rapide dans son canal, et fait encore refluer 
parles branches de jonction l'eau qui se rendait au second moulin. 

Le courant étant presque nul dans les canaux qui se rendent 
au moulin du GhAteau, la vase s'y accumule de plus en plus et 
devient nn nouvel obstacle an renouvellement de l'eau. Ainsi les 
eaux sont presque par-tout stagnantes et fétides. 

Toutes les causes semblent donc réunies pour rendre malsains 

les plus nombreux canaux de la ville de Lille : la rivière est pea 

courante, la ligne de navifation est extérieure-, les eaux sont 

très-facilement détournées; les portes d'eau sont très-peUtes et 

3 



Douze. bvGoOgIf 



(.8) 
d'an aecèt dlffidle ; let bim(;ei «ont maltiplià; let e«iunx 
norabrenE, din(à, fomtent ^«««Vde^ae «t ent An fcr&nohet 
de jonctiBB & ongld dmt^ t«nmilHi««onttrè('mBlpticih;«elm 
qui est la termioaiton do ovnal le pin* cowrt, 4mt IVKtrée mt 
la ^lu facile, ■ deox roses d*wi grand dÛBsétra ; il ■«ire & 
hfi tontei let easi ; «tJai qui se Umm ( U te dm buukik les flM 
Iongi,luphnh>rtneHX,Ieiplii>£ràï(i, nV «pi We «nde raoe ; 
nepmt Intter contra le premier-, r«M 'p«t»e i |Mnie dtashi 
eannis<]tiîl'alîsMBt«Rt; la favc^'y «ccnnsledeftam fia* et 
cnipt che , h smt tour, le« eaox d'y pCnétrer. 

De F^muuemetU des ea a a u x . 

La Taie est tellement amoncelée dam lei canaoi de lille ([«'il 
j a beaucoup d'endroit* où elle n'eit recouverte que de qaclqnea 
ponces d'ean. Let biteaai à fond plat, et tirant par coiuëqnent 
trét-pen d'eaa , tonchent à diaqne inrtant la vaie ; il faut sur- 
monter de très-grandi obitacle* ponr ayancer, TaTiron dont on 
se sert pour les ponuer s'enFonce de plnsienn pieds dans nne 
bone fôtïde, cl l'on voit sortir antour de loi de nombreux boalQoni 
noirs formés parles fax qn'ont produit let matières fermentes- 
cibles déposëet en couches épaisses. Ces bouillons, pleins de gas 
délétères, se fonnent seuls lorsqae l'eau devient tout-i-fait 
ttagnante et que la température est cLaude. En te formant, ils 
ëlérent avec eux une portion ténue de la vase i{ui vient former 
nne pellicule an-desBui des eaux et leur donne un aspect rebn* 
tant. La vase et les eaux sont littéraleiacnt noires comme l'encre. 

Nul doute que les casses qui contrarient If courant de nos 
canaux ne soient les causes premières qui forcent toutes les 
parties terreuses à se dépoter en si énorme quantité ; mais il est 
d'antres circonstancet qui contiîbuent & augmenter ces dépAt* 
insalubres : les immondices y tombent de tontes parts; elles 
forment des amas tels qu'ils interct^tent complètement le iaible 
courant qui existait encore. 



3,a,l,zc.bvG00gIe 



( -9) 

Cc»inHMMidic«», qu aniiNrU daulci Mnâm , piwiBnnent de 
difiëMntMraoamMihiiUls, bAtMaBran^MlMuéngefix, mdt» 
mM tMaseUMitat boatatet, cl ma&cDraaMment dis» mM 
aiMi g^éralesMDt nal'kalay^vdttpl^U'fnéipUBtM let la/mal 
et entraînent tontCB Ua •aletfodarailu.tuiauï lei. ^g«AlÉ VDBt 
■BBrfjetM anuitei inipiu«^i>(pii'H>e]i«rMnt çle»maKitfin:tVea 
■ondtrKOMBqiûlMbvrdeiktftBi^toiitkataiotaKsinyj^iUnrwnl 
«iMgnBdcq*aalM'd« rMdw^lwanBMp dftktsiBMia'antpoMit 
é'tntrMrr^MniMn ^ nfat ,.!<■ neMMaae» qnr hakitoBtla» waimùOÊ 
^laituriKnt 7 jettent ibm euae deaonlBna de tantafteipèant 
oniittjiMqei'ijdJfOtar dskinudAdéoMalirnt OAdoUlcdÎMi 
Upd&ûBiBti&îtpMCBdcntarkÉ ■^gJemBiifc 

i'ù-iipuU.lM caoMt q«i TOBJeaf neto^uaBÛÎBMUimai; je 
deii imaiBtaBBBt chanhen loi m^na* drlet uguaii. Oa Toiit 
par Vecpoté' que j uifatt^cpcr een'ut paBcliowEu3b;p«miinl 
il: l»b, de teato n joanité , y psnrenir. 

Moyens tTassairur les canaux de LUle. 

Le*. circouUacu qm j'ai fût «oaiukr«: on^neat dans bili 
pdndfBax : 1» ttagDatioa du eau «t Veavawment de* otniiiift 
qniaiipnente.la.>UgnaUonet U>r«ndpln« pamiaieiiM. CcideoB 
faiti. nom indngoent la oonditiona qaa nova devena Mnlplir : 
otlaveTia^yaa^ettnifftAtrliM^Mgmtioa doa.eani;' 

Moyatt-dtaUver Invatn. SeUB'noiM,:lapiiwDUre ^oais fc 
faire eat d'enlever la vaie des canaïub VaiaMbnt cuk fMWiaami 
l'eatr^da* eaïui ji hitia, on ckaraberait ijunâtomu leac dialri- 
bntioB t D^eaawreioent oa iL'dttieitdnît liaa» ai kai ehonla» 
qa'elleB dsiwal porasnrir M>at dMtni^ Si.dai'anMa-d»fàiiga 
fcniuieBtpav4entde*£Ba*»,,<Hk Tarait, «smmeaajttaTdr'liiùf 
■neaatyemHweatadc Aw>dM»nrttw.làtMla„Qo-Teirait awM 
d'ean ponii ûnlnber lesiardiuca.BtanpAcfaBr ^m, par dnat^ahe- 
neat,. AXm cuamb d'ètrftinhctM at dAëtèras. Lai mkutiAié d» 
cureri lei t&cepttslei de toute» ba.ordiu'ea du LiUfl n'ut point 



Douze. bvGoogle 



conteitée , elle est trop évidente ; mai* la luoyeiu canna» ponr 
arriver an rûnitat sont ai imparfaitSi n dîipendienz et »i peu 
efficaeet , qu'on hésite toajoart i les employer. Je Toiit énnmérer 
ceux qnî ont iU employés on proposés , je dirai enanite qnel pro- 
cédé deTTÙtjimDn avis, être mis en nsage. 

Curage aacien. Noos arans vn plasienrs fois curer en grand 
les canaux de Lille. Voici comme on s'y prenait : on les mettait à 
•eo , chose facile; on y faisait descendre nn nomhre coaridérable 
d'onvriers qni , avec des pelles , des wans , des mannes , des 
brouettes , etc. , enleTaient la vase et la portaient , en la faisant 
passer de main en main , sur la voie pnhUqae. Poar y arriver, 
conunelescananin'ontpoint de quais et sont bordés de maisons, 
comme en beanconp d'endroits ils scmt converts de Toftte, comme 
le* maisons particulières refnsaient de donner passage i cette 
fimge pestilentielle , il fallait gagner qnelqnes rares issues qne 
possède la ville ; il fallait atteindre les praits distans les ans des 
BObes et qaelqaefob impraticables , parce que des maisons sont 
coQstmiles snr leurs bords ; il fallait souvent enlever les mannes 
an treuil ; bref, il fallait qne cette hone fit beanconp de chemin , 
qn'elle passit en beanconp de mains ; qnand elle arrivait an 
terme do voyage , les paniers on seaux contenaient à peine la 
mtritié de ce qn'ila avaient reçu. Le travail ne produisait presque 
pas d'e&et; il devenait extrêmement dispendienx, tant à cause 
de la main-d'œuvre qne des ustensiles qu'il fallait se procurer et 
qn'on dégradait prdAplement. 

Li, cependant, est le moindre inconvénient : arrivée sur la 
voie publique, la boue y est déposée et y demeure plos on moins 
long-temps ; toutes les parties liquides s'étendent an loin et 
cachent le pavé \ on charge ensuite dans des tombereaux mal 
joints m qn'on a pn retenir, et on va le répandre par ce moyen 
dans toute la ville ; il semble qu'on ait mis les canaux dans les 
rues. BïentAt tonte cette matière délayée retourne dans les égoùts 
et de li dans les canaux , de sorte que l'extraction des immon- 



Diailizc^bvCoOgle 



(»■ ) 

dice* piratt n'aroir été dite qae poar en dUtilIer tei miumei : 
la popaladiHi «d a retpîrj l'eifenM et le ct^/ut ntortuum tk 
reprendre la place , comme nn oadarre qu'on «unît exhumé pour 
infecter les TtTsn*. 

Ajontei i cela qu'on interrompait la navigatioa et le travail 
dea monlin* , ci qu'on mettait i lec ton* lei cananx de Lille en 
même tempi- 

Tel eit le mode da enrage ancien : il eat dîapendienx parée 
qne le travail d'extraction e(t long et imparfait et qu'il fant 
enauite payer le transport par Toitore ; il eit peu efficace , parce 
qu'une partie de la vaie retourne aux lieux d'où ou l'a extraite { 
il ett enfin et inr-tont extrêmement incommode et insalubre. 

En i83o et iS3i, l'administration municipale, forcée de 
former dea ateliers de charité, n'ent rien de mieux à faire ijoe 
d'entreprendre le enrage de quelques-uni de set canaux \ mail 
le prooëdé qu'elle employa n'eut pas d'inconvéniens notables, 
parce qif'elle fit déblayer tes parties supérieures de deux canaux 
( le Béquerel et le canal des Hibemoii ) , et nn canal extérieur 
(aTant-fo(«é qai«mine i Lille l'eau du canal des Stations ), de 
sorte qu'une partie des vases était directement conduite, bon dea 
mur*; pour l'antre partie, on fit connaître sut cnltîratenrs 
qnec'étaitunbon engrais, et on les invitai s'en ckarger. Elle fut 
donc emportée sans frais par des gens intéressés à la garder , et 
ne traversa qne quelques met. Alors la majeure partie des incon- 
vénient disparut; penonne ne ae pla^nit ; mois il fiiut convenir 
qu'on ne serait pas aussi heureux dam tout let cat. Ce mode na 
serait d'aillenn pat praticable tur tout les pmntt , parce qne 
1m cultivateurs peuvent laisser la vBse quelque temps sur U 
voie publique , et qu'il n'y a point paMout des lieux où elle 
puisse être laitsée en d^t. Nous pensons donc que peut-être 
l'ancien procédé resterait applicable à quelques portion* de ca- 
naux , mais non i tout j et encore on peut trouver mieux que ce 
procédé , même lorsqu'il te trouve dani les circonttances let plu* 
favorablei. 



Douze. bvGoogle 



(") 

1* — r jiu.MUBSi •^L^.mMtDiB ilairtaa>»fiHt im^c peus 
■vttafBT b» OBVBK de. Idtt* aià a HpaMtant*, q^'au à-'ait ^ 
tKmi*aVmmfk^ ht son anoratpMiU*. Oo.a MkU4> 
■npplécr en fiiiant nn curage i la dngne. Dei>kamoM>, aanéi 
di «et iairiii— iÉ_ liinnllrnfniiirtif j^aihlrwwitli wa^'ik 
MDfldKidttB an fana dBl'eaa^ili.hi d^MNBBh tante roÎMfkBlB 
dani lenr batcaa , pnii la tnntpor tent en emportanL tmàmli d'owi 
q«edaks«M mtn Miuwr Im •anaKonibanr^àrutr&mité 
pnlaf^lsilsAHKOBttOBti^iJb «nfe fon^ <1« trawfcMilar l«u 
cbagasikikjatlRnkaiK ihii pcBg Am; an: >«g qg^Mi i f fU a 
|lù«)fr« at qa kfcit cMilar dam «■ Inlaaa |iwé dta* U «ui^ 
iiiffrii^ ■ W Ifcnyt w-pccA, \m laMttdi'—TWi dawhite, wwpMâa 
dbla.vM j^ÉiaiJifai|idl«MtBuil«ida» 1c canal rt VwKODab'e , 
lanomèis dDaUe^de bateau Bit Hiacau M. Toat cela fitit^'oa 
i<yim >M«rwif etyi'wanftpfodniil ptMqna lien^i IiBoongs à 
ladngMi «tTnûnoifnuiipifiaat^tMiaBqn'cBpcntiifaiMpai 
MiiufaDS.'eaid:'^ar'aHnrpMM9air. L'catt^midiiT) a: ritt- 
tade Mmplaki m» ODont. 

Gkimml— T«i9pé dB:lïétaÉ.dte:aMBiu fltds L'îMsI&caeitàdea 
■m;^*^* «lUpKij^ P*"^ 't^ nfitlD^sUi a^ïtoina d>r> g^e Dca- 
griiimniiH(B>iiniMil'liii r— iiiiiiiiiiml) poopat^daibira dea àumta 
pou baUyn laat. œ tpàl ptat «bttMittr 1« oont» daa cboc- U m 
WfOAâ IM TUM dau, on radaiwa. tria^iu fait at aentumpagnâ 
dTwi.pUn.; U.hatd<aUil«*.d^eB«eit,,al la dUflra oblen» kairtU 
liWoMtiûfc tau btra dMdkuaMrâgidiAMhil fànt achwter 1m 
atonlÎM-, oa ■K;imHiiiiVut.dfeaar >lfctiti(»utrw«dw^4«>M 
MMzaoHdicaiMkcikmiaoBida^la lJutpumrdMic«Miui..lt'aHlcM 
dti prajat OLéMloBi 1» d^panjw à- &3«pq» fvaMM.. Twi n'aat pu 
««nptât.taHSaal.alaBUiati pbw bM,et. lea monliin,iyir alpfi 
«TiicnfciinttplàtffwlaMi, «« aabactMlfamMt nw^tièir^niidai.â 
tatM: ^ik: «at ao^aÎM; et de* bCttauni qa'o» a 
h WddpaiiKdnikdancdii^MaerdnbaaMaïqiQfUe^Ri 
MCpaftdancdnia. 



^oiizccbv'Googlc 



(>3) 

La «iUe eit actoBUemoat duu IHmpimilMlHrf de faùe anei»- 

reiUe d^me ; mais le poarrait-elle , devrut-«lle U faûe 3 Je ne le 
cTOi«yai,c«rDBa'jlUîidraJt pailchnl.JljLejejnble (Unutatré 
fvenM-caMwc -is&ttr^.Iai^n trop JBslli^d», Irap rianen»!, 
lrap;ganùt d'AoinotiiaûUi, jwnr que bt Ab&lMd eau caïuerrent 
la («iiiaBOiB o^ceiiuin pour «aUver lu vuea. Il c(t de tonle in^ 
iwwîhiliti^ oœ le piïtit nonbiv d^ôolnio d£ phaiic iiropov&S 
fMhmnt4^ affifanmenL QnylM ^grand noiabix ierait mootcr 
la dëpeRM Jl ui ^ ti f KitoEMif > <# ac^iûnt dos diatufi rjni, par 
l'JMtMt Mal -de l'ur^nt., tuùteiaûat keancoiipflu chsrfa'wi 
IwB congé. 

Blaî* qaelcpe mnltipliéei qu'elle* (oient j»w»à%, Alletne pxt" 
vkadraiMtt pat à eaUver U MU dont inill4i«coiiu diieci j la por- 
tion qni serait frappée par l'eau, ramonent oàcelle^a'icàippe 
a*ee ridasM , InaU m porter fin l«îa «tM d^powr son* na« «aa 
plu IraBniU* -on dau un abri h*arrfitfMf an coniaiit. Oki ne 
ferait donc qa'a^ter la fange et la pontser d'tua endroit 'dani an 
avtm,<nlni faJMnt ealudetlm»» m^bîtiyiea gn'eUereafeiine. 

Kmm «Tona toat lu yenz un canal qai pvnt facilement «roir 
dM -chuaea cl qû ne l'encombre pat moini. L'embranchement 
de la BaUfr4>eAle, qui forme »«tn port , ett eonrt, preagne afat*- 
Inmeot droit, «sntein dnna dei moraillet lue» nniet ; H reçoit 1 
•on utrànilé lea eau de* deux mwlui*, c'eat-à-dire tonlea les 
£Msdo laviUs, iletldanalei-circaïutaiicet lei^iliu farorablet, 
«t oenrtaBt -qnelfaes anséca «idiaent poar «daniaer tallemeat 
»nkt , -que le* scanda bateaoayaangaaBt avec pûna. Hj^^^hcL- 
^aes eaoéet ■ il a dti-cwé , ■ojaard'bni il ttt encuve pnnqso im- 
praticable ans bateana d'aa ibrt tin^gc. 

Qb dait raiMcatr <}M Jm easa du juoolina «nivent dam la 
^Mt de U Jaa*»S«AJe ^(UBd il M t pkÎB d'ewtf OB doit confeiwr, 
fvr coasitpimt, <[ae Ife eocruU, jwnd^ fiar la cbnte du mradiiu^ 
rni^ini df piinuTn. maiangnn I'iitmiitti t^r iprni> la Baus' 
.9c*k élahi MD. Qod «AtpnodHÎniiil? AacwJ Laftn» d'im- 



Diailizc^bvCoOgle 



(>4) 
pntrios de» eanx ^tait amortie aprii avoir agi dan> un espace de 
qneiqaeg toiïei. 

Je croîs donc qa'on ne doit pal compter anr l'efiet dei chaMCi 
poornettoyer lei cananz de liUe. Le projet dont noat parlons « 
été conça lorsqu'on établissait i grands fVais un vaste bassin k 
Dnnkerqne , ponr enlever les lablet qui ferment l'entrée do port, 
en tâchant les eanx i marëe basse. Anjourdiini qn'on connaît les 
rénltats , on ne sera pas tentd d'employer on moyen semblable. 

pROHMniDii. — Pnisqae les Rioyeni indiqués ne peuvent rem- 
plir le bnt, il &nt cbercber nne combinaison qui enfin produise 
les r&nltats dénrés. Il (ânt ticher de résoudre le problème dtffi- 
ôle qiti noas est donné. 

Les conditions i remplir sont nombreuses ; il n'est pas aisé de 
•atislàire à toutes i la fois. 

11 tant curer les canaux complètement, enlever la vase jasqa'an' 
fond vif, car moins on enlève de vase, pins celle qui reste amène 
vite une obstruction. 

n fant les curer économiquement, il faut dépenser le moins 
possible, tant poar l'extraction de la vase que pour son transport: 
car si ta dépense est considérable elle sera au-dessus des ressources 
de la ville. D'ailleurs plus le travail sera à bon marché , pins on 
pourra faire de travail , plus on obtiendra d'avanta^s. 

n faut curer sans couvrir la voie pnbliqoe d'nnc fange liquide 
et infecte , car il en résulterait une grande insalubrité, nne in- 
commodité horrible et un travail imparfait , puisque cette fange 
retournerait dans les canaux d'oiV elle aété extraite; ce qui ferait 
que le travail , en même temps qu'il aurait été insalubre et in- 
commode , ne serait ni par&it ni économique. 

Enfin , il bat curer sans mettre tons les canaux 1 sec en même 
temps, car on interromprait la navigation , on entraverait le ti«- 
vail des moulins et on créerait pour la ville , en mettant & nu 
une ri grande surface de boue, nne nonvelte source d'insalubrité. 

V<nlà les données du problème founùei. Cherchons la tolntiou 



3,a,l,zc.bvG00gIe 



( >5) 

Ponr faiTt une eitraction anisi complète qu'on le d£*ire , ponr 
l'obtenir facile et pranipte et par conséquent ëconomiqae , pour 
trouver un transport peu coûteux, pour éviter enliii de dépoter 
et de r^audre dam les mes lei ordure) extraites , un moyen gim* 
pie se présente natnrellement : conduire des bateani plus' on 
moins nombreux an lien qa'on vent curer, mettre les canaux & 
aec et faire échouer ainsi les bateau, lei l'emplir de toute la tbk 
qui les entoure, faire rerenir le* eaux et conduire, an dépôt, les 
bateaux remis à flot 

Enfin, pour ne point mettre tous Ie« canaux à sec en même 
temps, ne point entraver la navigation ni la marche des mou- 
lins, il fent trouver un système de barrage tellement combiné 
qa'il satisfasse à ces conditions. Cela est d'autant plus essen,tiel 
que , d'après le mode proposé et les manœuvres d'eau qu'il né- 
cessiterait , les pertes de temps seraient infmies , s'il fallait ma- 
nœuvrer toutes les eanx de Lille à la fois. 

Voilà l'idée sommaire du moyen que j'adopte : il est évident 
qu'il a sur le curage à la drague des avantages immenses : l'ex- 
traction est incomparablement pins facile d'abord, et ensuite plus 
productive , puisqu'on enlève une vase égoutée et non délayée 
dans une grande quantité d'eau. II a snr le curage ancien des' 
avantages non moins grands : l'extraction est beaucoup plus 
prompte , les nstcnsils moins nombreux , aucune partie de la voie 
publique n'est salie , aucune portion de vase ne retoniiie dans le 
lit des canaux , le transport se (ait par eau , et coûte par consé- 
qoent beaucoup moins cher. Le moyen proposé cependant n'est 
ften en lui-même, et on ne peut le ju^er tant qu'on n'a pas étudié 
et surmonté les difficultés de l'exécution. 

Abordons les. 

Elles sont de trois ordres : 

Elles sont relatives à l'extraction, aux transports et aux bar- 
rages. 

£xTucnoii. — La plus grande difficulté de l'extraction glt dans 
4 



Douze. bvGoogle 



( >6) 
le nombre' de.baleïBx qn'H- ««t rtécentire de »c procarer, afin de 
ne point ùïrt une manoeavre d'ean loraqse qaetqtua mètrei 
cubes toot enlevé» v ^^ qn'on fuie atientisn qoe la ville pot- 
fède «n txttaia nombre de bateaux, que dam notre ■yttème ooâ' 
plet, il ne lera pins néeesêùre d'avoir un nombre donble de 
bateanx ponr nn travail neaple , parce qu'il ne faudra plm tram- 
border la vase : ton» le> bateaux aeront dont diiponiblu, Je diirai 
eilinite ^e lî k» bateaux de la ville dotreni être nombreuï , ilt 
ponrront ilre employé» à nn antre uage que eelai ^ne non* indi- 
quons. Ils ponrreut favoriier ùn^nlièrement le trantport des im« 
mondice», al on adopte le lyatéme qUe je proposerai, et par con- 
séquent dîminnor le* frai» dn balaj^e publie. Âjontea qae le» 
riverains sont à incOESjnedà par les eananx , qu'il» fenmt tout 
et qu'il» pourront pour en (aciKler le cara^j un grand liondttB 
possède des bateaux qu'ils emploieraient nécessairement à un txir 
vail dont ils profiteraient principalement et les premiers t ils en- 
gagetaient Idnra unis, dont les propriétés bordent d'aatres ca- 
nanx, à lÎTrerlesbateaux qu'ils possèdent ,.à la ebarge de prêter 
les leurs quand l'eiigerait l'intérêt des premiers préteurs. Qu^on 
soit bien certain qne si demain on affichait on avis annonçant 
qde la ville ferait curer tel canal , celui dn cirque , par exemple , 
sionréonissait vingt, trente, cent bateani peut-être, on lesrén* 
nirait : dn les prêterait comme on prête les seaux dans nn in-> 
cendie; on les marquerait d'nn naméro qn'on porterait sur un 
rostre avec le nom du propriétaire , et , avec la surveillance de 
l'agent de la ville , aucnne perte ne pourrait avoir lieu. 

11 est d'antres ressources encore qne celles qne fournirait la 
yîlle. Les caltivatenrs qui ont des barques h leur disposition ne 
manqueraient pas d'arriver aux jours indiqués , poilr les cbai^r 
d'un engrais précieux : il est des faits précis sur lesquels je me 
fonde poor émettre cette pensée. D'abord j'ai fait l'expérience 
qne la vase de nos canani est singulièrement fertilisante ; en 
i83o, le jardin bolabiqde fat agrandi, la portion du terrain 



3,a,l,zc.bvG00gIe 



(»7) 
qu'on y incorpora éUit cntièremeKt formée de décombrei ; on en 
enlera une partie et on remplaça la portion manquante par la 
vaie qn'on pniia dam le cansl : toniei le* plante* qn'on plaça 
<Uu «e s<d artificad vëgélèrent avec une vignenr inaccoutumée 
et qui frappa tons ceux qni fréqnentent rétablissement. D'aatrei 
faits prourent qne cette eipérience n'a point été faîte par non* 
teob. Iioriqne la municipalité de i&'So fit caier les canaux pour 
doaner du pain aux onvriers sans :traTai] , elle ji^ea qu'il valait 
mieux employer les faible* tommes qu'elle avait à sa di^oaition 
en sadaires qu'en frais de transport; c'était accorder pins de 
seobui» et «btenir plus de travail utile pour la ville. Elle poblit 
en conséquence un avis qni prévenait les cnllivatenra qu'on 
délivrcfait ^atù les vases extraites des canaux i.oetv qoi te fc 
raient insoiire à la mairie. Tout ce que pat fournir le curage du 
Béqoerel et du canal des Hiberaoit fut enlevé avec emprmae' 
ment par tAariots et en partie conduit , à notre connaissance , à 
pba d^une lieue delà ville. Qnandil t'agit de curer l'a van tfosaé 
qui amène l'eau au canal des Hibemois, on ne prit pas la peine 
de donner un avis ; on avait la faculté de i-épandre la vate sur le 
glacis , on l'y étendit en elbt; mais on vint l'y enlever prompte- 
meat. Si donc on vient prendre , par chariots , la terre féconde i 
laquelle se mêle tant de débris de végétaux et d'animaux dans les 
canaux d'une grande ville, à plut forte raison riendra-t-on la 
prendre par bateanx. 

D'antres preuves viennent encore i l'appui de cette peniée : 
nous savons d'une manière positive qu'on vend les vaseï extraites 
par les dragueiut. Ensuite , l'entrepreneur du balayage de Lille, 
que bit-il aotre chose que de vendre des booes? Il jette dans les 
met de* fumiers qu'il achète et qui provienneat surtout de la 
caserne de cavalerie; il les répand dans les rocs, et s'en sert 
comme d'une éponge , pour les nettoyer de la boue qui lei couvre. 
Or, d'après les calculs qui ont été faits par H. Ttambricourt, le 
bénéfice qn'il réalite sur les fumiers suffit pour l'indemniser 



Douze. bvGoogle 



( "8) 
de tout let frais de l'eatreprite. Kn&n, il est connu qa'on vient 
draper dans le port de la Badie-Deùle , à l'effet seulement de se 
procurer la Taie; on y vient (malgré que la lenteur de l'opéra- 
tion la rende dispendieuse ) parce qu'on peut sortir librement de 
ce port. 

La seule chose qn'il y ait donc à faire pour qne ici bateaux 
étrangers arrivent, c'est de leur faciliter les moyens de se rendre 
directement sur le lieu de rcitraction ; et si l'extraction était fa- 
cile , peut-ttre les propiiétaïres de bateaux consentiraient k \'o- 
pérer cui-mémet i on pourrait, je le pense, arriver à ce point, 
qu'on ëcoDomiserait et le transport et la main-d'œuvre du pre- 
mier enlèvement. 

Depuis que j'ai conçu le plan de curer les canaux par le moyen 
qne je viens d'exposer, j'ai su qu'autrefois un habitant de Iiille , 
nommé Oelemer, avait éciit on mémoire que possède le génie mi- 
litaire , dans lequel il proposait d'enlever la vase des canaux en 
remplissant des bateaux qu'on aurait fait échouer, puis en la dé- 
posant sur tons les puisards des riverains : ces puisards auraient 
été garnis de planches et la vase dont ils auraient été chaînés au- 
rait été enlevée lorsque les eaux seraient revenues. Ainsi conçu, 
le projet n'est gnére susceptible d'être mis à eiécntion; car si on 
opère sur tons les canaux en même temps , on ne mettra jamais 
aucune partie en bon état , et si on dépose les vases sur les puï 
sards, il y aura double main~d'ccuvre, puisqu'il faadrà déposer 
la vase sur les puisards , puis la mettre dans les bateaux. De plus 
on rencontrera l'inconvénient qu'on éprouve en déposant la vase 
sui' la voie publique , une partie s'écoulera dans les canaux. Ce- 
pendant , M. Desgraimont, quoiqu'il eAt présenté le projet de 
faire des chasses, semble 6tre revenu à l'idée de curer par le 
moyen dont il s'agit ici et qui semble le plus rationnel. 11 adopta 
ce procédé, même dans des circonstances peu favorables ; nous 
devons donc avoir la confiance qne, lorsque les diepositions aa~ 
raient été mieux calculées, il l'aurait admis plus certainement. 



3,a,l,zc.bvG00gIe 



(»9) 

Ce n'eït pa> qu'en cerUim cas on ne pniMe adopter l'IAée de 
dépAts proTiïoirei ; ib peuvent quelquefois concourir à rendre 
plus parrsU le mode que nous engageons à suivre. Notre hono- 
rable coUdfpne, M. Bocqnet, s'est déjà servi de ce moyen pour 
enlever la boue au-dessous de la voftte des Ponts-de-Goioines. Il 
a obtenu d'un riverain l'autorisation d'eu emplir sa cave ; puis , 
les eaux étant revenues, il a fait enlever par bateani tout ce qu'il 
avait retiré dn canal. VoiU une première expérience en faveur 
de notre système, qui a complètement réussi, bien qu'elle ne soit 
pas faite dans les ùrconstances aussi beareuses que celles dans les- 
quelles nous voudrions opérer. Cette expérience prouve qu'en cer- 
tains cas on pourrait profiter des lieux de dépôts qui bordent nos 
Goursd'eau,lorsqu'ilsseniientconvenablement disposés. Si on pou- 
vait disposer de baquets nombreux, c'est alors, surtout, qu'on 
pourrait faire des dépAtt sut- les puisards. II ne serait peut^tre pas 
surprenant qu'on ne vint à utiliser, pour cet objet, les tonneaux 
nombreux qae possèdent tous les cultivateurs des environs de 
Lille. Les immondices des canaux contiennent assez de subs- 
tances ferme utescibles et fécondantes poui- qu'on finisse par les 
rechercher beaucoup. 

Nous croyons donc, en définitive, qu'on trouvera facilement le 
moyen de cbarger la vase des canaux lorsqu'on les mettra à sec ; 
nous croyons même qu'on éritcra à la ville les frais de transport 
et même, dans certaines circonstances, les frais d'extraction. Nous 
pensons que si elle était forcée de faire exécuter le transport et 
l'extraction, elle trouverait une forte indemnité dans la vente 
qu'elle ferait faire de la vase jetée dans son dépdt de la porte 
Saint-André, dit Sainte-Hélène. Pour arriver à ce résultat, il faut 
non-seulement que l'extraction soit facile , mais encore que le 
transport le soit anssi. 

Tbanstoit. — Le transport par eau , tel qu'il résulte du système 
de curage proposé, serai t fortfacile et fort économiques! les bateaux 
pouvaient se rendre directement des canaux intérieurs de la ville 



Douze. bvGoogle 



(3.) 
as iéptt flBléiiear4itâaùU&flâiB«. IMbeiinaiement let Mtar- 
deuu tpi in«i B lJMiimri Iw nÏTotiiK de U JAoyntabiiMe em~ 
pérclieat -d'^ninr librement dans le pwt 4e la BaH»-neftU et 
«ouune jwnf r«v(»ii dit, on-wt iotté de itruMboider aotneHement 
U i«M anlevfc A la dtapin. Catle oûcMutwce exige d'abocd nu 
naoïbre de bateanx piM igrand «taosnooite nëoeMairement le> 
frai* de tcou^. ¥aici «a bit ^ prouve jniqn'à qoel point le 
tranabordenMntmullecnEageoaérflnxilaTiUE. £Ue a paye ao 
et a5 MOI par iMAean «npli de TMc par leadraf»Ban;eUe paie 
nMp n te mn/: t8«Hu:iw«q«eie «^w iùre jo^aadfe de laisse 
anr le Jar^n bvtuùqac, «enme il s'y »ndt point de tranibonde' 
ment itérer, j'dHîiu le bataa«fa»rg Mnu.;.c«^ine aemfale 
parfiùtemaiit '«Ktaclnaat. Kvx vtooawiaitai» Am tranibardemBsl 
on ajoutera ^ne, pendant cette epëratiani on fait retosibcr nue 
gEandeparliedelaTaiedanalccaBal.dvPiiDlHi-GooardeB, etqne 
lea bateaux de :la.SeAle ioGénenra ne penient airinr dans le* 
canana iatémenn qu'es faÏMnt uiongâMonr. S'iiiyoaitàeat 
«Otrer librement, ils TtandnMRt caopéiw an enrage général, 
puisqu'ils TienBent bien dragner dans la Bosse-Defile , malgré 
les diificoltés de ce genre de traToil. 

U but donc , de tonte nécessité,, tron*er un stojen de .parer à 
teos <ces inuinTéniens ; le mojmt qui se fHréiente k Ions les esprits 
c'«at d'établir wie^éelnse à sas an rPonti-GooHrdes, àlaplaoe du 
iiamge an pootrelles qui y est pUeé. Ce uft^en fépondrût i taras 
leabeseiMi nais oe n'eatneaqne de jeprésoater: ««premier aspect 
«l,paralt assez dispeadiesa pour qu'on puisse oroire qu*il neponm 
Mic adopté. Ce qu'il y a d'impDltant -c'est de démontrer que la 
dépense ne sersit.paaanssi .considérable qu'on le présume' d'abord. 
Or, U dtotenstratioa oe sera pas dii&eile ponr oelni qui a vinté 
les lieux. La dépense se bornera aux seules portes da sas : le Pont- 
'i4jOCardes, btti solidement, suffisamment large, peutrormer 
IniinAme le basstn. Voilà donc les constmclions en maçonnerie 
dans un std vaseux reodues inntilBS ; Toîlà la presque totalité- 



Douze. bvGoogle 



(ôl ) 

de» clëp«n»e« évitée. Tout m hont* â la comlnielMB des porte) 
d'an SM véttiâ v or H ne doh adsnetixe qne dei batelctt. 

J'ajouterai ans conud^tisB ; la ville de Lille « obtum mba 
soEome de lOiOooiraKssda GouveniciBent pour contnbacci faire 
de* coiutrvotioiu pesdut l'année i834. L» viOc paraU smâr 
abandomié le prc^et de oonstraetio& d'une écsie { à elle frisait 
csàiutcr recluse Cette à^téCf elle paofrait ttUu la tie>s des 
frais à la charge du fàtMYeiaaateal. • 

Dne gestion sa présente : U ville anrait-cUe l'antorisatioD d'^ 
tabUr l'écluse pn^sée? les rnoolii» ne t'y «j^potenuit-ili puT 
Nous demeurons conTaineoi qne lorsqne les draila de la v91« ntr 
ses eanx seront établis , nal ne pourra avoir la prâmtâoii de la 
contrarier dans ses projets d'amélioration. D'ailleurs les monhns 
n'éprouvent aucune perle, puisque les bateans qui Tenlcnt entrer 
dans la Mojenne-Deftle peuvent se présenter aa sm Saint-André ; 
si donc ils ont le droit de iàire une eonsommation d'eau, cota- 
ment les monlins pourraientik les forcer à faira la conMomstion 
au sas Saint-André platAt qu'i celui du Pont-à-Goeardes ? Loi» 
de le vouloir, ils auraient uif intérËt k demander qu'ils se pré- 
sentansent an Pont^-Cocardes , carie sasy étant infiniment plus 
petit, la perte d'eau sera véritablement insensible. D'ailleurs, si 
un moulin élevait des prétentions, ce ne pourrait fitre que celui 
de Saint-Pierre. Le moulin du ChSteau est trop intéressé à favo- 
riser une construction qui aurait pour but de rendre possible le 
curage des canaiu qui l'alimentent. Loin de s'y opposer, il ferait 
facilement la concession de la petite portion d'eau qui serait 
nécessaire et qu'on pourrait aisément calculer ; il la ferait oertai* 
neutent cette concession , puisqu'il en résulterait pour Inî qu'il 
serait mis en ^tat de consonimer Tean qui loi a|^rtient, c'esU 
i-dire , la moitié de celle qui passe i Lille. 

La possibilité de l'éteblissement d'un sas an Pont-A-Cooardea 
ne pourrait donc âtre dontensff. Quant à son utilité , elle est par» 
faitemcnt démontrée. Ce moyen peut seul rendre possible un bon 



Douze. bvGoogle 



(3.) 
tystème de curage. Le sas n'aurait pas seulement cet avantage ; 
il rendrait moins stagnant le canal dn Pont-de-Flandre et celui 
des Céleitine» , qui «ont aëpar^B actuellement par les poutrelle» 
du Pont-à-Cocardes , et dont les eaus (ont complètement dor- 
mantes : il permettrait aux propriétaires de faire porter, par 
bateaux , les marchandises qui arrivent dans le port de la Basse- 
DeAle , et diminuerùt ainsi les inconvéniens d'one ligne de navi- 
gation extérieure. De plus, cette libre communication entre la 
Basse-Deùle et les canaux intérieurs faciliterait l'enUvement des 
immondices, et, par consëqnent, le balayage des rues. Nous 
reviendrons.sur.ee point important. Enfin, les droits qn'on pour- 
rait percevoir au Pont-à-Cocardes pourraient £tre appliqués an 
curage. 

Nous disons .donc qu'il ne sera jamais possible d'avoir an bon 
système de canaux sans établir an sas au Pont-à-Cocardes ; nous 
disons que cet étabUsiemeRt est fort pea dispendieux , sur-toat 
en ce moment que le Gonvemement a accorda des fonds aux 
villes qui font exécuter des travaax d'atilité publique. 

Le sas étant établi , rien n'est ptas facile et moins co&teux qne 
le transport de tontes les matières extraites des canaux. 

Il ne nous reste plus qu'à cbereber le moyen de mettre facile- 
ment à sec chaque portion de canal et de loi rendre les eaux à 
volonté. 

ButtcEi. — Pour parvenir à curer chaque portion de canal , 
il faut eiécnter des barrages temporaires. Ici est le point réel de 
la dillîcnlté. Le travail nécessité par le enrage de chaque portion 
de canaux pouvant être plus ou moinslong , il faut qne les bar- 
rages soient disposés de ùçon qu'on n'interrompe pas la navi- 
gation et qu'on ne force pas les moulins i cbAmer. Les barrages 
devant être asseï multiplies, il ne faut pas qne lenr établissement 
soit dispendieux; cependant il faut qu'ils soient garnis d'une 
éclnse, puisqu'il sera nécessaire de remettre les bateaux à &ots 
plusieurs fois et de les faire sortir ; il ne sera guère possible en 
effet d'enlever toute la vase d'un canal en uneseulc fois. 



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(33) 

J'aborde d'abord la qncslion Tmanciâre , car c'e»t la plu» im- 
portante. Je pose pi'cmiérement en principe qu'on ne pent «onger 
à établir des bllardeaax comtruiU en jnaçonnerie et garnis d'c- 
clntei ; nom tomberions dans un de« inconvénieng reprochëi au 
•yit£me dei chaues; nous n'aurions point i aeqaérir un moulin 
et nous n'anrioni point i craindre que le curage fAt imparfait ; 
mais les frais de conatmction des bfitardeanx feraient asseï élevés 
pour qu'il n'y eût point d'économie dans le mode proposé. 

Henreniement la dépenie dont il s'agit peut être évitée : les 
constructions en pierre ne sont point à faire , elles sont faites , 
on an moins elles peuvent être remplacées par des constructions 
existantes. K quoi servent les bitardeaus dont il s'agit? i.oi 
diminuer la largeur du canal pour que l'écluse soit moins large 
et par suite jilus économique et d'une manœuvre pins facile ; 
3.0 i fonmir à l'écluse un point d'appui solide, capable de l'em- 
pêcher d'être entraînée par la colonne d'eau qu'elle arrête et qui 
pèse sur elle. Or, sur nos canaux sont jetés un grand nombre de 
ponts en pierre ; ils ont une arebe unique et étroite ; ils peuvent 
donc satisfaire aux conditions exigées j ils permettront un barrafe 
facile et solide. 

Il s'agit seulement de savoir si nous trouverons des ponts con- 
venables dans tons les points nécessaires , et si ces ponts sont 
libres et dégagés tnr leur face en amont pour les barrages supé- 
rieurs et sur leur face en aval pour les barrages inférieur* ; car, 
dans ces deux cas, les eanx faisant un effort contraire, ilfant que 
les barrages offrent une résistance contraire. Or , les diverses 
inspections que j'ai faites m'ont prouvé qu'on pent trouver tout 
ce dont on a besoin ; mais pour jnger si véritablement nous trou- 
vons iâiles les construc^ons indispensables, il faut développer 
quel serait notre système de barrage : nous allons l'indiquer et 
déterminer les points où il est ntile d'arrêter l'ean ; nous ferons 
connaître ensuite les moyens qui nous sont donnés pour y par* 
venir. 

5 



Douze. bvGoogle 



(34) 

D'abord il ett néc«u>ire de poaTOÎr fenner toalu le* entré» 
de» cananx de U ville , afin de poniinr le* mettre Ji sec tan» 
interrompre U navigation eitérienre. Cela est choie eitrËmement 
facile i clucnnc des entrées d'ean est garnie de ntnares propres 
à recevoir divers ordres de poutrelles , d'une battëe pour mettre 
des portes, enfin d'nne rainure poar faire glisser une vanne. On 
a donc tontes facilités. De pins, on peut arrêter l'ean qui vient 
par la grille Sainte-Catherine ( 1 1) laccessivement aux pont* de la 
rue de l'Arc (ta), de la rue de laBaignerie (i3)et de la nie des 
Bouchers (■4)- S' <"> '^ yevt pas barrer à l'entrée de l'hApital 
militaire (aoj , on peut le faire dang la conr de l'hApital , sous la 
voûte de l'hApitai, à sa réunion avec la volite de la me (21); 
celle-ci étant plus étroite on pentLaner en amont; ea&naupont 
des Uolfonds (as). Quant au canal des Uibemois , il a sa vanne 1 
l'éclnse 54 : on peut le barrer à l'entrée d'eau (56) , au pont 
de la rue de la Vignette (67) , et enfin il a son barrage actnel 
au Pont-Bruyant (58). 

Les entrées étant susceptibles de se fermer toutes et séparé- 
ment , il est nécessaire de disposer les barrages partiels de telle 
façon qu'en mettant k sec nne petite portion de canal , on ne 
rende les autres ni vides, ni stagnans, qu'on n'empicke ancun'e 
quantité d'eau d'arriver à Lille et qn'on n'entrave point la 
marche des monlins. Enumérous successivement les diverses 
portions que nous jugeons susceptibles d'être nettoyées séparé- 
ment , et le moyen de le» curer. 

1 .0 Depuis rentrée de Phôpilal militctire jusqu'au ponl des 
Molfonds 1 le barrage serait en aval de ce pont (aa) , l'eau arri- 
verait dans les cananx inférieurs par le canal de la rue de la 
Comédie, celui des Hibernois et le Béqnerel. 

3.0 Depuis rentrée ou le pont des Molfonds Jusqu'au ponl 
de la rue Tieuve. On ferait le barrage en aval de ce pont (Sa) et 
enamont de la vn&te qu'on trouve à l'origine du canal de la me 
de la Comédie (a3). On lèverait la vanne de k Kiviérette (60) 
pour décharger le canal des Hibernois dans le Béquerel dont 



Douze. bvGoogle 



(35) 
i'embonclinre est iaférienre au pont de la rne Neuve. Àinti te- 
rait évitée l'inondation de la portion mise à sec et seraient ali- 
mentés les canaux inférieuis. 

3.0 Portion depuis le pont de la rue Neuve jusqu'à la réa- 
nion du canal des PorUs~de-Comines avec celui qui est la 
continuation de celui des Boucheries. Bari'age en amont du 
pont de la me Nenre'(33) et en aval delà voûte qui se trouve à la 
fin du canal (35) on à l'un des ponts de Gomines (33) indifférem- 
ment. Il sera nécessaire de laiie une petite vanne k l'entrée de la 
voftteducanalSt.-Glément(34).CetteTansen'auraitqueim.5oc. 
delargeurinrom. ^o c. de hauteur, La retenue d'eau en cet en- 
droit est excessivement facile. Lorsque ces barrage! seraient faits, 
l'eau du canal des Hibemois s'écoulerait par le canal des Hol- 
fondt , puis celui de la Comédie. Celle du Béqnere! , ri pen abon- 
dante, serait retenue) soit par la vanne de la me du Vienz- 
Harcbé-anx-Hontons (64) 9 >oit par les poutrelles de la porte de 
Fives (6i);rion voulait même se débarrasser des eaux provenant 
de l'intérieur, il Faudrait onviir le pont aqueduc de la porté de 
Fives (63). 

4-° Canal des Poissonceaux. Barra^enamontde ta vo&tei 
près le pont de Weppes (39) , en aval de la voûte au-dessus de la. 
jonction du canal delà Vieille-Comédie (23). Cesbarraget n'întcr- 
romperaient nullement la circulation de l'eau , puisque tons tes. 
canani qui conduisent an moulin du Château reçoivent l'eau de 
l'entrée de l'bApital, du canal des Hibernois et du Béqnerel. 

5.0 Canal des Boucheries jusqu'à sa réunion avec ceUtt 
qui vient dès Pants-de-Comines. Barrage en amont de !& 
voûte qui se trouve à son origine (3o) , en aval de la voùlé qui sq 
trouve âsa un (3i); fermer la vanne qu'on ferait au canal Saint- 
Clément (34)- Ce petit canal seraitcomprisavec la portion ici iuT 
diquée. Si ou voulait le nettoyer séparément , fermer la vanne , 
barrage à l'anire extrémité. Lorsque les barrages du canal des. 
Boucheries seraient fermés , les eaux du canal des Poissonccaux^ 
des Holfonds, du Béqnerel, des Hibernoi»,' arriveraient ait 



3,a,l,zc.bvG00gIe 



(36) 
monlin du CliAteau par le canal de» Pon(i-de-CoiiÛDM, etc. 

6.0 BtU'Hibernois. Barrage en aval da pont de la rne de Bé- 
thnne (Sg); décharge des eaux lupérienretpar la Riviérette (60). 

7.0 Haul-Hibernois. Fermer rédaae 54 et le barrage exi»- 
tant au pont Bruyant (5tt), 

8.0 BÙiierette et Bas-Béquerel. Fermer la vanne supérieure 
de la Riviérette (60) et celle du Harchë-auX'Houtons (64) ; bar- 
rage inférieur. 

g.° ffauf-fie'^uCre/.Fermei'la vannedeFiveï(6i)etcelledela 
rue du Vieui-MarcIié-ans-Moutoni (64) ; ouvrir le pont aque- 
duc (63). 

10.0 Canal des Vieux-Hommes. Barrage en amont du pont 
de la rue des Jardini (5i). Dan« cecanalon aurait TaTanlagede 
pouvoir porter les vases bon des murs de la place. 

11.0 Canal duPoiU-de-Flandre. Barrage en amont du pont 
de la brasserie de la rue des Tours (4o)) *>u an Pont-de-Flandre 
lui-même (41) , n os vent faire le enrage partiellement. 

la.o Canal des Sceurs-Noires et abreuvoir Saint-Jacques. 
Barrage en amont dn pont de la rue de Roubaix (36) ou de la iiie 
des Fleurs {3-j) , on de la me Saint-Jacques (3â]. 

Noos sommet parvenu a opérer le curage partiel de tous les 
canaux qui dépendent pour ainsi dire dn moulin du Cbàtean^ 
nous l'avons fait sans nécessiter le cbdmage du moulin. Nons 
avons profilé de toutes les conunnnicationi qui existent entre nos 
canaux; et cette multitude d'embranchemens qui , jusqu'à prê- 
tent, n'avait été considérée que comme an obstacle a la salubrité 
des canaux, nous l'avont fait coacourir à rendre faciles les 
moyen* d'assainissement. Le canal det Scours-Noires est l'a- 
boutissant de tons les autres : celui qui mène Us eaux direc- 
tement au monlin; celui-là ne pourra être barré sans forcer le 
moulin i s'arrêter; mais il est évident que le propriétaire solli- 
citera plutêt qu'il ne contrariera le curage de ce canal qui , s'il 
était obstrué, l'empêcherait de recevoir une goutte d'eau. Da 
reste le canal sera peu encombré, parce qu'il oITredeax impasses. 



Douze. bvGoogle 



(37 ) 
le canal au Pont-de-Flandre et celui des Viem-Hommes , dao» 
leequeU , loriqn'ih seront nettoyés, ira naturellement te dëposer 
la vase entraînée pat les eanx; ce qui le prouve, c'est qne la 
vase est actuellement amoncelée dans ces impasses , notamment 
dans celui des Viens-Hommes , à tel point qu'il n'y a plus qne 
quelques ponces d*eau. 

iS.v Canal de la rue de la Baiffierie et de la rue de la 
Monnaie. Pour le curer, il faut barrer le canal des PoissoD- 
ceauz(ag). Ce qne nous avons dit du canal des Scsurt-Noires 'doit 
se dire de celui de la me de la Monnaie : on ne peut le curer 
sans arrêter le moulin Sunt-Pierre , car ce moulin est étabL sur 
ce canal mime. Cet inconvénient est peu grave, parce qne le canal 
est flouil , droit , parcouru par en courant très-rapide sollicité par 
la rive consommation du moulin< Il résulte de là que le canal est 
peu susceptible de contenir beaucoup de vase. Dn reste, si on 
voulait le curer partiellement et ne pas fermer le canal des Pois- 
sonceauxet la (pille Sainte-Catherine, par lesquels doivent sortir 
les bateaux, au lien de barrer ce dernier canal , on porterait le 
barrage en amont du Pont-de-Weppes (|5), car il n'y a jamais 
de vase depuis ce pont jusqu'à la grille Sainte-Catherine. On 
pourrait cntinite porter le barrage au pont de Houbaii (i6). 

■ 4'<* Canal du Cirque, Barrage au pont de la cour Gilson ( iS) 
et en amont du coursier de droite du moulin Saint-Pierre. Çn cet 
endroit rin ne rencontre pas de pont de pierre , mais le canal est 
trés-rétréci et les puisards en maçonnerie donnent des point* 
d'appui très-commodes, de sorte que le barrage terut extrême- 
ment l'actle. 

i5.o Canal des Célestines. Barrage aux deux ToAles, aux 
embouchures dn canal dans le portde la Basse-De.ùlc (44 et 45). 

1 6.0 Canal de la citadelle. Barrage à la vo&tc qui est placée 
prés l'abreuvoir de la Basse-DeAle (47). Ce canal, du reste, n'a 
guère besoin d'Être netloyé, car il n'est en quelque sorte qu'un 
aqueduc, et il peut recevoir des cha^aes, s^it de la citadelle, 
soit du canal de l'esplanade. 



Douze. bvGoogle 



(38) 

i^.o Port de la Basse-Ueûle. A.Dcun barrage, si ta BaMe^ 
Deftle est miie à >ec jaiqa'à Wambi'echies ; barrage à la porte de 
sortia(5o) lion ne veut pas laitterla portion inféiienn; sans eau; 
eelle-u lera alors remplie par le sas Sai&t-Ândré, après qu'on 
aura es^catd le barrée de la porte de sortie. Si on ne veut curer 
qu'une partie du port , il faut placer le barrage an pont des 
Bateliere(49) etaupontqoipasse sous le marcbéaa cIiarbon(48}- 
lie barrage sera en aval ou en amont de ces ponts , selon qu'on 
Tondra remplir d'eau la partie snpértenre ou inférieure du port. 
Pour le port de la Basse-Deftle on aura un curage bien plus com- 
mode , puisqu'on pourra y employer les énormes b&teaux qui le 
fréquentent. 

Ainsi , nous sommes parvenus à séparer les canaux de Lille en 
dix-sept portions, dont le curage, excepté pour les portions qui 
touchent aux moulins , ne gênerait aucunement le passage des 
eaux et la marcbe des usine* qui emploient leur Torce. Nous avons 
de pins rencontré des points solides capables de porter un bar- 
rage etasiez rétrécis poar le rendre facile. 

Il s'agit de savoir maintenant conunent on exécutera les bar- 
rages d'une manière économique et commode. 

Exéaidon des barrages. Le premier moyen qui le présente 
c'est de jeter des poutrelles en travers des ponts oà il lânt entra- 
ver lo cours des eaux , en ayant soin de placer les poutrelles sur 
la lace du pont par laquelle dirit arriver l'eau ; la pression de 
celle-ci les appliquera contre la maçonnerie, ils formeront une 
retenue sftre. Ce moyen doit suffire dans la plupart des cas ; il 
eit exactement conforme A celui qu'on emploie b^bituellement , 
car on ne fait plus maintenant une rainure pour recevoir les 
poutrelles i une baUée suffit, puisqu'elles ne sont appliquées par 
l'eSbrt de l'eau que sur uoe seule face de la rainure. Par le pro- 
cédé nouveau la manœuvre des poutrelles est bien pins simple , 
puisqu'il ne faut plus les lever , mais seulement les retirer par un 
bout. Or, ce système nous conviendrait, puisque nous avons 



3,a,l,zc.bvG00gIf 



(39> 

cherché de« pontt qni enuent la face convenable t<mt-à-Ait libre , 
et qae nous anrioiu la facilité, en mannavrant les pontrdlM, de 
faire entrer et lorlir l'eau et les Mteaox dans la partie oA m ftît 
le curage. 

Mais penMtre les poutrelles ne pourront pas s'appliqnejr useï 
exactement sur la maçonnerie des ponts pour retemr complète- 
ment l'eau ; les ponts étant de diverses largeurs et les Urgours 
étant souvent rigoureusement bornées, on serait forcé d'sidr 
on trop grand nombre de poutrelles. Pour obvier A ces deux 
inconvéniens , on pourrait fixer un cUiùs k battée anx endnrit* 
oA l'on a décidé que doivent être faits les barrages. Mais ces 
ebisas seraient extrêmement nombreux puisque nous avons dix- 
sept sectioai ; qn'nn grand nombre de ces sections doivent £tre 
barrées «ui deux extrémités, et qne, déplus, elles peuvent êtrs 
siibdivisée«. L'établissement de ces cbftsbig serait dono dispen- 
dieux , et l'on verrait avec regret faire une conitmctioD qui ne 
devrait servir qu'une Ibis tous les quatre à cinq ans, et peut-Atre 
plus rarement , car certainement il y Aurait des sections qu'il ne 
faudrait pas curer dans cet intervalle de temps. 

11 me semble donc qu'il serait préférable d'avoir des cbâssis 
mobilcH. Voici comme je les conçois : On aurait des senils en 
bois, de trois à quatre longueurs , qu'on couperait sur la largeur 
des pontH : ces seuils seraient égaux au diamètre de la voûte, de 
sorte qu'ils pourraient être placés sons la voftte; mais ils seraient 
garnis i leur extrémité , sur leur face antérieure , d'une barre de 
fer qui empécherut le senil d'être poussé plus loin que l'entrée 
de la vo&te. Dans ces seuils s'adapteraient deux montans munis à 
leur extrémité sapérieure d'un cric, qot pourrait s'élever jus- 
qu'au cintre et qui, portant antériearement une dent qui débor- 
derait la ToAle, emptcherait les montans d'aller plus loin. Le 
jeu des crics anrait pour eSet d'a£Fermir les montans et de presser 
puissamment le seail contre le fond. Les deux montans seruent 
garnii, snr lenr face interne, d'une battée pour recevoir des 



Douze. bvGoogle 



(40) 

poutrelles ; tar lenr face externe ils présenteraient nne rainnre 
dettinée & recevoir le tenon d'one poutrelle verticale , munie i 
80n tour mr la face exterae d'nnc rainure , de sorte qn'on 
pourrait mettre un nombre de poutrellet verticales plus on 
moins grand, selon l'espace qui resterait de chaque cA té entre 
les deux roontans et la mai^nnerie. Ces poutrelles verticales se- 
raient serrée* les nne* contre le* autre* et contre b maçonnerie 
par le* poutrelles du milieu, dont le* inférieure*, qui sont i 
demeure, entreraient de force, soit parce qu'on les ferait de 
longueur convenable , soit parce qu'on y ajouterait des coins : 
ainsi le seuil, le* montans, les poutrelles latérales, formeraient 
un encadrement lolîde et serré de tontes parts. Les poutrelles du 
milieu, suscepUblet de se déplacer, seraient soutenue* par cet 
encadrement; leur longueur, on, ce qui revient au mime, la 
distance des montans , serait calculée *nr la largeur de* bateaux 
qui dohrent Atre admis dans les canaux barrés. 

A la place de* poutrelles qui forment écluse , on pourrait 
penser qu'il vaudrait mieux établir une vanne ; on se tromperait : 
celle-ci serait plu* dispendieaiie : elle exigerait ferrailles , crics , 
etc. Sa manœuvre serait plus ^IBcile : il faudrait la lever entiè- 
rement pour laisser passer les bateaiu , tandis ijn'il suffit d'Ater 
les poutrelles supérieures pour qu'ils puissent sortir ; elle s'appli- 
querait souvent avec difficulté i la base de l'eRCadrement où 
s'amusterait une a**ez grande quantité de vase ; endu , pour 
qu'une vanne puisse se mouvoir, il faut, aa-deisns d'elle, un 
espace libre ^al à la profondeur de l'eau , augmentée de la bau- 
tenr qu'il faut pour laisser pa<jser un bfttean. Or, nos barrages 
s'établiront souvent sous des voAte* assez basses -, on ne pourrait 
donc faire manœuvrer la vanne. Ces raisons sont péremptoire*. A 
la place des poutrelles on pourrait mettre nneporle; elle serait 
aussi plus dispendieuse ; on ouvrirait la porte plus difficilement, 
parce que la base pourrait âlrc retenue par la vase ; enfin on 
ferait entrer l'eau plus difficilement lorsqu'il faudrait remettre 
les bateaux à (loli. 



Douze. bvGoogle 



(40 

Pour ezécnter totu le* barrages projetés , nong ne demandoni 
par coiMÀpient que deox appareils consistant chacan eu quelques 
•enib, quelques montans et nue pile de poutrelles de six 
pieds de longueur, c'est-à-dire, en tout et ponrtont, quinze 
i seize pièces de bois pour chaque appareil. On doit même dire 
qu'un seul appareil mobile est nécessaire ; car il suffit d'une 
entrée pour les bateau ; le deniijine barrage peut être fait de 
toute manière qu'on jngera plus^facile ou plus économique. 
Ii> fermeture des entrées d'eau entre dans un autre «y»- 
tème dont nous parlerons bientdt. Il est entendu que si on 
curait le port de la Basse-Deùle avec les grands bateau , il fau- 
drait nu barrage ftit avec de longues poatrellei telles que celles 
que possède le génie militaire. 

Tout ceci étant établi, voyons comment seraient placés les 
les bltardeaui écluses, et comment on les ferait manœuvrer. On 
conduirait les bateaux sur les points à curer ; ou porterait , au 
lien indiqné , toutes les pièces nécessaires ; on mettrait les canaux 
jl sec ; on déblayerait l'entrée du pont, qu'on Yoadrait fermer, en 
enlevant la vase jusqu'au fond vif; on placerait le seuil sur ce 
fond, en lui donnant nu lit de terre glaise ^ on mettrait les mon- 
tons; puis on ferait les clôtures latérales; on placerait les pou- 
trelles ; on serrerait puissamment toutes les parties par le jea des 
crics et des coins , comme nous l'avons indiqué. Nous ferom re- 
marquer que la pose des encadremens mobiles serait plas prompte 
et plus facile , si , i l'entrée des voûtes , qu'on a le dessein de 
barrer, on faisait, une foiit pour tontes , un seuil en maçonnerie : 
on ne serait plus forcé de creuser jnsqn'an fond vif, et on n'au- 
rait plus besoin des seuils de diverses grandeurs. La dépense ne 
parait pas devoir être considérable ; elle serait plus que com- 
pensée par l'économie faite sur les scnils en bois et sur les frais 
de pose des barrages. 

Les barrages étant placés , on laiiaerait revenir les eanx dans 
les oanaax non fermés; on chargerait les bateaux; lorsqu'ils 
6 



^oiizccb, Google 



(4") 

•eraient ton* rempli» de «tue , «n Aterait qnelqoei poatrelles 
ponr Uiwer entrer l'eaa qui dut ki remettre i flot ; on onvrirut 
l'éclme ; oa lee condnirait aa lieu de leur dcstisatiiHi et «mi r^' 
commencerait la maDvavre antant de fwi qn'il serait néeeuaira. 

Il «erail à dàirer qu'il y ebt aa»ei de hateanx pour ne faire 
anÏTer et aortir l'eaa daiu les parties en enrage qu'nne nait 
Imi par jour, pour ne pas interrompre trop fréquemment le lr>- 
Tail dea moulina en mettant les canaux i sec pendant un instant. 
On verra qne , ai la nianiBa«re ne (e Faisait qa'ane fois en vingt- 
quatre henres, elle concorderait avec une antre mantenvre que 
nous indiquerons pins tard , et par conséquent elle se ferait sans 
disposition inusitée. En effet, si les bateani sortent et rentrent 
avant que l'eaa baisse dans les canaux i l'entrée de la naît, 
comme nous le proposerons, le enrage se fera sans iDaniBnvre 
spéciale. Noas proposerons plus tard de faire écouler les eanx 
i l'entrée de la unit , pour se débarrasser de l'eau salie pendant 
la journée, là noas proposons de vider les parties barrées à U 
mèinelieare, pour donner le temps à la vase des'égo&tor- S'il 
arrivait qu'on crût devoir faire plnsieurs manœuvres en on senl 
jour, ce qni ne sera jamais obligatoire, on peut, par on sim^e bar- 
rage, ne mettre à sec que les canaux d'un seul moulin, de celui 
pour lequel on travaille spécialement, et qui, par conséquent, 
aurait intérêt à laisser exécuter les manœuvres. 

On n'a pas besoin de dii-e qu'il est nécessaire d'opérer le curage 
des diverses sections indiquées dans an ordre rationnel. Il est 
évident que , puisqu'on doit mettre saccessivement i sec lea 
diverses partions, il faut commencer par celles qui sont inf^ 
rienres et remonter méthodiquement ; car si on allait nettoyer et 
approfondir ane partie, en laissant au-dessous d'elle une portion 
de canal encombrée de vase, il est parfaitement clair qa'on ne 
pourrait retirer l'eau de la partie dont on a commencé à Creuser la 
lit. De même dans chaque sectîonil faut commencer par la partie 
dfclive ; de cette façon on pourra mettre le tout à sec et oa se 



M,i,zc.bvGoogIe 



(43) 

ménaf^cTB nn creux où iront te rcnnir les eans tftû |>éné(i'e raient 
accidentellement entre les deux harragei. 

Loreque le carage sera termina, on emportera lea pièces ^i 
ont tervt à constraire le» bâtardeànx. Il ferait fort commode 
qn'on p&t let déposer dans un endroit accessible aux bateanx, 
afin qn'on pftt les enlever et les rapporter d'one nianiâre facils , 
prompte et pea coûteuse. Or, les magasins ne manqueront pas : 
on peut , avec nne aisance tonte particulière , les mettre sous les 
Wles et larges vofttes qui couvrent certaines portions de nos ca- 
naux; telle serait celle du canal qnipassesousla place de la Mairie 
on tons les Boucheries, on celles dn Pont-de-Flandre. Il snlSraît 
de quelques appuis en fer, scellés dans les grès de ces voûtes : 
toutes les pièces y seraient placées , une chatue avec cadenas les 
retiendrait toutes. Pour choisir le lien de dépAt, il faut prendre en 
considération le point vers lequel les plus nombreux barrages de- 
vront s'exécuter. Or, ce point c'est celui qui est indiqué par la 
rénnion des cananx de la me de la Vieille-Comédie , de Rihour et 
des Boucheries. C'est là qu'est, pour ainsi dire, le centre des opé- 
rations. La voûte du canal des Boucheries étant la plus large et 
la plus proche , semble devoir abriter le principal dépAt. Itcs 
pièces destinées aux barrages inférieurs pourraient être placées 
sous le Pont-de-Flandre. 

On voit donc que, pour l'exéeutlon du plan que nous proposons, 
dn rencontre tontes espèces de commodités. Je me suis déjà 
laissé aller jusqu'à des détails trop minutieux. Je dois cependant 
dire, avant de terminer, quels sont les moyens à employer pour 
diminuer les chances d'encombrement de nos canaux , car c'est 
aussi une économie apportée au curage que de le rendre plus 

Moyens de prévenir F envasement. Noos avons indiqué les 
causes du prompt envasement de nos cananx ; nons n'avons plu» 
qu'à montrer les remèdes. Nos rues , comme nous l'avons dit , 



Douze. »,GoogIe 



(44) 

M>nt natarellement bonease* et généralement mal balayées ; les 
plmei fréquentes Iraniportent tonte* les impnretét, qui Ici re- 
conTrent, dans le lit des canani. Il faut tenir la main à ce qno le 
balayage toit régulièrement ettoigneiuement opéré. Pent-itre on 
De parviendra à obtenir nne grande propreté qn'en engageant les 
babitans à bire nettoyer le derant de lenn nuiton* à nne henre 
déterminée et en faisant enle*er immédiatement les immondioe*. 
Dans le système de balayage actuel , l'entrepreneur ne peut loffire 
i nettoyer nos mes et mellea nombreuses. Il tarde aussi trop i 
enlever les immondices mises en tas , de sorte qu'avant d'être 
placées sur les charioti une partie retourne inr la voie publique. 
La cause évidente des frais considérables qn'entralne le ba- 
layage des nies et de son imperfection réside dans les ^flicultés 
que rencontre l'enlèvement des ïnunondicei : elles doivent être 
enlevées par chariots et conduites an dépAt dit Sainte-Hélène, 
. situé bors de la porte placée à l'extrémité de la ville la plus 
éloignée des quartiers les pins fréquentés et les plus sales ; on 
n'arrive à ce dépAt qu'en parcourant un très-long cbenùn qui 
contourne tes fortifications de la porte Saint-André jusqu'au 
eanal. L'entrepreneur a, de tout temps, senti la nécessité 
d'avoir d'antres dépôts placés vers des portes oj^osées ; mais , 
outre que la location des terrains nécessaires lui est très-onéreuse, 
les communes dont eee terrains dépendent s'opposent à ce qae 
des amas de fumier soient formés sur leur territoire et dans le 
voisinage de leurs habitations. 

U résulte de là qae le transport des immondices devient très- 
lent et ti'ès~coAtens : les chariots mettent un temps incompara- 
blement plus long pour porter leor chaîne à Sainte-Hélène que 
pour la ramasser dans les mes balayées. De la les exigences de 
l'entreprise et l'imperfection du travail. Qu'on songe que douze 
attelages de deux chevaux, employés pendant tonte la journée, 
ne peuvent enlever le produit du balayage de cette journée 
pendantuatempisec; que serait-ce pendant un temps pluvieux? 



Douze. bvGoogle 



(45) 
qneMraîl-ee,si,anlîea d'accorder tonte U joom^ , on voulait ' 
exiger qne les immondicet fuient (ontet enlevées peo d'initana 
après le balayage? Il fandrait qnintnpler au moin* le nombre de* 
attelages, et déji l'entrepiÎM coftte k la ville la tomme de 
ia,ooo francal comment loo^r langmenter cette dépense? 

n fant donc chai^r de système. Noni avons déjà dit qne ponr 
am^orer le balayage il ^tait nécesaairB d'engager les liabitan* i 
réunir en tas le* ordare* répaadoe* ▼■*4-vis de leon maisons ; 
mtî* ce qu'il y a de plus important , e'ett de faire enlever le* ta* 
complètement et avant qu'il* ne soient détruits par le passage 
de* voitures ; sans cela les habitani se décourageront lûenUt. II 
faut donc perfectionner les moyens de transport , sans toutefoi* 
augmenter les d^nse* déjà trop fortes. Or, ponr obtenir ce 
résultat , c'est encore aux disposiUons que nous avons conseillée* 
pour obtenir un bon enrage des canaux que nous auront recourt. 
Ce* dispositions , ontre les avantagea propres qu'elles possèdent , 
DOui rendront encore le service que nous attendons. 

Dan* notre système , la ville aura un bon nombre de bateaux ; 
se* nombreux canaux intérieurs seront en communication directe 
avec la Basse-De&le, snr le bord de laquelle se trouve le dépAt 
des immondices ; la route par laquelle doivent sortir les produits 
du balayage est donc toute tracée : qn'en des endroits commodes 
et disséminés on fasse stationner les bateaux ; que des f^toiret, 
formées de quelque* planches ) aoient cootlmite* en ces endroits } 
que le* tombereaux puissent y verser facilement les immondices 
qu'il* ont recueillie*, on aura un système économique, prompt 
et par&it. Les cbariots n'auront pins k faire leurs interminables 
voyages an d^iAt extérienr.; ils n'auront plus qu'à parcourir le* 
rues dont ils doivent enlever les boues et à se rendre k la station 
de bateaux la plu* rapprochée. Loraque le* bateaux seront rem- 
plis , ils seront réunie dans le bassin de la Bàsse-Se&le , et , en oa 
seul voyage , conduits an dépôt de la porte Saint-André. 

Ainsi le service deviendrait plus prompt et plut simultané , le 



Douze. bvGoogle 



(46) 
le TratrapiiM dinteaenrit conciii^rablenRnt, ainsi que 
les £rd> de IcanqMrt. Let«apitMii emfiajit derrùcnt être moint 
ÙBporUii*,et, partant, la DOHOurrenoe deviendrait phu ^nile. 
Im «âlk «btiendraît donc de gnadf profita , et parceqne les 
mof «H d'ontMtenir la praprati daa row aerdent moins dispen- 
dieBX, «t paroc qu'elle ne aenrit plia aonstei anz exigences da 
inopopolfl. Ces nrantagei indtracis de notre ajMstt nom sem- 
Ueot Ih donner une BOKteUe inipertance. 

Oa dîn fiM) pendant las goUaa, les transpctrta ne ponrront 
aviùr liem : d'aceard I Mais dans k efstèaae aetnel le transport ne 
Ipcat avoir Ben peariaBt le ddjd , parce qne les banières «ont 
ttnaiea. 0» est fbre^ d'aoeorder A l'entrepreneor la facttlté de 
fanner dea d^iAta tntjrienrs. Or, les incourMens de ce sjst&ne 
Mnt oBBt fiiia pfaia grands «pie eelm da syatéme qne nous pro- 
peaona : pendant le dégel les Ixtocs sont ii^niment pins abon- 
dantca t eUea «shalent une odenr pins nnisible , et , par la natnre 
même des choses, «lies dnivant steamer bcaneonp pins long- 
tsB^ IiCKr transport par voitare est si dispendieni qu'il a lon- 
joura été impassible de csntraindre l'entrepreneiir à les faire 
oonduire an dehors aassitAt qae lee ronles «ont Hbrei. La ville 
n'en est jamais débarrassée que ioraqne ees engrais ont ité ven- 
dnavur place et enleva parlesenltivatenni. Daas notre sptéme, 
an oootnire, 'qoand les glaces interrompraient la nav^ation, 
letimBendicAS, rares et i l'état sec, seraient placées snr le bord dn 
oaual nt jetées dans les bateaux anssitOt qne la rivière serait 
praticable , ce qui arrive bien avant l'époqne oi les barrières 
sent one ries. 

Passons maintenant anx ^oâfs : ils vont tons ^ontir ani ca- 
nans et y dépoaer les ordures qu'ils revivent. Les cnveltes her- 
naëtiqnce qn'on place snooeotivement nu entrées des é^Ats 
empêchent une certaine partie des débris qni sont entraînés par 
les eau d'entrer dans les canani ; mais la bone liqnide n'eat nul- 
lement arrêtée , elle passe en totalité à travers la cavette. Ce 



Douze. bvGoOglu 



(il) 

fait eit certaiB, et c'est ^rè> l'avoii cMUlal^ ^o j'ai fut o«i»- 
ti-uîre dei cnvetttu iMimitiqtw» pour Ubiats, letqiHlln per- 
Biettent faciUment aux eicrùiuni de duscendre dsMt In fbno , 
qnoîqo'oB ait înterrcnapa la GOUHKanicatioa directe avee ello. Jo 
n'attache donc poÎBt aiHi grande impoitaBca aax cntettea de* 
égotti». 

Oq dira qu'elle» bb Mnt {Ma pUcëei Mokment poar apfMrtet 
obstacle i l'entrée de la bons dans kt ^tti , itiaia pour «n^ 
pêcheries odeari d'en fortîr. PAar atltiadre es faut, il fendrait 
qu'elles fauent constrniteg inr nn antre modèhi , car kw eavettei 
actoeJleB ne sont et ne peuvent être htfmétiqncs. Fbmée* d« 
pîicei distinctes, elles sont bientôt «Usjointea; placées «v^eMOS 
de U bonche des égoftts , appliquées simjdement contra le innr 
sansyËtrefixées, elles ne penTentempAebetleagaadea'édupper 
par les lide» qu'elles laissent Jeme snis assnré qne la lri»-^Dde 
majorité des cavetteS se trouTaît dans ce cas. Aux causes qui 
Gontrifanent à les détraquer, nous deYOns ajoater qne, dans les 
abondances des eaiu et lorsqu'elles s'oblitèrent , les Toisins fent 
toas leurs «fihrts ponr les Lever, et cela ne lear est pis bien diF- 
licile. 

Pour les rendre absolninent faenajtiqnea, i) faudrait nne 
eorutmclion nouTelle et certainement dispendicose. Pant-il la 
linre 7 je ne U crois pas, et voici mes raisons : d'abord la dépense 
serait coDHdérable « ensuite voos ne porteriei point remède au 
mail vous ne feriei que le délacer. On ne diùt songer à l'emploi 
des cavettes berntétiques que lorsqu'on peut fernier compldle- 
mant le l>cn d'où s'esbalent los rapènra dangereuses, ou ne lusier 
d'ouvertnrea que loin des habitations. Or, relativement i nos 
égoAts , on ne peut faire ni l'un ni l'antre , parce qae plnsiMM 
de letuv boaches sont tellemant situées an milieu de la voie 
publique, pareiemple, qu'elles ne sauraient en reoevwr. D'nn 
antre oAté , les ëgo&ts se rendant dans les canaux dans tons les 
points de U ville , les gaz qu'on aurait vonla eoptcber de sotlit 



^oiizccb, Google 



(48) 
viendruent affloer dani lu cananz ; loin de Us dél ralre , on les 
concentrerait, on le» rendrait pliu noiriblea. Ponr admettre les 
cnrettr^ hennëtiqnet , il faut abwilnment qn'il y en ait par-tont 
ft qne la denùère onvertnre des ëgoùti toit hors de la ville. Ni 
l'nne ni l'antre de ces conditions ne pent être remplie , les cn- 
vettea ne peuvent artrir d'avantaf^et. Il esi«te cependant un cas 
dans lequel leur emploi seirait ntUe. Ce serait eelni oà nne 
bouche d'^At se rencontrerait dans un lien par lai-m£meinsa- 
lubre , comme dans nne melle étroite , basse , humide , dans la- 
quelle la ventilation ne pent s'opérer, rendue encore plus mal- 
saine par les profesiioni et l'agglomëration des habitans. Alors il 
serait consciencieux de placer nne cuvette à l'^oAt : on reporte- 
rait ùnri dans de* lieiJs,qain'ontrieniredouter, des exhalaisons 
qui , dans les circonstances que nous venons d'ënnmërer, devica- 
draieat fatales. Ce n'e«t donc point dans la me Royale qne j'au- 
rais vonin voir des cuvettes, mais dans les courj dn quartier 
de Saint-Sanvenr. 

Je pense donc , en me résumant , que si nous voulons éviter 
les odeurs des égoAts , il vaut mieux les empêcher de se produire 
que de les écarter et les accumuler sur quelques points. Pour cela 
il faut rendre ( nous dirons comment ) le curage des égoAts facile 
et l'opérer souvent. Il faut engager tous les habitans i faire 
couler, à nne henre déterminée , une assez grande quantité d'eau 
propre dans leurs ruisseaux, qui, actnellement, sont înfectd ; 
on obtiendra ainsi le double avantage de rafraîchir les ruisseaux 
et les égoAts. A Paris et dans d'autres villes on établit à grands 
frais des fontaines pour la salubrité de« mes : à Lille , chaque 
habitant a nne pompe dans sa cour et on ne se sert pas de ce 
moyen puissant de répandre la propreté autour des habitations. 
Il suffirait cependant qne le matin, à l'heure du balayage, 
chacun pompitpendantcinqminntes, pour qu'on ne rencontrât 
pins de misseanx dans lesquels est arrêtée une vase puante , et 
pour empêcher les égoùts de répandre une odeur malfaisante. 



Douze. bvGoogle 



(49) 

Reste à cnrcr facilement K-s é^oSïU : il fandrut , pour cela , 
que tons aient ime fotse asaez profonde qui correipondlt i la 
boachc ; peat-èlre serait41 hon qn'à l'entrée de l'aqueduc , tiir 
le bord de la fosse , il j eût un petit grillag« fonnant un barrage 
de quelques ponces de hauteur. La pins grande partie des ordures 
resterait dans la fosse; an-desras d'elle serait nurej^tj en fonte 
facile i déplacer, de telle façon que l'enlèvement des immondicci 
serait excessivement prompt et facile. La pins grande dépense et 
la plas grande difficolté du nettoiement des égo&ts proviennent 
de ce que , jusqu'à présent , poar y arriver, il fallait dëpaver U 
nie et faire cbaqne fois un trou. Nous pensons donc qu'on no 
peut miens faire que de continuer avec actirilé le placement des 
regards, tels que les a adoptés l'administration municipale. 

Âpres les égoùts, qu'on fasse attention anx usines et qu'on 
prenne des mesures pour qu'elles ne dërersent dans les canaas 
que des produits liquides ; qn'on surveille les maisons particu- 
lières, qu'on rappelle les dispositions déjà prises relatirement 
auK laliines; un grand nombre, encore anjonrd'hnï , n'ont 
d'autre réservoir que les canaux; il fant faire cesser cet abos. 
Nous ne roulons pas soumettre à une grande gêne les pnqirié- 
tairc* ; mais il leur est si facile d'avoir soos leurs cabinets d'ai- 
sance un tonneau qu'un bateau enlèverait lorsqu'il serait nécet- 
. saire ; qu'on ne peut tolérer qu'ils continuent à déverser dans les 
eaux qui doivent parcourir la ville les ordures qu'ils j font tom- 
ber; qn'on empêche aussi que toutes les immondices de ménage, 
débris de légumes, vaisselle cassée, n'aillent obstruer nos conn 
d'eau ; qu'on s'oppose snr-tcnt efficacement à ce que des dé- 
combres soient déposés dans les canaux : en bien des eadi'oits 
on en trouve des tas considérables; enfin qn'on fasse bonne et 
sévère police, qu'une surveillance active et rigoureose s'exerce 
continuellement, que des amendes soient exactement infligées k 
ceux qui se mettent en contravention avec les réglemens. Ces 
amendes seront consacrées an curage des canaux. 

7 



Douze. bvGoogle 



(50) 

Le» eanaaz ét»nt cmit & fond , Iw cantei KCidenteUes d'en- 
Ttuement ëUnt Hùigniet , l'eac circnleni plu facilement , et anra 
motiu de tendance à laJMer dépoter le« matières qu'elle charie ; 
ce tera encore nne drconstance qui préfîendra nne obliténtion 
telle qne celle dont nona (ominea témoini. Ainai le libre coars 
dei canx Soignera la nëce«$ité Aa curage, comme le enrage 
facilitera le conrs de* eans. Cet dent choiea lont dans nne mn- 
tnelle dépendance. Pour compléter noire plan de enrage , eomme 
ponr achever notre «jilème d'asIainiraemMt , Dont a*oiu donc à 
uona occuper de favoriaer le panage de* eau 1 travers la ville 
et d'empéclier leur atagnation. 

Mqyeiu ^empid\er la tiagnation lUt etuut. Honi btihm 
énnaiére lei canaca qui l'oppoient à l'établiMtiment d'an courant 
régulier dam les cajiaui de la ville; nous allons parler des 
moyens qni nous sont donnés pour amortir les effets de ces causes 
nombreuses. 

Veiwaiemetu des canaux est une des causes principales de 
la stagnation des eaux. Nous renoua d'indiquer les opérations 
nécessaires pour y remédier el&caeement. 

hapeUa quotité tPeau qm arrive par la Delile est la cause 
principale de tous les inconvéniens qne nous éprooront. Noua 
avons déjà dit que nous étions dans une situation meilleure 
qu'autrefois , puisque les eaux de la Scarpe peuvent maintenant 
être jetées sur Lille , à cause de la destraction du point départage 
qui existait dans la Haute-Deùle ; de plus , nous pouvons espérer 
obtenir encore nne pins grande quantité d'ean. Cela arrivera 
lorsqu'on canalisera la Scarpe inférieure ; la navigation j faisant 
une moindre consommation d'eau , nous pourrons profiter de ce 
qui resterai disponible. Déjà, i présent, nous pensons pouvoir 
dire, sans nont tromper, qu'on pourrait faire passer dans Lille 
nne plna grande quantité d'ean, si de tris-mincea intérêts dn 
concessionnaire n'y mettaient obstacle. Nons ei^geon* l'admi- 
nistration munieipaleàs'oceuper de cet objet, elle verra bien- 
tôt l'exactitude de ce que j'avance. Du reste, pour obtenir une 



Douze. bvGoogle 



(5. ) 
qpanlité d'eaa encore plu* grande , nom (tevoas «olliciler les tra- 
vaux nëcesiairei et nous garder, d'ici an imament où ils (croat 
eotreprU , de faire l'adjuitittoa d'un on deas mouliiu doat plui 
tard nom n'auritma pliu betoîn. 

Lea e«iix de Fives ^lanl preiqae tarie* par Itt ctutt» que noua 
afoiu iii^(|Béaa, le Bëqnerel o's plae Is uéiiK courant qu'an- 
trefois. On a propoté de faii-e forer de nouveau iei aonrcet de 
Fivea. A^oeairail^n? l'abat ^u(^tiQn det nrarees eet^lle la came 
qui lea a fait tarir? l'établiweBteBt det nombreoaea machinei i 
vapeur n'y caiitribue>t-il paa? l'eau qu'eu abliiendrait par dca 
forages vaudrait-elle Ta dépeuae qu'on ferait? chacune de cet 
cWseï e<t pour noaa la matière d'un doute. On ne doit doue pa« , 
cjuBut à prêtent, ez^uler let forage* propotét, d'autant plu* 
qu'il» «ont largBtncot anpplééa par l'éconleiiient de* eaux de* 
macbmes i vapeur établies dan* le quartier que traverae le 
Bdqnerel. 

IjO apte de navigalion ett mal dirigée soiu te rapport de la 
•alubrité de b ville; mai* à cela pa« de mmèdel Deux moyena 
peaventpalliercependantunpeuledéfaut dont il l'agit ici*, le (ai 
duPont-à-^Dcardet, dont noua demandou»rétab)iweiBent, outre 
l'utilité que noua lui avoua reconnue pour le curage , faciliterait le 
mouvement de l'ean daoa la ville. Le aecond moyen eit encora 
plu* facile à obtenir. Kou* déairerion* que le déveraoir placé pré* 
du «as Saint-André fut placé auponl-à-Cocardet ; cela ne nuirait 
à peraonne et nou* terait utile. Le niteau dn déveraoir du Pont- 
à-Cocardea aérait calculé de manière que, lor*que la bauteur d'eau 
néousaife à la navigation serait atteinte , l'eicédant ne fût ploa 
perdu au tas SaintrAndré. 

hafacUilé de détourner les eaux de ta boule et de ia 
ntoyefuie DeUles e*t aouveut nuiaible â la ville. Noua avoni i 
oppoKr;& cela une aurveillanoe exacte; car nou aion* le droit 
inconleatable de profiter de tontes les eaux qui ne servent ni ^ la 
navigation, nia la défense delà {4ac«. Non*«vons nommé les poiiit* 
par oùlea eaux peuvenlnousëti'eiou3traites;cesoDtces points qu'il 



Douze. bvGoogle 



( 5») 
Tant très-frâjnemment inspecter. Si l'on vent donc qa'aucnne por- 
tion d'eau ne «oit incontidé riment on fraiidnletisement détonmée, 
le garde des canani ira trèi-soaven t TÏùter le b&tardean qui sépare 
les fossëi de la citadelle des fossés de la porte Saînt-Àudré , la 
vanne de décharge de Ia citadelle, les djguei-de Wazemmesi 
l'éclnse 53, les digues et le pont aqueduc dn canal des Hibernois , 
le déversoir do sas Saiat-Ândré , la vanne de l'esplanade , le 
barrage du canal des Vîenx-Hommes , enfin la vanne on les pou- 
trelles et le pont aqueduc du Béqnerel. 

liCt entrées cteaa sont étroites et déciles. Nous ne ponroni 
changer l'état des choses existantes -, les droits du Gënîe militaire 
s'y opposent. La seule chose qu'il y ait i faire , c'est d'ordonner 
an garde des canaux de se rendre tous les jours à l'écluse 54 1 
an pont aqnednc qui la suit , A la grille des IDbemois, de l'hô- 
pital militaire et de la me de la Baignerie, à l'entrée dn Béqne- 
rel , aCn de s'assurer si les herbes , etc. , n'encombrent pas les 
entrées. 

L'entrée la pins défavorablement traitée est celle de l'hûpital 
militaire ; elle est cependant la plus nécessaire à nos canaux ; on 
pourrait employer pour elle un moyen qui nous est offert par la 
disposition des lieux. Contre elle existe unbâtardean (65) qui re- 
tient les eaux de la cunetle dans laquelle on peut verser les cani du 
canal des Stations par l'éclnse .'^3. Lorsque la Moyenne-Delile est 
basse , on peut lever les poutrelles ; on obtiendrait ainsi , sans 
frais , nue chasse qui agirait immédiatement snr la porle d'ean 
la pins susceptible d'être oblitérée par la vase. 

Lef barrages de canaux gênent nécessairement leur courant : 
on ne peut totalement détruire cet inconvénient, puisqu'on est 
forcé de retenir les niveaux des eaux. On pourrait seulement 
substituer des rannes aux poutrelles , parce que l'écoulement de 
fond empêcherait la vase de s'accamuler en un seul point ; une 
partie pourrait être portée hors de nos murs ; on ne serait point 
empêché par les dépôts vaseux lorsqu'on voudrait produire un 
miuivemcnt vif des eaux ^ enfin la manœuvre serait fia» facile. 



Douze. bvGoogle 



( 53 ) 

La mubipUûké des canaux et leur mauvaise conformation 
afiidbliueat de plna en pin» le courant. Ponc obvier à cet incon- 
Tënient, faiit41 combler nn certain nombre de canaux? tant 
d'intérêts manafactaiieri jsont attacbët qn'on ne peut le tenter. 
D'aillenn , eei embrâncbembn» si noisibles , noiis les avons ren- 
dns éminemment ntiles : c'est k canse de leur eiititence qne nont 
avons pn établir an bon système de curage. Nons pensons de 
pins qn'on pont pallier l'ioconTément ([u'ils présentent. On 
peat se servir facilement de nos barrages mobiles, en les em- 
ployant incomplets cependant, ponr faire couler alternative- 
ment une tréa-grande quantité d'eau par les branchés dans 
lesquelles il y a nn courant pen actif et où il existe des canics 
nombreoses d'iusalnbritë ; nos barrages, déjà si utiles, noua 
rendront donc encore nn nouveau service : on les eœployera non 
lenlement pour barrage , mais encore pour les dérivations qu'on 
veut obtenir. On vent faire passer tontes les eani par une 
branche ; on jette le barrage sur la branche qni partage les eaux 
avec elle , puis on lait l'inTerse , etc. 

Il est encore an moyen de remédier à la stagnation des eau : 
non seulement le courant est trop divisé , mais nos canaux pré- 
sentent des embranchement sans issue , de sorte qne le courant 
y est 'tout-à-fait nul. Les barrages incomplets dont je viens dé 
parler ne penvcnt remédier à la stagnation des impasses. Pour 
changer par-tout les eaux de la ville, j'ai déjà dit qn'on pourrait, 
une fois en vingt-quatre heures, i l'entrée de la nuit, par 
exemple , mettre tons les canaux à sec pendant un temps inap- 
prétùable , pnis les remplir aussitAl d'eau nouvelle. U est certain 
que , par ce moyen , on renouvellerait la masse entière des eaux 
de Lille , même dans les endroits où le courant ne se fait pas 
sentir. Toutes les eaux impares seraient portées hors des uinrs ; 
une eau fraîche se répandrait par-tout. La facile manotuvre que 
nons proposons, non seulement produirait cet avantage, mais 
se lierait bien avec notre système de enrage , car nous avons dit 
que les bâtardeaux seraient ouverts avant la mise à sec des ca- 



^olizccbvGoOglf 



(54) 
uu. L'san entrersît dans ki portàftu eo earage ; lei bateans 
pATtiraîenl et ■oraîieat le temps de bin le vojase et de reveair; 
ib rentreraient entfc le* deui barrft|^i; arri*erûl alsre la mite 
i MA f tedrale i DO repJueniit lei panlfellea dei Mtardsanx , et 
le leadentun, ai «ne Mule foii p*r jour nffiuil , <m reoemmea- 
ecnDt.On reit dencqae, d««a oe projet, ti»tooncorde«t (ont 
fàvoriM le dernier bot de plniiemi» manUrei. 

Il s'agit de din maîntcaaat eonUnent ea ftnit ^onler Ie« 
etns : rien n'eit ploa làeUa. Lee nonlina ne Uiuent de l'ean 
dani aea oanaox ^e pereetpi'Ut tont tswn A «utserver le niveau 
aéceuain à la navigation ; qn'tm Imr donne tonte latitnde, en 
an iaitani ila le* aurant épeitii. 11 inl&rait donc de lenr per- 
mettre de marcher aveo tonte la bise qn'ili pesTent développer, 
pendant tin nutant iodii^aé, ponr qne noos obtemom les résnl- 
tati doBundà. 

B y a rpi^qata ivsamhàim* eepcndant 1 faire cette -m»- 
nœnvre sana rien préparer. I^ monlin de la Hante-Deûle eontï- 
nnant de traiailler, l'épuiscmenl des canaux do Lille sera pin* 
lent; et le canal de navigation cvimnnniqnant areclee canaux 
intérieuri , Ui balecax seront arrêta an initant dan* leur 
marelije. Il est on mo^ren fort «mple d'i^fier à eet inconv^ntens : 
il suffit de barrer la roAte de SaintfrCatherine et cdie de l'hd- 
pital milîtain. 

Il est nécessaire de (aire une vanne on porte i cet enbéet 
parceifu'il &ut (joe la manicnvre toit faeile et rapide. Oi', rien 
n'est plut aitd et moins dispendieux que rétabliaeenient d'une 
vanne, car, à «kacunc de ces dcnx portes d'eau, il existe une 
fcerse qui ^iiae dans une lainure fonnée dans la maçonaerje et 
Iravsnsant la voéie. U s'i^it donc tenlement de leeoiivrii' la hent 
de plandus ou de la ivmplaeer par «se vanne neme. A l'fatrce 
de âaiTU#£alàeri»e , la machine destinée i lever ïm Jierte existe 
encore ave» sea cardes: eUe tU dan* le oerpt-de'garde , ai^letsu* 
de la voMe , toale posée et prête à Ibncttorner. Jtass IliApital 
■ailUaire existe , an-dessos de U voAte , une pièce abandonnée et 



Douze. bvGoOgIf 



(55) 
qu'on ne pent employer à ancnn usage ; là poarrait être ^ac£e la 
macbme m'ntple propre 1 âever la vanne ; on ptrarratt la mettre 
enjeu sur le rempart. On voit donc que, ponr l'ëLaMistemeot 
de cea vannei , il n'y a presque pas (fe fraia A faire , font est pr^ 
par^ à[ravance; la vanne seule, o*est-à-3îPE , la riioM la moinacofi- 
tense, est i construire, et l'on se rappelle que cette vanne a d^i 
étë indiquée comme utile pour curer les poitious supérieure! de 
nos canaux. Elle pent , de plus, encore servir à faire tes dérivations 
d'eau que nous avons indiquées. Ainsi , si nous voulons faire passer 
un torrent rapide par llidpital militaire , nous n'avons qu'à 
abaisser la vanne Sainte-^therine , alors la preuiière entrée est 
déblayée, tonte l'eau que consomme le moulin Saint-Pierre est 
jetée par le Canal des Poîssoneeanx ordinairement tont~à-fait 
dormant. La manœuvre inverse peut <tre faite en abaissant la 
vanne de l'hdpital militaire. Ces vannes ont donc une utilité très- 
grande;Ia ville serait maltresse de ses eaux, elle en disposerait 
sans entraver la navigation générale et sans avoir d'autorisation 
A soUidter de l'administration des ponts et chaussées ; et ponr 
cela , je le répète , il y a fort pu de frais à faire ; car toutes les 
constructions sont faite* , il n'y a pins qu'à placer deux uhâstis 
recouverts en planches, de quelques mètres carrés. 

Penl-étre il faudrait , pour obtenir la mise à sec des canaux 
intérieurs , fermer les murées du canal des Hibamois , qui , 
maintenant , reçoit beaucoup d'eau ; maïs 11 il n'y a rien à faire , 
car l'écluse 54 a ta vanne ; de plus il existe un autre barrage au 
Pont-Bruyant, de torte que, pour ce canal , il n'y a rien à coni- 
trnire. Si on voulait, du reste, on ferait i la porte d'entrée des 
Hibernois les mêmes dispositions qu'aux deux antres entrées ; 
mais la ehoK n'est pas nécessaire. 

Par 1<« disporitions que non* indiquons, on vrit avec quelle 
fadlilé le mouvement des eaux est maîtrisé, k l'heure indiquée , 
le garde des Canaux abaisse la vanne de» deux porte» d'eau , les 
mouUns consomment l'eau qui se trouve en ville , et , sans de- 



Doiizc^bv Google 



( 56 ) 
mander la coopération de personne , aani faint concourir, à point 
nommé ■ dea volonté* divertei , le* canaux te tronTcnt k lec ; 
immédiatement lei vanne* sont levées et les canaux se r<>mplissent. 
Lci propriétaires des moulins ne sauraient se plaindre de cette 
mantBUvre , car ils ne perdent pas d*e3a et par conaéq^uent de 
force , et c'est i peine si leurs travaux sont interrompus un ' 
instant. 

Ainsi 1 je te répète , ces vannes ont ponr avanta^ de permettre 
de régler le cours de nos eans avec nue facilité extrême , de puri- 
fier tons les canaux tons les jours , de faire les dérivations et 
changemens de courants nécessaires ; enfin de permettre le cu- 
rage des porUonf supérieures de nos canaux. Et pour cela , je le 
dis encore , tout est fait , sauf deux cloisons en bois. 

Outre le moyen de purification que nous donnons pour les 
.impasses, ou remarquera que les principaux peuvent cesser d'étie 
aussi infects par des moyens qui leur sont propres. Ainsi , le sas 
qui devrait être placé au Pont-à-Cocardes , ainsi que le déversoir 
général que je propose d'y transporter, doivent établir un courant 
dans l'impasse du Pont-de-Flandre qui cesserait d'être complète^ 
ment barré, ainsi que dans celui des Gélestines , puisque les 
eaux dn premier tomberaient dans ce dernier. 

L'impasse des Vieux-Hommes pourrait être aussi assaini. On 
ne pourrait y faire venir l'eau de la cunette comme l'a proposé 
H. Desgraimont , puisque son lit est supérieur. H. le lieutenant- 
colonel Répécand a jugé qu'on pourrait y amener les eaux de 
Fives qui remplissent les avant-^stés du front de la porte de 
Bonbaiz , en constrnisant un canal et nn pont aqueduc qui pas- 
serait an^essus de la cunette ; mus la petite qnantité d'ean qu'on 
obtiendrait ainsi ne vaudrait pas les frais qu'il faudrait (aire pour 
l'obtenir; d'ailleurs, on ne la prendrait qu'aux dépens du Bé- 
qnerel. Je pense donc qu'on ne doit pas songer à un pareil 
travail^mais ce qu'on pourrait tenter avec avantage dans le canal 
droit et court dont il s'agit, ce serait d'y opérer des cbasses. II 



Douze. bvGoogle 



(57) 
■nfSraît , ponr cela , d'établir an de noi barragei mobiles au 
pont de la rne dei Jardiiu et d'enlever momentanément celai 
plac^ sons la voûte du rempart. 

n e»t enfin nn canal qui est devenu nn véritable cul-de-tac par 
l'amoncellement det vases : c'est celai da Cirque. Il commence 
an Pont^e-Boabaix, et, à son origine, il est presque perpcndi- 
cnlaîre an courant ; aussi l'ean est entièrement déversée dans la 
branche plus droite et plut large qui passe sous le pont de la Mon- 
naie. Déplus, et comme pour empËcher qu'une seule goutte d'eau 
n'y puisse entrer, un pont liorriblement mal conça a été placé à 
•on origine, n résulte de tout cela que des dépAls debonesesont 
formés â son entrée , et qu'elle est complètement obstruée ; l'eau 
rcflne maintenant par le point par lequel elle aurait dû sorlir, aussi 
le canal du Cirque est-îl nn des plus révoltans de la ville. Pour 
remédier à la stagnation et â l'encombrement de ce canal , 
H. Répécaud a proposé de combler l'espace qui se tronve entre 
les deux coursiers dn moulin Saint-Pierre : celui de droite ne 
pouvant alors être alimenté que par le canal du Cirque , forcerait 
Teaa à y passer et y entretiendrait nn courant anssi rapide que 
dans la branche qui alimente le coursier gauche. Je ne saurais 
adopter ce moyen , parceque le pont de la cour Gilson, placé à 
l'entrée dn canal , est tellement bas que les bateaux ne sau- 
raient, passer sous lui, de sorte que le mode de curage que 
nous avons adopté ne pourrait £tre mis en usage, puisque les 
bateaux ne pourraient plus arriver dans ce canal ; de plus , on ne 
pourrait curer sans faire arrêter une des roues du monlin Saint- 
Pierre ; les riverains ) enfin , se plaindraient qo'on leur Ate la 
communication avec la rivière; je proposerai, d'ailleurs, un 
moyen plus efficace et non moins économique. M. Desgraimont 
a proposé de former, dans le même bat, un bâtardeau garni d'é- 
cluse entra les deux coursiers du monlin : ce projet aurait moins 
d'inconvéniens ; mais il serait dispendieux. Le mode que j'adop- 
terais serait infiniment plus économique et produirait des efièls 



Douze. bvGoogle 



(58) 
pins pnÎMaiu ; je me contenlerais de jeter un de noi burragei 
mobilei devant le pont de pierre qù conduit 4u Cirque dans U 
me de la Monnaie. Pour cela, il n'y a point dedépente à faire; 
il n'y a qu'à jeter dei poutrelles en traTera de ce pont % non «eu- 
lement alors, en faiiant le barra f;e incomplet, je puis làîre tour- 
ner one des roues du moulin avec l'eau qui passerait par le canal 
du Cirque ; mais si je rends mon barrage complet , je puis jeter 
dans le canal du Cirqne l'eau consommée par les deux coursiers 
i la Tois. M. Ovignenr proposerait, si on reconstruisait le pont de 
Roubais , de lui donner deux arcbes , dont l'une ne communi- 
querait qn'avec le canal du Cirque, l'autre avec celui de la 
Monnaie , et demanderait que la maçonnerie des deux arches 
f&t constmite de manière à recevoir des poutrelles , de sorte qu'on 
pourrait faire passer l'eau à volonté dans l'un on dans l'antre ca^ 
nal. Ce moyen est bon; mais il ne peut pas être immédiatement 
employé. Quant an moyen que je propose (un barrage au pont 
de la rue de la Monnaie) , il a déjà été employé avec an plein 
succès : quoique le barrage ebt été forlmal construit, on a obtenu 
un courant très-rapide dans le canal dn Qrqne. L'eâèl n'était 
pas encore aussi puissant qu'on aurait pu l'espérer, parceqne le 
lit de ce canal est tellement obstrué par la bouc , que les obs- 
tacles que rencontre le courant le ralentissent singulièrement. 
J'ai vu, ponr curer ce canal dans ces circonstances, employer un 
moyen qui, dans certains cas, aurait des avantages. Des hommes 
munis de perches, armées à l'extrémité d'un instrument appra- 
prié, remuaient la vase, et celle-ci, mSléc à l'eau en très-grande 
quantité , était entraînée par le courant qu'on avait rendu rapide. 

Nul doute qu'on ne puisse ainsi nettoyer un embranchement 
particulier. Ce moyen vaut bien les châsses et est moins dispen- 
dieux; mais il ne peut être d'une utilité générale : car la vase 
n'est que déplacée ; dans le cas actuel , elle va se déposer dani 
le bassin de la Basse-Deùle. 

Quoiqu'il en soit , le moyen que nous venons d'indiquer 
est bon dans quelques circonstances; il est utile surtout pour 



Douze. bvGoogle 



(59) 
nettoyei- le» parliei de nos canani d'an difficile abord. Il convient 
drait an canal do Pont-de-Flandre antant qu'à ceini da Qrqne ; 
il conTÏendraii mrtont i l'embrancliement des Vienx-Hommea, 
parceqne, ri on tronblaît l'eau de ce canal, la tIIIc «eraitdéfi* 
nitif ement dëbarrasiée de la vase qui aérait entraînée ; elle aeraît 
portée dans les fossés de la place. 

On voit donc qn'ontreles mOycna générani, nous en avons de 
spécianx pour assainir les canaax les pins mal disposés. Il nont 
reste à parler d'nn moyen général qui a été adopté par l'ad- 
Tninistration mnnicipale. Elle a suivi , depuis nn assez grand 
nombre d'années, le prc^et de rétrécir nos cananx. Cette dispo- 
sition, qa'on a sans doute prise ponr activer le court des eau , 
ne le rendra pas ping rapide , si on laisse gabsister toutes les 
causes qui lui font obstacle. Si Iti eananx aont obstinés, larges 
ou étroite , l'eau n'j pénétrera paa. Il y à mieux : admettons que 
l'eau pénètre et qu'un courant a'établiaae ; ri les causes d'en- 
combrement subsistent, coAime la quantité de vase emportée 
par le courant dans des canaux barré* partout ne sera certaine- 
ment pas en proportion du rétrécissement du lit dea cananx, il 
est évident que la vase, accomulée dans dea endroits plus rétr^ 
ois, les obstruera plus vite. Quoiqu'il en soit , la cbote est faite. 
Or ne peut enlever ce qn'on a donné, et, comme les puisards 
actuellement fonsés sont, en beaucoup de points, isolés, ils 
forment des saillies qui interrompent le conrg des eanx et favo- 
risent les dépAtt de vase. Il vaut mieux laisser achever ^ maii il 
faut tenir rigoureusement la main à ce qu'on ne fasse pas d'em- 
piètemens tll^limes, et veiller surtout à ce que les bateaux 
puissent partout librement circuler. 11 faut ensuite exiger impé- 
rieusement qn'on ne faste aucune construction sur les puisards, 
et n'accorder aucune concession qu'à la Condition que les pro- 
priéiairea consentiront, par e'crù, à laisser déposer les -vases 
tur leurs puisards , lorsqu'on curera les canaux. Si on ne s'oo 
ci^iBit paa de ees objets , je ne sais vraiment paa ce que deviea- 
draicnt Ici canaux , ni comment s'opérerait leur curage. Sous ce 



^oiizccb, Google 



<6o) 
rapport, il y a nne police sévère i établir et ploiican rectifier 
tioiM à faire an plan adopté. 

Noua BTons indiqué let moyens les pins praticAles qao oons 
aTOt» ponr pallier la maaraice dispotition de not conana ; ponr 
empêcher la stagnation de l'ean dans qaelqnes-nns et rendre le 
courant régnlier; il ne aons reste plu qn'i parler des diqKMÎtions 
par lesquelles on poorrût diminaer encore l'on de* pins gniTcs 
inconiéniens qni eiiitent. ' 

La poùlion des moulins eontribae ringaliirBment à l'insaln- 
brité des eaux; l'an, celui de la me Saint-Pierre, est placé, 
diùonft-nons, à l'estrémité d'an canal conrt, large, droit, dont 
l'entrée est trèa^ccessible à l'ean; l'antre , celni du GhftteaDf 
est aitné i l'extrémité de cananx longs, tortueux, divisés, enva- 
•éS) ayant nne porte d'eau peu accessible. Far inite de ce* 
dispositions, ces conanx se sont obstrué* de plus en ploi, de 
loi'te que l'ean n'arriva plus au moulin du Gh&tean qu'en très- 
petite quantité, et l'on fut obligé de supprimer noe des deux 
roues de l'usine i le moulin Saint Pierre conserva *et deux 
eonrùers ouvert* ; par conséquent, ce dernier icqnit snr l'antre 
une nouvelle prédominance; il attira à lui la pins grande masse 
d'ean % l'autre en reçut de moin* en moins. 

La con*éqnence e>t que le courant du canal qui aboutit an 
moulin Saint-Pierre e$t très-rapide ( i ) , tandis que l'eau ett 

{ l) La rapidité dii cooiuit, sa point oùrMa w pric^ila daiu lai com. 
■itn du maulio , ut effrayante. £a le viiiUnl, je n'ai pu m'emptchei de 
ifnuiper conAieii il asiut mdùp«n»ble de mettie nue grill* an devant de 
h vodu qui «onduitk chacun do cooriien. Danaritstactael, tout indindo 
ne lâchant pas napr, ^ temWa au cet endieit , wt perdu ; il lera brojt 
fti lea toum; les tecouii Ici plua prompts oe taniuent le sauver. 'Dtyk de 
nombnux sccîdeDs sont airivtt ; fl j a lieu de dsiodre (p'Ht ne »e ranon- 
*ell<nl. Quand oa dateend lui le poiaaid public qal eit k ^el^o pu de csi 
Todlea , et qu'on songe que des fenunei et dei enttat peuTanI j TCnit i tout 
iuUnt, on &jmit. L'adminiiirition ne lauiiil tiop ae pieuet de bire placer 
les grillei que nom damandani. Loriqaa le moulin du CUtsan lera es bon 
ftai, des giilleiieaibUblai y seront ntcesHiiei. 



Douze. bvGoogle 



( 6. ) 
prf sqne dormante dam Ut canaux qni condoiient an taoolin dn 
Chftteaa. La poiuance du moulin Saint-Pierre est ù grande que 
les eaux du canal dea Hibernoia , qni devraient appartenir en 
presque totalité an monlin dn GhAtean , sont forcées de refiuer 
dam le canal dn premier moulin par le canal des Poiisonceaiu , 
qni â maintenant on courant auec rapide, tandis qu'autrefois 
son courant ëtait souTënt nul et quelquefois indécis, se diri- 
geant tantAt dans un sent , tantôt dans un autre. S'nn antre 
cAté, les obstacles qui empéclient l'eau d'arriver an moulin dn 
Chitean sont ri insunnon tables que, même lorsque le monlin 
Saint-Pierre chdme , elle ne peut t'y porter. J'ai remarqué , il y 
a peu de jours, un fait singulier : depnit que le canal des Stations 
et le canal des Hibemoit sont curés, ce dernier, qui était com- 
plètement stagnant , apporte à Ijlle une grande quantité d'ean ; 
celte eau tombe dans le canal des Holfonds. Le monlin Saint- 
Pierre était arrAté, et l'eau, an lien de te rendre vert celui du 
Ghâtean , remontait vers la tource dn canal des Holfonds , en- 
traînant la vase noire jusque dans l'abreaToir de l'hôpital mili- 
taire , ordinairement plein d'une eau pui'e. 

Pour empêcher les eaux de te porter dam un seul canal , on 
a proposé de faire acheter par la ville le moulin Saint-Pierre et 
d'en faire comtmire un nouveau au Pont-à-Cocardes. Il est évi- 
dent que les monlins, étant alors tom deux placés à l'extrémité 
detcananx les pins longs et les plut divisés, forceraient l'eau d'y 
passer; mais alors le canal du moulin Saint-Pierre resterait en 
partie stagnant. 

Quoiqu'il en soit, il ne t'^t pat de ditcnter lei avantages 
de ta translation des monlim; un fait existe qni n'est pas sus- 
ceptible d'être combattu ; c'est que la ville n'a pas actuellement 
' le moyen d'en foire l'acqnisition. S'il était question de déplacer 
cet usines, on se demanderait peut-être si c'est vers la sortie de 
la ville qu'il faudrait tous les placer. Il parait certain qu'antre- 
fois il enextstaità tantes les entrées. Onpeat, cerne semble, le 
présumer par une coïncidence de faiti asseA remarquable : l'ex- 



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(6.) 
trcmilériéla ruede laBaigherie, qm touche à l'entrée de Sainte- 
Cttherine, porte ehcore le nom de Ptacè-dwMoulin ; dans 
l'hApitsl militaire, ku-deMai et i cAté de la ToAle qni coarre 
renlr/« d'eau , eit iin Utiment c|Ui a ketvî à nn moulin ; enfin , 
proeke l'entrée d'eau du Hibemois est la nie da Moulin^-de^la- 
yatUe. Si le» tnoalitta étaient encoil: rituel en amont de la 
-rille , lenr barrage ferait dëpoier lei ordnres aa dehon ; lei eaai 
intérieures setvient rendnei pins vîtes par lenr ch&te et elle* 
«ppartiendraient En tonte propriété i h tille ; enfin tons les 
eanani seraient en libre commnnication atec ta Basae-Deftle ; 
inais antti il ne serait pins paisible A U tille de mettre ses cananx 
à sec à tna jré et sans interrompre 1« navigation de la Basse^ 
Dcftle. Ce serait 1& nn trés-giave incontértient ; car c'est parce 
qn'elle petit tfder ses cananx à tolonté qu'elle pent obtenir nn 
enrage facile: Dn reste, il faut perdre l'idée de faire de pareils 
cbangemem.; ils seraient trop coAtCnlt, et, dans l'état actnel 
des choses , les ebangemeng de nirean cpronteraient des obstacles 
imnrmontablet. 

11 ne faut donc plus Songer à déplacer les moulin». On y renon- 
eera aveC d'autant pins de sagesse qu'il est possible , avons-nons 
dit, de jeter plus d'eau sur Lille et ensaite de diminuer, sans 
faire d'acqaisition dispendieuse, une partie des inconténiens 
ezistans. Une de» causes qui fait que le moulin Saint-Pierre 
domine tarl'autre, c'est que If s canaux de celni-ci «ont entasés ; 
quand il* seront curés, la lutte sera moins inéple. 

Une autre cause de prédominance , c'est queles eani, par les 
eircunstance» que noui atoni énumérées, se rendant tontes an 
moulin Saint-Pierre, celui-ci a trouté une force plus grande i 
aa disposition ; il a anjmenté le jeude se» machine» et consomme 
par conséquent une ptu» grande quantité d'eau. Le moulin dn 
Ghitean au contraire a vn diminuer la masse d'eau qui lui par- 
venait ; il a loujoni-s diminué son travail. Ver» i8ao, le» deui 
moulins étaient dapi le* mains d'un mfime individu ; comme le 



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(63) 
travail du rnoolin An Ch^teav était ififmimcpt moiiit productif 
que celai de Saint-Pierre, et qu'il n'arrivait pat auei d'eau pour 
faire tourner les deux roues qu'il pogtédait alors, le chef des 
usines supprima une roue, puis il fit chAnier fréqueuimeut la 
roue unique qu'il avait confervée. Il en résultait que l'eau de- 
meurait stagnante dans la plus grande partie de la ville. 

Les deux moulins, qui appartenaient ans hospices, furent 
vendus à des propriétaires différens. Celui qui fit l'acquisition 
du moulin du Chitean nç fit pas replacer la roue dont son moulin 
était privé, de sorte que , en supposant tous les canaux reini* en 
bon état, le moulin du Chiteau ne pourrait consommer que la 
moitié de Veau qui s'échapperait par Ici coursiers de celui de 
Saint-Pierre. 

Il est certain que les droits de la ville et des riverains ont été 
lésés i pourrait-on faire replacer les choses dan» l'état antérieur? 
n'y a-t-il pas prescription acquise? C'est à ceui qui étudient 
les questions de droit civil à décider celle-ci. Si on remédiait 1 
l'inconvénient signale, on atteindrait la plus grande améliora lion 
que puissent obtenir nos canaux- 
Un fait que nos magistrats ne doivent pas perdre un seul jour 
de vue, c'est que notre cité est injustement dépouillée de la pro- 
priété de la Dcùle ; ses droits paraissent incontestables ; il faut , 
les faire valoir par tons les moyens possibles. Non seulement elle 
acquerra une source de revenus en percevant les droits de navi- 
gation , mais elle acquerra encore une puissance bien plus grande 
pour mettre à exécnlion les moyen* d'améliorer la distribution 

CoHGLDsraN. — J'ai indiqué 1m vices de nos canaux; j'ai énu- 
méré les moyens de les détruire ou de les pallier ; j'ai éloigné les 
moyens dispendieux; j'ai adopté seulement ceux qui sont efficaces 
et économique* -, je répèle ce qu'ils sont : deux portes d'un sas 
propre k recevoir des bateleti; deux vannes à placer dans des rai- 
nures toutes prèles aies recevoir; nu ou deux appareils debarragea 



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(64) 

finmés ds i5 à i6 poutre* de médiocre lon^enr. J'ajoute 
qne , dans la dreoiuttnce , la ville pvat mettre le tien de la 
dépeiiH ils diar^ de l'Etat. Je fait remanpier que cliacnae des 
chosa i construire doit remplir diverses fonctions arantageoses 
et ne pent manqner d'avoir une ntiljté grande en raison de la 
d^vense qu'elle occasionnera; ainsi les vannes d'entrée, non 
seulement servent an barrage de certaine portion de canal , mais 
i rendre le curage et le renonvellement des eanz fadles par la 
mise i sec des canaux; elles permettent cette mancenvre, atîle 
dans tant de circonstances, sans contrarier la navigation j enfin 
elles penvent servir À faire des diaueg. Le sas du Pont-4-Cocardes 
sert , non senlement à l'enlèvement des vases , mais à la aavi- 
gatioD intérienre, mais à la pniification da canal da Pont-de- 
Flandre et de celai des Céleitines; enfin les barrages mobiles, 
non seulement rendent le enrage facile, mais peuvent servir i 
fiùre d^iiver l'eaa par toos les embranebemens des canaux, et 
encore à faire des cbasses , « on le désire. 

Je termine en disant qn'nne expérience peat £tre faite îmmé- 
diatemenl sans faire de dépense. H s'agit de choirir une portion 
du canal dont les barrages provisoires puissent £tre économiques, 
qn'on poisse mettre à sec sans vider les antres; qn'on puisse 
remplir d'ean à volonté ; dont la situation permette d'en enlever 
les vases avec facilité *, qui soit enûn un des premiers i curer dans 
le système général, pour ne rien faire d'inutile. Le canal du 
Pont-d«-FIandre présente toutes les conditions favorables : le 
barrage sera économique; il n'en faut qu'un seul en amont dn 
Pont-de-Flandre ; il peut se faire eu jetant des poutrelles en 
travers de l'arcbe de ce pont. Le Génie militaire consentira, 
sans doute , à prêter les poutrelles qu'il a en magasin ; car elles 
se conservent mieux dans l'eau que dans un lieu sec; ainsi voili 
un barrage sans frais. Le barrage fait , on peut vider la portion 
séparée eu levant les poutrelles du Pont-à-Cocardes ; tous les 
antre* canaux restent dans l'état naturel. Pour ramener l'eau 



Douze. bvGoogle 



( 65 ) 
dflUinée i i¥ra floUer ita k^tamt. dtargéa , il n^Si Ae kinr une 

iàfm»»rtirUii balafras idian^i tt» fB»ilM««UfB.»( JKoyenBB- 
J)e&k «a loMwt Lm poBintUu de Pftttinift^sQdre i mû* la 
^«K ûlçoiilante «émit àa Lmr pcnneltHi dlawrirar .fanibmmt 
M BawHOoAIe- Panr abteiur cccésshct.il&BtMiiniterié'nw: 
iMHiiâr* iwoKHobe in «u prajatë aa VontrJt-CooaréM, et, paar 
(wla , ii «at ieg m»ftiot fort liiDfiki ; aé raiin na i il «rôlw >dM 
ponU^lct «n *vd d« l>OBt-«-G[>oard£i ; il iÂp t BB JAlar <B« ammt i 
■ ^ lam 9M btma doi: Atti«nettnitii (M«t«B«BUnrait la 
T«K i^n'oa joUemt Jmm dea lialmm fiaMàt tarAnmmM éa poa- 
. trallM «atueltei; on «ettnit aimi Je radier mt hvmni ds lôiid 
db la BMM-OetUc la ^riade diflScaltiécMinMlenaf ntanMil ida«« 
kmaiuMirKdfSpoatKUM; seHai^Mkt aaanMOtjiieewttait 
f9M d'rtwûtotim,*»r tUM mtaoaAfMfimûtmt'ima dog-pialiiiM, 
flftaia MftleiMat spjriûpt jes rantm lei ntKr» , et , de plos , eUu 
Aedwswtt ^BDarpMMgeaazbaleaiiKqae Inra^oe I« baniaeat 
plou. fias bat«i«S n'ayant .que de iB i ^a» p*«c£« de £raÉt 
d'wn ( ifiD l'a donc i snleffSf , lora^ne lea balatoK sont <c^ar^ , 
'^eiospfMtreUea BnpâDe«Mi«m^itiiaMhM. Çelie laaxwaTre 
e»t d'une éxecution très-racile. La plu difficAr eat.oeUe de» 
|K>atrelk« infêrîeuraïF; dIei.MiU dan* ^a i atnuMsi; ellea daîvent 
•urir i inettw le batun au aiffBaa de j» :Bau»J)«Alri et Hxtct 
paâtaffi aïK titteaai ([luadile niveau eit -établi- U faut donc <pie 
lea pontrellei inKiîenres soient déplacées et par con«4quent que 
toute U pile toit enlerëe i cbaqne passage. Or, cette manceavre 
serait d'une longaear telle qnc le sas n'anrait plus d'avantage. 
Voici cwnment on pourrait parer à cet inconvénient. Nos plus 
grands bateaos ojtt à peine deux pieds de bord ; ils ne tirent 
donc pas deoz pieds d'eau quand ils sont chattes et ne s'élèvent 
pas de detts pieds an-dessus de la surface de l'eau quand ils sont 
vides. Je laisserais donc un vide de deux pieds au-dessous du 
niveau de U Basse-Deùle et de deux an-dessus , dans la pile des 



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(66) 
poatretles placée* dant lei ratnaret. Pour simlenir lee poutrelle* 
mpërieures , je placerais deoi poteaux debout dans les rainures : 
ceci fait, je feraîa une petite pile intérieure qui s'appuierait anr le 
bord saillant des poteaux placés debont, de sorte que, pour faire ta 
manœuvre du sas, je n'aurais plus qu'à a^r sur un bien moins 
grand nombre de poutrelles. M. la place d'une deuiiâme pile* 
mieux vaudrait mettre nue vanne; la manœuvre alors aérait 
excessivement facile. Du reste, les Ingénieurs trouveront sans 
doute des moyens préférables; je cite ceux-ci pour faire voir 
senlement qu'on peut faire une expérience directe tans aucune 
Gonsintclioa (Uspendievse. C'est U encore un avantage du pn^et ; 
^T s'il ne réusùssait pu, an moins on n'aurait rien perdu, 
puisque les préparatifs seraient les mêmes dans un curage ordi- 
naire; tandis que d'autres systèmes, celui des cbaseee, par 
exempte, exigent d'énonnes dépenses préparatoires, qui peuvent 
ttre faites en pure perte. Dans cette expérience, ou pourra cal- 
culer le prix du nouveau curage, en le comparant avec celai i 
la drague; on veira la différence qu'on obtient en prenant la 
vase à sec, au lieu de l'aller eberclicr an fond de l'eaa, en ne 
transbordant plus, et en emportant nne vase égoùtée an lieu 
d'une vase tout imbibée. 

Telles sont les idées que je voulais communiquer à la Société , 
moins dans l'intention de donner un plan définitif que , pour 
appeler l'attention sur un objet qui intéresse éminemment notre 
cité. 



_,.,i,z<,.f,GoogIf 



' (67) 
EXPLICATION DU PLAN 

DES CANAUX DE LA VILLE DE LILLE. 

{Planche 5.) 

I S» de la porte de la Barre. 
3 Honlin de la porte de la Barre. 

3 Entrée de Taqaedno qui condnit let saiu de la Hante-Defile 

daiu 1e« toué» de la citadelle. 

4 Vanae aenrant k jeter lei eaux de la citadelle dans le canal 

de la citadelle , de U dans la Basto-Deftle. 

5 BAtardean[N.038)aerTantàjeter les eàaz delà citadelledani 

la ffloyenne-Deùle. 

6 Poste aux Grenonillei. 

7 Grille dn Hant. 

8 Vanne pour jeter les eaux dn canal de l'esplanade dans le 

canal de la citadelle , de là dans la Basse-DeUe. 
g Sortie des eaox de t'etplanade. 

10 Sas de la porte Saint'André. 

11 GriUe-âainte-Gatherine. 
IX Pont de la me de l'Aro. 

ij . de la Baîgnerie. 

1^ I des Bondtert. 

i5 Pont de Weppet. 
i6 I 'de Boubaix. 

17 I de la Monnaie. 

18 — de laconr Gilson. 
ig Monlin Saint-Pierre, 
ao Grille des Jésnites. 

ai Pont de la me de rHApilal-Hili taire. ' i- 

33 . . des Molfonds. 



^olizccbvGoOglf 



(68) 
s3 Point d« jonction dn canal de la me de la Comédie et du 

canal des Booeheriea. 
a4 Vofttç do U pl^V 4" Bibonr. 
a5 Pont de la rne de la Nef. 
36 ^^_____^_ Je Tenremonde. 
3j I Saint-Ëtteniie. 

a8 -" '■ ' — ' I det PoisKinceanz. 
39 Voûte de «ortie du canal dei PoiMOBoaa«x. 
3o Voàte dn canal dei Bonchenu. 
ât VuàtS^loritiridniMnalteBMdlierin. 
Sa Pont de la me Nenve. 

34 Vo&te da caiMl SftiiAJilUnKU. 

3& ToflUdaiCBÉd ^ b ruË d« bk QwoMtte. 

36 Pont de la rue de Roiibaix. 

37 de» Flenr». 

38 •— Saint-Iacqoea. 
SglkdiiiâBChttMè. 
4d Pont de la ItaHoft. 
41 ■ de Flandres. 
4a ■ à Cocardei. 

43 — d'AMÙtance. 

44 ^ 45 Vo&tei dn canal det GélesliiN*. 

46 Pont-Neuf. 

47 Voftte dn canal de la citadelle. 

48 VoAte dn canal dn magasin ans fonrrag«*> 

49 Pont des Bateliera. 

50 Porte de Mrtie de la Basse-Dcftle. 
Si Pont de la rne dei Jardins. 

5a Barrage dn canal des Tienz-Homincg. 

53 Vanne (N.« 37) terrant à décharger dant lu Sauit de la 

place let eaux du ouud dat' 0i«lione Yanant de ta 9a«t»* 

DeOle. 



Douze, bv Google 



(69) 

54 Vanne ( N.o 1 66 ) déduisant les esnx dn canal des Station! 

dana le Haat-H!l)eniois. 

55 Poat-«qnedBc permettaiit an* eau dn Haat-ffibersoi» i* 

passer an-desaoi de la cnnette. 

56 GriUe des Hibemois. 

57 Pont de la me de la Vignette. 

5(t Vanne dn Pont-Bmyant séparant le Haut et Ba»-Hibeniois. 

59 Pont de la rne de Bëtbnne. 

60 Vanne it Ik RMérettâ. 

61 Vanne condntsant dans le B^nerel les eanx de la lunette de 

Pïf es qm viennent de Ta Cbande-Bifiêre. 
6a Vanne conduisant les eaux de la Innette de Fives dans la 
cnnette de la place. 

63 Pont-aqnednc conduisant les eanx de la porte de Pires an- 

dessns de la canette. 

64 BaiTBge de la rae da ^enx-lfercli^ux-UontoDS séparant le 

Haut et le Bas-Béquerel. 

65 Bfttardeaa (N.o laS) empêchant les eaox répandues dans la 

ounatfai par \m vanne dea Stations, de descendre dans la 
l^Mi^Deék. 

66 He^ da la porte de (UhA. 

67 Désliargn de la BHMtta dans la BaMa4Mde. 

Ifata. La couleur jaune îndîqne le niveau de la Haute-Dietie ; 
laeonfenrjain)epln«pile,le nlvean du Bë^eret avant son entrée 
dans la ville , nlveaii tpen-près «emlilBble i cehti de la Hante- 
Deflle, nais indépendant ; la couleor Uene, le nrneas de la Hu^en- 
iw-DeAle; la couleur noire, le niveau de la Basse-Deftie-, la 
coulenr nrte pile, fes nÏTeauz du Haut-Béqneni et dn Hant- 
ffi>emois, qui »nt i^n-prêv seinbTaMes , nais, Indépendans , 
ihtennédiaîres entre h Haute et la Hoyennc-Dcftle ; la eonleur 
verte foncée, le mveaTi de ta cnnette qni passe sens le Haut-Biber- 
nois etlcHant-Béquerel, et va tomber dans la Basse-DeAle. 

L'éclielle du plan est de Soo mètres. 



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(70) 

AGRICCLTCRE , ARTS ÉCONOBOQUES. 



SDB 

UNE NOUVELLE MÉTHODE 
POUR OPÉRER LA CCITE DES SIROPS, 

Par M. PimiiiK. 
i8 au i83a. 



Eh t83o, nne penoime de cette ville me dît avoir vn ùire 
chez H. Deroanes, à Paris, un essai ayant pour bat d'opérer sur 
do sirop nne évaporation très-prompte, qnoiqa'à basse temp^ 
ratnre. Le moyen coiuittait à foire traverser le sirop, à one 
lempérdtnre pen élevée, -par noe masse d'air continnellement 
renonvelée et ansù à nne basse température- Quant anx disposi-^ 
lions de l'appareil on tons antres détails sur l'opératioii, je n'ai 
rien pa obtenir , ce qui me bt penser qne la personne en question 
n'avait rien vn et n'était pas dans la con&dence de JH- Derosoet^ 
. La théorie de ce mode d'évaporation me parait bien simple. 
Qnand on sirop déjà rapproché et devenn vitqnenx, tans être 
encore parvenu au point de cuite , conlinae à recevoir l'actioa 
du feu, le calorique attaque k la fois le sucre et l'ean; pour 
amener celle-ci à l'état de vapeor, il làut lui appliquer une tem- 
pérature plus élevée que loo.o ; car il faut vaincre à la fois l'affi- 



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(?■ ) 

nité de l'ean poar elle-mime et son affimt^ ponr le racrci De 
plus , Ua bnllei de vapenr formées ont peine à travener la maue 
Ti«qaeiue do sirop et, par tontes ce» cames, l'éTaporation eit 
lente et le sirop atteint une température trop élevée pour ne pat 
■e détériorer. Si le sirop, an contraire, est maintenu à nae lem- 
përatnre de go à loo.o, tandis que l'air chaniFé k 70 on So.ole 
traTerse continnellement , cet air chand, qui se chanlle encore 
dans le sirop , s'empare d'nne quantité d'ean de plas en plus 
grande k mesnre qne la température s'élève, et comme il est 
ponssé par nne force quelconque, telle qne celle d'un sonfflel, 
par exemple, il sarmonte l'obstacle opposé par la viscosité du 
airopi les bulles viennent crever à la surlâce et laissent échapper 
dans l'air la vapeur dont elles sont saturées. Il doit donc y avoir 
économie de temps , de combustible, et une grande amélioration 
dans les produit*. Une seule dîfficnlté sérieuse se présente ^ l'air 
chaud, par son contact avec le sirop, exerce-t-il une action 
cbimiqne quelconque sor loi 7 C'est ce que je ne saurais prévoir ; 
mais si la réponse était afSnnative, il resterait à reconnaître 
quelle espèce de modification avantageuse oa nnisible le sirop 
■ peut en recevoir. 

Cette difficulté, bien qne pen probable , m'a seule empiehé 
de faire d'abord quelques essais. J'ai préféré m'adresser i M. De- 
Tosnes lui-même. Ce savant eut l'obligeanee de me répondre 
que , satisfait de quelques essais, il était occupé à construire un 
appareil pot}r un raifinenr de la capitale ; il me promettait en 
même temps de me fure connaître le résultat de sa méthode 
appliquée en grand. Après huit mois d'attente, j'écrivis de nou- 
veau ; mais M. Derosnes mt répondit qu'il n'était pas encore en 
mesnre de me satisfaire. 

Depuis j'ai lu dans l'industriel Hannfactnrier , publié par 
M. Dubrunfaut, la description d'nne espèce de bain-maiie, 
attribué à H. Kneller , dans lequel le sirop chauffé pài' son fond 
à ta vapeur est contiauellement traversé par de l'air froid , au 



Douze. bvGoogle 



(7") 

moyoa de petite tabM onvorte qui WMent éc'hfpfer Vâr ^tmaté 
oor une wwIpi iiirfiiihi Le nMicitear fERt,4»B« mue nota, 
IVh>eie dn proc^i-, nù il fim* «a -Mcknat qH'eNayï «« ^rand 
daaali tdfiacrie i* VL^ttutaOK, M a dfr rabandoiunT loot- 

Sèa lan, fn dft peiuer i^ i«a 1m mntagci Hiieta , q«i 
dcnicati^niltcrdaproeMJ, étaBiiotid«'qne««npeiuéipsr la 
éitànorKfipn dm pvodaiU, 0t rpia Y tôt cb«fd «erçait ttir te 
nrcp ^M acliim nninltle } nais «oraBe j'avm p^hte ï me rendra 
compta de aette aetàon , j'ai *<m1« la «MiUtaler par meitaneiDe et 
j'ai en cw t f yMWe coiutnùt le p«tit cpparell Drirafit. Un mînoe 
diiqwe i «toabklônd, large de 10 -centimètre*, ert peTc4&«a 
Jace eapénenre Job bon nev^rn 4e petits tfona. 'Gn ^i tafae 
^ rrtmimiMyrT par le -cetUn wmc finténewr du diaqne, se 
prolonge luRS de la baiiiae , aa fond de laquelle repoM le disque ; 
il bit aiwi tept tosn d'm aeipedtni prelengé dam «ne marmite 
antcMilaTC moine d'an l^raMmètrc tit A'mte reapaiie; •etitia il 
■e pirdnnge a« devers et *b a'mdr i m fort aotfflet de lampe 
d'AnaiUear. L'air lAmffif dani le «evpentiii à enTirm 7S.0, «elon 
laprcBnondelaTapeardaturaatoclave, travMveteHVopcliaaflë 
rjiiî>m(me far -on fea Ii*è»4ift4e ; l'^vaporatian est tris^bon- 
dante, la cmte «'obSeift tré»-*Me, l'deoneHtie dn temps et dn 
combnstSilc cat évidente, cwiRdit^le; et, de pin*, les pn>- 
dmte soait très-bean et de beanemp «opt^nenn k cens fenrms 
par la mritltode ordinaire. 

Ce petit appareil n'était pas fim q»e je l'avais iSentré i jfln- 
siinri personnes démette rSie-, et notansment i la personne d*nt 
j'ai parlé en oommen^mt"; elfe en lit même l'essai inr deTean 
tiède, et, en sonfflant avec la boncke, «lie fat pro&nd^ent 
étonna delapainanceëvapoMHtedeTappaToJl. Je signale eetle 
circOTNlBBce pour des raisons qoe l'avenir eapliqnera. 

Pour n'avoir qu'un feu à entretenir , je supprimai t'antodave 
et je fi* traverser le sirop pctr de l'air a sa température naturelle ; 



t,CoogIf 



<73) 

tin» donte il reTroîdit le sirop Aiji nn peu chanfFë ; mais corame 
l'eaa abonde alors dans le sirop, il en emporte encore nne ^nde 
quantité , en venant crever à sa aarface. Â. mesare que le sirop 
s'échauffe et se concentre, l'air s'échaufie aussi, et il sort cons- 
tamment satoré de vapettr. Par ce moyen plus simple , la coite 
s'opère ànne température toujours inférieure & ion.»; on peut 
infime l'obtenir à nne température beaucoup plus basse , par nn 
feu pliu faible, et en sonfDant' pins long-temps; tandis qne la 
cuite ordinaire, à feu nn, ne s'obtient qu'à la température de 
iioi iia.o 

Encouragé parce succès, je fis, sans désemparer, un autre 
appareil pins en grand, mieux conçu et approprié au cas od le 
ùrop serait chanffii exclusivement et à feu nu. Il fallait, pour 
cela , diriger constamment l'air Troîd stir le fond de la bassine , 
afin de déplacer sans cesse le sirop en contact avec ce fond exposé 
à l'action directe du feu. Par ce moyen, j'évitais la carbonisation 
du sirop , et , par suite , je pouvais espérer de restreindre consi- 
dérablement sa transformation en mélasse. 

Mon nouvel appareil, encore plus simple qne le précédent, 
consiste en un gros tube par od l'air Froid arrive ; l'extrémité in- 
férieure de ce tube communique avec d'autres petits tubes dis- 
posés en nne sorte d'étoile on de grillage ; tons ces petits tubes 
sont percés , à leur partie inférieure, de deux rangées de petits 
trous, distans entre eux de 6 millimètres et distans de lo milli- 
mètres du fond de la basùae destinée à des cuites de trois litres 
de sirop. 

L'appareil étant monté , je fis quatre pains en buit cuites de 
sirop , à 36^ de Beaumé. Pour avoir un terme de compai-aison et 
pour savoir enfin si l'air exerce sur le sirop nne action utile ou 
nuisible, je fis quatre antres pains en buit cuites, mais par la 
méthode ordinaire à feu nu et dans la même bassine. 

Tous Us détails des opérations sont consignés daus le tahleaa 
d-joint H.o 1. 



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( 74) 

Il fJMiUc de tontu la données recueillie*, l'évidence matc- 
rieile qne le ndnvcan procédé offre d'iininensea «Tantagiu; les 
prodnîU obtenu par tu deni méthode* préientent une différeoce 
de 5 i 6 o/o en ralenr; la dépence da comboilible ett ré- 
dnile d'an grand tien ; le temp* de l'opéralion ett con*tdérable- 
ment abrégé. Le* avanUgea angnienteront encore par l'appli- 
cation dn nODvean procédé i la fabrication dn incre indigène , 
pniaqn'il permettra de supprimer lea appareil* à vapenr , ai àM- 
pendieni , f\ anjeta i de fréquente* réparation* et *i dangereux 
pour le per*onnel de* fabrique*. 

Je «ni* pre*qne certain déjà qoe le nonvel apparàl , peu coù- 
teax et facile i conalmire partout , pourra aervir même pour le 
recnit des troiaiëme* mélaises de betteraves. 

Une première opération , A feu modéré, a parfaitement réos»i 
une deniiéme , à feu plu* vif, a été a*tez bonne ; à la troi*kème , 
le feu ayant été poQ«*é exprès un pea loin, a légèrement brftlé 
le sirop. Un fen modéré de tourbe* eu de briquettes ne peut 
manquer de fournir de bons rétnltats. Ce dernier mode de chauf- 
fage offrirait l'heureux emploi du pou**ier de charbon , ai ahon- 
daot dans lea usines rurales. 

Je ne prétends pas que le* ré*iiltats avantageux que j'ai obtenu* 
ac reproduiraient dans la même proportion dans le travail continu 
et en grand dea fabriques ; maia je n'hésite pas k alTlnner qu'ils 
aeront con*idérables. Je m'occape déjà à établir ce nouveau pro~ 
cédé sur une échelle manu&cturièrc â ma fabrique de ancre 

Si l'air n'agit pas chimiquement sur te airop, il t^it mécani- 
quement ; le* plu* grosse* bnlltis s'échappent toujoufs facilement, 
même vers la fin de la cuite ; mais les petitea huiles n'ont point 
une force d'ascension assez grande pour vaincre ta viscosité dea 
sirops concentrés ; elles flottent à la surface et forment des écornes 
aaaez considérables qui ne disparaissent pas au rafraJchisaoi^, Je 
les ai rceocilties et mise* à part. 



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(75) 
Becttile des sirops ou mêlasses 

Les mélatiet qui ont d^oalé des huit formes en pains dont 
j'ai parlé , furent recueillies et iccnites sans nouvelle clarification 
pat le procédé correspondant. Elles ont rempli deai formes de 
5 lîti'ei de capaciU ; le tableau Tf.o a indique toutes les circons- 
tances de l'opération ; les écumes de ces recuites , réunies avec 
lu précédentes , ont été étendues d'un pea d'eau et recuites au 
SoufRet. A mon grand étonnement , cette dernière /ecnite s'est 
faîte sans écnmes, et a marcKé comme si j'avais opéré sur du 
lucre neuf de première classe mis en forme et purgé de sa lué- 
lakSe; le «ncre provenant de cette dernière recuite m'a étonné 
aussi par sa force , son nerf et sa dureté, k en juger par ce 
rékohat remarquable , je serais presque tenté de croire que l'ac- 
tion de l'air tend pintdt i l'amélioration de la mélasse qn'i son 
aTtéhation. 

Càricnz de connaître la différence des temps qu'eiîgeralt 
l'évaporation d'une ean froide sacrée à €° de l'aréomètre con- 
centré jnsqu'i 1 5° à chand , j'ai opéré sur trois litres par le pro- 
cédé ordinaire â feti du, très-^if, ce qui a eiigé if minutes^ 
répétant l'opération sur trois autres litres , par un feu très-doux 
et par le procédé nouveau, il n'a fallu que a4 minutes ; c'est-à- 
dire , les deni tiers seulement du temps précédent , et par consé- 
quent moins que les deni tiers du combusEiLle. 

Pendant ce travail , j*ai eu connaissance d'un autre procédé , 
qui , au premier abord , semblait devoir être encore plus avan- 
tageux qneceltfi dont je m'ocCn{)ais. Voici le fond de ce procédé: 
OR a deux vases Fetmés hermétiquement, garnis de robinets nc- 
ceM^ret; ils eommnniqneht par on tuyau ; l'un d'eui contient 
le sîrop à concentrer, l'autre est vide. On chauffe le premier 
jusqu'à l'ëbTtllilion , et on laisse écTiappev Vair et quelques va- 
peurs-, on ferme alors le second vase et on le plonge dans un 



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(î6) 
réfrigérant ; la vapeur t'y condenw ; le vide partiel s'y opère ; 
l'aclion de la chaleur , contînnant «otu le premier vase , donne 
Daiuance à de nooTelles vapeart qui viennent «e condenser en 
eau dant le vate conlinnellemcnt refroidi. En opérant au bain- 
marie, on e«t sAr de ne pat carboniser le ûrop , et conune la 
prewion de l'air eit preiqa' entièrement supprimée , l'âiallitioa 
doit être fort active et conduire en pea de temps à sne concen- 
tration snlEtante dans le sirop. 

Ce procédé sera d'autant plus avantageux qu'on op^ra no 
vide plus parfait par on plna grand refroidiuement ; mais ansû, 
il exigera l'emploi d'une plus grande qnanUté d'eau froide , et , 
par coniéqnent , la dépense considérable d'no moteur quelconque 
pour se procurer cette eau froide, i moim qu'on ne poisse dis- 
poser d'une rivière courante. 

Le temps employé à vider les deux vases après la cuite et i 
remplir le premier pour làire une nouvelle cute , sera assez con- 
sidérable pour donner k réfiéchir. Do plus, les essais fréquent 
qu'il faudra faire pour connaître l'état du sirop seront peu omn- 
modes et introdûront i chaque fois un peu d'air dans l'appareil. 
P'aprés Gela , il est permis de conjecturer que le procédé à l'air 
soufflé sera préféré au procédé par le vide. L'nn et l'autre ont 
également pour objet de faciliter et d'accélérer le départ des 
vapeurs ; d'un c6té, par la snppressioa presque totale de la pres- 
ûondeTair; de l'autre, par une ascension de la vapeur mêlée et 
combinée à l'air; cette force d'ascension que fournit l'action 
continue du soufflet équivaut à une forte diminution dans la 
pression de l'air, effet presqu'éqoivalent an vide partiel deTantre 
procédé; le mouvement continuel du sirop et l'action de l'air 
pour se saturer d'eau, qui manque dans l'autre procédé , sem- 
blent justifier la préférence que j'accorde au mode parinsnflation, 
indépendamment de la grande diETérence dans les frais d'établis- 
sement exigés par l'action continue d'une pompe à eau froide 
comparée à l'action continue d'un soufflet de maréchsli Au reste t 
l'expérience décidera la question. 



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(77) 
TABLEAU N." i. 

2>u i." mai lôSa. 
Puiiiu ortuiiM. — Cditu di 3 utbu. 

1 k ioS> ccatigi. Il miniitci, Icmpi je cnile. Bon fou, \ ^ 

■ g8,S a. 11 id. id ..... . Idem, f % 

3 95 id. lai/iid. \i...:..Vlojm. (3 

4 95 id. 16 id. id PMitfcn. ^4 



I k iio*,5 Ecndg. i5 minulM, tempi de cnile. Grand fen. 
I id. id. *l id. id Ht^en. 

3 id. ' id. 18 id. id Bon fan. 

4 id. id. 18,5 id. id Uem. 

Du a mai iS32. 
Dnrxti» ovikATtoN. — Cmru •■ 2 unis. 

!i k gj" centig. 1 1 minutei , tenipt de cnite. Feu modtit. ^ _ 
1 gi id. Il id. id Umd. I 

3 gi id. o mODtte eRtlée Idem. \3È 

4 9> id. 10 minatei, tempi de cuite. lima. i "^M 

5 gs id. iDi/iid. id Idem. Va" 

6 $4 id. Il Id. id Idem. ' * 

Îi kilo*,! centig. >o uiiiaUt, tempe de cnile. ïeuiif, 
■ id. id. i4 id. id Fetiti«i-nr. 
3 id. id. »ù id. id FeaTif, 
4 id. id. 10 id: id Idem. 
5 id. id. 14 >d. id Feu doux. 
6 id: id. 3g id. id Feu mcomit. 

TROlSttHB H£USSE DE BETTEIIA.VE , CUITE AU SOUFFLET. 
Cuites de 3 i,it>es. 
i.nk gS'cenL SeMoba.°*dctempid«ciiile. Petit (en, coite Irle- 
IiDnne, petit booiUon 

*■" 97 id. ij ainulei , lempi de cuite. Boa feu , cuite nurrea- 
ne-bonne, bouuUn 
tleT«. 

3." io5 id. II id. id Greud lèu, coitenj'-" 

diocre, booiJIon eiaj, 
légire odeur broUe. 



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( 78) 
TABLEAU N.o 3. 

Du 6 mat i83a. 

SECUTTES DES SIROPS, OU FHEHISIIES MELASSES- 

Cnitia DB a iiTii*. 

I." ■ it" MDligi. 17 i/i minMMponTcniie Bonhu. 1 ^ 

■.M id. U. iii/i Ed. id. Graudfeu. |s^ 

3."* id. id. gi/i id. id. lïèi-udent. ) S 

Not*. L« couoiDiiutiaB da cooibutiUa ■ iU tripla de calli de l'optiaiion 



94' eeoligr. g ■»■■■»'*" poux cuir* Fen loiabant 

•g* id. g id. id..... f en [oali^. 

• go id. 1 5 id. Id Feu mort. 



Érapomtlon (Tune mu tierce itt* froid, jiuifii'à iS* chaud. 

L'amcicu ptdlédj ■ vûgt ij niiDutci da leinpt , par an Itii-giand feu. 
lia noiiTciu procédé n'a cxi>é que ij minulci, par un bii-pctitfau. 



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(79) 

NOTE 

SUR Là. GULTOBB DB LA OANNH A MJCRI, 

Par H. Thém. Tiimioiiwui. 



Un "propriétaire françain qn! habita lea Ântillea pendant donze 
années , publia, en i83i, nnebrocbarc intîtalée :I}e/ay^cfZi;r/ 
et des avanlages de ViiUroducHoit en France de la cubure en 
ff-and du colon , du cc^è, et notamment de la Carmerà^ucre, 
(Paris, M.meHuiard.) 

Aucune expérience n'jtùt produite pour venir â l'appni de 
Tassertion de Pautcar, qui arançiût que la culture de la canne 
{tait poMible dant la partie aeptentrionale de la France. Je r^olna 
de faire quelqnei esuii , afin d'asieoir mon opinion. 

Le aojain i83i , je plantai, dans lejardin botanique de Lille, 
quelques boutures tr^fréles de Canne-à-incre que j'avaia enle- 
rées à un individu de celte planta, qui TÎt dans la aerre de réta- 
blissement. An I .er novembre , les boutures avaient acqois prés 
d'an pouce de diamètre ; j'en dépose une sur le bureau. Il était 
évident qoe la Caflnc-à-iHnre pouvait Théier en pkin air, 4ana 
notre dimat, paisq«« , malgré qne les bontnret fussent trè*- 
petitoa, prises i un individn dégénéré, plantées dans une saison 
infiniment trop avancée et dans nue année ranupqudtila par le 
pen d'élévation de la tem p é r a t aw , «lies avaient complètement 
réotii et s'èiaie&t aecrans d'un» loaniÀn renarqvable. 

G'ëteh Ik le seal résultat qne je ponvais obtenir. Pour savoir 
si cette culture , qne je regarde actuellement comme possible , 



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(8o) 

poomdt (teTenirucânbigeiue, il faudrait faire de» expériences en 
grand et planter dei bontnree proTenant dei meillenrea Tariétéi. 
G'eit alors «ealement qn'on pourra (avoir «i la Canne peut donner 
aaiExdapnKliiitponrqa'oB s'efforce de la naturaliser dnns nos cli- 
nutt. H. Dcmegmay fils vonlat bien se obarf^r de demander & ses 
correipondans dans nos colonies ,'de nons envoyer à Ulle plosienrs 
centaines de boutures de Canne-i-suore , telles qu'on les plante 
dans les sucreries des Antilles. Ces denundei n'ont point eu de 
succès ; il a été répondu que les colons n'oseraient &ire exporter 
des Cannes vivantes ; qu'ils auraient i craindre l'incendie , l'assas- 
linat , etc. ; qu'on pourrait peut^tre obtenir ce que nous deman- 
dions, lorsqu'un colon céderait son établissement pour s'embar- 
quer immédiatement pour l'Europe; nuis que d'ici lâ on ne 
pouvait nons satisfaire. 

L'expérience que je voulais tenter me parut assex importante 
pour essayer de me procurer des Caime>-à-«ucre , provenant des 
pays de culture , par une autre voie. J'écriiis à H. le préfet , afin 
de savoir sî M. le ministre de la marine ne pourrait faire prendre, 
dans leg Ântille» et à Bourbon, les boutnres nécessaires et nons 
les adresser. Je loi disais que, dans nos colonies, on cultive trois 
variétés de canne : 

La Canne créole, 

La Canne d'Otbaïti, 

La Canne à mbauf; 
qu'il serait important pour nous d'obtenir ces trois variétés, 
mais qne celle qn'on désirerait sur-tout obtenir est la canne â 
rubans, parcequ'il parait qne ce serait celle qui réussirait le 
mieux dans nos climats. . 

Hou. H. U piiUil nom ■ umaDci tpic notre demuidc xnit ili tranimiH i 
m. )e minùlK d« U muinc; naui n'avoiu point encois ncu de réponje. 

En i83i , nom avoiu de nouTUu planté de« ntncani du indiiidiu de Cume 
quenDuipsHidoni; ili ont encon végél < , en plein ait, «tcg Tigucm, 



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ÉTAT DE JDÉPENSES 

ET PRODUITS D.'DHE HOUBLOTÏNIÉRE 

De ia contenance de 4o ares, plantée à CrotXt en 18»; » 

Par H. Dnuirt, HcioLtc a^cnltenr. 

Danser et Jrais de culture. 

i8a8 36i f- 

183g 3oo 

i83o 36o 

18Î1 35o 

Total 1,371 

1838. — SaS kilof;. de houblon à 90 c. le kJlog. . . 470 ^- 7° <>■ 

Le honblon de Poperîn^e râlait 1 f. 
60 c. le lilog. 
183g. — Récolte manqaée ; 33 kilog. à 3 f. 70 • 

Le bonblon de Poperingue valait 3 f-le k. 
i83o. — a35 kilog. 5,à3f.3oc 541 65 

Le Poperinguc valait 3 f. 70 e. 
i83i. — Soolilog.i 1 f.6oc 800 » 

Le Poperingne valait 3 f. 

ToTii ,88a 35 

Dépendes 1,371 ■ 

Bénéfice net pendant le> quatre années 5i i 35 

Terme moyen pour cbacune d'elles 1 37 84 



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Ce qui donne un revenn net de 3i franc» par cent de terre. A. 
l'exception du tabac , lacune antre cnltore ne donne on bénéûce 
anuî conndéralile. 

La bière faite avec le honblon de Cioix a nn goAt aoiai agréable 
qne celle braMtfe stcc le bonblon de Poperingae -, elle se con- 
•erve mieux et plna lon^^cmpi. 



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LÉGISLATION, ÉCONOMIE POLITIQUE. 

LETTRES 

Extraites ^un ouvrage inédit nir la justice mûitaire; 
Par H. Lsuiin, Uembre titulaire. 



ht oonMil de limioa visnt de coofimer le jvganent. 

Aocnn lurai n'ut accorda ; il Tant mourir tranquille an 

milieu de »et camaradei dont il partage les traTau et le< jeux , 
le condamna ut loin de aoupçonner l'aK^nse férilë. Il a'eat 
pourra en rérition et en j^ce; son défenteur lui a laisij de l'eapoîr, 
il est plein de confiance dans la bonté du Roi ; qae ptat41 craindre? 
On l'appelle , il conrt an parloir , et au lieu de l'aTOcat , dont la 
présence doil-étre pour loi le signal du talnt , il trouve un prê- 
tre , censeur importun au milieu de la distipatîvn dei camps « 

Ai^ Gonsolatenr dans les angoisses de la prison Hon 

pourvoi 7 — H est rejeté , mon fils. — Eh qjaoi ! il faut 

mourir, mourir si jeune t Ha mère, ma pan rre mère I 

Seul avec le respectable prêtre . cet homme qui , devant ses 
camarades, refoulerait les larmes qui l'oj^resient , cacherait sous 
un sourire contracté le désespoir qui le dèehire ; cet homme se 
livre avec eKuion aux sentimens les plus naturels dans sa posi- 
tion , il pleure amèrement. Quel moment favorable pour rappeler 
au condamne cette religion ai souvent méconnue , pour réveiller 



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(86) 
dan* ton cœur le* (onvenin pieux de l'en&Dce ! Avec quelle 
onction l'homme de Diea loi dépeint-il le bonhenr qui l'attend 
dans nn antre monde 1 S'il Ini parle encore de cette terre , c'eat 
ponr lui faire entreTOir avec adreue qne le genre de mort qn'il 
T« sabir ne ddshonorera pat sa famille. Ponr elle il sera tonjoars 
mort aous let drapeanz , mbne il exemptert «on jeane frère du 
■erricc militaire. 

lit let amii , se* frère* d'armea , il* le Tcrront , fort de sa cons- 
cience , marcher «a trépas avec intrépidîtë. Us admimvnt son 
conrage. Long-temps il fera le snjet de* conTcrsalîoD* de lâchant- 
brée. Combien va-t-il en lanTer pai' ion exemple 1 

Et puis , n'est-ce pat encore servir son pays qne de verser son 
sai^ ponr le maintien d'une discipline lanii laquelle l'armée ne 
serait qn'nn fléau pour les citoyens. 

Ces conridérations présentées avec éloquence font impression 
eur l'esprit du soldat , elle* le préserrent dn désespoir. W se réùgne 
à sou sort ; il demande ses camaradei , leur di*tribne *es efiét* , 
le peu d'argent qu'il a amassé dans sa pri*on , et s'entretient avec 
(OU confessenr jusqu'au moment oà , cédant à la nature , î) prend 
quelque* heure* d'un repos , le dernier qn'it doit goûter sur la 
terre. 

Lannitse passe, les premiers rayons dn jour éclairent nu vaste 
carré à trois faces , formé par les troupes de la garnison ; au côté 
laissé libre on dietingne nnmnr, et & dix pas nu peloton de soldats, 
dont les fasils sont dégarnis de baïonnettes. Ce sont les exécu- 
teurs de la sentence. Anciens de service , façonnés k l'obéissance 
passive , ils n'ont point réfléchi un seul instant sur la nature des 
fonctions terribles qu'ils vont remplir. Au signal donné ils tire- 
ront sur leur camarade , comme sur un Pnusien. Cruelle abné- 
gation de soi-inéme , que la philosophie déplore , et dont pour- 
tant le salut de tous tait une impérieuse nécessité dans le système 
des arjnées permanentes. 

Dd adjudant tient le mouchoir qui doit couvrir les yeux du 



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(8?) 
condamné. Samaïn agite la canne destinée^ donnerle muet (igoal. 

Cependant le patient Tait sea derniers prëparatif* , il revêt la. 
ve«te et le pantalon blanca qoi loi lertïront de lîncenl ; et Mit 
enfin , accompagne de ion confeaienr. La garde lei entonre , et le 
tambour rëaonne..,. DepTiîi long-temps, oe brait nùlitaire 
n'avait paa frappé ion oreille , il le charme anjoard'hni , et le 
malheureux , cédant à une b^itnde intnrmontable , règle nir la 
cadence deibagaettealeidernierepasquilecondniRentàia tombe. 

Le cortège fnnébre arrive bientAt an lien dn tnpplice , Ici ran^ 
s'onvrent , nn roulement commande le silence : e'eit le jugement 
que lit d'nne voie émne le capitaine-rapportenr. La lecture unie , 
le condamné te place devant le peloton , s'agcoonille ponr rece- 
voir la bénédiction dn prêtre , et se relève bientAt impatient de 
montrer qu'il attendra la mort debont. Il r^ette loin de lui le 
monchoif et demande one grftce. •> Laqudle ? ^ Celle de com 

mander'lc fen Soldat obscur , végétant dans les derniert 

rai^ de l'armée, le service militaire n'a été jusqu'alors pour loi 
qu'une longue obéissance. Il commande aujourd'hui : triste pri- 
vilège I et le premier commandement qui sort de sa bouche estle 
signal de sa mort. Camarade*, vo* armes sont-elles bien chargées? 
que deux d'entre vous réservent lenr feu. — Peloton , armes. — 
joue. — Feu. . . . Et ce dernier mot est étooffii par la détona- 
tion qui a{lprend i l'armée que la discipline est vengée. Il tombe, 
deux nouveaux coups l'achèvent , tirés i bout portant , et toute 
la garnison défile antour du cadavre d'un camarade , Tictîme 
d'nne loi dure , mai» nécestaire. 

Laissons retourner les soldats dans leurs casernes, pénétrés 
d'une salutaire horreur ; lussons les cito^ns qui ont assisté i 
l'exéeution, rentrer dans'leort demeures, indignés de ce qu'ils 
appellent nn meurtre tans droit , une peine tant proportion ; et, 
préservant notre raison de l'influence trompeuse des impressions 
dn moment , dans le silence du cabinet , examinons la peine de 
mort , en matiire militaire , sous le double rapport du droit que 
les honmie* ont de l'infliger , et de son utilité de bit. 



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(88) . 

Lm antagoniatei de la peine de mort, ■nrtont«n matière mili- 
Uire , l'Aayant de l'antoriU d'an gnai aom vont s'écrier ; 

La qneition sonlev^ par Beeearia e«t bien pré* d'être râolae 
an profit de l'hiutunité; et , an moment où la «oeïéléplni telai- 
r^ n uni retoor abdiquer le droit de Tie et de mort qu'elle t'est 
trop lonfi^tempi arrogé , droit eioAitant , et qne le contrat pri- 
mitif n'a jamais pn Ini accorder , mtme pour pnrger son sein dn 
pins profond scélérat , on fait massacrer 4 coups de fnsil , par ses 
camarades, on malhenreoi soldat. Ponr qnel crime ? Poar one 
légère Ttâe de fait exercée sur son npenl. , . . Afteose dispro- 
portion I De quelle peine frapper Bnùntenant eelni qni portera la 
main >nr son colonel , snr son général ? De qnel mpplîce pnnîr 
l'assassin? 

Répondre sans balancer à ceuK qni tiennent on pareil tangage 
que la société a toujours e« et conservera tonjmr* le ^oit de 
mort tnr les membres qni la composent ; que n elle y renonce , 
c'est nniqnement parce que l'exereice peni en être ineffic»ee ; qne 
la peine de mort est nécessaire ponr r^rimer les délits militûres ; 
' qu'elle est d'autant plus aéceiMire que ces délits anront été 
commis enren les supérieon le» moins âevés en grade ; toîM ce 
qui ne pent manquer de heurter bien des idées reçues , roilA 
cependant ce qu'il fànt dire, parceqae , dans mou opinion , c'est 
U vérité. 

Beccariaa dît : ■■ Le droit que les bommes s'allribment d'égor- 
B ger leurs semblables , n'est certainement pas eeini d'oi^ résnl> 

■ tent la souveraineté et les lois ; cfies ne sont que U somme des 

■ portions de liberté de cboque particulier , les pins petites que 

> chacun ait pu céder: elles repr^mtent la volonté gésénlc, 

> qui est l'assemblage de fontes les voltmtés partîcntièTes. Or , 
» qni a jamais voulu donner au ntres hommes le droit de hrii 

■ Merla vie?CommeBt, dans kaplospetilssocrifteesde liberté 
• de c)»enn, peut se troowr ceîoi de la vie , le pin» grand de 
n tons tes biens , et n eela était , comment eela s'aecorderait-tl 



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(%) 

a avec la maxime qui délènd le anicide ? On l'homme pent dît- 

■ poser de u propre vie , on il n'a p» pn donner à d'antret on 

■ droit qu'il n'araît pai lui-même. » 

On pooira d'abord rendre à Beccaria que de» esprit* fort 
Uget ne partagent pas son opinion «nr le tnidde ; qu'ils pensent 
an contraire qu'aucune maxime raisonnable ne pent nous enlever 
le droit d£ nous donner la mort , que conséqnemment nous aTons 
pn remettre & la société ce droit que nons aToni sur noni-mémei. 

On pourrait dire encore , même en admettant la maxime qui.> 
dtfend le tnidde , qoe le droit de vie on de mort confie par 
chacun des membres de la société sur sa personne , dans le con- 
trat primitif, en eas d'infraction aux réglés de ce contrat , n'est 
point un suicide , puisque trèft-certainement an moment oA , selon 
l'expression de Rouâteau , il signe de son sang l'acte social , ce 
membre n'en pr^édite pas la violation , et qu'il est. au contraire, 
actuellement disposé à l'obserrer. 

. On pourrait ajouter de plus avec un des commentateurs de 
Beccaria que cette sanction de mort attachée & l'inlraction d'un 
contrat , est tellement naturelle , qu'elle est de style , si ^'on 
peut parler ainsi, dans les projets de conspiration oà chaque con- 
juré consent à mourir , s'il trahit la foi promise. 

Biais U ne glt. point l'erreur principale de Beccaria , c'est en 
remontant an contrat primitif que nous la déconvrirons. 

La société , snppose-t-il , s'est formée des somme* de liberté 
et de propriété le* plu* petite* po*sibleii que chacun y a appor* 
tées. Gela est vrai , mais en même temps ce Beccaria omet ce 
point important , chaque membre a apporté le droA qu'il avait 
pour la conservation de sa liberté , de ta propriété , et il en a 
cédé l'exerciee , i la volonté générale , à la souveraineté. 

Quel est ce droit de conservation , et jusqu'où peut-il aller ? 
c'est ce qu'il faut examiner. 

Uhomme a reçu avec la vie le désir de la conservation. 

Tons les hommes sont égaux : partant, le pouvoir qa'on antre 



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< 90 ) 
■'attiibue inr ta liberU , inr m propriété «l iDJiute , il % le dtwt 
d« les défendre ; ipliu liirte raifon , U a droit j« Hhuixe m vM> 
dont la conterration eit l'objet MqanQn de 1« lâtwU , de b pro- 
priété ; H v», MO* loi^eUe ta Kberté et b pi«firiélé m itéraient 
c|ae 4^ ajntractioni. 

Sidoiu^i il ne pcat défendre uvi«(]u.'«B tiuBtlonagreMenr, 
il a U Jfo*^ de le tu^. 

Ce droit , U 1^ reotct ^ U'tociété , et iiut) *rut ^n'il se Don^et 
^1 on niÎGÎdfl en tnant aen adveiHire , «ow TFsi , «e n'eft pas 
«UT sa Tie qa'il doiuio «n droit k U «wéU, (ntia au eeBe il* 
l'individn qui l'attuiMia. 

. Aîniî , U sotiété a sur le vioUte«v dn contrat, le droit qofa \a 
i9cmbr« |é|é ■acvt twtwrellemettt )w-vttme. Ce droà eùbo , 
ittso|it«it>l>le , c'eel am imt i en modérer- t'mertnce , nivWt 
l'eiifcnoe de* temps et lei prvge^ de U e irilUaUen. Cet eieroiM 
deviendra de jour en jonr moins (Tétfacat. 

Pentétre bMntit U peise de wert «sra-t-elle rajée de dm codas. 

Ja pk^ologie k éIeW , q<M trét - iMlTral ta forfait le pkie 
affreux avait pour oame on dérangement daiu les oi^vwa àa ■ 
coapaUe. 

Lei sciences morales i leur tonr ont oonaamé eet uiteie co»- 
selant pour l'homAnité , qq 'qb erime était on tnaaTaii raitoone- 

Nom ponvona donc obérer qne détonnais les liApitaoz et les 
prisons péniteo^îres feront une eipèoe de sinéonre da l'office 
de l'hoiame , que M. de Haiitie s^ipeUc la clef ds Toftte de l'édi- 
ûc« sooial. 

i% âi« , une ««pdctf de sin^we , paroe qu'il n'est pas possibls 
de raisanner toajtwrs en pri«)ûpe. 

Des révolutions kpnleyaraeRt les empire». Des cas porticBliets 
imprévos ) se présentent , devant lesquels ae taijont cw ptriBcinas 
qai ne règlent qn'n» ordre général paisible ; et Beeewia lai- 
même croit la fwive de wipjct nécessaire dans les troiiJilMp<ditiq4u:s. 



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(9' ) 

J'ajoaUrai «ni raison» qu'il donne , que celui-li n'est pai 
habile à invoquer les r^tei fotée» poar «il état tranquille , ponr 
un ordre ^bli , dent le« coupaUes (rames tendent an tronble 
de c«t offâre^ à la déaorganl«dtïo6 de îiel -étal. 

DahsVBCMWiél^étdilie inr des fl>i\deinen« stables, et ptfar Ifc 
saint de eette m^l^ , se trouve Hitfe JmMttlio'n tonte spéciale et 
qui difi^e de l'état par ses Mofeurs , pat let besrfns mimu de sa 
CDheervaliDTi ( c'est l'armée. Les ueiufarn qui la composent , 
outre les devoirs qu'ils ont k rem^ilir comme hommes, en otat 
de pattienliers comme tuldatsi L'obéiksaitee éit le pnsmîer de ces 
devoirs , c'est la condition sans laqtidlè II fi'j A J>ai d'armée. Le 
i«f«e d'obéisaànct est doue \<t d^lit le plus gnn, puisque de sa 
nalnre il est désor^niMteAr, 

On «omprend raetleinetil que la ptftife la pitts sévëte doit ttit 
infligée an conpahle de ce dâit , plut «onpable encore s'il joint 
l'instalte «t la veie de fait 1 la détobfissance. Gela pose , les con- 
sidérations qni , dans l'état ordinaire , permetteht de laisser dor- 
mir la peine de mort , se présentent-elles ici ? Non , certes ; il 
n'y a personne i gnérii' , personne è càttifer. Les crimes dans 
lesquels est tombé le militaire ne sont tels qne dans son état ; ils 
ne sont plus des crimes pour le citoyen. Or, son temps comme 
militaire étant borné , on ne peut l'enfermer pour le rendre 
corrigé à la société, an bien de laqii>>.lle ce redressement serait 
inutile. Il faut donc une peine physîqne , évidente , actuelle , qui 
frappe pour prévenir , qui imprime une terreur profonde dans 
l'ame de tons ceux qui peuvent commettre le délit qu'elle ré- 
prime. ... Ce sera la mort, coDsidéiée seulement comme priva- 
tion de la vie, sans moit civile, sans inlîmie, la mort, par les 
armes, comme devant l'ennemi. . . . 

La mort 1 ~- Mais s'il n'a frappé qn'nn sons-ofBcier , qn'un 
caporal ? c'est pour ce cas qne je la réclame , pourra toutefois 
que ce soit à l'occasion du service- Je ne crains pas que le soldat 
insoumis ose porter !a main sur un officier , sur un général. 



Douze. bvGoogle 



(9«) 

Ib ont avec loi dei npporU trap pen directt ; et d'aillenn , ils 
•ont ■affiumment garantiirpar le prestige de leur ^ade. 

11 en ect aatrement do caporal , dernier degré de l'échelle mili- 
taire ■, liier encore , le camarade dn soldat , il n'a lur Im ancune 
infinence morale, et pourtant il ot avec Ini en contact per— 
pétocl , nécea»aire ponr loi tranimettre le* ordres de* chefs ; il 
lant qn'one loi aérèrc proti)^ ses galons de laine. 

Biais l'anastinat , comment le pnnir n l'on prodige ainsi la 
mort ponr les moindres délits? 

L'assassinat n'est point nn crime militaire , il rentre dans la 
classe de* crimei ordinaires, pour lesquels la loi ùvile a do 
cUtimen* tout prêts. La mort le pmiira sons doute , non toute- 
fois la mort do soldat ; l'assasùn n'est pas digne de tomber sona 
le noble plomb de se* camarades. Qu'on le Urre aux juges i 
robes noires; que la guillotine élève ponr lui ses madriers *an~ 
glaos ; qn'il soit traîné , non an cbamp-de-mari , an son du tam- 
bour, mais sur la place publique, mais & reculons comme nn lâche; 
que sa tête , en£n, tombe sous la main flétrissante du bourreau. 

C'est ia mort qu'il aura snbic , moins douloarcnse , peut-être; 
mai* qndle difi^rence ! 



Douze. bvGoogle 



(93) 
LETTRE 



J*ai montré dam ma dernière lettre avec quelle promi^tade U 
justice militaire expédie le* affiirea criminellei ; en moins de 
qninie jonn , ù le délit m commet dans la ville où liége le con^ 
(jtil de gnerre, le coi4>able'pent-itré arrêté, jugé , condamné, 

exécuté et qa'on ne te liAte pat de blimer cette activité 

dans les fennet. 

Il importe an maintien de la diiGÎptinc , qu'nn acte d'innilioF- 
dînation soit anintAt réprimé qne conçu i il importe surtout qiiti 
la répresnon tmt forte ; il serait dangereux d'appliquer i un corps 
armé les règles qui répssent une société padfique. Dans une armée, 
composée en partie d'hommes qm servent malgré eux , et en partie 
de volontaires , jeunes gens de plaisir , qui n'endossent l'uniform* 
qnVn désespoir de cause , et pour se garantir hoAoroblement du 
besoin , il est rare de voir régner la pins grande tranquillité , la 
plus parfaite sonmtsùon , surtout en temps de paix ; la guerre , 
en effet, outre qu'elle occupe sniBsammcnt l'esprit des soldats 
par les travaux qu'elle exige d'eux, par les hasards qu'elle entraîne 
à sa suite , la guerre apprend aux soldats à estimer des chefs qui 
partagent avec eux les dangers du combat , les fatigues de la 
route , les privations du bivouac , et qui ne réclament pour tout 
privilège de grade que le droit de marcher les premiers an feu ; 
la guerre leur montre la nécessité d'obéir à des supérienn, aux 
talcns,aux connaissances desquels leur sort est entièrement aban- 
donné. ' 

II n'en est pas de même en temps de paix. L'autorité ne se fait 
sentir aux soldats que sont les rapports les pins défavorables ; les 
exercices , les fatigues n'ayant pas pour eux l'intérêt du moment , 
passent à leurs yeux pour autant de corvées , de vexations, dont 
ils accusent l'arbitraire de leurs chefs i deli des germes de mé- 
contealemeot qu'entretient l'oisîvité des garnisons , et qui fini- 
raient par produire dans l'armée les fruits les plus funestes pour 



Douze. bvGoogle 



(9«) 
le boa ordre , n de lèvera çieBÉpks DR vcnaieiit de Umpa à autre 

raffermir U dùdpline â>raBl^ i Dien ne pUise qne je 

reac k di iw îd «n- la rigi^té de* lêit i^liliites ; je la trmire ea 
géural tn^ térfan I «au qs'elha q^'ellei Mfentjje réelame de 
toaUt MM Ibncf loar atricte appUsafion , dant llnt^rèt de Var- 
mfa, BOB BUMBi qoc daBf celni de la nuwale et de lliamanite. 

Oa a n arec q«^c traBqidlBlié , lea imlilidres pour la plupart 
écoutent lear arrCt , arec qnelle imonciancc îb attendent dans 
lenr piiaon le rfnltat de leur peturroi ; on peut appder ooarage , 
mffit» da la TÏe , cet iMMMcvifcle MB|t-(WiSd si âoi^é d«i 
aiigwaaM t w riM ai d«t Bulktsntwd qm ^éHùtkent dans noi pri- 
«MH errilei , m«« I« poid* it U ntCUe UpMMtiVe ; on peut Tfat- 
tt^Ber at cdne dt k coMeience d» iMttdainité , ft l'espoir que 
aon jnfHnciM «ara «ané ; entn , à l'abMlBite dB lontel ees pr^can- 
tioiu, M Uenlaéteepowr porter le décobri^tnefit dans l'ame de* 
patiev» ; car dans les priMM HùKtrirei , point de chaîne* , p<nnt 
de o«nî*de de Ibree , pdnt de eâcbot (oUtaire , rinistre appren- 
tiuap de la tombe ; on peut rattoHbôer k mille conudirationt , je 
n'en Conterai qn'nnc non moini pnÎMante , c'est en eu même de 
GonTirmatien da jugement ,' l'espoir d'ane grïce on d'ane com- 

natation de peine. et cet elpoir est fbnd^ ; on se fi^re 

Munraitonqn'Bnees^cnfion de temps à antre tnfGlponr intimider 
le* soldat*, et des grtces fréquentes viennent arrêter leglaive de 
de la jnitiee, qui retombe plui lourdement snf des maUienreoi 
dont le crime s'af^^raTe ponr avoir ili coouni* â telle époqae , 
plutAt qu'à telle antre. 

Les soldat* n'ignorent pa« que sur trài* condamnations à Aort , 
une tcBle reçoit ordinairrïnvnt son eSfat , et il* *e fatntliaritetit 
Bi*ément avec cette idée qu'ils peuvent Atre les objet* de la c\i- 
mcBee Fojale , et k frein nne foi* brisé , la discipline a tout i 
tiraffrir de leurs excès. 

Deux fait* qae je vais dtcr prouveront jntqn'à quel point cette 
idée , qae le* condamnations & mort peuvent £trc évitées , est 
répandue dans le* régimens. 



^oiizccb, Google 



(9=) 

Pen d'instans avant de défendre an soldat accusa de voiet 4^ 
iàit envers son caporal, je parlais an capitain.e-rapportear de l'es- 
poir qne j'avai< (Iq le (irer d'a&aite ; tant mieox Jto^t loi *i Tonc 
rénssiiKi , m,e répondit le magistrat militaii'c ; maij) tan.t pit fOVX 
h... . , accuse 4» m^me délit, et ijni doit pKSfcr prachaioemcnt 
'derant le conseil ; car rexécntîan dn pren(î(;r pourrait (anvc U 
tic i son compagnon d'inEortnne , en ea* ^'ilt fnttçBt tQD* denx 
condamna. . . quelle alteniativecontolqatepoqr mpi. (}vi.prfitu> 
également qon ministre an maUienreuz L , . . , . ! 

Une antre fois je m'efforçais de rassurer an accuse gravement 

incnlpé , en Inî faisant entrevoir la possibilité d'nne grlce 

ne cherchei point à m'abnser , me dit-il ; si je snis condamné , 
nnl doute que je ne sois exécuté ; il y aun aa que Pon ria 
ftuiUé. n ne se trompait pas. 

Ainu donc , lorsque la bmtalïté et Tivretse n'avcaglent pas 
le raiionnemeat , les soldats petivent préméditer l'insubordina- 
tion et en calculer les conséquences avec une précision arithmé- 
tique. 

Mais , si la discipline a cet inconvénient à craindre de l'abn* des 
grâces, la justice , la morale, en éprouvent un plus grand de 
leur distribution. 

Le général commandant la division peut , après le prononcé du 
jugement, solliciter du ministre , par la voie du télégraphe , un 
sursis , précurseur d'une grice qui est rarement refusée ; de sorte 
qu'on peut dire qu'il tient dans ses mains la vie on la mort des 
condamnés. Que n' est-il en position de faire lni-m£me son choix, 
les grâces tomberaient sur ceux qui en sont véritablement les 
pins dignes , tandis qu'elles ne sont le plus souvent que la palme 
de l'hypocrisie ! 

En effet , c'est presque toujours par suite de l'intercession 
de quelque pieux personnage (a) qne l'autorité militaire suspend 
les exécutions \ or , Dien sait par quelle conduite on parvient à 

(a) Ces lignes itaicat icritca avant l> livolution de juillet. 



_ ,i,z<..t,CoogIf 



(96) 
int^reiMr ces MinU confrèret , au jeux deiqnel» le conrage , la 
force d'ame, la repentir lant faiblcMe, sont des Tertai, tant doute, 
maitqainntbien loin d'égaler la ferveur , la dévotion, l'aMidnitë 
aux pratiijnei reli^eate*. Anui , et la morale en a géaù «onvent , 
■nr deux loldat* frappe* du mtme jugement , ti l'un ne Tent pas 
acheter ta grâce aa moyen d'une basseue ; ri l'autre , au contraire, 
ne croit pas la pa^r trop cher an prix de quelque* grimace* ; le 
premier meurt et prive l'armée d'an brave militaire, le second 
vit , et rentre dans ta société , cbai^é d'un vice de plu*. 



Douze. bvGoogle 



(97) 
LETTRE.... 

Une fiction lage , wataot que nécuujre , «iippose à toai lei 
iDcmbres d'ane iociët« , la connai8»ande ie» Un» qui la r^gifaent. 

ÇiKZ noai , anx terme* da Code civil , a4 heure* aprèt ta pro- 
molgaljoo la I»i «et exéeutoire pour tenc ; niait cet axithne , base 
dadivît cammim,nmu>£eneeiur ignortvV'&giem < peot-îl ttre 
oppiué en gëniral aux jntlieiBhleR des tribonsax d'exeeption , et 
partienlièronent aux militairct (pnmi» h la fiaahté d'oa Gode 
fort rigonrenx ; je dc pais le penser. 

Si, dant «n état , lea cib^ens tant cenaà coniUiUre la loi, c'est 
d'abord parce qn'tU Mut cew^ l'avoir tàits \ casoite parce qne 
«ette loi elie-w^Bie ett ceiwëe tooiée tnr le droit natarel , que nnl 
ne doit ignorer , et mit la ruion, dont tont être bien oif aniaé, se 
•aurait inécon«attre le* pnre* nolioni. 

A. l'aide d'une lanction plus on nuiin* lëvère , la loi raf^elle dw 
principes vrai» , ëternek ; elle ne lei apprend paa. L'faomnie te 
pins inepte , lonqv'il a volé , bîené ou toé ton lemblable , sait 
qu'il a fait mal , qn'fl mérite cbâtiment ; la conscience loi a in- 
diqué le mal arant que la loi ne loi ait apporté la peine , et cet(« 
peine ne peut le tromper par sa rigueur ; elle suit dan* nne jnile 
proportion la gravité du crime. 

On ne trouve pas les mimes raisons de décider dans les bases 
de la con*titution militaire. L'armée est une société à part , régie 
par des lois spéciales , et quelquefois même contraires aux régies 
générales qui fennent le droit commun. 

Certes , ce ne sera pas la conscience du jeune soldat qui loi dira 
qu'il mérite d'être puni comme un llehe déserteur, s'il oablie, A 
l'ombre de son clocher et dans les brM de ta mère , que ton congé 
est expiré depuis plotieurs jours. 

Bien qu'il tache qn'on doit être poU arec tout le monde, ce 
ne sera pat le simple bon sens qui lui dira qu'il « encouru Tiii— 
.3 



Douze. bvGoogle 



(9») 
ISmie des galèra pour avoir adrenénngru mot an caporal, ion 
eamarade de Ut 

Enfin , jamait l'ioitinct de la raiion et dn droit naturel ne Ini 
dira qne ce caporal est ponr loi l'arche aainte , qnc l'il le tonclie, 
il tombera frappé de mort. 

Il en e«t de même d'une foule de diapoaitiont prohibitive* 
inconnues dei jennei aoldati qaï arrivent dam les régtmens. II 
lant nécessairement qa'ils apprennent ces choies U , et tant qu'ils 
en demenreront i^orans , non toute fois par leur faste, ils pour- 
ront ai^vmenter de lenripiorance pour s'excuser des déUts mili- 
taires qu'ils auront commis. 

Les légialatears de lygS avaient été frappés de cette féritë. 
Une desdemiêrei diipoûtiong de leur loi prescrirait an comman- 
dant de choqne co>]ps de faire la lecture de ce Gode â la com- 
pagnie rassemblée et de réitérer cette iectare tous les huit jonrs- 

Plns tard , on étendit encore cette mesure protectrice , en 
ordonnant l'impression dn même Gode sur les livrets dont les 
soldats sont porteurs. 

Ces précautions si sages sont malbcnrerisement insulfisanfes. 

D'abord elles ne regardent que le Gode de i7g3, qui Ini- 
même ne préroit qu'une trét-petite partie des délits militaires. 
ni le Code de brumaire an 5 , ni l'arrêté de vendémiaire an ix 
sur la désertion , ne sont connus officiel lemeat des soldats 

Mais là ne gttpai l'inconvénient principal. Les soldats eussent- 
ils sur leurs livrets tontes tes lois qui les concernent , n'en seraient 
pas pour cela pins avancés , faute de les comprendre. Htme en 
écartant de la question les Flamands du Nord, les Celtes de la 
Baise-BreUgne, les Basques des Pyrénées et les Allemands de la 
hante et basse Alsace , pour lesquels bien certainement la langue 
du législateur de g3 est totalement étrangère, il est évident qne 
les soldats de l'intérieur, parlant et entendant parfaitement le 
français, jusqu'à concurrence de leurs besoins et de lenn devoirs 
journaliers , sont incapables d'apprécier sans commentaire k 



bvGoogk 



( 99 ) 
fatear des expreuioiu légalci. Une lecture léche et rapide eit loin 
de leur tnŒre ; de« soiu frappent leur» oreille» , rien ne pénètre 
jnsqo'i l'eiprit , et l'on perd dn temps lani profit , ni ponr le >ol- 
dat, ni ponr la diteîpline. 

Il j aurait on moyen bien simple et qne je ne fais qn'indiqaer 
i<â, parce qu'il n'a pas besoin de longs déreloppemeai pour Jtre 
compns ; ce serait ^e faire professer une fois par mois , par nn 
oflicier de la compagnie , un petit cours de droit criminel qne les 
sons-olficiers rëpëteraient à lenr tour une fois par semaine aux 
soldats réunis, et dans l'idiAme qui leur serait propre; cette 
théorie deilois militaires prériendrait une cruelle pratique qui ne 
s'acquiert ordinairement qu'an prix de l'honneur et de la rie des 
soldats, an détriment de la discipline; elle aurait déplus l'aTsutage 
de fonnerdes juges instruit* pourles conseils de guerre. 



Douze. bvGoogle 



IMPOT SUR LE SEL. 

RAPPORT 

Fait par am eommistùm eompotét de MM. KoUmaim , 
Borelfy, Hmttrive et Dambricowi, 

Thcin. LB»Ti>oDi)o[e , lapporlcar. 



Voiu avez chargé une commiuion de répondre aux ijnestions 
reladvei à l'impAt (ur te tel , qui vous ont été adi-esaécs par H. le 
préfet. Cette cominiMÏon était compo«ée de SU. Kuhlutann, 
Dambriconrt , Hautrire, Borelly et moi. Je snii chargé par elle de 
Tou» faire connallre son opinion. 

Tout ce qoi toache i la théorie de l'impôt est si vagne et ai 
difficile , le« meilleur» livret d'économie politique laissent tant à 
dérirerinr ce point, qu'avant de noiu occuper directement des 
qnettions spéciales aniqnelles nous avons à répondre , nous pen- 
sons devoir énoncer quelques prindpet généraux qui nous sem- 
blent dominer la matière. Nous croyons la chose utile , parceque 
rien n'a été plus controversé que la justice et l'opportunité de 
l'impAt qui pèse sur le sel ; mais si vous pensci que les considéia- 
tions que nous allons vous présenter forment un hors^l'œuvre 
inutile , vous voudrez bien les considérer comme un de ces mé- 
moires dans lesquels chacun de nous peut vous présenter ses 
idées , sans que cela lire à conséquence ; vous passerez outre et 
TOUS n'entamerez la discussion que sur ce qui répond catégori- 
quement aux demandes de H. le préfet. 



_ ,i,z<..t,CoogIf 



( "■ ) 

L'impAt Mt 1» Mmme datntidët aux citoyen» par le jfoater- 
nement pour ponrvoir Mik ïrtàt de raâmtiiHtratioB do p»j». 
L'impM doit èka anÎTerMl et praporlionnel. 
Ce prirtcipe il'Mt point o«*tMtë : l'àapAt doit èliv nnivenel , 
car tong les ûtoyant profitent d*» bienfait* dft l'ardre toeial ; il 
doit £tre proportâonn^l , car eelai qiri eat [du* ittbé a ploS d'in- 
tértt* gafuati» par l'crdre toeial v OkMnn doit ieut e<nHi^Rier 
selon K* moyen» , coibnMf daat la d^feme conMUOM , il doit aider 
aelon set forcei. Ln toeiétri jinrtége la tbrtaae «t h «ie; tonte 
propriété eat dortc tiietl» A rederaoceT tentes qui il vie di]4t con- 
e«tri. Le paavre doit payer de n peraonne ; le rieke de >a per- 
aonne et de la bonne , car m hottm et la penonne aont t b-fe ta 
défendue». Il n'y a que celui qui eel dani rimpoenUlitH de pt^e* 
aa eote-part qui a droit à et ABption ; celni-U fera aidé , ear te 
but de l'eaMMâation ell l'vtiAorBtioB du (art de tetM iM êtrea 
bumaina. 

Si l'impAL doit être proportàcinnri à la forUftM des dteyes» , 
pour l'étaUir il fami appvécâcr fai tetune îadindiiBlle. 

Là tartane réelle d'un indirié», e'e»l »on nveSB. lie revenu 
prorknt d«t propiiétéi îniineilâièns «« ntobibivee ^ et du travail. 
On a impoté la propriété on le revcnn immobilier ; de là FiBi' 
pAt foncier, le droit anr le» vente» et les aneceaci^nt imm^M- 
lières , etc. ; c'est encore à ce titre qu'oA a impoeé te* portes et 
fenêtre* ; ellev lont re^dëea ««biiM ûgnea MMOiiçant la valeur 
de* bMaamurcte. 

3<es propriété» moUKèrea , ainii que k: revenu qa*elle» pro< 
dui*ent , sont , pour ain»i dire , in»ai«iuable». L'iaipAt peol donc 
avec peine le* atteindre. L'impAt oemmé ui<diiliW Ae te« atteint 
p«» : »i on l'évaio» d'apris te feyer , tft non d'aprte le* meablce 
eui-mèmes, ce qui est moins veiatoire et plus e«mB>ode, il e«l 
on appendice de Tin^rM. foncier ; »'iï est établi d't^âs t'état de 
l'ameablement , il e*t un inpAt de cfifMonwROfM») snr les mei^les ^ 
on peet £fc que l'ameublement d'un hwoiine cM une préaomp- 



j,.,i,z<..t,CoogIf 



( .<» ) 

tion de (on rerenn , d'accord t maïs il n'annonce pa) pin* vn 
revenn mobilier qa'one rente immobilière. 

L'impôt peraoonel n'at pa* regarda comme pi^sompUon de 
revenu , puisqu'il n'est point proportionnel ; d'aillenri il ne aérait 
point eiclofiTeinent reprëientatif dn rerenn mobilier. 

Ia patente pent être regard^ comme h taxe nir le revenn 
mobilier ; elle impote let capitaux qni «ont tonjonrs nnîs an tra- 
rail dam les opérationi commercialei ; mais n cet impAt e>t eicln- 
(ivement applicable an revenu mobilier, il n'atteint pat tout let 
revenus de cette datte , an grand nombre lui échappe. 

Let droitt de contrats , de tncceuioni , etc. , qtii regardent let 
ohoaci mobtlièret , appartiennent enfin au revenu nutbilier , maia 
antù n'atteignent pu tout let revenut. 

La dernière toorce d'où provient le revenu eit le travail : on a 
cherché antii A l'atteindre : Upatentelulesten partie applicable, 
poitqne , dans tout commerce , il y a travail.' 

L'impôt personnel pent, en (quelque lorte, être rapporté i 
cette source , car impoter la penonae , c'ett imposer let faeultéi 
en vertu desquelles elle te procure un revenu : autti avait-on 
évalué l'impôt personnel en joaméet de travùl ; mais cet impôt 
n'est point spécial, puisqu'il atteint des gens qui ne travaillent 
point , et il n'ett point proportionnel , puitqnc le travail de cha- 
cun n'est pai également productif. 

Tels tont les impôts qui atteignent tUrectement le revenn. 

On voit que la plupart de cet contributions direclea tont loin 
de tatisiàire au principes : elle* sont Itûn d'être ^ndrales et 
pr(^ortionnelUs . 

Il n'y a guéret qne la propriété foncière qui toit conane , ainti 
que ton revenu, et qui, par contéquent , donne prise & un impôt 
jnttement établi. 

L'impôt foncier a tout let caiactères de justice : il t'appUque k 
toutes les propriétés, et dant une meture proportionnelle. 

Il ne l'applique qu'au revenu, et n'entrave nullement la pro- 



Diailizccbv Google 



( -oS) 
dnction fl'iiupAt foncier tombe, en dëfiiùtiTe,i U charge do pro- 
priétaire. En vain on a dit que d^ever ta terre faTorûait l'agri- 
cnttnre ; îl n'en cit rien pniaqne le propriëtaire lone te* terre* 
ions l'inOnence de la coocnirence , en raiion de ce qu'elles pro- 
duisent : (innimpAtleicliai^e, c'est connue si elleiprgdniaaîent 
mcnns , elles obtiennent on fermage moindre. Tont d^^vement 
de la propriété foncière est donc on préKnt (ait aux propriétaires. 

L'impAt territorial est donc facile et juste. Son tau ■ poor Être 
éqnitable , n'a p<Hnt besoin d'être co-relatif â cenz qoi sont éta- 
blis snr les antrei revenni , qni ne sont point d*aillenrs fadlemeot 
appréciables. 

Le droit de posséder la terre n'est en vérité qa'nne concession 
sociale. L'homme a droit de jouir du produit de son travail et 
d'en disposer pleinement; nuis les élémens , mai* la planète qui 
nom porte , ne sontpoint la propriété de qnelqoe* individo* ; ib 
sont le patrimoine commun. 

La terre est donc i tons : la société la concède , parceque tel 
est son avantage ; parceque de cette concession rétnlte pour elle 
mille bien* irrempla^tAlei \ elle ne peat retirer cette concession, 
car il j aurait violation des droits acquis, mépris de la foi pu- 
blique ; il y aurait trouble et dévastation de la terre; il ; aurait, 
en quelque sorte, anéantissement de l'ordre social ; maie la con- 
cession n'a point été faite tans condition , et la première condition 
a été de pourvoir aux charges publiques , d'y pourvoir mime 
esclusivcmcnt, dèsToripoe. 

Uai* laissons cet principes trop abstraits : toutes les terres sont 
faciles i découvrir , leur revenu facilcà constater, l'impôtùcile 
à percevoir , par conséquent facile it établir ; il n'empêche pas la 
production , car il ne fait que diminuer le prii de la terre; il n'est , 
pour ainsi dire , pas un impAt ; il est le droit de l'état , conces- 
sionnaire et encore co-propriétaire, et les propriétaires actuels ne 
peuvent *e plaindre, car ils n'ont reçu ou ac^s la propriété 
qu'aux condition* de *obir les charges qui lui seront imposées. 



Douze. bvGoogle 



( '04) 

On ne peut donc faire aiuane dijcctioa à l'impôt territorial. Il 
faBt lai tppli^ier /e nMixùxuni. En nin OH dira qa'il Tant le tenir 
en rôterre pour let tempi lie aéttmté. Cela n'a été qn'un pr^eite 
ponr faire admettre l« dégrèvemtnt ; en attendant l«« temps cala- 
initeu , mifHs vnat payer mi dettei , oa faire , ti l'on peut , des 
épargnée preévetïm. 

Qoant ans antrec impAta dîreeta , non* avons To.joiqn'jh qnel 
point ili «ont indgatenient r^partii, et par eontéqnent injustes. 
Cenxqoiaentfonddssnrlss capitaux, ne les saisÎMent pas tons, 
et ne let saisissent pu dans le rapport de leurs reTenns. Cens qnï 
frappent le travail sont dans le même cas , ils laissent échapper 
bien des travanx et ne sont point relatifs an Inere qn*on retire de 
certains antres. La patente d'une même classe est égale ponr tin 
h<Hnme q«i prospère et ponr nn antre qni se mine ] l'impAt per- i 
sonnel , on la capitation , pèse d'nn poids égal sur tontes les ttles 
quand le travail des unes est stérile , tandis qne oeini des antres 
enfante des tr jaors. 

Si l'on vent donc imposer direotemept le levenn des capitaux 
et du travail , il làat les iniposer an miru/rmm , ponr qne ceini 
ponr qni l'Smpdt est le pins onéreux ne soit pas surchargé. Ce 
miniinnm sera cependant établi ponr nn anssi grand nombre de 
classes qn'ane appréciation josle en ponrra faire établir. Tîoni 
dirpns ponrqnoî il est nécessaire de conserver ee mimianm et de 
le varier pour chaque classe. Nous dirons au»gt comment la por- 
tion exigible de ceux qni devraient payer plus sera retrouvée. 

Nous admettons que les revenus les plni nombreni , peut-être , 
et les plus variés, ne sont gnères directement saisissables par 
TimpAt : ils ne peuvent être rigourensement appréciés; il faut 
donc s'efforcer de les atteindre au moins indirecfemerU, et 
découvrir , par conséquent , les signes qui les font présumer. 

Il est nn signe indirect qni révèle d'une manière assez positive 
le revenu d'un Individn ; c'est la consommation qu'il fait des 
choses ntiles on agréables ; car nn homme ne peut consommer une 



Douze. bvGoogle 



TsUar ^vi turpauc aon revenu , an main* d^ane mMÙère eonti- 
nue; d'un antre càté, a'il oonionune mmaM, >'il tKéMnriM, U 
ptrtU éGODomii^e eH emfioyie i ^rodaice lut revenu , ou mise «n 
réserve pour être «Oniommée daiu pu teiii|w po^târùor : il os 
jouit pas pleinement alori de ea richeMe ; elle ne prodoitpas bim 
MtiifactiMa compliète et immiédialiB. Cette riehoMe réelle est pour 
lmc»iam.eùelieiiantiaitfuaelmtUtmmt\ elle u'iura pow loi 
le oaraetira d'one iM^eaia effective, d'tme nehcate mal^ntlk^ 
ment profitable , que lanqn'il oonaoïmnera ion ii«a*ea« reve«a 
on »on oapiul mîa en ■rèâttwtt. Altm l^BpM de le «onionvatios 
l'atteindiia. 

ImpMer en rùaoïi de U coniomnurtion eat doae à>pea^f»èa 
IVipûvaUnt d'impoier en raàaon du rewiaii : duia oe ijtitilM , 
ceux qui consomment leur rereau sont impoiét en triton de l««r 
fortnae actÎTe, de leara joniatUMea préaeatei; ewa i^ ieono- 
miaest «Cf{iiitte)<o*it lear impoàtton an inuoeot où Itm fwtuiM 
cédera d'être pawi*e , ai leon jouisunae» deneadnmt réellei , 
et lenr cnidaibation aeca, oeuune lenr riohflaae, angoa^iée de 
fintërfit dea intécMs ; et , de plna , le capital de l'indirida , qui 
fait partie constitutive du capital gocial , sera aa^entéi ee ^ri 
eat on iHen. L'impôt de conaommalion, qui pèse aar le rerean , 
est d'autant pins supportable qu'il ne devient exigible qne loraque 
ie retenu est diaponilile ; il peut fitre Élmf»i jiuqa'â «e qne le 
revenn saitcoa4>léteH>entacqnia; iln'ctt jamù payë,MBa qae 
4a joidatance, qui en eat la anilc , ne aoit goAtëe. 

Onn'apointbîeftapprëciériinpfit delaconaoïunatioAi paree 
qu'on ne l'a pas examiné dans aon ensemble et qn'oa n'a paa re- 
chen^élea conditioDa nëoeasairea anxqoellea il doit être assujetti. 
Om a dit qu'il pesait é^eaiient sur le pauvre «tsnrlcTi*^, qoe 
Je premier même létait aoovent pins chufi ; faesnconp de per- 
«mnesprâSrentdaBcrimpAI établi SOT le revte* : dléa le regar- 
dent uunme phia équitable. 

Pour cela il faudrait que te revenu fût appréciable, et non* 
■4 



Douze. bvGoogle 



( io6) 
aToni vu qn'îl ne l'était pat , parceqae , nous le r^ëtoi» encore , 
la qnanlitë de» eapitaiu qaî le prodnitent n'eit pa> connue, et 
que le rapport du produit au capital ne Tett paa diTanUge. Ainri , 
une juste répartition de l'impAt, en raison du revenu, n'eit pas 
praticable. 

D'un autre cAtë, c*est i tort qu'on a dit que l'iwpAt de eon- 
Mmination pevait autant sur le pauvre que sur le riche. Il est vrai 
de dire que chaque parcelle de consommation coAte autant aa 
pauvre qu'au riche; mai* la totalité de l'impAt n'est pas la mbUf 
parceqne touvent la quantité d'un même objet, consommée par 
|e pauvre ou le riche , n'est pas la même , et que loujours\e nombre 
d'ohjeta divers consommés est difiéreni ; enûn , la consommation 
des objets recherchés des riches peat être plus impoeée que celle 
des objets seuls â la portée des pauvres. 

Ainsi, l'impAt établi sur les consommations totales des hommes 
peut très-bien être tellement fradné qu'il soit en rapport avec leur 
revenu ; nuis pour cela, il faut qu'il soit établi selon certaines 
conditions que nons devons faire connaître , les voici : 

Il faut imposer le plut grand nombre possible d'objets propres 
■ la consommation. 

H faut qne cet objets soient imposés en raison inverte de leur 
utilité. 

n faut, en premier lieu, s'efforcer d'atteindre par l'impAt tontes 
les choses qm sont recherchées par les consommateurs; il faudrait, 
si cela était possible , les imposer tontet, parée qu'aucun indi- 
vidu n'échapperait à l'impdt , et ceni qui ont la bculté de te U- 
vrer aune consommation diversifiée paieraient beaucoup ; mais 
il ett une in&nité de chotei que le fisc ne pourra jamais saisir , 
qui échapperont i tontet let combinations adminittratitet : c'est 
précisément pour obvier à cet inconvénient qu'il est nécessaire, 
pour parer aux inégalités inévitables, de conterver des impAts'mo- 
biliert divisés en cladses appréciables et gradués sur les consom- 
mations ou let revenus présumables de cet classes. 



Douze. bvGoOgIf 



( ■«7 ) 
En denxième lien , il faut que l'impdt »ar les objet* de COQ" 
sommalioii aoit d'antaot moindre, qn'iU aont d'nne pins rigon- 
rease nécesaitt!. Geai qui «errentâ entretenic la vie dn pauvre , 
ceux qui ne donnent aucune jooiasance facultative, qnî sont 
impérieniement réclamé* par le* premier* besoin* , ne peuvent 
éire aaaujetti* à un impAt : ce *eT*it ane véritable capitatîon , le 
mode de tout le plos iniqne; plutieun individu* *er3ient condam- 
ni» i périr pnÛHjn'il* ne pourraient parvenir k pajer le droit , et 
ce que l'Etat aurait pri* d'une main , il devrait le rendre de 

Le* objet* qui *ans ttre d'une indiipensable nécea*ité , *ant 
cependant utiles et d'nn usage universel , doivent fttre légè- 
rement taxé), ^ont savons qu'il est des économistea qni vou- 
draient affirancbir de droit* tout ce qni sert i la cla**e ouvrière ; 
mais est-ce jnste V la classe ouvrière , *an* doute , est privée d'un 
([rand nombre de jouissance*; les denrées qu'elle consomme 
doivent être épargnées autant qne possible ; mai* la claste od- 
vriére aussi doit quelque choie à l'Etat, car elle reçoit quelque 
chose de loi : outre le* bienfaits généraux que donne nn bon 
gouvernement , tels que la protection de* droits ùvil* et de la 
vie , etc. , l'Etat ne donne-t-il pas l'instruction , ne favorïse-t-il 
pas l'indostrie qui fait vivre le* ouvriers. Sans doute , il faut 
augmenter le bien être des travailleurs; mais, pour cela , le 
meilleur moyen n'est pas de tarir les ressources de l'Ktat , c'est 
plutôt d'augmenter les forces morales et les forces productives 
de* ouvrier* ; car , si , en surchargeant le* classes qne le travail a 
enrichie* , on rendait plus faciles les jouissances des classes infé- 
rieures, qu'arriverai t-il 7 Vu l'état de leur intelligence, elles ne 
■ont renfermée* dan* le* hnùtes actuelles que par les nécessités 
de la vie ; si les moyens de l'entretenir devenaient plus ticiles , 
sans amélioration de leur part , le soulagement obtenu ne serait 
que momentané : leur mauvaise conduite et leur multiplication 
aidant , elles retomberaient bientôt dans lenr condition première. 



Douze, bv Google 



A Diea ne ybàto que nom prétcndion* dire qu'il ne faut pai ren- 
dre pl(u pnwpsra U vie dea liouDUS peu fortviéi 1 Je di* , an 
contraire, qa«c«doitttreU bot d« tanteevz cpù ont une «aie, 
nuit ifa» VoMÙq» moyva d'y am*<r «'ut de ^rfectioaner les 
facalU*dece«s<|iiirfprtHitent âMprifaliM«.GaUfwt,)o retco» 
qae prodait le tnrail d'un bcm oarrier , pevt-ttfe imposa , «'il 
l'cM modérëiiMBt. Qunt i cetuqaie l'impM teod trop aatténàAn ; 
îb doivent éin HConriu, et larloBt ralnél phyNqmeateqt et 
maraleoMDt. 

Mai* û l'on impote Ici objets néceuaîref an penple , à pluf fiirta 
raîton doit-onprdleTernse partie du revonafaeilsdnnelie : on 
doit taiar et tour chAcenent toat ce que la riobcMe d«nne ds 
jonîtwnM : m doit iiiip«Mr tooi 1m objet* de c«iii(»niii>tii>B dee 
gom^ndeiu, autant que letmMorea tifc*lei peav<eM leiftlteûdra. 
Ce» hM«U «OB^tveni, qoj toat un vëiitobtc td^vt de MnwnMDa- 
tion puiaqne Toit eoaMWuqc Uiobjett qui Ut oompoMnit, 1b vi^ 
bilier laitueps qui 1» d^re , let éqwpagot dn lux* , et tant 
d'antre* objet* qù annoncent daoi celai qoî en jonlt use fovtnn* 
eoraidërable, ne doivent pas Achopper an* taxe* propor(ÎDRnelle*> 

Cetprineipcsëlantpoaéi, nooi n'avons pas à relJMrdierHie* 
impAt* qui alimmtcnt le trésor poblic sont élobCa coiifonné- 
■auit i la jmlK* et a« bien ttra des peuples. Nons n'avona pa« à 
dire d l'impAt fooeicr a atteint aon maximum, s'il est trop peu 
âevé en ootoparaiMM des impôts qu'on prélève sur lesobjetaqne 
les travailleun ne peuvent s'em^cher de eenMnamer;*iriaip6t 
personnel, qnî est une onifonne eapitatioB, n'est point contnire k 
l'éqoité; si lu* taxe* dont sont grevés les objet* d'an usage oni- 
TOTsel ne sent point exorbitjnte* { ti or n'a point trop épar^é la 
eonsomnatian de* olasset opnlentes , en ad(^t«at ««t ada^ que 
le luse eoiicbât le pauvre , adage inventé par Dem qui étalaient 
' an luxe faatuenx en dépouillant 1* pauvre. Ce* escnniona dsna 
le donaine de l'économie et de l'administration publique ro«s 
entalrn traient bàcn Imn de notre sujet lan* utilité actueUc. Tout 



^lailizccbyGoOgle 



(•09) 
ce qoe noBi cbercbom i etaLUr ett U natore et la justice de riui' 
p6t sur le tel , dont actoelleiaeDt nmu nous oceapoiu. 

Or , il e«t évident que c'est na iiap6t de ocxnommation : ^ ce 
titre il doit (Ira Kdmù ; maiciidmtUre awajetti uix principes 
qui riaient lei imp&ts de cette natnre , et pOKr ne point meotir ■ 
ta nature , il m doit agir «pie comme îinpAt de cAMommatipB s 
ai soD action changer •''! ne t'attache pas aox eeneommateart ; 
si,par coDtéquent , il ne p^ point tur oBc jODiuuuse et >nr on 
revenu , il manque à ton principe : il ne lanrait être admit , i 
moin* qu'en portant mt' l'indutrie » il ne reuplace «ne nwnhi 
naison qui contrariait ^ut durement cette induatrie. 

Nom terminona ici nos généralités: nous avions boioin d'ex- 
poser quelque» principes géitérani , paroe qu'il» no«a wrqnt 
nécessaire! poni résouike quelques questioni , pour appréûer des 
&tU secondairsa qu'on a poaéa d'nne manière inexaole, et surtout 
parce qu'en ce moment ai tant d'esprits mettent toot en discnt- 
sion , on ne manquerait pas de iom dire , quand noot traiterions 
lea questions qui ont trait i l'ijaipAt sur le sel : pourquoi s'occuper 
de régUc on tel impAt 7 il tut révoltant , il est inique , il pète 
bcaoconf plat tarie pauvre qu« tur le riche INont avonamis terme 
à tonUt les entraves qu'on viendrait jeter à travert notre ditcus- 
Hon : noQs pouvons répondre tranquillement aux questions qyi 
noua sont adressé». 

Hais , avant de noua j appliquer exclifaivement , il nous sera 
ponois d'éearUr q««lqaes erraurs q«i pourraient av^ir une in- 
fluence marquée tur les décisions i prendre. . 

Le GoaTernement, dane nae brocUor^ qoi a ité publiée par 
radoùniitratkin de» fiAanoeSt reçonindt que l'impAt du tel ne 
doit pesen q«« Sur U consomlnatioa alimentaire. Ge pnncipe est 
jaste^Botts'en avant dit la raitOD: cette eonMmmaitioDQstsetile la 
aigne d'une jooiaraBce qui repoae nr un rovonn. £b aertn de es . - 
principe , on a adoordé le sel en franclûee de droit* aOi iiiidna- 
triea qui remploient ponr créer de nouveaux produits : l'indut- 
Irie agricole est la seule , dit l'auteur de la brochure , qaî ne 



_ ,i,z<..t,CoogIf 



( ■■■>) 

joaîMe pal de celte (arenr , et e'eit ponr tlcher de la Ivi procurer 
qac le Goa^eraement reeneille des renseif^emeiu nombreos. 
NoDs peniotiR qne le fait avancé n'est point exact dans aa {géné- 
ralité. Aiitiî Im verrerieg ue peuvent employer l'bydrocMorate 
de sonde ; elles sont obligées de consommer la sonde factice , 
fonmie par les mBnnfactnres qui la retirent dn sel marin; tandis 
qne ce sel poarrait servir i la fabrication de plusieurs espèces de 
verres, sang gnbird'altérttîonpréalablei Les verreries paient ainsi 
a4 francs une quantité de sonde factice qu'elles auraient tonvent 
pu remplacer par nne quantité d'hydrochlorate de sonde qui 
auraitcoùté^àS francs. VoiUdoncnn genre d'indnstrie mani- 
festement lésé. 

Il en est certainement d'antres qnî éprouvent nn pareil dom- 
mage ; cela résulte d'un fait que noos devons recueillir. Lorsqn 'an- 
cnnimpAt ne pesait snr cette denrée, avant la loi de i8a6, la pro- 
duction dn sel était de a4 millions de qnintani métriques , tandis 
qu'elle n'a pins été qne de 3 millions lonque l'impôt a été établi. 
Qr, on pose en principe qne la consommation dn sel ponr l'usage 
alimentaire est généralement la même , qne l'impAt existe on 
n'eiiste point. Cette assertion est vraie d'une manière générale 
et repose sur des faits positiGi. D'nn antre cAté , k l'époqne dont 
nous parlons, les grandes manufactures de sonde factice n'étaient 
point créées. Il a donc fallu , si la consommation était pins 
grande quand t'impAt n'existait pas, que diverses industries 
aient mis en usage un principe qni est devenu ensuite hors de 
leur portée. 

L'antenr de la brochure que nous avons citée avance ensuite 
qne l'impAt sur le sel ne gêne en rien la liberté dn commerce ; 
qu'il n'amène nulle part le monopole. L'impAt lui-même , soit ! 
Biais il est des circonstances qni, pour n'être pas inhérentes à 
l'impôt lui-même, en paraissent cependant dériver et constituent 
un véritable privilège ; ainsi , une concession exclusive d'exploiter 
les mines de sel gemme dans sept départcmens n' équivaut-elle 



Douze. bvGoogle 



(...) 

pas i nn monopole 7 et U crainte d'un monopole général ne 
devient«lle pas plut grande quand on voit les eitractears de sel 
^emme l'efiôrcer de mettre les propriétaires des .marais salins 
hors de concarrence ? s'ils demeurent seuls , ils seront en sïtna- 
tion de fixer ari>itrairement les prii. Co antre privilège lenr est 
encore assnré : les fabricant de sonde factice , m£me lorsqu'ils 
sont établi* snr les marais salins , sont obligés de mêler 1 7 ponr o/^ 
. de sulfate de sonde au sel dont ils veulent extraire la sonde. Ce 
mélange a pour but d'empécber le sel d'être employé i Tnsage 
alimentaire. Par ce seul lait , lenr opération perd lypouro/o, 
pnisqu'ils sont obligés de repasser an travail dix-sept parties qui 
qoi l'avaient déji sobi : cette exigence et les inconvéniens 
qu'elle entraîne avec elle, augmentent de 3o pour (yt> les frais 
de fabrication, tandis que les concessionnaires des mines de sel 
gemme n'éprouvent aucune entrave. On ne peut donc dire d'une 
manière absolne qn'il y a absence de privilège et liberté complète. 
Lalibertéesisted'antantmoinsqaelefisc exige non seulement 
qu'on ajoute au sel ij pour o/„ de matières déji fabriquées , 
mais oblige encore les fabricans i payer, k titre d'exercice, une 
somme annuelle de i,5oo francs , et les force de loger dans letir 
établissement deux employés des douanes exerçant on contrôle 
continuel snr leurs opérations. Ce droit d'exercice onéreux et qui 
peut devenir des plus vexatoires , a le double tort de créer des 
sinécures ans dépens de l'industrie et de restreindre le nombre 
des fabriques de sonde par l'impôt de t,5oo francs qui demeure 
£xe sans égard à l'importance du travail. Cet assujettissement 
peut encore avoir des inconvémens autrement graves , parceqn'il 
ne laisse pins le fabricant maître de ses procédés ; il peut en 
résulter spoliation de son industrie. Sans doute il fant des garan- 
ties au trésor ; mais A l'on a recours an contrAle des employés , 
pourquoi ^exiger nue dénatnration qu'on déclare par ce fait insuf- 
fisante et qui impose i l'industrie un double travail. Si , an 
contraire , ce qui est vrai , la dénatoratioD est suffisante , ponr- 



^lailizccbvGoOglc 



( '•' y 

qooi ■unjettir encore la rabricalion ■ l'exercice. Il eH évident 
qu'il y B ici nu tlonble emploi, mi« TérîtaUe oontradiolion. 

Enfin , dms la broehnre A^k citée, «i poee en TaH qae le droit 
imposé à la consommation éa sel n'est point trop éleré : la consom- 
mation moyenne par tète est do i a lîfres par an ; le droit payé snr 
celte quantité «t de i fr. Soc anmetn*; or, enynpposant cbaqne 
ménage de cinq isdiiîdas , on trouve qn'rni mén^^ d'ouvriers 
paie i l'État la somme de 9 francs pour tin condiment qui Ini est 
îndispeniàble. Noos ne Tonloms pas ici parfer en taux de cet impAt 
d'nne manière ^wolne : il fendrait analyser d'une manière com- 
plète le qrstime général des contribations , en peser tontes les 
parties , les sonmettre rigonrensonent in crùerium des pria" 
cîpes et ft la eenanre des faits ; on ne vous demande pas une étude 
si vaste. Itus tard nous parlerons de ta quotité de l'împAt ; mais 
en la fixant, non aurons égard seulement aux besoins dn 6on- 
Tcmement, nons respecterons les nécessités actuelles et les pré- 
vinons iîitnres. En ce moment nous répondons à une assertion 
générale et nous disons que l'imp<jt est trop lourd ponr1>eaucoap 
d'ouvrien. Il est bon de proportion avec les impAts établis sar 
la consommation des ricbes. C'est pour faire sentir la nécessité 
de cette proportion que nous avons élaUi le» principes généraux 
qui se trouvent au commencement de ce rapport et dont nous 
invoquons ici l'application. L'impAt de consommation n'est tolé- 
rableqn'autantqn'ilestproportionneietle pins généra) possible. 
Qu'on compare , par exemple , l'impAt du sel avec celui du sucre 
qui est le sel du ricbe , avec cette diffîrence qu'il n'est point 
ansù indispensable , on verra que la denrée la plus utile à la rie 
du pauvre est vingt fois plus chargée que crile qui ne sert qu'à 
l'agrÀnent des gens opnlens. Kons n'arons point ici i proposer 
dlmpMs^ aussi telle n'est point notrepensée : nous savons qu'un 
nouvel impAt est toujours chose flcheose , pai'cequ'il lèse des 
droits acquits; nous savons aussi que tous les intérêts se lient et 
que si on imposait le sucre indigène , ragriCullurc ferait entendre 



„i,zc.bvGoogIe 



(.,3) 
Mê rdclamaLiont \ on pourrait répondre qu'on ne demande pai 
qa'on place la tue inr le anere indigène à l'exolnsion dn sncre 
étranger , et qae , si le ancre qne noua projlalioBa ne peut anp- 
porter an droit, on ne ferati paa nne perte oonaidérable en eii 
abandonnant la production. Noos n'entrons pas dans cette di»- 
ennion , car elle sort de notre mission. Nous n'avons Tonla 
qu'indiquer on terme de eonparaison. 

Nous ne pousserons pa« plot loin ees g^n^ralit^ , nous n'avons 
été condoita à nous en occnpw qoe paniequ'il y avait quelques 
{oaiaetittidet dam tes faits qu'on avait posés , et qu'à était préala- 
blement nécessaire de lu faire connaître. Nous nrrivo;ii au 
questions qui nous-sent spécialement soumises. 

Ces questions les vtrici : 

i.o Dana quelle proportion les habitans panvres de la cam- 
pagne et des Tillqs eoniomment-ils dn sel dans votre arrondis- 
•ement? 

On pont répondre à cette question , en examinant seulement 
Im alimena eoasommés par les gens de la campagne et ceux des 
Tillei, que la consommation de Sel des premiers est de beaucoup 
lupérienre & celle des derniers , et ce ne serait certainement pat 
exagérer qne la porter an double. 

a.o Quelle est l'importance de cette consommation par télé? 
Quelle esb^lle pour l'easemble de l 'arrondissement? Si elle ex- 
cède la proportion déduite de la consommatian totale de la 
France , quels sont les motifs de cette différence 7 

Les renieignemens qne nous avons pris anprès de divers cul— 
tivateura, avec lesquels nous avons, catcnlé leur consommation 
annuelle, noua ont fait admettre comme moyenne la quantité 
de 3 A 4 hectolitres ponr dix personnes , c'eat-à-dire , à-peo-prés 
36 livres par té te; mai s il faut observer qne cette consommation, 
ét^lic pour nne ferme , est le réenltat de la consommation d'une 
population composée en partie d'adultes, par conséquent, en 
i5 



Douze. bvGoogle 



-C"4) 

comprenant le* enbni dea onvrier» avec eax , on devrait Trauem- 
blablement rëdoire à U moitié la coniomination par (jte. 

D'apràa cca renteignemen* , il est lacile de calculer la conaom- 
mation ■^ l'arrondiiKment ; Tadminif tratioa a plus de données 
gae nooa poar {aire ce calcul. 

Réduite ainsi que nous l'avons fait , la conionunation des gens 
de la campagne eicëderait de moitié la consommation moyenne 
déduite de U consommation générale de h France ; celle dee 
TÏUes serait, par conséquent, dans les limites générales. 

La eause principale de la grande coniommalîon de sel des 
onvrier* de la campagne , c'est l'usage constant qu'ils font do 
viande salée et d'un beurre tellement chargé de sel qu'il est 
plein de cristaux et croque sous le cooteau. Le beurre est saturé 
de tel parce que les fermiers nourrissent leurs ouvriers et qu'ils 
ne trouvent pas de meilleur moyen de les empêcher de manger 
beaucoup de benrre qu'en y mélangeant une énorme quantité de 
sel. Les viandes salées sont fréquemment employées , parceque 
les fermiers ne donnent g uères d'autres viandes à leurs ouvriers 
que celle des bêles qu'ils abattent ohet eux. ils «ont par consé- 
quent obligés de la conserver en la mettant dans des saloirs. 
D'ailleurs , le mfime motif qui leur fait ajouter k leur beurre une 
. grande quantité de sel, les empêcherait de donner de la viande 
fraîche ^ leurs ouvriers. 

3.0 L'industrie agricole emploie-l'elle , dans votre arrondis- 
sement, du sel pour l'amendemeat des terres? Dans le cas de 
l'afErmative , quelle quantité est ainsi consommée par année? 

On n'emploie jamais le sel comme amendement àtA terres dans 
l'arrondissement de Lille. 

4.0 Les terres y sont-elles susceptibles d'être améliorées par 
cette sorte d'engrais? 

Oui ! la brochure, dont déjà plusieurs fois nous avons parlé , 
regarde comme problématique l'efficacité du sel pour rendi-e les 
récoltes plus abondantes. Le fait n'est cependant pas doutenx : 



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( "5) 

il réralle d'eipëriencet bien faites par M. Leeocq, profeiteur 
d'hiitoîre naturelle à Clei-mont-Ferranil , qn'aprèi le« nïlTate* et 
le s'nlfate d'ammoniaque huileux, c'est l'hydrochlorate de soude 
qui acd^e lo plus la Tëgétation, et qu'il conTient à beaucoup de 
genres de cultures répandues dans notre arrondissement, et aux 
diveraes qualités de terre qu'on y rencontre. Le sel ne doit £tre 
rno^i ni dans la classe des engrais , ni dans celle des amende- 
mens , mais bien dans celle des stimulans : îl communique aux 
T^étaux un surcroît d'énergie en vertu de laquelle ils assimilent 
une plus grande quantité de l'acide carbonique qui est répandu 
dans l'atmosphère. 

' Des expériences comparatives ont été faites sur des plantes de 
diffifrente nature ; les unes ont reçu du sél marin, tandis que 
d'antres en étaient privées , toates les autres circonstances de la 
culture étant d'ailleurs les mêmes. Il résulte de ces expériences 
que les plantes arrosées avec le sel marin avaient un poids pin* 
considérable après la dessication , et contenaient plus de carbone 
que celles qui avaient été privées de sel. 

Od s'assura ensuite de l'action des plantes arrosées avec une 
solution de tel marin sur l'acide carbonique répandu dans l'air : 
placées dans une atmosphère à laquelle on avait ajonté un treî' 
xièœe d'acide carbonique, elles absorbèrent un tiers de ce gaz 
plus que les végétaux qu'on avait placés dans des circonstances 
semblables , mais qn'on avait privés d'bydrochlorate de soude. 

Ce sel donne de ping aux végétaux la propriété d'absorber une 
plus grande quantité de l'humidité de l'air et de ta retenir avec 
plus de force; il augmente,enun mot, leur force d'inipiration : 
les plantes qu'on avait stimulées par les arrosemens salés conte- 
naient une plus grande quantité d'ean et se desséchaient beau- 
coup plus lentement. Ces expériences ont été faites avec soin; 
elles sont en outre appuyées par des faits naturels que tout le 
monde a observés ; c'est que les plantes qui vivent sur le bord de 
la mer ont généralement des feuilles plus épaisses , plut charnues. 



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(..S) 
ptai plnnc* d*«aa dévastation; cellciqai croîtMnt mr la bord 
dei source* nlieê éprouvent loi nème* modificatioai. De* uMg» 
r^wndn* on di*ers pays attesteut encore l'eflicaciU du (al ; 
■inii, en dîfiiirentei contrée* et notamment en Hollande, on 
répaDd lur le* terre! du aable encore imprégné de tel nurin. 

Il rétnlte de cet fait* que par la ttimnlatton cauiée par 
l'hydrochlorate de loade Ica plante* TÎTent plos aux dépen* de 
ralmoipkère que du toi ; elle* ('emparent de l'acide carbonique 
qui ett répandu dan* l'air avec plu* d'énei^e , et peuvent t* 
paner de celui qui «e tronro dan* le *al, mai* qu'on n'y d^>ot« 
que par le* enflai* , etc. De plu* , lea plante* attirent et retïnt- 
nent plot fortement l'humidité atmotpliérique ; anni le ael leur 
eitnil d'un trèa^rand (ecour* quand elle* vivent dao* de* terraîna 
aecii On voit en effet le* plante* marine* croître «cuTent dane le 
lable pur et offrir nue régétatiau vîgonreuie. 

Le* fait* précédemment conataté* par de* eipéHencea mina- 
tieuaemcnt bite*, il a fallu redierclier h le* même* rianltatt 
*eraient obtenu* «ur let végétaux cultivés eu grand. Dr-i bande* 
parallèle* ont été di«potée» et on y a temé le tel en proportion» 
difiérentei. Hajvi ces bandes ont été cultivé* l'orge, !e froment, 
la luzerne , ta pomme de terre , l'avoine ; on a toujours remarqué 
que le* bande* qui contenaient le tel en proportion convenable, 
portaient de* plante* d'une végétation plus forte, plus vigou- 
reuse. Le même effet a été obtenu d'une manière remarquable 
tur les prairies : les bandes convenablement salées avaient «ne 
Iierbe plus bante, plut touff'œ, plus verte, qui contrastait aveo 
celle des antres parties , comme l'herbe qui pousse dans les pl- 
tores aux endroits où ont été d^>osé* le* eicrémcn* des bettianx ( 
mais elle présentait cette différence que, loin d'être négligée 
par les animanx comme cette dernière, elle était vivement re- 
cherchée. 

Le lin sur le^el on a répandu da sel acquiert aussi une végé- 
tation plus brillante , il devient plus serré , et la tige acquiert 



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(■■7) 
une plot grande hratenr ; inan te» grai&ea ne lont pai pim nom' 

En général, on rasasrquo qna lo m1 marin a pour aotion ip^ 
eiale do favorîier le dëTcloppeiiMnt dei fenillea et det lîgn, et 
non fleloî dei graines : cala tient probableueiU ji od qn'U a 
ponr effet de favoriser l'absorption et U déoomporition de l'aeide 
CBrboni4{Be | cette décompoeilion «M bdoeuaire k racuoiHement 
dei partie» foliacëei det plante! 4 landi* qu'elle parait nniaible h la 
(ornulisn et à la nutarité du fruit* , ai l'on en jnge par lea 
cxpërienOM de B^atd t peOdnnt la maturation , en effet, il j a 
dégagement d'acide carbonique. Ponr que les végétaux qui «nt 
reçu du gel prodniient une auMÏ abondante récolte degninea, 
il faut qu'il toit oHoeté aux engrais ordinairea. 

n reste à Mvoir dans quelle proportion le stimalant dout nous 
recherchons les effets , doit être employé ; car s'il est atile dans 
eertainee bernes, il est nnioàbla lorsque ces limites sont dépassées; 
il «I est Wnsi , dn reste , de tous les stimulans apjdîqués i l'oi^- 
nisme animal et végétal 

La quantité de êd à empli^er varie selon )e sol qu'on cultive 
et selon les espèces de plantes qu'on j veut récolter : U propor- 
tion qui semble la plus généralement oonventble dans les b<mnes 
terre* franches, c'est de trois à six livres, semées' en poudiv, par 
are 1 au-dessous de cette dose, le sel ne paraît produire onoan 
effet , aa-deisu* il eat nnisiblB. Dan* les prés humides , on peut 
avesavan toge r^MndreJDsqa'idonMetvingt-quatrclivres par arc. 
On remarquera du reste , que le sel est plu* uUle dans les terrains 
secs , parc«qa'il dMme aui vëgélanz la propriété d'absorber et de 
retenir rk«nidilé stauM^béiique , et que île plus, dans ces ter- 
rains , il faut l'employer en moindre quantité , ce qui est une éco- 
nomie. 

5.0 L'impAt étant supprimé, ou rédoit, pensu-vons qu'on 
pourrait employer le sel & cet usage, ou l'employer en pins grande 
quantité , et qu'il ne serait pas trop cher , grevé qu'il serait tou- 
jours du prix d'ocbat et des frais de trausport ? 



Douze. bvGpogle 



(■■8) 
- Hou pemons <pt si l'impôt jtait rappriiil^ , oa coiuidérable- 
mcnt diminné , on pourrait facilement le répandre (ar noi terrei : 
le jmxd'achatetle transport ne ponmientarréternoi cul tîvatcurt. 

6.0 Le* propriëtairet on nourritienn de bettianx de votre 
arrondiuement, mettentila da tel dans !c fourrage qd"ih leur 
donnent ? 

lia n'en mettent pas habitneUement , ili n'emploient ce 
condiment qae lorsqu'il est ordonné par le médecin rétéri- 
naire ; mai* ils connoiiaent trét-bien le parti qn'on en poorrait 
tirer; ÏU savent qu'il est lartoat n^e aux bestiaux qui paissent 
dans le* terrains marécageux , et qui se nourrissent de fourrages 
de médiocre qualité. 

7.* S'îk en mettent , quelle quantité est employée annnclle- 
ment par tète de boeuf , vache , veau , génisse , cbérre , mouton , 
brebis, etc.? 

Nous avons dit que le sel n'est point d'un usage babitnel pour 
lès bestiaux, par conséquent, on ne peut faire nn état de la 
quantité consommée par tète de bétail. 

8.0 Quelle quantité totale se consomme de cette manière dans 
votre arrondissement? 

La quantité totale du sel consommé par les bestiaux, plutôt 
1 titre de médicament que d'assaiBonnement ordinaire , est peu 
appréciable. 

g.o En ces de snpprcsnon ou de réduction de l'impAt , ces 
quantités seraient-elles susceptibles d'être augmentées pour les 
bestiaux? 

' Assurément les quantités consommées augmenteraient consi- 
dérablement. Le minimum de la consommation serait probable- 
ment: 

Pour nn bœuf ao kilogr. par an, ou 3 onces par jour. 
^— une vacbc 1 ■ i ■.•-!■.■■ . 



—— un cbeval 10 - 
'Veau et génisse 5 - 



-Brclris 3 i/a..' ■ 1/4- 



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( "9 ) 

Gei qcuintitét lont certainemeut insceptiblet de s'accroître. ■■ 

to.o L'impAt ëlaot maintenu , qneh moyens y anriit-il d*em- 
p£cher que le kI qui terait délivra en franchise ponr noarriture 
des beitianz , ne î&t bauduleniement diitonrné de cette desti- 
nation? 

Cette question est la plus importante de tontes ; celle ponr 
laquelle toutes le» antret ont été faites. Elle est en même temps 
la pins dii&cile. 

On ne nous demande pas quel proc^d^ on emploierait ponr 
accorder en franchise de droit le sel qu'on poamit répandre sur 
les champs ponr les fertiliser. Car , dans ce cas, on pent l'altérer 
comme ceini qu'on accorde aux manufactures de sonde lactice ; 
le noir defnmée, le goudron qn'ony mêlerait ne idiangeraient pas 
son action ; le snllàte de soude qu'on y ajouterait aurait comme 
l'hydrocbloratc : «es propriétés on été constatées. 

On doit dire cependant que le mélange dn snlfàte de soude 
augmenterait la valeur dn sel , et la ferait monter de 3 fr. 5o i 
8 fr. ; peut-être cette augmentation de prix empêcherait-elle 
d'en faire un aussi grand usage. Il y a déjà là obstacle : on éprou- 
verait de plus grandes difficultés pour donner le sel anxhestiauz. 
Ce condiment offert aux animant doit être pur, ou au moins 
n'avoir pas nn goût qoi lenr répugnerait. Nong ne connaissons 
vraiment rien qn'on y pourrait mêler , pour l'empêcher de servir 
à l'homme, toat en restant propre à l'alimentation des bestiaux. 

Onpourrait avancer que si, jusqu'à présent, on ne connaît rien 
qu'on poisse ajoutei' au sel , on pourrait an moins mêler ce coodi- 
ment aux nourritures des bestiaux , en présence des agens de la 
douane ; la quantité qu'on y mélangerait et qui serait déterminée, 
serait si petite qu'il serait impossible de l'extraire ;.car la valeur 
dn sel n'indemniserait pas des frais de l'opération et de l'altéra- 
tion des sabstances nutritives à laquelle il faudrait se résoudre. 
Ainsi, dirait-on, on pourrait permettre l'addition d'une quantité 
de sel anx diverses farines , celle de fèves , par exemple , anx 



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( '« ) 

tonrteani en pondre , 1 \i drécke , etc. , si l'on consentait ft faire 
cette addition en présence des emplo;^ de la douane. 

Quant ans foins et antres fbnrrages, dtrait-on, dans le même 
système , on pourrait les arroser avec nne solution de sel , dans 
une proportion convenable , sans {|u'on puisse ensuite le retirer; 
car 3 faudrait laver les fourrais et (Ure ciistaliser ; ce <pà est 
inadmissible i cause des frais. TVaiBenrs , si on jetait du sel sur les 
prairies naturelles ou artificielles, iljerait moins utile d'ajouter 
du sel anz fourrages ; parcequ'tls seraient de mnlleure (][ualité , 
leur v^tation aurait plus éti vigoureuse, et ils contiendraient des 
principes plus aaptdes : le sel lui-même passerait en partie dans 
leur tissu : on sait , en eflet, que les vigiUnx absolvent les sels 
snlubles ; les végétaux qui croissent sur le bord de la mer con- 
tiennent nne grande quantité de soude ; les mêmes espèces culti- 
vées au milien des terres en contiennent i peine, à moins qu'elles 
ne croissent sur les bords des sources ialines;Ia Bonrracbe, qnand 
ellecrottdans les décombres, la Fariétûre, quand elle vé^te sur 
les vieilles murailles, contiennent nne asseï grande quantité de 
m'trale de potasse. On est donc fondé à croire que les plantes , 
dont la végétation serait activée parle sel, seraient en même temps 
pins savoureuses. Nous avons d^â dit que dans les prés les bes- 
tiaux recherchaient infiniment l'herbe qui crott sur les points on 
le sel a été répandn. 

Quoi qu'il en soit , si l'on vent ajouter du sel aux alimens des 
bestiaux, il fànt tronver le moyen d'appeler la douane à constater 
la réalité dn mélange ; dans les lieux où existent des agens de 
douane , les cultivateurs seraient forcés d'opérer en lenr présence; 
dans les cantons où n'existent pas de bureaux de douane , si 
l'éducation des bestiaux est assee importante pour réclamer l'em- 
ploi dn sel, il faudrait déléguer des agens dn lise qui seraient 
payes par les parties intéressées. 

Il nous semble évident qu'un pareil mode d'opérer rencontre - 
i-ait des obstacles insurmontables : les entraves , .les formalités , 



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( "• ) 

tes (l^acomws d^Ueruent le» cumvattw» ; h» fraU qa'en- 
tralneraient tonte» les précautions à pi'<iu]j:e renjjrûent le sel 
tn^ tbta ; U fidéUfié dm ageni 4e }a douMe , ûolé* dam le* som- 
munet ivraies , ne {KMMTait être coiutat^, etc. Il Aot d«Dc i^ait' 
danaer de pareMlei metaix». 

N(iw.«*flntint,d'tinaiatrecAté,qn'DO£#itérRtioi)coii>'imbleet 
MiGbaate .dà m1 peati jnaqa'à pné^ent , .^re considérée comme 
impraticable. Nons penions donc que le pTobléw« pmpofié par le 
fiiwiwiHkwnmt , (fvà demande à Ireaver us M^«n d« iivr^ le 
net, €M_fi-ëtKhite , à PafficÊtiOtre , en a^ruervant U droit ae- 
ttfl, ut onprobUaie inK^Ue. 

U &At idiQuc eatrer dati» «n autre système : et ce tjttiiae ne 
pAstAkekaiéqmesaraiie.diminntian del'i«ip6t;inats onaposé 
en fait q}i>l était n^ceawre q^eirËtatcoKServitlemémererftiiiV. 
D'un antre cAté, onaaflBnné cjael«nte r^4^etion.de U.taxeëtaît 
une perte nette pow )e tràor. Il n'y avrail donc rien i lôîre si 
o» jRdmeittait la réftUté de ces deox «sertioiu ; mu*^ sau ronltàr 
4v<»t«r i* première, itoas cootestoni 1^ j^lUë de la dernière { 
aattt pensons q^ç n on ^minnait coasidérablemcnt l'impAt, 
l'i^iijiftlhiwe pevrvatt .«nployer le sel, et que la j-ecotte.dn trésor 
«# diîmioiierait pas ; mais ponr obtenir nn^aceil résnUat , il fàn- 
dntit qne Ja dùmnation de la Use fAt considérable ; qn'eUc fàt 
rédwte 1 par .exemple , an dixième. 

^QW jri'anMU pal à noos occi^r d'nne manière expresse des 
COttiéqneoces d'iuie diminution du droit sur leiel , pnisqn'ancmie 
question n'est basée sv cette concession ; mais cwtaoe noos pen- 
sons qn'U jkndmAécessairemeitt rendre l'impAt moins fort parce- 
qn'il ,est trop ilonrd et qu'il n'est point proportionnel , comme il 
&ndraitroQier on^moyen d'accorder à r«gricnltnre vo ag^nt qoi 
ïoi «st indispensable, eomme non» croyons qu'on n'a refusé 
dVvoir reeflor* Ji une diminution d'impôt qae parceqn'on a tou- 
jours cqand^té cette diminalioD comme une perte absolue pour le 
tréMr, JBONS éprouvons le besoin de cwnbattre cette fansse pro- 
posttioo. 1 6 



^lailizccby'Godgle 



( >") 

Baiiemblons donc A ce «njet qnelqnei donnée» qni, nom le 
pensons, ont quelque valcnr. 

1 .0 La contommuLioii alimentaire dn «el augmenterait peu , ei 
l'impAt ^tatt conaidérablement diminue ; cela est vrai , puisqu'on 
a remarqué que loraque cette denrée était afiFranchie de droit, la 
consommation par tète ne différait gnère de ce qu'elle était dans 
les pays de (prande gabelle. Cependant la quantité consommée 
ao^enterait un peu. 

3.0 II est reconnu qne snr toute la frontière la consommation 
dn sel paraît nulle, parceque tout ce qui entre dans Tnaa^ alî- 
menlaire est introduit en fraude. Ce fait repose sur des obser- 
vations bien constatées par l'administration des douanes. Dans la 
suppoûUon d'une (grande diminution delà taxe, on gagnerait 
donc tons les droits perçus sur une quantité considérable qui , 
actuellement, échappe à l'action dn fisc. 

3.0 Si l'impAt était réduit an ^xiènie , les fabricans de tonde 
aimeraient mieux payer l'impât qne s'astreindre^ la dénaturalion 
dn sel et ii l'exercice , parceque ce ne serait pas pour eux une 
dépense plu» considérable , et parceqn'ils enteraient des entraves 
excessÎTement gênantes. Les petits fabricant y gagneraient parce 
qn'iU ne seraient plus soumis au droit fixe de i,5oo franciponr 
surveillance ; ils ne paieraient qu'en raiton de ta quantité de sel 
qu'iU consommeraient , et l'on ne verrait plus , par une injustice 
criante , affranchir de l'obligation de faire les mélanges la fabrique 
des produits chimiques établie & Dieuie par la société concession- 
naire des mines de sel gemme. Les fabricans de soude auraient 
encore un avantage , c'est qu'on pourrait restituer l'împOt pour les 
quantités exportées; cela se fait pour beaucoup de' produits; 
tandiJ qn'actnellement aucune restitution ne peut avoir lieu , 
puisque l'augmentation du prix provient de frais de manutention, 
etc. } maù l'Ëtat percevrait les droits sur toute la quantité de sel 
livrée à la consommation intérieure. Ainsi, les frais qui sont lâita 
maintenant en pare perte par les fabriques, seraient convertit fen 



^oiizccb, Google 



( .»3 ) 
nne «onune qni entrerait au tréwr. L'État perceTiait donc du 
droits tni' une quantité énorme de «el, quantité qui angmenterait 
néceuairement , parceque la fabrication aérait pins économique, 
ntoini ^née par Ae» formalités déiagréables , que l'eiporUtion 
serait plus facile, et que les petits établisKmeni ne seraient plus 
mis liora de concurrence. Voilà donc pour le fin; un ënonne 
produit. On dira, nous le savon* bien, que dès-lors l'impAt 
■ur le sel n'est pla« an impôt de consommation, et que, par 
conséquent , il n'est plus équitable ; mais il est bien évident que 
la consommation finira par payer le droit , et qu'il n'y a qu'anti- 
cipation. D'ailleurs , cet impôt ne serait-il pas aussi équitable que 
celui établi sur la plupart des produits employés dans nos manu- 
factures? Celai de 58 francs qui pèse sur loo Ul. de salpitro, 
par exemple. Celui qui pèse sur les indigos , etc., etc. , et dans la 
proposition actuelle, l'impôt serait d'anta&t moin* attaquable 
que les indaslrie* qu'on veut défendre contre l'impôt, loin 
d'être cbargées , paieraient moins et seraient plut libres. Ellea 
béniront celai qni , en leur imposant un droit , leur ouvrira une 
source d'économie ou même leur donnera la vie. 

4-0 Les propriétaires de verreries qui, d^nsla fabrication de* 
verres de bouteilles , peuvent se servir de lliydrochlorate de 
sonde an lien de sulfate de soude et de soude brute , obtiendraient 
un avantage immense & consommer le premier de ces sels. Si 
actuellement ils ne l'emploient pas on s'il* l'emploient très- 
rarement , c'est que leur consoouuation est trop peu importante 
pour qu'ils demandent à se soomettre à l'eiercica qui pèse sur 
le* manafactures de sonde en même temps que le* frais de l'alté- 
ration du sel ; on doit donc voir nne nouvelle augmentation du 
revenu public dans l'emploi da sel par tes verrerie*. 

5.° D'autres manufactures consommeraient évidemment da 
sel : la quantité employée par cbacune d'elles serait pent-ètre 
petite , mais le total serait considérable : cela résulte du fait que 
nous avons rapporté. Avant la loi de i8o6 , la production dans 



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( '=4) 

no» maraîi îâlant était doaze fois plus contiâétablt qnVHe n'a été 
■prèl rétablinemettt éh l'impAt , et cependant la coiMommatîon 
altmehtaire ti'a jKÂàt ifigmenfé <bns nrte partHle propoftiaa , «I 
lei fitbriqne* de aonde n'exiitaient pcânt. 

6^ Enfin H cit éTtdent , d'après les falU qae nous irrôtis rap~ 
portés, que si an droit léger était étabG tar le tel , et celui qne 
nons proposcriis ett Inférienr anx frais qu'il Taut faire poarl'aiia- 
rcr qae le sel liVré à rindnstrie n'ett point détourné frandaleti- 
sement de sb JestinlUon, Û est évident , dûoni-nona, qne le tel 
serait emplof é en quantité immense , Soit pour la hotiMtare des 
beltians, soit ponrl'àlnetidement des terres. 

Ainti, l'impftt serait augmenté, parceqoe la eohsomdiation 
dîmeataire i'aiiËrOttraît an peu, quË la fraude ceMeratt, qM les 
'fabrique^ existantes vénéraient au trésor lei lommes qn'onr perd 
en surveillance et travaui inutiles ; que de nonrellei r^riqnet 
emploieraient ube matière première qui serait pour elles d'nn 
grand aTantaf^e , et qu'enfin , les nourrissenra de beitîaTti et les 
cultivatenré »t sertiraient d'an agent qui est pour eni presque de 
première nécessité. Ou non» nous trompons fort, 'on la quantité 
de Ret Consommée serl:it décuplée. Alors le produit de l'impAt se- 
rait le même qu'il est â présent. 

Cette assertion acquiert le càractèie de la certitude h plas 
évidente, si on en croît HIII. Chaptat et Duplessis-Greirèdan, 
qui déclarent qn'aVaiit l'impAt, les marais salatis produisaient 
douze fois plus qo'à présent; cependant, l'industrie était loin 
d*âtre alors ce qu'elle est aujourd'hui. 

n est certain que l'impAt , par ta diminution du droit , teraif 
îmmédiatémeitf perfu Sur une quab^té plU8 graAde; ntaîs noui^ 
ne devons pas càcber que la totalité de l'aagitiËntation ne ièt&ït 
obtenue que successivement : elle n'arriverait qtt'au tat tt i me- 
suré de l'augmentation des fabriques ; elle M se ferait Mntir que 
lorsque l'àgrioultuve aurait reconnu tous les avantages qu'elle 
peut retirer de l'emploi dn sel, elc. Dans les circonstances ac 



Diailizc^bvCoOgle 



( i»5) 
tnellei , on ne pent donc tonfer k dtm»ttâtr an gonTernement ta 
dîmÛHirion de la taie , t»t, pMir 6tn pro&laMe k l'Htàt , il fao- 
dmt qne la diUti notion fât eoiHidérable. Ce s'est que dam let 
temp» calmei qn'on pent M> Uvrer k de pareils ewali; ttai< quand 
dei jonn paitiblot viendront Irâre snr la Pranofr, noiu penfont 
qn'il faudra recourir aa dé^rèvemefit qae noua pnlpotons. 

On ponrra j parrenir usinent : atoiî , il serait poiiible d'éta- 
blir temporairement, ei tenlementjniqn'i ee qne la ooniomma- 
tioo ait acquis le d^ré dcmt elle eit évidemment nueeptililei 
nne taxe moins pr^diciable i rinthntiie , qui serait supprimée 
aossitM qne le montant des droits annîtaeqnis le tanzjngëanffi- 
sant ; on tnen , on prohoncerait la rédnction qnand le f^mterat- 
ment obtiendrait des recettes rapérienres aux dépenses rigon- 
rensement n^essaires; oit bien encore (nons pcrltfni de cette 
ressDuree avec jieit de eonfiatice, pareeqne tont le monde a'eA 
empare ) , on poarrait encore eontaerar nne partie de ta dotation 
de ramortiueuient poii^ eomlïler nn déficit qui devrait dimmner 
d'année en année. Hons sommet , moins qne personne , disposés 
tk demander la diminntion de l'amortissement delà dette, parce 
qaece qne nous croyons le pins utile i l'État, c'est de diminuer 
nne chaîne qni pèse snr lui et l'arrête dans le développement de 
sa prospérité, et diminne souvent sa sécurité; mais nom neserioiu 
pas éloignés de faire la sorte d'emprunt qne nous proposons, pour 
un temps conrt, qnand, en ne relardant l'acquittement de la 
dette qne pendant quelques années , on favorise d'immenses in- 
dustries , on soulage les pauvres et on obtient, en peu de temps , 
nn impôt qui, étant bien assis , ne surchargeant pas la popala- 
lion , et permettant nn libre essor aux travans les plus prodoctifs , 
créera d'abondantes ressources à l'État, et lui permettra de se 
libérer plus promptement des dette* qu'il a contractées. En géi- 
néi'al , nous serions assez disposés à prendre dans les fonds dispo- 
nibles le moyen de tentei- des cbangemcns qui doivent être bien tAt 
une source de bénéfices pour le trésor et les citoyens : sans cette 



Douze. bvGoogle 



( •>6) 
reuoarce, on peut rarement tenter de f[T«ndeti am^ioratioiu. 
C'est la diminution perpétuelle de l'amortiaiement qui est con- 
traire à tont principe d'économie. Lonqu'oo emploie d'une ma- 
nière IncratiTe le* fond» disponible* , loin de retarder l'fpoqne de 
l'acquittement de la dette , li on rend plu protpèrei le» finances 
de l'Ëtat , on ne fait que la Uter et la rendre plus certaine. 

Quoiqu'il en (oit, nom penton* qu'une dimînnUon de l'impAt 
lar le ael , dan* une trè*-grande proportion , eit le seul remède 
qu'il y ait à proposer : c'est le seul mo^n de dégrever le pauire , 
de donner toute liberté aux industrie* existantes, d'en faire 
naître de nouvelles , de fiToriser les proférés de l'a^culture et 
l'éducation des troupeaux , et de conserrer au trésor nue somme 
conndérable dont il a besoin. 

Cette somme ne serait pas acquise immédiatement à l'Etat dans 
sonint^rité, et, par conséquent, il faut attendre le moment o& 
il trouvera les facilités d'opérer sans crainte la réduction ; mais , 
li l'on était convaincu qu'il adopterait ce système , les popula- 
tions auraient au moins l'espérance d'un prompt allégement , et 
témoigneraient leur reconnaissance par anticipation. 



Douze. bvGoogle 



( "7) 

LITTÉBATCRE. 



EXTRAIT DU RAPPORT 

Sur ta Iraduclion en vers Ji-ançaia , par M. Moulas, iTune 
pièce de vers du poète espoffiol Quùuana , iatàuUe : Sobre 
ci ettadio de la Poena ( Sur F Aude de la Poésie ). 



Lu littëratenra n'ont pa* one opinion bien irrètée lurlei tra- 
dnctioni d'oavra^ei en Tcn. Les uns croyant k la possibilité d'en 
faire de parfaitei , les antres niant , an contraire , qn'on pnisse 
parvenir i TÛncre tontes les diffienltés qne présente ce genre de 
composition. 

C'est dans cette dernière classe qne nous non* rangeons, et 
notre opinion, ponr avoir qnelqne poids, demande i Être déve- 
loppée. 

Tont autenr qni écrit dans les divers genres de Uttëratare , a 
dû faire nne élnde approfondie de sa langue maternelle ; il faut 
qn'il connaisse , non-senlement la valenr des mots , mais encore 
les nuances qni séparent les synonymes ; qu'il se rende babile 
dam l'enphonie , et que son oreille exigeante repousse les sons 
disgracienx, comme son esprit rejette les termes impropres. 
Lorsqu'il a appris à bien connaître tontes les délicatesses de sa 
langne , il l'inspire d'nn sujet , et c'est toujours sons l'inSnence 



_ ,i,z<..t,CoogIf 



(■>8) 
d'une idée prédominante qn'il le traite. Il j a donc , dam tout 
onTrage d'esprit compote dani la lan^e maternelle , entente 
parfaite de eette langue , et inflocBce n^rale qui préside aa choix 
da tnjet. Cet denz conditions, sans lesquelles il ne pent exister 
anconbon ouvrage, se relroiiTent-ellei dans une traduction? il 
nous sera bcile d< pronTer U aégstive. Qaelqne connaissance 
qn'nn étranger ait pn acquérir d'une langue, il n'en counait 
gnto qoc le ^lécsiiisiiuj 1«* dâic^Vue* 4» langage liv échappent , 
et M» «rrille /x peut en di»ti i ^iwr facilcna^t la partie enpho- 
oiqne ; Q conaatt la langue prefaïqae , mût non la langue poé- 
tique , i laquelle ses oi^anet refusent de l'initier complètement 
L'inspiration manque entitovnent au traducteur , car on ne pent 
donner ce nom an sentiment de préférence qni fait choisir, pour 
la traduire , telle ou telle pièce que l'on admire parceqn'on l'en- 
tend mieux qae telle ou telle autre. Un auteur original adopte 
parmi les idées qui se présentent en foule i son esprit , et sans 
qu'il s'en doute , celles qui se prêtent le plus facilement au génie 
de ta langue «t au go&t Ai la mttion ponr Uqnelle il éorit. Une 
expresw» i^it couvent najtre une idée «nia nodifie. Oenent-sl 
impassiUede trourer 4at mets npbl<« et wnoret ptnr rendre une 
idée d^'à conçue, on l'abanduBe potir<cK«heiû' one antre ; le 
travail est donc facile , et il pent continuer long-teiB{U tous l'in- 
fluence mAme de l'iaspiratioo ou de l'enthousiasme, lïln traduc- 
teur, an contrakcg s'il vent ne pal trop s'^ioigoer de son jnodèle , 
marche toujours environné d'obstacles. Une expression était heu- 
reuse, et elle amenait on bon vers , il faut f renoncer de peur de 
paraphraser l'auteur que l'on traduit ; tel mot n'a point d'équi- 
valent dans une autre langue , il faut y suppléer par une péri- 
phrase; tel aulie, faible, ne peut-ie traduire que par an mot 
fort , on Jart.paj- un ^ot faible. £n luttant oontre toutes ces diffi- 
cultés, co^ime^t espérer decouKmrlefeuMiuéquiidQaneMin 
tcfletàtons les ouTragesd'espnt? 
-Cas. difficultés sont commanes à toutes les langues ; mais il en 



Douze. bvGoogle 



(■>9) 
Bit qni sont pliu partîcaliérci à la n6tre , et nous ne répéterons 
pa« i«û ce qne tout le monâe tait, c'est-à-dire , qu'elle marche 
etabari'SMée d'article», de prépotîliona, de Terbes anxilîairea i 
etc>,etc. Que toutes le* raisonténnméréeRptiuhant soient on non 
■ntceptiblei de controverie , il est certain , do moJna , qne nous 
n'avons en français aucune traduction de poètes qui pniste lut- 
ter Téritablement avec les originanz , et nous n'en exceptons pas 
Oiëme la fameuse traduction des Géorgiqnes, bien qu'elle four- 
inille de beantéi. Il nous serait fàdie de le prouver par une foule 
de citationa , mais nons nous contenterons d'une lenle, et noua la 
puiteroDS dans le débnt du premier livre : 

Qui4 facial Icelas'segetet ! quo tiJere terram 
Vertere , Meeceruu , ulmit gue adjungere vues 
Conveniat, tjuce cura boum, quù eullus kabendo 
SUpecori, tribus quanta eaj)erientîa parais 
Hinc cancre, incipieun. 
Voici la traduction littérale de ces quatre veri : Je vais , S 
Mécènes, entrefa-endre de chanter ce çuirend les moùtoni 
abondantes, dire sous quel sîpie il convîerU de labourer la 
terre et de joindre les vifftes aux ormeaux ; quels soins on 
donne tauc baeitfs, quelle éducation exige le bétail, et tout 
ce que Fexpérieace nous a Offris sur tes abeilles économes. 
Bemarquei que cette traduction rend assex bien le sens du la^ , 
mais qn'eDe ne donne ancune idée de la phrase et dn mottr&> 
ment poétique; en effet, quelle différence entre ce début lan- 
^issaot : Je vais, 6 Mét^net, enireprendre de chanter ce qui 
rend les moissons abondantes, et la rapidité des mots quid 
facial lœtas se§eles; qni peut espérer d'imiter l'heureuse cond- 
tîon de ces çipressïons : 

Quiv cura boum , quis cultus habendo 
Sitpecori, apibus quanta experien^ parois. 
Hemarquei aussi qu'il faut dix-neuf mots français pour rendre 
•7 



Douze. bvGoogle 



( >3<>) 
doate nUtU Utint ; encore le sens n'ett-il pa* )iet. Un antenr ei- 
tim^ a traduit comme il mît ces quatre ven : 3e rfuuUe tari tte 
rendre les campagtui Jîertîlet. Je dirai, 6 Mécènes f sous 
guet eiatre il faut labourer la terrt H marier la Vtpie à tbr- 
metai ; conmienl les troupeaux se conserveni et se wudtipUem, 
et tpteUe est Fùidiulriease économie des abeâles. Cette tra- 
duction eit heUrenM et auet fidèle ; mait la grlce de rorigioal 
a diipam *n mSme teAp* que l'harmonie. Delill); a lutté arec 
moînt de bonheur, parce qn'il aicritm ten.Voîcis&tradactîoi): 

Je chaule lei moiMon* : je dirai Mot qncl tigne 
Il faut oaTrir la terre et marier la vigne ; 
Le« aoini induetriem que l'oa doit aux troapeaax , 
Et l'abeille éconotne et Bea sage» tràram. 

Vertere terrtun mIhI bien rendu par ouvrir la tetfe? Le 
tradnctear ne derait-41 pa« dire le ntfm de l'aiWe tnr lfl(|ael la 
vigne appnie la faiblesse de la tige, et devaitnl omettre de 
nommer Mécènes, le protectcar et l'ami du poète, et Delille 
s'est contenté de rendre aillus habendo sitpecoriet a négligé de 
vendre qua cura boum. Enfin il a traduit apibut guaiUa expe- 
rienda parcis (i) par un vers qni ne traduit pas la pr.nsée de 
l'original, etc., etc. On Toit combien il est difficile de vaincre 
les obstacles qui entravent la marche da traducteur. 

Si des langnei anciennes nsu passons aux langues vivantes, 
nous ne trouverons pas moins de difficultés, même -dans celles 
qui sortent d'une mAme souche ^ ainsi , nous ne pouvons espérer 
de bien rendre les vers italiens ni les vers portugais. Aklgré 
Baout'Lormian , on attend encore nne traduction du Tasse. 
Personne n'a oté traduire l'Arioste, le Dante ou Pétrarque, Nous 



(i) CcpaiMgeMt, «BimM, «UvtruaiMI inttipl'M^ Ic««nt*»il*fit attii- 
buir ejpericnfin aux abtillci, et d'autiei l'tpjilt^iia aux pecsoime* ifà \m 
loignenl. 



Douze. bvGoogle 



( .31 ) 
n'avom que des tradactioi» en prose de la Losiade , et seulement 
des imitationi de> }>Detcii e^pa^nol». 

Peat-étre votu «emUerp-t-il, loeMJeun, que c'est mal lenir 
le» intëréU do candidat qoi prétead i vos suQra^, qnp de 
chercher à prouver l'impouibiliE^ de traduire lu tiuvraget en 
veh» ; maù , outre qu'en d'autre* temp» H. Hoviai les a obtenus , 
il n'en reste pas moins i vous faire savoir comment ce littérateur 
a lutte contre les difficultés que je viens de lipialer. Il est de 
grandes différences dans le genre de mérit« des traducteurs. 
C'est donc aux amis des lettres i leur assigner la place qu'il leur 
convient d'occuper. En déclarant qu*ll n'existe aucune traduction 
parfaite , nous n'avons pas préteads vouloir prouver qu'il n'en 
existe point de *f tisfiiisantes , et la pijce qui tous est sonmise en 
fournirait au besoin un exemple» 

Venona-en donc parler de ^^ntana et de son interprète. 

Les grands évinemena qm se sont passés en Espagne , lors de 
la guerre d'indépendance , ont ftit écla(er chez les Espagnols de 
grandes vertus patriotiques. Poètes , guerrier* , citoyens , tons ont 
fait leur devoir. Les poêles , dans des vers brAlans d'enthou- 
siasme , ont ranimé le courage abattu de la nation et produit nue 
foule de vers patriotiques auxquels la musique a prêté son se- 
- cours avant qii% ne denns^ent populaires , et c'est avec les 
refrains d'Ariana , de H oratin , de Métlndes et de Quinfana , que 
les Blina et les Empemnado ont disputé la victoire à leurs op- 
presseurs. 

Kalhenremement , ee talent, qne l'amour de la liberté avait 
fait briller d'nn éelat si vif, a été employé en pure perte posr le 
pays. Après avoir appelé de tous leurs vœux le retour de Ferdi- 
nand , et l'avoir reptaeé sur le tr6ne par la force de leur génie ou 
la puissance de leurs armes, ils ont été obligés de quitter l'Es- 
pagne et d'aHermoarirsnr la terre d'exil, loin d'nn odieux tyran. 

Quintana est peut-ttre, de tous les poëtes espagnols, celui 
dont le talent est le pins varié; sa versification est pure, harmo- 



Diailizc^bvCoOgle 



(.3.) 
nieaK , et il a lu éviter l'enBnre qa'on reproche avec rai«on au 
poëtei de «a nation. Le choix qa'a fait H, Moulas de la pièce de 
ven de Qnintana sur l'étnde de la poéùe , prouve qne notre com- 
patriote Inî-mAme aime lei lettres et qu'il veut les faire aimer. 
Voici un frag;ment de cette traduction : 

La muie aniii parfois élevant son langa^ , 

k refiisé H lyre au léger badinage , 

Caressant aujourd'hui notre frivoUté, 

Elle voile à regret sa noble majesté i 

Hais les sons belliqueux pkitent-ils à ton ame? 

De Tirtée en ton sein évoques-tu la flamme 1 

Viensl. , . Des Messéniens foolons le champ btal. 



Vois s'embraser an fen de ces hymnes sublimes 
D'une juste fureur les transports magnanimes ! 
L'amour de la patrie I . , . À. ce nom révéré 
Ils rraincroDt ou mourront ; les héros l'ont juré. 

* Vous qui vous prévalez du digne sang d'Âldde, 

■ Courage, compagnons I D'oA vient ce front timide? 
B Songez-vons que la fuite opposée à la mort 

B Est un vain bouclier contre les traits du sort? 

■ Hommes, à vos pareils disputes la victoire. 

» Qui vous retient encorl. . . Des jours pares de gloire 

• Naîtront de vos exploits, « vous fitei vainqueurs ; 

» Uort, le temps vous conserve un nom dans tous les cœurs. • 

Puisant dans ces accens une illustre vengeance, 

La foule avec ardeur et s'ébranle et s'élance , 

Franchit tout : ni le fer, ni le feu dévorant,. 

Ni la hideuse mort qui coui t dans chaque rang ; 

La mort à qui le dard prête encore des ailes , 

N'arrite le torrent des troupes immortelles. 



Douze, bv Google 



( .33 ) 
La crainte que l^moif^ne Quintana dans ce pattage n'était 
point fondée ; sa réputation fut ani» grande que méritée , et set 
concitoyens lui ont décerné la palme dn poète. Qnintana est en- 
core un de ces hommes qui tronvèrent la gloire à défaut du 
bonhear ; mais c'est U le destin qui plait an génie. Conquérir od 
laurier, voili le but des écrivains et des guerriers. Si ce laurier a 
couronné leur front , ne demandez pins à lenr vie a été fortunée ; 
elle a été bien remplie et ils ont en la sente pai-t de bonheur dont 
ils voulaient jouir. Quintana a marqné glorieusement son passage 
sur la terre -, il fnt grand poëte , et , de plus, excellent patriote ; 
s'il lait éclater son amour ponr la patrie , s'il maudit les oppres- 
seurs et les tyrans , alors il s'élive au DÏreau des premiers écrivains 
et pourrait soutenir avec COI na parallèle avantageux. Sans doute 
H. Blonlas vous fera jouir de diverses antres traductions de 
Qnintana, et vous mettra ainsi i même de juger l'étendue dn 
mérite de cet écrivain ; nous verrions avec plairir qu'il en tra- 
duisit les poésies patriotiques qui étincellent de beautés , et qui 
prouvent que l'on n'est grand poSte qu'autant qu'on est bon 
citoyen. 

Nona vous avons dît , messieurs , qne Quintana était un poêle 
patriote , et qu'il étai t alors remarquable par la grande élévation 
de tes idées ^ nous chercherons la prenre de ce qne nous avançons 
dans une pièce qui date de iSo8; nous n'espérons pas faire 
passer les beautés de l'original dans la tradnctioD en prose qne 
nous allons vous lire et qui a été £lite â la bAte; nous voulons 
seulement faire juger de la force d'expression et de la verve étin- 
celante qui rignent d'un bout i l'antre de cette pièce vraiment 
remarquable - 

k L'isfiui, irais n aivotunoii n bus 1808. 

Quelle était , dites-moi , la nation qne le destin avait proclamée 
reine dn monde, et qui étendait sons tontes les latitndes son 
sceptre d'or et la puissance de ses armes. Naguère encore, l'At- 



Doiizc^bv Google 



( -34) 

Itntiqae panemée d'tlcs célébrait ta granAcDr et parlait de «a 
gloire 1 L'inUrienr de la riche Ainiriqne , celai de l'iuie, le« 
canliiu de l'Afrique , partoat était t'B«pagne t L'imagiaatioB ca- 
pridense l'efforçaît vainement d'en embrawer l'étendae ; la terre 
entière loi donnait «e« minéraux , la mer le* perlet et son corail , 
et de quel cAté que l'Océan vint porter la mobilité de te» ondes , 
il rencontrait tonjours des rivais espagnols oA venait se briser . 
lenr fnrie. 

Et maintenant^ plongée an scia de l'opprobre , Uvrée à l'into- 
lence de l'étranger , c»UMi>e l'esclave destiné an marcbi , elle 
attend Ilndignité do carcan et lai bonté de la chaîne! Qne de 
plaies, A Dieux I tondis que la Kètre putilentielle , à l'hvlcine 
impure, iafecte l'air , la lamine amugrie saisit de tes broa livides 
tons ceux qu'épargne la peste. Tniii ioîi, navrant le temple de 
lanus, nous embondtïmei la trompette gnerrière, et trois fois, 
hélas, les Dieu tutélaires, oons refusant leur concQurs, la vic- 
toire trahit notre connue. Qn'a«-tu vn df^pois ce temps daua tes 
î mmenses domaines , A Ibéric 7 De profomdes doolenrs , on deoit 
universel et une misâre sans égale, fruits amen de la servitude. 
Ainsi, jeté de toarinenta en tourmente, au milieu des vastes soli- 
tudes de la mei' , U voile déchirée et les ilanos entr'onverts , va 
périr un frêle navire. Les guirlandes qui l'ornaient nagoère ne 
couronnent plus sa poope ; la riante banderoUe , qne le vent fai- 
sait oudoj'er comme an signal d'espérance et de joie , a disparo ; 
aux doux chants des passagers , a soccédé la voix ranqne de» 
matelots. La terreur de la mort , et d'une mort «ilenciciise , 
règne en mallretse sur ce vaisseau, que va mettre en pièces 
recueil i demi caché sous les Sots mutinés. 

C'en est donc fait, le tyran du monde étend son bras vers 
l'Occident et s'est écrié: fOccident n^appardeiUj une barbare 
joie éclate sur son frant et brille connte le feu du ciel qui , fen- 
dant 1« nue, éclaire un instant la jnaturc, comme pour mieux 
Etin: rcASortir focore toute l'horreur des ténèbres. Ses farouches 



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( 135) 
soldata remplissent l'air de cria d'orgneilet de menace, rencltime 
gémit, le« marteaux résonnent, les fonmeans s'embritent ; oh 
honte l TOUR pensez pent-èire qne ce »ont de» glaives qn'ils vont 
forger ponr Tons combattre , ne roui estimez pas tant ; ce sont 
des menottes, des colliers de fer et des citatnes , dont iU veulent 
charger vos indignes hras. 

L'Espagne a frànî en Voyant ces odieux préparatifs , et le fen 
de sa coUre s'échappe de son sein comme la flamme dn volcan ; 
■es despotes cohsternés se cachent; un cri de vengeance se fait 
entendre , et l'écho des rives dn Tage a répété ; vengeanc* ! où 
sont donc , à fleuve sacré, ces fiers artisans de honte et d'oppr»bre 
qui dévoraient nos trésors^ leur gloire n'est pins, notie splendeur 
commence, et toi, fier de reconnaître qu'il existe encore une 
GastiHe et dos Castillans , porte à la mer tes ondes afi&anclùes j en 
murmurant ces mots : enfin let tyrans ne sontphta ! 

triomphe! A gloire I ô moment délicicnxl pois-jc «nfm 
livrer ans airs le nom auguste de la patrie? Oui, je le pnis, 
et ma voix va le célébrer dignement, non sur la hacpe d'or qui , 
jusqu'ici, accompagna ma voix dans l'étroite enceinte où la poi- 
trine de l'homme ne peut développer toute sa pmssance ; mais en 
plein air, àla lumière r^onnante du soleil , sur la -ctme élevée du 
rocailleux Fuenfria, chargé de noirs sapins, où je me serai trans- 
porté. Je déterrerai la lyre de Tyrtée , et ma voix , qui tonnera sur 
le haut des monts, lancera à travers les champs castillans des sons 
de gloire et de guerre. 

Guerre I nom terrible et snbHme, unique asile et seul bouclier 
contre l'efibrt insensé du nouvel Attila qui opprime l'Occident. 
Guerre, gnerre,EspagnolsI Voyez, sur les rives dn Bétis, l'ombre ' 
auguste du troisième Ferdinand, apparaître courroucée ; celle de 
Gonzalve montrant son auguste front dans les murs de l'impériale 
Grenade ; pins loin , le Cid brandissant son épée étincelante , et 
la grande ombre du fiIs-de Ghimène errant sur les hauts sommets 
des Pyrénées. Voyez voltiger dans le vide des airs cette troupe 



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( 136) 
irritée et fr^miMante : la voix raaqne de ce* inorti fameni lembie 
■ortir dn tàa de la tombe , elle a fait entendre le mot guerre ; 
eh qaoi! ditent-ib, rerriez-roiU aTcc îndiCi£rence ▼«■ champs 
déraitéi, cet champs fertiles , éternel objet d'enrie pour l'étran- 
ger, vaste héritage qne nous voai avoni conservé avec tant de 
peine : réveillei-rons , race de héros I le moment de conqoéiir la 
Tietoire est arrivé ; qne votre nom éclipse notre nom , qne votre' 
gloire surpasse notre gloire. Ce ne sera pat en vain qne , dans 
ce grand jonr, votre pnitsante maïnanra releva l'aatel de U pa- 
trie ijnrUi c'est elle qnî vont le commande, de mourir plntAt 
qne de snpporter la tyrannie. 

Oni , je le jnre , omhret vénérables, je le jure , et dit ce mo- 
ment je me tent plnt fort et pint grand. Qu'on me donne des 
armes , convrez ma tète d'un casqne resplendissant , volons an 
combat , vengeance 1 vengeance I et qne celoi-là senl qui réfute 
d'onvrir son ccear k l'espoir , cache dans la ponssière la honte de 
ton front. Pent-étre le torrent de la dévastation va-t-il m'atteindre 
dans son conrt ; qne m'importe après tout, ne doiton patmonrir 
nne fois: si j'expire, j'irai rejoindre nos glorieux ancêtres: Salât t 
leurdirai-je, A pères de la patrie, saint! l'héroïque Espagne lève 
enfin do milieu des mines et dn carnage ta tète ensanglantée > et, 
victorieuse de la mauvaise fortone , elle étend de nouveau , sur la 
terre étonnée, ton tceptre d'or et l'antiqne splendeur de ses 
armes. 



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( -37 ) 

A DON >1IH0I!D MORÉSO, 
SCR L'ÉTDDE DE LA POÉSIE, 

Traduction de Vespagnol de QuùUana, 
Par H. Moulas. 

i.f mil. i83i. 



Td nooï quitte! , ingrat , parjure & ta mémoire 
Ta Tcnx de loi^ travaui répudier la gloire. 
Avec ton bean matin , aimi »e flétriront 
Les lanriers déjft fiers de couronner ton front. 
A ton lever pompeux pourtant nous présidâmes. 
Qui , dans ton sein brAlant , nourrit de nobles flammes? 
De tendreue qui donc avait rempli ton cœur ? 
Qni , prêtant à ta Toiz un preitï^ rainquenr, 
Fit couler dans tes chants nne molle harmonie, 
An temps otk l'Hénarès , cédant à ton génie , 
Four l'entendre , calmait ses flots retentissans , 
Et qne ses bords heureui proclamaient tes accens 7 

Les HuMs, sur ce ton, réclamaient (es promesses, 
Tandis qne, peu tonohé de leurs douces caresses, 
A de nouveau désirs tirrant ton ccenr altier, 
Tu cherchais vers la gloire un plaa d^ne sentier. 
Ton coupable abandon leur a coûté des larmes. 
Hais serait-ce dédain pour nn art plein de charmes ? 
PartBges-tu , dii-moi , le mépris orgueilleux 



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(.38) 
Dont l'ignorance frappe an don reçn de* ciei» ; 
Le tau en ses fiirenn de frivole impoatare , 
Et du nom de poëtc oie Eure une injure 7 

L'ignoranee, dallant d'nn trAne de bronillaidl , 
Peut méconnaître aûui la source des beaus-arts , 
Insulter au talent, dont fêtant U naissance, 
La Tcrln, la natuie ont fondé la puissance. 
Et par des ntouds sacrés s'unissent avec lui. 

Timide, dans l'ainr quand l'aurore a rougi , 
Quand fidèle au réveil de U fraîche conrrière , 
Le soleil resplendit dan* des flots de lumière , 
Qui ne partie pas cet hymne de bonheur 
Que rnuivers' élève i l'astre bienfaiteur? 
Si la discrète nuit se cache dans ses voiles 
Et qne du front des cieux jaillissent mitie étoiles, 
Qui donc d'un sentiment touchant et solennel 
N'est alors assailli? Hontre-iHoi le mortel 
Dont le cœur ne frémit par un écho sublime 
Au moment où cédant an courroux qui l'aiùme. 
Le sombre enfant d'Eole a brisé ses cachots. 
Promène sa fureur sur la terre et les Bots, 
Déchaîne l'ouragan dans nue horreur profonde 
Et d'un triomphe affreux épouvante le monde. 

Que je le plains , celui dont l'insensible tmiut 
N'a jamais palpité de ce trouble flatteur 
Qu'éveille un tel spectacle. Armé par l'ignorance 
Du talent qui le peint il eombat la puistanoe. 
E3i1 si le sort ingrat, par un arrêt cruel , 
Dénie à tes regards le doux éclat dn ciel ; 
Aux ions bannomeuK ait ferme ton ooic , 



Douze, bv Google 



( -39 ) 
Tai*--t(M. Qne produirait tine vaine fnrie î 
Tan ignorance alors paraîtrait clairement , 
Et ta ferais haïr ton fol aveuglement. 

Rentre en toi-même , ami ; soui dei forme* fidèles 
Tn trouveras en toi Les sources immortelles 
De cet art enchanteur que tn dois admirer. 
Sa gloire , tout l'attrait dont il sait se parer 
En dérivent. Vois-tu de sa Face changeante 
L'imagination hardie , étincclante , 
Te dévoiler l'éclat? elle qui , d'un seul pas , 
Recule l'univen qui ne la borne pas. 
Contemple le foyer , ardent , inépuisable , 
Oà vit des passions la flamme insatiable. 
C'est i ce feu sacré qne le pur sentiment 
^^ent pniser chaque jour an céleste aliment. 
Et de même qu'un ffeuve i la marche rapide 
Porte aux mers le tribut de son onde limpide ; 
Onde qni , transformée en nuages errans , 
S'ouvre et donne passage à de nouveaux torrens , 
Far un secret pareil , la noble poésie 
De l'esprit et du cœur empruntant «a magie , 
Fidèle, leur reporte un aussi beau trésor. 
Vainement tn voudrais lui résister encor ; 
Ses accens gagneront ton oreille charmée ; 
Ses lableanx vont t'ofi'rir leur image animée ; 
Et cédant i l'attrait de son pouvoir divin , 
On te verra ravi. Par on élan soudain, ^ 
Suivre au plot haut des airs sur son char de victoire 
Le vol triomphateur de son immense gloire. 

Tel sera son pouvoir et tel il fut toajonn ; 
Que dil-JB? de cAté laissant de vains discours , 
Consulte l'univers. Vois de quelle vitesse 
Des siècles fugitifs Le flot roule sand cesse ; 



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( .4o) 

Duu ta conne rapide effiiçant i la fois 

Lei honunei , les étatt , les peuple» et \et nît. 

Un empire l'élèTe ; orgneîlleiu , il domine ; 

Mail nn antre parait et l'ébntnle et le mine 

A (On tonr àérori par de noiiTeanx étati. 

C'est ainsi qnQ l'on voit an sonffle des frimata 

Lu nnaget sondoîn dispersa dans l'espace , 

S'^vanomr Ugers et sans laisser de trace. 

Le monde peut cluu^eT par nn arrfit de* cieni ; 

Hais la TÏe est aoqnise anx Ters Karmonienz ; 

Et le génie encor debout sur des raines , 

Elance ses concerts jns<|n'aaz sphères dirines. 

L'homme ^ate , absorbe dans un doux sentiment. 

ToBJours le nom d'Orphëe est plein d'enchaotement, 

Entends-tD résonner la trompette sublime 

Qni d'A.clûIle a dianté la Talear magnanime? 

La j;Ioire de tels chants , qui ponrrait l'embrasser? 

A son aspect voît-tn les nècles s'e&àcer? 

Et le temps redoublant l'éclat qui l'ei 

Sans cesse rajeunir son antiqne c 

Viïei , pères du chant ! Vous qui nous élevez , 
Cœurs nobles , généreux , roîs dn monde , vivez t 
C'est TOUS qni, contemplant le spectacle admirable 
De l'unÎTers régi par un ordre durable , 
Ivres d'un beau transport , dans nn chant inspiré , ■ 
Graviez de nos devoirs l'enseignement sacré , 
Et qui nou» rév^iez , dans vos vers pleins de Sanune , 
L'amour et la vertu , ces deni trésors de l'ame. 
Ani farouches mortels vous donnâtes les moiurs; 
Des tigres , des lions , rivanx par leurs fureurs , 
Ces mortels , avant vous , ne rêvaient que carnage , 
Se dévorant entr'cui dans leur aveugle rage ; 
Sauvages, presqne nus, ils recherchaient, affireos. 



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(■4. ) 

Des moDitrei de* foi'èu lei repaire* hideux. 
triste humanité 1 Pères de rharmonie , 
Venez ; de vos accords saronrant la ma^e , 
L'homme s'étonne. Il Ure , à l'espoir rappelé , 
Vers l'astre de la vie nn regard consolé. 
' L'amoar , l'ardent amonr s'éreille dans son ame ; 
Les noms d'ami , d'éponz , de père , il les réclame \ 
Homme , il jouit des biens de la société , 
Et le ciel Tient aonrire à sa félicité. 
Vivez , pires du chant 1 Âh 1 gardez-vous de croire 
Que la terre jamais abditfuant votre gloire, 
A l'oubli criminel ligue cet ftge d'or 
Que vos heureux tableaux embellissent encor ; 
A moins que , l'écroolant sons une affireuse lutte , 
L'ontven , tout plein d'enz , ne les vule en sa chute. 

Et ce don précieux dont l'art nous enrichit , 
L'homme en tout temps le goûte , en tout temps le chérit- 
Dis-moi , dans ces traranz o& s'écoule l'enfanee , 
Qui te les rendait doux ? De l'aride n^ence 
Qui cachait sous des fleurs les sentiers épineux? 
C'est la Huse des vers. Ses hymnes glorieux 
T 'élèvent jusqu'au ciel en nn banquet aimable ; 
£lle dicte au plaisir nn refrain agréable. 
Rabaisse donc encor , û tu l'oses pourtant , 
Le talent que ta vois, pathétique) éclatant. 
Avec lut te ravir , t'inspirer ses Marnes ; 
Qui te met de moitié dans son tronhle et ses larmes , 
Te contraintàson gré d'aimer ou de haïr, 
Gondamne-1e> Sur toi me bornant à gémir, 
J'admire, subjugué par sa brûlante audace, 
Tous ces mondes nouveaux dont il peuple l'espace ; 
C'est nn Dieu que j'adore, et sublime enchanteur. 
L'homme m'élève à lui de tonte sa grandeur. 



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(.4») 

Hûi pent-ètre l'éclat dont cet art lo déeore, 
Et le cbarmc mnocent qnî rembellit enoore 
Te le font reponuer et flétrir aani pitiél 
Poaranii , Iioinme crnel ) on ton iaimitié 
Arrache donc ans prêt lenra tapil de Terdnrt , 
Dei arbre* ondojuu ratruiolia la parure , 
Et que le» fraia zépHn , anr bb aol attriaté , 
Ne tempèrent jamai* le* ardeurs de Vite. 
Eh t quoi , potar lea mortelt la eoape de la vie 
D'amertiune , à ton gri , parait trop pea remplie , 
Td lea aévret encor du neotar Muolant 
Qne lenr bonclie recueille et aaToore on treniblant. 

La mue Boan parfoit éterant a«a langage, 
A refoié sa Ijre an léger badinage. 
Careiaant aajonrd'ho) notre friTolité, 
Elle Toile i regret M luAAt majesté ; 
Hais les sont belUqnens plaisent-41s à ton ame ? 
De Tirtée en ton aein éroqnes-tn la flamme? 
Viens I des Hesiénien* foulons le ehamp fatal -, 
Voit les enlkns de Sparte en an «fiEbrt rival , 
Par le nombre efl^rayés , l'etpc^r le* abandonne. 
De la guerre aussitôt le chant éclate et tonne. 
Vois comme dans les rangs <A se taisait l'honneur. 
Ce cri porte la mort et ehasse la terreur I 
Vois s'embrflser au ftn de «a h^nes subltmeg , 
D'une juste fureur les traoï^orts magnanime* I . . . 
L'amoqi' de la patrie ! ... A ce nom rétéré 
Ils vaincront ou monrront , le* héroa l'ont Jarë. 
• Vous qui vous prévalet du digne sang d'Alcide , 
p Courage, compagnoos t D'où vient ce front timide? 
u Songez-vous que la fuite oppmée à la mort 
u Est us vain boncliei' contre les traita du lorl 7 



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( IW ) 

■ Homme» , à voi piraili diipntei la viatoire. 

a Qui vont retient eœor 7... Des jonr* paré* dt gloifC 

H Naîtront de voi oqiloita n Toni êtes Tainquonri 

» Hortt , le temps tou Ctuuorre od nant dans tMu la conn. 

Puisant daoi ce* acceiu ane iJUnstre renfiMitce , 

Lafonleavec ardeareti'ëbmile «t s'tJaace, 

FraDchît tout : û k fer, ni la fen déforant. 

Ni la hidense mort qui court daat Dhaqwi tugy 

La mort à qui te dard prête eAcore d«f allas 

N'arrête le torrent dei troopM immorteUaa. 

De lenr robnite éboc lu imparti effiny^f 

Avec onpieil déji sont fonljt à lenrs pieda. 

La patrie, adopUnt le coon^ hénnqne , 

Orne leur front vainqueur de 1* palme ciriqne. 

Ah 1 ces jonrs rayonnant d'ut delat immortel 
OA de magiques chants riiaient efcer^er le ciel ; 
Ces grands jour* oc sent pins 1 . , . ih renaîtront tans donte , 
Et de« virans alors J'nnrai qnitt^ la route. 
mon ami I plains-Dni. Jaloux d'un sonvenir, 
Mon cœur ae glacera sans laitser d'avenir. 
Ha patrie , an milieu de l'orgneU d'une Rte , 
Ne reconnaîtra point la Toii de son poëte^ 
Les jeunes gens en ^oMr ne rediront nei cfaantt , 
Ni la vierge au regards , ans sons dotu et tonchana. 
Point d'éebo qui les porte an fortiu^ rivage , 
Ni de penple àtivr^ m'envojant son snffi-agc 1 

Mortel favorisé, toi qu'en des jours amis 
Le ciel déléguera pour chanter mon pays; 
Toi qu'il aura doté d'une verve divine , 
Ahl quelque soit ton nom, devant toi je m'incline; 
Mais détourne , crois-moi , ton dédaigneux essor 



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( '44) 

Do vulgaire Mnlîer. qne je parconn cneor ; 
Fnwdûs le cercle étroit oA nu mate eit capttTC. 
Vainement dans mon cour rambition l'aviTe. 
Hflat I jamaii le fen qni dévore mon tdn 
ITentântera de* chanti digne* .de ton deatin. 
Met eflbrti teninûent i relianuer ta gloire ; 
Dn moin* daigne accneillir de ton dur de victoire 
Vtt cm volant m joindre à l'éloge p<Mnpèni 
Qne ton paya ponr toi fait monter jnsqn 'aux cieni } 
Jonii de> pleor* brAIani de d^it et d'envie 
Qn'îrrite dana met jeu l'éclat de ton génie ! * 

Bit attendant , ami , l'ivreue d'nn tel jonr , 
D'un méprii vigonreiu éoratona tana retonr 
Le pnîaiant retranclié dana aa burleaqne andace, 
Qni, privé de vertoa , par l'orgneil lea remplace. 
Immolona avec loi , dans nos vera indignés , 
Le flattenr aaiex vil ponr ramper à ses piedi , 
Abaissant sans rongir dana l'inf&me poussière 
Un Tront déoonronné de sa fierté première. 
Ne sonffi-oiu pat tnrtont qne le noble talent 
Ezpretsion de l'ame et ton reflet brftlant 
Soitméconnn. Laissent l'ignorance en délire, 
L'impnissance réduite an tonnnent de médire 
Réunir leurs efforts et les briser en vain 
Contre la renommée su colosse d'airain : 
Ses doox échos jaloux de proclamer la gloire 
Légueront h l'oubli lenr ingrate mémoire. 



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SONNET, 

Traduk du portugais , de Soarûz , 
Par M. HtKTLis. 



Un joar, chercliant la reine de Cfthire, 
Ii'amonr Toit Nite : émn de sa beauté, 
Il s'applandit, approche transporté. 
Et, tont joyeax , ii l'appelle «a mère. 

Le dieu malin , dont Taîle est ai légère , 
Coarl l'embrasser ; msi« Hise avec fierté : 
— Connais-moi mieux. — De «on œil irrité 
Un ri> moqnenr adoucit la colère. 

Cnpidon rèTc , étonné de l'affront. 
Et l'embarraa a paué mr ion front 
Que vient voiler one «nbre de triiteiM. 

Lon, à mon tour, je lui dk : o Sédnctenr , 
n Ne sois bontenx de cette maladreMe^ 
■ Chacan iei commet la même erreor. ■ 



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( -46) 
LA FUITE DE LA JEUNESSE, 

TratbMmn de Petpapiol, de Quinlana, 
Par M. MoDLAt. 



Niistn, filles de Flore, ornement de ces licni : 
Tout, gëaati dei fortU, arbres majestneux , 
De TOI front» verdoyani, oi!i le zéphir murmure, 
Abaiuez jusqu'à moi l'épaiwe chevelure; 
Versez soui rotre ombrage et le calme et la paix. 
Auprès de toiu, en proie i mes cliagrint secreti, 
Je viendrai fair les feni qnc, dans sa pompe étale, 
Du monarque du jour la marche triomphale. 
Ah! loi seul , couronne d'an éclat immortel, 
Vainquenr des ans , s'ëlance ; aux campagnes du ciel 
Il voie elilonissant de grftce et de jeunesse. 
Des siâcles envieux les flots roulent sans cesse ; 
Hais en vain jusqu'à lui leur courroux renaissant 
Honte et veut ébranler son trAne toat-puissant : 
L'astre tranquille et fier , poursuivant sa carrière , 
Jouit avec orgueil de sa beauté première : 
De son heureux printemps rien ne ternit la fleur; 
Tout sert à dévoiler sa gloire et sa splendeur. 

H^as 1 combien sa force accuse ma faiblesse I 
Chaqneîour natt et meurt ; chacun avec vitesse 



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( .47 ) 
ill emporte sur la trace et , malgré me> tov^n , 
Verg le terme fatal , tombeau de nos plaisirs. 
Je détourne les jenj , le temps sur son passa^ 
Foule d'un pied léger Icg fleurg de mon bel âge : 
Le prisme de ma TÎe a perdu «e« coolear» , 
Et me montre un chemin hir'mé de douleurs. 

Vou» dont la destinée à la mienne est semblable , 
Ah I ne plaindrei-Tons pas le chagrin qui m'aceable ; 
Beaux arbres , dites-moi , quand les Tents destructeurs 
A la Toi« de novembre assemblent leurs fureurs , 
Que, secouant le froid, de votre vert feuillage 
II» flétrissent l'honneur et dépouillent l'ombrage j 
Quand leur souffle cruel , avant-coureur de mort , 
Sur votre tite chauve a tracé votre sort , 
Ne gémitiez-vons pas , et, répandant des larmes. 
Ne vous souvient-il plus de ce moi» plein de charmes , 
Ce mois , père de Flore , où , de ses doui présens , 
La nature indulgente ornait vos front» brillans? 
Le zéphir , cependant, prodigue de tendresses , 
Versait dans votre sein ses fécondes caresses, 
Tandis que votre aspect , an regard incertain , 
Dessinait avec grâce , en un riant lointain , 
Des bocages d'amour, de» temples de verdure. 

Ainsi , pour irriter le tounnent que j'endure , 
Le» jours de mon printemps , ces jours si glorieux , 
N'apparaissent encor brillans et radieux : 
Et déji pour jamais, «'éloignant de ma vue, 
La voix de ma douleur est par eux méconnue. 
Adieu, divin amour, qui, sur te» aile» d'or, 
H'associant naguéres â ton bràlant essor , 
Guidait me» pas ravi» dans des sentiers de roses : 



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( 'i») 

Et ma boncbe et mon cour , de* plaUin que tn cbbmi , 
Go&tBient, ganirëpBÎMr, l'ineBable doQMar. 

Amoar , adien. Le tempa jaloux de mon bonheur, 
T'eatraine ; et par combien de noaveanx Racrifices 
Il me fait expier tel plu chânu dëlice* I 
k ma bouche le rire esl^l donc étran^r? 
Etl'eipoir sar mon front ne doîtril plnsti^er? 
Eh qnoi I redemandant dei momen» plein* de channei , 
tfetyeiiz, meiyeoz en vain épniaeront lenn lanneil 
Ett-il vrai qne mon cœar »e fenne i tont espoir ; 
Que de rillugion s'est hricë le miroir? 

jenneise t avec toi nott la brâlanle flamme , 
L'enthousiasme henreni gai , dérorant notre ame. 
L'entraîne reri le bien : il expire avec toi. 
Disonnais la vertii , dans un mnet ef&oi , 
Triste , voile (es traits et pleure son veuvage. 
Jeunesse I eh I quel appel efiraya ton courage? 
La voix de l'amitié parle k ton noble cœur ; 
Un pur patriotisme enflamme ta valeur , 
Et l'honneur te condtiît, de loin montrant la gloire t 
fïère de conquérir une illustre mémoire , 
Tu voles , indomptée , au but tant souhaité. 
Ainsi dans les forfits, riche de liberté, 
Ua coursier généreux , dan* sa vigueur première , 
S'élance , et devant lui disparait la carrière. 
Le vent est moins légei- , les ravins , les torrens 
S'efforcent de briser «es robustes élans : 
Des torrens , des ravins il brave la menace , 
Et c'est dans le péril qne grandit son audace. 

Au lien de tant de dons , prémices de bonheur , 
Qui transportaient mon «me ettiicondaient mon conir, 



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( '43 ) 
Que promet l'avenir à ma trigte eiUtence ? 
Ne vois-je pas déjà paraître la pradence , 
Le compas à la main, calculant froidement? 
Le vil aonpçoQ , enfant du désabiuement , 
A Tcrié (on venin ; ponr moi toute careiie 
Semble un danger ; le pî^ est sous chaque promesse. 
La vive illnsiou, au front riant et pur , 
De son voile brillant a dépouillé i'aznr. 
Demain, dépossédé de son charme maf^iqae, 
Le monde , qui m'ofirait nu tableau magnifique , 
Ne sera qu'un désert dont , hélas ! ponr toujours , 
Se verront exilés l'amitié, les amoars. 

Homir, serait plus dotix 1 Biais quoi , da noir ahlme 

Les goufires enflammés demandant lenr victime t 

A cet afireni aspect , le regard effivyé 
Se rejette en arrière. Arrête 1 par pitié , 
Osort, funeste sorti recule la barrière 
Que doit franchir ùtAt ma riante carrière t 

Sort , exauce mes v<Buz ! 11 ne m'écoute pas. 

En vainqueur à son char il attache mes pas. 
Esclave résigné du destin qm me guide. 
Je le snis , emporté dans ^ conne rapide. 



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( i5o) 
DC PAIIf ET DES TAUREAUX. 

DISCOURS 

Prononcé, en 1796, don» le cirque de Madrid, pour 
Joindre VùatJlorittatA de tZtpoffie ; 

Traduit de l'etpagnol, par HU. Docun fiU et HAduj. (i) 



Atu PI l'iomsk, — Le nom da Don Gupud-Helcbioide JoTelUnm.k^ui 
l'Dn doh prolnblBiiieiit cet opucaU, est um plui bel t\o^ L'iuteur j Tait 
brilliiiciDpiaÛHupoIitiipHt, la profanileiu ctli nTJMdcKicaniiaiuaiicct. 
Il itU^iu dircctciusnl ts Tin it critiqua lu (bol intmânit» pu le fier dcipo- 
tiiDw ou U ilupidc ignasDCi, qui prépuent U ininc des ètiti 1m misiuc 
srguiiiii; il Tait U gugrre h U lupcntitioD, qui difigiiK II laine morale de 
l'ETingile, Kule bue du bonhem de* peuples et de la durte dei empirei. 



Toonsleinationi, «elonla ntarRhe delà i)atnre,(îireDt débiles 
dans leur enfance , ignorante* dani leur puberté , gnerrières 
dans lenr jenncMe , philosophe* dans lenr maturité, législa/rices 
dans leur vîeilletse , superstitieuses et tjranniques dans leur dé- 
crépitude. Aucune, dans se* commencemens , ne put éviter d'être 



) Haut nom tominei suilout altachii k comerrer la toucbe originale de 
eni, ne uoui diiûmulinl pa* que ce tableau de nueuis doit perdre buneoup 
D pïfoaDt, dani notre inductim. 



( Ifote dti tràdacUun, ) 



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( -s- ) 

la proie d'nne antre plus paiwante, ni d'apprendre dei mêmea 
barbares qni la snbjnguèrent : ancnne ne négligea de prendre lei 
armes pour la défense de sa liberté, dès qu'elle parrint à la con- 
naître , ni de cnltiyer les sciences anMÏtAt qu'elle s'ett vne libre. 
Ancnne n'échappa à la manie de la législation uniTertelle , lors- 
qu'elle se crat savante : enfin , ancnne ne s'est sonstraite à la 
superstition, quand elle a en de nombreosea loia. Ces Tentés, 
démontrées par l'histoire de tons les nèctes , et récemment encore 
par qnelqnes livres tombés entre mes mains ( l'ouvrage , sans . 
doute, d'ennemis de notre gloire), m'avaient donné i penser 
que notre Espagne tonchait anz portes du tombeau; mais mon 
arrirée A Madrid, me tirant heureusement de l'erreur oil je vivais, 
m'y a fait voir le spectacle le plo* extraordinaire , i savoir : tontes 
les périodes de la vie nationale, dans le même temps et an pins 
haut degré de perfection. 

J'ai vu une Espagne dans l'entànce , débile , sens population , 
sans industrie , sans richesses , sans esprit patriotique et presque 
sans gouvernement connu; des champs incnlteg et déserts; dea 
hommes sales et paresseux; des villes misérables , enterrées sons 
leurs mines ; des citoyens purement locataires de lenrs villes , et 
une constatation qu'on peut appeler le pot-pourri de tontes les 
constitntioDS. 

J'aivn nne Espagne dans l'adolescence , sans instruction et sans 
connaissances ; un vnlgaiie bestial ; une noblesse qui fait parade 
de son ignorance ; des écoles sans principes ; des universités , 
fidèles dépositaires des rêveries des temps barbares; qnelqnes 
docteurs du lo.e siècle, et des prix qni seraient bons ponr 1» 
sujets de l'empereur Justinien on du pape Grégoire IX. 

J'ai TU une Espagne jeune et pleine , en apparence , d'un 
esprit martial, de (en et de conrage. Un corps d'olBciers f^né- 
ranx pour commander tontes les armées de l'univers , don t il ferait 
indubitablement la conquête , s'il trouvait des soldats dans U 
même proportion; une mnlUtude de régimens, dont le petit 



J.,r,l,z<,.f,G00gIf 



( >5>) 
nombre dlmaïQa «ont exercét à tout» U» taûfme» militairet , an 
p<rint d« MnAr psrEûteaieat h frii*rle>c)ie*«iix.tUaBdûr Wr 
nmfoniM svm 3« l> farine, régler lenn pai inc cevxdw c«ntfv 
d«<iMi , gllor du U pondra « mItci iaattlM , et nirtoat urrir â 
l'opprewon de leon conctbiyent. Uns Berine , tmapetie d» vois- 
leani d» bue, ne (orUnt pat dn port faota de moriiu, et qui 
toot privé* , pai cette niemi, da eoDuneroe aT^tdge^ qn'il* 
poomimit &û« , en Orient, dei mapufiqaMpeanx da nti dont 
■la abondant ; des (ortifioatMin jmqne ifama W jardina de plaî- 
tanee, épouvantant le* patcicient vax minm , qnilea re^rdent 
eomma Ici naoïoUet de la liberté cÎTile; enfin, det •rebeitrei 
gnerrieri , capaliiet d'eSfminer les ploa rigidoi Spartiatei. 

J'n tQ me Espagne virile, MS«, relipenae, mal tresse en tontes 
aeienoes. I4 eiq^itale a plus de temples qoe de maisons, de prêtres 
que de sëcnlîen, d'anleU que de cnisinee. Jasque sons les .pins 
sales portiques, jnsqne dans. ksplos infimes taTernca, se Toient 
des images, desbraaondesjaKliesencirc, des béaitienoudes 
lampes aaintes. On rencontre à diaqise pns nne eonfrtrie sa one 
procesrien. De t«na eUé* retentisient kt sons aigu» des castrats , 
les Toii nasillarde* des eluuttret, le bmit eonfns et tnmidtaenz 
des mandens , qoi entre liennenl U psétë des âmes d^otes arec 
descbantsjoyenx et des ariettes d'nne composition si sùiense on 
ai Htnéa , qn'iU font rire , même ceoi qni ne le* comprennent 
pM. Le* mystères les pins sacrés et les pins vénérables de la relî- 
-gion sont chantas par de* aTcngles Htx portes de*, gatgotte* , an 
aon agréable et tont-à-Eait mi^tneox de la gnitare. C^qne coin 
de rae est placardé d'annonce* de neniaïnes on de relations de 
miracles , tout aussi craj^U* que le* métamotpboses d'Ovide. 

Le* sciences sacrées , ces divines sciées dent l'étnde coûta 
tant de TciUes aiu Pères de l'ÉgUsa , sont devenues si familière* , 
qne tout imberbe, récemment ordonné, s'o&e à vous les ensei- 
gner dans U cbaire du Saint-Esprit. Le ministère si délicat de la 
prédioàtiwa , accordé , par un privilège spécial , à un Panthère , na 



Douze. bvGoogle 



C .53 ) 
Glëment d'Aleiandrîe , nnOrigène, estanjoard'hai, ùu>ùt9 eptr- 
cûpo, le parU^ de toat moinillon, qui l'en acquitte comme 
d'un office mercenaire. 

Les uinte* Eoritnret, ineormptible ctment de U relij^on, 
•ont maniées par de limples grammairieni , qni nom lei donnent 
en Castillan d'une manière si nenve , qn'oa lie sanrait reconnaître 
la m£re qni let a en^^endreet. On se livre à l'étude des lanfnet 
étrangères, et l'on ignore sa langue maternelle. Les livre* fran- 
çais servent & traduire les écrits deiHébrenx. La philosophie a éM 
simplifiée à l'aide des artificienses ahitractions d'Aristote , et , en 
la déliarraasaiit de l'importune obserratioa de la nature , on l'a 
rendue esclave de Yergo et du sopliisme. 

La morale qni fenna les Platon , les Socrate , les Démostliène , 
les Cicéron, les Plntarqne, sert seulement , parmi nous, Adonner 
on léger vernis à cens qoi, dédaignant la plûlosophic, se bornent 
i s'immiscer dan* quelques procès pour arriver à la législature. 
Le droit natarel est réputé inutile et presque nuisible. On étudie 
le droit du pays pour régir une nation qui déjà n'existe pins. 
La poétie est regardée comme un indice de folie , et l'art oratoire 
traité de passe-temps bmi pour l'oisiveté. Nos prédicateurs et nos 
avoeats ont découvert l'inestimable trésor d'être lettrés sans 
cultiver les lettres et de vendre , à haut pris , les disconrs les 
plus insensés et les fàctums le* plus informes. Aussi les ouvi'age* 
dtmt nous enrichissent chaque jour ce* savans , nous donneront 
■ftremcnt nae grande renommée dans le* siècle* futurs ; lenrs 
sermons et lenrs plaidoyers iront en droite ligne servir d'enve- 
loppe an poivre on ans drogues , et ne laisseront pas d'être utiles 
ans épiciers et ans apothicaires. 

Dans l'antiquité , le nom vénérable de théolo^en s'accordait i 
peme i cdui dont les cheveus blancs et tes rides précoces attes- 
taient les travaux continuels et les profondes méditations; aujour- 
d'hui il devient le partage de tout imberbe qui n'a pris d'autre 
peine que coUe d'oser ses habits pendant ns ou sept années dans 



^oiizccb, Google 



( ,54 ) 

ani: anivcrnlé, et de fali^er itea ponmons dtDt des dUpatei 
puërilei on lur de mépriublesbagalellei. 

Ath£ne« croyait qu'an jariBcoiualte ne ponvait m fonoer unt 
le «rcoun de tontes le* sciences , sans la parErute connaissance du 
ccEur hamain et mm l'oltsarviuioa infatigable de la Im naturelle : 
l'Espagne trouve qu'un juriscoiuolte en soit assez lorsqa'il pos- 
sède quelques pauvret prinoipee de logique joints k une étude 
superficielle des rignobles (i) et qu'il a passé ploNeurs années i 
s'inslraire du errenrs dn barreaa et des iniquités des procès. 

En médecine , nous n'avons rien à envier i personne. Nos 
médecins nous saignent , nous pargcnt et non» tuent avec Mitant 
d'habileté que les meilleurs bourreaux de l'univers. La riokessc 
de nos aputliieaires déposa de la sagesse de nos docteurs et de 
leur amour pour la matière médicaie, source qnobdieane de 
lenra infaillibles ordonnances. 

Quantaumalliéinatiques, nous lesétudions peu, parcsqn'elles 
servMit à peu de cboae. £n réduisant à la démons iration tonte» 
leurs pn^silioM , elles ne donnent pas oajrrière k cet enteode- 
ment soblime qui sait rendre le blanc noir et le noir blane , grâce 
k l'admiiable ressource d'un argument de Darùts, de Barai^n 
ou de Frùfsamorum. 

Le commerce, que les étrangers regardent avec raiH>n.oanuae 
la source des ricbesses d'un état, a ses principes; mais boos 
n'avons nul bestûn de noos rompre la tétc à les apprendce , 
puisqu'il sufEt à nos marchands de savoir qu'ils doivent vendre 
qu€Ure ce qui vaut deux et fournir de l'argent à sixpour cent 
' par mois , meyeiuiant gage de l'emprunteur. En agissant ainsi , 
les pins religieux se trouvent justiliés, même aux yeux de leurs 
débiteurs. 

La- physique a lAujours renfermé des vues de sorcellerie onde 



(i > SouitB ftèquenM de» piot(* m Eipaguc. 

(Not* ial Inuilcteuri. ) 



Douze. bvGoogle 



■(.,55) 
diablerie , «t qnwqae ï'vo ait ouvert quelques laboratoire» , les 
bomineacapablcs t'aceordent à dire que «on étude est une niaiiëde 
on une frivolité, et qu'il ne sortira jamais des oreusets un traité 
de deciaianiku curite, de magiatratihHS , choses fort utiles 
pour la félicite du uonde , comme cbocun sait. 

J'ai vn une E^^c vieille, reebignée (i)i 'fant, pour tontes 
ies conjoneturet, un corps maudit de lois prodniteii dnns le temps 
le pin* corrompu de l'empire romaia pour régir la monarcliie la 
pin despotique qu'aucun aiècle ait jamais connue. Le code Ju»- 
tinien , SDrch»rgé de toutes les additions enfantées par le caprici; 
des jurisconsnltea et la compilation defiratien, pleine de &nMes 
décrétalet et de eanon* apocryjAea , répandirent la plus profonde 
obacnrité daaa noa recueils'delois ety donnèrent accès aux plaa 
ridicnlea anbtililéa de nos listes. Nos codes, nos actes, nos 
forme* diveraes d'instruire lu procès, décèlent aasez leur com- 
mune ori^ne. La législation oasttllane reconnaît donc pour ber- 
ceau le siècle le plus ignorant et le plus ^té; siècle où l'épée et 
la lance étaient la suprême loi , et dans lequel tout bommc qui 
n'avait paa assez de force pour en renverser trois ou quatre d'une 
estocade, était réputé indlina, vilain et presque animal; siècle où 
les évèques commandaient les années , et , au lien de brebis , éle- 
vaient des loups et des léopards; siècle où le sifflet du pasteur 
était converti en m^ssemens de tigre , où l'étincelle de l'eicom- 
mnnioation allumait le feu dévorant d'une guerre civile; où la 
coutume du droit féodal renvoyait de main en main les malheu- 
reux vassaux , et introduisait chei les homme* une plas grande 
variété de castes qu'on ne compte de races panni les ofaevaci et 
les chiens ; ùècle enûn où la force était substituée an droit , le 
pouvoir à l'autorité des loia. Tout en vacillant à travers Us règne* 
les ploa calamitenx et les pins violent, notre légi«Ution arriva 



Douze. bvGoogle 



(I56) 
jnaqn'au grand PUlippe II de l'Etearial , qui U tin dn maillot 
pour U povMcr >Teo npidiU daiu du améUorationt dont elle 
ne Mrlîn jamait. Elle -doit à ce grand rai U parare detpotigne 
qni la rcTèt ; le fonuidable appni dei cotuetU qui lui in^riment 
tonte* les fonnet de Prolh^ et qne pcrwnne ne lannit loi enlo- 
Tcr «au danger ; elle loi doit lea lanrees inlariuablea de U cliï- 
eaae dont cet mèmea conieiU vont l'enricltiasuit chaque jour , 
et qui prodaiient i la &n pinadejnget qne de loi*, plu de loia 
qn« d'actioni homainet ; elle lui doit qne lea différentet branchet 
da gonrernement et de la justice te dirigent d'une senle mata 
comme Ici moles d'an carrowe; qne U formidable plialange de* 
arocat*, arma de pinmea et coifféi de leunitemeUeipeTmqne*, 
parvient i triomplier dons lot canaei les plu injutes et i passer 
aihdessns de tontes les lois ; qne le* caprices afeoglet d'nn tes- 
tateur avare ou prérenn sont respecta aTcc nn religienx Bcmpole 
et qne les pina solides fondemens de l'^fice social sont ébranUt 
sans remords de oonsùence; elle lui doit qn'une loi nonrelle 
étant forgée en nn moment, il en coûte nn procès qni dnru un 
nècle ponr <4) tenir l'observance d'nne ancienne ; elle Ini dût enfin 
la eîngnlière circonspection des tribvnaaz, qni font pendre vingt 
citoyens en nn jonr et qni délibèrent dix ans sur une afiâire où 
il s'agit de savmr s'il fant on non Aler les ebevani d'nne voiture. 
Notre économie politique est redevable an grand Philippe de 
son indéfinissable système et de ses sniprenans réglemens que 
personne jnaqn'ià n'a pu concevoir. La trés-sage compilation du 
calculateur Bipia et les ordonnances si remarquables dn conseil 
des biens (i), seront un étemel monument de ncrfrescience 
économique. 

Quoi de pins adroit , en eâèt , qne le raisonnement qni tend à 
augmenter lea deniers royaux en surchai^eant les contributions 
du peuple? Quelle idée plus heureuse qne celle de monopoliser 

(i) Conseja de hacienda. 



Douze. bvGoogle 



( -57 ) 
certains prodniU duu le bat d'aniver à la simple opàition 
d'acheter i vil pris et de revendre cher , en interdisant la eoo- 
cnrrence des vendeuri , de nuniére que c'est nn bénéfice clair 
pooT qnÎGonqne achète? 

Si la cupidité ou la nécessité n'avait pas introduit la conb«- 
baode , la livre de tabac pourrait coAteroa quadruple. Pourquoi 
ne pas monopoliser également le vin , le vinaigre , l'huile, l'eau } 
enfin tons lea alimens de première nécessité? Droits sur la mar- 
chandise, impAts sur la consommation, voilà la gingnlière pro- 
tection qa*oii accorde au commerce et à l'industrie. Aussi n'y 
B-t-il aucun produit dont le prix, sinon naturel , du moins rtyrat 
et effectif. De soit conndérablement augmenté i l'aide de en 
gabelles. Sans elles les fnùts vaudraient un tiers de moins et lea 
saeurs du laboureur leur assigneraient une valeur intrinsèque; 
les manufacturiers n'obtiendraient pas le sur-prix qu'ils sont for- 
ça de demander pour soutenir la concurrence avec les fabriques 
étrangères ; les artisans n'exigeraient pas un salaire aussi élevé 
s'ils n'avaient à couvrir les frais des licences nécessaires pour 
exercer lear état et payer fort cher l'honneur d'£Cre enre^strés 
en corps de métiers. Sans les gabelles , le royaume manquerait 
d'une mnltifnde de conseillers , d'administrateurs, d'inspecteurs 
des ventes, et l'on ne verrait pas la. miraculeuse transformation 
d'nn fripon en honnête homme au moyen d'une signature. Sans 
les gab^les , aurait-on: l'agrément de rencontrer k chaque pas on 
bureau de douanes ou d'enregistrement et de connaître les tronpea 
si utiles des bient rt^tutx^i) , composées d'une armée de fainéana 
et de mouchards? Récompenserait-on enfin i l'^al de la vertu la 
trahison et l'espionnage? 

Le nom de nos impôts ne fait41 pas d'ailleurs ressortir leur 
justice et la bonne foi qui les établit , celui de rog/wret (s) , par 

(■) Lartalhaàmia. 
(■) fini; 



Douze. bvGoogle 



(.58) 
eienple , que veat-il dire , n ne m n'eut ropéralion Irit^ni- 
Uble de *«l«r ans comaerçaiit aa pot-de-nn pir arroht (■)> et 
de rëdoirc !■ capacité dei nemrM , ponr qn^iU se l'en aperçoimit 
pu ? cela *e pratique certainement; mait afin de mieux le dian- 
mnler , on poUie l'aboUtton de cet inCIme trafic. Cantradic liant 
qoetenl a pn ooncilier notre talent JeoBomiqoe. Eat-ce là le vice 

oniqae de notre législation 7 Que ^a-je ! . . . . Et lea aatret 

partiea? Ellei aont iHen ploa adaiira]:de«i pin* merreilleBaet 
eiie«rel 

Chaque hamean a ion code , Ht eontribntîonB mnnioipalet et 
ait aUtata, baaet de la fijlicité publique. N'eat-il pal dâiciens , 
en voyageant pour aon -^rément , de Teneuntrer i chaque paa nn 
garde awqt l il fant montrer le paaae^poK du tel où l'on eat;e»lii- 
bilimi qui devient ponr le voyagienr b aottrca de aaille ineommo- 
ditéi; d'arriver, pénétré d'enn et de Froid, dana nne hAteUerie , 
et d'avoir i eliereker tout ee qu'il faut ponr dtner, dana det bon- 
tique* (a) , dont l'nne vend dn «in , l'antre de l'bnile , cdle-«i de 
la viande, cdle-li daael, et ainai de enite ponr lei antres diotes 
n^eMaire* i la vie; d'Mre obKgé d'attaelier loi^iCme m moa- 
tnre 1 la erjche , et de payer, en ani dn prix de la paille , le gai^ 
ç(m (rfficieni qui s'emploie ; de pr^rer nne meture d'oige et 
d'atiiater celni qui tient le obérai ponr que ce dernier la mange ; 
de remplir ton outre de vin , et de payer nn g«ide on nn téoMrin 
pour pouvoir la lortir dn village; en attendant, on ne Mitjamaii 
al l'on «anobera dant ion lit os en piison , puiaqne le seigneor 
aleade peut, aana ancan motif, voua ïaîie paner nne manvaite 
nnit Kifin mille antfel drfiagrànen) «emUritlea. 

J'ai vn une Espagne décrépite et snpératitieaaa qui pr^end 
enidialner l'eiplit et la pensée. L'ignorance a toujours engendré 
la superstition , comme l'incrédulité est fille de l'orgueil. Gbei 

(i) McMirc pouilei liquides, du poidida i5 litm. 
(i) Eilanjai. 



Douze. bvGoogle 



(.59 1 
now, pendant nite loofae «mt« de fiictea, l'étnde des Mistes 
Bcritnre*, «ovrceB fondnmentakr de notre croyance , Mt tetahée 
dam le plat profond abandon. Les Antiquité* cccIénaitiqnM Mat 
résides giaantes wnu la pierre de* décimale» et dei alm fnrtive- 
ment introdnits. Lee d^cinons de la conr lacevdotale et led opr- 
niont particalières ont conm eomme Téritëi dof^ati^acvet in— 
conteatahle». 

Sn ce qai looeiie à l'Église r le tribnnal de U ràîfon a tonjonra 
été fraj^ dTinconlpétenee, et l'oa appelle hjriitàqae to«t indi- 
.vidn ne ('accominDdaiit p» de* maiimet de Rome, hë plude 
liberté d'dcrîre, dent jom**est la* antre* nationif, noa* t ntndag 
eaclave*. Tonte Icctore nom a*t interdite. Le miptU tricaoïipidde 
dont le* proteatani ont accédé la di*ci{^n« dogmatique de 
l'EgliiK, noue a porta i vën^r h* abn* le* phi* préfudMoMes 
de* «iéole* ba^re*. Le troopein de* Ëdéle* a éti maii peUve par 
de* maiire* ber^r* iotradnit» dan* I* braoail (ans VanUriaiatHni 
des patteara que rEipiit^^Saint a eommii poar le régir, «tte tri 
de la doctrine et de la obaritén été réparti a» peaplc«Uholiqae 
par le* e»4^ntear* des caré*, k qni il apparlieiil de *av<rir ee 
qu'il convient de donner i ebacnn. L'£»p*gne a ts de* ninien 
. d'éfAqnet, tout ebargë* de déi^élalcs et de fbmmte* jadicjaÎKs , 
ne jamais accoinplir l'objet de lenr nu*Mon , qui n'Ëit vatre que 
d'enteigner l'Evangile an* homme* , en Us dirigeant dans k voie 
de la paix et non dan* eelle dnprDcèi. Le* saintes Ecrittires, pain 
quotidien de* ame* fidèle* , ont été refusén an penpla offitme nn 
poison mortel) desm^ditatioiispnérlte*, des histoire* fabaleuseï 
leur ont été snbstitnées. L'inflnenee moDMate a tâk passer pour 
Tcrité* réréléea, les Bongee, le délire d*tf bonnes ffftnnies oirdb 
qiie1qneBinsen*és,etadéfignréain(il'étenelédîâc«de]'Ëtangi)(!, 
par dee fiction* temporelle* et coimptrice*. L»iiwrale ch r étien ne 
e*t prë*entéc nous mille atpects. Nous n'avons qn'nn chemin pvur 
arriver au ciel , on non* l'avait peint comme ai*é ; mainteiiatit on 
nous dit , tantôt qn'il eit difficile , tantôt qi^il est inaccessible. 



Douze. bvGoogle 



t .6») 
Lu irtifideax commentairei de* hommet ont obicarei la parole 
<UviiK. On a cm qu'on doctenr pourrait i peine comprendre ce 
que le Sagnsnr a dit pour tont le inonde , et en toarmentaut le» 
■Hiriminiii le* plu clairet, an le* a fait terrir i âever l'idole de 
la ^rannifl. D« millier* d'hypocrite* ont rempli la terre de contes 
ridioale* , de miraolet incrojablei , de TiiioB* ineoncillable* arec 
k maJMlé dn Tria-HaaL II* non* ont montré le Cbriit, éelairant , 
KTM one chandelle , une relîgieue (pâ enfooma le pain ; reje- 
tant dn Hnebuire de* orai^ei ponrriea ; goitant le pot-an-6n 
d'nno oaifine ; joaaiit «tee nn moinB jw^'i (e rendre imporlan. 
0* nona ont montré un laupie rémnitutnt uiiracalen*enient les 
moroeanx d'one booteille et U Taleur d'nn qiurUUo (i) de lin 
lépanda i pour con*oler le garçon qù l'avût ca**ée au *ortir d'one 
taTflins; on antre conTertiiiant dei tonneau d'ean en vin , poor 
r^aler tonte one commonanté ; on moine resnucitant nn petit 
ànon qoï était né-mort , ponr épargner la «eniilHlîté d'one 
iCBor de l'ordre ; il* ont encore eipo*é à notre Vne nn homme en- 
terré depnb longoei années , con*erVant l'otage de là langue , an 
point de *ê 'confÎM*er ; on notre tombant d'on balcon dans la me 
•an* M faire incnn nul , allant dire son rosaire , et éte^nant tont- 
i-oonp on violent incendie , sans aotre accident qoe de ronssir on 
peu le boot de son loapnlaire ; U Vierge Marie décoovrant sera 
(eÎD poor allùter on moine ; des anges sn fVoo qoi chantent ma- 
tinet et remplacent an chœnr des frère* endormis; enfin, le* 
•tint* let plos hombles décapitant, par «iprit de charité, de* 
Itomnu* dont l'attachement pour lenr relipon était *o«peot (s). 
Letpeintret, imbus de ces rêveries, ont chargé leor* tableaox de 
ces marionnettes qûritoeltes , et le pcopic idolAtre leor paie on 
trîbot d'admiration tnperatitiense. L'Eglise t'ett tonjonr* ef&rcée 

(OKni.." 

(•) Tmh cw prit«nJui Wti oonpostnt la bsjm» partis à» uUwax qui 



Douze. bvGoogle 



( .6i ) 
de dëlrnire , Éhez les fidèles , l'idée d'attrîbaer anx images une 
vertu pardenliire : les ecclésiastiques n'ont pas cessé d'en établir 
le culte. Une image dn Christ ou de la Vierge est reléguée dam 
un coin sile et sans qu'on y prenne attention, tandis que , près 
d'elle , d'autres , restaurées à grands frais , étalent tont leur laie 
dam des cadres superbes , et ne sa font jamais voir qu'avec 
pompe et cérémonie. La vierge A^Atocha, celle de VAlmadera 
on de la Soledad, se disputent la suprématie en fait de miracles. 
Ghacoac a son parti de dévotes , auxquellea il manque fort peu 
de chose pour être idolâtres , si elles ne le sont déjà. 

Nous réduisons la religion i. de pures apparences extérieures , 
et, très-salisùits de nos congrégatiom , h peine arons-aoni une 
idée de la charité fraternelle : nous croyons devoir faire l'aumAne, 
et sam scrupule nous retenons ce qui appartient i nos créanciers. 
Nous nous confessons tons les mras et notre rie se passe dans les 
vices. Nous tommes chrétiens de nom et pire* que les gentils dans 
nos mœurs. Enfia le* eachola de l'inquisition nousinspirentplns 
de craintes que le jugement de Jésus-Christ. 

Hais^'est^e que cela veut dire?, . . De panégyriste comment 
suis-je devenu censeur rigide? Depuis qnand me suis-je chargé 
de reprocher à mei concitoyens des vices aussi abominables? 
Non , uioB pays , mon but n'est pas de faire ta satyre , mais de 
prouver que notre Espagne est en même-temps, dam renfance, 
dans l'adolescence, dans la jeunesse, dans la vieillesse, dans la 
décrépitude. Kohle Espagne ! je connais ton mérite, et dans cet 
anguslc amphithéâtre où ton peuple tient ses seules assemblées , 
je trouve une nouvelle occasion d'apprécier ton bon goAt et ta 
délicatesse. 

hesfêle* de taureaux sont lei liens de notre souété, l'ali- 
ment de notre amour patriotique et les académies de nos cou- 
tumes politiques. Ces (îites, qui nous caractérisent et nous dis- 
tinguent des autres nations, embrassent tout ce que l'on peut 
désirer d'agréable et d'instructif. Elles tempèrent dos désirs 



Douze. bvGoogle 



( -6') 
fongneui, éclairent noire «prit délicat, adouciuent notre pen- 
chant i l'hamanité , font trère k notre application laborieote et 
noDs préparent anx actioM généreniei et nia^animes. Toatea 
lei iciencei , toua les arta conconrent à renvie à tes perrectionner ; 
et ce» lètei) & leur tonr, perfectionnent les iciencet et les arta. 
Elles propagent , parmi le pcnple , le plaisir et la dissipation qui 
aont de* biens, et mettent obstacle an travail et à la peine qui 
aont des maax. Ellea entretiennent let hApitaoi (monamens qni 
fontbeancoap d'honneur aux nations modernes), en les dotant 
non seulement de richesses consacrées ana malades, mais encore 
de malades pour atiliaer ces richesses^ ce qni satisfait aax deni 
conditions essentielles de lenr existence. Ellea mortifient les 
corps par la fatigne et le sentiment donlonreni de lenrs incom- 
modités, et endnrcissent les ctenra par les acihes les plus tra- 
gique* et les pins terribles. Si les cultes grecs inventèrent la tra- 
gédie pour puiser l'ame dea passions basses , tellea que la crainte 
et la frayeur, en accontnmant les citayens à voir on k entendre 
des choses épouvantables : le culte espagnol, plus éclairé, a 
inventé les fêtes de taureaux, où l'on voit en réalité des choses 
plus afFreuses que celles fictivement représentées. 

Qael est celui qui , habitué à voir de sang-froid on homme se 
débattre entre le* cornes d'un taurcan , la poitrine ouverte ou 
arrosant l'arène de son sang; nn cheval blessé qui marche *nr 
ses intestins et lutte avec l'agonie ; nn groupe de combattan* 
eOrayés, fuyant devant une bètc farouche percée de darda; quel 
est celui, dis-je, qui, apris cela, pourrait s'émouvoir k l'aspect 
d'un duel ou d'une bataille 7 Comment songer à arracher i l'op- 
presMon nn peuple immense dont l'admirable soamission permet 
au bourreau de le menacer du fouet de l'esclavage , dans l'occa- 
sion oÀ on lui accorde le pins de liberté? Pourrait-on vanter 
la sagesse d'un gouvernement qui , voulant ëtonffcr chez le 
peuple tont esprit de section , le réunit dan* le lien le plas propre 
à tonte espâcede désordres? Qui n'apprécierait les idées aublimes 



Douze. bvGoogle 



C '63) 
de notre noble»e , qui travaille arec ardeur d faire goAter & la 
natioa ces spectacle* barbares, à talarier des combattant, i ea- 
GOara^r le désespoir on la folie , k protéger i l'enrie les hommes 
les pins TÎls de la république ? Qui ne s'enflammerait â l'aspect 
de la Taleur étonrdie d'nn Pepe-Hilio , d*Qn CosttUares, d'un 
Romero on antres héros de la tnerie de Séville qni, entrant en 
liée arec an taareaa , le frappent d'ane estocade des cornes à la 
qnene? Qui ne s'amuserait du concourt d'une foule innombrable 
où les denx sexes sont mêlés sans pudeur : la gargottière en pré- 
sence de la dame de cour; là fille publique et la donairiire ; le 
bariiier auprès du duc ; le séculier avec le prêtre ; rivant tableau 
de luxe, de dissolution, de déver^ndaf^e , d'audace, de stupi- 
dité, de crapule , de Ions les vices opprobres de Fa raison et de 
l'humanité , qni semblent y avoir établi leur trdne. Li , le petit- 
maltre , par les gestes et les expressions les plus libres , allume 
les désirs de l'imprudente soubrette; le vil mari permet à sa 
femme le déshonorant t>f>rrc|;o(i);rarro^nt fan&ron fait parade 
de son insolence; le sale artisan profôre des paroles plus indécentes 
que lui-même ; l'impadente conrtisanne étale son effronterie. Des 
cris eontinnels tronblent la tête U mieni organisée ; la presse, les 
efforts pour voir, la chaleur, lapousstère, incommodent an point 
de sufiôqner. L'air est surchargé des suaves arômes du tabac , dn 
vin, de l'arine. Conteste ra-t-on les innombrables avantages de 
ces fttes? Sans elles , le tailleur , le forgeron , le cordonnier, con- 
sacreraient le lundi 1 nn méchant travail ; les mères n'anraient 
pas la hardiesse d'abandonner leurs maisons et lenrsGllesaux soins 
de qaelqoe jeune galant , et ne se prêteraient pas à l'iniilnie trafic 
de la pndeur; les médecins seraient privés de U source la plus 
fëciHtde des infirmités , et les maris de celle de leurs démêlés et 
de leur déshonnenr; les dames, de la faculté défaire briller leur 
prodigalité et lenr faste ttnpide ; les ecclésiastiques, de l'occasion 

(i) Le Sigisbè du Italiens. 



. ,i,z<..t,CoogIf 



( '64) 

de dépenser, en CiTenir de* péchenra, I'ai^(ent qu'ils prâëvest 
•or leurs péché* ; l'obMrvatenr perdrait l'Abrégé le plus pariait 
dei hiblenes homaines; lei tnagUtrati, les moyens d'émonsser 
oa d'endormir tonte idée de liberté; les laboareori, la conso- 
lation de Toir taer des animanz qne , virans, ib tienoeat dans 
nit travail contîniiel et sons un jong accablant } enfin , legoarer- 
nement , les avantages qn'il recnrâlle en jetant comme nne pitnre 
i ta peuple grossier ce qni ne devrait étra ponr lai qu'une di^ 
tractioa passagéra- 

Danscesfttes, tout le monde s'instnùt : le théologien, voyant 
i chaque pas on miracle et dans chaqne coup heureux un rayon 
de la clémence divine , chante l'inépaisable miséricorde du Trèi' 
Bant , son incompréhensble providence , et admire qu'il ne laisse 
pas périr celui qui aime le danger ; le politique s'étonne de l'in- 
•enâbilité d'un peuple traité en esclave jusque dans ses plaisira , 
et qui n'a jamais songé i s'affranchir de la servitnde , alors mtme 
que l'inadvertance dn gouvernement semblerait t'y engager ; le 
l<^ste voit l'école de la corruption des coutumes , mère de tous 
les procès et des querelles qni divisent les famitlet; Je médeiùn 
étudie l'irrîta^on progressive des humeurs et le germe en action 
des pnlmonies et des fièvres ponrprécB ; le chirurgien asnste à 
des dissections répétées d'hommes vivansjji d'énormes hlessuresi 
de douloureuses fractures et des contusions moltiptiées ; le phi— 
loM^he examine les phénomènes du jeu électrique des passions ; 
le physicien contemple les eSèts de la r^ection de la lumière 
dans la variété de couleurs des habits et dans le flottement on- 
doyant des moncboirst le musicien s'instruit dans le ton et le 
dùoa de milliers de vois qui poussent vers le ciel des acclama- 
tions joyeuses ou des hélas pitoyables. II n'est pas jusqu'à la sn- 
perstitiense béate qui ue croie reconnaître son cantique de R^ 
quiem en entendant le saint nom de Jétns qu'on invoque ponr 
aider à mourir le combattant percé d'un coup de corne. 

iîStes magnifiques ! A fêtes atilcs ! 6 fêtes pieuses ! 6 fStes qui 



Douze. bvGoogle 



(■65) 
êtes U preuve la pins conciliante de notre *ageMe ! Le»étrangen 
voDi ont en horreur parceqn'ili ne todb connaissent pas. Les 
Espagnols senls vous apprécient parceqn'eox seuls sont dignes da 
vous connaître I Si le cirqne avait développé citez les romains nne 
telle délicatesse qu'on y notait avec soin > si un gladiateur blessé 
tombait décemment et exbalait le dermer soupir avec grAce ; 
le cirque de Madrid applaudit i celui qui vole avec élëgance sur 
les cornes d'an taureau et vomit avec digrûté ses entrailles. Si 
Rome vivait contente avec A-apain et det armes f Madrid se 
trouve heureuse avec dupaia et des taureaux. L'Anglais réfléchi, 
le léger Français passent les jours et les nuits entre un travail 
assidu et les controverses politiques. A peine adoptent-ils nne loi 
apris plusieurs mois de discutsioa : l'Espagnol moins sérieux coni 
surne on temps précieux dans d'agréables loisirs, de délicieuses 
solennités , et se trouve pourvu en un instant d'un millier de 
lois qui ont pansé sans opposition. Ces premiers peuples ont le 
palais si délicat qu'ils n'admettent pas sans difficulté les mets les 
pins exquis ; la nation espagnole s'est accoutumée à manger si 
gonlùment qu'elle ne sentirait pas les épines d'un chardon. Les . 
nns ressemblent aux abeilles qui se révoltent et piquent quand 
on dérobe leur miel ; l'autre a le naturel des brebis qui se laissent 
tranquillement cgoi^r. Cenz-Iâ , insatiables de richesses et avi- 
des deprospérité, vivent esclaves du commerce et des arts; celui- 
ci , satisfait de sa pauvreté et de la fertilité de son sol , s'adonne 
librement à l'oisiveté , i la paresse. Les Anglais , les Français , 
idolâtres de leur liberté , supportent impatiemiaent un seul 
chaînon d'esclavage ; les Espagnols , traînant leurs fers , ignorent 
jusqu'au nom de liberté !II Lespremierssont avares de prix, même 
pour la vertu ; les derniers vont jusqu'à prodiguer des récom- 
penses an vice ; chez les antres nations , un grand homme , na 
héros est une rare production de la nature ; chez nous , la noblesse 
et l'héroïsme poussent comme les oignons et les poireaux. , . , . . 
Heureuse Espagne t , . , . Fortunée patrie I , , . . continue ainsi à 



Douze. bvGoogle 



( '66) 
te (tiftingner de ton» les p«aplc(. Que tu doi« t'applaadir d'aroir 
fermé l'orâlle anx lopUsmea des philosophes et de rotTre de sages 
leçons, et de saines doctrineil Tcn qui, contente de ton sort, n'envie 
celtii d'ancnne antre nation! toi ^i es habîtnfei ne gonTemer per- 
sonne et i obâr k tont le monde t Qne tu es henrense de con- 
naître tont le prix d'nne ftte sanglante , placée par loi aa- 
dessns du mérite et de la vertu 1 Que ta es henrense d'avoir an 
dëcouTrîr qne les ^andes qnalilés sont inhéi'entes aox gentils- 
hommes , et qn'il est impossible de les rencontrer chez celai dont 
on aïenl , an moins, n'a pas porté le ijon/ponrsni , ponr- 
sni , cette carrière d'illnstratioD et de prospérité aSn de rester 
ce qne tn n ,1^ née plus ultra du fanatisme des siècles ; méprise , 
comme ta l'as fait jasqn'ici , les propos des étrangers envieux ; 
abhorre leurs maximes tarbnientes , condamne la liberté de lenrs 
opinions, prohibe ceux de leurs livres, proscrits par le saint- 
office , et sommeille eu paix au bruit agréable des sifflets qui 
s'élève autour de toi I 



Douze. bvGoogle 



{ '6?) 

PROGRAMME 

DES PRIX PROPOSÉS 

EN FAVEUR DE L'ÉCOHOHIB BDRALE, 

roDB ÉTKi ■iciRnii tw i83a. 



La Société , Aiiu »a léance publique ipii aura lien dant la tialU 
da Conclave, â l'hôtel delaMaiiie, le sg juillet i832,dëcei7iera 
lei prix suivaiiR : 

Dae médaille d'or , d« la valeur de 3oo francs, 1 l'auteur du 
ineillenr mémoire sur cette question : 

■ La Flandre, et particnliérement l'ancienne Ghttellenie de 

■ Lille, sont avec raison considérées comme le berceau des ays - 
B lèmes réguliers de culture dont l'adoption a prodoit l'heureuse 
» révolution agronomique qui se propa^ et se naturalise chez 

■ tous les peuples civilisés. Quelles sont les causes qui ont donné 
K l'élan précoce i r;^ricnlture de cette intéressante province ? 

■ Quelle est la situation actuelle de l'agronomie du département 
B du Nord , comparée avec celle du reste de la France et des pen- 

■ pies les plus avancés dans la théorie et la pratique de cette 
B science ? Quels sont les moyens généraux et particuliers snscep- 
B tibles d'accroître la prospérité rurale de ce départemenlV ■ 

Les mémoire» devront être adreité», francs de port, au 
secréiariaireénéral de la Sot^U, mimt le i.er juUUt Les 
nationaux et les étrangers sont admis à concourir pour ce prix. 



Douze. bvGoogle 



( i68) 

II. 

Sergeri. — Garçon* de diarrue. 

1.0 Une honlette d'argent, de U talenr de 5o franc*, i cclnî 
de> berger* de l'arrondiMcmeat de Lille ijni prétentera on certi- 
ficat cunatatant 

i.« Qu'il demeure depoia cinq ans, an moini, chex le pro- 
priétaire dn troupeau ; 
afi Qne sa cofaduite e«t irréprochable ; 
3.0 Qu'il n'a jamaii commis de délit* mranx. 

ÏjC cerl^cai éumcera le nombre de» brebit qui composent 
te iroupettt* et celui des agneaux mû bat pendant tannée. A 
mà-ite égal, la Société donnera toujours la préférence au 
berger qui aura conten>é le plut tTaffieau^proporlioruielle— 
ment au nombre des brebis cotres à set soins. 

3.0 Une gerbe d'argent , de U ralenr de 5a franc* , an maître- 
valet de l'arrondiisement de IdUe qm préientera nn certificat 
conttatant 

1 .0 Qu'il demeure depois dnq an* , an moîn* , chez le même 

fermier ; 
3,o Qu'il eit de bonne* vie et mmors, d'une condnile et 

d'une probité irréprochables ; 
3.0 Qu'il est loigneuz de* chevaux , économe de* fourrage* \ 
4.0 Qu'il trace bien un lillon et se fait remarquer par son 

habileté i exécuter le* différetu travaux dont il e«t 

chargé. 

t-es concw^ens enverront , avant U i.^t juillet i83a, au «- 
crélaire de la commission /f agriculture, Ut cert^cats signés 
par trois des principaux cultivateurs de la commune, et visés 
par le meure. 



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( -69) 



humtKMnt tiraloireê. 

Une médaille de la valeur de loo francs , à celai qni aara in- 
renté on importé an nonvel inatmmeat aratoire propre aax 
^ndeg cultnrei, et dont l'introduction dam l'arrondiuement 
pmltn la pliu anmb^efuc. 

À débat d'inltraneat bo«tn«, k m&hiUit Hn aceordéa i 
gibIw (gà knre perfèctMiiaé l'on de» înitrameM déji en vf^fi 
dtM r«reandiM«aBenL 

lies conaareru seront lemit de dicter leun moMnes on 
àuùtmîfiu daté iuit» de* tatltt de la mairie , «wu le i5 
^OBet. 



HpvHon. — Garance. 

i.o tTne médaflle de la valeur de i5o francs, an propriétaire 
delà honblonnSére la mieox cnltivée , et qn! , en i83a , fournira 
lea meilleurs et les plus abondant produits. 

a.o Une médaille de la vaUnr de ^5 francs, an cnltivatenr 
possédant la honblonnière la pins méritante après la précédente. 

3.0 Une médaille de ta valeur de 5o francs, au propriétaire 
delaplua belle honblonnière d'au moins ^oaivt, établie en iSSa. 

4-0 Deux médailles de la valeur de So francs chacune, aux 
enllivateun des deux plus belles honblonnières étalilies en i83a, 
et de la contenance de ao à 4o ves. 

hes koutlonn&respUmt/es exclusivement en houblon à tiges 
blanches seront seules admises au concours. Les plants de 
houblon à liges rouges, trouvés acciàpnteUemeitï dans les 
houblonnièrcf f devront être marqués ctunjil rouge avant le 
I ."' aoàl » pour être extirpés immédiatement après la récoUx. 



Douze. bvGoogle 



( '7« 1 

5.0 Uneprimede75franca, an cnltiTatear qai aura, dans le 
coarant de l'année i83a,ealtiT^ loo *ergei de garance. 

Une antre prime de aS francs , pour la coltnre de So ver|[es de 
garance. 

■ V. 
Taureçaix. — Génissts. 

1.0 Un prix de la Talenr de loo franei, an cnltivatenr ijoi 
ann introduit on élerj dani rarrondisaemen t le plnt bean taureau 
deraeeholIandaiKideraceflamande^oninëtiide cet deux racei. 

3.0 Un prix de la râleur de 5o franca, an propriétaire dn taS' 
reau le pins beaa apris le précédent. 

S.a Un prix de la Talenr de 5o francs , as cnltiTatenr qni anra 
élevé la pins belle gëniue de race hollandaise pure , on de race 
croisée hollandaise-flamande. 

4-0 Un prix de la valenr de aS francs , an cnltivateiir qm anra 
élevé la pins belle génisse après la précédente. 

lies taureaux devront être âgét d!un à deux ans , et être 
destinés h faire , pendant un an, te service de ta niante. Les 
jM-ix seront mis en dép^ justpi'h VaccompUssemetU de cette 
dernière carnation. 

t/âge exigé pour les génisses est tfun à deulc ans. La So- 
ciété désire qu'on les destine à la reproduction , et qu'elles ne 
soient saillies qu'après tâge de trots ans accompUs. 

Des certificats en due forme devront constater que les 

élèves sont nés chez le cultivateur qui les présente au concours. 

VI. 



i.o Un prix de la valenr de loo francs, an propriétaire dn 
tronpean faisant des élèves , qni introduira dans l'arrondissement 
le plos beau bélier à longne laine , de pure race anglaise , destiné , 
par le croisement , à l'amélioration de la race oiiine indigne. 



Douze, bv Google 



( ■?■ ) 

a.o Un prii de la valeur de yS franc», an propriétaire tjui , 
reiii[rfistant lu conditions précitées , introdnira dans l'arrondis- 
Mment , et ponr le même usage , le plui beau bélier à laine 
loi^ne, de pure race liollandaise. 

VII. 

Ea^riences agronomi^pies. 

Une médaille de la valeur de i oo francs , à l'auteur des meil* 
leares eipëriences comparatives sur l'aetion fertilisante du plâtre, 
de la chaux, des cendres et de ta soie, appliqués comme amen- 
demens sur les prairies artificielles de luzerne , de sainfoin et de 
trèfle. 

La Société désire que le pUtre ( i ) , la chanz , les cendres , etc. , 
•oient employés dam les expériences, sur des surfaces ^ales de 
chacune des prairies artificielles citées ; que le poids de toute* 
les coupes fourragères, recueillie» sur ces surfaces diversement 
amendées , soit noté avec exactitude, et que les concurreni en 
déduisent le mérite respectif des amendemeus, sous le* deux 
rapports principaux de l'intensité d'action et de l'économie. 

'Épo<}ue de lavA-^cation des sujets de prix admis au concours. 

i.o Pour les bètcs bovines et à laine, le jour, l'heure et le lieu 
qui acroDt indiqué* par M, le préfet pour la diatribntion des 
primes pour l'amélioration des chevaux. 

3.0 Pour les houblonnîères , dans la dernière quinsaïne du 
min* d'aottt , et immédiatement après ta récolte du houblon. 

3.0 Pour les espériences comparatives sur les amendemens , 
dans la dernière quinzaine de juillet. 



(t) Le plUiadaitllieMml snilMprurieautificicllti , loii^clu tiguoni 
dt)k ^d^ca poucca d'UtTation; ou doit eliauir un tcmp« httinida. I4 pn- 
pcrtioB enplojé* asi da deux t quaua hcctolitiu pu hacUt*. 



Douze. bvGoogle 



( •!') 



n ne fera admis an ooDconn qne lei csltiTateiin domicilia 
dtnt rarrondÛKineiit de Lille. 

Lei penonnei qui d£aîraiit e^noonrir |>onr le* m^daillct accor- 
dée* en f»«enr dei coltnret, derroat faire connaître leur inten- 
tion i U SodéU BTant le i .er avril , par ane lettre d'aTÏa adreasée 
i wa aeerétair»^ 4aéral. 

De» ooauniaMlrM id^fa^ par la Saeiétj aeront ^prf^ 1 cew 
tatar, en («fiauqpartantaarlealiedz, l'état daacmltorcaMliBiaea 
an eoaoonra, «t déaîgawdnt lea bète* bori&M et lo bélifir & bin« 
longue qoi mériteront lea prix. 

Lé létfAaâ'e de la section ctaff-tcuUwe , 
k. lUoTaiTi , D. a. P. 

Le prétident de la Société', 
Fir. 



Jinlizc^ti-GoOglc 



( "73) 
SÉANCE PUBLiQtE DU 99 JUILLET I83S. 



Li 39 juillet i83a , la Société royale de» science* , de Vagn- 
cnltare et des arts, de Lille, réoiùe extraordinairement i la 
Société d'horticnltare , a procédé à ladistribotiondet prizaccor' 
dés par ces deux sociétés. H. Méchin, préfet du Nord, H. le 
général Corbineau, M. Lethierr^ , maire de la rille, et on grand 
nombre de fonctionnaires civils et militaires astistaient à cette 
solennité. 

H. le Préfet ouvre la séance en prononçant le dii«oan roivant ; 

Menienr», 
Los GStes de l'tigrlcaltttr* deitCAt être ohém à Une eonMe 
qu'elle comble de iM dont« 6t tjai a porté ce grand , ce preBder 
de tons ie» arts , an [dtiti bwil Atfré 4t perfection qs'en ait 

La distribution des pri< décentes par la Société rc^Ie des 
toiancei , de l'igtioultuiv et des drtsy éaf donc un épisode digne 
de la grande commémoratltm <]tt« notia célébMmf atijonrd'hui. 

11 eonviuit de déesrner <)«• couronnes i at/ax qui le» ont mé- 
ritées par te trsnndi , le joar cà l'on couvre de flènv* les tom- 
beauK des dloyens qai sotit uMtrts peur la liberté tpà féconde le 
toarsal , ponr lea lois qui l'eBeevroifHit et le protègent 

Dei récompense attendent TbomMe éclairé q^ a'est élevé aux 
^na hautes ««nsidérati0nt et atiz théories les plb» savantM aur 
llnstaire agtîcole du pays , et le modeste laboureur qui , fid^ 
k ses defoirs et porhint dans sa pioftsoion une loulrble intellii- 
fiiwo, a au tracer, avec le plus de lucod», un sllkm fertile, et 



Douze. bvGoogle 



(■74) 
qni , recammudable par k» mœnn , » donne dfli «rioi anidu* 
aiu détails d'économie rurale dont il était chargé. 

I^ tociété accorde des diatinotion* an propriétaire qui a in 
perfectionner le* racei , et an ngilant berger et à l'humble pitre 
dont lei soins lei ont conservées. 

C'eitainsiqne, devant une rénnion d'hommes sages et éeUirés, 
tout ce qui concourt au bien général prend nn même caractère 
d'ntiUté et d'importance. 

Je me félicite , mcMienrs, de l'honneur de préuder une telle 
séance , et d'être , dans une ISte si intéressante , l'organe et l'in- 
terprète des suflirages publics. 

Aimons les champs, messieurs, ils nous nourrissent et nous 
rendent meilleurs. Ils charment nos regards par leur magnifi- 
eeace et nons apprennent â diriger nos pensées rers la cause sn- 
bUme et mystérieuse de tout ce qui est. 

Tant de merreilles nowi environnent , que notre esprit anéanti 
sons leur poids , ne se relève que par le sentiment intime qui loi 
crie que l'Atre créé qui sait les admirer, n'est point destiné à 
mourir tout entier et qu'il y a en lui nn principe de vie immor- 
telle qu'il doit rendre dans sa pureté à U source dont il est une 
émanation. 

Ainsi , k cAté de l'épi qui s'élève sur sa tige , et de l'arine qui 
porte ta ICte daps les nuages, croissent et grandissent des vérités 
qui nous subjuguent et nous éclairent 

La santé et la paix de l'ame habitent la campagne. Les besoins, 
moins nombreux, ylaissent les passions moins exigeantes. C'est 
anûoavemement, c'est à ses anxiUaires, c'est à tous les dtoyena 
que l'amour de la patrie anime, k conconrit de tons leurs moyens 
1 faire descendre l'inatmction au moins élémentaire parmi. ces 
innombrables populations qui cultivent nos gnérets. Il est faux 
de prétendre que l'ignoraoce soit bonne i quelque chose et qull 
soit utile de laisser l'homme des champs privé des moyens de 
communication avec les temps passés et avec les progrès moiaOx 
du temps présent. 



j,.,i,z<../t,CoogIc 



( «75 ) 
Déjà , nie«tiettr«, un ^and nombre d'yoles «ont en actirité et 
nne ëcoie noimale nom fonmira des ingtitateun instruits et fa- 
çonna ani méthodes aonTcHes. C^.rtei, je avis loin de mécon- 
naître let «apériorit£( et le* motifs de pr^f^rence qni penveitt 
décider entr'elles, mais l'instniction est an si f^and bienfait, 
qu'il fHotl'aôcaeillir avec respect et reconnaissance, sonsqnelqne 
forme qu'elle «e présente , tontes les fois qu'elle est «vouée par 
nos lois et le principe de notre constitution politique. 

Les rades travaiii des champs veulent des délassemens et des 
fttes;il convient de respecter les usages que le temps a rendus 
chers et qni sont devenns autant de besoins locaoz. Les joyeuses 
larmesies, les bruyantes ducasses rassemblent les voisins et les 
amis , et jettent dans les âmes des souvenirs qui ramènent tou- 
jours, par la pensée, aux lieux qui l'ont vu nattre, le Flamand 
qui , dans les régions lointaines , navigue sur des mers orageuses 
ou porte les armes pour le service de l'Étal. Le département da 
Nord doit à l'induitrie de nombreux moyens de prospérité ; des 
Canaux multipliés se déroulent au milieu de ses florissantes cam- 
pagnes , et transportent ses productions. De grands travaux se 
préparent encore et sont prêts à être exécutés, dans la vue d'aug- 
menter les élémens d'une prospérité progressive. Tandis que la 
tempête grondait dans plusieurs de nos provinces, ici, soumis 
aux lois, amis du travail, nous savions supporter avec résignation 
les perturbations qui suivent toujours les grands événemens poli- 
tiques et nous écartions du pays les causes de troubles qui amè- 
nent avec elles , le désœuvrement et la misère. 

Nos ateliers se sont rouverts ; chaque jour il s'en élive de nou- 
veaux, et je pourrais énumérer avec une vive satisfaction tous 
ceux qui, pour prendre place et s'ajouter aux autres, ont .eu, 
suivant les lois, besoin du concours de l'administration. L'in- 
dustrie la plus active , sur le sol le plus riche et le mieux cultivé, 
voilà le spectacle que, dans ce moment, présente de jour en jour 
plus magnifique , la belle et vaste contrée qu'il a plu au roi de 



Douze. bvGoogle 



(■76) 
confier & mon admimùtntian. Je fnù fier d'an Ul d^iAt et je 
*eraû henrau d' j Uiuer ipslqnei fonTenir» d'au bwn aoeonqtlL 

An milîeo d« n jute* loofift d'eipirancs «t de <i pwuiu tst- 
conragenwnt, l'âme te contrUte et le brUe i l'aqiect da Séan 
qui «'appeuntit prindpaleoient (or imm ToUéei. Une cruelle ^- 
dénûe j promène ki ■éns« et fnppie trop loaTent dei eoopi 
mortdt. Tont ce q^e le pmdence comeilU , non* arotu tenté de 
le laire et Mnyent nom trôna iié Hcood^ par le tOe ixr uito- 
litéi et de* citoyen*. Doni cette grande et belle riJIe, le* ntagi*- 
trat* ont reconra aux metore* le* miei» combioéei. lU en tant 
récompauf* , car il ai jute de reconoattre qu'elle doit , an 
moioi en pur^ , i leor* iân« pateroeU , le bonkenr de u'artûr 
encorE éii qoe biblemeot atteiate pur le tùiùlre. Qn'ile en re- 
{oivent me* remerctmen* public* I 

La bjjenfaimice ne s'eit pu (atigaée et j'anrais bien de* trait* 
i recoDunauder i l'eatime , «'il m'itait pereai* de lever le toîIc 
qoeUpiéUetla cbaiité modeste ont Tooln tendre et épai**ir. 

Je ne d<â* pu , messienn , retarder plo* loi^-tempa le* applaa- 
di**emetu qme tou ràerrei à ceux de toi concîtojeai qui vont 
recen>ir de* diâtincUona bonorablo et je termine ma coorte allo- 
cution en répétant avec ooe émotion qne von* partagerez cana 
donte : Aimon* le* champ* , honoron* cens qaï le* caltîvent I 

Apre* H. le Préfet, H. Tbém. Leitibondoii , président delà 
Société , prend la parole, et s'exprime oinii ; 

Mesnean , 

Poor ajonleranx wlennitéa de l'annivemire de notre heoreiue 
révolution , noiu venons d'ouvrir ^enonveaa le cabinet d'histoire 
naturelle confié «uk soins de la Société royale des sciences , de 
l'agricol tore et des art* , dont , en ce moment , je snis l'oi^ ane. 
Ce monument scientifique va prospérer sous J'é^e de la liberté, 
' Qtmme tonlf;* lu c^éai^ns de l'ciprit bnotain alJÊa»chi. Unll' 



Douze. bvGoOgIf 



[ '77) 
clUeDi frénement avait détroit, en graDde partie, les belles Gollec> 
tiont qai t'j troovaient rauemblées. Un >Bal instant avait anéanti 
le frtiit de bien det années de travau: ; mail il teinble ^'an tenl 
inatant anuiî ait suffi pour tout réparer. Protégée par la bien- 
Teîllanee de la mniiicipalité , secondée par le zèle des amis des 
sciences , qni semble s'être accra en raison de nos pertes , la So> 
dété des sciences a pn ofirir an public nu Hntéum aussi riche que 
celai qoi, déjà, embellissait notre ville; je puis dire même qu'il 
contient pips d'objets précieux qu'auparavant , car l'époque du 
malbenr qui nous a frappa a ravivé le dévouement et la généro- 
sité des membres de la Société , de set correspondans et des ama- 
teurs. L'esprit libéral des hommes qui s'occupent des sciences a 
fait pour nous , d'vne calamité , une source de richesses. 

Nous dioisissont aussi les jours mémorables de juillet , pour 
diibihner les primes accordées i l'agriculture, car les f&tes de la 
liberté sont celles des sciences et des arts , dont les nobles travaux 
enrichissent l'homme et lui donnent, avec l'aisance , le bonheur 
et la ^gnitë. 

À ces titres , l'agricalture doit se présenter en t£te des divcM 
genres d'industrie : c'est elle, en effet, qui dut naître la prc 
mière, car elle satisfait aux premiers besoins de l'homme ; c'est 
elle qni reste la plus importante , car elle est la plus étendue } 
c'est elle qui est la base étemelle de notre prospérité, car elle 
n'est p<Mnt soumise aux chances et ans éventnaUtés de la politique. 
Cet art antique , qui féconda les premiers essais de la civilisation 
encore dans l'enfance, occupera toujours la première place; il 
crée les produits les plus indispensables à l'existence des popu- 
lations, il fournit les matières premières aux industries diverses 
et en même temps lenr donne le* plus grandes masses de con- 
sommateurs. 

Jamais les progrès de ragriculturen'exciterontl'envie; tons les 
perEecttonacmens qu'elle obtient sont des hienfaits mûrersels- 
Employons donc toute notre puissance à les bâter. 

a3 



J.,r,l,z<,.f,G00gIf 



(■ '78 ) 

Hait «n inilien âet riches campapiei qni noui entoarcnt, 
aTon»-naai quelques lonhûti i former, qoelqne* amélioratioiu 
à préconiser? Chaqnc foi* qn'on psrlc de l'agricultare da dëpar- 
(ement du Nord, on se inrprend 1 dire qu'il j a peu de choses k 
faire pour la rendre parfaite, qu'elle fait l'admiration de tons les 
peuples de l'Europe , et qn'il faut se borner à la conserrer dans 
l'état de prospérité ol elle se trouTe. Oni , félidlons notre pro- 
vince; son agriculture est florissante, son sol est fertile ^ ses cul- 
tivateurs sont laborieu , économes. Ils ont hérité de leurs pires 
de bonnes wctliodet et sont eux-mêmes ezcellens praticiens. Nos 
champs sont , à tout moment, couTcrts de riches produits. Les 
Tégétanx les plasprédenij poussent, pressés, pleins de videur, 
sans mélanges d'herbes stériles ; et, quand la moisson montre ses 
^is grenus et inclinés, déji d'autres plantes ont germé entre les 
racines de celles que la fani va trancher. Une jenne récolte gran- 
dit, quand U réeolte ancienne n'est point encore dispame, 
comme la vsgue nouvelle s'élève qnand la vague mourante n'est 
point effacée. C'eat à flots continits que l'inépuisable fécondité 
de notre terre verse les trésors que réclament les besoins d'une 
•clive et indnitrietise population. Oui , notre agriculture est belle, 
et nous avons le droit de nons en enorgueillir. 

Hais, fiers de nos avantages, devons-nous rester dans un élat 
stalionnaire 7 Qnand nos pères ont employé leur Tie laborieuse à 
perfectionner sans cesse leurs méthodes agricoles, la vanité et 
l'oiuveté nous feronl^lles regarder toute pertêetion nnovelle 
comme impossible? Quoi , nous penserions ne pouvoir augmenter 
les découvertes de nos ancêtres I Nous n'aurions rien à ajouter à 
leurs cultures? Nous conserverions leurs machines, utiles sans 
doule, mais grossières encore et imparfaites I Leurs procédés se- 
raient poar nous sacrés, et on les respecterailcomme s'il s'agissait 
de leurs principes morani ! 

Ainsi, apràs avoir demandé le blé à l'antique Asie, berceau du 
genre humain, les belles variétés du cerisier au royaume de Pont, 



Douze, bv Google 



('79) 
à la Perse le doai fruit 4d pécher , le lin aax contrées plai mérî. 
dionales de l'Europe , le tabac et la pomme d« terre aa Houtcbu- ' 
Uonde, n'aorionit-nona plu» rien à demander à l'unÏTers? Après 
avoir pris les méthodes d'assolement des anciens Belges, reste- 
rons-nous sans progrès, comme Certaines provinces qui culliTent 
aujourd'hui comme les Romains et suif ent les préceptes dn viens 
Caton et de Colnmelle t Nos mscUncs agricoles seronlxtlss éter- 
nellement ce qu'elles sont? Le batteur lâvera-t-il toujours lente- 
ment et péniblement le fléau qui va tomber au hasard sur les 
épis? Nos graines, les jeté ra-t~on encore long-temps an vent sans 
les compter et sans tes espacer? Le sarclage ira-t-il s'eiercer an 
milieu des plantes confuses qi^e le semoir aurait pa r^ulièrement 
aligner? Nos prairies se coovrironUelles indéfiniment d'espèces 
fourragères on de végétaux nnisibles sans qu'on songe à leur faire 
■ealir la main de l'homme? Nos arbres grandiront-ils dans leur 
liberté sauvage^ ne lenr dironi-aous pas de s'élever droits? ne 
ooadn irons-nous pas leurs fibres dans tonte l'étendue de leur 
tronc , sans leur permettre de se perdre en branches latérales ? 
Tonte cette sève évnporée, ne saurons-nom pas la pomser jus- 
qu'à la couronne qne nous rendrons vaste et majestoense ; et les 
rangs pressés de ces colonnes du règne végétal , ne voudrons-nous 
point tellement les disposer, qne nos plantes herbacées ne per- 
dent jamais, et la chaleur et la lamièreqni font le principe actif 
de leur vie ? Nos moissons , ne iiauroiis-nous les sauver intactes , 
quand le ciel versera ses eauK snr elles? Nos bestiaux et les anï- 
mam qui aident les labonrenrs dans leurs travaux n'obtiendront- 
ils pas , par nos soins, les plu»> belles qnaUtés de lenr race? 
L'économie intérieure de la ferme ne chaugera-t-elle pas? Une 
rigooreuse comptabilité n'y sera-t-elle pas introduite? Les jardins 
qui l'entourent ne ressentiront- ils pas les bienfaits de l'horlicul- 
tnre qui , tous les jours , fait de nonveaux progrès ; et verrons- 
noos toujours nos villages conservant leurs légumes insipides, 
leurs fruits acerbes et certaines saisons sans primenn, sans fleurs , 



Douze, bv Google 



( ■»<>) 

aaiu fniits et, parfois, uni alîmens frais, quand nne tociété,qui 
s'ett acquis tant de droits à notre estime et & la reconnaissance 
pnbliqne, offre féD^reoteiaent i totu les cnltÎTatears le fruit de 
tes tavans traTanz? Non , nons ne n^ligerans pat les moyen* de 
perfectionner nos produits agricoles ! 

Si nos campagnes sont ma^ifiqaes, nons vondrons les voir 
encore pins resplendissantes de prospérité. Si notre pa^ a été 
l'école de l'agricaltare cnrop^nne , nons voadront lui conserver 
son antique réputation et lui faire faire de nonveanx progrés. J'en 
atteste, etnostnccés passés, et l'intelligenee de nos cnltirateurs, 
et leur noble désir d'enrichir leur patrie et lenr famille. Ton* 
lÎTaliseront de tilo , d'ëtnde, de traTanx , et ta Société royale de* 
science* et de Tagricultare ambitionnera l'honneur de serrir de 
moyen d'nnion entre de* hommes qoi se livrent à de* entreprises 
niiles poar eux , plus utile* encore pour le pays. 

On la trouvera toujours prête i propager les découvertes qni , 
chaque jour, viennent enrichir nos domaine*: elle mettra sa 
gloire à répandre autant qu'elle le pourra les lumières qne les 
sciences , anjonrd'hai si puissantes , font étinceler de tontes parts, 
et i signaler les errenrs que d'anliqaes préjugés ont consacrées ; 
elle fera ton* *es efforts pour récompenser le séle et le* ntile* 
tentative*. Secondée par l'administration départementale, dont 
la générenae protection ne loi a pas manqué, même an miUen 
des oircanstanoe* les plus difficiles , et i laquelle elle se platt & 
offrir un hommage publie de sa reconnaissance , elle est heureuse 
de pouvoir décerner des prix d'encouragement k ceux qui ont 
fait faire un pas à l'industrie agricole. Elle va le* accorder i ceni 
qni ont perfectionné no* systèmes de culture, qui ont introduit 
des végétaux nonveani et plus productifs dans nos assotemens , 
qni ont amélioré le* raoes des animaux qui Ibnt la richesse des 
exploitation* rurales, ontjuiontimporté ou inventé de* instmmens 
ingénieux qui abrcgentlestravanxetle* rendent pins parfait*. Elle 
va donner, enfin , de* récompen«c« honorifique* à la probité , au 



Douze. bvGoogle 



(.8.) 
talent , an tèle àet hommes laborîeas qne s'agRocient let fermier! 
et lei propriétaires. Von» verre* de digne* lerritenn qni ont 
donné cinquante an» de leur vie à U cnltnre d'nne terre qni 
n'était point la leur «t qui ne devait point être celle de lenrt 
enfant. Pendant un demi-siècle îli ont arrosé de lenn inenTS le 
aol de la patrie , nons )ei honorerons comme de -viens soldats qni - 
ont combattu pour la vie des populations , nous respecterons lenr 
rieillesse, non* récompenseront leurs travasK, noue leur accor- 
derons notre estime et notre vive et fraternelle sympathie. 

Tons ceux qui ont fait faire un progrès i l'art a|^eole ont 
droit i des récompensée, car tous rendent des services an pays. 
Ht l'enrichissent directement, et, ce qni multiplie an centuple 
les richesses qu'ils créent, ils instruisent leurs concitoyens en- 
core inhabiles. C'est une énei^qne leçon d'agricnltnre que donne 
celui qui fait paraître an milieu de set champs une culture , on 
nouvelle , on plus prospère , oa plus économique. Il parle Tive> 
ment ans esprits et ans intérêts, quand il relève de riches mois- 
sons an milieu de campagnes maigres ef peu fécondes , qaand il 
active la production de ses terres dans des cantons qne désole le 
système des jachères, on qnandil se joue de tontes les diificnltés 
de la culture avec le secours de ses instmmens perfectionnés. 
Ceini qni pratique au milieu des champs, parle le langage qui 
convient â des hommes souvent pen lettrés. Il n'est point d'en- 
seignement, il n'est point de livres ni de descriptions qui pois- 
sent jamais valoir un instrument fonctionnant ni une récolte qni 
s'élève brillante au-dessus de toutes celles qni l'environnent. 

Les effi>rts partiels des agriculteurs peuvent produire des ré- 
sultats prodigieusement avantageni , s'ils sont convenablement 
dirigés, s'ils sont habillement coordonna par nne réunion cen- 
trale qne dominent des vues d'amélioration générale. Appeler 
successivement l'attention de chaenn sar les objets qui convien- 
nent le mieux à ses intérêts, â set goAts , & sa position , c'est ré- 
pandre dans les champs des exemples de tous les procédés 



Douze. bvGoogle 



perCeclionné*, c'est , pour ainii dire, or^r une ferme-modèle. On 
n'en réunît pu toni le* élémeni dan* ifuelgnes Bq>ena , mû» on 
le* partage entre dea commune* rapprochée* , on n'en forme pai 
moin* un coon complet d'africoltore pratique. Telle commnne 
•e diatingnera par ici prairie* , telle autre par la culture de cé- 
réaleajonira niiter le* béliere de race ai^laite,B Bondnea;ceBs 
de race boUandaiie , i Sain^n , à Looa , i Honplin ; le* taureau», 
à Lomme,àlIem, iBondnei,i AUenne*; on aimera k Toirlet 
honblonniirea de Crois, d'Honplinei, de lûniellet, de Frelin- 
fbien, de Bguibecqne ; le* arbre* d'Attiche* ; le lin , le tabac on 
le colxa de* propriétùrei qui rrinariront le mieux dan* ce* richca 
culture*. 

Mai* ce n'ett pai •eolement inr le* enconragemen* di*tribué( 
que non* dévoua compter ; noua avons une aonrce de luceés plu 
a**nrée dans le patriotiune de* citoyena, dan* leur intérêt bien 
entendu et dam leur louable déiir de *e dùtinguer par d'utile* 
entrepriic*. Nom nou* adrcHon* donc à eux. Non* leur deiaan' 
dom leur coopération \ nom le* innloni à travailler avec nom ; 
qu'ib viennent *e joindre k notre eociéf^, nom le* j convions. Si 
la nature de leur* occupation* le* empèclie de méditer le* lavam 
écrit* qoe fait éclore le détir de perfectionner le plna néeeiaaire 
de* art* ; ('il* ont besoin de* lumière* que r^Kuident les Bcicncei 
qoi néceuitent une étude *péciale; t*ili Teulent, à leur expé. 
rienee , joindre l'appui des théorie* et de* calcul* , je ne croit pal 
trop préinmer des connai**aace* de me* collège*, en peniant 
qu'elle* pourront être de quelque utilité aux prattciem. Lu pré- 
cepte* reoneiliii par la icieuce seront avantageux aux produc- 
teurs, et la saine pratique de eeoK-ci confirmera les précepte* ou 
la* corrigera et les perfectionnera. 

C'est depuis l'alliance des science* avec l'indmtrie que les arts 
ont enfanté tant de merveilles. C'est depsi* l'union des savam et 
de* industriels que la ritdiease s'est créée de tonte* part*, qne 
rin*truction , la source et la conséquence de la richesse , a ré- 



j.,.,i,z<..t,CoogIf 



( .83) 
pandu «et faienfaiU snt la nation entière, et qne la civillution 
« pvis an caractère de pniiunce «t de magnanimité qu'elle n'arait 
point encore montré. Dans cet grands joan, dont noua célébrons 
le deuxième anniversaire , c'est à ses lamières et à ta force de >a 
raison qne le peuple dut et le sentiment de sei drmts et cette 
pniwance rapide et irrésistible qui frappe comme la fondre, et 
surtout cette modéra Lion, cette généroùté,eet(e grandeur d'ame 
qui feront la gloire éternelle de notre ùjcle. II ponvait anéantir 
les -vainens; il les admit au partage commun de la liberté. Ici 
commence t' époque sainte où le glaive n'apparaîtra plus après le 
combat. Les nation* ciTÏlisées ne vendront pins ressembler à ces 
borriblee peuplades , pins abominables dans tes festins de la vie- 
toire que dans l'affreuse mêlée. Savoir, industrie, richesse, ou 
pour tout renfermer en an mot , noble civilisation , c'est à vous 
qu'on doit l'amélioration et des homme* et des principes socianx. 
Puissions-nons faire encore un pas dans cette carrière de pro- 
grès 1. Paisse la raison seule intervenir dans les débats des ci- 
toyens I PnisBent leurs querelles poliUques n'être plus ensan- 
glantées; et si la marche des perfectionnemens est trop lente 
pour notre impatience , ai des événement heurtent nos droits et 
notre liberté qne nons voulons large et vigoarenge , gardons-nous 
jamais d'invoquer la violence et de légitimer ainsi un principe 
contre lequel nous disons anaLhème. Si vous voules le bonheur , 
la dignité, la liberté Téritable , n'aiguises point le fer ; Travailler, 
économisez, étudiez; devenez riches, devenez instruits, devenez 
forts et nombreux; alors ne combattez pat, parlez! Votre voie 
sera plus puissante qne celle du bronze qui tonne dans les ba- 
' tailles, et voUe volonté, même inerte, sera comme un poids 
qu'aucune force ne saurait soulever. 

Tels doivent être les effets de l'insbuction générale , et c'est 
à cette œuvre que nous nous consacrons. Nous voulons qne les 
méditations de l'esprit perfectionnent les ouvres des mains ; nous 
voulons que le travail des mains sanctioane et fasse froctilîer les 



^lailizccbvGoOglc 



( .84 ) 

conceptiont de 1b peiuén. Qu'on jette à flots lei Innu^rei aar l'in- 
diutrie, elle lu reflétera Bor lei indoitrieU. Qn'on éclaire les 
indoitrieli, il* donneront i l'indnitrie an éclat incoanv ; Kommei 
et choiet deviendront meillenri I G'ut là notre van ; c'est Ik le 
bat des primet et d«« médailles que, d«n* an instant, non* allons 
distribaer anx lanréata dont les noms seront appelés par le secré- 
taire de la comsainion d'agrienltore. 

Après les dîscoars prononcés par H. le préfet et M. le président 
de la Société des sciences , M. Borellj , secrétaire-général de la 
Société d'horticulture , parle an nom de cette Société. M. Hantrire 
lit ensnite le Compte rendu des travaux de la commission d'agri- 
cnltare, conçn en cet termes : 

Hesiîears , 

L'appni qne les sciences prêtent anjonrd'bui à l'africnltnre , 
contribue puissamment i la perfection d'un art qni fat toujours 
la source la plus féconde et la plus honorable de U prospérité des 
nations. 

Loin d'éviter des rapports aTeo l'art modeite de cultiver les 
champ* , le naturaliste, le phyiimn , le chimiste, s'honorent 
d'one alliance qoi charme leurs traraux et en augmente l'allUté ; 
ils sont heureux de servir de guide i l'agriculteur qni n'a d'autres 
connaissances qne celles qui lui ont été transmises avec l'héritage 
de se* p£res ; ils éclairent du flambeau de la science , sa marche 
autrefois lente et incertaine \ leurs sages conseils , les utiles en- 
conragemens qn'ils accordent à ses premiers pas dan« la voie 
expérimentale , triomphent de la rontîne et des préjugés et ré- 
vèlent à l'homme des champs ce qu'il peut espérer de l'inépui- 
sable fécondité d'un lol dont il ne réclamait jadis que de faibles 
produits. 

On ne saaraii douter de l'heureux eiFet que les science* 
exercent sur l'induatrie agricole lorsqae chaque jour on voit 



Douze. bvGoogle 



( i85 ) 
adopter l'asage des bonaet mëthodea et sanctionner par Tel]))!' 
riencG les théories les pltu avantagenses. 

Cette tendance vers le pei-fectionnement , qai caractérise notre 
époque, dort Être attribnée à l'impulsion donnée par les sociétés 
d'agricnltnre et i la noble émnlation des grands propriétaires, 
dont l'esprit éclairé ne dédaigne pins de s'occuper des travaux 
des champs et de seconder les efibrts dn laboureur, pour vaincre 
les obstacles de la nature. 

Gliez nons , messieurs , au miUeu de plaines riantes et fertiles ^ 
con vertes de ricbes moissons, dans un pays oii l'industrie agri- 
cole sert de modèle aux nations civilisées, il doit rester peu de 
choses i faire pour atteindre la perfection. L'art des assolemens , 
dont la bonne distribution contribue si puissamment à féconder 
les terres improductives, ne laisse rien i désirer; les jachères mi- 
neoses sont supprimées depnis deux siècles; tes engrais convena- 
blement choisis amendent promptement les terres stériles ou 
paresseuses ; des irrigations savamment combinées augmentent 
le Inxe de végétation de nos gras pfttuvages ; les insimmens ara- 
toires , qui font la toilette des champs , sont simples , faciles à 
manier, appropriés à la nature du terrain que l'on cultive ; l'édu- 
cation des animaux domestiqnes , et plus particulièrement celle 
des races bovine et ovine indigènes, est dans un état satisfaisant. 

Cependant, messieurs, dans votre constante sollicitude ponr 
tout ce qui peut concourir à augmenter la prospérité de nos belles 
campagnes , vous avez signalé les améliorations dont plnsienra 
branches de l'économie rurale sont susceptibles ; car il en est de 
l'agriculture comme des beans-arls , tout ce qni ne tend pas au 
perfectionnement est d^à dans une voie rétrograde. Des cultiva, 
teurs zélés et intéltîgens ont entendu votre appel ety ont répondu. 
Céréales. — Par vos soins, la culture de nouvelles céréales a 
été introduite dans l'arrondissement de Lille. L'avoine rouge de 
Toscane , l'avoine hâtive de Géorgie , le blé lammas , couvrent les 
cbamps de plusieurs cantons. 

*4 



j,.,i,z<..t,CoogIf 



( 186) 

HouHotadirei. — Vons avei conqoii , tnr Ict Belge» , le hoa- 
bloD , cette vigne dn Nord , qui e«t ponr nom ane denrée de pre- 
mière nécewiU. Ton* l'arei natnraliij inr notre «ol , et la peraé- 
Térance de plnnean caltivateare a triomphé dei obttadea de 
tontes etpècei, élevé* par Ici préjogéi on rignorance ; honneur 
au hommet ntile* dont le patriotiime égale le déûntéreMement : 
depnî* quatre ant , ib n*ont rien épargné ponr al&anchir leur 
patrie du tribnt annuel de i,5oo,ooo franct qn'etle paie & la Bel- 
gique pour le( houblon* de Poperingue. Hounenr i<MH. Dci- 
campt, Picavei, Detarmont et Chadet^ le* snccèa qu'ils ob- 
tiennent dans la culture dn houblon, lear asiurent les premiers 
arantagcs d'one industrie nouvelle, dont le prochain développe- 
ment doit concourir i User une prospérité durable dans le Nord 
de la France. Le GouTemèmcnt a ru avec le plus grand intérêt le* 
eflbrts qui ont été fnits^illesa *econdés,en frappant lebonblon 
étranger d'on droit considérable i son entrée : cette mesure , 
profitable à l'établissement des hooblonniâre* française* , permet 
an cultivateur de soutenir une concurrence qui s'affaiblit cJiaque 
année, et qui cessera bientAt complétemcat, 

Garanc&rea. — L'espoir qoe vous aviei couça de réintro- 
duire la garance dans l'arrwidisMineat de Lille n'a point été 
réalisé; les prime* que vous avec distribuée* ont dédommagé 
quelques agronomes des tentative* qu'ils ont (àites ponr repro- 
duire chez non* cette ancienne industrie ; mai* il faut le dire, ils 
ont trop tôt abandonné une culture qui serait devenue lucrative. 
La garance a fait autrefois la richesse de la chfttellenîe de Lille ; 
elle peut croître encore sur notre sol et trouver des débouchés 
facile* , aujourd'hui surtout que son usage en teinture est géné- 
ral. Loin de vous , messieors , l'idée d'engager les agriculteurs 
dans des expériences hasardeuses qui pourraient consommer leur 
mine ; vous avei la conviction que U garance , enlevée en (;ranâ 
et )ur un terrain convenable , peut être avantageose au pays , et 
vont n'avei point késitéi reproduire au concoar* l'établissement 
des gàranciéres. 



Douze, bv Google 



( -87 ) 

BeUeraiiiet. — On était loin de prévoir, à l'époque du blocn» 
continental , qne la fabrication du ancre de betteravea prit nn 
jour nne extenaion telle qu'il lui fAt poaaible de prodnire h 
quantité de anere indigne nëceaaaire i ta, conaommation. La 
création auecearive de ploa de deux centa étobliasemeni on cette 
fobrication a lien btcc le plna grand inceèa , détmît le monopole 
dei colwuea et onvre nne nooTeilc tonrce de ricbesiea i l'agri- 
oaltnre françaiae. 

Tonjonrt le premier à entrer dana la voie dea amélioration! , 
le département dn Nord poaaède anjonrd'hoi qaarante-troia fa- 
briques de incre de betlerafet ; le aenl arrondissement de Lille 
en compte neaf. Cette indvatrie nonvelle , qnî doit accroître dans 
nne proportion remarqaable lea reasonrces de» petits cultira- 
tenra , est dana nn état awez prospère pour ne pat avoir besoin 
d'être enconnigée; elle offre ans habitana des campagnes nn 
exemple fnppant des avantages qni résultent de Tanibn des 
•dencet et de l'agricnltnre. 

trutnanens aratoire». — Les hearcases applications de la 
mécanique aux instrumens aratoires ont contiané de mériter vos 
éloges ; plnsîenrs macbines nouvellement inventées ou perfec- 
tionnées Ont été soumises à votre examen ; voua avea distingué 
nn moulin i bras pour écraser les tourteaux ; aon usage facile 
permet à deux hommes de force moyenne de pulvériser six cents 
tourleani par heure; c'est plus que ne pourrait faire nn moulin 
1 vent. Lea inventions utiles portent avec elles lenr recomman- 
dation !, déji beanooup de ces moulins août employé* dans nos 



La machine A battre le beurre, Ulodrfiée par H. Fromost, a 
obtenu votre approbation. Son action onifonne et régulière éco- 
nomise le temps et les forces -, elle dépouille parfaitement le lait 
de tonte sa partie butyrense , et la dispontion dn moteur assure 
nne propreté dont nod ménagères nnront apprécier l'avantage. 



j,.,i,z<..t,CoogIc 



( .88 ) 

Taureaux. — Lei CMÙt qne « ou btci tentéi pour l'amélio- 
ration de la race bovine indigène, déji m remarquable par m 
beanU, ont produit!» r^nlutalei plu latitEùiaM. L'întrodnc 
tion, dan> l'arrondittement , de taureaiu de race hollandaise 
pore , a propagé de» méti* qai ont conierré lei fonnei éléganlei 
«t vigoarentet de l'eipèce primiti*e. 

Une maladie épixootiqDe grave , eonnatant daiu l'iaflamination 
tabercaleoM de* poumoni, l'est développée sur le* vaches lai- 
tières des commnnei environnaDtes ; la maavaîse qualité des 
alimens parait Atre la cause essentielle de. cette maladie qui a 
beareiuement cessé ses ravagea. 

BoTiers. — Depuis cinq ana , meaùenni , vous vous êtes souvent 
occupés des moyens de multiplier et d'améliorer les troupeaux de 
bètes i laine ; les primes que vous avei offertes pour l'introdao- 
tion de bélier* de races anglaise et hollandaise ont été méritée* 
chaque année i cependant les améliorations que vous atLendiex 
du croisement des races étrangères et indigènes s'effectuent len.- 
tement. En général , les cultivateur* s'inquiètent peu des pn^èt 
de l'industiie mannfactariére ; cette insouciance , qai leur est 
très-préjudiciable , relarde le perfectionnement que vous déairei 
apporter dans l'éducation dea moutons de raoe flamande. Les 
magnifiques échantillons de laine qui voas ont été présentés pnr 
JS. Champon-Dubois et M.mc veuve Demarbaii , de Bondnes , 
vous font désirer plu* vivement encore de voir propager la belle 
espèce de mouton* NewJieicester et Sout-O«n dont ils sont 
propriétaire*. Leur troupeau, qni se compote anjourd'hui de neuf 
bélier* et de soiiante-quinie montons et brebis de race anglaise 
pure, a fourni cette année 463 livres de laine de première qua- 
lité , que les indnstriels de Boubaix et de Tourcoing recherchent 
pour la confection de* tissm les plus fins. 

Je termine ici , messieurs, l'analyse rapide et saut doute im- 
parfaite des travaux de la commission d'agricnltnre. Âccroilre la 
prospérité de nos campagnes fut le noble but de votre zèle ; en 



^oiizccb, Google 



( '«s) 

«i^nalant lu heureux r^mltaU de toi effbrti, j'ai rappela tm 
titre» à la reconnaiuaace de* nombreux amia de la pnxp^rilé 
publique. 

On procède enfin à la dtitribntion dei prix , qoi a en lîea du» 
l'ordre nÙTant : 

Inslrumeiu aratoiref. 

Une médaille de la valeur de aoo francs i H. Paotifon, de 
Wazemmet, ponr aToir perfeotionnëla maaiune i battre le benrre. 

Houblonnièret. 

i.o Une médaille de belle cnltare à H. DuciiM, de Croix. 

2.0 Une médaille de belle cnltare à M. DBaimaonT, de Tonreoing. 

3.0 Une médaille de belle cnltare à M. Ciabiii, dHonpIinet. 

4.° Une médaille de belle cnltare à M. PiciTn, de Linwllea. 

5.0 Une médaille d'enconr^ement k H. Ciuui , d'Honplinea , 
déjà nommé , ponr aviùr établi nne nouvelle boublonniàre de 40 
ares en i83i. 

Garancières. 

Let pris proposé» par la Société poar la culture de la garance 
ne peuvent être déceméS) les conditione du concours n'ayant 
point été remplies. 

Tdareaux. — Génisses. 

t.o H. Henri Hasqdiudl, de Saingbin, propriétaire du plus 
beau taureau présenta aa concours , ■ mérité la prime de 1 5o fr. 

a.o H. DKLBcoDST-BKBiTf S mérité nne prime de 100 (îrancs, 
poar avoir présenté le plat beau taureau après le précédent. 

3.0 La -plus belle génisse de race bollandaise pure ayant été 
présenté par H. Pierre Lelono, culttvatenr, à Esquennes, lepre~ 
Hiier prii de la valeur de lao francs lui est accordé. 

4.0 Le- second prii, de la valeur deyS francs, est accordé à 



Douze. bvGoogle 



( ■*>) 

H. Julien I^nmi , propriétaire-caltivalenr , i Hem , qui a élevé 
U pin* belle géniiee apria la précédente. 

5.0 0n autre second prix, de .la valear de -jS franci, ert ac- 
cordé an «eor Pierre Liioïc , déjà nommé , pour avoir présenté 
aa oonconn one gérnsM) qui riralisut avec celle de H. Julien 
LintTai. 

Selùrt aaf^aù et hoUaadais. 

I .• Le premier prix , de la valenr de aoo franea , a été mérité 
par H. Ciumii-Dinh et M.>v veuve Dniaun, de Bondaea, 

pour avoir présenté Ici plnsbeatu béliers ilongnc laine, de pnre 
race anglaise New-Leicetter et SoDt-Ovn, dettinét par le erwse- 
ment i l'amélionitioa de la race ovine indïgiae. 

3.0 Le second pria , de U valenr de iSo framtt, ett accordé an 
neur Benjamin HugeaiiD , de Sainghia , pour avoir prétenté an 
cone»ur« le plus beau bélier k longae laine, de pure race hollan- 
drâe, destiné, oouuue Ici préoédena, à améliorer l'ctpèce ovine 
indigène. 

La Société, voulant récompenier le léle, l'intelligence et la 
bonne conduite de* bergers et det maltres-valett de l'arrondisse- 
ment de Lille , a fondé difiéreni prix poor Atra décernés dans la 
séance publique de ce jour. 

Bergers. 

i.oLe sieur Augustin Bnarauas, berger, ayant conduit pen- 
dant cinquante ans le troupeau de la Eeime de la Hairie , i 
Lonune, et depuis huit ans edni de H. Waymel, fermier, k La 
Chapclle-d'Armentiéres , a mérité la récompense due à ses boni 
services ; uite houlette d'argent lui est accordée. 

a.° Une médaille d'encouragement est décernée au sieur 
Etienne GitxoN, bei^er, conduisant le troupeau de H. Debachy, 
i Emmerin. 



Douze, bv Google 



(■9i ) 
Maîtres 'vaUts. 

I .o Le» épi» d'argent proposé» en prix au maître-valet île l'ar- 
rondiisement de Lille le plus habile à tracernn sillon et à eiëcn-- 
ter les difiUreni travanx agiicoles, ont ét^ mérite» par le tiear 
Aimable CAiiLini, maitre-valet , demeurant depnîa trente-six an» 
chei H. Rose , fermier , à Hons-en-P^éle. 

a.o Une médaille d'encoaragemeut est accordée aa sieur Pierre 
Bicontai , maitre-vatet de H. Gharlet , d'Honplines. 

Le Président, 
Thém- LisTiioDDoi». 
Le Secràaîre de la commitsion tFaff-icuUure 
A. -Habtiivi, d. m> p. 



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( «90 
OUTRAGES 

ENVOTES k LA SOCIÉTÉ 
Patdaiu taimée i83i et le i.*» semestre de tâ3a. 



' OirvaAQBS ntPMufa, COXPOSKS PAB UKS KBIUaBS DE 



ll01tEA.n ( Géur). Jonmat de t'académïe de l'indiutrie agri- 
cole I inannfae tarière et commerciale. 

DEBODR (Victor). L'autorité oontidérée comme principe de 
la certîtnde ; brodi. in-8.o Lille , i83o. 

DUBRUNFÂUT. L'agricnltenr mauafactnrier , joarnal mea- 
nel. Paria. 

BONAFOnS. Conp-d'tnl lur la première exposilion des pro- 
daita de l'indnetrie agricole et manafactnri^re , dans lei étatit du 
roi deSardcïgne; broch. in-8.oParii, i83o. 

— Mémoire «ar la culture dn mArier en prairie et aur l'intro- 
duction d'une nouTelle eapâce de mûrier ; broch. in-S.o Paria , 
i83i. 

CLÈRX. Notice géologique sur la formation ardoiaière du dé- 
partement dea Ardennes. 

LAIR. Notices hiatoriqnet Inei k la «ociété royale d'agriculture 
et de commerce de Gaen. iSSa. 

— Rapport sur lea voyages de H. d'Urville. 

— Rapport anr un discours en vers, intitulé le Voyageur^ 
composé par H. Brngnière. 

— De ta pèche , dn parcage et du commerce des huiles en 
France , fragment statistique du département du Galvadea. 



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( '33 ) . 

— Sar le pommier et ïqi' ane nouvelle variélé de pomme 
découverte , en i8a6, dans le dcpartcinent da Galvado«. 

VINCENT. Coure de g^métrie ^l^entaire adopté par l'Uni- 
verritë ; i vol. in-S," Parig , i83a. 

JÂCQUEHYNS. Eccperùnsnta chemica de tpàbusdam vene- 
nis metallicis. Spécimen inaugurale ; in~^.oLeodii, i83o. 

— Disaertatio inaitguralis medica de acido Jyrdro-iyamcoi 
ùi— 4-0 Leodii, iSag. 

lUitTIN-SimT-ANGE. RechercLeB anatomiqnei etphynolo- 
giqneï «urles organes transitoires et la métainorphaiB des Batta- 
oient; extrait des annales de* sciences haturelles. Paris, i83i. 

TIMHERMÀNS. Hedierches malhémati^es sur la forme la 
plus avantageuse k donner aux atltis des moulins à vent ■■, m-^fi 
Bruxelles, i83i. 

JUDAS. Considérations aur la nature des tempéramens dits 
bilieux et m^ancoliques ; thèse. Strasbourg, iSag. 

GIHARDIN. Note tnr la composition de l'alliage qui forme la 
cloclie d'argent renfermée dans le beffroy de Rouen. i83i. 

BOUILLET. Itinéraire minéralo^qne et historique de Cler- 
mont-Ferrandà A.uiiUac;broch. in-S.oClermont-Ferrand, iSBx. 

— Catalogne des coquilles terrestres et fluviatiles vivantes , 
recueillies dans le département du Paj-de-Ddme. iSSa. 

BOCILLET et LECOQ. Itinéraire du département da Paj-de- 
DAme;broch. in-S.«, arec carte. Paris et-Clermont-Ferrand. t83i. 

LECOQ. IdDénùre de Clermont an Puy-de-DAme ; broch. 
in-6.o Clermont, i83t. 

REGNAULT. La famille Paul ; i vol. Paris, tSsg. 

OZA.NEÀCX. Vers réciléi à la séance pobUqne annuella de 
l'académie de Clermont. Août i83i. 

JOBARD, L'industriel , ou revue des revues \ recueil meniuel. 

VAILLANT. De l'ontologie considérée comme cause d'eiTenr 
en médecine; thèse. Paris, ifia^. 

VILLENEUVE. Description d'une monstruosité consistant en 



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( '94) 
dens Tnlni bnmaiiu, accolUi en uns inverse par le «ommet de 
la Kte. Parii, i83i. 

TILLEBBIE. Delà (l)strilinti(ra,par moii, det conoeption* et 
des nauMiiees derhomme; broch. in-d.o Paris, i6ât. 

lURQUET-VASSELOT. Sur l'amélioralion morale des diio- 
MIS. iS3i. 

HOCRONVAL. Vie militaire et privée dn génénl Dofflon. i roi. 
in-ia. Paris, i83t. 

HCLLIË. Fastes de la France , on tableaux chronolopqaes, 
tyiichroniqnes et géographicpes de la France. lille, iSSa. 

TAAGHËZ. Happort fait an ministre de la guerre sur le cho- 
lér»4norkna de Pologne. iS3a^ 

DESHAZIERES. Plantes cryptogames dn Hord de la France; 
ii.e et la.e fascicules. Lille, iSSa. 



fl.e OUVRAGBS MUluac&rrS , COKPOSBS PAK les MBHBREft 



PELOnZE. Snrla déviation de l'aîgaille aimantée par les eoo- 
rans électriqnes. iB3i. 

DESHAZIERES. Snr l'CTA-a gramlala An Spccies plmtanm 
de Linné. i83i. 

— Mémoire snr le genre Seploria. iB3a. 
EAUTRIVE. Notice snr les Albinos. 

BARROIS. Examen critique du projet de loi snr le nralage. 
i83i. 
DEHEUNTNCK. Snr nne épidémie de rougeole. i83[. 

— Sur l'emploi dn cblomre de cbans dans le traitement des 
brûlures. 

— Quelques observatio'ns sur les hernies. 

— De la constitution médicale de Bonrbonrg. 
DERHEIUS. Un rêve de trois jours ; gallide patriotique. 



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( «95) 
AUTRES OUVRAGES ENVOYÉS k LA SOCIÉTÉ. 



l.a OUVK&GBB HDBDIBB. 

CASTANO. Dùwrtation aor 1« TéUnt» tranmâtiqne ; thèse. 
Pam, i83i. 

FENEDLLB et TORDEITX. Rapport fait i k oonunUiion lanî- 
toirc d« Cambrai , snr lea moyeiu de (UapeitKr les tiMerands de 
f raTBilter dan» le* caTea. Cambrai, i83i. 

SIHONS etDERIDDER. Devis estimatib des dépenses d'éta- 
blissemeat et d'entretien du cliemin de fer d'Anrera à Liège , 
fbrmani la première section de la roate en fer d'Anvers à Cologne. 
Broxelles ,i83a. 

PIROUS. Théorie pbilosophiqac de l'ensei^ement des sourds- 
mnets; brocb. in-8.o Nancy, i83i. 

DE SORGHT. Mémoire généalo^qns ; broch. in-S.n Bnixelles , 
i83o. 

BAUDRILLART. Hëmofre lar le déboisemeat des montagne* 
et snr les moyens d'en arriter Us progrès et d'opérer le repeuple- 
ment des parties qnî en sont sn«cep tibIes;brocli. in-4.oParis, iâ3i. 

OROrrNIER. Notice sur J.-B. Balbis. Lyon , t83t. 

COGET. mémoire sar l'emploi des matières etcrémentielles 
des animani, dans l'engrais des terres, ainsi qnele pratiquent les 
caltivatenrs daNord de la Franee. Erreux, i83i. 

— Notice snr la sape on iàni flamande employée par les mois- 
sonnears dans le département du Nord. 

FAYEN. Notice snr les moyens d'utiliser tontes les parties des 
aoimanx morts dans les campagnes; biocb. în-8.o Paris, i83o. 

GDËRIN (lalés). Recueil mensuel de b gazette médicale de 
Paris. Janvier i833. 



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( ■98 ) 

EVREUX. Recneil de la wâété d'agriculture, tcîencei, art* 
et bellet-lettreï du département de l'Eare; N.o»5,6,7,8, i83i. 

LILLG. JLanBlea de la société d'horticiiltnre ; année i83i et 
i.er trimestre i83a. 

MDLHAUSEN. Bnlletio de la loeiété indnitrielle. 

— Rapport anonel fait à l'auemblée générale. 

— Rapport (nr nne pétition contre le projet d'établiaaemeat 
d'nn entrepôt à Malkaosen. 

— Instruction sur les leconn i donner anx noyé*. 

— Statistique généraledn département dnHant-Rhin; t83i , 
3.c,3.e, 4-' et 5.e liTraiaons. 

NANTES. Jonrnal de la lecdon de médecine de la société 
académique du département de la Loire-Inférieure, y." volume, 
a8-< livraison. 

— Annales de la société académique de Nantes; i.er volume, 
5.e et 6.» livraisons; a.e volume, y.e livraison. 

PARIS. Annales de la société d'horticulture. 

— Journal de la société de la morale chrétienne ; tome i .«', 
, H.«i,»,3,6. 

— Bulletin de la société géologique de France ; tome i.et 

— Nouveau bulletin des sciences , par la société philomatiqne. 
i833 , livraisoos de janvier à mai. 

— Annales des jai-diniert amateurs, publiées par la société 
d'agronomie pratiqne ; année 1 83 1 , excepté le numéro du mois 

ROIJEN. Précis analytique des travaux de l'académie royale 
des sciences, belles-lettres et arts; i83i. 

SAIHT-ÉTIEKNE. Bulletin industriel publié par la société 
d'agricultnre , science» et arte; tome g.e et i.re livraison da 

SAIHT^UENTIN. Séances publiques du i6 juillet iSag et 
du ai octobre i83o de la société des sciences, arts, belles- 
lettres ot agriculture. 



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( «99) 

TOULOUSE. Recueil de l'académie de» jeu floraux. i83i. 

— Journal dea proprî^taîreRrnraaiponrle midi delà France, 
par la société royale d'agriculture de Toulon». i83i et t.et n- 
mevtre de i83a. 

TOURS. Innale» d'agriculture puhliéei par U soùété d'agri- 
culture , des science*, artt et bellei4ettres du département 
d'Indre-et-Loirc ; N.o5, tome lo.e; H." 4) ^ ^'^i toiï^e ii.e; 
N.o I, tome la.e 

TROYES. Mémoirei de }a société d'agricnltnre , scieocei , arts 
et belles-tettrei du département de l'Aube; année t83i. 



La Société des «ciencei et arts de Lille désirant étendre le plu* 
possible (es relations , accueillera avec empreuement toutes les 
demandes qui liù seront faites par Us sociétés académiques, pour 
l'échange des mémoires qu'elle pabllc. 



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ENVOTÉS PAR LE GODVERNEMENT. 



DeKriptioQ des macliinei et procëdés ipëcifiéi daiu lea brerets 
d'inrention, de perfectionnement et d'importation dontUdarée 
e«t expirée; pnbliée d'aprè» let ordres du minittrede l'intérieur, 
par M. Chriitîan , directeur du conserratoire des arts et métiers. 
3 volumes in-4.^i avec plancbes } tomes iS, ig et ao. 

Catalo^e des spécifications de tou* les principes , moyens et 
procédés pour lesquels il a été pris des brevets d'invention , de 
periectionnement et d'importation, depuis le i.c juillet 179I1 
époque de la mise k exécution des lois des 7 janvier et aS mai 
précédens , jusqu'au i.er juillet t8a5; i vol. in-8.«; Paris, 1836. 

Premier supplément du catalogue de spécifications des prin- 
cipes , moyens et procédés pour lesquels il a été pris des brevets 
d'invention ; brochure in-8.0; Paris , 1837. 

Second supplément du catalogue , etc. , etc. ; 1827. 

Troisième supplément du catalogue , etc., etc.; i8a8. 

Quatrième supplément du catalogue, etc., etc.; 1839- 

Cdnqnième sopplément du catalogue, etc., etc.; i83o. 

Mémoires d'agriculture , d'économie rurale et domestique , 
publiés par la société royale et centrale d'agriculture ; i volume 
in-8.°; Paris, année 1839. 

Idem i83o; 1 volume in-8.0 

Idem i83i ; a volumes iR-8.0 

Annales de l'industrie nationale, recueil industriel , manufac- 
turier, agricole et commercial de la salubrité publique et des 
beaux-arts, renfermant la description des expositions publiques 
faites en France et à l'étranger , par Holèon ; 6 volumes pour 
l'année iSSi et le i.er semestre de iSSa. 



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t\ SOCIETE REÇOIT PAB ABONNEMENT: 

I -o Annalei de chimie et de pbytiqae , par HM. Gaf -Lnwac et 
Arago. 

a.o Âanalea de» sciences oatarelles , par MM. Andouin , Ad. 
Brongniart et Damas. 

3.0 La reTne encyclopédique , par H. Camot et P, Leroni. 

^.o La bibUotkèqae anivenelle des sciences < belles-lettres et 
arts, rédigée à Genève. 

5.0 Journal universel et hebdomadaire de médecine et de 
chirurgie pratiques, et des institotioiu médicales, par MM. Bé- 
gîn, Boîtsean, Bouilland, etc., etc. 

6.0 Journal des connaissances usuelles et pratiques , publié 
par HH. Gillet de Graudmout et le comte de Laste|^e^ faisant 
suite à la bibliothiqne phytico-économique. 

j.o Journal des connaiisauces utiles. 

8.0 L'annuaire statistique du département du Nord. 



Par décision de M. le maire de Lille , le bibUothécaire de la rille 
met, pendant une année,àla disposition de la Société des sciences, 
de l'agriculture et des arts , les ouvrages dont les titres suivent : 
Mémoires dn Muséum d'histoire naturelle. 
Le journal des voyages, découvertes, navigation. 
Le journal d'agriculture et d'économie rurale du royaume Atê 
Pays-Bas. 

Annales de mathématiques, par H. Gei^nne. 
Bulletin des sciences naturelles et de géologie , 

Id- des sciences historiques, antiquités, etc. 

Id. des sciences agricoles et économiques , 

Id. des sciences technologiques , 

Id. des sciences mathématiques, 

Id. des sciences médicales, 

Id. des sciences géographiques, 

Id. des sciences militaires, 



de H. 
/ Férussac. 



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LISTE DES SfESfBRES 

LA SOCIÉTÉ ROYALE DES SCIENCES, 

DE L'ÂOllICIltTUaB El DES AKIS, 

DE LILLE. 



MEMBRES HONORÂlIlES. 

MM. le préfet du département dn Nord. 
Le maire de Lille. 
LAMBERT, ancien commissaire en chef des poudres et (al- 

pétres; admis le 17 nivAse an 11. 
GODIN , docteur en médecine ; admis le 3 février 1 83a. 



HEHBHES TITULAIRES. 



Présidem. M. LESTIBOUDOIS (Th*B.}, docUnr en 

médecine ; admis le i^aoAt iSal. 

Vice-président H. DËSMAZIEBES, naturaliste; admis le 

aaaoAt 1B17. 

Secrétaire-général. H. DOURLEN SU, docteor en médecine- 
admis le 3 décembre i83o. 



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( >o3 ) 
Secrétaire de cor- 
respondance . . . BI> VAILLANT , docttar ea n^ecine ; ad- 
nulle 6 avril lâSt. 
Trétwiar. H. YEILLY fiU, arclutecte ; ndinù le i8. 

mUoA4cairt.... Bf. UAUXmVli, do«t«or en ia44«<4Q* -, ad- 

mia le 7 novembre 18^8. 

HH. PEUVlON fil* , négociant ; admis te 1 7 nivAse «n 1 1 . 

CHARPENTIER, plunnaeien en chef; admis le i5 plii- 

HACQUÂRT, propriétaire; ailnû* le vj meuidor an it. 
DELEZËNNË, profesKur de physiqne; admis le la sep- 

tembre 1806. 
DEGLAND, docteur en médecine; admis en 1611. 
LIëNARD, professeur de dessin; admis le 5 septembre 

18.7. 

MUSIAS, notaire ; admis le 3 janvier 183a. 
RUHLMANN , professenr de chimie \ admis le ao mars 1 8a4 
MUR VILLE, docteur en médecine ; admis le 1 S février i8a5. 
BAILLY, doctear en médecine; admis le a octobre iSaS. 
EEEGMANN, négociant; admia le a décembre iSaS. 
BABBOIS , négociant ; admia le 16 décembre i8a5. 
LACART£RIE,phBrmaden-major; admis le i3 janvier 1836. 
LESTIBOUDOIS (J.-B.w), docteur en médecine; admis le 

30 janvier i8a6. 
DAMBRICOURT, négociant; admis le 17 février i8a6. 
DELATTRE , insUtntenr; admis le 3 mars t8a6. 
LEFERURE, docteur en médecine; admis le 5 septembre 

i8a8. 
DECOURCELLES,propriétaire;admisleat novembre i8a8. 
DANEL,impnjnenr; admis leS décembre i8a8. 
MOULAS, propriétaire; admis le aç) avril i83i. 
LEGRAND, avocat; admis le 3 février i83a. 



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( "4) 

HARQCET-YASSELOT, directeur de U maiion centrale de 
détention de Looi; admiale a man i83a. 

BORELLT, inspecteur de» donanet-, admit leamara i83a. 

HULLIÉ , chef d'inatitntioR ; admis le ao avril i8Ha. 

JUDAS , docteur en médecine ; admis le 6 juillet i83a. 

DÂYAINE, ingénieur dci pont^-et-ehanuéet ; admis le 3 
ao&t t83a. 

BABBË, professeur au collège de Lille; admis le 7 sep- 
tembre iSSa. 



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( ^"5 ) 
MEMBRES RÉSIDANS AGBICULTEUIIS. 



I.LECOHTE, 

DESCAHPS , 

DELOBEL , 

HEDDEBADLT, 

LORIDAN, 

BÉGHIN, 

ADÂH, 

WATTELLE, 

POTTIER, 

DELECOUBT(LouU). 

DELECOCRT (J.-B.te) 

LEPERS (François), 

BRULOIS (Vincent), 

DEBUCHT (François) 

COBOONNIER, 

LEFEBVBE, 

CHUFFART(J.-B.te), 

HOCHÂRTfiU aîné, 

DESPATtJRES, 

MÂ5QUILLIER , 

LIËNARD , 

BONTE, 

LEFEBVBE (Juli 

CHABLET, 

DELBAËRE, 

DDEAYOH, 

HAVEZ, 

COLLETTE (Louis), id . 

DËSCRHOnT (Fr.), brassenr, 

HASQUELI£H(H.), cnl^Tatenr, 



cnlti*. etpropriët, 

id., 

id., 

id., 

id., 

id., 

id., 

id-, 

id., 

id., 

id.. 

id., 

id.. 

id., 

id., 

id., 

id.. 

id., 

id.. 

id., 

id.. 

id., 
:n), id., 

id., 

id., 

notaire , 

cnttiv. et propriét 



à Bonibecqne. 
i Croix. 

â SaiUy4ez-Lann. 
i Fâches, 
i Fiers. 
i Fâches, 
à Anbers. 
à Radinghem. 
i Hallennes-lez-H. 
à Lomme. 
4 Lomme. 
i Fie». 
i Croix. 
i Nof elles. 
i Anstaii^. 
à Lezenue*. 
à Ascq. 
à Loos. 

à Marcq-en-BaroBul. 
à Willems. 
i Annappe*. 
à new. 
à Hem. 
à Honplines. 
à Lompret. 
à Ronchip. 
, à Ascq. 
à Baisieux. 
i Tourcoing, 
à Sainghin. 



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(«o6) 
MEMBRES COKHESPONDANS. 

MM. AJASSON DE GRÂIIDSÂCNE , naturaliite et homme de 
lettre! , i Paris. 
AL&VOINE , propriétaire , à La Bauëe. 
ARCADE BCBGOS, homme de lettrei , k Calai*. 
ARTAUD , ipipectcnr de rniii*enît(! , i Parii. 
AUDODIN, natorelitle, ft Paris. 

BECQCET DE HEGILLE , A Douai. 

BOTTIN , rMactenr de l'Almanach du commerce, à Paris. 

BEAUDBT-LAFARGE , naturaliste , à Marin^e. 

BOINVILLIERS , correspondant de l'Institut , à Paris. 

BARRÉ , chef d'escadron d'artillerie , à Valenciennes. 

BOSSON, pharmacien , A Hantes. 

BAILLY DE MEHLIEUX, direcUnr de l'Union encjclopé- 

diqne , k Paris. 
BÉGIN , doeteur en mëdecine , an Val-de-Grflee , à Paris. 
BOUILLET , nataraliste , i Glermont-Ferrand. 
B0NAF0U3, directenr dn jardin rojal d'agriculture, i 

Turin. 
BRONGNIART, a^rigi k la (bcultë de médecine de Paris. 
BOHARD , chimr^en-major an 5.e régiment de dragons , à 

Aire. 
BURETTt^HARTEL , propriéUire, k Hanbonrdin. 
BLOUËT, professeur d'hydi'ogrt^^e , i Dieppe. 
BRA, statuaire, ù Paris. 

COUPRANT , olCcier de s«nM, à Houplinet. 

COCQ , commissaire des poudres et salpêtres , i Paris. 

CHAUVENËT, capitaine du génie, à Arras. 

GLÈRE, ingénieur en chef au corps royal des mi|ies,à Douai. 

COMUAIRE, littérateur, à Liège. 



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( ao? ) 
I. COGET jitné , Aéfati du Nord , à Tlinmeriet. 
CHARPENTIER , doctenv en médecine , à Valenciennet. 
CARETTE, cherdebaUillon du génie, à Paris. 
COLLADON Ù\t , A Genève. 

COBNE, présidant du tribnnBl de i.i^ inatanoe, & Douai. 
CLÉMENT (M.me Teuve), née Hemery , à Cndibrti. 
COCHARD , phaiHiacien , à Sedan. 

DRAPIER, inspectear diviNonnairc de» pontes t^hansiées , 

à Pari». 
DEQUEUX-SAINT-HILAIRE, propriétaire, à Dunberque. 
DARGELAS, natuialitte, ABordeam. 
DE6AZ0CHES, naturaliste , à Scez. 
DUHAMEL, inspecteur général det mines, ù Paris- 
DESMARQUOy , médecin , à Saint-Omer. 
DUBUISSON , ingénieur des miiieï , à Paris. 
DDCELLIER , ingénieni-, à Paris. 
DUTHILLœUL , propriétaire , à Douai. 
DASSONNETILLE, docteur en médecine, à Aire. 
DESAYVE.àParis. 
DESRUELLES, docteur en médecine, au Val-de-Grâce , à 

Paris. 
DËSSALlNEi-D'ORBIGNY.profeisenr d'histoire naturelle, 

à La Rochelle. 
DELALANDE , receveur de» domaines , à Saint-Quentin. 
DEPRONVILLE, bibliothécaire, à Versailles. 
DESMÏTTÈRE, propriétaire, àCassel, docteur en mëde- 

eîne , à Paris. 
DUMORTIER , directeur du jardin botanique de Tournai. 
DERODE (Julien), a Loos. 
DUBRUNFAUT, professeur de chimie, à Paris. 
DUMERIL, membre de l'institut, ù Paris. 
DE GOETHE ( le baron ) , winistre^'éUt, à léna. 



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(.08) 
MH. DE LENZ (le baron ), conieiller-dVut, à léiu. 

DEKIBCHOFF ()e chetalier), docteur en médecine, à 

DECAMBERLYNJ>>AMOUGIES (le chevalier), à Gand. 

DE BREBISSON fil* , natanliite , à Falaiie. 

DE GESLIN , profewenr de mniiqae , i Paris. 

DDCHASTEL ( le comte ) , à VenaiUe». 

BEBHEIHS, pharmacien, il Saint-Omer. 

DE YILLENEUV&-BAR6EM0NT ( le vicomte ) , proprié- 
taire , i Nancy. 

DE VILLENEUVE (le comte Alban), ancien préfet du 
Nord , à Parit. 

DE HEUNYNCK, docteur en médecine, i Boarbonrg. 

DECANI>OLLE,profeMear, naturaliste, à Genève. 

DE WAPERS , peintre dn roi , i Bniieliei. 

DECONTENCIN, secrétaire dn préfet de la Gironde, à 
BordeaoK. 

DESBRIÈRE5, pharmacien-majbr, i ilger. 

DELARCE , secrétaire perpétuel de la «ocîété d'agricoltare 
dn département de l'Eure , à Ëvrens. 

ELIAS FRIES, naturaUtte, à Lnnd (Suède). 

FAQGET , pharmacien , à Amiens. 
FLAVIER, à Strasbourg. 
FONTEMOING , avocat , à Dnnlerqne. 
FABE2, procureui^^^énéra! à la cour royale de Douai. 
FÉE, pharmacien-major à l'hApital militaire d'instruction 
de Strasbourg. 

GILLET DE LAUHONT , inspecteur général de» mines , i 

Paris. 
GDILMOT , bibliothécaire , à Donai. 
GAILLON, oatuntliste, à AbbeviUe. 



j,=,i,z..tvGoogIf 



(209) 
MH. GÂRN1ER, profesBenr de luathématiqnes à rnnWerrité de 

Gand. 
GÏÏILLOT, lien(enanH:olanel d'artillerie, à Straiboarj;. 
GEOFFROY DE SÂINT-HILÂIRE filt , nataialiite an jaidïn 

do Roi, à Pari». 
GIRARDIN , profeuenr de chimie , à Rouen. 
GUÉRIN , membre de la société d'histoire natarelle , à Paris. 
GUILLEMIK, nataratiste, à Parii. 

GDERHIEft DE DHUÂST fils, homme de lettres, i Nancy. 
GILGEKCRANTZ, doctenr en médecine, chirargien-aide- 

major an 43-° régiment d'infanterie de ligne, à Lorient. 
GRAVIS , docteur en médecine , à Calais. 

HEGABT, secrétaire de la mairie de Valenciennes. 
HURTREL-D'ABBOVAL, médedn Tétàinaire , à Montrenil. 
HERE , profetseur de mathématiques , à Soint-Qnentin. 

JULLIEN, ancien rédacteur de la Revue encyclopédiqne, i 

Paris. 
JAUFFRET , bibliothécaire en chef, à Harieille. 
JACQUE1HYN5 , docteur en médecine , à Lonvain. 
JOBARD, directeur de rindastriel, à Brnselles. 

KCHUHANN , architecte , à Schlettadt. 
KDNZE, profeatenr, à Leipsicl. 

LAPOSTOLLE, pharmacien, à Amiens. 
LEMAlâTRE , ancien inspectenr-général des poudres et sal- 
pêtres, A Là Fère. 
LATREILLË , membre de l'institnt , à Paris. 
LAIR.àCaen. 

LEJEUNG, docteur en médecine, à Liège 
LEROY ( Onésime ) , homme de lettres , à Senlis. 



Douze. bvGoogle 



(2.0) 

HH. LOISELEUB DES LONGCRAMPS, docteur en médecine, à 

Pari*. 
LA ROCHEFOUC&ULT ( U vicoinU de ) , i Parii. 
LABàKK AQtlE , plumuoien , i Paru. 
LEGLAY , dcMjtenr en médecine , i Cambrai. 
LEBONDIDIER , chimiate, à Béthuna. 
iEMAIBE, ê^rifi de rnniTcrùt^ aa collège Saint-Loois , à 

Paris. 
LEGOtj , profeMear de minènilo^e , i GlenBont-Perrand. 
LEGAY. profeaienr, i Paria. 
LIBERT (tf-clle Bbiii-Anis), naturaliite, & Malmédy, 

en PniMC 
LIÈBIG, chiiniite, à Hieuen, {^«nd-dncliè de Heue. 
LEBLEU rdt, docteur en médedne, k Oaakerqiie. 
LAGABSB (le baron), anden préfet , i Paria. 
LONGER. 

MARCEL DE SERRE, mtoraliite, i HoatpeUier. 
HÂ9QUELEZ , es-capitaine d'artillerie Ugèrc , à Loo». 
HOURONVAL, docteur en médecine , i Bapaamc. 
MARCHANT DE LA RIRELLERIE, looa^tendant mili- 
taire , i Taon. 
MATHIEU DE DOHBASLE, agronome, i Rorille. 
HÉRAT, membre de l'académie de médecins , i Parii. 
HIONNET, coQserratenr au cabinet de« aatiqœt, à Paris 
MARTIN-SAINT-ANGË , doctear eo médecine , à Parii. 
H1LNE.EDWARDS, nataraliite, k Parit. 
HARHIN, es-intpeelear dot poatca, k Bgulo^e-snr-Her. 

NOËL, officier de ruoiverûté, à Pari». 
NICHOLSON, ittgénienr-mécanicien. à Londres. 
NOUEL-HALINGIË, chimiite, i Eppe-Saovage , départe- 
ment du Nord. 

OZANEAUX , rectenr de l'université , à Tooloase. 



Douze. bvGoogle 



MM. POTTIER , dircctenr da jirdin dei pknUi , à Douai. 
POIR£T, nataraliate, i Paiis. 
PIHO&EL , doctenr en médecine , i Falaiie. 
PEYRS sereo, arehitecte , A Paria. 
PÂLLâS , médecin , i Saint-Omer. 
POIRIER SAIIHT-BRIGE , ingénienr Aet mine» , ft Parie. 
PERSOON , natnraliate , à Paria. 
PELOUZE , répétiteur de chimie i l'école polytecIinic[ae. 

REINARD, pliannacien, k Amiena. 

RODENBACH (Alexandre), membre de la chambre dea 

repréaentanx belles, à Bnuellea. 
RODENBACH (ConaUntin), membre de la chambre dea 

représentana belgea, i Braxellea. 
BODET, vétérinaire en chef, à Toalonae.- 
REGNAULT, colonel du 66.e riment d'infanterie de ligne, 

k Anpdne. 

SCHREIBER, naturaliste, à Vienne (Autriche). 
SINCLAIR (John), agronome, à Londrea. 
SCODTTETEN , docteur en médecine , à Meta. 
SOUDAN, docteur en médecine, pi-ofeaaeur à l'hôpital mi- 
litaire d'inatruction de Metz. 

TESSIER, membre de l'Inatitut, à Paria. 
TORDEUX , pharmacien , à Cambrai. 
TASSAERT, chimiste , à Anvera. 
TIMMERMANS , capitaine du génie , à Tournai. 
TANCHOU, docteur en médecine, à Paria. 
TARANGET, docteur en médecine , à Douai. 

VAN HONS , pi-ofeaaeur de chimie à l'univeraité deLouvain. 
VITALIS, ancien proCeaseur de chimie, curé de Saint- 
Sulpice , à Paria. 



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(...) 

VILLERHË, nembre de racad^mie de médecine , k Parie. 
VILLENEUVE, membre de l'académie de médecine, i 

Paris. 
VINCENT, profeuenr de mitliématiqaet, à Paru. 

YViRT, membre de l'Iiutitat , à Paria. 



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(a.3) 



LISTE 

DES SOCIÉTÉS CORRESPONDANTES. 



ABBEVILLE. Société royale d'émnlation. 

AIiBT. Société d'agricnltnre dn département do Tarn. 

ANGOTJLËHE. Société d'agricnltore , de» arU et du com- 
merce dn département de la Charente. 

ÂRRAS. Société royale poor l'enconrag^eioeat de» science* , 
dei lettres et des arti. 

AVESNES. Société d'agricultare. 

BESANÇON. Société libre d'agricnltare , art) et commerce 
du département du Doabg. 

BESANÇON. Académie de» sciences , belles-lettres et arts. 

BESANÇON. Sociélé d'agrienltnre , dei arts et du commerce. 

BORDEAUX. Académie royale des tciences , belles-lettres et 
arts. 

BORDEAUX. Société linnéenne. 

BORDEAUX. Société philomatiqne. 

BOULOGNE-SUR-UER. Société d'agricaltare , du commerce 
et de» art». 

BOURGES. Société d'agriculture dn département du Cber. 

BRUXELLES. Société de Flore. 

BRUXELLES. Société des seiences médicales et aatarelles. 

BRUXELLES. Société agricole de Bruielles. 

CAEN. Société royale d'agricaltare et de commerce. 

CAMBRAI. Société d'émalation , agriculture , sciences et arts. 

CHALONS-SUR-UARNË. Société d'agriculture, art« et com- 
merce de la Marne. 



Douze. bvGoogle 



CHARTRES. Sociëté d'agriculture d'Eui c-et-Loire. 

CHAUVONT. SoRië(<< d'agriculture, art« et commerce du 
département de la Haole-Mame. 

DIEPPE. SoeiéttÇ archéologique. 

DIJON. Académie des tciences et bellet-lettrcg. 

DOUAI. Société centrale d'agriculture , sciences et arts. 

DOUAI. Société des amis des arls. 

DODAI. Société médicale. 

DUNKERQUE. Social d'agrienUare. 

EVREUX. Société de médecine, cliirargie , efaimie et phar- 
macie. 

ÉVREDX. Société d'i^ricnltare , de médecine, sciences et 
arts du département de l'Eure. 

EVREDX. Société d'agricolture , scieaces et arts du dépar 
tement de la Loire. 

FOIX. Société d'agriculture et des arts du d^artement de 
l'Ariège. 

fiAND. Société recale des beauz-arta, helles-lettrei, agricul- 
ture et botanique. 

lENA. Société de tniaérslocic. 

LIEGE. Société libre d'émulalion et d'encouragement poai 
les sciences et arts. 

LILLE. Société d'horticoitnre. 

LONS-LE-gAULNlEB. Société d'émulalion du département 
du Jura. 

LTON. Académie ro^le des sciences , brites-leltret et arts. 

LTON. Société de médecme. 

nACON. Société d'agricnltnre, des sùences, arts et beîles- 
lettres. 

MANS (LE). Société royale d'aLgricuIture , sciences et arts. 

HABSËILLE. Académie des sciences, belles-lettres et tn-ts. 

UETZ. Société d'agricalture , des lettres , sciences et arts du 
département de la Moselle. 



Douze. bvGoogle 



( =i5) 
HETZ. Sociélé des gciencet mëdiciilos du dëparlcment de la 
JHoteWe. 

MËZiËRES. Société libre d'agriculture , arts et commerce du 
département des Ardenncs. 

MOHTAIIBAH. Société de» sciencee , 'agriculture et belles- 
lettres du département de Tarn-et-Garonoe. 
MULHÂIJSËN. Société industrielle. 

NANOT. Société des sdencei , lettres , arts et agriculture. 
NANCY. Soeiété royale des sciences , lettres et arts. 
NANTES. Société académique du département de la Loire- 
Inférieure. 

NANTES. Société nantaise d'horticulture. 
PARIS. Société d'agricnltnre du département de la Seine. 
PARIS. Société des inventions et découvertes. 
PARIS. Athénée des arts. 
PARIS. Société royale d'agriculture. 

PARIS. Société d'encouragement et de l'indmtrie nationale. 
PARIS. Société médicale d'émulation. 
PARIS. Société d'encouragement pour l'indnstrie nationale. 
PARIS. Société de géographie. 
PARIS. Société de la morale chrétienne. 
PARIS. Société d'hiatoire naturelle. 
PARIS. Société d'horticulture. 

PARIS. Société pour l'amélioration de renseignement élé- 
mentaire. 

PARIS. Société d'agronomie pratique. 
PARIS. Société géologique de France. 
PARIS. Société philomatique. 
PARIS. Société linnéenne. 

POITIERS. Société d'agriculture , belles-lettres , sciences et 
aits du département de la Vienne. 
RIS. Institut horticole de Fromont. 

RHODEZ. Société d'agriculture et de négociang du déparle- 
ment de rAveyron. 



Douze. bvGoogle 



(a.6) 

BOUEN. Société libre a'émaiation. 

ROUEN. Académie royale des «ciencei, belleg-Iettrea et arU. 

S&INT-ÊTIENNË. Société d'agricultare , arts et commères 
de la Loire-Inrérieure. 

SAINT-QIIEMTIN. Société de* Miencei, art» et belles-lettres. 

STRASBOURG. Société d'agricaUnre, icieucei et art« dn 
Bas-Rhin. 

TOULOUSE. Académie des jeux Bonn. 

TOULOUSE. Société royale d'agricnltare. 

TOULOUSE. Académie royale des sciencei, intcriptioos et 
belles -lettres. 

TOURS. Société d'agricnltnre , sciences et arts et belles- 
lettres du département d'Indrfr^t-Loire. 

TOURS. Société d'agricnltnre dn département d'Indre-et- 

TROTES. Société d'agricaltnre , sciences et arts da dépar- 
tement de l'Aabc. 

VALEHCIENNES. Société des sciences et arts de commerce. 

VERSAILLES. Société d'agricultare et des arts du départe- 
ment de Seine^t-Oise. 



Douze. bvGoogle 



( a. 7 ) 

TABLE DES MATIÈRES 

CONTENUES DANS LA TROISIÈME l'ARTlE. 

MÉDECINE, 

Obiervalîon» recneillies à lillcj le 28 avril i83>, par M. 
DourlenbU,^. (1) i 

SALUBRITÉ. 
' Renliercliei sur \e» moyens d'assainir les canaux de la ville 
de Lille; par M. TA^m.Lw/itoudow, R g 

AGRICULTURE , ARTS ÉCONOMIQUES. 

Sur une nouvelle méthode ponr opérer la cuite_dc8 sirops ; 
par M. Peuvion, R : , . 70 

Note sur la culture de la canne- à-sucre ; par M. Tke'm. Les- 
tiboudois, R 79 

£(at de dépenses et produits d'une lioublonnière de la con- 
tenance de 40 at'M j plantée à Croix , en 1827 , par M. Des- 

can^t, R tii 

ANTIQUITES. 

Antiquité» trouvées dans le département du Nord ; par M. C. 

^J'er/r fils,R ". 83 

LÉGISLATION, ÉCONOMIE POLITIQUE. 

Lettres extraites d'un ouvrage inédit aur la justice militatict 
par M. hegrand, R '. 85 

Imp6t sur le sd. — Rapport fait par une commission com- 
posée de MM. KufUmann, Borelty, Hautrà-e el Dani- 
bricouH; M. The'm. hestiboudois , rapporteur loo 

(i) C. •iguiCe membts cotieniomiaut, B. nidulite rciidsnt. 

38 



Douze. bvGoogle 



( 3'8 } 

LITTERATDRE. 

Extrait dn rapport sur U traduction en ven Trinçaii , par H. 

Honlai , d'nne pièce de veri du poète etpagnol Qalntaoa , 

inlitnlje -.Sobre eletluàio de la Poetia (Sur l'étude de 

U Poëtîe); par M. Fee, C. ii7 

A Don Raimond Horéno , gnrl'élade de la poétie, tradaotîon 

de l'etpagnol de Qnintana; par M. AfouÎEUgR l3^ 

Sonnet, tradnh dnportngais, de Soarei; par le même. . ., t j5 
La fnile de la jennewe, trailuction de IVipagno], de Qnin- 
tana 1, pv le mime. i ^ 

Do pain et des lanreanx. ^ Discoara prononcii, en 1796, 
daiu te cirqne de Madrid , pourd^peindre l'état floriuant 
de l'Espagne; traduit de l'espagnol, par MH.Çourfen fila 

et Moulas , RR iSo 

Programme des priipropoaéaen faveur de l'éDonomic rorale , 

po«r ttre dâceméi en iSSs 167 

.Séancepnbliqne du 09 juillet i83a 173 

DifCDon de H. le Préfet 173 

Diicsora de U. Th. heitiboadaù , président de la Société. . 17S 
Compte rendu det 4ravauK de la c«miai(»ioB d'agrianltare ; 

par M. Hauùive, R. ifl4 

Ouvragei envojéa à la Société pendant l'année i83ietle t.*' 

aemeitre de iftSa. ig) 

Envois des «ociéléscorreapondanleapendantrannée iS3i et 

le I .<^r semestie de iflSa , 197 

Ouvrages onrojés par le Gouvernement a» 

Ouvrages reçus par abonnement aoi 

Liatf. des membres de la Société en i83a aoi 

Liste de» Sociétés coi responda nies 3i3 



Douze. bvGoOgIf 



DiailizccbyGoOgle 



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Douze. bvGoogle 



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Culte des Syrups 




fh'J^t- DanjlarLMf - 



Hpîvoglf 



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